Texte intégral
JACQUES CHEMINADE
LE PROJET
31 janvier-18 mars
Préface
« Il y a dans notre France, sur les problèmes vitaux, une inertie de la pensée, une somnolence de lesprit qui nous exposent à toutes les surprises jusquau jour où se produisent ces lumineux réveils qui viennent heureusement, quoique à de trop longs intervalles, sauver notre pays. »
Jean Jaurès, pour un article intitulé « Défaillance cérébrale »
Les autres candidats à lélection présidentielle sexpriment comme si la météorologie politique était à peu près normale. Ils administrent un système qui meurt. Le risque est que notre avenir et celui des générations futures partent avec eux. Je monte sur la scène pour répondre au tragique de la situation.
Mon projet repose sur cinq piliers qui forment ensemble cette réponse :
- arrêter le césarisme par une mobilisation citoyenne : mettre hors jeu les chefs dEtat qui, à limage du nôtre, nous conduisent aveuglément au chaos et à la guerre de tous contre tous en servant une oligarchie financière dévoyée ;
- nettoyer les écuries dAugias avec le principe de la loi Glass-Steagall : tarir la source de loligarchie en séparant banques de dépôt et de crédit dune part et banque daffaires de lautre. Renflouer les établissements financiers responsables de la crise et livrer les victimes à une austérité destructrice, comme on le fait aujourdhui, est moralement et politiquement suicidaire ;
- équiper lhomme et la nature sous inspiration et contrôle publics : rétablir une économie physique au service de lhomme en substituant au système monétaire privatisé actuel un système de crédit public finançant de grands projets de développement mutuel. Refonder ainsi lEurope en substituant une alliance des peuples pour le progrès à la banqueroute de leuro ;
- investir dans la créativité humaine : le critère doit être la densité de flux dénergie et la production par être humain et par unité de surface. Sans ce critère, cest une politique de dépopulation forcée et de guerre totale que nous imposera loligarchie, par nature attachée à un monde de ressources limitées ;
- créer une alliance de peuples suffisamment forte pour briser le garrot de loligarchie : par delà un monde atlantique qui détruit lui-même sa substance, il nest dautre choix quune alliance transpacifique et eurasiatique pour mettre en pièces lempire de la City et de Wall Street.
La France doit retrouver sa dimension mondiale pour jouer un rôle de catalyseur dans ce projet. Autrement, nous ne resterons que le pion dune Union de faux monnayeurs, vouée à sa propre destruction.
Lessentiel est là. Jouvre par ailleurs de nombreuses pistes à explorer pour découvrir lhorizon des possibles qui soffrira à nous si nous sortons du monde fini dans lequel on prétend enfermer notre liberté, écraser notre égalité, moquer notre fraternité et en fin de comptes, détruire notre capacité de continuer laventure humaine.
Les conditions dun conflit mondial sont en train dêtre réunies à partir du Proche et Moyen-Orient dans un monde incapable de se donner les moyens dun futur. Nous sommes à la croisée des chemins. Voici venus les temps des hommes et des femmes de caractère et de fraternité. Cest notre nature humaine de pouvoir le devenir tous dans la tempête, pourvu que nous regardions la réalité en face.
Un grand chantier pour demain
Nous sommes en guerre. Un conglomérat dintérêts financiers opérant depuis la City de Londres et Wall Street domine le monde. Sa loi est le profit à court terme, la possession, la cupidité et le saccage social.
Javais dénoncé ces intérêts au cours de ma campagne présidentielle de 1995 et annoncé la crise mondiale quils allaient fatalement provoquer. Javais ouvert des pistes pour sortir du dilemme. Mon compte de campagne a été alors rejeté de façon ignominieuse par le Conseil constitutionnel, tandis quil approuvait ceux de MM. Chirac et Balladur. Depuis, malgré les calomnies et les poursuites engagées à mon égard par un Etat dévoyé, je nai cessé de me battre pour dire la vérité et tenter dinspirer un sursaut.
Aujourdhui, la crise que jannonçais sest produite.
Le féodalisme financier que dénonçait et combattait le programme du Conseil national de la Résistance est de retour. Notre crise dépasse par ses dimensions celle de 1929 et portera avec elle, si nous ny mettons pas immédiatement un terme, des orages bien pires. Nous sommes au bord du gouffre.
Car les fondements mêmes de notre vouloir vivre en commun, entre nations et au sein de chacune dentre elles, sont en train dêtre ravagés. Non pas par des armées constituées ou des milices sefforçant de conquérir des territoires, mais par un empire monétariste mondial qui avilit et contraint les esprits. LEurope quon nous fait depuis les années soixante-dix du XXe siècle constitue le relais de cet empire, dont la France est devenue un pion.
Aujourdhui, la pyramide de capital fictif accumulé au sein du système seffondre. Ceux qui ont émis de largent sans contrepartie productive et au détriment de la justice sociale sont comme léquipage dun bateau ivre cinglant vers les récifs. Ils détruisent le fondement même sur lequel reposent leurs intérêts, car pour eux, le gain à court terme fait dans lombre prime sur tout, aux dépens de tout.
Cet effondrement est un terrible risque si lon demeure passif, une occasion unique de rendre le monde meilleur si lon mobilise ses énergies pour combattre.
Un projet ou un programme politique, sil doit avoir un sens, doit partir de ce diagnostic. Or aucun parti ou responsable politique de notre pays ne le fait, du moins clairement. La plupart sont insérés dans ce système où sest déroulée leur carrière, dans la France des réseaux et des carnets dadresse. La minorité qui sy oppose le fait négativement, sans présenter dalternative. Car le « repli national », la « démondialisation » ou « rendre le pouvoir au peuple » sont autant de réactions aux effets du système, sans vision claire du bien commun et sans projet réel pour reconstruire. Les droites gèrent les peurs comme sil était impossible de changer de système, les gauches cultivent les humiliations en donnant lillusion quon peut changer la vie en le corrigeant et lextrême gauche se complaît dans lidée seule de lanéantir. Je me bats au contraire pour lalternative, qui est de bâtir une économie physique au service de lhomme, inspirée par une culture de la découverte et de la vie, sans asservissement monétariste ou chauvinisme autodestructeur.
Cest un grand chantier pour le futur quil faut ouvrir, fondé sur les capacités créatrices de lhomme, et non sur le désir dêtre reconnu par le système existant ou la tentation dune haine aveugle envers ceux qui simplement le représentent. Un monde où ces capacités créatrices seront respectées est un monde radicalement incompatible avec la loi financière de la City et Wall Street, avec la tradition des empires romain, byzantin, vénitien, britannique et anglo-américain. Les valeurs vitales ne peuvent se réaliser que contre cette oligarchie, mais au-delà dune révolte, pour un travail en commun de recherche, dinnovation et déquipement de lhomme et de la nature, en mettant en uvre des technologies toujours plus productives par unité de surface et par individu. Assurer ainsi au monde un avenir est la seule voie pour retrouver le respect dautrui et lestime de soi. Cest cette porte que nous devons ouvrir pour notre jeunesse, avec la réalisation en commun de grands projets de développement et la joie partagée dun enseignement aux frontières de la connaissance.
Il nest pas, il ne peut y avoir de justice sociale dans une société où la science ne fournit pas les moyens de faire vivre davantage dêtres humains, où la société daujourdhui ne sert pas les générations de demain.
Nos ennemis, qui sont les ennemis du genre humain, ne sy trompent pas. Ils promeuvent une politique malthusienne de dépopulation par tous les moyens, par lincitation et par la force, car ils savent que leur système monétariste ne peut faire vivre la population mondiale, même au niveau actuel. Cest pourquoi leur politique est criminelle. Cest pourquoi, aussi, ceux qui refusent lessor et lapplication des capacités créatrices de lhomme se font leurs complices ou leurs idiots utiles.
Sortir du monde de la City et de Wall Street ne signifie pas sortir du nucléaire, mais au contraire, le développer en le réinsérant dans une progression continue vers des formes de production dénergie de plus en plus denses, permettant daménager la nature pour nourrir plus dêtres humains, parvenir à un développement mutuel à léchelle de la planète et ouvrir la porte des voyages dans lespace. Loligarchie de la Renaissance était opposée à la création de Républiques sur un continent nouveau et elle sefforça de les anéantir ; de même, celle daujourdhui soppose à une politique de lespace impliquant un développement des connaissances humaines qui aboutirait au rejet de sa domination destructrice et irrationnelle.
Affirmer cette cohérence entre une politique de justice sociale et une ardente obligation de développement culturel, scientifique et technologique est la raison de mon engagement dans la campagne présidentielle.
Le modèle ultra-libéral que nous subissons aboutit à créer un ordre social à deux vitesses, avec une minorité demplois bien payés dans les activités financières et une masse demplois très faiblement rémunérés, en particulier dans les services à la personne et la grande distribution. Le retour du féodalisme financier a ainsi conduit au retour dune forme nouvelle de domesticité comme au XIXe siècle, accompagnée dun asservissement par le chantage à la dette. Cest de cela quon doit sortir si lon veut rétablir une société voyant et agissant avec les yeux du futur et créant des emplois qualifiés et motivants en vue de ce futur.
Les atouts de notre pays sont notre natalité plus élevée quailleurs en Europe, notre politique de santé publique, des systèmes de transport et de télécommunications avancés, des enseignants et des chercheurs de premier plan, le nucléaire, laérospatiale et lautomobile. Sachons jouer sans complexe ces atouts des Trente Glorieuses. Le service public sera au cur de ma campagne pour les défendre, en animant une éducation dès les maternelles et le primaire qui offre à chacun les moyens réels dêtre le meilleur pour participer à la société de lavenir, où tous pourront trouver un emploi à la hauteur dune exigeante qualification.
Pensons par delà lEurope et le monde transatlantique au monde Pacifique qui vient, dans lequel nous pouvons jouer un rôle avec lAllemagne, à condition de mener une politique de co-développement de lAtlantique à la mer de Chine en y faisant participer le monde africain et méditerranéen. Cest ce que nous avons appelé un Pont terrestre eurasiatique, avec une Europe de lAtlantique à lOural et une Eurasie de lAtlantique à la mer de Chine.
Il serait désastreux que nous abandonnions le printemps des peuples sans lui fournir les moyens darriver en été, et que nous-mêmes, en Europe, passions de lautomne à lhiver.
Ma campagne vise donc à être un défi et un réveil, préparant dès aujourdhui une relève de la garde.
La nouvelle présidence pour laquelle je me bats impose en effet un nouveau gouvernement, composé de femmes et dhommes dont les convictions soient cohérentes avec ce que je viens de dire. On ne fait pas une politique nouvelle avec des personnes ayant appliqué une politique ancienne, surtout lorsque cette dernière a fait faillite. On ne fait pas la guerre avec les généraux qui ont vécu et commandé dans le confort douteux dune mauvaise paix. On ne remotive pas la jeunesse (80 % des 18-24 ans nont pas participé aux dernières élections locales) avec des « bourgeois bohèmes » blasés. On ne bâtit pas lavenir avec ceux qui ont prospéré dans une société de connivences et de privilèges, dévoyée par le corporatisme et la corruption des élites. On ne dirige pas une France qui a manqué à ses valeurs avec les responsables de ces manquements.
La démondialisation dont parlent certains est ambiguë car nous sommes entrés dans une économie-monde dont nous ne pouvons sortir. Il faut redéfinir la mondialisation en la définanciarisant, en revenant à un esprit de grands projets réalisés en commun par les Etats et en rétablissant la souveraineté nationale de chacun en vue de lémission de crédits en faveur de ces projets communs. Un système de crédit productif public pour des investissements à long terme doit ainsi prendre la place du monétarisme fondé sur le profit à court terme. LEtat républicain doit revenir aux commandes pour limposer contre loligarchie et retrouver son rôle inspirateur, animateur et instigateur en nous faisant jouer la partition du progrès. Cest cela le grand chantier pour le futur.
Faute de louvrir, nous nous détruirions nous-mêmes.
La France ne peut, bien entendu, parvenir seule à le lancer. Elle peut cependant en être un catalyseur, à condition de combattre sans compromissions les oligarchies et, au besoin, en pratiquant la politique de la chaise vide. Il ne faut pas craindre davoir raison tout seul, si les autres ont tort ensemble. Notre chance est grande, dautant plus quil se constitue en Russie, en Chine et aux États-Unis, autour du rejet de la présidence dObama et de ses tuteurs britanniques, une alliance du Pacifique qui peut aller dans cette direction. Quelle aboutisse dépend du travail de mes amis dans ces pays, et tout particulièrement aux États-Unis. La France, avec lAllemagne et quelques autres nations européennes, doit peser dans ce sens, vers un accord anti-financier dÉtats-nations ayant suffisamment de poids pour rejeter la tutelle monétariste et les menaces de lEmpire.
La France nappartient pas quaux Français. La France appartient au patrimoine de lhumanité, elle en est un point de référence. Sa grandeur et son rayonnement sont aujourdhui tombés bien bas depuis que la droite a trahi lesprit du gaullisme et la gauche lhéritage de Jaurès. A nous de la relever, pas seulement pour nous-mêmes, mais pour le bien commun des vivants et des générations à naître.
Nous navons pas le choix car nous sommes en guerre et, comme dans toute guerre, la survie de lidée que nous nous faisons de lhomme dépend de notre victoire.
Ma campagne vise à organiser cette victoire en éveillant les forces latentes de notre pays. Elles sont là, je le sais, nous le savons.
Nous devons à la France cet éveil. Nous devons au monde un projet de civilisation.
Mes repères
Il existe en France une élite de lélite qui entretient une connivence malsaine entre la grande banque, le monde des affaires et des intermédiaires affairistes, la haute administration, la politique, la justice, le journalisme, les arts et les lettres et lédition. Il sagit dun milieu qui est imprégné par un culte de lavoir, de linstinct et de linstant que propagent ceux qui opèrent sur le court terme des marchés. Cette élite de lélite est lémanation directe de la mondialisation financière ; elle dégrade les êtres humains en flattant leur désir de posséder et en tourmentant leurs anxiétés.
Son univers « den haut » est rejeté par la majorité des Français. Ils veulent « autre chose », mais ils ne savent pas dire quoi ou en ont perdu lespérance. Face à une oligarchie qui promeut les images et les illusions, ils se sentent joués mais ont perdu lestime de soi et le sens des solidarités collectives qui leur permettraient de rompre avec la règle du jeu. Ils savent que les États renflouent les casinos financiers qui ont fraudé et fauté, imposent laustérité aux peuples, sefforcent de piller leur épargne et sabotent léconomie productive. Ils sont cependant dépourvus et sils rejettent le système des partis établis, ils ne disposent pas des ressources pour monter eux-mêmes sur la scène. Ils sont indignés, atterrés ou passifs, mais ne conçoivent pas lalternative. Ma candidature vise à leur redonner force et confiance, en leur inspirant un sursaut vers une dynamique de développement économique réel et de justice sociale qui refondera cette alternative.
Un nouveau Serment du jeu de paume et une nouvelle Nuit du 4 août sont nécessaires pour organiser leur participation à ce projet collectif. Lenjeu est le vouloir vivre en commun. Le défi est de rouvrir le champ politique aux classes populaires qui en ont été progressivement exclues, en abolissant passe-droits et privilèges.
A la croisée des chemins, nous devons redonner vie à nos repères fondateurs :
- le Préambule de notre Constitution du 27 octobre 1946, voté « au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté dasservir et de dégrader la personne humaine ». Repris dans la Constitution de la Ve République du 4 octobre 1958, il reste lettre morte dans tout son contenu social.
- le Programme daction du Conseil national de la Résistance, établi le 15 mars 1944 afin dinstaurer « une véritable démocratie économique et sociale, impliquant léviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de léconomie ». Une austérité de droite et une rigueur de gauche, associées à laventurisme sans projet des extrêmes, ont permis le retour de ces féodaux qui ont déchiré le tissu économique de notre pays.
La Déclaration de Philadelphie du 10 mai 1944, concernant les buts et objectifs de lOrganisation internationale du travail. Elle proclame que « le travail nest pas une marchandise » et que « la pauvreté, où quelle existe, constitue un danger pour la prospérité de tous ». Il reste à soumettre la finance à ces principes, comme le voulait la Déclaration, alors que nous vivons au contraire dans un monde de réseaux, de vassaux et de suzerains, de plus en plus dépourvu de principes.
La Déclaration universelle des droits de lhomme, votée par lAssemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948.
Ces textes et lesprit de ces textes, dans lesquels nous sommes censés puiser notre inspiration et qui sont tous le résultat dune longue histoire par laquelle lhomme a découvert en lui-même sa part de responsabilité humaine, sont aujourdhui trahis. Mon objectif est de les faire revivre en ouvrant des pistes pour « élever à la dignité dhomme tous les individus de lespèce humaine », comme le voulait Lazare Carnot.
Cest possible si lon est convaincu que la France est « une certaine idée » qui saccomplit dans lhistoire, pour le bien commun non pas seulement delle-même mais de tous les peuples. Cest possible si lon croit réellement à la devise de notre République, « Liberté, Egalité et Fraternité », qui est toujours à réinventer. Cest possible si lon croit au principe de notre Constitution, « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Cest possible si lon devient capable dalimenter notre République avec la contribution toujours recommencée de nouveaux républicains, car le squelette dune République sans républicains, où les voyous de toute nature se glissent jusquaux bureaux de la présidence, est déjà une dictature.
Ma candidature à lélection présidentielle vise à redonner substance à ces repères, pour quils ne restent pas le décor dune farce politique, au moment où le monde sombrerait dans le chaos dune guerre de tous contre tous sils continuaient à nêtre plus respectés.
Les élites de notre pays méprisent le peuple et le tiennent à lécart des questions fondamentales, lui mentent ou jouent sur son pessimisme pour le démobiliser. Convaincu que le sommeil de la raison engendre des monstres et que dans les tempêtes, le peuple devient plus que jamais capable de comprendre son intérêt si quelquun le lui explique, je mefforcerai de faire un effort constant de pédagogie, comme Jaurès, de Gaulle et Mendès-France en leur temps, car le respect de la dignité dautrui est notre meilleure arme.
Les piliers de mon projet économique (sujet en bref)
Le système financier international mis en place après labandon des accords de Bretton Woods en 1971 est aujourdhui en pleine désintégration et ne peut plus être sauvé. Refonder un système économique permettant progrès économique, justice sociale et développement mutuel au niveau international est lenjeu fondamental de notre civilisation.
Mes propositions
1. Assainissement du système financier
- Instaurer une séparation stricte entre banques de dépôt, banques daffaires et sociétés dassurance (un Glass-Steagall global)
- Créer une commission denquête parlementaire sur les causes de la crise financière, dotée de pouvoirs dinstruction et de réquisition
- Lancer une procédure de faillite ordonnée du système bancaire
2. Vers un nouveau système
- Mettre en place un système de crédit productif public en abrogeant larticle 123 du TFUE et, en France, la loi du 4 août 1993
- Créer une banque nationale et nationaliser les établissements financiers non coopératifs
- Lancer une planification participative, menée par un ministre délégué au Plan auprès du Premier ministre
- uvrer pour un nouveau Bretton Woods définissant de nouvelles structures monétaires internationales qui permettront un développement économique mutuel entre les différents pays du monde, au travers de la réalisation de grands travaux dinfrastructures et sur la base de taux de change fixes mais ajustables.
LEurope (sujet en bref)
La crise qui frappe actuellement la zone euro est le reflet de la désintégration du système financier international. Depuis lActe unique et le vote du Traité de Maastricht, les institutions européennes ne sont plus que le relais des marchés financiers qui, sans foi ni loi, exercent un chantage à lendettement sur les pays membres, leur imposant des cures daustérité draconiennes. Les banques, sauvées il y a trois ans par les États au prix de laccroissement de leurs déficits, spéculent de plus belle sur des plateformes de plus en plus opaques, grâce à la manne que la BCE met à leur disposition. Lhyperinflation financière explose alors que léconomie physique est en pleine déflation. Il faut très vite sortir les pays européens du carcan de leuro pour leur rendre le privilège de battre monnaie et leur permettre, au travers de coopérations renforcées, de faire de lEurope linstigatrice dune politique de paix autour de grands projets de développements continentaux et transcontinentaux.
Mes propositions
- Rétablir la souveraineté des États sur leur monnaie : passer de leuro unique à des euros nationaux (ou franc polytechnique en France), leuro devenant une référence commune pour de grands projets
impliquant plusieurs pays
- Empêcher la spéculation sur les monnaies et assurer leur stabilité en mettant en place un Nouveau Bretton Woods
- Organiser une procédure coordonnée de défaut des États sur leur dette publique, au niveau des États européens comme à celui des participants au Nouveau Bretton Woods, en séparant les dettes légitimes des dettes illégitimes qui seront effacées
- A léchelle de lEurope, investir 1000 milliards deuros par an dans des infrastructures de pointe (contribution française : 200 milliards), avec un programme de recherche commun de 200 milliards deuros (contribution française : 30 milliards)
- Financer chaque année au moins un million de programmes Erasmus dans le cadre des études supérieures, avec des bourses dignes de ce nom et au moins 200 000 programmes Leonardo, sans oublier Comenius, coordonnés avec les programmes daide à linnovation des PME, tirant ainsi profit du regroupement qui vient dêtre décidé à léchelle de lUE.
En cas déchec dune approche négociée ou dun effondrement brutal de la zone euro, le Président doit appliquer larticle 16 qui, face aux dangers qui menacent les intérêts vitaux du pays et les droits inaliénables de la personne humaine inscrits dans le Préambule de notre Constitution, lui permet de prendre des mesures exceptionnelles :
- Réquisitionner la Banque de France et abroger les lois interdisant à lEtat demprunter auprès delle.
- Mettre sous contrôle provisoire les banques privées et sociétés dassurance, avec nomination dadministrateurs provisoires représentant la puissance publique, afin dassurer le financement de léconomie.
