Extraits d'un entretien de M. Henri de Raincourt, ministre de la coopération, avec LCI le 5 mars 2012, sur l'élection de Vladimir Poutine à la présidence de la Fédération de Russie.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : La Chaîne Info

Texte intégral

(…)
Q - Vladimir Poutine retrouve le Kremlin, est-ce une bonne nouvelle ?
R -C’est en tout cas la décision de la majorité des Russes, il faut la respecter comme telle.
Q -On va rester justement sur cette question, celle de la réélection de Vladimir Poutine, vous qui êtes au Quai d’Orsay, on a entendu aujourd’hui l’OSCE qui dénonce des fraudes, on sait que l’opposition est dans la rue ce soir. Vous dénoncez une élection biaisée ?
R -D’abord, on prend note des résultats qui sont provisoires. On attend la publication des chiffres définitifs, même si on peut se douter que Vladimir Poutine, qui est crédité aujourd’hui de plus de 64 % sera élu. Et à partir de là, effectivement certains observateurs - il est déjà très positif qu’il y ait eu des observateurs, c’est une forme d’ouverture, d’évolution par rapport aux temps précédents…
Q - … Tous ne sont pas restés jusqu’au bout dans les bureaux de vote parce qu’ils ont été expulsés.
R - Peut-être, mais au temps de l’Union Soviétique, il n’y avait pas d’observateurs, on a déjà progressé !
Q - Et il faut se contenter de cela ?
R - Certainement pas s’en contenter mais simplement constater que la démocratie, c’est quelque chose qui se construit jour après jour. Est-ce que la situation va en s’améliorant sur ce plan là ? Je crois que l’on peut penser qu’elle est plutôt sur la bonne voie, mais qu’il y a encore de très nombreux progrès à faire et que M. Poutine devra, au cours du nouveau mandat qui s’ouvre devant lui, en faire la démonstration. Il en va de sa crédibilité mais aussi de sa place dans l’histoire. Sa responsabilité à cet égard est immense.
Q - On peut toujours le dire, et lui il fait un peu ce qu’il veut, non ?
R - Je crois que ce temps-là est révolu, aussi bien pour M. Poutine que pour tous les autres chefs d’État. Il y a un élément qu’il ne faut jamais oublier : c’est la révolution numérique. Tout se sait aujourd’hui, tout se sait en temps réel. Pour un pouvoir autoritaire, évidemment la force repose sur la détention de l’information. Aujourd’hui, cela n’est plus possible. Donc à partir de là tous les chefs d’État même ceux qui auraient un petit penchant qui les habiterait…
Q - …autoritaire…
R - … Oui autoritaire, ceux-là ne pourront pas faire comme certains de leurs prédécesseurs ont fait dans le passé. Ce temps-là est révolu et heureusement !
(…)
Q - L’Allemagne va mieux notamment sur le front de l’emploi.
R - Oui, mais les autres pays, vont nettement moins bien.
(…).