Point de presse de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le soutien de la France à l'action de l'Union africaine dans le règlement des crises en Afrique et l'élection présidentielle au Sénégal, Cotonou le 24 février 2012.

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Circonstance : Voyage d'Alain Juppé au Bénin les 24 et 25 février 2012

Texte intégral

Q - Quel est l’objet de votre visite au Bénin ?
R - Je suis très heureux de venir à Cotonou. Je suis très content de l’accueil qui m’est fait ce soir à l’aéroport. Ma visite entre dans le cadre de la consolidation des liens étroits qui unissent nos deux pays. Elle a aussi pour objectif rencontrer de façon particulière le Président Boni Yayi qui est élu président de l’Union africaine. Je serai très heureux d’aborder avec lui toutes les questions qui concernent l’Afrique. Nous sommes très préoccupés par la situation au Mali ; nous pourrons en discuter avec le président Boni Yayi. Nous aborderons d’autres questions. J’arrive de Tunis, où nous avons réuni les amis du peuple syrien et je sais qu’ici aussi on est très solidaire de la communauté internationale pour arrêter le massacre qui est en train de faire beaucoup trop de victimes en Syrie.
Q - Qu’est-ce que la France entend faire pour accompagner le Bénin dans l’accomplissement de sa mission de président de l’Union africaine ?
R - Ce que le Bénin souhaite. Vous savez, nous sommes très attachés à la coopération régionale et notamment à l’Union africaine, et nous nous sommes beaucoup réjouis de l’élection du président du Bénin à la tête de l’Union africaine. C’est pour vous dire que nous sommes disponibles pour l’accompagner de la manière la plus efficace et la plus souhaitable. Nous en reparlerons bien sûr, et comme je vous l’ai dit au début, ce qui nous préoccupe, ce sont toutes les crises dans lesquelles l’Union africaine s’est engagée pour trouver une solution. Nous étions, il y a peu de temps, à Londres pour le Sommet consacré à la crise en Somalie. Sur ce sujet comme sur de nombreux autres, l’Union africaine joue un rôle très important. Maintenant, parlant de la relation bilatérale, la France est un partenaire important pour la Bénin et souhaite le rester, si le Bénin le souhaite, pour l’accompagner dans son développement.
Q - La position de la France face au Sénégal ?
R - Je ne peux pas passer en revue tous les pays qui nous préoccupent. Et d’abord, je tiens à préciser que la France ne se mêle pas des affaires intérieures des pays africains, et surtout quand ils sont ses amis. Nous faisons confiance à la tradition démocratique du Sénégal qui est ancienne. Nous avons dit notre préoccupation et nous souhaitons que les élections se passent dans la plus grande transparence et que les sensibilités de la société sénégalaise puissent s’y exprimer. Nous appelons aussi au respect de la liberté de manifester qui est une liberté fondamentale et appelons à la retenue, et condamnons la violence d’où qu’elle vienne. Pour le reste, nous faisons confiance au peuple sénégalais pour choisir les dirigeants qu’il espère.
Q - Pour finir, quel est l’intérêt pour un ministre français de se rendre en visite au Bénin en période de campagne électorale en France ?
R - Écoutez, je ne suis pas venu faire campagne au Bénin. Je vais rencontrer bien sûr la communauté française au Bénin comme je le fais chaque fois que je suis à l’étranger. Mais, je ne souhaite pas m’exprimer sur la campagne électorale en France, même si je suis très engagé dans celle-ci. Il est tout à fait normal qu’un ministre des Affaires étrangères rencontre ses compatriotes. Je le fais souvent dans les périodes non-électorales comme dans les périodes électorales.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 2012