- Imprimer le nouveau franc polytechnique, son nom indiquant que sa valeur sera étayée par la recherche, léquipement de lhomme et de la nature et la mise en uvre de technologies de pointe
- Relancer notre industrie et notre agriculture par une dévaluation ordonnée de lordre de 25 % par rapport au dollar américain et au yuan chinois, en même temps que les prix et les salaires seront bloqués pour au moins trois mois
- Suppression des directives européennes concernant les services publics et les infrastructures.
Un franc polytechnique, tremplin du grand chantier
Une monnaie qui nest pas adossée à une souveraineté politique ne peut exister durablement. Leuro est ainsi devenu non un instrument pour servir lintérêt général des nations européennes, mais la référence dune Banque centrale européenne (BCE) vouée par nature à défendre le conglomérat dintérêts financiers européens ayant la City pour épicentre. Leuro sest donc détruit lui-même et menace dentraîner dans sa chute les économies européennes. Il nest pas un pare-chocs, mais une cause de laccident. Cest pourquoi il faut en sortir. On ne peut pas transformer dun coup de baguette magique fédérale une mauvaise monnaie en une bonne.
Jen défendrai une sortie si possible ordonnée, dans le cadre dune refondation de lEurope et du passage à un système international fondé sur le crédit et non sur la monnaie. Jai décrit (cf. ma section Leuro est mort, vive lEurope des patries et des grands projets) comment on pourrait, au cours du processus, adjoindre à « euro » les diverses dénominations nationales, chaque pays disposant ainsi de son euro autonome, leuro global ne devenant alors quune monnaie de compte, un instrument pour les opérations entre États membres, jouant le rôle que jouait lécu.
Jappellerai notre euro-franc « euro-franc polytechnique », si les négociations évoluent dans lintérêt mutuel et suffisamment rapidement avec nos partenaires, et sinon, « franc polytechnique » . Par référence à la conception de léconomie physique des fondateurs de lÉcole (Gaspard Monge, Lazare Carnot et Prieur de la Côte dOr) et pour bien montrer quil ne sagit pas avec cette monnaie dun retour au passé financier national, inspiré par une démarche défensive, mais du nécessaire tremplin vers un avenir productif national et international.
Ce franc polytechnique, soutenu par une banque nationale audacieuse et non par une banque centrale abandonnant lémission de monnaie aux établissements financiers, sera un levier pour faire de la France et de lEurope un laboratoire du futur.
Il représentera, de par son intention offensive dans lordre national et international et de par sa nature dinstrument de financement de grands projets, la meilleure arme pour défendre « par le haut » nos conquêtes sociales et politiques et la création demplois motivants, qualifiés et justement rémunérés.
Cest grâce à la logique de son fonctionnement que je serai en mesure de prendre les initiatives suivantes :
Le rétablissement de nos services publics, sans quil puisse y avoir de confusion avec les services dintérêt économique général (SIEG) définis à Bruxelles. Pour promouvoir ceux-ci, la Commission européenne a adopté, en juillet 2005, un train de mesures permettant aux sociétés privées de recevoir un financement public pour couvrir lensemble des coûts supportés pour réaliser des missions de service public telles quelles ont été définies par les pouvoirs publics qui les leur ont confiées, y compris avec un « profit raisonnable ». Je dis non. Lon ne peut admettre, par exemple, quune commune doive financer une école privée sous prétexte quune suppression de la carte scolaire « pour promouvoir la libre concurrence entre établissements » ne lui laisse aucune autre possibilité. Les partenariats public-privé doivent être également bannis pour les constructions publiques dintérêt général : il est invraisemblable quune collectivité territoriale confie les travaux à une société privée et la rémunère sous forme de péages annuels ! Lhôpital sud-francilien dEvry-Corbeil est un exemple de léchec patent de cette démarche, imposée par le système de leuro et lidéologie néo-libérale de lUE auxquels les gouvernements français se sont soumis ;
le retour à un monopole public de La Poste, la constitution dun pôle financier de lénergie GDF-EDF, le retour de lhôpital public comme centre de soins, de chirurgie, durgences et de formation et non son fonctionnement comme un établissement rentable à court terme, mis en concurrence avec des cliniques privées ;
La restauration des services de proximité et des mesures de protection sociale que lidéologie et la logique de fonctionnement de lUE ont conduit à remettre en cause ;
Le rétablissement de systèmes de régies municipales pour le service de leau, permettant dabaisser les coûts pour le consommateur. Par-delà, jengagerai le combat pour que leau ne soit plus considérée comme une source de profit, mais comme un bien commun de lhumanité.
La mise en place dun plan de rattrapage et de renouvellement du réseau ferré national, notamment en faveur des lignes transversales. En même temps, la remise à létude de laérotrain de lingénieur Bertin, avec les moteurs à propulsion électromagnétique performants dont on ne disposait pas à lépoque et qui aujourdhui feront valoir tous les avantages du dispositif ;
La mise au grand gabarit de certaines voies navigables pour le transport de marchandises, en particulier linterconnexion du bassin Sud avec celui de lEst et du Nord, la « patte doie française » ;
Lintervention publique pour arrêter les fermetures dusine et les licenciements injustifiés et sauver les exploitations agricoles et viticoles par une nouvelle politique agricole (cf. ma section sur ce sujet) refondée sur un juste prix et non sur des rentes de situation.
Ces initiatives sinscrivent dans la logique de la connexion de la France avec les branches Sud (Kiev) et Nord (Minsk-Moscou) du Pont terrestre eurasiatique. Le franc polytechnique, géré par notre banque nationale en association avec les autres banques nationales européennes, au sein dun système de crédit productif public commun, sera le levier qui permettra de le construire. Alors que leuro aura été une peau de chagrin économique, qui a empêché de faire dans léconomie réelle et créé les conditions pour réduire lUE à une vaste bad bank ou dépotoir financier des réseaux de la City.
Politique étrangère (sujet en bref)
Limpérialisme financier qui simpose aux pays du monde entier et entraîne un blocage criminel du développement, surtout en Afrique où il trouve sa pire expression, sappuie de plus en plus sur des opérations militaires. La France, avec complaisance ou impuissance, participe honteusement à cette logique. Aujourdhui, il est urgent de changer totalement dorientation en nous engageant dans une dynamique qui assure un futur à la population mondiale.
Mes propositions
- Rompre avec lempire financier en instaurant un Nouveau Bretton Woods et en promouvant une politique de coopération et de développement mutuel au niveau international
- Mettre en place un Pont terrestre eurasiatique permettant de désenclaver les territoires, de tracer des corridors de développement Ouest-Est et Nord-Sud mobilisant des hommes, la production dénergie et des transports à grande vitesse
- Développer lAfrique par une politique de grands projets panafricains (revitaliser le lac Tchad, construire le canal de Jonglei au Soudan, planter une ceinture verte transversale dans le centre de lAfrique et remettre en eau les chotts algériens et tunisiens)
- Dénoncer larticle 42 du TFUE, sortir du commandement militaire de lOTAN et retirer nos troupes dAfghanistan.
Immigration et co-développement (sujet en bref)
Une politique dimmigration digne de ce nom doit à la fois viser au développement des pays doù viennent les migrants et assurer lintégration des nouveaux arrivants. « Accueil et co-développement devront ainsi définir, comme un tout cohérent, la mission universelle de la France. »
Mes propositions
- Rejeter à la fois la « Françafrique », le système dajustement structurel du FMI, les accords de lOMC et de partenariat avec lUE
- Mobiliser les armées africaines, avec laide de nos soldats et ingénieurs, pour la construction dinfrastructures à léchelle panafricaine
- Organiser un moratoire sur les dettes et aider la production de médicaments génériques
- Supprimer toutes les dispositions restrictives des lois Sarkozy ; intégrer les immigrés à des conseils de quartier et leur donner le droit de vote aux élections municipales.
Pour une laïcité solidaire
Au moment où la laïcité se trouve instrumentalisée par les uns, pour servir cyniquement le rejet de limmigration et du dialogue des civilisations et des cultures, et étouffée par les autres dans un communautarisme sectaire, je me battrai pour le sens dont ce mot est porteur dans notre histoire.
1) Le fondement
Laccueil de lautre et la définition avec lui dun vouloir vivre en commun est au fondement de toute société humaine. « Reçois tout homme avec un beau visage » , nous dit le Traité Avoth (Pères), I, 15. Cest en partant de ce bon pied que Jaurès voyait en la laïcité, qui postule au départ une raison humaine commune, « la fin des réprouvés » . Assurant « la liberté de conscience » et garantissant le « libre exercice des cultes » sans en reconnaître, salarier ni subventionner aucun, notre loi du 9 septembre 1905 crée un espace public équitable offert à chaque croyance ou conviction respectueuse des principes de notre Constitution.
Cest dans cet espace que doit se dérouler un dialogue permanent en vue déviter la guerre de tous contre tous, chacun participant à lélaboration concrète de grands projets dintérêt mutuel valables pour tous, croyants ou pas. La laïcité est ainsi le livre sur lequel sécrit le récit de la patrie. Cependant ce récit nest pas une histoire qui exclut. Charles de Gaulle écrivait justement que « le patriotisme, cest aimer son pays. Le nationalisme, cest détester celui des autres » . Jadhère pleinement à cette vision, suivant laquelle la France est nécessaire au monde et manque lorsquelle faillit, mais que pour apporter au monde, elle doit elle-même se nourrir dinfluences extérieures. Il y a donc bien une laïcité intérieure, entre Français et plus généralement résidents en France, et une laïcité extérieure, exprimée par le pacte séculaire que la France a passé avec la liberté, légalité et la fraternité du monde.
2) La pratique de la solidarité, part commune
Concrètement, la laïcité a besoin dun socle. Cest la nécessité de toujours refonder lengagement social et politique à partir dun noyau solide commun aux trois grandes religions monothéistes et aux principaux courants humanistes. Il ne sagit pas dadditionner des dogmes mais, dans une constante dynamique dinterpellations mutuelles, de bâtir des repères dun vouloir vivre en commun dans une société qui en manque. LÉtat ne doit pas, bien entendu, avoir la prétention de diriger ou orienter ce mouvement. Cependant, son devoir est de ne pas lempêcher dêtre et de lui offrir les lieux et les moyens par lesquels il puisse sexprimer et sétendre.
Il est pour moi nécessaire que prenant ainsi au sérieux la parole vivante de leurs diverses croyances, un nombre croissant dêtres humains se découvrent mutuellement dans un espace public, sindignent de linjustice dans laquelle nous vivons et, à partir de divers cheminements, exigent un ordre plus conforme à la justice. Et quils le défendent sans compromissions, y compris face, sil le faut, à leurs propres coreligionnaires. Celui qui croyait en Dieu et celui qui ny croyait pas combattant côte à côte pour la dignité et la justice de tous, cest cela pour moi lesprit de la laïcité.
La laïcité est aussi dans cette démarche un combat contre lirrationnel mais sans rejeter toute transcendance et esprit religieux, pourvu que foi et raison ne soient pas opposées.
Contre le libéralisme sauvage, elle est le lieu où doit pouvoir se manifester la complémentarité dune science et dune spiritualité rétablies dans leur essence originelle. La science est la capacité dont dispose lhomme de découvrir, de comprendre et dappliquer les principes physiques universels nécessaires à sa survie et celle son espèce. Il doit abandonner toute vanité personnelle et toute fausse certitude pour pouvoir aller là où personne na su aller avant lui, et rendre sa découverte compréhensible à ses semblables.
Pour entreprendre ce « voyage », la méthode inductive-déductive nest daucune utilité. La découverte scientifique doit prendre en compte un univers en mutation. Cest ici que la science doit se nourrir aux sources dune spiritualité authentique. En effet, la découverte du chercheur ne peut être fondée sur telle ou telle chose particulière, mais elle doit concevoir cette propriété comme une manifestation de lunivers tout entier agissant au moment historique où il lobserve. Cet accueil de lunivers est lautre face de laccueil dautrui, et constitue ce qui est fondateur de lespace public.
3) Plus petit dénominateur commun et plus grand commun multiple
Contrairement aux approches communautaristes ou séparatistes, la loi de 1905 définit le plus petit dénominateur commun pour chercher à vivre ensemble, manger ensemble, étudier ensemble, nager ensemble, sans que pour autant une norme simpose uniformément à tous. Le défi est de faire de lunité avec de la diversité, dans une exigence commune de justice et de respect, mais sans uniformité stérile. Le plus petit dénominateur se trouvera ainsi porté par le plus grand commun multiple. Il ny a pas dautre issue.
Chems-Eddine Hafiz, vice-président du Conseil français du culte musulman, a situé le débat sur la laïcité comme il doit lêtre. Un débat aussi sensible et aussi complexe ne peut sexercer dans une malsaine fébrilité, avec des arrière-pensées nayant rien à voir avec lidée de laïcité. Il nappartient pas à un parti politique de le lancer, mais aux représentants du peuple, à lAssemblée nationale ou au Sénat, là où tous les Français sont représentés. Enfin, il appartient aux Églises et aux grands courants humanistes de solliciter les réflexions et les avis de nos compatriotes. Il y a entre eux un souffle dapaisement que lon trouve beaucoup moins chez les politiques. La Conférence des cultes de France a dailleurs dit haut et fort : « Nous militons ensemble pour une laïcité de bonne intelligence » et « les améliorations du cadre juridique et réglementaire » doivent plutôt « sinscrire dans la durée » de façon à ce que « le facteur religieux soit un élément de paix et de progrès et non de division ».
Je serais tenté pour finir de citer le Traité Sanhédrin de Tossefta, chapitre 8 : « Le juste des Nations vaut le juste dIsraël. » Et je conseillerais à tous ceux qui parlent de cette question de la laïcité de lire dabord Jaurès : « Tout individu humain a droit à lentière croissance. Il a donc le droit dexiger de lhumanité tout ce qui peut fonder son essor. Il a le droit de travailler, de produire, de créer, sans quaucune catégorie dhomme soumette son travail à une usure ou à un joug. » La laïcité est ainsi lespace où se joue « la fin des reprouvés ». Puis je conseillerai encore de procéder à ce que mes amis musulmans appellent une « djihad al nafs » (une guerre intérieure purificatrice) ou à ce que mes amis chrétiens appellent un « examen de conscience ».
Élevant ainsi le débat, les questions sur les jours de dispense scolaire ou dalimentation trouveront une solution dictée dans la sagesse et le respect de nos lois. Et la manière dont on montrera notre « beau visage », avec ou sans foulard mais sans burqa, pourra redevenir naturelle. Bien plus encore, il apparaîtra quune laïcité juste est lennemie de tout esprit doligarchie car elle libère les capacités créatrices et la compassion des êtres humains dans lespace public.
DOM-TOM (sujet en bref)
Il est temps de balayer tous les restes dune politique coloniale française dans les Dom Tom et de mettre fin au système malsain contrôlé par lassistanat et les transferts financiers. Les départements et territoires doutre-mer doivent être véritablement intégrés aux régions du monde dans lesquelles ils se trouvent, afin de devenir des références pour ceux qui les entourent et le fer de lance dun développement mutuel régional.
Mes propositions
- Entreprendre une révolution agraire pour une juste répartition des terres et favoriser linstallation des jeunes ; supprimer les taxes sur les intrants agricoles et imposer une préférence douanière
- Exiger au sein de lUnion européenne la reconduction du régime de loctroi de mer pendant au moins dix ans après 2014, pour alimenter les rentrées fiscales
- Taxer fortement les monopoles de la grande distribution et dimportation de produits pétroliers
- Fixer un SMIC en fonction du coût réel de la vie
- Lancer des projets sur la vie et lhistoire de chacun des Outre-mer, mettant en valeur leurs apports culturels
- Favoriser lintégration de chacun des DOM-TOM dans un espace économique et culturel régional.
Education (sujet en bref)
Depuis plus de vingt ans, lenvironnement de lécole sest dégradé. Les vocations denseignant refluent. Lécole ne sait pas gommer les différences dues à la naissance ou au lieu dexistence. Elle ne parvient pas à prendre en compte les changements des modes de vie? : accès à la toile, rupture entre les métiers des années récentes et ceux daujourdhui. Bref, cest le droit à lavenir qui est en cause. Léducation que je défends est celle qui concourt à lémancipation des individus et à la formation dune capacité de jugement indépendante qui doit sarticuler tant sur le développement des capacités intellectuelles que sur la formation du caractère et du sentiment. Cest une condition sine qua non pour que le peuple accède à une éducation du plus haut niveau possible, lui permettant de comprendre les enjeux cruciaux de son époque et dagir en conséquence, au sein dune économie qui assure un développement mutuel harmonieux et suscite des emplois qualifiés.
Mes propositions
- Former des classes de 15 à 25 personnes maximum et accueillir les enfants dès 2 ans
- Annuler les suppressions de postes, rétablir les postes de Rased et redonner une formation aux futurs maîtres
- Généraliser la pratique du chant choral pour éveiller la sensibilité et lécoute
- Enseigner lhistoire des grandes découvertes scientifiques et leurs applications techniques, lastrophysique, la préhistoire
- Repérer les enfants en difficulté dès la maternelle ou le primaire pour les aider et mettre en place pour eux un dispositif spécial? : classe réduite, travaux en petits groupes, tutorat ou suivi personnalisé
- Mettre en place un surveillant pour 50 élèves, recruter 5000 éducateurs spécialisés et ouvrir des internats pédagogiques pour les jeunes ayant une famille disloquée
- Changer progressivement le statut des grandes écoles pour sortir de lélitisme et des privilèges en favorisant la réflexion épistémologique et la créativité
- Offrir aux étudiants comme aux professeurs du secondaire et des universités la possibilité de faire des stages en entreprise.
Contre larbitraire des émotions et le sommeil de la raison :
lenjeu dune nouvelle culture classique
« Laissez-moi écrire les chants dune nation, et peu mimporte qui écrit ses lois. »
Daniel OConnell, patriote irlandais
Nous sommes en guerre. Cette réalité simpose aujourdhui avec force à un nombre croissant de citoyens mais ce quils ne perçoivent pas toujours, cest que le champ de bataille où se livre cette guerre est leur esprit. Elle plonge ses racines dans labandon par notre société dun engagement pour la recherche de la vérité : dans la science, dans lart, dans les relations entre individus.
Alors que nos concitoyens se sentent désarmés face à loffensive brutale et visible du fascisme financier que javais dénoncée en 2007, ils sont par contre totalement inconscients de cette guerre qui se déroule au plus intime deux-mêmes.
Tout le monde reconnaît, dans la théorie et les salons, que la culture est une dimension fondamentale de lhumanité (sans jamais expliquer pourquoi, sauf de façon superficielle), tout en la vivant, en pratique, comme lorganisation collective de caprices individuels au sein dune société de nantis, voire comme laffirmation dun statut social. Et, en définitive, autant il y a surenchère quand il sagit de célébrer par de grandes envolées lyriques le caractère fondamental de la culture, autant lon saccommode de lidée quelle est un luxe que la société ne peut se permettre quune fois satisfaits les besoins matériels élémentaires.
Or, il faut dire les choses clairement, cest linverse qui est vrai : lon ne peut satisfaire les besoins matériels que sil y a au départ une « certaine idée » de lhomme, de son rôle dans le monde et dans la société.
Car avec lidée que lon se fait aujourdhui de lhomme, de son rôle dans le monde et la société, il est impossible de satisfaire les besoins matériels les plus élémentaires des sept milliards dêtres humains que nous sommes.
Une société qui plonge les individus dans une banalité infantilisante tout en laissant promouvoir le culte de la laideur, de la violence, du sexe et de la drogue, une société qui encourage légoïsme et opère sur la base du mensonge est une société qui détruit ces facultés mêmes qui, dans lêtre humain, sont associées à la capacité de création, pré-condition à la survie et au développement tant immédiat quà long terme de notre espèce.
Cette « culture », aujourdhui hégémonique, est en réalité celle de cette oligarchie prédatrice qui utilise les marchés financiers pour détruire les démocraties et les républiques souveraines, dune féodalité de largent mobilisant des moyens financiers considérables pour imposer une culture de masse films, jeux, publications, événements « culturels » à gros budgets qui donnent le la et façonnent les « goûts » de nos concitoyens, avec pour résultat une forme de schizophrénie où laspiration profonde dun individu à défendre les valeurs de la République entrera en conflit avec une identité dominée par la banalité, lirrationalité ou des émotions animales. Peut-on réellement défendre la Liberté, lÉgalité et la Fraternité lorsque lon occupe son temps libre à tuer virtuellement ses semblables dans des jeux comme World of Warcraft, Call of Duty (dont lun des derniers épisodes se situe à Paris) ou encore en « consommant » sur écran des scènes de meurtres, de viols, de tortures à répétition ?
La « culture » de loligarchie financière, quelle entend imposer comme un fait de nature que lon ne saurait discuter, repose sur certains dogmes, à commencer par celui, justement, que la culture en général et lart en particulier ne se discutent pas. Dans cette conception, ils se résument, côté « consommateurs », à une question de goût strictement personnelle quil serait malséant dinterpeller et, côté « créateurs », ils seraient en quelque sorte lexpression dune forme dacte de foi que lon somme les citoyens daccepter tel quel. Force est de constater que linterdiction de questionner est dautant plus forte que lidée même quest art tout ce quil plaît de décréter comme tel (une « installation » récemment mise à la poubelle dans un musée par le personnel chargé du ménage en est la caricature) a été le meilleur moyen de dissoudre lart dans un néant aussi vaste que propice à toutes les fraudes. Or, peut-on parler de ce qui nexiste pas ?
Je pose cette question provocatrice car la culture est aujourdhui dans limpasse alors que la crise que nous vivons actuellement est dabord et avant tout une crise culturelle. Pourtant, la culture ne pourra sortir de cette impasse que politiquement.
