Texte intégral
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Maire dHébron,
Mesdames et Messieurs,
Cest pour moi un honneur et une joie que douvrir avec vous cette réunion.
Je voudrais dabord remercier notre hôte, le maire dHébron, ainsi que les organisateurs, Cités Unies France, le Réseau de Coopération Décentralisée pour la Palestine et lAssociation des pouvoirs locaux palestiniens, ainsi que tous ceux qui ont travaillé pour rendre cette rencontre.
Ces Assises interviennent à un moment important pour la Palestine.
Depuis la Conférence pour lÉtat palestinien, qui sest tenue à Paris en 2007 à linitiative de la France, la construction des institutions palestiniennes, les réformes, la modernisation se sont poursuivies sans relâche sous votre conduite, Monsieur le Premier Ministre.
Il existe aujourdhui un consensus au sein de la communauté internationale pour dire que la Palestine est prête à devenir un État. Cet État, les Palestiniens le méritent. Et leurs aspirations, alors que le monde arabe est en pleine mutation, ne sont pas moins légitimes que celles de leurs frères tunisiens, égyptiens, libyens ou syriens.
Comme la dit le président de la République française aux Nations unies le 23 septembre dernier : «Le Printemps arabe nous impose une obligation morale, une obligation politique de résoudre enfin le conflit du Moyen-Orient. Nous ne pouvons plus attendre !»
Cest parce que la Palestine est prête, cest aussi parce quil y a urgence que la France a voté pour ladhésion de la Palestine à lUNESCO, en novembre dernier à Paris.
La position de la France sur le processus de paix est connue. Nous la répétons partout. Elle na jamais changé : nous considérons que la paix ne viendra que si elle est le fruit de la volonté des deux parties.
Aujourdhui, cette volonté nest pas suffisante et il faut rétablir la confiance entre les partenaires : nous espérons que les réunions qui se tiennent à Amman depuis le début du mois sous légide du Quartet et de nos amis jordaniens permettront de progresser sur cette voie. Mais seul un changement de méthode, comme appelé de ses vux par le président de la République, est de nature à sortir de limpasse dans laquelle nous nous trouvons : il faut en effet que ceux qui sont intéressés à la paix unissent leurs efforts.
Ce changement de méthode est indispensable mais il ne doit pas nous faire oublier lessentiel : aucune intervention, aucun engagement extérieur ne pourra se substituer au choix de la paix, ce choix difficile et nécessaire qui nappartient quaux Israéliens et aux Palestiniens.
Le retour de la confiance passe également par larrêt des mesures unilatérales qui non seulement sapent la crédibilité des négociations mais mettent également en danger, à court terme, la solution des deux États. Je le redis ici sans ambigüité : il est impératif que la colonisation, les démolitions de maisons, les expulsions cessent. Il en va de lavenir du processus de paix.
Les relations de coopération décentralisée entre la France et les Territoires palestiniens ont connu un essor considérable depuis la création de lAutorité palestinienne en 1994. Elles constituent aujourdhui un réseau particulièrement dense, avec pas moins de 90 partenariats initiés.
Cette coopération, vaste et vivante, est à limage des liens forts qui unissent la France et la Palestine. Elle est dabord lincarnation dun esprit de solidarité : la France, par lintermédiaire de ses différents intervenants, consacre 7 millions deuros par an aux collectivités territoriales palestiniennes ; 2 millions deuros sont mobilisés annuellement par les collectivités françaises et lÉtat pour financer des projets. Sy ajoutent les financements de lAgence française de Développement dont une partie va au Fonds municipal de développement palestinien lequel subventionne vos entités territoriales. Mais ce qui est le plus important est aussi ce qui est le moins quantifiable : la richesse des relations humaines, lengagement des personnes qui dépassent le cycle des projets et rapprochent les populations et les sociétés civiles des deux pays.
Cette coopération est aussi marquée du sceau de la diversité, une valeur essentielle de nos deux sociétés. Ainsi la coopération décentralisée franco-palestinienne implique, des deux côtés, des collectivités locales de tous niveaux : en France, des communes, des départements et des régions ; en Palestine, des municipalités et des conseils de village, des gouvernorats mais aussi des camps de réfugiés.
Lintervention des collectivités françaises est, dans une large mesure (60 %), concentrée sur les zones centrales de Cisjordanie, notamment sur les districts de Bethléem, Ramallah et Jéricho. Le sud de la Cisjordanie devient aussi un partenaire privilégié. En revanche, les zones difficiles, Gaza, la zone C et Jérusalem-Est restent encore peu présentes sur la carte des relations de coopération décentralisée. Jinvite donc les participants à ces assises à réfléchir aux moyens de développer des relations dans ces zones, difficiles daccès sans doute mais incontournables pour le développement de la Palestine et la création de son État.
