Texte intégral
Mesdames et Messieurs, je suis ravi daccueillir à Paris mon collègue et ami Kevin Rudd. Je nai pas oublié lhospitalité extrêmement chaleureuse quil mavait réservée à Canberra en septembre dernier alors quil achevait sa convalescence. Je suis heureux de laccueillir aujourdhui en pleine forme à Paris.
Ce matin, nous avons inauguré ensemble une journée consacrée au renforcement de nos échanges universitaires. Bientôt, CampusFrance, qui est le nouvel organisme français chargé de gérer les bourses de nos étudiants, ouvrira une antenne en Australie avec la volonté de développer nos échanges bilatéraux dans ce domaine.
Nous avons ensuite commencé nos consultations politiques et nous allons les poursuivre au cours du déjeuner.
Je voudrais une fois de plus réaffirmer toute limportance que la France attache à cette relation bilatérale, mais aussi à nos échanges de vues sur la situation régionale et internationale. Nous avons déjà évoqué les questions régionales dans le Pacifique, dans lOcéan Indien, vis-à-vis de la Chine, en Birmanie. Kevin Rudd a été lun des premiers ministres, me semble-t-il, à se rendre récemment en Birmanie. Jy étais moi-même il y a quelques jours.
Au cours du déjeuner, nous aborderons bien sûr tout ce qui concerne la situation en Afghanistan ou au Proche-Orient sur laquelle nous avons également beaucoup de choses à échanger.
Jai parlé bien évidemment à Kevin Rudd de la situation de la zone euro et des décisions que nous sommes en train de prendre pour ramener le calme dans la situation économique de notre zone.
Nous sommes convenus de systématiser ces contacts et davoir, au moins une fois lan, une rencontre à notre niveau. Nous demanderons également à nos collaborateurs de se rencontrer plus fréquemment que ce nest lhabitude, pour échanger nos points de vues, parce que la France et lAustralie ont, je crois, beaucoup de choses à se dire sur beaucoup de sujets dimportance internationale.
Voilà très brièvement résumé létat actuel de nos discussions. Je suis très heureux de donner la parole à Kevin.
Q - (A propos de la récente dégradation de la note financière de la France par lagence de notation Standard and Poors et des implications économiques et politiques sur les relations entre la France et lAustralie).
R - Quelques mots à propos de cette question. Vous avez mentionné que lune des trois principales agences de notations a dégradé la note de la France, mais les deux autres agences ont maintenu le triple A de la France, et Standard and Poors a dégradé 8 autres pays européens, après les États-Unis dAmérique. Donc, ce nest pas un problème français, cest un problème global qui concerne aussi la zone euro.
Ce nest pas une bonne nouvelle mais ce nest pas une nouvelle catastrophique, et quand vous voyez la réaction des marchés depuis lannonce de cette décision, cette réaction est très modérée. La dernière émission de bons du Trésor sur le marché a été réalisée à un meilleur taux que précédemment, donc nous devons rester réalistes et garder notre calme et notre sang froid.
Cest une incitation pour la France de continuer à poursuivre sa politique économique de deux façons. Dune part en stoppant notre endettement, cela signifie réduire notre déficit public, nous avons obtenu de bons résultats lan passé et si nous poursuivons sur la même tendance, nous atteindrons 3% en 2013 et léquilibre budgétaire en 2016.
Lautre chemin à suivre est dencourager la croissance et la modernisation de léconomie française, et nous avons particulièrement un programme dans la recherche et linnovation, donc la stratégie est très bien définie par le président français et le gouvernement français et nous poursuivront sur cette voie.
Q - Monsieur le Ministre, la délégation dobservateurs de la Ligue arabe va rendre son rapport dans les heures qui viennent. Le nombre dONG et dopposants demandent que cela sarrête parce que, daprès eux, cest inefficace.
Quel est votre point de vue sur cette délégation qui sest rendue là-bas, sur le blocage du Conseil de sécurité et sur la situation actuelle en Syrie ?
R - Vous savez quelle est la position de la France depuis le départ sur la tragédie syrienne. Nous avons pris des positions extrêmement claires et fortes pour demander à la communauté internationale de tout faire pour arrêter ce massacre. Nous soutenons, depuis lorigine, le plan de sortie de crise de la Ligue arabe. Cependant, nous constatons aujourdhui que les conditions dans lesquelles se déroulent les travaux de la mission dobservateurs ne sont pas satisfaisantes. La Syrie ne respecte pas les engagements quelle avait pris vis-à-vis de la Ligue arabe comme par exemple renvoyer les troupes dans les casernes, en effet, en ce moment-même, les troupes sont en train de bombarder certaines villes syriennes.