Une véritable renaissance artistique et culturelle ne pourra avoir lieu que si lon retrouve cette culture républicaine anti-oligarchique telle quelle a tissé la trame de ce que la culture européenne a de meilleur : Eschyle armant ses concitoyens contre la dictature de dieux de lOlympe, Dante Alighieri offrant à la future Italie une langue unificatrice et pourfendant les féodaux stupides et cupides, François Rabelais opposant au spectre de linquisition un humanisme précurseur de notre République, Ludwig van Beethoven entendant par son art élever lhumanité souffrante, Francisco Goya ridiculisant et dénonçant labsurdité des oligarques, quils sappellent Habsbourg, Bonaparte ou autre.
Combien dartistes connaissent ces grands génies, combien essayent de comprendre leur pensée, leur méthode de composition pour sen inspirer ? Bien peu, sans doute. Pour commencer, les artistes comme les autres citoyens doivent retrouver la liberté de dire « cest beau » ou « ce nest nest pas beau », « cest de lart » ou « ce nest pas de lart ». La politique de terreur interdisant aux individus de porter un jugement au nom du dogme du relativisme culturel doit cesser. Il ne peut y avoir une capacité de créer sil ny a pas la liberté de penser lart (en termes de principes comme en termes de réalisation), ce qui implique de porter un jugement de valeur, dêtre capable de définir une exigence, toutes choses qui doivent pouvoir être discutées en toute liberté. Plus prosaïquement, la personne qui voit se bâtir sous sa fenêtre (avec les deniers publics) une « uvre dart » hideuse et qui, tacitement, nest en vérité autorisée quà dire « jaime » ou « je naime pas », subit une agression et une injure dans un domaine essentiel de ce qui fait son humanité. Le fait même que dans le domaine de la culture et de lart, les gens ne se sentent pas libres de porter et de socialiser un jugement esthétique prouve que lart a pris la poudre descampette car la liberté lui est aussi indispensable pour exister que, pour nous, lair que nous respirons. Mais ce qui est plus grave, cest que cet « interdit » permet de passer sous silence la disparition de ce qui est au cur de lart : la beauté.
La culture cest lesprit, lintention qui anime une société. Cest aussi tout ce qui concourt à la découverte de la vérité que la simple perception des sens ne nous permet pas dappréhender. Mon but est de susciter lenvironnement nécessaire pour recréer une culture qui élève les gens et non qui les abaisse, une culture qui les ennoblit et non qui les avilit, une culture qui sadresse à ce quil y a en eux de proprement humain et de grand, et non à ce quil y a de bestial et de petit.
La culture actuelle, essentiellement basée sur la perception des sens, sadresse aux « tripes » et aux émotions irrationnelles. Cest précisément ce pourquoi elle est promue par loligarchie car elle a pour but de ramener lêtre humain à lanimal, quand elle ne cherche pas explicitement à faire sortir la bête en vue dune stratégie de contrôle des populations. A linverse, les plus grands artistes de la culture classique [1] (dans son expression européenne comme dans celles dautres civilisations) utilisent toute la gamme de la sensibilité, des émotions et de lintelligence humaines pour transmettre des principes qui ne sont pas du domaine de la perception des sens mais de celui de limagination créatrice. Par le biais de la métaphore et dune certaine forme dironie poétique, que la beauté a vocation à transmettre, ils rendent intelligibles ces principes universels qui sont au-delà de la perception des sens.
Or, sans cela, sans imagination créatrice, les perspectives pour la France et pour lhumanité à lheure de la crise existentielle que nous vivons sont inexistantes.
Cest ce qui constitue le deuxième axe de mon projet pour la culture. Car il y a là un défi auquel il faut répondre et, dans cette perspective, il est indispensable que les citoyens puissent faire connaissance avec une culture qui, en tant que Français comme en tant quEuropéens, est la leur mais quen réalité ils ne connaissent pas. Les Homère, Dante, Erasme, Rabelais, Shakespeare, Beethoven ou Goya doivent devenir des références vivantes et familières où les citoyens pourront puiser comme à une corne dabondance. Certains diront que lon ne peut pas revenir à une culture du passé. Ils ignorent visiblement que la culture actuelle nest pas « naturelle » ; elle est en grande partie une concoction synthétique élaborée pour les besoins de loligarchie, comme en témoigne le scandale qua représenté le « Congrès pour la liberté de la culture », projet politique financé par les fonds de contrepartie du Plan Marshall. A lopposé, il y a lexemple du cinéaste Werner Herzog, qui a récemment montré avec son film sur les peintures de la grotte Chauvet que la puissance évocatrice des uvres dart universelles se joue des siècles et des millénaires pour toucher directement notre âme.
Il faudra donc garantir que les grandes uvres dart entrent dans la vie quotidienne de nos concitoyens, ce qui suppose que les infrastructures existantes adaptent leur programmation en ce sens, mais également de doter lensemble du territoire des infrastructures nécessaires : depuis des salles ou des auditorium dune capacité daccueil suffisante avec une bonne acoustique et des salles de répétition jusquà la mise à niveau, voire louverture de bibliothèques/médiathèques mettant à disposition des fonds variés et complets des grandes uvres. Non seulement, il nest pas acceptable que la culture classique soit le privilège dun nombre restreint dindividus et de « connaisseurs » privilégiés, mais elle doit aussi redevenir source dinspiration et de découverte pour les créateurs modernes. Ce sera également le moyen de constituer un public exigeant, capable daccueillir et de comprendre ce que créeront les artistes mais aussi de ne pas accepter nimporte quoi.
Le troisième axe touche au financement de lart et de la culture. Cest évidemment la pierre dachoppement. La stagnation du budget de la culture à 7,4 milliards deuros pour 2012 sinscrit dans la tendance générale. Dans ce contexte, on assiste à une montée en puissance du mécénat, quil soit « officieux » ou « officiel », comme lillustre la récente cérémonie au ministère de la Culture et de la communication en lhonneur des mécènes et donateurs de la culture, parmi lesquels on retrouve Serge Dassault aux côtés du cabinet Ernst & Young France.
Sans entrer dans un débat sur le bien fondé ou non du mécénat, celui-ci a comme défaut irrémédiable quil est lexpression non pas dune volonté politique reflétant laspiration de la nation, mais celle dintérêts privés qui peuvent être le meilleur comme le pire. Lenjeu dans la période à venir est bel et bien que la France conserve une capacité dindépendance culturelle. Déjà, laction culturelle de la France à létranger est réduite faute de moyens et lon a pu voir, il y a déjà plusieurs années, des musées nationaux loués pour les festivités de rejetons du CAC 40.
La culture rejoint ainsi le politique. Elle en est même lenjeu principal. Car une société sans créateurs devient une société sans liberté, dans laquelle le sommeil de la raison et larbitraire des émotions engendrent des monstres.
Notes
[1] Il ne sagit pas ici de cette culture qui répond aux canons figés du siècle de Louis XIV, ni de la culture dantan depuis la Renaissance jusquau début du XXe siècle mais dune culture qui, par delà les âges et les lieux, se caractérise par la volonté « délever à la dignité dhommes tous les individus de lespèce humaine », comme en son temps la si bien dit Lazare Carnot.
Utopie et jeunesse
Face au changement que je propose, et qui est nécessaire pour jeter les bases dune société se donnant un avenir, les voix du doute et de la soumission crient à lutopie. Il ny aurait pas dautre choix que de tenter daménager un ordre financier et monétaire international qui seffondre, de rester dans un système de leuro qui se détruit lui-même et de sacrifier les ressources humaines au bilan des banques qui ont joué, triché et détruit. Il faudrait rassurer les marchés en détruisant les économies et les hommes, et notre triple A décerné par des agences de notation privées complices des banques serait un trésor national. On reconnaît là largument ultime, le fameux TINA employé en son temps par Margaret Thatcher : « There is no alternative. » Il ny a en effet pas dalternative si lon continue à se soumettre à la loi suicidaire des marchés financiers. Sortir de leur emprise nest pas un saut dans le vide ou une fuite en avant dans linconnu, mais retrouver notre raison dêtre.
La France subit une occupation financière depuis quarante ans : plus des deux tiers de notre dette publique est entre les mains de non résidents, les spécialistes des valeurs du Trésor sont une immense majorité de banques étrangères, plus de 45 % du capital des grandes sociétés du CAC 40 est tombé sous le contrôle dintérêts étrangers et près de 1500 entreprises publiques ont été privatisées depuis 1986. Tant et si bien que nos plus grandes entreprises privées actuelles ont été, à lorigine, des entreprises publiques qui ont été privatisées et qui aujourdhui, dominées par des capitaux étrangers, font 70 % de leur chiffre daffaires et 80 % de leurs profits hors de notre territoire. La France a ainsi perdu sa substance dans le système dominant : la part de notre industrie dans notre produit intérieur brut est de 14 % à peine et de 13 % dans nos emplois, alors que la production agricole allemande dépasse la nôtre grâce à ses salaires moins élevés ! Les emplois perdus dans lindustrie et lagriculture engendrent ainsi le chômage ou se transforment en emplois de service improductifs.
La France subit en même temps un effondrement culturel, avec la chute de notre enseignement primaire et supérieur et linsuffisance de notre effort de recherche fondamentale, dans une société du jeu, non seulement toléré mais promu, de limage, de la violence, du sexe marchandise et du culte de lapparence.
Cependant, sur la scène officielle, les questions secondaires, cest-à-dire les effets, sont traités pour éviter les questions principales, qui relèvent des causes. Les petites phrases et les commentaires sur les personnes sont distillés pour échapper aux grandes idées. Les citoyens en perdent leurs repères et se laissent gagner par la passivité des âmes habituées. Lorsque, avec la dégradation de leur vie, la colère les gagnera, si rien nest fait pour changer les choses ils basculeront dans une rage destructrice.
Nos dirigeants, obsédés par lexercice du pouvoir, gardent les yeux fixés sur lavis des sondages et les caprices des médias sous influence financière. Ils sont enkystés dans le système qui détruit, à létat pur avec Nicolas Sarkozy ou bien sous le masque social assaisonné de nuances que portent ses concurrents officiels. Dautres, se disant opposés à cette dérive, ou bien en ont été auparavant les complices, coqueluches des médias, anciens sénateurs ou fils et filles de, ou bien récitent des catéchismes impuissants comme si le temps sétait arrêté à leur porte.
Il ne faut donc pas sétonner que plus des deux tiers des Français, pensant que leurs enfants et petits-enfants vivront moins bien queux, aient le sentiment dêtre mal représentés par les partis, syndicats ou dirigeants politiques existants et aillent de moins en moins voter.
Est-ce « utopique » de vouloir changer cet état des choses, en sefforçant de traiter le mal à sa racine ? Est-ce raisonnable de dire, à lopposé, quil ny a pas dalternative ?
Non, ce nest pas utopique. Oui, il y a une alternative.
Dabord parce que continuer à aller comme on va, en France et dans le monde, revient à trahir ce que de Gaulle appelait « la cause de lhumanité ».
Ensuite parce que je suis profondément convaincu (sans quoi je ne me serais jamais engagé en politique) que le mal provoque les êtres humains à se ressaisir et à faire le bien.
Cest dans ces heures sombres, si lon veut en prendre conscience et se regarder en face, que lhomme de caractère trouve en lui les ressources dun nouveau départ. Cest dans ces heures sombres, lorsque ceux den haut ne respectent plus même leurs propres lois, que naît parmi les hommes poussés à bout ce que Rosa Luxemburg appelle un « ferment de grève de masse ». Et cest lorsque ce ferment de grève de masse, que personne na pu organiser ou calibrer davance, rencontre un homme de caractère, prêt à risquer sa vie, son honneur et son patrimoine, comme le définissait Benjamin Franklin, que peut changer et que change la direction de lhistoire.
Utopie ? Non, car cest ce que dans notre histoire ont porté et portent au fond deux-mêmes les quatre grands courants de notre humanisme engagé : socialisme républicain, celui de Jean Jaurès et de Charles Tillon, christianisme social, celui de Simone Weil, de Marc Sangnier, des abbés démocrates bretons et de Jean XXIII, radicalisme de progrès, celui de Jean Zay, de Jean Moulin et de Pierre Mendès-France, et gaullisme patriote, celui de tous ceux qui arrivèrent à Londres ou prirent le maquis en laissant leur patrimoine derrière eux. Mon projet a pour but de faire converger et revivre ces courants, en bousculant leurs héritiers administratifs pour leur substituer des femmes et des hommes fidèles à leur élan passé et se portant à la frontière, vers notre avenir.
Et dabord les jeunes, à qui cet avenir a été volé et à qui il faut le redonner. Cest à eux que je voue dabord ma campagne, ses repères et ses pistes. Car je suis convaincu quavec eux, si nous menons ensemble le combat au nom des principes qui ont guidé les grandes découvertes de la science et inspiré la beauté des uvres dart, cest-à-dire au nom de ce qui fait dun homme un être humain, alors une société de la connaissance, de la compassion et de la justice pourra renaître demain. Cette société ne sera pas suscitée par les tièdes ou ceux qui ne reconnaissent pas la différence entre un être humain créateur et un animal domestiqué par les illusions dans lesquelles on le complaît.
Je mengage pour elle avec lâpre joie et la crainte surmontée dêtre responsable.
Jeunesse (sujet en bref)
La crise dans laquelle nous sommes plongés aujourdhui est non seulement économique et politique mais aussi culturelle et idéologique. Marquée par le consumérisme, le « court-termisme » et lindividualisme, la culture actuelle conduit à la perte des repères fondamentaux qui permettent de bâtir une société. Nous devons fonder de nouvelles infrastructures culturelles qui suscitent en chaque individu la curiosité, le désir de créer en échangeant avec autrui, la volonté de rebondir par rapport à ce qui a été fait de plus porteur dans lhistoire, la science, lart et la musique. Cest alors que se situant à nouveau dans le temps long et dans des perspectives communes, les hommes se concevront à nouveau comme des citoyens responsables de lavenir.
Mes propositions
- Initier la population, les jeunes en particulier, à une musique populaire et savante : généraliser la démarche de lOrchestre des Jeunes DEMOS, donner à chaque enfant la possibilité de chanter en chorale et dessayer des instruments dans des structures extra-scolaires (Opération Amadeus), et généraliser les « mercredis musicaux » pour que les enfants puissent se rendre à des concerts pédagogiques
- Former des brigades dintervention artistiques pour amener la musique classique dans les cours dimmeubles ou les halles de gare ; dans les campagnes, les églises peuvent servir aux répétitions et aux concerts des chorales scolaires et des orchestres classiques
- Créer des « musées de limaginaire » à travers toute la France pour mettre à la disposition de tous les grands chefs-doeuvre de lhistoire de lart et faire découvrir les produits de lindustrie et de lartisanat local ; Construire dans chaque région un Palais de la découverte muni dun planétarium, infrastructure-clé pour les écoles
- Faire de la télévision une plateforme éducative fournissant des contenus vidéo gratuits sur internet et lancer une grande émission culturelle nommée « Lart et la science au peuple »
- Interdire les jeux vidéo violents et surtaxer tous ceux étant dépourvus de contenu pédagogique. Largent ainsi collecté sera alloué à lopération Amadeus.
- Rétablir le sport comme pédagogie de la maîtrise de soi, de leffort, du vouloir-vivre ensemble : Interdire les paris sportifs et le financement public des stades de plus de 15 000 places, et plafonner les salaires des sportifs à 20 fois le Smic
Une mobilisation générale pour la jeunesse
Les pouvoirs publics, les organisations politiques, les syndicats et les entreprises doivent se mobiliser pour la jeunesse. Notre pays est en train de la perdre. Nos jeunes sont parmi les plus pessimistes et les plus anxieux des pays occidentaux. Ma politique générale vise à leur rendre un avenir. Par delà, cependant, en partant des constats que lon doit faire aujourdhui, des mesures spécifiques daide à linsertion dans la vie publique simposent.
1) Le constat :
Chômage : 22,8 % des 15-24 ans sont chômeurs (40 % dans les zones sensibles), contre 9,9 % pour lensemble de la population.
Pauvreté : plus dun million de jeunes de 18 à 28 ans vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 950 par mois), soit 21 % de cette classe dâge.
Inégalités de formation : chaque année, il y a 15 % dillettrés à la sortie du primaire, 150 000 jeunes quittent lécole sans aucun diplôme du second cycle ni qualification réelle et plus de 100 000 étudiants quittent lenseignement supérieur sans diplôme ou sans qualification reconnue sur le marché du travail.
17 % des actes de délinquance sont le fait de mineurs.
15 % des jeunes cumulent au moins trois troubles : consommation régulière de substances psycho-actives, fugue, dépressivité, tentatives de suicide.
4 % dune génération seulement, la part issue des grandes écoles, tient les commandes de la société.
Il est donc clair que des mesures simposent à tous les niveaux. Créer simplement des « emplois jeunes », sans en définir les qualifications ni lassurance de les conserver, nest pas en soi une solution en période de crise comme la nôtre. Enfin, une allocation dautonomie moyenne pour tout étudiant ou jeune en formation nest quun sparadrap sur un corps malade si lon ne guérit pas tout le corps. Cest un plan densemble cohérent qui est nécessaire.
2) Dès le plus jeune âge
Il est désastreux dexclure de fait les très jeunes des maternelles, avant 4 ans, et de ne pas accroître considérablement le nombre de crèches. Les dépenses effectuées dans ce domaine, comme dans les autres touchant à la jeunesse, si elles sont intégrées dans un tout cohérent, sont non seulement morales, mais sources de gains à venir en fournissant à une nation en développement les esprits individuels et la vie en commun qui lui seront nécessaires.
Je me battrai donc pour :
- doubler en dix ans le nombre denfants dans les structures collectives ;
- imposer un taux minimum de places en crèche pour les regroupements de communes de plus de 10 000 habitants ;
- que les maternelles puissent prendre en charge les enfants dès deux ans, sur tout le territoire, y compris dans les DOM-TOM ;
- soumettre les établissements publics et privés sous contrat à des objectifs de mixité sociale.
3) Santé, alimentation et surveillance à lécole et au-delà
Des infirmiers doivent être constamment à lécole, avec au moins un à temps complet et un médecin trois fois par semaine pour 500 élèves ;
Les soins dentaires et des yeux seront gratuits pour les moins de 10 ans ;
Les surveillants doivent être réembauchés en nombre suffisant : 1 constamment présent pour 50 élèves ;
Des petits-déjeuners doivent pouvoir être servis aux élèves dont la famille ne peut les assurer ;
Il faut se concentrer très en amont, très vite, sur les 15 % dados ou pré-ados qui connaissent des difficultés psychologiques auxquelles sajoutent le plus souvent des problèmes sociaux. Les communes, avec une aide publique, doivent être en mesure de leur désigner des « compagnons de route » (adulte, éducateur, psychologue) soutenant le travail des RASED, dont il ne faut en aucun cas diminuer le nombre de postes.
4) Conditions de vie pour les 18-25 ans
Diverses solutions ont été proposées. Il est nécessaire de les adapter : la France, où les minima sociaux commencent à 25 ans et où le nouveau RSA jeunes ne touche quune très faible minorité (ceux qui ont travaillé deux ans et au moins 3214 heures au cours des trois dernières années) fait figure dexception en Europe.
Je ferai mettre en place :
- une allocation dinsertion pour tous les primo-demandeurs demploi dun montant égal au RSA-socle, relevé à 600 ;
- une allocation détudes pour tous les jeunes sélevant à léquivalent de 450 par mois sur 36 mois, sous forme dun capital utilisable tout au long de la vie mais seulement pour financer la vie étudiante, articulé avec un système de prêt sécurisé à taux zéro organisé par les pouvoirs publics, pour la même somme (équivalant à 450 par mois sur 36 mois) et remboursable uniquement si le revenu dactivité après la formation dépasse un seuil mensuel de 2500 . Cette possibilité de vivre avec 900 par mois, montant auquel il faudra également faire remonter le minimum vieillesse, permettra à tous les jeunes détudier à plein temps sans devoir trop travailler par ailleurs, ce qui contribuera à la démocratisation des études. La part du capital sera modulée sous condition de ressources.
Jajoute que soutenir les jeunes individuellement et pas les familles est plus égalitaire, car la solidarité familiale favorise chez nous la reproduction des inégalités sociales et culturelles. Si lon aide les aînés, largent ne redescend pas équitablement les générations.
Ces allocations, dun coût denviron 15 à 20 milliards deuros au maximum, se substitueront aux aides familiales et aux bourses actuelles et à une partie de la formation professionnelle (8 à 10 milliards). Le coût financier net en sera donc à court et moyen terme de 5 à 10 milliards, pour un bénéfice économique réel bien supérieur à moyen et long terme. La solidarité entre les générations vaut bien cet effort.
La gestion des allocations sera confiée au réseau de missions locales, qui ont lexpérience dun travail découte et daccompagnement des jeunes en difficulté professionnelle. Lon devra accroître le nombre de postes daccompagnateurs, car cette fonction est prioritaire.
5) Formation
La section éducation de mon projet traite de lensemble du sujet. Cependant, trois initiatives me paraissent essentielles pour aider les jeunes exclus du système :
Renforcer les écoles de la deuxième chance. Il ny en a quà peine quatre-vingt-dix actuellement, offrant environ 10 000 places, qui procurent des formations courtes, indemnisées et personnalisées.
