Texte intégral
1. Au sommet de Lancaster House, nous avons pris la décision historique de renforcer notre coopération de défense et de sécurité à un niveau jamais atteint auparavant. Nous avons pris cette décision parce que nous sommes des partenaires naturels en matière de sécurité et de défense et que nos deux pays partagent les mêmes valeurs, les mêmes intérêts globaux et les mêmes responsabilités. Nous avons signé deux traités, l'un sur notre coopération de sécurité et de défense, l'autre sur des installations nucléaires militaires communes. Depuis lors, ces accords ont été ratifiés par nos Parlements. Ils constituent désormais la base d'un large ensemble de programmes de coopération ambitieux, essentiels pour nos intérêts de défense et de sécurité, actuels et à venir.
2. Nous avons développé notre coopération dans tous les grands domaines : capacités militaires, industrie, opérations et renseignement. De ce fait, nous sommes aujourd'hui plus forts pour défendre nos intérêts stratégiques et pour assumer nos responsabilités de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et de leaders au sein de l'Union européenne et de l'OTAN. Nous sommes plus à même de faire face à l'ensemble des menaces qui pèsent sur nos pays et sur nos Alliés : armes de destruction massive et missiles, terroristes, cyberattaques et autres menaces technologiques, menaces contre la liberté de circulation maritime et contre le libre accès à l'espace.
3. Nous sommes déterminés à maintenir un niveau élevé de dépenses de défense, des forces flexibles et rapidement déployables, l'interopérabilité avec nos Alliés et une base industrielle solide. Pour soutenir cette ambition, la France et le Royaume-Uni continuent de représenter près de la moitié des dépenses de défense en Europe. Notre coopération a accru l'efficacité de nos programmes de défense respectifs.
4. Face aux changements de notre environnement stratégique, nous avons besoin d'une Alliance atlantique plus forte et d'une politique européenne commune de sécurité et de défense plus efficace. Nous saluons l'annonce récente par les États-Unis de leur revue stratégique de défense et du maintien de leur engagement en faveur de l'OTAN, et donc de la sécurité européenne. La France et le Royaume-Uni sont déterminés à jouer un rôle majeur dans ce contexte nouveau et sont unis dans la conviction que l'Europe doit jouer pleinement son rôle. Nous appelons à renforcer la coopération entre Alliés et partenaires européens afin de nous doter de capacités militaires flexibles, déployables, interopérables et entraînées à la disposition de l'OTAN et de l'UE.
5. Une menace contre nos intérêts vitaux peut apparaître à tout moment. Nous n'envisageons aucune situation où les intérêts vitaux de l'une de nos deux Nations soient menacés sans que ceux de l'autre le soient aussi.
* Enseignements de la Libye
6. L'an dernier, nos accords bilatéraux de sécurité et de défense ont été mis à l'épreuve des faits. Nous nous sommes réunis aujourd'hui, à la date du premier anniversaire du soulèvement en Libye. Notre coopération en Libye a marqué un tournant dont nous continuerons à nous inspirer pour construire l'avenir. Nous rendons hommage au courage et à l'excellence de nos forces armées et aux contributions de nos Alliés européens et nord-américains. La France et le Royaume-Uni ont répondu à l'appel lancé par les Nations Unies à protéger les populations civiles en Libye, et ont conduit avec succès la mission de l'OTAN. Cette expérience commune a accéléré et montré la pertinence de notre coopération.
7. Ayant tiré les enseignements de cette opération, nous avons décidé de donner la priorité dans nos travaux aux domaines essentiels que sont le commandement et le contrôle, les systèmes d'information, le renseignement, la surveillance, le ciblage et la reconnaissance, ainsi que les munitions de précision.
8. Nous saluons également la contribution unique qu'ont apportée, en coordination avec l'OTAN, nos alliés du Golfe, le Qatar et les Émirats arabes unis. Sur la base de nos accords existants, nous renforcerons notre coopération avec ces pays dans les domaines politiques, opérationnels et techniques.
* Force expéditionnaire commune interarmées
9. La France et le Royaume-Uni ont décidé en novembre 2010 de mettre en place une Force expéditionnaire commune interarmées. L'opération que nous avons menée en Libye a démontré le bien-fondé de cette décision. Nous avons adopté aujourd'hui des mesures complémentaires pour faire de cette force un véritable atout pour nos opérations militaires à venir.
10. Nous avons défini d'un commun accord le niveau d'ambition de la force : il s'agira d'une force d'entrée en premier, capable de faire face à des menaces multiples, jusqu'au niveau maximal d'intensité, et qui sera disponible pour des opérations bilatérales, relevant de l'OTAN, de l'Union européenne, des Nations Unies ou autres. Un cadre d'exercice sur cinq ans a été mis en place dans le but d'atteindre une capacité opérationnelle totale en 2016.
11. Nous avons décidé d'augmenter le nombre des officiers d'échange dans nos grandes écoles militaires respectives et nous avons institué un groupe de travail pour le partage des capacités militaires, chargé d'identifier les possibilités d'économies supplémentaires grâce à des échanges et à l'harmonisation des besoins militaires.
