Déclaration de M. David Douillet, ministre des sports, sur les sports de maontagne et la formation des professionnels de la montagne, Chamonix le 10 février 2012.

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Circonstance : Visite de l'ENSA à Chamonix le 10 février 2012

Texte intégral


Je suis très heureux d’être à nouveau à Chamonix aujourd’hui.
La semaine dernière, j’ai eu la chance d’assister à la descente du Kandahar. Comme je l’ai dit au président de la Fédération française de ski, Michel VION, je suis très confiant dans notre équipe de France qui est jeune et très combative.
Ma visite de la semaine dernière visait à conforter l’avenir de cette piste mythique du Kandahar.
La vallée de Chamonix-Mont Blanc a une tradition d’accueil de compétitions sportives qui n’est plus à prouver et que nous devons à tout prix préserver.
L’Ecole nationale de ski et d’alpinisme est, comme le Kandahar, un des témoignages de l’excellence française dans le domaine des sports de montagne.
Il est vrai qu’il y a peu de territoires qui ont un lien aussi fort avec le sport que les Alpes. Tout au long du 20e siècle, les Jeux de Chamonix, Grenoble et Albertville ont façonné peu à peu ces montagnes.
Aujourd’hui, le ski et l’alpinisme font partie de l’identité de ce territoire et de ses habitants.
Et ils concourent à créer de l’emploi local durable. On estime que l’activité des stations de ski génère en France 130 000 emplois directs dont plus de 18 000 dans les seules entreprises opérateurs de domaines skiables.
La France peut s’enorgueillir d’être le premier domaine skiable au monde par sa fréquentation, par la puissance de ses remontés mécaniques et par l’ampleur de son territoire. Nous accueillons notamment une forte clientèle étrangère.
Ce développement est lié à l’environnement exceptionnel de nos montagnes, mais aussi à la qualité de la formation des professionnels qui travaillent dans ce secteur.
L’ENSA a contribué à développer cette renommée qui a dépassé les frontières de l’Europe pour être la référence mondiale, tant sur la formation de ses guides que de ses moniteurs. C’est depuis longtemps un centre d’expertise.
La création de l’Ecole nationale des sports de montagne a permis de conforter et de valoriser ses grandes missions, comme celles de Prémanon, pour en faire deux pôles d’excellence de la montagne.
La réforme de 2010 a aussi comme objectif de renforcer le pilotage général des établissements.
Comme vous le savez, en parallèle de cette réforme, nous nous sommes également engagés dans la rénovation du site de l’ENSA. J’ai pu constater l’avancée des travaux lors de la visite. Nous irons jusqu’au bout de cette phase de rénovation. Je voudrai lever une inquiétude pour affirmer que la deuxième tranche des travaux aura bien lieu.
Je sais que, parmi vos sujets de préoccupation, il y a la question de l’accueil des stagiaires. Votre directeur général y est très attentif et de nouvelles modalités seront proposées lors du prochain conseil d’administration. Mais, sans vouloir dévoiler ou anticiper ce conseil, je tiens à affirmer que l’accueil du dimanche soir sera bien intégré au stage sans supplément de coût financier.
Je voulais aussi revenir sur le cœur de métier de cette école : la formation des professionnels de la montagne.
On compte en France 2000 guides de montagne, 19 000 moniteurs de ski et 5000 accompagnateurs en moyenne montagne. Notre formation est la référence à l’international pour sa qualité et ses exigences fortes en matière de sécurité.
Nous avons récemment travaillé à la refonte des diplômes sportifs de la montagne afin que les formations soient plus proches des réalités et des besoins du terrain et s’inscrivent dans le processus d’harmonisation des formations au niveau européen.
Cette évolution est liée au principe de libre circulation des travailleurs et de reconnaissance des qualifications professionnelles entre Etats-membres.
La France a été très attentive à ce que cette harmonisation se fasse par le haut. Nous avons, dans notre pays, un niveau d’exigence technique et de sécurité très élevé auquel nous tenons.
Un important travail est actuellement mené par le ministère des sports et Michel BARNIER, commissaire européen, pour mettre en place une carte professionnelle européenne des moniteurs de ski. De plus, Gilles CHABERT a été missionné par la commission européenne pour coordonner les différents professionnels européens. La France a tenu à poser des garanties de sécurité, en faisant de l’Eurotest et de l’Eurosécurité la pierre angulaire du dispositif. Beaucoup de pays se rallient aujourd’hui à notre position.
Nous venons d’ailleurs d’obtenir une avancée significative à Bruxelles la semaine dernière, puisque cette carte devrait certainement voir le jour la saison prochaine.
Nous avons également lancé une réflexion sur la clarification de la réglementation relative à l’accueil des mineurs dans les refuges de montagne. Nous travaillons sur ce sujet avec les ministères de l’Intérieur, de l’Education et de la jeunesse, les fédérations et les professionnels. Je veillerai à ce qu’un nouveau texte soit adopté au plus vite.
J’ai demandé à mon directeur de Cabinet de recevoir le Président Denis Crabières, pour évoquer ce sujet et de manière plus générale les sujets impactant les guides de montagne.
Enfin, je sais que vous êtes attachés à l’existence du Pôle Montagne, dont les compétences sont reconnues et très appréciées. C’est un outil important que nous allons bien évidemment préserver mais aussi conforter. Pour cela, j’ai sollicité mon directeur des sports afin qu’il puisse en accord avec les acteurs me présenter un projet garantissant le devenir de ce pôle. *
L’ENSA contribue à la vitalité et au rayonnement des Alpes. La présence des élus en témoigne.
Les guides, les moniteurs et les accompagnateurs formés dans cette école sont essentiels au territoire. Ils permettent, chaque année, à des millions de personnes de découvrir la montagne dans de bonnes conditions de sécurité.
Il ne faut pas oublier que les éléments naturels ne sont jamais totalement maîtrisables. Les montagnards le savent, les marins aussi. J’ai donc tenu à participer cet après-midi, aux Menuires, au lancement de la 10e campagne de prévention des accidents en montagne.
Au cours de notre visite, nous avons rendu hommage aux professionnels morts en montagne : alpinistes, guides, professeurs, formateurs, mais aussi personnels techniques ou administratifs.
Je tiens à saluer leur courage et leur dévouement.
Je suis fier que la France soit une nation de montagnards. Derrière ce mot, il y a non seulement une notion de territoire mais également une convivialité, des valeurs d’entraide et de solidarité, un esprit de famille.
Je souhaite de tout cœur que cet esprit de famille continue d’être la marque de fabrique de cette école.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 13 février 2012