Elles devraient être triplées (2 à 3 par département en moyenne) et toucher plus de 25 000 jeunes. Je mengage à accroître fortement laide publique pour ces écoles, permettant aux collectivités territoriales de les organiser, en liaison avec les chambres de commerce et dindustrie ;
Créer partout où cela sera nécessaire, notamment dans les zones urbaines et péri-urbaines sensibles, des internats scolaires de proximité, créant un environnement de travail assisté pour les jeunes en difficulté. Il sagit dune démarche complétant celle des internats dexcellence actuels, pour lesquels des élèves prometteurs sont sélectionnés sur dossier dans leur école ;
Les Epide (établissements publics dinsertion de la défense), qui reçoivent aujourdhui 2200 jeunes socialement désinsérés, doivent être renforcés, et la possibilité de choisir un service civique, étendue. Les dispositifs coûtent cher, et un pilotage général plus clair simpose sur le sens à donner aux missions, mais ce nest pas une raison pour les laisser dépérir.
6) Esprit et objectif de notre enseignement
Notre enseignement (cf. pour plus de détails ma section Léducation, une nouvelle frontière ) ne doit plus être élitiste, préparant la majorité à devenir salariés consommateurs dans des emplois de service et une petite minorité grands patrons ou administrateurs.
Je me battrai dabord sur quatre fronts :
- Rétablir la formation denseignants dans des centres pédagogiques, avec une année de formation comme dans les anciens IUFM, mais par des formateurs nayant pas passé plus de quatre ans sans enseigner ou enseignant encore ;
- Fournir des avantages en logement et en traitement aux enseignants chevronnés nommés dans des écoles difficiles ;
- Encourager la responsabilisation des élèves par la participation à leur vie scolaire, en particulier vis-à-vis de leur salle de classe, avec le soutien dune aide réellement individualisée ;
- Redonner à luniversité sa place dans notre enseignement supérieur, en ne la laissant plus être la sur délaissée des grandes écoles qui, elles, devront redevenir des centres de formation scientifique à la frontière des connaissance, cest-à-dire le fil de lépée de notre enseignement, et ne plus être les bases dopérations dune élite dadministrateurs fiers deux-mêmes et de leur carnet dadresses, mais bien plus héritiers que créateurs.
7) Embauche
Les entreprises qui bénéficient daides publiques doivent ouvrir leurs portes aux jeunes, sous peine de pénalités financières à insérer dans le dispositif global de mobilisation pour la jeunesse ;
Les autres entreprises devront, selon la proposition de François Hollande, retenir leurs salariés les plus âgés et les plus expérimentés pour assurer le tutorat de jeunes recrues, avec une aide publique sous forme dun allègement des charges patronales.
Les jeunes agriculteurs doivent pouvoir obtenir des terres : lon créera des groupements fonciers qui leur loueront obligatoirement, selon la proposition du CNJA.
8) Culture
Nos jeunes ont moins souffert, statistiquement, que leurs prédécesseurs. Ils ne sont que plus brutalement désorientés par le monde de la crise et la culture de la mort qui laccompagne. Michel Serres la exprimé très crûment :
« Ils sont formatés par les médias, diffusés par des adultes qui ont méticuleusement détruit leur faculté dattention en réduisant la durée des images à sept secondes et le temps des réponses aux questions à quinze secondes, chiffres officiels ; dont le mot le plus répété est "mort" et limage la plus représentée celle de cadavres. Dès lâge de 12 ans, ces adultes-là les forcèrent à voir plus de 20 000 meurtres. »
Ils sont également formatés par la publicité, la société du spectacle et du « tchat ». Ils connaissent et écrivent autrement.
Il est donc urgent de faire trois choses :
- fournir à notre jeunesse une culture de la vie et du savoir, qui soit cohérente avec mon projet pour lavenir. Le défi est de le faire avec les nouvelles technologies et les nouveaux moyens dexpression qui, pour linstant, sont une source dappauvrissement et de déstructuration de la réflexion, mais qui peuvent devenir source dune nouvelle Renaissance pour tous. Faute de comprendre cette jeunesse, les générations qui nont pas encore pris leur retraite multiplient les réformes inutiles, car elles ne sadressent pas à lessentiel et sappliquent dans un univers financier en peau de chagrin. Mon projet est au contraire de redonner à la jeunesse la science et lart à la source, en leur fournissant les uvres originales de ceux qui écrivirent et composèrent sous une forme quinternet permet de mettre à la portée de tous (cf. ma section Opération Lagrange-Malraux pour sauver les jeunes et la culture, vite !) ;
- interdire, avec laccord de représentants de nouvelles générations, les jeux vidéo violents : peut-être les partisans de cette interdiction dune culture de la mort sont-ils aujourdhui une minorité, mais nous létions aussi pour interdire la peine de mort et, au moins en cela, nous avons réussi ;
- promouvoir les projets comme Demos qui, en enseignant la musique classique aux enfants de 7 à 12 ans dans des quartiers sensibles et les aidant à gagner en concentration, confiance en soi et sens de luniversel, poursuit luvre dEl Sistema au Venezuela.
Le grand poète anglais Wordsworth écrivait, à propos de la Révolution française, « le bonheur, en cette aube, était de vivre ». Ce rêve a mal tourné faute de culture politique du peuple et du poids de loligarchie européenne liguée contre lui. Aujourdhui, notre défi est de réussir avec les jeunes des autres peuples du monde.
Exécutif Législatif (sujet en bref)
La destruction de léconomie, la mise en péril de la paix dans le monde et la remise en cause des libertés publiques sont le fait de labsence dhommes de caractère pour les porter. Le défi est de créer un environnement institutionnel dans lequel ils pourront réapparaître et se multiplier. La Constitution de la Ve République ne peut et ne doit pas être bouleversée comme le voudraient certains rêvant dune VIe. Elle doit être sérieusement amendée et bonifiée, afin que nos institutions redeviennent garantes du bien commun et suscitent lengagement citoyen.
Mes propositions
- Établir un exécutif fort qui puisse combattre la mondialisation financière et défendre lintérêt national avec larme dun système de crédit productif
- Donner les moyens au Parlement dexercer enfin ses missions de législation et de contrôle : interdiction du cumul des mandats, réduction du nombre de députés à 400, leur assurer de véritables équipes de travail, renforcer le pouvoir dinvestigation des commissions
- Fusionner le Conseil constitutionnel avec la Cour de Cassation et le Conseil dÉtat en une unique Cour suprême de la nation
- Revitaliser la vie politique en instaurant de vrais référendums consultatifs et le droit direct de présenter une proposition de loi, en introduisant le scrutin proportionnel pour un quart des sièges de député, et en refondant le mode de financement de la vie politique
Pouvoir judiciaire (sujet en bref)
Non seulement notre justice manque de moyens, mais elle est trop chère, trop lente, trop inégalitaire et surtout tenue par la branche exécutive. De plus, linhumanité qui règne dans lunivers carcéral donne rarement aux anciens prisonniers la chance de reprendre une vie normale. Il est impératif que la justice devienne un réel troisième pouvoir. Elle doit être humanisée, démocratisée, devenir impartiale et retrouver sa mission de protection des citoyens, de respect des libertés publiques et de juste réparation de tout préjudice, afin que les Français croient à nouveau en elle.
Mes propositions
- Séparer réellement les magistrats en deux corps, correspondant au siège et au parquet. Les juges seront pleinement indépendants et les procureurs dépendront dune hiérarchie, mais qui sera indépendante de lexécutif, ayant à sa tête un Procureur général de la nation inamovible et ne recevant pas dinstructions particulières du garde des Sceaux
- Charger lAssemblée nationale de désigner les six personnalités extérieures du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), à une majorité de 3/5 des élus, dans le but de renforcer lémancipation du pouvoir judiciaire à légard de lexécutif
- Doubler puis quadrupler (1,2 milliard) le montant annuel de laide juridictionnelle en faveur des citoyens les plus démunis
- Donner plus de moyens à la lutte contre la grande délinquance financière et le blanchiment dargent
- Créer de toute urgence, dans toutes les maisons darrêt, un quartier pour les courtes peines avec des mesures de sécurité allégées et cesser le mélange des petits délinquants avec les autres ; Ne plus incarcérer les mineurs non récidivistes, les sans-papiers et les grands malades ; Mettre en place des dispositifs daccueil et dorientation pour les prisonniers ayant acquis une formation professionnelle en prison
Le financement de la vie politique (sujet en bref)
Le financement officiel de notre vie politique est scandaleux et injuste. Aboutissant à un nouveau système censitaire, il privilégie les grands partis et exclut tout parti émergent indépendant. Il est impératif de rétablir léquité dans le financement de la vie politique si lon veut redonner un souffle, une ambition républicaine à notre société et permettre à de nouvelles voix de sexprimer.
Mes propositions
- Impression gratuite par lÉtat dun bulletin unique comportant tous les noms des candidats, ainsi que les déclarations de candidature de chaque candidat, limitées à quelques paragraphes
- Favoriser une sélection plus juste et plus démocratique, fondée sur laptitude du candidat à réunir des signatures de citoyens, dûment contrôlées, atteignant au moins 0,5 ou même 1 % des électeurs inscrits, et non sur une sélection par largent, comme cest actuellement le cas
- Interdire toute forme de financement, sauf celle effectuée sous forme dune avance de lÉtat, égale pour chaque candidat ayant obtenu les 500 signatures délus pour une présidentielle ou les 0,5 % à 1 % requis pour une législative
Collectivités territoriales (sujet en bref)
Contrairement à la vocation quelle affiche optimiser lorganisation territoriale la loi du 16 décembre 2010 précipite les collectivités territoriales dans une logique de libéralisation financière destructrice : démantèlement des services publics, regroupements imposés den haut, transferts dattributions aux collectivités territoriales avec réduction des dotations et absence dautonomie fiscale, mise en compétition déloyale des nouvelles entités territoriales. Délaissées par lEtat, les communes sont poussées à abandonner au privé le financement de leurs équipements et à recourir aux emprunts douteux que leur proposent des banques malhonnêtes. Face à ce véritable sabotage de la vie locale, lÉtat doit être linstigateur dune réelle politique daménagement et de développement harmonieux des territoires, tout en leur donnant les moyens dune plus grande autonomie.
Mes propositions
- Abroger la loi du 16 décembre 2010, dite réforme territoriale
- Affecter immédiatement un point de CSG supplémentaire (une CSG fusionnant avec limpôt sur le revenu et devenant progressive) aux départements afin quils puissent faire face à leurs charges sociales
- Refuser une intercommunalité imposée et qui « siphonne » les compétences des communes à une majorité simple ; non à une intercommunalité antichambre à la disparition de communes, oui à une intercommunalité fondée sur une coopération volontaire
- Annuler la nomination de conseillers territoriaux, qui ne seront pas assez nombreux pour suivre la vie des communes et trop nombreux au niveau régional : il faut fermer lusine à gaz
Une révolution fiscale
Aujourdhui, non seulement notre système fiscal nest pas équitable et pénalise le travail, mais il est obscur et incompréhensible. Il faut le simplifier, afin que la population en comprenne les objectifs, et le réorganiser afin quil serve la justice sociale et soit le ressort dune croissance économique productive.
Mes propositions
- Réorganiser puis fusionner limpôt sur le revenu et la CSG en taxant les revenus du capital de la même manière que les revenus du travail : le barème progressif de ce nouvel impôt ira de 2 % pour 2200 de revenu mensuel à 70 % pour plus de 100 000
- Intégrer lISF dans une imposition globale sur le patrimoine en le liant aux successions. Tout ménage pourrait devoir transmettre en une fois, sans impôt, au maximum 180 000 à chacun de ses enfants.
- Rendre la fiscalité locale plus juste en donnant un point de la nouvelle CSG pour les dépenses sociales des départements, et en asseyant la taxe dhabitation et la taxe foncière sur la valeur vénale des logements et en tenant compte du revenu des intéressés
- Redonner la priorité aux PME industrielles sur les conglomérats financiers : en supprimant le régime dintégration de droit commun et du bénéfice mondial consolidé et en ramenant de 33 % à 30 % limpôt sur les sociétés, tout en prévoyant un taux réduit de décollage de 18 %
- Créer une vraie TVA sociale pour protéger notre production nationale contre le dumping et la concurrence faussée. Les taux varieront selon les produits afin de ne pas pénaliser la consommation courante et le SMIC sera progressivement augmenté à 1700 , ce que les chefs dentreprises pourront assumer compte-tenu de lavantage que leur procure la TVA sociale
Droit au travail et à lemploi qualifié (sujet en bref)
Alors que depuis trois ans, la crise est de plus en plus virulente, la situation de lemploi est devenue catastrophique. Au-delà des chiffres officiels qui édulcorent la réalité, le chômage, la précarité, les bas salaires et la pauvreté qui en découle touchent au moins 30 % de la population. Cest le résultat direct de la soumission des gouvernements aux puissances financières depuis quarante ans. Il nous faut donc impérativement sortir de ce carcan financier pour créer de vrais emplois qualifiés et productifs qui soient le ressort dune justice sociale réelle.
Mes propositions
- Conjointement à la nomination dun ministre du Plan et à la mise en place dune Banque nationale, créer un vrai service public de lemploi (à la place de lactuel Pôle Emploi) avec des agents qui accompagnent vraiment et humainement les demandeurs demplois
- Doubler le nombre dinspecteurs du travail et sauver la médecine du travail avec 150 nouveaux postes par an
- Revaloriser le SMIC à 1700 en trois hausses successives sur deux ans, parallèlement à la relance dune économie productive
Formation professionnelle
Les inégalités daccès et la baisse de la durée de formation, le manque de passerelles interprofessionnelles et lopacité du système sont les principales insuffisances à corriger, afin que la formation devienne réellement un droit universel reconnu à chacun, rendu exerçable et préparant aux métiers de lavenir. La formation doit répondre aux besoins des personnes, de léconomie et de la nation.
Mes propositions
- Donner accès à la formation à ceux qui ont le plus besoin dêtre réintégrés dans la vie sociale (jeunes insuffisamment qualifiés, chômeurs de longue durée, femmes cherchant un emploi après une maternité, handicapés, prisonniers...) et allonger la durée des formations
- Concentrer la formation sur des métiers associés aux technologies de pointe qui serviront une économie productive davenir
- Créer un vrai droit à la formation pour tous tout au long dune vie, dans le cadre dun grand service public de lemploi et de la formation, avec un droit à la formation attaché à la personne (compte de formation individuel)
Retraites (sujet en bref)
Le débat sur les retraites doit être redéfini. Le problème majeur nest pas entre nombre de retraités et nombre dactifs. Il faut prendre en compte le fait que les retraités consomment, épargnent et transfèrent du pouvoir dachat vers leurs enfants et petits-enfants (ils ne sont donc pas « inactifs économiquement ») et quune économie dynamique, favorisant les découvertes et les innovations technologiques, permet daméliorer la capacité des actifs à soutenir les retraités. Aujourdhui, le problème est celui de la nature du travail dans une société en voie de désindustrialisation. Les emplois de service, peu qualifiés et faiblement rémunérés, sont devenus la norme, sans créer suffisamment de richesse physique réelle pour assurer lavenir des générations futures et une vie digne à ceux qui ont travaillé. Cest de démarche politique, économique et sociale quil faut donc changer.
Mes propositions
- Agir sur la qualité du travail humain et rééquilibrer la répartition des richesses, en réorientant la société vers la recherche, léquipement de lhomme et de la nature et les activités productives, afin que le travail retrouve son intérêt et redevienne vecteur de cohésion sociale et de dignité.
- Revaloriser immédiatement les retraites avec instauration dun plancher minimum équivalant progressivement au SMIC
- Rétablir la revalorisation des retraites en fonction des salaires, et si ceux-ci baissent ou sont bloqués, en fonction dun indice des prix
- Ne prendre en compte que le critère des 41,5 ans de cotisations. Les travailleurs « précoces » pourront donc partir à la retraite avant lâge légal maintenu à 62 ans
- Rejeter définitivement le système de capitalisation des retraites
Cest une économie productive organisée et demploi qualifié qui permettra de servir des retraites dignes.
Logement (sujet en bref)
Dans une situation explosive où la récession économique mondiale se combine à une hausse accélérée des prix de limmobilier, le problème du logement devient brûlant. En France, de plus en plus de personnes sont mal logées, pas logées du tout ou doivent faire des dépenses de plus en plus exorbitantes dans ce domaine. LÉtat doit se réengager, faire un état des lieux précis et agir vite pour que le droit de chacun à avoir un logement décent soit respecté.
Mes propositions
- Construire au moins 150 000 à 200 000 logements sociaux par an, et en réhabiliter 500 000 autres
- Poser un ultimatum (6 mois) aux bailleurs qui ne mettent pas à disposition des gens qui en ont besoin leurs logements sociaux vides, sinon lÉtat sera en droit de les réquisitionner
- Mettre en place un bouclier logement (les dépenses de logement ne doivent pas représenter plus de 20 % du revenu)
- Veiller à ce que les maires tiennent leurs engagements sur les 20 % de logements sociaux et passent rapidement à 25 %, sinon ils seront fortement pénalisés. Les communes natteignant pas les 10 % pourront être destituées de tout permis de construire
Santé
Bien quen France, lon soit encore en avance en matière de santé, notre système médical public est mis en péril par une privatisation rampante, une logique de rentabilité financière. La santé devient un marché lucratif que se disputent des cliniques privées, des mutuelles et des assureurs. Le coût des soins étant de plus en plus élevé, de plus en plus de gens défavorisés renoncent à se faire soigner. Il faut refuser catégoriquement cette marchandisation de la santé et revenir au plus vite à un système public qui garantisse à chaque individu le droit à la santé et aux soins dans un esprit dégalité et de solidarité.
Mes propositions
- Débloquer 13 milliards deuros (1 point de la nouvelle CSG à barème progressif) pour revenir au taux originel de remboursement des soins (80 % pour les soins courants), et rembourser les soins auditifs, oculaires et dentaires à la hauteur des autres soins. Annuler le forfait sur actes médicaux lourds ou la contribution sur visites médicales ou achats de médicaments
- Supprimer la T2A (qui mène à un codage financier de la maladie et au triage des malades) pour revenir à un budget global fondé sur le principe de solidarité
- Mobiliser 1,5 milliard deuros pour le service des urgences et mieux coordonner la médecine de ville et lhôpital pour désengorger ce service
- Rendre la médecine générale plus attrayante en changeant le système de rémunération en fonction de plusieurs critères (nombre de patients traités dans lannée, gravité de la pathologie, zone dexercice)
- Soutenir la construction de maisons de retraite, en améliorer les services et faire baisser le prix des séjours. La véritable solution au problème de la dépendance est quil y en ait le moins possible en améliorant les conditions de santé et de vie.
- Augmenter les moyens dévolus aux unités de soins palliatifs pour éviter des tendances pernicieuses à opter pour leuthanasie
La santé publique ne doit pas être engagée dans une logique financière incompatible avec lintérêt collectif. Il faut arrêter le triage de fait des soins et le harcèlement dont sont trop souvent victimes les médecins et les soignants dans les hôpitaux publics.
Épanouissement familial et lutte contre le sexisme (sujet en bref)
Bien que la politique familiale menée en France depuis 1945 soit plutôt positive, elle demeure injuste, favorisant les ménages les plus riches et révélant une discrimination de la femme dans le partage des tâches domestiques et au sein du monde du travail. Nous devons modifier le système de distribution des prestations familiales et celui de la prise en charge de la petite enfance, impliquer davantage les pères dans la vie de famille et ainsi offrir aux femmes la possibilité dintervenir plus activement dans la vie publique. La famille doit devenir le ressort du changement dune dynamique sociale aujourdhui paralysée par un système de contraction financière.
Mes propositions
- Revenir sur la désindexation partielle des prestations familiales et des aides au logement
- Remplacer le système du quotient familial par le versement annuel dune prestation pour les non assujettis à limpôt sur le revenu et le droit à un crédit dimpôt pour les assujettis, égal pour tous, le but étant de pourvoir les ménages disposant de revenus mensuels inférieurs à 3000
- Ouvrir 300 000 nouvelles places en crèche et chez les assistantes maternelles
- Partager équitablement entre les deux parents le congé daccueil de lenfant (8 semaines venant après un congé maternité raccourci à 12 semaines)
- Instaurer une loi-cadre contre les violences sexistes dans toutes leurs dimensions et interdire toute forme de publicité sexiste sous peine damende
- lutter contre la prostitution en la considérant comme une forme de violence faite aux femmes et aux enfants et offrir des services sociaux à toute personne prostituée désirant en sortir. Pénaliser les acheteurs de faveurs sexuelles par un système damendes et annuler le délit de racolage passif
- Rendre les conditions de lIVG plus humaines en proposant des conseils pré-IVG et des entretiens post-IVG. Il ne faut plus considérer lIVG comme une chose en soi, mais comme un choix pouvant être exercé sans culpabilisation, dont on ne peut réduire le nombre quen améliorant la société et en offrant à chaque être humain les moyens de faire un choix conscient pour donner la vie
La politique familiale doit être une politique de service des générations futures, sinscrivant dans le cadre dune revalorisation de la femme. Les naissances doivent être vues comme un bienfait dautant plus grand quelles pourront être choisies, une liberté devenant de plus en plus responsable.
Le handicap (sujet en bref)
La manière dont notre société considère et traite le handicap est symptomatique de la faillite des grands principes de solidarité et de justice énoncés par le Conseil national de la Résistance en 1944. Un système économique orienté sur le gain à très court terme, où pragmatisme et réactivité sont fortement recommandés, nentend pas sencombrer de personnes vulnérables. Actuellement, les moyens scolaires et médicaux alloués au handicap sont de plus en plus réduits. Cest pourquoi nous devons reprendre le combat contre les féodalités financières afin de relancer une politique défendant les progrès sociaux et légalité des droits et des chances, dans une société où la richesse que représentent les différences de certains les rende dignes de participer à un projet social dirigé avant tout vers le bien commun de tous les vivants et des générations futures.
Mes propositions
- Concernant la prestation de compensation du handicap (PCH), obtenir la compensation de lÉtat en faveur des départements
- Augmenter progressivement mais rapidement lAllocation pour adulte handicapé (AAH) de 700 au niveau du SMIC, avec un suivi de linflation réelle
- Rétablir les aides à lembauche de salariés handicapés et garantir un meilleur respect des obligations des entreprises en matière demplois de personnes handicapées.