12. Nous organiserons cette année un exercice franco-britannique de grande envergure, dénommé « Corsican Lion », afin d'accélérer la mise en place de la force expéditionnaire commune interarmées. Cet exercice se déroulera en Méditerranée avec la participation de composantes maritimes, terrestres et aériennes.
13. S'agissant de notre coopération dans le domaine des porte-avions, nous allons poursuivre les travaux de mise en place d'un groupe aéronaval conjoint. La France et le Royaume-Uni se fixent pour objectif de disposer, d'ici au début des années 2020, de la capacité de déployer un groupe aéronaval franco-britannique intégré comprenant des bâtiments appartenant aux deux pays.
* État-major de forces interarmées
14. Nous mettrons en place un état-major de forces interarmées déployable. Nous avons décidé d'accélérer le développement de notre état-major conjoint déployable franco-britannique. D'ici 2016, cette capacité s'appuiera sur les éléments existants des états-majors de force français et britanniques, expérimentés et en alerte opérationnelle, comprenant les officiers français et britanniques que nous avons intégrés dans les états-majors déployables de nos pays respectifs. Nous nous assurerons que cet état major pourra être élargi afin d'inclure des personnels d'autres pays qui participent à une opération multinationale.
15. Nous avons décidé d'accélérer le développement des éléments de commandement et de conduite de la force expéditionnaire commune interarmées. A court terme, l'état-major conjoint doit pouvoir être disponible pour commander et réaliser une opération d'évacuation de ressortissants. Nous poursuivrons cette montée en puissance pour être prêt à planifier et conduire d'autres opérations d'intérêt commun avant que la capacité de la force expéditionnaire commune interarmées ne soit pleinement opérationnelle en 2016.
* Équipements de défense
16. Les drones sont essentiels au succès des opérations militaires, comme l'ont montré les opérations en Afghanistan et en Lybie. Nous avons décidé de faire progresser notre coopération sur les drones dans le cadre d'un partenariat stratégique à long terme visant à mettre en place une capacité souveraine commune à nos deux pays. Cette coopération s'??tend sur l'ensemble du spectre, des drones tactiques aux drones armés de reconnaissance (MALE), puis à plus long terme, à celui des drones de combat armés (UCAS) :
- Drone moyenne altitude longue endurance (MALE) : Une équipe de programme conjointe a été mise en place en 2011. Nous signerons prochainement avec BAES et Dassault un contrat cofinancé pour étudier les risques techniques associés au drone MALE. Nous envisageons de prendre ensemble d'autres décisions en fonction des résultats de cette phase de réduction des risques, pour s'assurer que nos besoins de souveraineté respectifs seront satisfaits au meilleur coût.
- Drone tactique « Watchkeeper » : la France réaffirme son intérêt pour le drone « Watchkeeper », reconnaissant les opportunités de coopération qui en découleraient. La France débutera en 2012 dans le cadre de son processus d'acquisition national une évaluation qui s'étendra jusqu'en 2013.
- Nous affirmons notre volonté commune de lancer ensemble en 2013 un programme de démonstrateur technologique du système futur de combat aérien qui mettra en place une coopération d'importance stratégique pour l'avenir du secteur de l'aviation de combat en Europe. Ces travaux fourniront un cadre pour développer les technologies pertinentes et les concepts opérationnels nécessaires pour utiliser un drone de combat armé dans des opérations de haute intensité. Dès 2012 nous préciserons les caractéristiques de ce démonstrateur qui fera l'objet d'un contrat cofinancé, confié à nos deux industriels nationaux dans le domaine de l'aviation de combat (Dassault-Aviation en France et BAE Systems au Royaume-Uni).
17. A400M. Nous avons créé un groupe bilatéral d'utilisateurs afin d'optimiser les coopérations en matière d'entrainement sur A400M en partageant les techniques, et les procédures opérationnelles de formation sur simulateur et en vol. Nous allons continuer à développer un plan de soutien logistique commun pour nos futures flottes d'avions de transport A400M. Nous demandons aux industriels de nous proposer une solution de soutien en service à un coût accessible. Un contrat de soutien intégré sera négocié avec Airbus Military pour la mise en service du premier A 400 M français en 2013.
18. Technologies de sous-marins : Un mémoire d'entente bilatéral a été signé en juin 2011 en vue de développer nos échanges. Nous poursuivons nos travaux pour identifier de nouveaux domaines de coopération technologique et dégager ainsi des économies. Nous avons décidé d'étudier la faisabilité d'un co-développement pour un nouveau sonar spécifique.
19. Guerre des mines : Nous avons harmonisé nos feuilles de route sur nos futures capacités de guerre des mines. Nous avons décidé d'adopter une approche phasée dont la première phase débutera en 2013 avec la mise au point et la réalisation d'un démonstrateur/prototype de systèmes autonome, reposant sur des technologies de type drone sous marin. L'équipe commune de programme est déjà en place au sein de l'OCCAR et engagera en 2012 d'une phase d'évaluation conjointe, mise en concurrence au niveau européen
20. Communications par satellite : La France et le Royaume-Uni devront confirmer leur intention de privilégier un processus coopératif pour satisfaire leurs futurs besoins en communications satellitaires, indispensables aux transmissions à longue distance. Une étude comparative sera menée au plus tard mi-2012 afin d'analyser les différentes options possibles.