Ce que nous souhaitons, cest que la Ligue arabe établisse rapidement un rapport aussi complet et objectif que possible sur ce qui a été constaté. Je pense quensuite ce rapport devrait être remis au Conseil de sécurité des Nations unies pour quil puisse en délibérer. Nous sommes bloqués au Conseil de sécurité par lattitude russe et je pense quil ne faut pas renoncer à faire évoluer les choses.
Par ailleurs, nous poursuivons nos contacts avec lopposition syrienne pour linciter à sorganiser davantage, à être plus ouverte sur lensemble des sensibilités syriennes de façon à faire avancer ce mouvement de libération du peuple syrien.
Q - (A propos de lIran)
R - Vous savez, pour la France comme pour nos partenaires européens, pour les États-Unis dAmérique également, le développement par lIran dun programme qui conduirait ce pays à se doter de larme nucléaire est inacceptable. Nous avons toujours indiqué à lIran que nous étions prêts au dialogue et la voie du dialogue est en permanence ouverte. Mme Ashton, au nom de lUnion européenne a fait en ce sens des propositions très précises, malheureusement jusquà aujourdhui, lIran ne sest pas engagé de façon transparente et coopérative dans ce processus de discussion. Cest la raison pour laquelle, afin déviter ce qui serait sans doute irréparable, cest-à-dire une option militaire, nous pensons quil faut durcir les sanctions afin de faire évoluer le régime iranien. Nous avons proposé notamment de durcir ces sanctions dans deux domaines : un embargo sur les exportations pétrolières iraniennes et dautre part un gel des avoirs de la Banque centrale iranienne.
Le congrès des États-Unis a déjà pris des décisions en ce sens, elles ont été validées par le président Obama. Nous sommes en train dy travailler dans lUnion européenne et je pense que lundi prochain, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de lUnion européenne, nous pourrons nous mettre daccord sur un programme de sanctions dans les deux domaines que je viens dévoquer.
Il y a eu des discussions, cest vrai, parce que certains pays sont très dépendants de leurs approvisionnements en pétrole mais on peut trouver des solutions et le gouvernement français fera tout pour quun accord clair puisse être conclu à Vingt-sept sur ces questions.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2012
Ce matin, nous avons inauguré ensemble une journée consacrée au renforcement de nos échanges universitaires. Bientôt, CampusFrance, qui est le nouvel organisme français chargé de gérer les bourses de nos étudiants, ouvrira une antenne en Australie avec la volonté de développer nos échanges bilatéraux dans ce domaine.
Nous avons ensuite commencé nos consultations politiques et nous allons les poursuivre au cours du déjeuner.
Je voudrais une fois de plus réaffirmer toute limportance que la France attache à cette relation bilatérale, mais aussi à nos échanges de vues sur la situation régionale et internationale. Nous avons déjà évoqué les questions régionales dans le Pacifique, dans lOcéan Indien, vis-à-vis de la Chine, en Birmanie. Kevin Rudd a été lun des premiers ministres, me semble-t-il, à se rendre récemment en Birmanie. Jy étais moi-même il y a quelques jours.
Au cours du déjeuner, nous aborderons bien sûr tout ce qui concerne la situation en Afghanistan ou au Proche-Orient sur laquelle nous avons également beaucoup de choses à échanger.
Jai parlé bien évidemment à Kevin Rudd de la situation de la zone euro et des décisions que nous sommes en train de prendre pour ramener le calme dans la situation économique de notre zone.
Nous sommes convenus de systématiser ces contacts et davoir, au moins une fois lan, une rencontre à notre niveau. Nous demanderons également à nos collaborateurs de se rencontrer plus fréquemment que ce nest lhabitude, pour échanger nos points de vues, parce que la France et lAustralie ont, je crois, beaucoup de choses à se dire sur beaucoup de sujets dimportance internationale.
Voilà très brièvement résumé létat actuel de nos discussions. Je suis très heureux de donner la parole à Kevin.
Q - (A propos de la récente dégradation de la note financière de la France par lagence de notation Standard and Poors et des implications économiques et politiques sur les relations entre la France et lAustralie).
