Déclaration de M. Edouard Courtial, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, sur les relations franco-tunisiennes et la communauté française en Tunisie, à Tunis le 27 février 2012.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Déplacement à Tunis, le 27 février 2012

Texte intégral

Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames les Conseillères à l’Assemblée des Français de l’étranger,
Mes Chers Compatriotes,
Je suis venu en Tunisie à l’invitation de mon homologue tunisien, M. Hocine Jaziri, Secrétaire d’État chargé de l’immigration et des Tunisiens de l’étranger, que j’avais rencontré lors de son déplacement à Paris le 20 janvier et que j’ai retrouvé avec plaisir ce matin pour un nouvel échange de vues.
Cet entretien m’a permis de renouveler auprès des autorités tunisiennes le message de soutien que M. Alain Juppé, ministre d’État des Affaires étrangères et européennes, leur avait apporté lors de sa visite du 5 janvier.
J’ai réaffirmé au Gouvernement tunisien, issu pour la première fois d’un processus démocratique, l’engagement de la France au côté de la Tunisie et sa confiance dans la réussite du processus qui aboutira à l’adoption d’une nouvelle constitution.
Ce que le peuple tunisien a accompli l’année dernière, sa révolution pacifique et son courage, ont suscité l’admiration et le respect de la France et du monde. Il a montré que la démocratie était une valeur universelle, partagée en particulier par tous les peuples des rives de la Méditerranée.
Sur la base de valeurs communes, nous sommes prêts à fonder un partenariat ambitieux entre deux pays qui se connaissent intimement et qui ont tant à partager.
Notre message aux autorités et au peuple de Tunisie est aussi un message de solidarité face aux défis qu’ils doivent maintenant relever. Car c’est dans les temps de crise que l’on mesure la fidélité des vrais amis.
Et nous voulons aider nos amis avec trois priorités :
- d’abord, nous voulons œuvrer au renforcement de l’État de droit, qui est un élément fondamental de la démocratie, un élément de stabilité favorable aux investissements.
- notamment sur cette base, nous voulons développer nos liens économiques avec un pays dont nous sommes le premier partenaire, premier fournisseur, premier client et premier investisseur hors secteur énergie.
Les 1 270 entreprises françaises implantées en Tunisie y poursuivent leurs d’investissements.
Je veux, à cet égard, saisir cette occasion pour rassurer nos compatriotes et leur dire que la Tunisie est toujours une destination touristique privilégiée qu’ils peuvent choisir en toute tranquillité.
Nous voulons aussi renforcer les liens entre nos sociétés civiles, également essentiels à la consolidation de la démocratie et d’une véritable citoyenneté.
À ce titre, je voudrais mentionner la tenue du second Forum franco-tunisien de la société civile, les 30 et 31 mars prochains, auquel l’ambassade, je le sais, apporte une contribution décisive et je vous en remercie, Monsieur l’ambassadeur.
Il y a encore bien d’autres projets, notamment des Assises de la coopération décentralisée.
Dans ce contexte, Mes Chers Compatriotes, votre rôle est primordial car c’est vous qui faites vivre au quotidien la dimension humaine de nos relations bilatérales.
Je connais votre attachement à ce pays dans lequel beaucoup d’entre vous sont nés.
Je sais que toutes les craintes et toutes les inquiétudes face à l’incertitude du calendrier politique local ne sont pas encore dissipées.
Mais ayez confiance, soyez convaincus que la Tunisie saura relever les défis auxquels elle est et sera confrontée.
Je suis en tous cas venu vous dire à la suite de M. Alain Juppé, il y a quelques jours, que l’État continuera à vous apporter son soutien.
Il le fait de façon soutenue et avec volontarisme en matière d’éducation.
Dans les vœux qu’il a adressés aux Français de l’étranger, de Madrid, le 16 janvier dernier, le président de la République a montré son attachement personnel à l’école, développant à nouveau sa philosophie en matière de prise en charge des frais de scolarité.
Ses propres mots tiennent lieu de feuille de route : « Nous continuerons » a-t-il dit.