21. Canon de 40 mm : Nous réaffirmons notre intérêt pour ce canon qui équipera les véhicules blindés. L'accent sera mis sur l'élaboration d'une norme OTAN, sur sa qualification technique d'ici 2013 et sur sa promotion à l'export.
22. Lutte contre les engins explosifs improvisés : Nous reconnaissons l'intérêt que nos deux pays portent au renforcement de notre coopération bilatérale en matière de lutte contre les engins explosifs improvisés. Un niveau élevé d'interopérabilité sera recherché. Un plan d'action conjoint, élaboré en 2012, couvrira les possibilités de coopération dans les domaines des opérations, des capacités, de la recherche et des technologies.
* Industrie de défense
23. Nous saluons les efforts de la société MBDA dans le secteur des missiles, pour progresser vers la mise en place d'un maître d'uvre industriel européen unique. En décembre 2011, nous avons confié à MBDA un contrat portant sur deux études pour un futur missile de croisière et un missile antinavires. Nous avons l'intention d'engager en 2012 une phase d'évaluation conjointe des améliorations des missiles de croisière Storm Shadow/Scalp. Nous avons l'intention d'examiner plus tard cette année la faisabilité d'une coopération sur des futurs missiles antinavires par le biais d'études initiales. Notre objectif est de signer dans les mois à venir un contrat et un mémorandum d'entente sur le développement et la fabrication du « future anti ship guided weapon/anti-navire léger » (FASGW/ANL).
24. Nous réaffirmons notre objectif d'économies à hauteur de 30 %. Nous nous félicitons de la mise en uvre de notre plan stratégique décennal qui permet de satisfaire de manière efficace nos besoins, tant au niveau national que sur le plan des exportations. Une première étape vers l'interdépendance sera accomplie au travers de l'optimisation des capacités industrielles de MDBA et de la mise en uvre équilibrée de centres d'excellence dans les domaines des sciences de l'ingénieur. La mise en place de ce modèle industriel nécessitera vraisemblablement un accord intergouvernemental dans le cadre du Traité de Lancaster. Son champ d'application et sa nature seront précisés dans le courant de l'année 2012.
* Recherche et technologie
25. Le développement de notre programme conjoint de recherche et de technologie reste prioritaire. Nous mettrons en uvre notre feuille de route sur les 10 domaines prioritaires de recherche commune et nous ferons progresser le programme élaboré en 2010 de doctorats universitaires entre la France et le Royaume-Uni. Nous développerons d'ici la fin de l'année 2012 un plan identifiant les « Technologies clés 2025 » traduisant notre vision stratégique commune.
26. Nouvelles coopérations : afin d'identifier d'autres opportunités de coopération, nous étudierons en détail nos plans d'équipement dans les quatre domaines stratégiques suivants : le Renseignement, la surveillance et la reconnaissance, les Systèmes d'information de commandement et de conduite des opérations, le Transport aérien tactique et le Combat terrestre.
* Coopération nucléaire de défense
27. Forts du succès de la coopération menée au cours de l'année précédente sur le construction d'un laboratoire commun à Valduc qui permettra à nos deux pays de garantir la sûreté et la fiabilité de leurs stocks respectifs d'armes nucléaires, nous avons décidé d'étudier d'autres sujets de coopération dans le domaine nucléaire.
* Cybersécurité
28. Nous avons pris note des progrès enregistrés en matière de coopération dans le domaine de la cybersécurité depuis notre dernier Sommet. A partir de ces succès, nous avons convenus d'approfondir notre coopération dans ce domaine important pour notre défense et notre sécurité.
* Lutte contre le terrorisme
29. Le groupe bilatéral de haut niveau pour la lutte contre le terrorisme a renforcé l'excellente coopération entre les agences françaises et britanniques de lutte contre le terrorisme par une meilleure orientation stratégique et une plus grande coordination. Il poursuivra ce travail important.
En particulier :
- nous étendrons les accords existants au partage d'informations sur les menaces auxquelles nous sommes confrontés ;
- nous renforcerons la sécurité de nos frontières communes, en mettant rapidement en place les dispositions renforcées pour le contrôle du trafic transitant par le tunnel sous la Manche au moyen de notre système de détection radiologique Cyclamen ;
- nous intensifierons notre collaboration dans les domaines chimique, biologique, radiologique et nucléaire par le partage des connaissances de nos experts et par des projets conjoints de recherche et développement dans le domaine de la sécurité de défense ;
- nous approfondirons notre compréhension mutuelle sur la radicalisation et l'extrémisme, notamment en partageant nos méthodes mises en uvre avec succès dans chaque pays ;
- nous développerons la coopération dans le domaine de la sécurité de l'aviation civile, en augmentant en particulier notre capacité à mener des évaluations de sécurité communes dans les aéroports hors de l'UE en utilisant un cadre d'évaluation commun ; et
- nous mettrons en uvre une coopération bilatérale plus systématique et orientée vers l'action, en ce qui concerne les pays tiers prioritaires.
