Déclaration de M. Edouard Courtial, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, sur les relations franco-gabonaises et sur la communauté française au Gabon, à Libreville (Gabon) le 4 février 2012.

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Circonstance : Déplacement en République du Gabon, les 4 et 5 février 2012

Texte intégral

Monsieur l’Ambassadeur,
Madame et Messiers les Conseillers à l’AFE,
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Depuis ma nomination, j’ai entamé une série de déplacements pour aller à la rencontre des Français de l’étranger, les écouter me dire leurs difficultés et, aussi leurs idées et leurs propositions.
Cette démarche me tient à cœur : aller au devant de nos compatriotes expatriés pour mieux comprendre leurs réalités quotidiennes, dans les différents pays qui les accueillent.
Je sais l’importance de la communauté française ici au Gabon.
Forte de plus de 11.000 inscrits au registre mondial des Français de l’étranger, elle est, en Afrique subsaharienne, la 4ème en importance après celle de Madagascar, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.
Les rapports harmonieux, de bonne entente, qu’entretient la communauté française avec son pays d’accueil sont à l’image des excellentes relations bilatérales entre la France et le Gabon.
J’ai apprécié la qualité de ces relations lors de mon entretien, ce matin même, avec le ministre des affaires étrangères, M. Paul TOUNGUI.
Le Gabon a une relation d’une forte intensité avec la France, ancienne, étroite, constructive.
Le Chef de l’Etat, M. Nicolas SARKOZY, s’est rendu en visite officielle au Gabon en 2010. L’été dernier c’était le Premier Ministre François FILLON.
Dans les enceintes internationales, nous avons avec nos amis gabonais un dialogue utile sur les grands sujets de l’agenda global – l’environnement, la paix et la sécurité.
Le Gabon vit une période de mutation dont vous êtes les premiers témoins.
Le cadre économique se transforme, le pays s’ouvre et prospecte de nouveaux partenaires.
C’est autant de nouveaux défis à relever pour les acteurs économiques français.
Je le dis parce que vous êtes nombreux ici à représenter notre communauté d’affaires entreprenante, dynamique, combative.
Nos positions sont à la mesure de nos très importants investissements.
Mon entretien avec le Ministre TOUNGUI a été aussi l’occasion de faire le point sur certains sujets qui concernent plus directement nos communautés expatriées respectives, ceux qui concernent les questions migratoires et les conditions du séjour.
Sur le plan économique je voudrais saluer la vitalité de nos entreprises au Gabon, filiales de sociétés françaises ou sociétés gabonaises créées par des Français.
J’ai pris la mesure des efforts qu’elles fournissent en matière de formation de leurs ressources humaines. C’est une contribution importante au développement de ce pays.
Vos représentants au sein de l’Assemblée des Français de l’étranger m’ont fait part de vos préoccupations liées aux procédures relatives à la main d’œuvre expatriée.

