Déclaration de M. Maurice Leroy, ministre de la ville, sur la rénovation urbaine et la cohésion sociale, Nimes le 23 janvier 2012.

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Circonstance : Déplacement à Nimes le 23 janvier 2012

Texte intégral


En 2011, chaque Français l’a bien compris, nous avons dû affronter de nombreuses épreuves, avec son lot de conséquences économiques et sociales.
2012 je veux le croire, sera une année plus faste, une année de reconstruction, dans tous les sens du terme, humaine, sociale et matérielle. C’est le voeu que je formule pour vous tous ici.
C’est pourquoi je vous remercie de m’avoir invité, dans cette belle ville de Nîmes, dont les murs ont deux fois mille ans et dont le visage, aux multiples couleurs, ressemble tant à celui de la France.
Nîmes et son agglomération développent, avec le soutien de l’État, des projets exemplaires dans l’ensemble des champs de la politique de la Ville, dans le domaine de la rénovation urbaine, mais aussi en matière de désenclavement et dans les domaines sociaux, éducatifs, culturels et associatifs.
J’ai vu ce matin, dans le quartier de Valdegour, les efforts et l’ampleur des travaux envisagés dans le domaine de la rénovation urbaine et pour le développement de l’humain, qui sont les deux piliers de la politique de la ville.
Je tiens à saluer également le portage par l’agglomération d’un PRU d’ensemble. Ce projet offre une méthode exemplaire pour l’acte 2 du PNRU sur lequel je ferais prochainement des propositions à François Fillon, le Premier ministre.
Le chantier de démolition de la barre Galilée, pour lequel L’Anru apporte 426 000 euros soit 42 % du coût total, est impressionnant.
Mesdames et messieurs, je sais combien la destruction et la disparition de son logement peuvent être difficilement acceptées. Vous le savez, la majorité des opérations de rénovation porte sur les quartiers urbanisés après-guerre. A l’époque, ces grands ensembles ont répondu à une réelle attente, et quoiqu’on dise, ont représenté un réel progrès pour nos concitoyens qui découvraient l’eau courante et le chauffage.
Mais aujourd’hui, force est de constater que ces habitats sont vétustes, inadaptés et ne permettent plus de construire du lien, de la solidarité et de la mixité sociale.
C’est pourquoi nous devons aujourd’hui offrir un cadre de vie amélioré, décent et agréable pour tous les habitants. C’est en ce sens que le Programme national de rénovation urbaine incarne la consolidation de notre République dans les quartiers en difficulté.
Car elle conjugue l’urbain et l’humain, une alliance qui sera d’ailleurs au coeur de l’acte 2 du PNRU que m’a confié le Premier ministre, François Fillon. La rénovation du quartier Valdegour offrira, j’en suis sûr, aux habitants une ville qui offre la possibilité de vivre dans un cadre de qualité !
Une ville qui intègre, qui fait bénéficier de toutes les opportunités économiques et sociales et qui offre un cadre propice à la citoyenneté, au coeur du projet républicain.
Car nous le savons tous, ce qui est en jeu dépasse le cadre de l’habitat. Qu’on le veuille ou non, nous sommes dans une logique de compétition des territoires.
C’est le rôle de la politique de la ville de réduire les inégalités territoriales et donner aux territoires qui en ont le plus besoin, le maximum de chances pour garder leurs entreprises et en attirer de nouvelles, pour créer de la richesse et de l’emploi.
L’emploi est au coeur de la cohésion sociale. Avec pour condition cardinale la croissance, car notre première priorité c'est la croissance au service de l’emploi. Et pour servir la croissance, il faut renforcer la compétitivité de nos territoires en les rendant plus attractifs.
C’est pourquoi je soutiendrai toutes les initiatives qui vont dans ce sens, comme le projet d’internat d’excellence orienté vers l’apprentissage et l’alternance à Beaucaire.
Enfin, je vous le disais, la rénovation urbaine est le symbole du retour de la République dans les quartiers.
Cela signifie qu’elle est un outil efficace de reconquête des territoires que nous n’avons pas le droit de laisser livrés à l’insécurité et aux trafics en tout genre.
Car la sécurité, le droit à l’intégrité physique et morale est le premier droit fondamental sans lequel les autres droits et l’émancipation économique et sociale ne peuvent exister.
Mesdames et messieurs, je suis déterminé à mettre en oeuvre une politique de la ville efficace et durable qui repose sur les deux piliers complémentaires de l’urbain et de l’humain, et en particulier des politiques en faveur de l’emploi.
Ce sont tous ces efforts conjugués en faveur de la qualité du cadre de vie et du désenclavement qui permettront de renforcer l’attractivité des territoires qui est essentielle pour nos entreprises.
Alors que de nombreuses difficultés rendent la vie de chacun plus difficile, alors que nous nous apprêtons à relever de nouveaux défis, nous devons nous tourner vers l’avenir.
Se tourner vers l’avenir, ça ne veut pas dire attendre les bras croisés que la crise s’arrête et que la croissance reparte toute seule. Se tourner vers l’avenir c’est prendre le temps des décisions.
Car la crise est une opportunité pour décider plus vite, non un prétexte à ne pas décider, à laisser les choses se faire d’elles-mêmes.
Mon rôle, comme celui du gouvernement, c’est de travailler jour après jour à lever les obstacles à la croissance, à corriger les faiblesses qui nous empêchent de tirer le meilleur parti de nous-mêmes, de notre courage et de notre intelligence.
Nous avons commencé, ensemble. Il ne tient qu’à nous de continuer.
Je vous en remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 24 janvier 2012