Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Laissez-moi tout dabord vous dire mon plaisir dêtre parmi vous aujourdhui à Tokyo et dy retrouver mon collègue, M. Koichiro Gemba. Nous avons eu ce matin une longue séance de travail, très approfondie et très fructueuse. Comme le ministre la rappelé, il sagissait de la première session au niveau ministériel du dialogue stratégique tel quil a été voulu par nos chefs dÉtat et de gouvernement.
Le Japon a été et continue dêtre, pour la France, un partenaire de premier plan et nous souhaitons renforcer nos liens de partenariat dans tous les domaines : politique, économique et culturel. Je voudrais commencer par renouveler notre message de soutien à la population japonaise pour son courage, sa ténacité, son esprit de solidarité face à la tragédie de Fukushima qui a profondément impressionné les Français. Face à ladversité, le Japon a pu et peut compter sur le soutien indéfectible de la France et de son gouvernement.
Sur le plan bilatéral, nos discussions ont permis didentifier quelques priorités fortes, notamment le renforcement de notre coopération dans le domaine de lénergie et de la sûreté nucléaire, le développement de nouveaux partenariats économiques et technologiques et les perspectives dun accord de partenariat global, économique et politique, entre lUnion européenne et le Japon.
Nous avons eu également des échanges approfondis sur la situation en Asie, en Corée du Nord bien sûr, mais aussi en Birmanie. Jai été très intéressé par les impressions rapportées par M. Gemba à lissue de son voyage. Je me rendrai moi-même en Birmanie demain et après-demain.
Nous avons aussi abordé assez longuement la question iranienne.
Sur tous ces sujets, comme sur la situation en Europe sur laquelle jai fait le point avec M. Gemba, nous avons pu constater une fois encore combien le Japon et la France étaient proches et partageaient les mêmes valeurs et des intérêts communs. Il est très important pour la France que le Japon joue pleinement son rôle sur la scène mondiale. Cest la raison pour laquelle jai renouvelé le soutien de mon pays à laccession du Japon au statut de membre permanent du Conseil de sécurité.
Q - Ma question sadresse aux deux ministres. Vous avez évoqué la question iranienne et la question nord-coréenne. Quelles sont les mesures à prendre envers ces deux pays pour assurer une dissuasion pleinement efficace ?
R - Sur la Corée du Nord, nous sommes convenus de rester en contact, déchanger nos informations sur lévolution du régime. Nous pensons, le Japon et la France, que lhypothèse la plus probable est celle dune continuité dans lévolution de ce régime et la France sera particulièrement attentive sur trois points, qui conditionnent son dialogue avec la Corée du Nord. Tout dabord, bien sûr, le respect des droits de lHomme, ensuite, la reprise du dialogue intercoréen, enfin, la dénucléarisation. Jai assuré M. Gemba du soutien de la France à légard du douloureux problème de lenlèvement des citoyens japonais.
Sagissant de lIran, la France et ses partenaires de lUnion européenne considèrent que la poursuite par lIran de son programme nucléaire militaire - qui est avéré comme la montré le dernier rapport de lAgence internationale de lÉnergie atomique - constitue à la fois une grave violation des obligations internationales de lIran et une menace pour la paix du monde. Ce serait donc une grave erreur que de laisser faire.
La première voie, cest le dialogue et on continuera à proposer à lIran un dialogue, à condition quil soit sérieux et transparent. À ce jour, lIran na pas répondu à nos propositions.
Si lont veut donc écarter loption militaire qui aurait des conséquences incalculables, nous pensons quil faut mettre en uvre des sanctions plus dures qui soient de nature à faire plier lIran : dune part, le gel des avoirs financiers de la Banque centrale ; dautre part, lembargo sur les exportations pétrolières de lIran.
Les États-Unis ont pris des dispositions en ce sens, lUnion européenne y travaille et devrait faire de même dici la fin du mois de janvier. Nous souhaitons vivement que le Japon puisse sy associer. Nous comprenons les problèmes particuliers que cela lui pose, compte tenu de lorigine de ses approvisionnements pétroliers, et nous pensons quil y a des solutions. Nous souhaitons donc continuer le dialogue sur cette question avec notre partenaire japonais.
Q - Monsieur Juppé, hier, le Premier ministre japonais a exprimé ses craintes sur limpact grave de ces sanctions y compris celles visant les banques qui continueraient à travailler avec la Banque centrale dIran. Il craint quil y ait un impact grave sur léconomie japonaise et sur léconomie mondiale. Est-ce que vous partagez cette crainte notamment pour les banques européennes ?
R - Sur la question pétrolière, je comprends bien les inquiétudes du Japon. Je pense toutefois quil y a des possibilités, pour certains pays producteurs, de prendre la relève de lIran. Je ne crois donc pas que limpact sur les prix soit aussi important que lon peut ici ou là le redouter. Je prendrai lexemple de ce qui sest passé au moment de leffondrement de la production de la Lybie, il ny a pas eu dimpact sur léconomie.
