Déclaration de M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, sur la culture au lycée, notamment les activités des ciné-clubs et le spectacle vivant, Paris le 21 mars 2012.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Lancement de Culture-lycée à Paris le 21 mars 2012

Texte intégral

Je suis heureux de vous accueillir ici, dans les salons du ministère de la Culture et de la Communication, pour le lancement de « Culture-lycée ».
Avec Culture-Lycée, nous allons étendre, au-delà des grands classiques du cinéma, la plateforme Ciné-Lycée aux chefs-d’œuvre du répertoire artistique et patrimonial. Et je me réjouis que nous nous retrouvions pour cette occasion ici, ensemble, cher Luc Chatel, avec France Télévisions, qui porte ce projet, et en présence d’opérateurs culturels qui, à travers Culture-Lycée, s’engagent dans un partenariat renforcé avec nos deux ministères sur la durée, je pense à l’Opéra de Paris, à la Réunion des musées nationaux, au Centre Pompidou.
Avant de te passer la parole, cher Luc, et avant la présentation de Culture-Lycée par France Télévisions, je souhaiterais vous présenter ses grands principes.
Ciné-Lycée, c’est le ciné-club des lycéens d’aujourd’hui. C’est une plateforme qui leur permet d’accéder dans leur établissement aux grands films du patrimoine. A cet égard, je me réjouis de la signature hier d’un accord avec Gaumont, sur lequel l’Etat investira plus de 10M€, permettant de numériser 270 films, parmi lesquels des chefs d’œuvre de notre patrimoine cinématographique, qui pourrait à terme rejoindre le catalogue de Ciné Lycée.
Culture-Lycée, c’est l’extension de Ciné lycée aux captations du spectacle vivant et aux documentaires des grandes expositions et du patrimoine.
Ce lancement est un début prometteur, avec une soixantaine de pièces de théâtre, d’opéras, de concerts, de ballets, de documentaires, qui offrent déjà un large éventail d’œuvres majeures, du classique au contemporain. Leur projection dans les lycées a pour objectif de donner aux élèves le goût d’aller au spectacle ou au musée, de les amener à rechercher le contact direct avec les œuvres. La liste des premières œuvres proposées est particulièrement diverse : de Monet à Odilon Redon, des Noces de Figaro à la Petite renarde rusée, du Lac des cygnes aux chorégraphies de Carolyn Carlson, de Molière à Strinberg… Et je me réjouis de voir dans ce premier catalogue, pour le théâtre, des réalisations de l’Odéon, du TNP, du théâtre des Amandiers, de la Cartoucherie, du théâtre Marigny, du festival d’Avignon, du théâtre d’Aubervilliers, et pour la musique et la danse, de l’Opéra de Paris, du festival d’Aix, des chorégies d’Orange, de l’Opéra comique… Je ne peux tous les citer.
L’école doit être le lieu où toutes les occasions sont données aux jeunes pour accéder aux diverses formes d’art et de culture, pour éprouver le plaisir de découvertes et d’expériences culturelles partagées avec d’autres. Ciné-Lycée, maintenant Culture-Lycée, c’est une sorte d’« école du spectateur » : les projections sont accompagnées d’un volet pédagogique, conçu par le Centre national de la documentation pédagogique (CNDP).
Ce nouvel outil s’inscrit pleinement dans le cadre de la politique volontariste que nous avons développée avec Luc Chatel au cours de ces dernières années en matière d’éducation artistique et culturelle, à la demande du Président de la République, au service de l’accès le plus large possible à la culture.
Nous nous sommes en effet employés, grâce à la collaboration étroite entre nos services, au plan national comme au plan local, et avec les structures culturelles, à développer l’accès des jeunes à la culture – un accès par la connaissance, avec l’enseignement de l’histoire des arts, et par la pratique artistique à l’école et au lycée. Je pense notamment à la circulaire de janvier sur les pratiques orchestrales à l’école, qui va trouver son prolongement dans la signature de conventions de nos deux ministères avec les acteurs actifs en la matière, comme l’association Orchestres à l’école.
Je pense aussi au soutien qu’apporte mon Ministère à des expériences innovantes sur lesquelles je me suis personnellement engagé, comme le projet DEMOS, un dispositif d'éducation musicale et orchestrale à vocation sociale inspiré de l’expérience de la fondation Sistema au Vénézuela. DEMOS concerne actuellement 450 enfants de 7 à 12 ans, de Paris et de communes d’Ile-de-France, habitant dans des quartiers prioritaires pour la politique de la Ville, sans formation musicale antérieure, qui s'adonnent deux fois par semaine à la pratique musicale collective, hors temps scolaire.
Contrairement aux idées reçues et à un certain discours ambiant, beaucoup de chemin a été parcouru en matière d’éducation artistique et culturelle, et tous les acteurs culturels et éducatifs font beaucoup – nous y avons veillé -, en lien avec nos deux ministères et les collectivités territoriales.
Parmi eux, il y a bien sûr le Centre Pompidou, qui mène une action essentielle de médiation – le succès du « Pompidou mobile » en est l’une des manifestations -, et notamment de médiation à l’intention des publics jeunes, pour qu’ils puissent s’ouvrir à l’art moderne et contemporain.
Il y a également l’Opéra national de Paris, qui offre aux enfants et aux jeunes, à travers la saison « Petits et Grands », des parcours d’initiation à l’opéra et à la danse. Les spectacles musicaux et chorégraphiques proposés sont complétés par des ateliers de pratique artistique en famille, dans les établissements scolaires, ou pour les enseignants, des rencontres avec les artistes. Au total, ce sont environ 5000 élèves qui bénéficient chaque année d'un projet d'éducation artistique avec l'Opéra. À cela s’ajoutent les actions menées dans le cadre du programme « Dix mois d’école et d’Opéra », qui propose à des établissements de la Région Ile-de-France situés en ZEP de suivre un programme réparti sur deux années. Avec « Dix mois d'école et l'Opéra », qui vient de fêter ses vingt ans en 2011, ce sont 15 000 élèves qui ont pu découvrir l’Opéra de Paris et ses métiers, et pour bon nombre d’entre eux bénéficier d’ateliers de pratique artistique.
Autre partenaire important pour Culture-Lycée : la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, qui joue également un rôle majeur en termes d’élargissement des publics et de médiation culturelle, notamment en matière numérique. Les ressources numériques développées par la RMN-Grand Palais vont trouver dans Culture-Lycée un vecteur qui lui permettra de démultiplier son action en direction des jeunes.
Je pourrais également citer d’autres actions exemplaires en matière d’éducation artistique, comme celles que mène en lien avec nos deux ministères la Comédie-Française – à ce titre, je souhaite que ses productions puissent prochainement rejoindre Culture-Lycée.
Je voudrais, pour finir, saluer chaleureusement l’implication et la compétence des équipes de France Télévisions sur le développement de ce projet, ainsi bien sûr que tous ceux qui ont contribué au succès de Ciné-Lycée et à son extension. Avec l’implication des enseignants, Culture-Lycée va devenir une ressource très précieuse pour nos lycéens ; c’est un outil formidable pour faire de leur désir de découverte un réflexe.
Je vous remercie.

Source http://www.culturecommunication.gouv.fr, le 22 mars 2012