Déclaration de M. Edouard Courtial, secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger, notamment sur les Français à l'étranger et les élections en France, à Paris le 9 mars 2012.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Discours devant les élus des Français de l'étranger, à Paris le 9 mars 2012

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Sénatrices et les Sénateurs,
Mesdames et Monsieur, les Vice-présidents de l’assemblée des Français de l’étranger,
Mesdames et Messieurs les Membres de l’Assemblée des Français de l’étranger,
Monsieur le Directeur des Français à l’étranger et de l’administration consulaire,
Mesdames et Messieurs,
J’ignore si je suis en train de créer une tradition mais c’est la troisième fois que je m’exprime devant l’Assemblée des Français de l’étranger.
Je garde un excellent souvenir de cette enrichissante séance d’échanges lors de votre bureau de décembre. Mais, j’ai souhaité donner à ma participation d’aujourd’hui un tour moins solennel, plus convivial, qui me permette de poursuivre avec vous le dialogue qui s’est noué avec près d’un tiers des membres de l’Assemblée des Français de l’étranger lors de mes déplacements.
Pour laisser le plus de temps possible à nos conversations je m’en tiendrai à quelques points.
1. Premier point : je constate avec satisfaction que les tables rondes géographiques que je vous ai proposé de lancer en septembre dernier fonctionnent et donnent des résultats. Le premier rapport consacré à l’Europe sera parachevé demain. Lorsqu’il m’a fait part des travaux de la séance de travail à laquelle il a participé mardi dernier, mon directeur de cabinet a souligné l’excellent climat de travail qui y régnait. Les propositions formulées ont donné lieu à des débats constructifs. Je voudrais vous en remercier, M. Jean-Pierre Villaescusa, et à travers vous, tous les membres de la Commission de l’Union européenne que vous présidez et, notamment sa rapporteur, Mme Claudine Schmid.
Cette démarche est la bonne et je vous donne l’assurance que ce rapport ne dormira pas sur une étagère.
Dans l’immédiat, je vais demander à M. François Saint-Paul d’étudier la faisabilité des propositions de ce rapport que nous retiendrons.
En outre, cette réflexion s’inscrit dans une dynamique. Ce travail doit être enrichi d’un chapitre relatif à son suivi et à l’exécution de ces propositions pertinentes et des apports ultérieurs de la Commission ou de la table ronde géographique annuelle.
Pour tester la formule, nous avons évidemment commencé par le plus facile puisqu’il existe une commission spécialisée pour l’Europe. J’invite le Collège des Vice-présidents à réfléchir dès à présent à la façon la plus appropriée de prolonger les travaux des autres tables rondes géographiques par des rapports analogues et à en faire annuellement la synthèse.
En septembre dernier, je vous ai annoncé que je m’appuierais sur les élus et sur leurs propositions, vous constaterez qu’il ne s’agit pas d’un engagement sans lendemain.
2. Deuxième point : je vous avais dit attacher une réelle importance tant il a une portée symbolique, au certificat de vie ou d’existence.
Tous les organismes intéressés ont été réunis le 31 janvier dernier pour faire le point de la situation. C’était nécessaire. Car cet exercice, qui apparemment n’avait jamais eu lieu, a mis en lumière les approches parfois profondément différentes à l’égard de ce document.
Les protagonistes se sont quittés en promettant de se revoir mais sans véritablement fixer d’échéance. J’ai saisi mon collègue Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé. Il en résulte qu’une nouvelle réunion aura lieu dans le courant de la première semaine d’avril.
Ce qui veut bien dire que quand il y a une volonté, il y a un chemin.
3. Troisième point : les élections.
Je voudrais rendre hommage au travail fourni depuis 2010, à l’administration centrale et dans les postes diplomatiques et consulaires, pour préparer ces échéances. On me dira que je l’ai déjà fait. Mais au cours de mes déplacements, j’ai visité de nombreux postes et rencontré de nombreux agents. J’ai vu la réalité de leur travail, comme aucun membre du Gouvernement ne l’avait sans doute jamais fait. La conviction de protéger notre réseau, en l’adaptant aux besoins de notre temps, et d’en préserver les moyens, est toujours autant ancrée en moi. C’est pourquoi, je soutiens nos agents car après un colossal travail de préparation, s’annoncent les jours harassants et stressants du déroulement du scrutin.