* Sécurité des Jeux Olympiques
30. La France et le Royaume-Uni travaillent en étroite coopération pour assurer la sûreté et la sécurité des Jeux Olympiques. Les autorités britanniques travaillent avec le coordinateur français pour la sécurité des Jeux Olympiques pour s'assurer que la préparation et les solutions opérationnelles -- visant à assurer la sûreté, la sécurité et la fluidité des déplacements des participants et des visiteurs sont étroitement coordonnées. En mars 2012, nous effectuerons un exercice conjoint pour tester nos réponses face à un attentat terroriste affectant les intérêts de nos deux pays. Nous utiliserons ces enseignements pour améliorer et renforcer notre coopération bilatérale dans le domaine plus large de la sécurité des Jeux Olympiques.
* Sécurité internationale
31. Nos discussions d'aujourd'hui ont montré notre approche commune des développements internationaux qui nous affecteront pour les années à venir, notamment le Printemps arabe et le Moyen-Orient au sens large, et les défis en matière de sécurité en Afrique. Nous nous sommes concentrés sur la Syrie, l'Iran, la Birmanie et la Somalie.
* Iran
32. La France et le Royaume Uni sont extrêmement préoccupés par les activités de prolifération nucléaire de l'Iran, les implications potentiellement militaires de son programme et ses violations persistantes des résolutions de l'AIEA et du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Nous appelons l'Iran à renoncer à ses conditions préalables aux négociations et à engager au contraire un dialogue constructif et sérieux avec le groupe des Six. Nous évaluons la réponse apportée par l'Iran à la lettre de la Haute Représentante pour la politique étrangère et de sécurité de l'UE du 21 octobre 2011. Tant que les Iraniens ne se seront pas conformés à leurs obligations au titre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, la pression sur eux continuera à s'accroître. Nous saluons la décision de l'UE et d'autres pays qui partagent ses vues de mettre en uvre un embargo pétrolier graduel et un gel des avoirs de la banque centrale iranienne, et nous appelons tous les pays à accroître la pression sur l'Iran par des sanctions ciblées.
* Somalie
33. La France et le Royaume-Uni demeurent préoccupés par la menace persistante du terrorisme et de la piraterie en provenance de la Somalie, et par la crise humanitaire qui menace le peuple somalien. La transition en Somalie doit prendre fin en août 2012; cette opportunité doit être saisie pour rendre le processus politique plus large et plus inclusif. La France et le Royaume-Uni appellent les partenaires à faire en sorte que la Conférence de Londres sur la Somalie du 23 février permette d'adopter une nouvelle approche internationale prévoyant des actions concrètes pour établir plus efficacement la paix et la stabilité en Somalie, en soutenant les efforts des Nations Unies et de l'Union africaine.
34. Nous continuerons à soutenir la mission ATALANTE de lutte contre la piraterie menée par l'Union européenne, et la mission de l'Union européenne de formation des forces du Gouvernement fédéral de transition somalien, et nous travaillerons ensemble au Conseil de sécurité des Nations Unies et au sein de l'Union européenne pour obtenir une AMISOM renforcée et viable. Nous continuerons à travailler avec nos partenaires pour assurer une assistance humanitaire durable à la population et lutter contre la famine en Somalie et dans la Corne de l'Afrique; et pour renforcer la capacité de la Somalie et des pays de la région à lutter à la fois contre les symptômes et contre les causes de la piraterie. La France et le Royaume-Uni demeurent engagés en faveur du développement d'une mission de l'Union européenne de renforcement des capacités, en 2012, en vue de renforcer la capacité du peuple somalien et de ses principaux voisins à lutter efficacement eux-mêmes contre la piraterie et à traduire les pirates en justice. Nous demandons l'activation du Centre d'opération de l'Union européenne sur une base ad hoc pour soutenir cet effort spécifique
* Birmanie
35. La France et le Royaume Uni se félicitent du dialogue actuel entre le Président Thein Sein et Aung San Suu Kyi et soulignent que la poursuite de l'action qu'il a engagée à l'égard de celle-ci et d'autres acteurs clés sera cruciale pour la crédibilité du processus de réforme. Notre évaluation des élections partielles se fondera sur la conduite de la campagne électorale dans son ensemble et non sur la seule journée du scrutin. Nous nous félicitons des progrès accomplis par les autorités birmanes en ce qui concerne la libération de certains prisonniers politiques, et des accords qui ont été conclus avec certains groupes ethniques. Nous continuons à demander instamment la libération de tous les prisonniers politiques et la poursuite du dialogue avec tous les groupes ethniques pour aboutir à un accord englobant toutes les composantes de la population et menant à une réconciliation nationale.
* Coopération en matière de politique étrangère
36. La France et le Royaume Uni continueront à coopérer étroitement sur les défis majeurs de politique étrangère et de sécurité auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui et dans les années à venir. A cette fin, nos ministres des Affaires étrangères sont convenus de renforcer nos travaux bilatéraux, notamment en intensifiant les échanges et en menant conjointement des actions de formation de personnels afin de préparer les futures coopérations. Nous avons déjà commencé à augmenter les détachements entre nos deux ministères des Affaires étrangères et nous piloterons un programme de formation commune cet été pour les jeunes diplomates français et britanniques.