Les domaines dintervention sont eux aussi variés, reflétant la richesse de cette coopération décentralisée mais aussi les besoins des collectivités palestiniennes et les compétences disponibles du côté français. La majorité des partenariats engagés concerne les secteurs socioculturel et sportif, mais lessentiel des moyens financiers est concentré sur le secteur de leau. Leau cest la vie, mais leau ce doit être aussi la paix. Cest dans cet esprit que la France accueillera au mois de mars prochain le forum mondial de leau à Marseille.
Le tourisme et le patrimoine, le développement économique et la coopération universitaire sont également présents dans nos coopérations. Dans ce dernier domaine en particulier, les collectivités et le gouvernement français, à travers le consulat général de France à Jérusalem, financent un nombre important de bourses, qui permettent à plusieurs dizaines détudiants palestiniens dêtre accueillis en France chaque année.
La coopération décentralisée entre la France et la Palestine est enfin lincarnation dun esprit de coordination ; coordination entre les niveaux local et central dabord. Ainsi je salue la collaboration croissante entre les collectivités françaises et le gouvernement français, notamment à travers le consulat général de France, au service de la coopération avec les collectivités palestiniennes.
De même, lexpertise des collectivités locales françaises est souvent mise à contribution dans les projets de lAgence française de Développement.
Mais je me félicite également que les représentants des collectivités françaises développent leurs relations avec le ministère palestinien du gouvernement local pour connaître ses priorités. Car il est très important que leffort de la coopération décentralisée soit aligné sur les priorités sectorielles et géographiques de lAutorité palestinienne, ce qui garantira un maximum defficacité dans laide quils pourront apporter à la population.
Soucieux de renforcer cette efficacité, notre ministère et sa délégation pour laction extérieure des collectivités territoriales, a, quant à lui, décidé de compléter son dispositif de soutien à la coopération décentralisée. Nous espérons ainsi quà compter de 2013 un système de financement franco-palestinien pourra être mis en place pour venir en appui aux actions de coopération décentralisée. Cela permettra de définir plus clairement les priorités et de contribuer ainsi au renforcement des capacités du futur État palestinien.
Je suis sûr que ces Assises permettront de créer de nouveaux liens et de lancer de nouveaux projets entre collectivités françaises et palestiniennes. Il est important quune table ronde de ces réunions soit consacrée à la coopération décentralisée mise en uvre entre lEurope et la Palestine. Il y a là un potentiel considérable, qui ne pourra être actualisé que si nous parvenons à unir nos efforts sur le plan européen.
Mais je ne doute pas que nous y arrivions avec le temps, car nous partageons tous le même attachement pour la Palestine et à la paix.
Sur cette note despoir, je vous souhaite pleine réussite dans vos travaux et vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 janvier 2012
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Maire dHébron,
Mesdames et Messieurs,
Cest pour moi un honneur et une joie que douvrir avec vous cette réunion.
Je voudrais dabord remercier notre hôte, le maire dHébron, ainsi que les organisateurs, Cités Unies France, le Réseau de Coopération Décentralisée pour la Palestine et lAssociation des pouvoirs locaux palestiniens, ainsi que tous ceux qui ont travaillé pour rendre cette rencontre.
Ces Assises interviennent à un moment important pour la Palestine.
Depuis la Conférence pour lÉtat palestinien, qui sest tenue à Paris en 2007 à linitiative de la France, la construction des institutions palestiniennes, les réformes, la modernisation se sont poursuivies sans relâche sous votre conduite, Monsieur le Premier Ministre.
Il existe aujourdhui un consensus au sein de la communauté internationale pour dire que la Palestine est prête à devenir un État. Cet État, les Palestiniens le méritent. Et leurs aspirations, alors que le monde arabe est en pleine mutation, ne sont pas moins légitimes que celles de leurs frères tunisiens, égyptiens, libyens ou syriens.
Comme la dit le président de la République française aux Nations unies le 23 septembre dernier : «Le Printemps arabe nous impose une obligation morale, une obligation politique de résoudre enfin le conflit du Moyen-Orient. Nous ne pouvons plus attendre !»
Cest parce que la Palestine est prête, cest aussi parce quil y a urgence que la France a voté pour ladhésion de la Palestine à lUNESCO, en novembre dernier à Paris.
La position de la France sur le processus de paix est connue. Nous la répétons partout. Elle na jamais changé : nous considérons que la paix ne viendra que si elle est le fruit de la volonté des deux parties.
Aujourdhui, cette volonté nest pas suffisante et il faut rétablir la confiance entre les partenaires : nous espérons que les réunions qui se tiennent à Amman depuis le début du mois sous légide du Quartet et de nos amis jordaniens permettront de progresser sur cette voie. Mais seul un changement de méthode, comme appelé de ses vux par le président de la République, est de nature à sortir de limpasse dans laquelle nous nous trouvons : il faut en effet que ceux qui sont intéressés à la paix unissent leurs efforts.
Ce changement de méthode est indispensable mais il ne doit pas nous faire oublier lessentiel : aucune intervention, aucun engagement extérieur ne pourra se substituer au choix de la paix, ce choix difficile et nécessaire qui nappartient quaux Israéliens et aux Palestiniens.