Certes, le chemin comportera des étapes et des paliers, mais le cap est fixé, la volonté est claire.
Ce volontarisme s’exprime aussi dans la poursuite d’un important programme mondial d’investissements qui vous concerne dans sa déclinaison tunisienne.
Ainsi, après l’école, le collège et le lycée de Tunis, ce sont l’école et le collège de Sousse qui vont faire l’objet d’une opération immobilière d’envergure.
Je voudrais insister sur le rôle majeur que jouent nos établissements d’enseignement français à l’étranger.
Malgré des temps budgétaires difficiles, l’État a maintenu à un haut niveau les moyens qu’il consacre à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger et aux aides à la scolarité.
Vous le mesurez en Tunisie.
L’État a fourni depuis 2007 un effort sans précédent et unique au monde pour soutenir les familles françaises.
En Tunisie, 700 d’entre elles sont aidées au titre de la scolarisation de leurs enfants.
Mes Chers Compatriotes, j’ai évoqué la démocratie tunisienne.
Cette année 2012 sera aussi importante pour la démocratie française puisque le peuple français est appelé aux urnes pour élire le président de la République et les 11 députés à l’Assemblée nationale directement élus par les Français de l’étranger.
Si l’élection du président de la République vous est familière, puisque c’est la 6ème fois qu’elle est organisée à l’étranger, l’élection des députés constitue une nouveauté.
Résultant, comme vous la savez, d’un engagement du président de la République en 2007, elle est une avancée très importante dans la reconnaissance du rôle des Français de l’étranger dans la République.
En nombre pratiquement équivalent avec les Français d’outre-mer, ils représentent avec eux et les Français de métropole, une composante du peuple français.
Pour favoriser la participation en masse à ces élections législatives, à côté du vote à l’urne et par procuration, le législateur a innové en permettant le vote par correspondance sous pli fermé et le vote par voie électronique.
Pour le vote par correspondance, je vous rappelle que vous pouvez choisir ce mode de vote jusqu’au 1er mars.
Pour le vote par voie électronique, par Internet, il est important d’avoir signalé son adresse électronique ; si vous envisagez d’utiliser cette forme moderne et d’expression du suffrage universel et que vous n’avez pas encore indiqué votre adresse électronique, précipitez-vous sur Monconsulat.fr pour le faire en quelques clics.
Je voudrais souligner tout le travail effectué tant à l’administration centrale que dans les postes consulaires, en particulier au consulat général à Tunis.
Parallèlement à une charge de travail considérable, ils ont mené à bien la préparation de ces élections avec anticipation, compétence et efficacité.
Je saisis cette occasion pour saluer l’arrivée de votre nouvelle consule générale, Mme Martine Gambard-Trébucien, dont les grandes qualités professionnelles sont bien connues.
Mes Chers Compatriotes,
Je vous le dis avec un esprit républicain sincère, en participant nombreux, les plus nombreux possibles, aux scrutins de 2012, vous n’accomplirez pas seulement votre devoir civique, vous adresserez un double message à tous vos concitoyens :
- vous montrerez que vous vous impliquez effectivement dans la vie démocratique de notre pays et que cette réforme constitutionnelle qui, je le rappelle, n’a pas fait l’unanimité en son temps, est une avancée fondamentale pour la représentation des Français de l’étranger ;
- vous indiquerez aussi de la façon la plus forte et la plus claire votre volonté de faire partie de la Nation et de faire retentir votre voix dans les deux assemblées de notre Parlement.
Mes Chers Compatriotes,
À chacun de mes déplacements j’acquiers davantage la conviction, à travers tous ceux que je rencontre, comme vous aujourd’hui, que les Français de l’étranger sont une richesse et une chance pour la France par leur savoir faire, leur dynamisme et leurs talents.
Ils sont les artisans d’une France qui croit en son potentiel et qui aborde l’avenir avec optimisme, détermination et confiance.
Mes Chers Compatriotes, ayons confiance dans les forces de la France.
Vive la République et vive la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 février 2012