* Conclusion
37. Nous avons demandé au groupe de haut niveau de superviser les travaux dans ces domaines et de nous rendre compte lors de notre prochain Sommet qui se tiendra au Royaume Uni.
2. Nous avons développé notre coopération dans tous les grands domaines : capacités militaires, industrie, opérations et renseignement. De ce fait, nous sommes aujourd'hui plus forts pour défendre nos intérêts stratégiques et pour assumer nos responsabilités de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et de leaders au sein de l'Union européenne et de l'OTAN. Nous sommes plus à même de faire face à l'ensemble des menaces qui pèsent sur nos pays et sur nos Alliés : armes de destruction massive et missiles, terroristes, cyberattaques et autres menaces technologiques, menaces contre la liberté de circulation maritime et contre le libre accès à l'espace.
3. Nous sommes déterminés à maintenir un niveau élevé de dépenses de défense, des forces flexibles et rapidement déployables, l'interopérabilité avec nos Alliés et une base industrielle solide. Pour soutenir cette ambition, la France et le Royaume-Uni continuent de représenter près de la moitié des dépenses de défense en Europe. Notre coopération a accru l'efficacité de nos programmes de défense respectifs.
4. Face aux changements de notre environnement stratégique, nous avons besoin d'une Alliance atlantique plus forte et d'une politique européenne commune de sécurité et de défense plus efficace. Nous saluons l'annonce récente par les États-Unis de leur revue stratégique de défense et du maintien de leur engagement en faveur de l'OTAN, et donc de la sécurité européenne. La France et le Royaume-Uni sont déterminés à jouer un rôle majeur dans ce contexte nouveau et sont unis dans la conviction que l'Europe doit jouer pleinement son rôle. Nous appelons à renforcer la coopération entre Alliés et partenaires européens afin de nous doter de capacités militaires flexibles, déployables, interopérables et entraînées à la disposition de l'OTAN et de l'UE.
5. Une menace contre nos intérêts vitaux peut apparaître à tout moment. Nous n'envisageons aucune situation où les intérêts vitaux de l'une de nos deux Nations soient menacés sans que ceux de l'autre le soient aussi.
* Enseignements de la Libye
6. L'an dernier, nos accords bilatéraux de sécurité et de défense ont été mis à l'épreuve des faits. Nous nous sommes réunis aujourd'hui, à la date du premier anniversaire du soulèvement en Libye. Notre coopération en Libye a marqué un tournant dont nous continuerons à nous inspirer pour construire l'avenir. Nous rendons hommage au courage et à l'excellence de nos forces armées et aux contributions de nos Alliés européens et nord-américains. La France et le Royaume-Uni ont répondu à l'appel lancé par les Nations Unies à protéger les populations civiles en Libye, et ont conduit avec succès la mission de l'OTAN. Cette expérience commune a accéléré et montré la pertinence de notre coopération.
7. Ayant tiré les enseignements de cette opération, nous avons décidé de donner la priorité dans nos travaux aux domaines essentiels que sont le commandement et le contrôle, les systèmes d'information, le renseignement, la surveillance, le ciblage et la reconnaissance, ainsi que les munitions de précision.
8. Nous saluons également la contribution unique qu'ont apportée, en coordination avec l'OTAN, nos alliés du Golfe, le Qatar et les Émirats arabes unis. Sur la base de nos accords existants, nous renforcerons notre coopération avec ces pays dans les domaines politiques, opérationnels et techniques.
* Force expéditionnaire commune interarmées
9. La France et le Royaume-Uni ont décidé en novembre 2010 de mettre en place une Force expéditionnaire commune interarmées. L'opération que nous avons menée en Libye a démontré le bien-fondé de cette décision. Nous avons adopté aujourd'hui des mesures complémentaires pour faire de cette force un véritable atout pour nos opérations militaires à venir.
10. Nous avons défini d'un commun accord le niveau d'ambition de la force : il s'agira d'une force d'entrée en premier, capable de faire face à des menaces multiples, jusqu'au niveau maximal d'intensité, et qui sera disponible pour des opérations bilatérales, relevant de l'OTAN, de l'Union européenne, des Nations Unies ou autres. Un cadre d'exercice sur cinq ans a été mis en place dans le but d'atteindre une capacité opérationnelle totale en 2016.
11. Nous avons décidé d'augmenter le nombre des officiers d'échange dans nos grandes écoles militaires respectives et nous avons institué un groupe de travail pour le partage des capacités militaires, chargé d'identifier les possibilités d'économies supplémentaires grâce à des échanges et à l'harmonisation des besoins militaires.
12. Nous organiserons cette année un exercice franco-britannique de grande envergure, dénommé « Corsican Lion », afin d'accélérer la mise en place de la force expéditionnaire commune interarmées. Cet exercice se déroulera en Méditerranée avec la participation de composantes maritimes, terrestres et aériennes.