Sagissant du gel des avoirs de la Banque centrale, je ne crois pas du tout quil y aurait des conséquences sur léconomie mondiale. En tout cas, les conséquences resteraient, de mon point de vue, marginales. Et puis, il faut quand même se poser la question centrale : quest ce qui est le plus grave : les conséquences économiques éventuelles ou le fait que lIran se dote de larme atomique ?Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 janvier 2012
Laissez-moi tout dabord vous dire mon plaisir dêtre parmi vous aujourdhui à Tokyo et dy retrouver mon collègue, M. Koichiro Gemba. Nous avons eu ce matin une longue séance de travail, très approfondie et très fructueuse. Comme le ministre la rappelé, il sagissait de la première session au niveau ministériel du dialogue stratégique tel quil a été voulu par nos chefs dÉtat et de gouvernement.
Le Japon a été et continue dêtre, pour la France, un partenaire de premier plan et nous souhaitons renforcer nos liens de partenariat dans tous les domaines : politique, économique et culturel. Je voudrais commencer par renouveler notre message de soutien à la population japonaise pour son courage, sa ténacité, son esprit de solidarité face à la tragédie de Fukushima qui a profondément impressionné les Français. Face à ladversité, le Japon a pu et peut compter sur le soutien indéfectible de la France et de son gouvernement.
Sur le plan bilatéral, nos discussions ont permis didentifier quelques priorités fortes, notamment le renforcement de notre coopération dans le domaine de lénergie et de la sûreté nucléaire, le développement de nouveaux partenariats économiques et technologiques et les perspectives dun accord de partenariat global, économique et politique, entre lUnion européenne et le Japon.
Nous avons eu également des échanges approfondis sur la situation en Asie, en Corée du Nord bien sûr, mais aussi en Birmanie. Jai été très intéressé par les impressions rapportées par M. Gemba à lissue de son voyage. Je me rendrai moi-même en Birmanie demain et après-demain.
Nous avons aussi abordé assez longuement la question iranienne.
Sur tous ces sujets, comme sur la situation en Europe sur laquelle jai fait le point avec M. Gemba, nous avons pu constater une fois encore combien le Japon et la France étaient proches et partageaient les mêmes valeurs et des intérêts communs. Il est très important pour la France que le Japon joue pleinement son rôle sur la scène mondiale. Cest la raison pour laquelle jai renouvelé le soutien de mon pays à laccession du Japon au statut de membre permanent du Conseil de sécurité.
Q - Ma question sadresse aux deux ministres. Vous avez évoqué la question iranienne et la question nord-coréenne. Quelles sont les mesures à prendre envers ces deux pays pour assurer une dissuasion pleinement efficace ?
R - Sur la Corée du Nord, nous sommes convenus de rester en contact, déchanger nos informations sur lévolution du régime. Nous pensons, le Japon et la France, que lhypothèse la plus probable est celle dune continuité dans lévolution de ce régime et la France sera particulièrement attentive sur trois points, qui conditionnent son dialogue avec la Corée du Nord. Tout dabord, bien sûr, le respect des droits de lHomme, ensuite, la reprise du dialogue intercoréen, enfin, la dénucléarisation. Jai assuré M. Gemba du soutien de la France à légard du douloureux problème de lenlèvement des citoyens japonais.
Sagissant de lIran, la France et ses partenaires de lUnion européenne considèrent que la poursuite par lIran de son programme nucléaire militaire - qui est avéré comme la montré le dernier rapport de lAgence internationale de lÉnergie atomique - constitue à la fois une grave violation des obligations internationales de lIran et une menace pour la paix du monde. Ce serait donc une grave erreur que de laisser faire.
La première voie, cest le dialogue et on continuera à proposer à lIran un dialogue, à condition quil soit sérieux et transparent. À ce jour, lIran na pas répondu à nos propositions.
Si lont veut donc écarter loption militaire qui aurait des conséquences incalculables, nous pensons quil faut mettre en uvre des sanctions plus dures qui soient de nature à faire plier lIran : dune part, le gel des avoirs financiers de la Banque centrale ; dautre part, lembargo sur les exportations pétrolières de lIran.
Les États-Unis ont pris des dispositions en ce sens, lUnion européenne y travaille et devrait faire de même dici la fin du mois de janvier. Nous souhaitons vivement que le Japon puisse sy associer. Nous comprenons les problèmes particuliers que cela lui pose, compte tenu de lorigine de ses approvisionnements pétroliers, et nous pensons quil y a des solutions. Nous souhaitons donc continuer le dialogue sur cette question avec notre partenaire japonais.
Q - Monsieur Juppé, hier, le Premier ministre japonais a exprimé ses craintes sur limpact grave de ces sanctions y compris celles visant les banques qui continueraient à travailler avec la Banque centrale dIran. Il craint quil y ait un impact grave sur léconomie japonaise et sur léconomie mondiale. Est-ce que vous partagez cette crainte notamment pour les banques européennes ?
R - Sur la question pétrolière, je comprends bien les inquiétudes du Japon. Je pense toutefois quil y a des possibilités, pour certains pays producteurs, de prendre la relève de lIran. Je ne crois donc pas que limpact sur les prix soit aussi important que lon peut ici ou là le redouter. Je prendrai lexemple de ce qui sest passé au moment de leffondrement de la production de la Lybie, il ny a pas eu dimpact sur léconomie.
Sagissant du gel des avoirs de la Banque centrale, je ne crois pas du tout quil y aurait des conséquences sur léconomie mondiale. En tout cas, les conséquences resteraient, de mon point de vue, marginales. Et puis, il faut quand même se poser la question centrale : quest ce qui est le plus grave : les conséquences économiques éventuelles ou le fait que lIran se dote de larme atomique ?Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 janvier 2012