- Soutenir les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et leur permettre de remplir réellement leur rôle de guichet unique pour linformation, laccompagnement et le conseil en matière daide et dinsertion professionnelle, en leur donnant les moyens lors dune convention pluriannuelle dobjectifs et de moyens signée par la Caisse nationale de solidarité pour lautonomie, le Conseil général et lÉtat, et apurer le montant cumulé de la dette du ministère du Travail à leur égard
- Créer plus de places dans les foyers pour enfants autistes, ainsi que des foyers daccueil médicalisés pour autistes adultes
- Favoriser la présence dun enfant handicapé dans les classes pour faire éprouver aux autres enfants la richesse de la différence
PME-PMI (sujet en bref)
La croissance des PMI-PME françaises est aujourdhui bloquée par une logique de bas salaires, imposée par la mondialisation financière. A cela sajoutent un système étouffé par de grands groupes, une difficulté de plus en plus criante à trouver des financements, une fiscalité inadaptée et une complexité administrative. Il faut faire sauter ces verrous et créer un environnement propice au développement de PMI-PME innovantes de 100 à 300 salariés.
Mes propositions
- Créer une banque publique dinvestissement (dans le contexte de notre politique dassainissement bancaire), avec un secteur spécialisé dans les PME-PMI innovantes, incluant les moyens actuels dOséo et de la Banque postale
- Créer un système de bonus aux entreprises privilégiant linvestissement par rapport à la distribution de dividendes
- Exonérer les cotisations de contrats de plus dun an signés avec des jeunes de moins de 25 ans
- Faire bénéficier les PMI-PME dun accès de 25 % à tout contrat confié à une instance gouvernementale
Agriculture (sujet en bref)
Devenue la proie dun système économique mondialisé qui répond à la loi du plus fort et à une logique de gain financier à court terme, abandonnée par des gouvernements qui se sont soumis aux dogmes du libre-échange, lagriculture, pilier fondamental de léconomie, est de plus en plus menacée. Alors que la faim croît dans le monde, le travail des petits et moyens producteurs est complètement dévalué. Nous devons de toute urgence engager les réformes qui permettront de lui redonner son objectif primordial : assurer une alimentation de qualité à léchelle française et européenne et la sécurité alimentaire à léchelle mondiale pour éradiquer la faim et la malnutrition.
Mes propositions
- Établir un nouveau Bretton Woods interdisant de spéculer sur les produits alimentaires et établissant un système de crédits à long terme et faible taux dintérêt au service du développement et de la production
- Doubler la capacité de production agricole pour pouvoir nourrir 9 à 10 milliards dêtres humains dici 2050
- Rétablir la souveraineté alimentaire des pays contre les accapareurs de terre
- Contre le libre-échange, organiser les marchés dans le cadre dun protectionnisme intelligent et dun esprit de solidarité : rétablir lesprit de la PAC tel quil était à lorigine et lancer des coopérations Nord-Sud, Est-Ouest
- Remplacer le système européen daides découplées de la production par une politique de prix rémunérateurs, valorisant la production et permettant aux agriculteurs de vivre et de réinvestir
- Organiser un moratoire sur les dettes injustes qui pèsent sur de nombreux exploitants, en tenant compte des régions, des parcours individuels et des domaines de production
- Instaurer un régime de protection et de régulation des prix grâce à la constitution de stocks dintervention
- Prendre différentes mesures de rééquilibrage des aides en faveur des productions vivrières, des régions en difficulté, du secteur de lélevage (qui souffre de la hausse des prix des céréales)...
- Soutenir la multiplication des circuits de vente courts pour éviter les gros intermédiaires
- Pour préserver la fertilité des sols usés par lutilisation excessive de produits chimiques, préparer une révolution agrobiophysique impliquant de nouvelles formations pour les agriculteurs, ouvrant à des transformations du métier. Le sol nest pas un support mais un processus vivant.
Rendre justice à ceux qui produisent ce que nous mangeons est un devoir, arrêter les profits scandaleux de ceux qui spéculent, saccagent le travail et bloquent la production est un impératif.
Sécurité publique (sujet en bref)
Laugmentation de linsécurité en France a entraîné la mise en place de dispositifs de sécurité répressifs qui sont trop souvent en rupture avec le respect républicain des libertés publiques. Ce sont des dérives inacceptables, car le problème nest en aucun cas traité à la source ; cest contre linsécurité sociale et économique quil faut dabord lutter, en créant de lemploi qualifié et des solidarités à tous les niveaux. La police et la gendarmerie doivent être à nouveau mues par les principes daction fondamentaux que sont la prévention, la proximité, la réactivité et la sanction ayant pour visée la réinsertion. Cest la seule manière de nous réorienter vers un État de droit.
Mes propositions
- Établir un ministère de lIntérieur recentré sur ses fonctions de maintien de lordre public et ladministration des territoires, à côté dun ministère de la Justice appliquant la loi et sanctionnant, et dun ministère de la Ville, du Logement et de lAménagement du territoire créant les conditions sociales de la sécurité publique, le tout coordonné par le Premier ministre
- Pour leur permettre une plus grande présence sur le terrain, libérer policiers et gendarmes des tâches administratives en embauchant des administratifs
- Arrêter la culture du chiffre et établir un Observatoire national de la délinquance (OND), travaillant en étroite coordination avec lINSEE, dont le titulaire, nommé par le Conseil supérieur de la Magistrature, sera indépendant et doté de pouvoirs de vérification sur la manière dont les statistiques sont établies
- Assurer la présence dune coordinatrice sociale dans les gendarmeries et les commissariats pour accueillir, aider et conseiller les victimes
- Se mobiliser en priorité pour la répression et le démantèlement réels du trafic de drogue
- Établir une police de proximité dans les zones périurbaines tard dans la soirée et la nuit, et multiplier les centres opérationnels de la Police nationale disponibles nuit et jour
- Créer dans les cités des maisons du citoyen regroupant plusieurs services administratifs (services judiciaires, caisses dallocations familiales, policiers, services daccueil et de renseignement, activités danimation, interprétariat), associées à des maisons de droit, pour traiter les conflits individuels ou collectifs en amont et en aval et assurer un travail de prévention, notamment vis-à-vis des jeunes à problèmes
- Mettre en place des conseils de famille et des conseils de jeunes au niveau des quartiers, élus par tous les habitants de la cité et travaillant avec les services municipaux
- Dans la loi Perben 2, supprimer la possibilité pour des services étrangers de pays hors de lUnion européenne (FBI, CIA) de venir enquêter en France avec leurs propres règles
- Créer un Comité déthique réellement indépendant au sein du ministère de lIntérieur, composé de policiers, de gendarmes et de personnalités issues de la société civile, sous la présidence dun magistrat pour lutter contre les éventuelles dérives policières.
Armée (sujet en bref)
Soumise aux intérêts financiers de la City de Londres et de Wall Street et assujettie à lOTAN, la France ne joue plus quun rôle de supplétif dans la logique impériale de déploiements militaires « hors zone ». Il est nécessaire, dans ces conditions, de refonder une armée de citoyens, garante de lintérêt supérieur de la République, cest-à-dire de son indépendance et de ses libertés.
Mes propositions
- Priorité à la défense du territoire national et retirer nos troupes dAfghanistan
- Mettre en uvre un service civique obligatoire de six mois pour rétablir le lien Armée-Nation et éviter la « ghettoïsation » dune communauté militaire repliée sur ses professionnels
- Rejeter larticle 123 du Traité de fonctionnement de lUE (qui entérine la prépondérance de lOTAN sur la défense européenne) et revenir sur laccord franco-britannique de 2009 imposant une quasi-fusion de nos armées jusquà une coopération en matière de nucléaire
- Mobiliser notre armée pour réaliser de grands projets civils de développement (revitalisation du lac Tchad, projet Roudaire de mise en eau des chotts tunisiens, construction décoles et dhôpitaux...)
- Participer à la création dune Initiative de défense terrestre (IDT), proposée par la Russie, visant à défendre notre planète contre déventuels dangers humains et naturels? : positionnement de satellites dotés darmes à énergie dirigée, susceptibles darrêter dans leur trajectoire des missiles porteurs darmes nucléaires, et dun autre dispositif commun de satellites organisant une veille climatique et sur les corps célestes susceptibles de menacer la Terre
- Faire de larmée le levier dun renouvellement technologique, de recherches et de découvertes, un vecteur de croissance économique bénéfique autant au civil quau militaire. Les armes à énergie dirigée (lasers, armes à faisceaux de particules ) ainsi que les armes à pulsions électromagnétiques nous sont particulièrement nécessaires, tant pour notre défense de lavenir que par leurs technologies qui nous permettront de jouer un rôle dans lIDT.
Internet et liberté (sujet en bref)
Face à une dérive du contrôle social qui se traduit par une vulnérabilité de plus en plus grande des jeunes au monde virtuel des écrans, lextension des systèmes de surveillance de masse, la privatisation de la sécurité publique et la commercialisation de données personnelles, nous devons rétablir un Etat qui assure la sécurité économique, sociale et territoriale en vue dun épanouissement de la personne humaine.
Mes propositions
- Doubler les moyens de la CNIL grâce à une taxe de 100 euros sur les entreprises et une taxe de 50 euros sur les collectivités locales
- Accroître les moyens juridiques de faire respecter le principe de protection des données personnelles
- Créer une commission denquête parlementaire chargée de faire régulièrement des bilans sur le coût et lefficacité de la vidéosurveillance et du fichage
- Constituer un Conseil national des libertés issu du parlement et ayant pour arme la CNIL, qui sera chargé de défendre nos libertés publiques
- Lancer le pays dans une stratégie du logiciel libre
Si nous ne réagissons pas très vite, « ce qui nous attend est bien pire que Big Brother » (Alex Türk, président de la CNIL).
Hadopi (sujet en bref)
Les lois Dadvsi et Hadopi ne protègent pas les auteurs, mais les producteurs qui, exploitant les artistes, exigent deux quils renoncent à leurs droits. Par ailleurs, le système de sanction des fraudes proposé est inefficace et comporte en germe des dérives portant atteinte aux libertés publiques. Il faut donc abroger ces textes et recréer un contexte social et politique porteur où lartiste, ayant la maîtrise de ses oeuvres, retrouve sa mission fondamentale qui est déveiller chez autrui ce quil y a de meilleur et de plus constructif pour la société.
Mes propositions
- Abroger les lois Dadvsi et Hadopi
- Charger les lieux denseignement artistique de former les artistes à la défense de leurs droits
- Donner la possibilité aux artistes de sorganiser en auto-producteurs ou en coopératives pour diffuser leurs oeuvres, avec une subvention fournie à des individus, non à des structures
- Etablir une plateforme de téléchargement publique promouvant la rencontre entre les artistes et leur public
- Interdire le système de vérification des licences par DPI, qui peut être utilisé à des fins malhonnêtes et mener à de graves dérives en matière de contrôle social
- Instaurer en faveur des artistes une taxe de deux euros par mois et par abonnement, levée sur les fournisseurs daccès à internet (FAI), permettant de réunir environ 500 millions deuros et de créer un nouvel état desprit en France.
La recherche (sujet en bref)
En France, le secteur de la recherche est en déclin : les restrictions budgétaires vont croissant et lon donne priorité au court terme. Conséquence : les chercheurs partent à létranger. Par ailleurs, il y a un grand manque dinteractions entre la recherche, les universités et les entreprises. Il faut impérativement redonner des moyens financiers à la recherche : elle doit pouvoir relancer des projets sur le long terme et être un vecteur essentiel de léconomie. La recherche fondamentale doit redevenir une priorité et jouer son rôle primordial : aller sans cesse au-delà des frontières de la connaissance et permettre des applications technologiques accroissant la qualification du travail.
Mes propositions
- Augmenter le budget de la recherche de 40 % et exiger une hausse de 30 % des salaires des doctorants et de 50 % de ceux des post-doctorants
- Cesser de démanteler et morceler le CNRS en instituts mono-disciplinaires, pour le rajeunir et le muscler avec toute la richesse dune approche pluridisciplinaire
- Établir un lien CNRS-universités-entreprises dans un ensemble recherche fondamentale-recherche appliquée impliquant lesprit critique des étudiants et « pariant » sur leurs applications de découvertes en entreprises
- Moduler le taux du crédit impôt recherche en fonction de la taille des entreprises pour favoriser le décollage des PME.
Physique nucléaire (sujet en bref)
Le nucléaire est devenu lobjet de peurs irrationnelles, alimentées par un mouvement écologiste « vert » qui remet en cause le progrès et par une oligarchie qui, ravivant les vieilles thèses malthusiennes, entend jouir des avancées de la science sans en faire bénéficier la population dans son ensemble. Tout ceci sinscrit dans une logique économique et financière destructrice où le court terme, faisant loi, empêche tout projet porteur. Face à une situation où lenjeu énergétique risque de devenir de plus en plus une source de conflit dans le monde, il faut absolument reconsidérer le nucléaire comme une étape nécessaire du développement humain, dans une dynamique où la découverte et la créativité redeviennent les piliers de léconomie.
Mes propositions :
- Donner priorité à la physique nucléaire, seule en mesure dassurer la création de ressources nouvelles dans le futur et redonner au CEA ses moyens et sa mission dorigine
- Minimiser la sous-traitance et le recours aux « précaires du nucléaire »
- Passer très rapidement aux centrales de nouvelle génération à sécurité intrinsèque : réacteurs à haute température (HTR-PMBR), surgénérateurs refroidis au gaz et surtout, réacteurs à sels fondus (thorium)
- Mettre au point des réacteurs à confinement inertiel (lasers), dans une perspective de 30 à 40 ans
- Préparer une économie isotopique pour utiliser et traiter les déchets, et les transformer en ressources (transmutation)
- Remplacer une économie de carburants fossiles pour les transports par une économie de lhydrogène (piles à combustible)
Le nucléaire social et citoyen est la solution ; il est irresponsable de prétendre sortir du nucléaire comme il est inadmissible de laisser aux nucléocrates le contrôle dun processus révolutionnaire.
Lespace (sujet en bref)
Depuis trente ans, la politique spatiale subit une logique économique fondée sur le gain à court terme et lincompréhension dune opinion publique défavorable qui la juge trop chère, inutile, fantaisiste et emblématique dun esprit de conquête sans limite. Face à cette vision régressive dun monde fini, nous devons raviver ce qui est le propre de lhomme : le profond désir de repousser sans cesse les limites du connu, lenthousiasme de découvrir de nouveaux principes de lunivers et de sen servir pour tracter léconomie à long terme et améliorer ainsi le monde pour les générations à venir.
Mes propositions
- Exiger que le budget de lAgence spatiale européenne (ESA) soit immédiatement triplé et doter un grand programme spatial mondial dun budget de 500 milliards de dollars, dont 150 milliards pour lEurope et 40 milliards pour la France. Lespace ne doit pas être un enjeu militaire mais lhorizon commun dune humanité capable de renoncer à la guerre.
- Lancer un grand projet déducation scientifique et culturelle et instituer des unités de valeur sur lespace et lastronomie dans nos lycées, en collaboration avec dautres pays dEurope et du monde prenant des initiatives analogues
- Installer un système de veille spatiale plus efficace contre lintrusion dastéroïdes ou de comètes dans latmosphère terrestre
- Lancer des programmes pour la construction de transporteurs spatiaux de troisième génération et lindustrialisation de la Lune, plateforme future vers Mars et le reste du système solaire
- Utiliser les acquis des programmes en cours dans lélectronique, linformatique, les systèmes de commande de vols hybrides, les nouveaux matériaux réfractaires, les protections thermiques en général et les contraintes mécaniques et aérothermiques pour aller dabord vers la Lune, puis de là, vers Mars
- Pour raccourcir la durée future des trajets Terre-Mars et au-delà, développer la propulsion nucléaire (propulsion par un dispositif de fusion thermonucléaire contrôlée miniaturisée)
Un grand programme de lespace est impossible dans le système économique et culturel actuel, cest pourquoi il faut changer de système.
Lécologie (sujet en bref)
Omniprésente aujourdhui, la pensée « écologiste » dominante répand la vision pessimiste dune humanité pillant les ressources et surpeuplant la planète. Empreintes dun fort regain de malthusianisme, ses propositions impliquent une baisse du niveau de vie dans les pays développés et une politique de réduction de la population partout, en particulier en Asie et en Afrique. Or, cette pensée soppose totalement à la manière dont lhumanité a toujours progressé : cherchant à comprendre les principes physiques qui organisent lunivers, lhomme les utilise en concevant de nouvelles technologies plus efficaces ; améliorant ainsi son environnement, il réussit à y faire vivre mieux plus de gens. Nous devons donc nous battre pour une véritable écologie respectant les capacités créatrices humaines qui, elles, sont inépuisables.
Mes propositions
- Lutter contre la priorité financière à court terme et la logique de surconsommation dobjets inutiles en leur substituant le développement des compétences humaines et une éducation de la découverte
- Accélérer les progrès dans le domaine du nucléaire (réacteurs de 4ème génération, fusion...), essentiel pour la reprise de léconomie mondiale et le développement du tiers monde
- Lancer une politique de transports publics ambitieuse pour désengorger les villes et diminuer fortement la pollution : promouvoir laérotrain de lingénieur Bertin, relancer le ferroutage et financer la voiture à hydrogène par des aides publiques
- Réduire au maximum les vols continentaux de moins de 1500 kilomètres grâce à la mise en place de transports terrestres à grande vitesse, de type aérotrain et maglev
Lobjectif est de passer dune « écologie » malthusienne à une écologie humaine, fondée sur lidée de responsabilité vis-à-vis de lhomme et de la nature et nimpliquant ni le pillage des ressources ni labandon des applications pour le bien commun des principes nouveaux que découvre la recherche fondamentale.
Source : http://www.cheminade2012.fr, le 6 avril 2012 2
LE PROJET
31 janvier-18 mars
Préface
« Il y a dans notre France, sur les problèmes vitaux, une inertie de la pensée, une somnolence de lesprit qui nous exposent à toutes les surprises jusquau jour où se produisent ces lumineux réveils qui viennent heureusement, quoique à de trop longs intervalles, sauver notre pays. »
Jean Jaurès, pour un article intitulé « Défaillance cérébrale »
Les autres candidats à lélection présidentielle sexpriment comme si la météorologie politique était à peu près normale. Ils administrent un système qui meurt. Le risque est que notre avenir et celui des générations futures partent avec eux. Je monte sur la scène pour répondre au tragique de la situation.
Mon projet repose sur cinq piliers qui forment ensemble cette réponse :
- arrêter le césarisme par une mobilisation citoyenne : mettre hors jeu les chefs dEtat qui, à limage du nôtre, nous conduisent aveuglément au chaos et à la guerre de tous contre tous en servant une oligarchie financière dévoyée ;
- nettoyer les écuries dAugias avec le principe de la loi Glass-Steagall : tarir la source de loligarchie en séparant banques de dépôt et de crédit dune part et banque daffaires de lautre. Renflouer les établissements financiers responsables de la crise et livrer les victimes à une austérité destructrice, comme on le fait aujourdhui, est moralement et politiquement suicidaire ;
- équiper lhomme et la nature sous inspiration et contrôle publics : rétablir une économie physique au service de lhomme en substituant au système monétaire privatisé actuel un système de crédit public finançant de grands projets de développement mutuel. Refonder ainsi lEurope en substituant une alliance des peuples pour le progrès à la banqueroute de leuro ;
- investir dans la créativité humaine : le critère doit être la densité de flux dénergie et la production par être humain et par unité de surface. Sans ce critère, cest une politique de dépopulation forcée et de guerre totale que nous imposera loligarchie, par nature attachée à un monde de ressources limitées ;
- créer une alliance de peuples suffisamment forte pour briser le garrot de loligarchie : par delà un monde atlantique qui détruit lui-même sa substance, il nest dautre choix quune alliance transpacifique et eurasiatique pour mettre en pièces lempire de la City et de Wall Street.
La France doit retrouver sa dimension mondiale pour jouer un rôle de catalyseur dans ce projet. Autrement, nous ne resterons que le pion dune Union de faux monnayeurs, vouée à sa propre destruction.
Lessentiel est là. Jouvre par ailleurs de nombreuses pistes à explorer pour découvrir lhorizon des possibles qui soffrira à nous si nous sortons du monde fini dans lequel on prétend enfermer notre liberté, écraser notre égalité, moquer notre fraternité et en fin de comptes, détruire notre capacité de continuer laventure humaine.
Les conditions dun conflit mondial sont en train dêtre réunies à partir du Proche et Moyen-Orient dans un monde incapable de se donner les moyens dun futur. Nous sommes à la croisée des chemins. Voici venus les temps des hommes et des femmes de caractère et de fraternité. Cest notre nature humaine de pouvoir le devenir tous dans la tempête, pourvu que nous regardions la réalité en face.
Un grand chantier pour demain
Nous sommes en guerre. Un conglomérat dintérêts financiers opérant depuis la City de Londres et Wall Street domine le monde. Sa loi est le profit à court terme, la possession, la cupidité et le saccage social.
Javais dénoncé ces intérêts au cours de ma campagne présidentielle de 1995 et annoncé la crise mondiale quils allaient fatalement provoquer. Javais ouvert des pistes pour sortir du dilemme. Mon compte de campagne a été alors rejeté de façon ignominieuse par le Conseil constitutionnel, tandis quil approuvait ceux de MM. Chirac et Balladur. Depuis, malgré les calomnies et les poursuites engagées à mon égard par un Etat dévoyé, je nai cessé de me battre pour dire la vérité et tenter dinspirer un sursaut.
Aujourdhui, la crise que jannonçais sest produite.