13. S'agissant de notre coopération dans le domaine des porte-avions, nous allons poursuivre les travaux de mise en place d'un groupe aéronaval conjoint. La France et le Royaume-Uni se fixent pour objectif de disposer, d'ici au début des années 2020, de la capacité de déployer un groupe aéronaval franco-britannique intégré comprenant des bâtiments appartenant aux deux pays.
* État-major de forces interarmées
14. Nous mettrons en place un état-major de forces interarmées déployable. Nous avons décidé d'accélérer le développement de notre état-major conjoint déployable franco-britannique. D'ici 2016, cette capacité s'appuiera sur les éléments existants des états-majors de force français et britanniques, expérimentés et en alerte opérationnelle, comprenant les officiers français et britanniques que nous avons intégrés dans les états-majors déployables de nos pays respectifs. Nous nous assurerons que cet état major pourra être élargi afin d'inclure des personnels d'autres pays qui participent à une opération multinationale.
15. Nous avons décidé d'accélérer le développement des éléments de commandement et de conduite de la force expéditionnaire commune interarmées. A court terme, l'état-major conjoint doit pouvoir être disponible pour commander et réaliser une opération d'évacuation de ressortissants. Nous poursuivrons cette montée en puissance pour être prêt à planifier et conduire d'autres opérations d'intérêt commun avant que la capacité de la force expéditionnaire commune interarmées ne soit pleinement opérationnelle en 2016.
* Équipements de défense
16. Les drones sont essentiels au succès des opérations militaires, comme l'ont montré les opérations en Afghanistan et en Lybie. Nous avons décidé de faire progresser notre coopération sur les drones dans le cadre d'un partenariat stratégique à long terme visant à mettre en place une capacité souveraine commune à nos deux pays. Cette coopération s'??tend sur l'ensemble du spectre, des drones tactiques aux drones armés de reconnaissance (MALE), puis à plus long terme, à celui des drones de combat armés (UCAS) :
- Drone moyenne altitude longue endurance (MALE) : Une équipe de programme conjointe a été mise en place en 2011. Nous signerons prochainement avec BAES et Dassault un contrat cofinancé pour étudier les risques techniques associés au drone MALE. Nous envisageons de prendre ensemble d'autres décisions en fonction des résultats de cette phase de réduction des risques, pour s'assurer que nos besoins de souveraineté respectifs seront satisfaits au meilleur coût.
- Drone tactique « Watchkeeper » : la France réaffirme son intérêt pour le drone « Watchkeeper », reconnaissant les opportunités de coopération qui en découleraient. La France débutera en 2012 dans le cadre de son processus d'acquisition national une évaluation qui s'étendra jusqu'en 2013.
- Nous affirmons notre volonté commune de lancer ensemble en 2013 un programme de démonstrateur technologique du système futur de combat aérien qui mettra en place une coopération d'importance stratégique pour l'avenir du secteur de l'aviation de combat en Europe. Ces travaux fourniront un cadre pour développer les technologies pertinentes et les concepts opérationnels nécessaires pour utiliser un drone de combat armé dans des opérations de haute intensité. Dès 2012 nous préciserons les caractéristiques de ce démonstrateur qui fera l'objet d'un contrat cofinancé, confié à nos deux industriels nationaux dans le domaine de l'aviation de combat (Dassault-Aviation en France et BAE Systems au Royaume-Uni).
17. A400M. Nous avons créé un groupe bilatéral d'utilisateurs afin d'optimiser les coopérations en matière d'entrainement sur A400M en partageant les techniques, et les procédures opérationnelles de formation sur simulateur et en vol. Nous allons continuer à développer un plan de soutien logistique commun pour nos futures flottes d'avions de transport A400M. Nous demandons aux industriels de nous proposer une solution de soutien en service à un coût accessible. Un contrat de soutien intégré sera négocié avec Airbus Military pour la mise en service du premier A 400 M français en 2013.
18. Technologies de sous-marins : Un mémoire d'entente bilatéral a été signé en juin 2011 en vue de développer nos échanges. Nous poursuivons nos travaux pour identifier de nouveaux domaines de coopération technologique et dégager ainsi des économies. Nous avons décidé d'étudier la faisabilité d'un co-développement pour un nouveau sonar spécifique.
19. Guerre des mines : Nous avons harmonisé nos feuilles de route sur nos futures capacités de guerre des mines. Nous avons décidé d'adopter une approche phasée dont la première phase débutera en 2013 avec la mise au point et la réalisation d'un démonstrateur/prototype de systèmes autonome, reposant sur des technologies de type drone sous marin. L'équipe commune de programme est déjà en place au sein de l'OCCAR et engagera en 2012 d'une phase d'évaluation conjointe, mise en concurrence au niveau européen
20. Communications par satellite : La France et le Royaume-Uni devront confirmer leur intention de privilégier un processus coopératif pour satisfaire leurs futurs besoins en communications satellitaires, indispensables aux transmissions à longue distance. Une étude comparative sera menée au plus tard mi-2012 afin d'analyser les différentes options possibles.
21. Canon de 40 mm : Nous réaffirmons notre intérêt pour ce canon qui équipera les véhicules blindés. L'accent sera mis sur l'élaboration d'une norme OTAN, sur sa qualification technique d'ici 2013 et sur sa promotion à l'export.