R - Quelques mots à propos de cette question. Vous avez mentionné que lune des trois principales agences de notations a dégradé la note de la France, mais les deux autres agences ont maintenu le triple A de la France, et Standard and Poors a dégradé 8 autres pays européens, après les États-Unis dAmérique. Donc, ce nest pas un problème français, cest un problème global qui concerne aussi la zone euro.
Ce nest pas une bonne nouvelle mais ce nest pas une nouvelle catastrophique, et quand vous voyez la réaction des marchés depuis lannonce de cette décision, cette réaction est très modérée. La dernière émission de bons du Trésor sur le marché a été réalisée à un meilleur taux que précédemment, donc nous devons rester réalistes et garder notre calme et notre sang froid.
Cest une incitation pour la France de continuer à poursuivre sa politique économique de deux façons. Dune part en stoppant notre endettement, cela signifie réduire notre déficit public, nous avons obtenu de bons résultats lan passé et si nous poursuivons sur la même tendance, nous atteindrons 3% en 2013 et léquilibre budgétaire en 2016.
Lautre chemin à suivre est dencourager la croissance et la modernisation de léconomie française, et nous avons particulièrement un programme dans la recherche et linnovation, donc la stratégie est très bien définie par le président français et le gouvernement français et nous poursuivront sur cette voie.
Q - Monsieur le Ministre, la délégation dobservateurs de la Ligue arabe va rendre son rapport dans les heures qui viennent. Le nombre dONG et dopposants demandent que cela sarrête parce que, daprès eux, cest inefficace.
Quel est votre point de vue sur cette délégation qui sest rendue là-bas, sur le blocage du Conseil de sécurité et sur la situation actuelle en Syrie ?
R - Vous savez quelle est la position de la France depuis le départ sur la tragédie syrienne. Nous avons pris des positions extrêmement claires et fortes pour demander à la communauté internationale de tout faire pour arrêter ce massacre. Nous soutenons, depuis lorigine, le plan de sortie de crise de la Ligue arabe. Cependant, nous constatons aujourdhui que les conditions dans lesquelles se déroulent les travaux de la mission dobservateurs ne sont pas satisfaisantes. La Syrie ne respecte pas les engagements quelle avait pris vis-à-vis de la Ligue arabe comme par exemple renvoyer les troupes dans les casernes, en effet, en ce moment-même, les troupes sont en train de bombarder certaines villes syriennes.
Ce que nous souhaitons, cest que la Ligue arabe établisse rapidement un rapport aussi complet et objectif que possible sur ce qui a été constaté. Je pense quensuite ce rapport devrait être remis au Conseil de sécurité des Nations unies pour quil puisse en délibérer. Nous sommes bloqués au Conseil de sécurité par lattitude russe et je pense quil ne faut pas renoncer à faire évoluer les choses.
Par ailleurs, nous poursuivons nos contacts avec lopposition syrienne pour linciter à sorganiser davantage, à être plus ouverte sur lensemble des sensibilités syriennes de façon à faire avancer ce mouvement de libération du peuple syrien.
Q - (A propos de lIran)
R - Vous savez, pour la France comme pour nos partenaires européens, pour les États-Unis dAmérique également, le développement par lIran dun programme qui conduirait ce pays à se doter de larme nucléaire est inacceptable. Nous avons toujours indiqué à lIran que nous étions prêts au dialogue et la voie du dialogue est en permanence ouverte. Mme Ashton, au nom de lUnion européenne a fait en ce sens des propositions très précises, malheureusement jusquà aujourdhui, lIran ne sest pas engagé de façon transparente et coopérative dans ce processus de discussion. Cest la raison pour laquelle, afin déviter ce qui serait sans doute irréparable, cest-à-dire une option militaire, nous pensons quil faut durcir les sanctions afin de faire évoluer le régime iranien. Nous avons proposé notamment de durcir ces sanctions dans deux domaines : un embargo sur les exportations pétrolières iraniennes et dautre part un gel des avoirs de la Banque centrale iranienne.
Le congrès des États-Unis a déjà pris des décisions en ce sens, elles ont été validées par le président Obama. Nous sommes en train dy travailler dans lUnion européenne et je pense que lundi prochain, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de lUnion européenne, nous pourrons nous mettre daccord sur un programme de sanctions dans les deux domaines que je viens dévoquer.
Il y a eu des discussions, cest vrai, parce que certains pays sont très dépendants de leurs approvisionnements en pétrole mais on peut trouver des solutions et le gouvernement français fera tout pour quun accord clair puisse être conclu à Vingt-sept sur ces questions.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2012