Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, lors du point de presse conjoint avec M. Laurent Lamothe, ministre haïtien des affaires étrangères, sur la situation politique et économique en Haïti et les relations entre la France et ce pays, Paris le 24 janvier 2012.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Alain Juppé - Ministre des affaires étrangères et européennes

Circonstance : Visite en France du ministre haïtien des affaires étrangères le 24 janvier 2012 : entretien avec Alain Juppé au Quai d'Orsay, à Paris le 24

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, je suis très heureux de recevoir M. Laurent Lamothe, le ministre des Affaires étrangères d’Haïti. Je lui ai dit combien la France était attachée aux relations avec son pays pour toutes sortes de raisons que vous connaissez, historiques, politiques, économiques, culturelles.
Je suis très heureux, au terme de cet entretien de constater que les choses avancent et qu’elles avancent bien en Haïti. La stabilité politique se confirme et se conforte, la reconstruction de l’économie, dévastée par le séisme progresse aussi.
La France s’est engagée, par son aide bilatérale, par l’aide de l’Agence française de Développement. Nous sommes tout à fait décidés à poursuivre dans cette voie et à apporter notamment un soutien en termes de formation, compte tenu des priorités qui sont celles d’Haïti.
Je pense qu’il est important - j’ai bien noté que c’était le souhait des autorités haïtiennes - que l’investissement privé aussi s’oriente à nouveau vers Haïti.
Le contexte politique, la stabilité du pays sont de nature, je crois, à attirer nos investisseurs et bien sûr nous les y inciterons.
Le ministre a rencontré hier mon collègue Pierre Lellouche, il rencontrera aussi les responsables du MEDEF, il y a là une collaboration fructueuse. Je me réjouis enfin que la discussion que j’avais eue avec le président Martelly au sujet des procédures d’adoption nous permette aujourd’hui d’envisager le déblocage complet de la situation.
Voilà, Monsieur le ministre, ce que je souhaitais vous dire en vous assurant de notre soutien et en vous souhaitant une très bonne chance pour cette année qui commence.

Q - On sait que le président Nicolas Sarkozy a été en Haïti en février 2010 où il avait fait des promesses. Il avait notamment promis 320 millions d’euros à l’Etat haïtien.
Tout ou partie de cette somme a-t-elle été débloquée ?
Quelles ont été les points abordés durant cette rencontre ?
R - Concernant la première question, le président Sarkozy a pris des engagements, ils sont tenus aujourd’hui pour l’essentiel. 326 millions d’euros ont été décaissés aux trois quarts. Les choses se sont mises en place avec rapidité. Nous allons bien sûr poursuivre.
L’AFD a 100 millions d’euros d’engagement pour Haïti au cours des prochaines années. Elle est prête à doubler la mise au cours des prochaines années, en fonction des priorités qui seront déterminées par le gouvernement d’Haïti et en accord avec nous.
Quant au deuxième point, j’ai déjà répondu à votre question, je vous ai dit que nous avions parlé de la coopération bilatérale, de la reconstruction, que nous avions évoqué l’investissement privé, que nous avions parlé de l’adoption et des progrès faits, aussi bien en termes de stabilité politique qu’en terme de développement économique.

Q - Dans le cadre d’une éventuelle réhabilitation de l’armée, pourriez-vous donner une aide de la France et si oui, sous quelle forme ?
R - J’ai confirmé que la France avait répondu favorablement, nous sommes prêts à accompagner Haïti en termes de formation pour cette Force de sécurité. Nous avons dans ce domaine une bonne expertise et le ministre m’a indiqué que la question des douanes le préoccupait tout particulièrement. Voilà un point sur lequel nous allons accompagner Haïti.

Mesdames et messieurs, je vous remercie beaucoup.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 janvier 2012