22. Lutte contre les engins explosifs improvisés : Nous reconnaissons l'intérêt que nos deux pays portent au renforcement de notre coopération bilatérale en matière de lutte contre les engins explosifs improvisés. Un niveau élevé d'interopérabilité sera recherché. Un plan d'action conjoint, élaboré en 2012, couvrira les possibilités de coopération dans les domaines des opérations, des capacités, de la recherche et des technologies.
* Industrie de défense
23. Nous saluons les efforts de la société MBDA dans le secteur des missiles, pour progresser vers la mise en place d'un maître d'uvre industriel européen unique. En décembre 2011, nous avons confié à MBDA un contrat portant sur deux études pour un futur missile de croisière et un missile antinavires. Nous avons l'intention d'engager en 2012 une phase d'évaluation conjointe des améliorations des missiles de croisière Storm Shadow/Scalp. Nous avons l'intention d'examiner plus tard cette année la faisabilité d'une coopération sur des futurs missiles antinavires par le biais d'études initiales. Notre objectif est de signer dans les mois à venir un contrat et un mémorandum d'entente sur le développement et la fabrication du « future anti ship guided weapon/anti-navire léger » (FASGW/ANL).
24. Nous réaffirmons notre objectif d'économies à hauteur de 30 %. Nous nous félicitons de la mise en uvre de notre plan stratégique décennal qui permet de satisfaire de manière efficace nos besoins, tant au niveau national que sur le plan des exportations. Une première étape vers l'interdépendance sera accomplie au travers de l'optimisation des capacités industrielles de MDBA et de la mise en uvre équilibrée de centres d'excellence dans les domaines des sciences de l'ingénieur. La mise en place de ce modèle industriel nécessitera vraisemblablement un accord intergouvernemental dans le cadre du Traité de Lancaster. Son champ d'application et sa nature seront précisés dans le courant de l'année 2012.
* Recherche et technologie
25. Le développement de notre programme conjoint de recherche et de technologie reste prioritaire. Nous mettrons en uvre notre feuille de route sur les 10 domaines prioritaires de recherche commune et nous ferons progresser le programme élaboré en 2010 de doctorats universitaires entre la France et le Royaume-Uni. Nous développerons d'ici la fin de l'année 2012 un plan identifiant les « Technologies clés 2025 » traduisant notre vision stratégique commune.
26. Nouvelles coopérations : afin d'identifier d'autres opportunités de coopération, nous étudierons en détail nos plans d'équipement dans les quatre domaines stratégiques suivants : le Renseignement, la surveillance et la reconnaissance, les Systèmes d'information de commandement et de conduite des opérations, le Transport aérien tactique et le Combat terrestre.
* Coopération nucléaire de défense
27. Forts du succès de la coopération menée au cours de l'année précédente sur le construction d'un laboratoire commun à Valduc qui permettra à nos deux pays de garantir la sûreté et la fiabilité de leurs stocks respectifs d'armes nucléaires, nous avons décidé d'étudier d'autres sujets de coopération dans le domaine nucléaire.
* Cybersécurité
28. Nous avons pris note des progrès enregistrés en matière de coopération dans le domaine de la cybersécurité depuis notre dernier Sommet. A partir de ces succès, nous avons convenus d'approfondir notre coopération dans ce domaine important pour notre défense et notre sécurité.
* Lutte contre le terrorisme
29. Le groupe bilatéral de haut niveau pour la lutte contre le terrorisme a renforcé l'excellente coopération entre les agences françaises et britanniques de lutte contre le terrorisme par une meilleure orientation stratégique et une plus grande coordination. Il poursuivra ce travail important.
En particulier :
- nous étendrons les accords existants au partage d'informations sur les menaces auxquelles nous sommes confrontés ;
- nous renforcerons la sécurité de nos frontières communes, en mettant rapidement en place les dispositions renforcées pour le contrôle du trafic transitant par le tunnel sous la Manche au moyen de notre système de détection radiologique Cyclamen ;
- nous intensifierons notre collaboration dans les domaines chimique, biologique, radiologique et nucléaire par le partage des connaissances de nos experts et par des projets conjoints de recherche et développement dans le domaine de la sécurité de défense ;
- nous approfondirons notre compréhension mutuelle sur la radicalisation et l'extrémisme, notamment en partageant nos méthodes mises en uvre avec succès dans chaque pays ;
- nous développerons la coopération dans le domaine de la sécurité de l'aviation civile, en augmentant en particulier notre capacité à mener des évaluations de sécurité communes dans les aéroports hors de l'UE en utilisant un cadre d'évaluation commun ; et
- nous mettrons en uvre une coopération bilatérale plus systématique et orientée vers l'action, en ce qui concerne les pays tiers prioritaires.