Le féodalisme financier que dénonçait et combattait le programme du Conseil national de la Résistance est de retour. Notre crise dépasse par ses dimensions celle de 1929 et portera avec elle, si nous ny mettons pas immédiatement un terme, des orages bien pires. Nous sommes au bord du gouffre.
Car les fondements mêmes de notre vouloir vivre en commun, entre nations et au sein de chacune dentre elles, sont en train dêtre ravagés. Non pas par des armées constituées ou des milices sefforçant de conquérir des territoires, mais par un empire monétariste mondial qui avilit et contraint les esprits. LEurope quon nous fait depuis les années soixante-dix du XXe siècle constitue le relais de cet empire, dont la France est devenue un pion.
Aujourdhui, la pyramide de capital fictif accumulé au sein du système seffondre. Ceux qui ont émis de largent sans contrepartie productive et au détriment de la justice sociale sont comme léquipage dun bateau ivre cinglant vers les récifs. Ils détruisent le fondement même sur lequel reposent leurs intérêts, car pour eux, le gain à court terme fait dans lombre prime sur tout, aux dépens de tout.
Cet effondrement est un terrible risque si lon demeure passif, une occasion unique de rendre le monde meilleur si lon mobilise ses énergies pour combattre.
Un projet ou un programme politique, sil doit avoir un sens, doit partir de ce diagnostic. Or aucun parti ou responsable politique de notre pays ne le fait, du moins clairement. La plupart sont insérés dans ce système où sest déroulée leur carrière, dans la France des réseaux et des carnets dadresse. La minorité qui sy oppose le fait négativement, sans présenter dalternative. Car le « repli national », la « démondialisation » ou « rendre le pouvoir au peuple » sont autant de réactions aux effets du système, sans vision claire du bien commun et sans projet réel pour reconstruire. Les droites gèrent les peurs comme sil était impossible de changer de système, les gauches cultivent les humiliations en donnant lillusion quon peut changer la vie en le corrigeant et lextrême gauche se complaît dans lidée seule de lanéantir. Je me bats au contraire pour lalternative, qui est de bâtir une économie physique au service de lhomme, inspirée par une culture de la découverte et de la vie, sans asservissement monétariste ou chauvinisme autodestructeur.
Cest un grand chantier pour le futur quil faut ouvrir, fondé sur les capacités créatrices de lhomme, et non sur le désir dêtre reconnu par le système existant ou la tentation dune haine aveugle envers ceux qui simplement le représentent. Un monde où ces capacités créatrices seront respectées est un monde radicalement incompatible avec la loi financière de la City et Wall Street, avec la tradition des empires romain, byzantin, vénitien, britannique et anglo-américain. Les valeurs vitales ne peuvent se réaliser que contre cette oligarchie, mais au-delà dune révolte, pour un travail en commun de recherche, dinnovation et déquipement de lhomme et de la nature, en mettant en uvre des technologies toujours plus productives par unité de surface et par individu. Assurer ainsi au monde un avenir est la seule voie pour retrouver le respect dautrui et lestime de soi. Cest cette porte que nous devons ouvrir pour notre jeunesse, avec la réalisation en commun de grands projets de développement et la joie partagée dun enseignement aux frontières de la connaissance.
Il nest pas, il ne peut y avoir de justice sociale dans une société où la science ne fournit pas les moyens de faire vivre davantage dêtres humains, où la société daujourdhui ne sert pas les générations de demain.
Nos ennemis, qui sont les ennemis du genre humain, ne sy trompent pas. Ils promeuvent une politique malthusienne de dépopulation par tous les moyens, par lincitation et par la force, car ils savent que leur système monétariste ne peut faire vivre la population mondiale, même au niveau actuel. Cest pourquoi leur politique est criminelle. Cest pourquoi, aussi, ceux qui refusent lessor et lapplication des capacités créatrices de lhomme se font leurs complices ou leurs idiots utiles.
Sortir du monde de la City et de Wall Street ne signifie pas sortir du nucléaire, mais au contraire, le développer en le réinsérant dans une progression continue vers des formes de production dénergie de plus en plus denses, permettant daménager la nature pour nourrir plus dêtres humains, parvenir à un développement mutuel à léchelle de la planète et ouvrir la porte des voyages dans lespace. Loligarchie de la Renaissance était opposée à la création de Républiques sur un continent nouveau et elle sefforça de les anéantir ; de même, celle daujourdhui soppose à une politique de lespace impliquant un développement des connaissances humaines qui aboutirait au rejet de sa domination destructrice et irrationnelle.
Affirmer cette cohérence entre une politique de justice sociale et une ardente obligation de développement culturel, scientifique et technologique est la raison de mon engagement dans la campagne présidentielle.
Le modèle ultra-libéral que nous subissons aboutit à créer un ordre social à deux vitesses, avec une minorité demplois bien payés dans les activités financières et une masse demplois très faiblement rémunérés, en particulier dans les services à la personne et la grande distribution. Le retour du féodalisme financier a ainsi conduit au retour dune forme nouvelle de domesticité comme au XIXe siècle, accompagnée dun asservissement par le chantage à la dette. Cest de cela quon doit sortir si lon veut rétablir une société voyant et agissant avec les yeux du futur et créant des emplois qualifiés et motivants en vue de ce futur.
Les atouts de notre pays sont notre natalité plus élevée quailleurs en Europe, notre politique de santé publique, des systèmes de transport et de télécommunications avancés, des enseignants et des chercheurs de premier plan, le nucléaire, laérospatiale et lautomobile. Sachons jouer sans complexe ces atouts des Trente Glorieuses. Le service public sera au cur de ma campagne pour les défendre, en animant une éducation dès les maternelles et le primaire qui offre à chacun les moyens réels dêtre le meilleur pour participer à la société de lavenir, où tous pourront trouver un emploi à la hauteur dune exigeante qualification.
Pensons par delà lEurope et le monde transatlantique au monde Pacifique qui vient, dans lequel nous pouvons jouer un rôle avec lAllemagne, à condition de mener une politique de co-développement de lAtlantique à la mer de Chine en y faisant participer le monde africain et méditerranéen. Cest ce que nous avons appelé un Pont terrestre eurasiatique, avec une Europe de lAtlantique à lOural et une Eurasie de lAtlantique à la mer de Chine.
Il serait désastreux que nous abandonnions le printemps des peuples sans lui fournir les moyens darriver en été, et que nous-mêmes, en Europe, passions de lautomne à lhiver.
Ma campagne vise donc à être un défi et un réveil, préparant dès aujourdhui une relève de la garde.
La nouvelle présidence pour laquelle je me bats impose en effet un nouveau gouvernement, composé de femmes et dhommes dont les convictions soient cohérentes avec ce que je viens de dire. On ne fait pas une politique nouvelle avec des personnes ayant appliqué une politique ancienne, surtout lorsque cette dernière a fait faillite. On ne fait pas la guerre avec les généraux qui ont vécu et commandé dans le confort douteux dune mauvaise paix. On ne remotive pas la jeunesse (80 % des 18-24 ans nont pas participé aux dernières élections locales) avec des « bourgeois bohèmes » blasés. On ne bâtit pas lavenir avec ceux qui ont prospéré dans une société de connivences et de privilèges, dévoyée par le corporatisme et la corruption des élites. On ne dirige pas une France qui a manqué à ses valeurs avec les responsables de ces manquements.
La démondialisation dont parlent certains est ambiguë car nous sommes entrés dans une économie-monde dont nous ne pouvons sortir. Il faut redéfinir la mondialisation en la définanciarisant, en revenant à un esprit de grands projets réalisés en commun par les Etats et en rétablissant la souveraineté nationale de chacun en vue de lémission de crédits en faveur de ces projets communs. Un système de crédit productif public pour des investissements à long terme doit ainsi prendre la place du monétarisme fondé sur le profit à court terme. LEtat républicain doit revenir aux commandes pour limposer contre loligarchie et retrouver son rôle inspirateur, animateur et instigateur en nous faisant jouer la partition du progrès. Cest cela le grand chantier pour le futur.
Faute de louvrir, nous nous détruirions nous-mêmes.
La France ne peut, bien entendu, parvenir seule à le lancer. Elle peut cependant en être un catalyseur, à condition de combattre sans compromissions les oligarchies et, au besoin, en pratiquant la politique de la chaise vide. Il ne faut pas craindre davoir raison tout seul, si les autres ont tort ensemble. Notre chance est grande, dautant plus quil se constitue en Russie, en Chine et aux États-Unis, autour du rejet de la présidence dObama et de ses tuteurs britanniques, une alliance du Pacifique qui peut aller dans cette direction. Quelle aboutisse dépend du travail de mes amis dans ces pays, et tout particulièrement aux États-Unis. La France, avec lAllemagne et quelques autres nations européennes, doit peser dans ce sens, vers un accord anti-financier dÉtats-nations ayant suffisamment de poids pour rejeter la tutelle monétariste et les menaces de lEmpire.
La France nappartient pas quaux Français. La France appartient au patrimoine de lhumanité, elle en est un point de référence. Sa grandeur et son rayonnement sont aujourdhui tombés bien bas depuis que la droite a trahi lesprit du gaullisme et la gauche lhéritage de Jaurès. A nous de la relever, pas seulement pour nous-mêmes, mais pour le bien commun des vivants et des générations à naître.
Nous navons pas le choix car nous sommes en guerre et, comme dans toute guerre, la survie de lidée que nous nous faisons de lhomme dépend de notre victoire.
Ma campagne vise à organiser cette victoire en éveillant les forces latentes de notre pays. Elles sont là, je le sais, nous le savons.
Nous devons à la France cet éveil. Nous devons au monde un projet de civilisation.
Mes repères
Il existe en France une élite de lélite qui entretient une connivence malsaine entre la grande banque, le monde des affaires et des intermédiaires affairistes, la haute administration, la politique, la justice, le journalisme, les arts et les lettres et lédition. Il sagit dun milieu qui est imprégné par un culte de lavoir, de linstinct et de linstant que propagent ceux qui opèrent sur le court terme des marchés. Cette élite de lélite est lémanation directe de la mondialisation financière ; elle dégrade les êtres humains en flattant leur désir de posséder et en tourmentant leurs anxiétés.
Son univers « den haut » est rejeté par la majorité des Français. Ils veulent « autre chose », mais ils ne savent pas dire quoi ou en ont perdu lespérance. Face à une oligarchie qui promeut les images et les illusions, ils se sentent joués mais ont perdu lestime de soi et le sens des solidarités collectives qui leur permettraient de rompre avec la règle du jeu. Ils savent que les États renflouent les casinos financiers qui ont fraudé et fauté, imposent laustérité aux peuples, sefforcent de piller leur épargne et sabotent léconomie productive. Ils sont cependant dépourvus et sils rejettent le système des partis établis, ils ne disposent pas des ressources pour monter eux-mêmes sur la scène. Ils sont indignés, atterrés ou passifs, mais ne conçoivent pas lalternative. Ma candidature vise à leur redonner force et confiance, en leur inspirant un sursaut vers une dynamique de développement économique réel et de justice sociale qui refondera cette alternative.
Un nouveau Serment du jeu de paume et une nouvelle Nuit du 4 août sont nécessaires pour organiser leur participation à ce projet collectif. Lenjeu est le vouloir vivre en commun. Le défi est de rouvrir le champ politique aux classes populaires qui en ont été progressivement exclues, en abolissant passe-droits et privilèges.
A la croisée des chemins, nous devons redonner vie à nos repères fondateurs :
- le Préambule de notre Constitution du 27 octobre 1946, voté « au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté dasservir et de dégrader la personne humaine ». Repris dans la Constitution de la Ve République du 4 octobre 1958, il reste lettre morte dans tout son contenu social.
- le Programme daction du Conseil national de la Résistance, établi le 15 mars 1944 afin dinstaurer « une véritable démocratie économique et sociale, impliquant léviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de léconomie ». Une austérité de droite et une rigueur de gauche, associées à laventurisme sans projet des extrêmes, ont permis le retour de ces féodaux qui ont déchiré le tissu économique de notre pays.
La Déclaration de Philadelphie du 10 mai 1944, concernant les buts et objectifs de lOrganisation internationale du travail. Elle proclame que « le travail nest pas une marchandise » et que « la pauvreté, où quelle existe, constitue un danger pour la prospérité de tous ». Il reste à soumettre la finance à ces principes, comme le voulait la Déclaration, alors que nous vivons au contraire dans un monde de réseaux, de vassaux et de suzerains, de plus en plus dépourvu de principes.
La Déclaration universelle des droits de lhomme, votée par lAssemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948.
Ces textes et lesprit de ces textes, dans lesquels nous sommes censés puiser notre inspiration et qui sont tous le résultat dune longue histoire par laquelle lhomme a découvert en lui-même sa part de responsabilité humaine, sont aujourdhui trahis. Mon objectif est de les faire revivre en ouvrant des pistes pour « élever à la dignité dhomme tous les individus de lespèce humaine », comme le voulait Lazare Carnot.
Cest possible si lon est convaincu que la France est « une certaine idée » qui saccomplit dans lhistoire, pour le bien commun non pas seulement delle-même mais de tous les peuples. Cest possible si lon croit réellement à la devise de notre République, « Liberté, Egalité et Fraternité », qui est toujours à réinventer. Cest possible si lon croit au principe de notre Constitution, « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ». Cest possible si lon devient capable dalimenter notre République avec la contribution toujours recommencée de nouveaux républicains, car le squelette dune République sans républicains, où les voyous de toute nature se glissent jusquaux bureaux de la présidence, est déjà une dictature.
Ma candidature à lélection présidentielle vise à redonner substance à ces repères, pour quils ne restent pas le décor dune farce politique, au moment où le monde sombrerait dans le chaos dune guerre de tous contre tous sils continuaient à nêtre plus respectés.
Les élites de notre pays méprisent le peuple et le tiennent à lécart des questions fondamentales, lui mentent ou jouent sur son pessimisme pour le démobiliser. Convaincu que le sommeil de la raison engendre des monstres et que dans les tempêtes, le peuple devient plus que jamais capable de comprendre son intérêt si quelquun le lui explique, je mefforcerai de faire un effort constant de pédagogie, comme Jaurès, de Gaulle et Mendès-France en leur temps, car le respect de la dignité dautrui est notre meilleure arme.
Les piliers de mon projet économique (sujet en bref)
Le système financier international mis en place après labandon des accords de Bretton Woods en 1971 est aujourdhui en pleine désintégration et ne peut plus être sauvé. Refonder un système économique permettant progrès économique, justice sociale et développement mutuel au niveau international est lenjeu fondamental de notre civilisation.
Mes propositions
1. Assainissement du système financier
- Instaurer une séparation stricte entre banques de dépôt, banques daffaires et sociétés dassurance (un Glass-Steagall global)
- Créer une commission denquête parlementaire sur les causes de la crise financière, dotée de pouvoirs dinstruction et de réquisition
- Lancer une procédure de faillite ordonnée du système bancaire
2. Vers un nouveau système
- Mettre en place un système de crédit productif public en abrogeant larticle 123 du TFUE et, en France, la loi du 4 août 1993
- Créer une banque nationale et nationaliser les établissements financiers non coopératifs
- Lancer une planification participative, menée par un ministre délégué au Plan auprès du Premier ministre
- uvrer pour un nouveau Bretton Woods définissant de nouvelles structures monétaires internationales qui permettront un développement économique mutuel entre les différents pays du monde, au travers de la réalisation de grands travaux dinfrastructures et sur la base de taux de change fixes mais ajustables.
LEurope (sujet en bref)
La crise qui frappe actuellement la zone euro est le reflet de la désintégration du système financier international. Depuis lActe unique et le vote du Traité de Maastricht, les institutions européennes ne sont plus que le relais des marchés financiers qui, sans foi ni loi, exercent un chantage à lendettement sur les pays membres, leur imposant des cures daustérité draconiennes. Les banques, sauvées il y a trois ans par les États au prix de laccroissement de leurs déficits, spéculent de plus belle sur des plateformes de plus en plus opaques, grâce à la manne que la BCE met à leur disposition. Lhyperinflation financière explose alors que léconomie physique est en pleine déflation. Il faut très vite sortir les pays européens du carcan de leuro pour leur rendre le privilège de battre monnaie et leur permettre, au travers de coopérations renforcées, de faire de lEurope linstigatrice dune politique de paix autour de grands projets de développements continentaux et transcontinentaux.
Mes propositions
- Rétablir la souveraineté des États sur leur monnaie : passer de leuro unique à des euros nationaux (ou franc polytechnique en France), leuro devenant une référence commune pour de grands projets
impliquant plusieurs pays
- Empêcher la spéculation sur les monnaies et assurer leur stabilité en mettant en place un Nouveau Bretton Woods
- Organiser une procédure coordonnée de défaut des États sur leur dette publique, au niveau des États européens comme à celui des participants au Nouveau Bretton Woods, en séparant les dettes légitimes des dettes illégitimes qui seront effacées
- A léchelle de lEurope, investir 1000 milliards deuros par an dans des infrastructures de pointe (contribution française : 200 milliards), avec un programme de recherche commun de 200 milliards deuros (contribution française : 30 milliards)
- Financer chaque année au moins un million de programmes Erasmus dans le cadre des études supérieures, avec des bourses dignes de ce nom et au moins 200 000 programmes Leonardo, sans oublier Comenius, coordonnés avec les programmes daide à linnovation des PME, tirant ainsi profit du regroupement qui vient dêtre décidé à léchelle de lUE.
En cas déchec dune approche négociée ou dun effondrement brutal de la zone euro, le Président doit appliquer larticle 16 qui, face aux dangers qui menacent les intérêts vitaux du pays et les droits inaliénables de la personne humaine inscrits dans le Préambule de notre Constitution, lui permet de prendre des mesures exceptionnelles :
- Réquisitionner la Banque de France et abroger les lois interdisant à lEtat demprunter auprès delle.
- Mettre sous contrôle provisoire les banques privées et sociétés dassurance, avec nomination dadministrateurs provisoires représentant la puissance publique, afin dassurer le financement de léconomie.
- Imprimer le nouveau franc polytechnique, son nom indiquant que sa valeur sera étayée par la recherche, léquipement de lhomme et de la nature et la mise en uvre de technologies de pointe
- Relancer notre industrie et notre agriculture par une dévaluation ordonnée de lordre de 25 % par rapport au dollar américain et au yuan chinois, en même temps que les prix et les salaires seront bloqués pour au moins trois mois
- Suppression des directives européennes concernant les services publics et les infrastructures.
Un franc polytechnique, tremplin du grand chantier
Une monnaie qui nest pas adossée à une souveraineté politique ne peut exister durablement. Leuro est ainsi devenu non un instrument pour servir lintérêt général des nations européennes, mais la référence dune Banque centrale européenne (BCE) vouée par nature à défendre le conglomérat dintérêts financiers européens ayant la City pour épicentre. Leuro sest donc détruit lui-même et menace dentraîner dans sa chute les économies européennes. Il nest pas un pare-chocs, mais une cause de laccident. Cest pourquoi il faut en sortir. On ne peut pas transformer dun coup de baguette magique fédérale une mauvaise monnaie en une bonne.
Jen défendrai une sortie si possible ordonnée, dans le cadre dune refondation de lEurope et du passage à un système international fondé sur le crédit et non sur la monnaie. Jai décrit (cf. ma section Leuro est mort, vive lEurope des patries et des grands projets) comment on pourrait, au cours du processus, adjoindre à « euro » les diverses dénominations nationales, chaque pays disposant ainsi de son euro autonome, leuro global ne devenant alors quune monnaie de compte, un instrument pour les opérations entre États membres, jouant le rôle que jouait lécu.
Jappellerai notre euro-franc « euro-franc polytechnique », si les négociations évoluent dans lintérêt mutuel et suffisamment rapidement avec nos partenaires, et sinon, « franc polytechnique » . Par référence à la conception de léconomie physique des fondateurs de lÉcole (Gaspard Monge, Lazare Carnot et Prieur de la Côte dOr) et pour bien montrer quil ne sagit pas avec cette monnaie dun retour au passé financier national, inspiré par une démarche défensive, mais du nécessaire tremplin vers un avenir productif national et international.
Ce franc polytechnique, soutenu par une banque nationale audacieuse et non par une banque centrale abandonnant lémission de monnaie aux établissements financiers, sera un levier pour faire de la France et de lEurope un laboratoire du futur.
Il représentera, de par son intention offensive dans lordre national et international et de par sa nature dinstrument de financement de grands projets, la meilleure arme pour défendre « par le haut » nos conquêtes sociales et politiques et la création demplois motivants, qualifiés et justement rémunérés.
Cest grâce à la logique de son fonctionnement que je serai en mesure de prendre les initiatives suivantes :
Le rétablissement de nos services publics, sans quil puisse y avoir de confusion avec les services dintérêt économique général (SIEG) définis à Bruxelles. Pour promouvoir ceux-ci, la Commission européenne a adopté, en juillet 2005, un train de mesures permettant aux sociétés privées de recevoir un financement public pour couvrir lensemble des coûts supportés pour réaliser des missions de service public telles quelles ont été définies par les pouvoirs publics qui les leur ont confiées, y compris avec un « profit raisonnable ». Je dis non. Lon ne peut admettre, par exemple, quune commune doive financer une école privée sous prétexte quune suppression de la carte scolaire « pour promouvoir la libre concurrence entre établissements » ne lui laisse aucune autre possibilité. Les partenariats public-privé doivent être également bannis pour les constructions publiques dintérêt général : il est invraisemblable quune collectivité territoriale confie les travaux à une société privée et la rémunère sous forme de péages annuels ! Lhôpital sud-francilien dEvry-Corbeil est un exemple de léchec patent de cette démarche, imposée par le système de leuro et lidéologie néo-libérale de lUE auxquels les gouvernements français se sont soumis ;
le retour à un monopole public de La Poste, la constitution dun pôle financier de lénergie GDF-EDF, le retour de lhôpital public comme centre de soins, de chirurgie, durgences et de formation et non son fonctionnement comme un établissement rentable à court terme, mis en concurrence avec des cliniques privées ;
La restauration des services de proximité et des mesures de protection sociale que lidéologie et la logique de fonctionnement de lUE ont conduit à remettre en cause ;
Le rétablissement de systèmes de régies municipales pour le service de leau, permettant dabaisser les coûts pour le consommateur. Par-delà, jengagerai le combat pour que leau ne soit plus considérée comme une source de profit, mais comme un bien commun de lhumanité.
