Point de presse de M. Henri de Raincourt, ministre de la coopération, sur les relations franco-nigériennes, la situation politique au nord du Mali et sur l'aide alimentaire apportée aux pays du Sahel, à Niamey (Niger) le 10 février 2012.

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Circonstance : Déplacement au Niger, le 10 février 2012

Texte intégral

Q - Monsieur le Ministre, quel est le mobile de votre déplacement au Niger ?
R - Le gouvernement français souhaite, dans les circonstances actuelles, que les relations qui existent avec nos amis de la région soient l’objet de rencontres, de façon à ce qu’on puisse échanger sur la situation et vérifier que nous partageons tous le même sentiment.
Le gouvernement français rencontre, en particulier avec ses amis nigériens, exactement la même vision concernant la situation dans le Nord du Mali.
Nous considérons que l’unité et l’intégrité territoriale du Mali doivent être préservées, que le processus électoral engagé doit se poursuivre afin de conforter les institutions maliennes, qu’un cessez-le-feu doit intervenir le plus rapidement possible, et que ce sera le préalable à un dialogue qui doit être profond, confiant et engagé pour étudier toutes les questions qui se posent, et voir dans quelles mesures on peut y apporter des réponses appropriées.
Nous avons également évoqué, avec le Premier ministre, la situation humanitaire au Sahel et en particulier la crise alimentaire et nutritionnelle qui menace potentiellement 7 à 10 millions de personnes. Celle-ci est par ailleurs compliquée par la situation sécuritaire. J’ai rappelé l’entière mobilisation de la France - l’aide alimentaire française dans la zone s’élève au total à 17 millions d’euros, et nous nous efforçons de mobiliser également nos partenaires internationaux.
Voilà le message tout simple que la France donne à ses amis, aussi bien en cet instant avec le Premier ministre du Niger qu’avec un certain nombre de ses ministres. Et nous avons constaté, ce n’est pas une surprise, que nous partageons cette même vision de la nécessité de la paix, de la sécurité et du développement pour le bien-être des populations.
Q - Avez-vous quelques inquiétudes par rapport à la prolifération de ce problème malien au Niger ?
R - Vous savez, l’Union européenne et la France ont beaucoup travaillé sur cette question et ont élaboré une stratégie commune pour le Sahel, concernant la sécurité et le développement.
Bien sûr, chaque pays a sa spécificité. Des mesures appropriées ont été mises en place pour préserver le Niger et la population nigérienne. Mais nous savons aussi que les frontières qui existent entre ces différents pays peuvent être poreuses. Personne ne peut dire aujourd’hui, mais ceci est valable aussi en Europe, qu’il ne peut pas arriver un incident.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 février 2012