Le retour de la confiance passe également par larrêt des mesures unilatérales qui non seulement sapent la crédibilité des négociations mais mettent également en danger, à court terme, la solution des deux États. Je le redis ici sans ambigüité : il est impératif que la colonisation, les démolitions de maisons, les expulsions cessent. Il en va de lavenir du processus de paix.
Les relations de coopération décentralisée entre la France et les Territoires palestiniens ont connu un essor considérable depuis la création de lAutorité palestinienne en 1994. Elles constituent aujourdhui un réseau particulièrement dense, avec pas moins de 90 partenariats initiés.
Cette coopération, vaste et vivante, est à limage des liens forts qui unissent la France et la Palestine. Elle est dabord lincarnation dun esprit de solidarité : la France, par lintermédiaire de ses différents intervenants, consacre 7 millions deuros par an aux collectivités territoriales palestiniennes ; 2 millions deuros sont mobilisés annuellement par les collectivités françaises et lÉtat pour financer des projets. Sy ajoutent les financements de lAgence française de Développement dont une partie va au Fonds municipal de développement palestinien lequel subventionne vos entités territoriales. Mais ce qui est le plus important est aussi ce qui est le moins quantifiable : la richesse des relations humaines, lengagement des personnes qui dépassent le cycle des projets et rapprochent les populations et les sociétés civiles des deux pays.
Cette coopération est aussi marquée du sceau de la diversité, une valeur essentielle de nos deux sociétés. Ainsi la coopération décentralisée franco-palestinienne implique, des deux côtés, des collectivités locales de tous niveaux : en France, des communes, des départements et des régions ; en Palestine, des municipalités et des conseils de village, des gouvernorats mais aussi des camps de réfugiés.
Lintervention des collectivités françaises est, dans une large mesure (60 %), concentrée sur les zones centrales de Cisjordanie, notamment sur les districts de Bethléem, Ramallah et Jéricho. Le sud de la Cisjordanie devient aussi un partenaire privilégié. En revanche, les zones difficiles, Gaza, la zone C et Jérusalem-Est restent encore peu présentes sur la carte des relations de coopération décentralisée. Jinvite donc les participants à ces assises à réfléchir aux moyens de développer des relations dans ces zones, difficiles daccès sans doute mais incontournables pour le développement de la Palestine et la création de son État.
Les domaines dintervention sont eux aussi variés, reflétant la richesse de cette coopération décentralisée mais aussi les besoins des collectivités palestiniennes et les compétences disponibles du côté français. La majorité des partenariats engagés concerne les secteurs socioculturel et sportif, mais lessentiel des moyens financiers est concentré sur le secteur de leau. Leau cest la vie, mais leau ce doit être aussi la paix. Cest dans cet esprit que la France accueillera au mois de mars prochain le forum mondial de leau à Marseille.
Le tourisme et le patrimoine, le développement économique et la coopération universitaire sont également présents dans nos coopérations. Dans ce dernier domaine en particulier, les collectivités et le gouvernement français, à travers le consulat général de France à Jérusalem, financent un nombre important de bourses, qui permettent à plusieurs dizaines détudiants palestiniens dêtre accueillis en France chaque année.
La coopération décentralisée entre la France et la Palestine est enfin lincarnation dun esprit de coordination ; coordination entre les niveaux local et central dabord. Ainsi je salue la collaboration croissante entre les collectivités françaises et le gouvernement français, notamment à travers le consulat général de France, au service de la coopération avec les collectivités palestiniennes.
De même, lexpertise des collectivités locales françaises est souvent mise à contribution dans les projets de lAgence française de Développement.
Mais je me félicite également que les représentants des collectivités françaises développent leurs relations avec le ministère palestinien du gouvernement local pour connaître ses priorités. Car il est très important que leffort de la coopération décentralisée soit aligné sur les priorités sectorielles et géographiques de lAutorité palestinienne, ce qui garantira un maximum defficacité dans laide quils pourront apporter à la population.
Soucieux de renforcer cette efficacité, notre ministère et sa délégation pour laction extérieure des collectivités territoriales, a, quant à lui, décidé de compléter son dispositif de soutien à la coopération décentralisée. Nous espérons ainsi quà compter de 2013 un système de financement franco-palestinien pourra être mis en place pour venir en appui aux actions de coopération décentralisée. Cela permettra de définir plus clairement les priorités et de contribuer ainsi au renforcement des capacités du futur État palestinien.
Je suis sûr que ces Assises permettront de créer de nouveaux liens et de lancer de nouveaux projets entre collectivités françaises et palestiniennes. Il est important quune table ronde de ces réunions soit consacrée à la coopération décentralisée mise en uvre entre lEurope et la Palestine. Il y a là un potentiel considérable, qui ne pourra être actualisé que si nous parvenons à unir nos efforts sur le plan européen.
Mais je ne doute pas que nous y arrivions avec le temps, car nous partageons tous le même attachement pour la Palestine et à la paix.
Sur cette note despoir, je vous souhaite pleine réussite dans vos travaux et vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 janvier 2012