La mise en place dun plan de rattrapage et de renouvellement du réseau ferré national, notamment en faveur des lignes transversales. En même temps, la remise à létude de laérotrain de lingénieur Bertin, avec les moteurs à propulsion électromagnétique performants dont on ne disposait pas à lépoque et qui aujourdhui feront valoir tous les avantages du dispositif ;
La mise au grand gabarit de certaines voies navigables pour le transport de marchandises, en particulier linterconnexion du bassin Sud avec celui de lEst et du Nord, la « patte doie française » ;
Lintervention publique pour arrêter les fermetures dusine et les licenciements injustifiés et sauver les exploitations agricoles et viticoles par une nouvelle politique agricole (cf. ma section sur ce sujet) refondée sur un juste prix et non sur des rentes de situation.
Ces initiatives sinscrivent dans la logique de la connexion de la France avec les branches Sud (Kiev) et Nord (Minsk-Moscou) du Pont terrestre eurasiatique. Le franc polytechnique, géré par notre banque nationale en association avec les autres banques nationales européennes, au sein dun système de crédit productif public commun, sera le levier qui permettra de le construire. Alors que leuro aura été une peau de chagrin économique, qui a empêché de faire dans léconomie réelle et créé les conditions pour réduire lUE à une vaste bad bank ou dépotoir financier des réseaux de la City.
Politique étrangère (sujet en bref)
Limpérialisme financier qui simpose aux pays du monde entier et entraîne un blocage criminel du développement, surtout en Afrique où il trouve sa pire expression, sappuie de plus en plus sur des opérations militaires. La France, avec complaisance ou impuissance, participe honteusement à cette logique. Aujourdhui, il est urgent de changer totalement dorientation en nous engageant dans une dynamique qui assure un futur à la population mondiale.
Mes propositions
- Rompre avec lempire financier en instaurant un Nouveau Bretton Woods et en promouvant une politique de coopération et de développement mutuel au niveau international
- Mettre en place un Pont terrestre eurasiatique permettant de désenclaver les territoires, de tracer des corridors de développement Ouest-Est et Nord-Sud mobilisant des hommes, la production dénergie et des transports à grande vitesse
- Développer lAfrique par une politique de grands projets panafricains (revitaliser le lac Tchad, construire le canal de Jonglei au Soudan, planter une ceinture verte transversale dans le centre de lAfrique et remettre en eau les chotts algériens et tunisiens)
- Dénoncer larticle 42 du TFUE, sortir du commandement militaire de lOTAN et retirer nos troupes dAfghanistan.
Immigration et co-développement (sujet en bref)
Une politique dimmigration digne de ce nom doit à la fois viser au développement des pays doù viennent les migrants et assurer lintégration des nouveaux arrivants. « Accueil et co-développement devront ainsi définir, comme un tout cohérent, la mission universelle de la France. »
Mes propositions
- Rejeter à la fois la « Françafrique », le système dajustement structurel du FMI, les accords de lOMC et de partenariat avec lUE
- Mobiliser les armées africaines, avec laide de nos soldats et ingénieurs, pour la construction dinfrastructures à léchelle panafricaine
- Organiser un moratoire sur les dettes et aider la production de médicaments génériques
- Supprimer toutes les dispositions restrictives des lois Sarkozy ; intégrer les immigrés à des conseils de quartier et leur donner le droit de vote aux élections municipales.
Pour une laïcité solidaire
Au moment où la laïcité se trouve instrumentalisée par les uns, pour servir cyniquement le rejet de limmigration et du dialogue des civilisations et des cultures, et étouffée par les autres dans un communautarisme sectaire, je me battrai pour le sens dont ce mot est porteur dans notre histoire.
1) Le fondement
Laccueil de lautre et la définition avec lui dun vouloir vivre en commun est au fondement de toute société humaine. « Reçois tout homme avec un beau visage » , nous dit le Traité Avoth (Pères), I, 15. Cest en partant de ce bon pied que Jaurès voyait en la laïcité, qui postule au départ une raison humaine commune, « la fin des réprouvés » . Assurant « la liberté de conscience » et garantissant le « libre exercice des cultes » sans en reconnaître, salarier ni subventionner aucun, notre loi du 9 septembre 1905 crée un espace public équitable offert à chaque croyance ou conviction respectueuse des principes de notre Constitution.
Cest dans cet espace que doit se dérouler un dialogue permanent en vue déviter la guerre de tous contre tous, chacun participant à lélaboration concrète de grands projets dintérêt mutuel valables pour tous, croyants ou pas. La laïcité est ainsi le livre sur lequel sécrit le récit de la patrie. Cependant ce récit nest pas une histoire qui exclut. Charles de Gaulle écrivait justement que « le patriotisme, cest aimer son pays. Le nationalisme, cest détester celui des autres » . Jadhère pleinement à cette vision, suivant laquelle la France est nécessaire au monde et manque lorsquelle faillit, mais que pour apporter au monde, elle doit elle-même se nourrir dinfluences extérieures. Il y a donc bien une laïcité intérieure, entre Français et plus généralement résidents en France, et une laïcité extérieure, exprimée par le pacte séculaire que la France a passé avec la liberté, légalité et la fraternité du monde.
2) La pratique de la solidarité, part commune
Concrètement, la laïcité a besoin dun socle. Cest la nécessité de toujours refonder lengagement social et politique à partir dun noyau solide commun aux trois grandes religions monothéistes et aux principaux courants humanistes. Il ne sagit pas dadditionner des dogmes mais, dans une constante dynamique dinterpellations mutuelles, de bâtir des repères dun vouloir vivre en commun dans une société qui en manque. LÉtat ne doit pas, bien entendu, avoir la prétention de diriger ou orienter ce mouvement. Cependant, son devoir est de ne pas lempêcher dêtre et de lui offrir les lieux et les moyens par lesquels il puisse sexprimer et sétendre.
Il est pour moi nécessaire que prenant ainsi au sérieux la parole vivante de leurs diverses croyances, un nombre croissant dêtres humains se découvrent mutuellement dans un espace public, sindignent de linjustice dans laquelle nous vivons et, à partir de divers cheminements, exigent un ordre plus conforme à la justice. Et quils le défendent sans compromissions, y compris face, sil le faut, à leurs propres coreligionnaires. Celui qui croyait en Dieu et celui qui ny croyait pas combattant côte à côte pour la dignité et la justice de tous, cest cela pour moi lesprit de la laïcité.
La laïcité est aussi dans cette démarche un combat contre lirrationnel mais sans rejeter toute transcendance et esprit religieux, pourvu que foi et raison ne soient pas opposées.
Contre le libéralisme sauvage, elle est le lieu où doit pouvoir se manifester la complémentarité dune science et dune spiritualité rétablies dans leur essence originelle. La science est la capacité dont dispose lhomme de découvrir, de comprendre et dappliquer les principes physiques universels nécessaires à sa survie et celle son espèce. Il doit abandonner toute vanité personnelle et toute fausse certitude pour pouvoir aller là où personne na su aller avant lui, et rendre sa découverte compréhensible à ses semblables.
Pour entreprendre ce « voyage », la méthode inductive-déductive nest daucune utilité. La découverte scientifique doit prendre en compte un univers en mutation. Cest ici que la science doit se nourrir aux sources dune spiritualité authentique. En effet, la découverte du chercheur ne peut être fondée sur telle ou telle chose particulière, mais elle doit concevoir cette propriété comme une manifestation de lunivers tout entier agissant au moment historique où il lobserve. Cet accueil de lunivers est lautre face de laccueil dautrui, et constitue ce qui est fondateur de lespace public.
3) Plus petit dénominateur commun et plus grand commun multiple
Contrairement aux approches communautaristes ou séparatistes, la loi de 1905 définit le plus petit dénominateur commun pour chercher à vivre ensemble, manger ensemble, étudier ensemble, nager ensemble, sans que pour autant une norme simpose uniformément à tous. Le défi est de faire de lunité avec de la diversité, dans une exigence commune de justice et de respect, mais sans uniformité stérile. Le plus petit dénominateur se trouvera ainsi porté par le plus grand commun multiple. Il ny a pas dautre issue.
Chems-Eddine Hafiz, vice-président du Conseil français du culte musulman, a situé le débat sur la laïcité comme il doit lêtre. Un débat aussi sensible et aussi complexe ne peut sexercer dans une malsaine fébrilité, avec des arrière-pensées nayant rien à voir avec lidée de laïcité. Il nappartient pas à un parti politique de le lancer, mais aux représentants du peuple, à lAssemblée nationale ou au Sénat, là où tous les Français sont représentés. Enfin, il appartient aux Églises et aux grands courants humanistes de solliciter les réflexions et les avis de nos compatriotes. Il y a entre eux un souffle dapaisement que lon trouve beaucoup moins chez les politiques. La Conférence des cultes de France a dailleurs dit haut et fort : « Nous militons ensemble pour une laïcité de bonne intelligence » et « les améliorations du cadre juridique et réglementaire » doivent plutôt « sinscrire dans la durée » de façon à ce que « le facteur religieux soit un élément de paix et de progrès et non de division ».
Je serais tenté pour finir de citer le Traité Sanhédrin de Tossefta, chapitre 8 : « Le juste des Nations vaut le juste dIsraël. » Et je conseillerais à tous ceux qui parlent de cette question de la laïcité de lire dabord Jaurès : « Tout individu humain a droit à lentière croissance. Il a donc le droit dexiger de lhumanité tout ce qui peut fonder son essor. Il a le droit de travailler, de produire, de créer, sans quaucune catégorie dhomme soumette son travail à une usure ou à un joug. » La laïcité est ainsi lespace où se joue « la fin des reprouvés ». Puis je conseillerai encore de procéder à ce que mes amis musulmans appellent une « djihad al nafs » (une guerre intérieure purificatrice) ou à ce que mes amis chrétiens appellent un « examen de conscience ».
Élevant ainsi le débat, les questions sur les jours de dispense scolaire ou dalimentation trouveront une solution dictée dans la sagesse et le respect de nos lois. Et la manière dont on montrera notre « beau visage », avec ou sans foulard mais sans burqa, pourra redevenir naturelle. Bien plus encore, il apparaîtra quune laïcité juste est lennemie de tout esprit doligarchie car elle libère les capacités créatrices et la compassion des êtres humains dans lespace public.
DOM-TOM (sujet en bref)
Il est temps de balayer tous les restes dune politique coloniale française dans les Dom Tom et de mettre fin au système malsain contrôlé par lassistanat et les transferts financiers. Les départements et territoires doutre-mer doivent être véritablement intégrés aux régions du monde dans lesquelles ils se trouvent, afin de devenir des références pour ceux qui les entourent et le fer de lance dun développement mutuel régional.
Mes propositions
- Entreprendre une révolution agraire pour une juste répartition des terres et favoriser linstallation des jeunes ; supprimer les taxes sur les intrants agricoles et imposer une préférence douanière
- Exiger au sein de lUnion européenne la reconduction du régime de loctroi de mer pendant au moins dix ans après 2014, pour alimenter les rentrées fiscales
- Taxer fortement les monopoles de la grande distribution et dimportation de produits pétroliers
- Fixer un SMIC en fonction du coût réel de la vie
- Lancer des projets sur la vie et lhistoire de chacun des Outre-mer, mettant en valeur leurs apports culturels
- Favoriser lintégration de chacun des DOM-TOM dans un espace économique et culturel régional.
Education (sujet en bref)
Depuis plus de vingt ans, lenvironnement de lécole sest dégradé. Les vocations denseignant refluent. Lécole ne sait pas gommer les différences dues à la naissance ou au lieu dexistence. Elle ne parvient pas à prendre en compte les changements des modes de vie? : accès à la toile, rupture entre les métiers des années récentes et ceux daujourdhui. Bref, cest le droit à lavenir qui est en cause. Léducation que je défends est celle qui concourt à lémancipation des individus et à la formation dune capacité de jugement indépendante qui doit sarticuler tant sur le développement des capacités intellectuelles que sur la formation du caractère et du sentiment. Cest une condition sine qua non pour que le peuple accède à une éducation du plus haut niveau possible, lui permettant de comprendre les enjeux cruciaux de son époque et dagir en conséquence, au sein dune économie qui assure un développement mutuel harmonieux et suscite des emplois qualifiés.
Mes propositions
- Former des classes de 15 à 25 personnes maximum et accueillir les enfants dès 2 ans
- Annuler les suppressions de postes, rétablir les postes de Rased et redonner une formation aux futurs maîtres
- Généraliser la pratique du chant choral pour éveiller la sensibilité et lécoute
- Enseigner lhistoire des grandes découvertes scientifiques et leurs applications techniques, lastrophysique, la préhistoire
- Repérer les enfants en difficulté dès la maternelle ou le primaire pour les aider et mettre en place pour eux un dispositif spécial? : classe réduite, travaux en petits groupes, tutorat ou suivi personnalisé
- Mettre en place un surveillant pour 50 élèves, recruter 5000 éducateurs spécialisés et ouvrir des internats pédagogiques pour les jeunes ayant une famille disloquée
- Changer progressivement le statut des grandes écoles pour sortir de lélitisme et des privilèges en favorisant la réflexion épistémologique et la créativité
- Offrir aux étudiants comme aux professeurs du secondaire et des universités la possibilité de faire des stages en entreprise.
Contre larbitraire des émotions et le sommeil de la raison :
lenjeu dune nouvelle culture classique
« Laissez-moi écrire les chants dune nation, et peu mimporte qui écrit ses lois. »
Daniel OConnell, patriote irlandais
Nous sommes en guerre. Cette réalité simpose aujourdhui avec force à un nombre croissant de citoyens mais ce quils ne perçoivent pas toujours, cest que le champ de bataille où se livre cette guerre est leur esprit. Elle plonge ses racines dans labandon par notre société dun engagement pour la recherche de la vérité : dans la science, dans lart, dans les relations entre individus.
Alors que nos concitoyens se sentent désarmés face à loffensive brutale et visible du fascisme financier que javais dénoncée en 2007, ils sont par contre totalement inconscients de cette guerre qui se déroule au plus intime deux-mêmes.
Tout le monde reconnaît, dans la théorie et les salons, que la culture est une dimension fondamentale de lhumanité (sans jamais expliquer pourquoi, sauf de façon superficielle), tout en la vivant, en pratique, comme lorganisation collective de caprices individuels au sein dune société de nantis, voire comme laffirmation dun statut social. Et, en définitive, autant il y a surenchère quand il sagit de célébrer par de grandes envolées lyriques le caractère fondamental de la culture, autant lon saccommode de lidée quelle est un luxe que la société ne peut se permettre quune fois satisfaits les besoins matériels élémentaires.
Or, il faut dire les choses clairement, cest linverse qui est vrai : lon ne peut satisfaire les besoins matériels que sil y a au départ une « certaine idée » de lhomme, de son rôle dans le monde et dans la société.
Car avec lidée que lon se fait aujourdhui de lhomme, de son rôle dans le monde et la société, il est impossible de satisfaire les besoins matériels les plus élémentaires des sept milliards dêtres humains que nous sommes.
Une société qui plonge les individus dans une banalité infantilisante tout en laissant promouvoir le culte de la laideur, de la violence, du sexe et de la drogue, une société qui encourage légoïsme et opère sur la base du mensonge est une société qui détruit ces facultés mêmes qui, dans lêtre humain, sont associées à la capacité de création, pré-condition à la survie et au développement tant immédiat quà long terme de notre espèce.
Cette « culture », aujourdhui hégémonique, est en réalité celle de cette oligarchie prédatrice qui utilise les marchés financiers pour détruire les démocraties et les républiques souveraines, dune féodalité de largent mobilisant des moyens financiers considérables pour imposer une culture de masse films, jeux, publications, événements « culturels » à gros budgets qui donnent le la et façonnent les « goûts » de nos concitoyens, avec pour résultat une forme de schizophrénie où laspiration profonde dun individu à défendre les valeurs de la République entrera en conflit avec une identité dominée par la banalité, lirrationalité ou des émotions animales. Peut-on réellement défendre la Liberté, lÉgalité et la Fraternité lorsque lon occupe son temps libre à tuer virtuellement ses semblables dans des jeux comme World of Warcraft, Call of Duty (dont lun des derniers épisodes se situe à Paris) ou encore en « consommant » sur écran des scènes de meurtres, de viols, de tortures à répétition ?
La « culture » de loligarchie financière, quelle entend imposer comme un fait de nature que lon ne saurait discuter, repose sur certains dogmes, à commencer par celui, justement, que la culture en général et lart en particulier ne se discutent pas. Dans cette conception, ils se résument, côté « consommateurs », à une question de goût strictement personnelle quil serait malséant dinterpeller et, côté « créateurs », ils seraient en quelque sorte lexpression dune forme dacte de foi que lon somme les citoyens daccepter tel quel. Force est de constater que linterdiction de questionner est dautant plus forte que lidée même quest art tout ce quil plaît de décréter comme tel (une « installation » récemment mise à la poubelle dans un musée par le personnel chargé du ménage en est la caricature) a été le meilleur moyen de dissoudre lart dans un néant aussi vaste que propice à toutes les fraudes. Or, peut-on parler de ce qui nexiste pas ?
Je pose cette question provocatrice car la culture est aujourdhui dans limpasse alors que la crise que nous vivons actuellement est dabord et avant tout une crise culturelle. Pourtant, la culture ne pourra sortir de cette impasse que politiquement.
Une véritable renaissance artistique et culturelle ne pourra avoir lieu que si lon retrouve cette culture républicaine anti-oligarchique telle quelle a tissé la trame de ce que la culture européenne a de meilleur : Eschyle armant ses concitoyens contre la dictature de dieux de lOlympe, Dante Alighieri offrant à la future Italie une langue unificatrice et pourfendant les féodaux stupides et cupides, François Rabelais opposant au spectre de linquisition un humanisme précurseur de notre République, Ludwig van Beethoven entendant par son art élever lhumanité souffrante, Francisco Goya ridiculisant et dénonçant labsurdité des oligarques, quils sappellent Habsbourg, Bonaparte ou autre.
Combien dartistes connaissent ces grands génies, combien essayent de comprendre leur pensée, leur méthode de composition pour sen inspirer ? Bien peu, sans doute. Pour commencer, les artistes comme les autres citoyens doivent retrouver la liberté de dire « cest beau » ou « ce nest nest pas beau », « cest de lart » ou « ce nest pas de lart ». La politique de terreur interdisant aux individus de porter un jugement au nom du dogme du relativisme culturel doit cesser. Il ne peut y avoir une capacité de créer sil ny a pas la liberté de penser lart (en termes de principes comme en termes de réalisation), ce qui implique de porter un jugement de valeur, dêtre capable de définir une exigence, toutes choses qui doivent pouvoir être discutées en toute liberté. Plus prosaïquement, la personne qui voit se bâtir sous sa fenêtre (avec les deniers publics) une « uvre dart » hideuse et qui, tacitement, nest en vérité autorisée quà dire « jaime » ou « je naime pas », subit une agression et une injure dans un domaine essentiel de ce qui fait son humanité. Le fait même que dans le domaine de la culture et de lart, les gens ne se sentent pas libres de porter et de socialiser un jugement esthétique prouve que lart a pris la poudre descampette car la liberté lui est aussi indispensable pour exister que, pour nous, lair que nous respirons. Mais ce qui est plus grave, cest que cet « interdit » permet de passer sous silence la disparition de ce qui est au cur de lart : la beauté.
La culture cest lesprit, lintention qui anime une société. Cest aussi tout ce qui concourt à la découverte de la vérité que la simple perception des sens ne nous permet pas dappréhender. Mon but est de susciter lenvironnement nécessaire pour recréer une culture qui élève les gens et non qui les abaisse, une culture qui les ennoblit et non qui les avilit, une culture qui sadresse à ce quil y a en eux de proprement humain et de grand, et non à ce quil y a de bestial et de petit.
La culture actuelle, essentiellement basée sur la perception des sens, sadresse aux « tripes » et aux émotions irrationnelles. Cest précisément ce pourquoi elle est promue par loligarchie car elle a pour but de ramener lêtre humain à lanimal, quand elle ne cherche pas explicitement à faire sortir la bête en vue dune stratégie de contrôle des populations. A linverse, les plus grands artistes de la culture classique [1] (dans son expression européenne comme dans celles dautres civilisations) utilisent toute la gamme de la sensibilité, des émotions et de lintelligence humaines pour transmettre des principes qui ne sont pas du domaine de la perception des sens mais de celui de limagination créatrice. Par le biais de la métaphore et dune certaine forme dironie poétique, que la beauté a vocation à transmettre, ils rendent intelligibles ces principes universels qui sont au-delà de la perception des sens.
Or, sans cela, sans imagination créatrice, les perspectives pour la France et pour lhumanité à lheure de la crise existentielle que nous vivons sont inexistantes.