* Sécurité des Jeux Olympiques
30. La France et le Royaume-Uni travaillent en étroite coopération pour assurer la sûreté et la sécurité des Jeux Olympiques. Les autorités britanniques travaillent avec le coordinateur français pour la sécurité des Jeux Olympiques pour s'assurer que la préparation et les solutions opérationnelles -- visant à assurer la sûreté, la sécurité et la fluidité des déplacements des participants et des visiteurs sont étroitement coordonnées. En mars 2012, nous effectuerons un exercice conjoint pour tester nos réponses face à un attentat terroriste affectant les intérêts de nos deux pays. Nous utiliserons ces enseignements pour améliorer et renforcer notre coopération bilatérale dans le domaine plus large de la sécurité des Jeux Olympiques.
* Sécurité internationale
31. Nos discussions d'aujourd'hui ont montré notre approche commune des développements internationaux qui nous affecteront pour les années à venir, notamment le Printemps arabe et le Moyen-Orient au sens large, et les défis en matière de sécurité en Afrique. Nous nous sommes concentrés sur la Syrie, l'Iran, la Birmanie et la Somalie.
* Iran
32. La France et le Royaume Uni sont extrêmement préoccupés par les activités de prolifération nucléaire de l'Iran, les implications potentiellement militaires de son programme et ses violations persistantes des résolutions de l'AIEA et du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Nous appelons l'Iran à renoncer à ses conditions préalables aux négociations et à engager au contraire un dialogue constructif et sérieux avec le groupe des Six. Nous évaluons la réponse apportée par l'Iran à la lettre de la Haute Représentante pour la politique étrangère et de sécurité de l'UE du 21 octobre 2011. Tant que les Iraniens ne se seront pas conformés à leurs obligations au titre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, la pression sur eux continuera à s'accroître. Nous saluons la décision de l'UE et d'autres pays qui partagent ses vues de mettre en uvre un embargo pétrolier graduel et un gel des avoirs de la banque centrale iranienne, et nous appelons tous les pays à accroître la pression sur l'Iran par des sanctions ciblées.
* Somalie
33. La France et le Royaume-Uni demeurent préoccupés par la menace persistante du terrorisme et de la piraterie en provenance de la Somalie, et par la crise humanitaire qui menace le peuple somalien. La transition en Somalie doit prendre fin en août 2012; cette opportunité doit être saisie pour rendre le processus politique plus large et plus inclusif. La France et le Royaume-Uni appellent les partenaires à faire en sorte que la Conférence de Londres sur la Somalie du 23 février permette d'adopter une nouvelle approche internationale prévoyant des actions concrètes pour établir plus efficacement la paix et la stabilité en Somalie, en soutenant les efforts des Nations Unies et de l'Union africaine.
34. Nous continuerons à soutenir la mission ATALANTE de lutte contre la piraterie menée par l'Union européenne, et la mission de l'Union européenne de formation des forces du Gouvernement fédéral de transition somalien, et nous travaillerons ensemble au Conseil de sécurité des Nations Unies et au sein de l'Union européenne pour obtenir une AMISOM renforcée et viable. Nous continuerons à travailler avec nos partenaires pour assurer une assistance humanitaire durable à la population et lutter contre la famine en Somalie et dans la Corne de l'Afrique; et pour renforcer la capacité de la Somalie et des pays de la région à lutter à la fois contre les symptômes et contre les causes de la piraterie. La France et le Royaume-Uni demeurent engagés en faveur du développement d'une mission de l'Union européenne de renforcement des capacités, en 2012, en vue de renforcer la capacité du peuple somalien et de ses principaux voisins à lutter efficacement eux-mêmes contre la piraterie et à traduire les pirates en justice. Nous demandons l'activation du Centre d'opération de l'Union européenne sur une base ad hoc pour soutenir cet effort spécifique
* Birmanie
35. La France et le Royaume Uni se félicitent du dialogue actuel entre le Président Thein Sein et Aung San Suu Kyi et soulignent que la poursuite de l'action qu'il a engagée à l'égard de celle-ci et d'autres acteurs clés sera cruciale pour la crédibilité du processus de réforme. Notre évaluation des élections partielles se fondera sur la conduite de la campagne électorale dans son ensemble et non sur la seule journée du scrutin. Nous nous félicitons des progrès accomplis par les autorités birmanes en ce qui concerne la libération de certains prisonniers politiques, et des accords qui ont été conclus avec certains groupes ethniques. Nous continuons à demander instamment la libération de tous les prisonniers politiques et la poursuite du dialogue avec tous les groupes ethniques pour aboutir à un accord englobant toutes les composantes de la population et menant à une réconciliation nationale.
* Coopération en matière de politique étrangère
36. La France et le Royaume Uni continueront à coopérer étroitement sur les défis majeurs de politique étrangère et de sécurité auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui et dans les années à venir. A cette fin, nos ministres des Affaires étrangères sont convenus de renforcer nos travaux bilatéraux, notamment en intensifiant les échanges et en menant conjointement des actions de formation de personnels afin de préparer les futures coopérations. Nous avons déjà commencé à augmenter les détachements entre nos deux ministères des Affaires étrangères et nous piloterons un programme de formation commune cet été pour les jeunes diplomates français et britanniques.
* Conclusion
37. Nous avons demandé au groupe de haut niveau de superviser les travaux dans ces domaines et de nous rendre compte lors de notre prochain Sommet qui se tiendra au Royaume Uni.