Je souhaite que ce sujet puisse être abordé avec un esprit constructif avec nos partenaires en tirant le meilleur parti des dispositifs conventionnels existants.
Je pense par exemple à notre accord sur l’échange de jeunes professionnels, encore insuffisamment exploité.
Cette question sera l’ordre du jour d’une réunion de suivi de la mise en œuvre de notre accord sur les flux migratoires, les 14 et 15 mars prochains, ici, à Libreville.
Une des questions principales pour la vie des communautés françaises à l’étranger, c’est la scolarisation de nos enfants.
C’est une des priorités que j’ai voulu donner à mon action.
Je l’ai dit très clairement, dès ma prise de fonction en septembre dernier en m’adressant à l’Assemblée des Français de l’Etranger.
Le gouvernement y consacre des moyens très importants en dépit du contexte budgétaire difficile que nous connaissons.
Les aides à la scolarité, qu’il s’agisse de la prise en charge des frais de scolarité par la collectivité nationale, voulue par le Président de la République, ou des bourses scolaires, représentent cette année plus de 125 millions d’euros. Elles ont doublé en cinq ans.
Au Gabon, 277 enfants bénéficient cette année d’une aide à la scolarité, pour un montant total de près de 650.000 €.
Le réseau de nos établissements d’enseignement est un élément majeur de notre présence à l’étranger.
A Libreville, le Lycée Blaise Pascal est un établissement réputé pour son excellence, où plus de 800 enfants de nos compatriotes sont scolarisés.
A Port-Gentil, l’équipe pédagogique du lycée-collège Victor Hugo fait également un travail remarquable.
Je sais par ailleurs qu’il existe un souhait fort de voir pérenniser le dispositif des EPC.
Une mission du Ministère des affaires étrangères et européennes est venue en octobre dernier afin d’envisager son avenir à moyen terme.
Notre souhait, c’est de maintenir ce dispositif en le faisant évoluer, selon des modalités qui ont fait l’objet d’un consensus auprès de l’Association des parents d’élèves.
Ce réseau scolaire, au côté des nos implantations culturelles comme l’Institut Français de Libreville, est un puissant vecteur du rayonnement culturel de la France.
La sécurité des Français à l’étranger est un autre devoir de l’État.
Le contexte ici au Gabon est particulier.
Le pays est de longue date en paix avec lui-même et avec ses voisins.
C’est un précieux héritage du passé et un socle propice à l’expansion et au développement des affaires.
Une autre particularité est la présence ici à Libreville de notre base militaire de l’Atlantique, qui puise historiquement ses racines dans une relation bilatérale profonde et dont la présence est aujourd’hui pérennisée dans le cadre du nouvel accord de défense signé en 2010.
Sur le plan de la sécurité pratique, sachez que l’ambassade et le consulat général assurent une veille permanente, et que de nouveaux moyens d’alerte et de communication, qui viennent d’être mis en service, renforceront encore.
Je vous annonce enfin la réinstallation des services de la Chancellerie détachée de Port Gentil au premier étage de ses locaux historiques.
Les travaux de réhabilitation portant sur le reste du bâtiment sont en cours. D’ici la fin du mois de juin, ils devraient être terminés.
Mes chers compatriotes,
Vous le savez, des échéances politiques importantes ont lieu en France au printemps prochain, avec l’élection du Président de la République et les élections législatives issues de la réforme constitutionnelle de 2008.
Ces deux événements vous concernent au premier chef.
Un million de Français sont inscrits sur les listes électorales consulaires dans le monde.
Ici au Gabon, vous êtes près de 7.400 à être inscrits et à pouvoir voter ici : c’est environ 15% de plus qu’en 2007.
L’élection du Président de la République aura lieu les dimanches 22 avril et 6 mai.
Et pour la première fois, les 3 et 17 juin, vous participerez à l’élection d’un député au sein de l’une des 11 circonscriptions représentant les Français de l’étranger.
Pour l’élection du Président de la République, vous pourrez voter à l’urne ou par procuration comme vous en avez l’habitude.
Pour élire votre député, outre les modalités de vote classiques, vous pourrez aussi voter par internet ou par correspondance sous pli fermé.
Au Gabon, tout a été fait pour faciliter le vote de tous.
A Libreville, trois bureaux de vote seront ouverts.
Il y en aura également, un à Franceville et un autre à Port Gentil.
Je compte sur vous pour participer massivement à ces grands rendez-vous civiques.
Votre participation témoignera de la vitalité de notre démocratie.
Vous montrerez aussi que vous souhaitez fermement faire partie intégrante de la Nation, de ce Peuple français dont vous êtes une composante, avec nos compatriotes de France et d’Outre-mer.
Chers compatriotes, la France a besoin de toutes les énergies, de toutes ses forces, de tous ses talents.
Elle compte sur vous.
Vive la République, vive la France !
Source http://www.ambafrance-ga.org, le 22 février 2012