Texte intégral
Vous connaissez tous le DGEFP, Berand Martinot,
Je souhaitais aussi présenter à ceux qui ne lont pas encore rencontré le Directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, grand manager public, qui a dores et déjà pris toute la mesure avec ses équipes, du travail que conduit Pôle emploi au service des demandeurs demploi.
Face à la crise, lemploi est plus que jamais notre priorité. Vous êtes le relais, en région et sur tout le territoire, de la sensibilité de la situation, voilà pourquoi je vous ai réunis à plusieurs reprises à différents niveaux pour mettre en oeuvre les actions décidées par le Président de la République. Je sais quon ne vous dit pas souvent « merci » et que les préfets et sous-préfets ont parfois limpression dêtre convoqués à Paris pour écouter chacun des ministres leur exposer ses priorités. Voilà pourquoi je veux commencer par vous dire « merci » : je sais tout ce que lon vous doit, jai conscience que votre action à tous au quotidien nest pas facile, que les agents de Pôle emploi ont vécu la fusion ANPE-Unedic dans un contexte très difficile pour une réforme de cette ampleur. Je veux donc vous rendre hommage à tous pour votre mobilisation collective, une mobilisation indispensable, parce que lemploi est la première préoccupation des Français.
Ce que les salariés et les entreprises attendent de nous, cest que nous soyons réactifs, pour apporter des réponses au plus près des besoins. Nous lavons fait, nous allons continuer. Ensemble, grâce à lanimation des préfets et sous-préfets, nous avons mobilisé dans le cadre des SPEL tous les acteurs de la politique de lemploi, Pôle emploi et les services de lEtat bien sûr, mais aussi les missions locales, les cap emploi, les entreprises, les organismes de formation, les chambres consulaires, les collectivités.
Au coeur de la crise, nous avons pris des mesures de bon sens : nous avons renforcé lactivité partielle, encouragé lalternance, créé le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) pour remédier aux conséquences des restructurations. Jai présidé la semaine dernière le comité de pilotage du CSP : lexpérimentation prévue du CSP pour les salariés en fin de CDD, mission dintérim et contrat de chantier, va être étendue, en lien avec les partenaires sociaux. Nous avons identifié 15 bassins demploi dont Jean Bassères va vous communiquer la liste et il y en aura dautres.
Nous avons aussi activé les dispositifs publics dappui aux entreprises, comme ceux de la médiation du crédit, de la sous-traitance, OSEO, le FSI, le dispositif Appui PME .
Et je mesure aussi toute votre action pour anticiper les difficultés des entreprises, que ce soit en matière de trésorerie ou de baisse des carnets de commande, parce que la prévention en amont est toujours préférable. Je lai vu à Marseille, je le verrai aussi à Lyon à la fin de la semaine.
Il y a les dossiers dont on parle, Lejaby, Photowatt, Comareg, et sur lesquels vous êtes mobilisés, mais il y a aussi tous les autres, sur lesquels je vous demande dêtre très vigilants.
Cette action a eu des résultats. Daprès lOCDE, depuis le début de la crise, le nombre de chômeurs a augmenté en France de 31%, cest vrai, mais il a augmenté de 51% au Royaume-Uni, de 115% en Espagne et de 41% dans lUnion européenne. Ce nest pas suffisant, bien sûr, et le fait que nous ayons avons encore enregistré 30 000 chômeurs de plus le mois dernier nous le rappelle sil en était besoin.
Il ne faut pas relâcher nos efforts. Je sais quil faut du temps pour que le bateau change de direction, mais nous avons des signes encourageants : les anticipations des entreprises à la fin du mois de janvier sont un peu moins mauvaises que celles de lan dernier à la même époque.
Je ne serai pas de ceux qui pensent quen matière de chômage, on a tout essayé. Jai donc souhaité vous réunir à nouveau aujourdhui, pour évoquer avec vous les décisions prises par le Président de la République et le Premier ministre à la suite du sommet du 18 janvier dernier.
