Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur la répression en Syrie et le plan de sortie de crise de la Ligue arabe, Paris le 1er février 2012.

Prononcé le 1er février 2012

Intervenant(s) : 
  • Alain Juppé - Ministre des affaires étrangères et européennes

Circonstance : Réponse d'Alain Juppé à une question d'actualité à l'Assemblée nationale, à Paris le 1er février 2012

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Je voudrais d’abord excuser M. le Premier ministre qui est retenu loin de l’Assemblée par une urgence.
Monsieur le Député, vous avez donné quelques chiffes, j’en rajouterai quelques-uns : 6.000 morts aujourd’hui, selon l’UNICEF, 384 enfants massacrés par le régime, 15.000 prisonniers, 15.000 réfugiés. Depuis le début de cette tragédie, la France n’a pas cessé de la condamner et d’appeler à la mobilisation de la communauté internationale. Nous avons été malheureusement jusqu’à aujourd’hui bloqués au Conseil de sécurité par la menace de veto, vous le savez, de la Russie et l’hostilité de ceux que l’on appelle les BRICS : le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud.
Un fait nouveau s’est produit depuis quelques semaines. C’est l’engagement de la Ligue arabe qui, non seulement, a envoyé sur le terrain des observateurs et qui a également élaboré un plan de sortie de crise. C’était l’objet de la réunion d’hier au Conseil de sécurité à laquelle je me suis rendue. L’objectif, c’est de faire endosser par le Conseil de sécurité ce plan de la Ligue arabe qui enjoint d’abord au régime de stopper les violences et qui, ensuite, propose une transition politique un peu de la même inspiration que ce qui s’est passé au Yémen. Nous en avons longuement discuté et, pour la première fois, sans faire preuve d’un optimisme excessif, je dois dire que l’attitude de la Russie, l’attitude des BRICS, pour reprendre ce terme, a été moins négative. Cette initiative reçoit le soutien, bien sûr, de tous les Européens, le Royaume-Uni, le Portugal, l’Allemagne et également des Américains.
Nous allons donc travailler d’arrache-pied dans les jours qui viennent pour essayer d’arriver à une résolution qui permettra ensuite à la Ligue arabe de s’investir pleinement dans la recherche de cette solution.
Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Une fenêtre d’espoir s’est ouverte.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 février 2012