Un mot sur le vote électronique qui a donné lieu à quelques développements à la suite du test grandeur nature de janvier dernier. La vertu d’un test est de montrer ce qui ne va pas et d’y porter remède. Nous avons tout examiné, aussi bien les forces que les faiblesses.
Il apparaît que les normes de sécurité ont été bien calibrées puisque le dispositif a résisté aux attaques dirigées contre lui pour l’éprouver. Le test a révélé que certains ordinateurs ne seraient pas compatibles. Mais, je souligne que c’était déjà le cas pour le vote électronique lors de l’élection de l’Assemblée des Français de l’étranger. Ce n’est pas une nouveauté. Bien peu s’en était aperçu.
Lors du Comité de suivi du vote électronique, il a été décidé que tous les électeurs ayant une adresse courriel, soit plus de 650.000, recevront dans les prochains jours et en tout état de cause le 31 mars au plus tard, un message leur donnant toute indication pour se connecter à une application grâce à laquelle ils pourront vérifier la compatibilité de l’ordinateur qu’ils se proposent d’utiliser, avec le système de vote électronique. Si cette vérification donne un résultat négatif, l’adaptation pourra se faire en ligne.
D’ici au 23 mai, début de la première période de vote électronique, chaque électeur souhaitant utiliser ce mode de vote aura donc tout le temps d’effectuer ces opérations tranquillement. Pour l’aider, il pourra également recourir à une assistance en ligne.
Ce dispositif sera également accessible depuis les sites Internet des postes consulaires. Je propose qu’il le soit également à partir des sites de l’Union des Français de l’étranger et de Français du Monde-ADFE. Car nous devons travailler tous ensemble à la réussite du vote électronique. Nous en aurons besoin pour les élections à l’AFE, l’année prochaine, et pour les élections européennes en 2014.
J’ai demandé à M. François Saint-Paul de veiller tout particulièrement à la mise en place de ce dispositif et de me faire rapport de toute difficulté éventuelle.
Lors de tous mes déplacements, dans un esprit républicain, j’ai appelé nos compatriotes à voter. La participation électorale sera essentielle. Car on ne manquera pas d’en tirer des conclusions sur le sentiment d’appartenance des Français de l’étranger à la Nation et sur leur implication dans la vie démocratique du pays.
Mesdames et Messieurs, notre devoir est de convaincre nos compatriotes hors de France de participer en masse aux échéances électorales du printemps.
4. Quatrième point : je pourrais me lancer dans des développements sur de nombreux autres sujets qui sont tous primordiaux pour les Français de l’étranger mais j’ai dit vouloir donner du temps à nos échanges.
Je signalerai simplement que j’ai visité il y a quelques instants, la Maison des Français de l’étranger, qui fait un très bon travail et qui est appelée à devenir la matrice de ce service public d’accompagnement à l’expatriation et au retour que le président de la république a évoqué lors de ses vœux aux Français de l’étranger, à Madrid, le 16 janvier dernier.
Toutefois, je ne souhaite pas finir en cette Journée de la Femme, sans saluer votre action, Mesdames.
Je veux saluer toutes celles qui s’engagent : les élues de la Nation au Sénat, à l’Assemblée des Français de l’étranger, les présidentes et responsables d’associations, toutes les bénévoles qui donnent du temps aux autres, toutes les candidates à des fonctions électives,
Je veux saluer toutes celles qui prennent une part active au fonctionnement du service public consulaire : les chefs de poste consulaire et leurs collaboratrices, les consules honoraires,
Je veux saluer toutes celles qui travaillent dans nos entreprises à l’étranger,
Je veux saluer toutes nos Compatriotes, quelle que soit leur activité, toutes celles qui sont séparées de leurs enfants malgré des décisions de justice, toutes celles qui attendent un proche retenu en otage, les conjointes de nos soldats hors de France, toutes celles qui souffrent,
Je veux saluer avec toute la prudence requise cette lueur qui point à l’horizon, là-bas, au Mexique,
Je veux saluer toutes celles dont on ne parle pas assez et qui ont pourtant un rôle essentiel, irremplaçable, je veux parler de nos conjointes, Messieurs, et en vous le disant, je pense aussi à mon épouse.
Il ne s’agit pas d’avoir cette pensée une seule fois par an et de passer ensuite à autre chose. Votre apport, Mesdames est capital dans l’approche des problèmes et des situations.
Et ce n’est pas pour rien que des figures féminines sont les symboles de notre République et de notre chère France.
C’est en votre honneur Mesdames.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 mars 2012