Malgré le contexte budgétaire contraint, nous avons décidé de mobiliser 430 M supplémentaires pour lemploi, financés par redéploiement. Je vous rappelle quavec le financement du Fonds social européen et des dispositifs pilotés par les partenaires sociaux, lobjectif du Président de la République est de mobiliser au total plus de 800 M supplémentaires. Je compte donc sur les préfets et sous-préfets pour rechercher systématiquement les cofinancements nécessaires, notamment avec les OPCA, le Fonds social européen et les conseils régionaux, afin dobtenir le plus grand effet de levier possible.
Le Président de la République a aussi annoncé dimanche soir des mesures structurelles en faveur de la compétitivité Si nous voulons plus demploi, il faut de la croissance en plus, de la compétitivité en plus, de la réactivité en plus. Dans les années 90, nos exportations augmentaient aussi vite que celles de lAllemagne. Depuis 2000, elles augmentent trois fois moins vite. Voilà pourquoi nous allons réformer le financement de la protection sociale : les charges que lon enlève sur le travail, sur les salaires, seront tout simplement compensées en faisant payer les importations. De même, les accords compétitivité-emploi vont permettre de préserver lemploi des salariés et donner de la souplesse aux entreprises.
Toutes ces mesures sont des mesures urgentes, parce que tout ce qui ne sera pas fait maintenant pour lemploi des Français ne sera pas rattrapé. Si nous voulons quelles produisent leurs effets dans quelques mois, il faut les engager maintenant. Premier volet de notre action, faciliter lactivité partielle et promouvoir les dispositifs du type « former plutôt que licencier ».
Lactivité partielle est une bonne solution : cest ce qui permet de garder et de former un salarié plutôt que davoir à le licencier. Le Président de la République a annoncé que 100 millions deuros supplémentaires y seraient consacrés. Jai engagé ce matin une discussion avec les partenaires sociaux afin de simplifier et de renforcer lattractivité des dispositifs existants.
Jai signé le décret qui permet de faciliter les formations pendant lactivité partielle. Je pense que la suppression de lautorisation administrative préalable va dans ce sens. Bien entendu, la consultation des IRP demeure le préalable avant tout engagement dans le dispositif, mais on peut certainement mieux utiliser le temps consacré par vos équipes à des autorisations qui étaient quasi systématiquement données.
Jai aussi veillé à ce que le site internet du ministère soit refondu : il sera pleinement opérationnel mi-février.
Sans attendre, je vous demande de mobiliser les DIRECCTE pour tout faire pour raccourcir les délais dinstruction et de paiement et pour conseiller et aider les entreprises, notamment les TPE, qui souhaiteraient sengager dans le dispositif.
Dans le même esprit, nous allons relancer les dispositifs de politique contractuelle (aides à la GPEC, EDEC,) ainsi que les dispositifs « FNE-formation » : lEtat y consacrera 40 M euros. Nous allons ainsi pouvoir mieux repérer les besoins des entreprises, par exemple sur les métiers en tension, identifier les formations nécessaires et aider à leur financement. Vous avez un rôle essentiel car cest vous sur le terrain qui êtes les mieux placés pour le faire.
Deuxième volet de votre action, la formation des demandeurs demploi : Chaque année depuis sa création, Pôle emploi offre de plus en plus de formations aux demandeurs demploi et la coordination avec les régions et avec les services de lEtat se renforce. Cet effort de formation doit être poursuivi. Le Président de la République a voulu accorder une attention particulière à la formation des chômeurs de longue durée et nous allons y consacrer 150 M. Parmi les outils de formation des demandeurs demploi, lun monte particulièrement en puissance, les préparations opérationnelles à lemploi (POE) : les partenaires sociaux se sont engagés à en faire beaucoup, je compte sur vous pour vous en saisir, en lien avec les OPCA.
A lissue du sommet du 18 janvier, nous avons demandé à Pôle emploi de recevoir systématiquement les demandeurs demploi de très longue durée et de leur apporter soit un accompagnement adapté, soit un travail, soit une formation. Dans ce cadre, car cest souvent un outil très utile, je vous demande de ne pas relâcher votre mobilisation sur les contrats aidés : autant le deuxième semestre 2011 a été bon, et je vous remercie de votre mobilisation, autant le début de lannée nest pas à la hauteur de la situation. Je vous demande donc dintensifier vos efforts. Cest particulièrement le cas pour les contrats aidés cofinancés par les conseils généraux. Vous devez tout faire pour que ces derniers sengagent sur des objectifs ambitieux et les tiennent. Nous pouvons aller encore plus loin, et même, nous le devons car les conséquences de la crise sont encore présentes. Troisième volet de votre action, lemploi des jeunes : Je vous demande là aussi une mobilisation totale. Nous avons décidé de réactiver le dispositif « zéro charge » dans les TPE pour soutenir lemploi des jeunes parce que cest un dispositif qui marche. Les entreprises de moins de 10 salariés qui embauchent un jeune pour un CDI ou un CDD de plus dun mois seront exonérées de charges patronales pendant un an. Jai signé le décret hier, mais le dispositif est opérationnel depuis le 18 janvier. Concrètement, toute entreprise qui embauche un jeune à partir du 18 janvier peut en bénéficier. Les dispositifs dinformation et de communication sont en train de vous être diffusés. Je vous demande de vous faire les porte-paroles de cette mesure, car ce sont des dizaines de milliers de créations demplois qui sont à la clé. Sur lensemble des mesures durgence que nous avons décidées, je vous demande, dans les deux mois qui viennent, de multiplier les contacts avec les chefs dentreprise pour leur expliquer les dispositifs et quils les utilisent.
Je vous demande également de poursuivre votre mobilisation sur lalternance. Nous avons fait des efforts sans précédent avec le plan alternance voulu par le Président de la République, et cela marche : en 2011, malgré le ralentissement de la croissance, il y a eu 30 000 entrées supplémentaires, soit une hausse de 7%. Je compte sur vous pour veiller à ce que les plus grandes entreprises se mobilisent davantage : parmi les entreprises de 250 salariés, près dune sur deux a un taux dalternants inférieur à 1%, alors quil devrait être à 4%. Cela nest pas acceptable. Ces entreprises, vous les connaissez, faites-leur les observations nécessaires. Comme la annoncé le Président de la République, les entreprises de plus de 250 salariés devront avoir un quota de 5% de jeunes en alternance et celles qui sont très loin de cet objectif verront leurs sanctions doublées. Dici 2015, nous aurons 800 000 jeunes formés en alternance contre 600 000 aujourdhui.
Pour vous aider à mettre en oeuvre ces mesures sur le terrain, nous avons donné une nouvelle feuille de route à Pôle emploi et des moyens supplémentaires pour mieux accompagner les demandeurs demploi. 1000 agents supplémentaires seront ainsi recrutés dès le mois de février.
Nous ne pourrons réussir sans une coopération sans faille entre les services de Pôle emploi et ceux de lEtat au niveau des SPEL. Je compte donc sur vous pour organiser au mieux cette coopération afin doffrir à chacun les solutions les plus adaptées. Jean Bassères et Bertrand Martinot, vont vous préciser ces différents points. Il va de soi que mes services sont à votre disposition pour vous aider dans le cas où vous rencontreriez des difficultés dans lapplication de ces mesures.
Mesdames et Messieurs, Vous le voyez, nous sommes dans laction et dans laction tout de suite, parce que si nous voulons plus demploi, il faut de la croissance en plus, de la compétitivité en plus, de la réactivité en plus : nous sommes au rendez-vous avec le dispositif zéro charge, avec laccent mis sur lalternance, avec le renforcement de la formation . Pour avoir des résultats, il ne faut pas avoir peur dinnover et de prendre des mesures concrètes rapidement : cest ce que nous faisons avec vous et je compte sur votre mobilisation au service de lemploi, au service des Français.
Je vous remercie.
Source http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr, le 8 février 2012