Cest ce qui constitue le deuxième axe de mon projet pour la culture. Car il y a là un défi auquel il faut répondre et, dans cette perspective, il est indispensable que les citoyens puissent faire connaissance avec une culture qui, en tant que Français comme en tant quEuropéens, est la leur mais quen réalité ils ne connaissent pas. Les Homère, Dante, Erasme, Rabelais, Shakespeare, Beethoven ou Goya doivent devenir des références vivantes et familières où les citoyens pourront puiser comme à une corne dabondance. Certains diront que lon ne peut pas revenir à une culture du passé. Ils ignorent visiblement que la culture actuelle nest pas « naturelle » ; elle est en grande partie une concoction synthétique élaborée pour les besoins de loligarchie, comme en témoigne le scandale qua représenté le « Congrès pour la liberté de la culture », projet politique financé par les fonds de contrepartie du Plan Marshall. A lopposé, il y a lexemple du cinéaste Werner Herzog, qui a récemment montré avec son film sur les peintures de la grotte Chauvet que la puissance évocatrice des uvres dart universelles se joue des siècles et des millénaires pour toucher directement notre âme.
Il faudra donc garantir que les grandes uvres dart entrent dans la vie quotidienne de nos concitoyens, ce qui suppose que les infrastructures existantes adaptent leur programmation en ce sens, mais également de doter lensemble du territoire des infrastructures nécessaires : depuis des salles ou des auditorium dune capacité daccueil suffisante avec une bonne acoustique et des salles de répétition jusquà la mise à niveau, voire louverture de bibliothèques/médiathèques mettant à disposition des fonds variés et complets des grandes uvres. Non seulement, il nest pas acceptable que la culture classique soit le privilège dun nombre restreint dindividus et de « connaisseurs » privilégiés, mais elle doit aussi redevenir source dinspiration et de découverte pour les créateurs modernes. Ce sera également le moyen de constituer un public exigeant, capable daccueillir et de comprendre ce que créeront les artistes mais aussi de ne pas accepter nimporte quoi.
Le troisième axe touche au financement de lart et de la culture. Cest évidemment la pierre dachoppement. La stagnation du budget de la culture à 7,4 milliards deuros pour 2012 sinscrit dans la tendance générale. Dans ce contexte, on assiste à une montée en puissance du mécénat, quil soit « officieux » ou « officiel », comme lillustre la récente cérémonie au ministère de la Culture et de la communication en lhonneur des mécènes et donateurs de la culture, parmi lesquels on retrouve Serge Dassault aux côtés du cabinet Ernst & Young France.
Sans entrer dans un débat sur le bien fondé ou non du mécénat, celui-ci a comme défaut irrémédiable quil est lexpression non pas dune volonté politique reflétant laspiration de la nation, mais celle dintérêts privés qui peuvent être le meilleur comme le pire. Lenjeu dans la période à venir est bel et bien que la France conserve une capacité dindépendance culturelle. Déjà, laction culturelle de la France à létranger est réduite faute de moyens et lon a pu voir, il y a déjà plusieurs années, des musées nationaux loués pour les festivités de rejetons du CAC 40.
La culture rejoint ainsi le politique. Elle en est même lenjeu principal. Car une société sans créateurs devient une société sans liberté, dans laquelle le sommeil de la raison et larbitraire des émotions engendrent des monstres.
Notes
[1] Il ne sagit pas ici de cette culture qui répond aux canons figés du siècle de Louis XIV, ni de la culture dantan depuis la Renaissance jusquau début du XXe siècle mais dune culture qui, par delà les âges et les lieux, se caractérise par la volonté « délever à la dignité dhommes tous les individus de lespèce humaine », comme en son temps la si bien dit Lazare Carnot.
Utopie et jeunesse
Face au changement que je propose, et qui est nécessaire pour jeter les bases dune société se donnant un avenir, les voix du doute et de la soumission crient à lutopie. Il ny aurait pas dautre choix que de tenter daménager un ordre financier et monétaire international qui seffondre, de rester dans un système de leuro qui se détruit lui-même et de sacrifier les ressources humaines au bilan des banques qui ont joué, triché et détruit. Il faudrait rassurer les marchés en détruisant les économies et les hommes, et notre triple A décerné par des agences de notation privées complices des banques serait un trésor national. On reconnaît là largument ultime, le fameux TINA employé en son temps par Margaret Thatcher : « There is no alternative. » Il ny a en effet pas dalternative si lon continue à se soumettre à la loi suicidaire des marchés financiers. Sortir de leur emprise nest pas un saut dans le vide ou une fuite en avant dans linconnu, mais retrouver notre raison dêtre.
La France subit une occupation financière depuis quarante ans : plus des deux tiers de notre dette publique est entre les mains de non résidents, les spécialistes des valeurs du Trésor sont une immense majorité de banques étrangères, plus de 45 % du capital des grandes sociétés du CAC 40 est tombé sous le contrôle dintérêts étrangers et près de 1500 entreprises publiques ont été privatisées depuis 1986. Tant et si bien que nos plus grandes entreprises privées actuelles ont été, à lorigine, des entreprises publiques qui ont été privatisées et qui aujourdhui, dominées par des capitaux étrangers, font 70 % de leur chiffre daffaires et 80 % de leurs profits hors de notre territoire. La France a ainsi perdu sa substance dans le système dominant : la part de notre industrie dans notre produit intérieur brut est de 14 % à peine et de 13 % dans nos emplois, alors que la production agricole allemande dépasse la nôtre grâce à ses salaires moins élevés ! Les emplois perdus dans lindustrie et lagriculture engendrent ainsi le chômage ou se transforment en emplois de service improductifs.
La France subit en même temps un effondrement culturel, avec la chute de notre enseignement primaire et supérieur et linsuffisance de notre effort de recherche fondamentale, dans une société du jeu, non seulement toléré mais promu, de limage, de la violence, du sexe marchandise et du culte de lapparence.
Cependant, sur la scène officielle, les questions secondaires, cest-à-dire les effets, sont traités pour éviter les questions principales, qui relèvent des causes. Les petites phrases et les commentaires sur les personnes sont distillés pour échapper aux grandes idées. Les citoyens en perdent leurs repères et se laissent gagner par la passivité des âmes habituées. Lorsque, avec la dégradation de leur vie, la colère les gagnera, si rien nest fait pour changer les choses ils basculeront dans une rage destructrice.
Nos dirigeants, obsédés par lexercice du pouvoir, gardent les yeux fixés sur lavis des sondages et les caprices des médias sous influence financière. Ils sont enkystés dans le système qui détruit, à létat pur avec Nicolas Sarkozy ou bien sous le masque social assaisonné de nuances que portent ses concurrents officiels. Dautres, se disant opposés à cette dérive, ou bien en ont été auparavant les complices, coqueluches des médias, anciens sénateurs ou fils et filles de, ou bien récitent des catéchismes impuissants comme si le temps sétait arrêté à leur porte.
Il ne faut donc pas sétonner que plus des deux tiers des Français, pensant que leurs enfants et petits-enfants vivront moins bien queux, aient le sentiment dêtre mal représentés par les partis, syndicats ou dirigeants politiques existants et aillent de moins en moins voter.
Est-ce « utopique » de vouloir changer cet état des choses, en sefforçant de traiter le mal à sa racine ? Est-ce raisonnable de dire, à lopposé, quil ny a pas dalternative ?
Non, ce nest pas utopique. Oui, il y a une alternative.
Dabord parce que continuer à aller comme on va, en France et dans le monde, revient à trahir ce que de Gaulle appelait « la cause de lhumanité ».
Ensuite parce que je suis profondément convaincu (sans quoi je ne me serais jamais engagé en politique) que le mal provoque les êtres humains à se ressaisir et à faire le bien.
Cest dans ces heures sombres, si lon veut en prendre conscience et se regarder en face, que lhomme de caractère trouve en lui les ressources dun nouveau départ. Cest dans ces heures sombres, lorsque ceux den haut ne respectent plus même leurs propres lois, que naît parmi les hommes poussés à bout ce que Rosa Luxemburg appelle un « ferment de grève de masse ». Et cest lorsque ce ferment de grève de masse, que personne na pu organiser ou calibrer davance, rencontre un homme de caractère, prêt à risquer sa vie, son honneur et son patrimoine, comme le définissait Benjamin Franklin, que peut changer et que change la direction de lhistoire.
Utopie ? Non, car cest ce que dans notre histoire ont porté et portent au fond deux-mêmes les quatre grands courants de notre humanisme engagé : socialisme républicain, celui de Jean Jaurès et de Charles Tillon, christianisme social, celui de Simone Weil, de Marc Sangnier, des abbés démocrates bretons et de Jean XXIII, radicalisme de progrès, celui de Jean Zay, de Jean Moulin et de Pierre Mendès-France, et gaullisme patriote, celui de tous ceux qui arrivèrent à Londres ou prirent le maquis en laissant leur patrimoine derrière eux. Mon projet a pour but de faire converger et revivre ces courants, en bousculant leurs héritiers administratifs pour leur substituer des femmes et des hommes fidèles à leur élan passé et se portant à la frontière, vers notre avenir.
Et dabord les jeunes, à qui cet avenir a été volé et à qui il faut le redonner. Cest à eux que je voue dabord ma campagne, ses repères et ses pistes. Car je suis convaincu quavec eux, si nous menons ensemble le combat au nom des principes qui ont guidé les grandes découvertes de la science et inspiré la beauté des uvres dart, cest-à-dire au nom de ce qui fait dun homme un être humain, alors une société de la connaissance, de la compassion et de la justice pourra renaître demain. Cette société ne sera pas suscitée par les tièdes ou ceux qui ne reconnaissent pas la différence entre un être humain créateur et un animal domestiqué par les illusions dans lesquelles on le complaît.
Je mengage pour elle avec lâpre joie et la crainte surmontée dêtre responsable.
Jeunesse (sujet en bref)
La crise dans laquelle nous sommes plongés aujourdhui est non seulement économique et politique mais aussi culturelle et idéologique. Marquée par le consumérisme, le « court-termisme » et lindividualisme, la culture actuelle conduit à la perte des repères fondamentaux qui permettent de bâtir une société. Nous devons fonder de nouvelles infrastructures culturelles qui suscitent en chaque individu la curiosité, le désir de créer en échangeant avec autrui, la volonté de rebondir par rapport à ce qui a été fait de plus porteur dans lhistoire, la science, lart et la musique. Cest alors que se situant à nouveau dans le temps long et dans des perspectives communes, les hommes se concevront à nouveau comme des citoyens responsables de lavenir.
Mes propositions
- Initier la population, les jeunes en particulier, à une musique populaire et savante : généraliser la démarche de lOrchestre des Jeunes DEMOS, donner à chaque enfant la possibilité de chanter en chorale et dessayer des instruments dans des structures extra-scolaires (Opération Amadeus), et généraliser les « mercredis musicaux » pour que les enfants puissent se rendre à des concerts pédagogiques
- Former des brigades dintervention artistiques pour amener la musique classique dans les cours dimmeubles ou les halles de gare ; dans les campagnes, les églises peuvent servir aux répétitions et aux concerts des chorales scolaires et des orchestres classiques
- Créer des « musées de limaginaire » à travers toute la France pour mettre à la disposition de tous les grands chefs-doeuvre de lhistoire de lart et faire découvrir les produits de lindustrie et de lartisanat local ; Construire dans chaque région un Palais de la découverte muni dun planétarium, infrastructure-clé pour les écoles
- Faire de la télévision une plateforme éducative fournissant des contenus vidéo gratuits sur internet et lancer une grande émission culturelle nommée « Lart et la science au peuple »
- Interdire les jeux vidéo violents et surtaxer tous ceux étant dépourvus de contenu pédagogique. Largent ainsi collecté sera alloué à lopération Amadeus.
- Rétablir le sport comme pédagogie de la maîtrise de soi, de leffort, du vouloir-vivre ensemble : Interdire les paris sportifs et le financement public des stades de plus de 15 000 places, et plafonner les salaires des sportifs à 20 fois le Smic
Une mobilisation générale pour la jeunesse
Les pouvoirs publics, les organisations politiques, les syndicats et les entreprises doivent se mobiliser pour la jeunesse. Notre pays est en train de la perdre. Nos jeunes sont parmi les plus pessimistes et les plus anxieux des pays occidentaux. Ma politique générale vise à leur rendre un avenir. Par delà, cependant, en partant des constats que lon doit faire aujourdhui, des mesures spécifiques daide à linsertion dans la vie publique simposent.
1) Le constat :
Chômage : 22,8 % des 15-24 ans sont chômeurs (40 % dans les zones sensibles), contre 9,9 % pour lensemble de la population.
Pauvreté : plus dun million de jeunes de 18 à 28 ans vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 950 par mois), soit 21 % de cette classe dâge.
Inégalités de formation : chaque année, il y a 15 % dillettrés à la sortie du primaire, 150 000 jeunes quittent lécole sans aucun diplôme du second cycle ni qualification réelle et plus de 100 000 étudiants quittent lenseignement supérieur sans diplôme ou sans qualification reconnue sur le marché du travail.
17 % des actes de délinquance sont le fait de mineurs.
15 % des jeunes cumulent au moins trois troubles : consommation régulière de substances psycho-actives, fugue, dépressivité, tentatives de suicide.
4 % dune génération seulement, la part issue des grandes écoles, tient les commandes de la société.
Il est donc clair que des mesures simposent à tous les niveaux. Créer simplement des « emplois jeunes », sans en définir les qualifications ni lassurance de les conserver, nest pas en soi une solution en période de crise comme la nôtre. Enfin, une allocation dautonomie moyenne pour tout étudiant ou jeune en formation nest quun sparadrap sur un corps malade si lon ne guérit pas tout le corps. Cest un plan densemble cohérent qui est nécessaire.
2) Dès le plus jeune âge
Il est désastreux dexclure de fait les très jeunes des maternelles, avant 4 ans, et de ne pas accroître considérablement le nombre de crèches. Les dépenses effectuées dans ce domaine, comme dans les autres touchant à la jeunesse, si elles sont intégrées dans un tout cohérent, sont non seulement morales, mais sources de gains à venir en fournissant à une nation en développement les esprits individuels et la vie en commun qui lui seront nécessaires.
Je me battrai donc pour :
- doubler en dix ans le nombre denfants dans les structures collectives ;
- imposer un taux minimum de places en crèche pour les regroupements de communes de plus de 10 000 habitants ;
- que les maternelles puissent prendre en charge les enfants dès deux ans, sur tout le territoire, y compris dans les DOM-TOM ;
- soumettre les établissements publics et privés sous contrat à des objectifs de mixité sociale.
3) Santé, alimentation et surveillance à lécole et au-delà
Des infirmiers doivent être constamment à lécole, avec au moins un à temps complet et un médecin trois fois par semaine pour 500 élèves ;
Les soins dentaires et des yeux seront gratuits pour les moins de 10 ans ;
Les surveillants doivent être réembauchés en nombre suffisant : 1 constamment présent pour 50 élèves ;
Des petits-déjeuners doivent pouvoir être servis aux élèves dont la famille ne peut les assurer ;
Il faut se concentrer très en amont, très vite, sur les 15 % dados ou pré-ados qui connaissent des difficultés psychologiques auxquelles sajoutent le plus souvent des problèmes sociaux. Les communes, avec une aide publique, doivent être en mesure de leur désigner des « compagnons de route » (adulte, éducateur, psychologue) soutenant le travail des RASED, dont il ne faut en aucun cas diminuer le nombre de postes.
4) Conditions de vie pour les 18-25 ans
Diverses solutions ont été proposées. Il est nécessaire de les adapter : la France, où les minima sociaux commencent à 25 ans et où le nouveau RSA jeunes ne touche quune très faible minorité (ceux qui ont travaillé deux ans et au moins 3214 heures au cours des trois dernières années) fait figure dexception en Europe.
Je ferai mettre en place :
- une allocation dinsertion pour tous les primo-demandeurs demploi dun montant égal au RSA-socle, relevé à 600 ;
- une allocation détudes pour tous les jeunes sélevant à léquivalent de 450 par mois sur 36 mois, sous forme dun capital utilisable tout au long de la vie mais seulement pour financer la vie étudiante, articulé avec un système de prêt sécurisé à taux zéro organisé par les pouvoirs publics, pour la même somme (équivalant à 450 par mois sur 36 mois) et remboursable uniquement si le revenu dactivité après la formation dépasse un seuil mensuel de 2500 . Cette possibilité de vivre avec 900 par mois, montant auquel il faudra également faire remonter le minimum vieillesse, permettra à tous les jeunes détudier à plein temps sans devoir trop travailler par ailleurs, ce qui contribuera à la démocratisation des études. La part du capital sera modulée sous condition de ressources.
Jajoute que soutenir les jeunes individuellement et pas les familles est plus égalitaire, car la solidarité familiale favorise chez nous la reproduction des inégalités sociales et culturelles. Si lon aide les aînés, largent ne redescend pas équitablement les générations.
Ces allocations, dun coût denviron 15 à 20 milliards deuros au maximum, se substitueront aux aides familiales et aux bourses actuelles et à une partie de la formation professionnelle (8 à 10 milliards). Le coût financier net en sera donc à court et moyen terme de 5 à 10 milliards, pour un bénéfice économique réel bien supérieur à moyen et long terme. La solidarité entre les générations vaut bien cet effort.
La gestion des allocations sera confiée au réseau de missions locales, qui ont lexpérience dun travail découte et daccompagnement des jeunes en difficulté professionnelle. Lon devra accroître le nombre de postes daccompagnateurs, car cette fonction est prioritaire.
5) Formation
La section éducation de mon projet traite de lensemble du sujet. Cependant, trois initiatives me paraissent essentielles pour aider les jeunes exclus du système :
Renforcer les écoles de la deuxième chance. Il ny en a quà peine quatre-vingt-dix actuellement, offrant environ 10 000 places, qui procurent des formations courtes, indemnisées et personnalisées.
Elles devraient être triplées (2 à 3 par département en moyenne) et toucher plus de 25 000 jeunes. Je mengage à accroître fortement laide publique pour ces écoles, permettant aux collectivités territoriales de les organiser, en liaison avec les chambres de commerce et dindustrie ;
Créer partout où cela sera nécessaire, notamment dans les zones urbaines et péri-urbaines sensibles, des internats scolaires de proximité, créant un environnement de travail assisté pour les jeunes en difficulté. Il sagit dune démarche complétant celle des internats dexcellence actuels, pour lesquels des élèves prometteurs sont sélectionnés sur dossier dans leur école ;
Les Epide (établissements publics dinsertion de la défense), qui reçoivent aujourdhui 2200 jeunes socialement désinsérés, doivent être renforcés, et la possibilité de choisir un service civique, étendue. Les dispositifs coûtent cher, et un pilotage général plus clair simpose sur le sens à donner aux missions, mais ce nest pas une raison pour les laisser dépérir.
6) Esprit et objectif de notre enseignement
Notre enseignement (cf. pour plus de détails ma section Léducation, une nouvelle frontière ) ne doit plus être élitiste, préparant la majorité à devenir salariés consommateurs dans des emplois de service et une petite minorité grands patrons ou administrateurs.
Je me battrai dabord sur quatre fronts :
- Rétablir la formation denseignants dans des centres pédagogiques, avec une année de formation comme dans les anciens IUFM, mais par des formateurs nayant pas passé plus de quatre ans sans enseigner ou enseignant encore ;
- Fournir des avantages en logement et en traitement aux enseignants chevronnés nommés dans des écoles difficiles ;
- Encourager la responsabilisation des élèves par la participation à leur vie scolaire, en particulier vis-à-vis de leur salle de classe, avec le soutien dune aide réellement individualisée ;
- Redonner à luniversité sa place dans notre enseignement supérieur, en ne la laissant plus être la sur délaissée des grandes écoles qui, elles, devront redevenir des centres de formation scientifique à la frontière des connaissance, cest-à-dire le fil de lépée de notre enseignement, et ne plus être les bases dopérations dune élite dadministrateurs fiers deux-mêmes et de leur carnet dadresses, mais bien plus héritiers que créateurs.
7) Embauche
Les entreprises qui bénéficient daides publiques doivent ouvrir leurs portes aux jeunes, sous peine de pénalités financières à insérer dans le dispositif global de mobilisation pour la jeunesse ;
Les autres entreprises devront, selon la proposition de François Hollande, retenir leurs salariés les plus âgés et les plus expérimentés pour assurer le tutorat de jeunes recrues, avec une aide publique sous forme dun allègement des charges patronales.
Les jeunes agriculteurs doivent pouvoir obtenir des terres : lon créera des groupements fonciers qui leur loueront obligatoirement, selon la proposition du CNJA.
8) Culture
Nos jeunes ont moins souffert, statistiquement, que leurs prédécesseurs. Ils ne sont que plus brutalement désorientés par le monde de la crise et la culture de la mort qui laccompagne. Michel Serres la exprimé très crûment :
« Ils sont formatés par les médias, diffusés par des adultes qui ont méticuleusement détruit leur faculté dattention en réduisant la durée des images à sept secondes et le temps des réponses aux questions à quinze secondes, chiffres officiels ; dont le mot le plus répété est "mort" et limage la plus représentée celle de cadavres. Dès lâge de 12 ans, ces adultes-là les forcèrent à voir plus de 20 000 meurtres. »
Ils sont également formatés par la publicité, la société du spectacle et du « tchat ». Ils connaissent et écrivent autrement.
Il est donc urgent de faire trois choses :
- fournir à notre jeunesse une culture de la vie et du savoir, qui soit cohérente avec mon projet pour lavenir. Le défi est de le faire avec les nouvelles technologies et les nouveaux moyens dexpression qui, pour linstant, sont une source dappauvrissement et de déstructuration de la réflexion, mais qui peuvent devenir source dune nouvelle Renaissance pour tous. Faute de comprendre cette jeunesse, les générations qui nont pas encore pris leur retraite multiplient les réformes inutiles, car elles ne sadressent pas à lessentiel et sappliquent dans un univers financier en peau de chagrin. Mon projet est au contraire de redonner à la jeunesse la science et lart à la source, en leur fournissant les uvres originales de ceux qui écrivirent et composèrent sous une forme quinternet permet de mettre à la portée de tous (cf. ma section Opération Lagrange-Malraux pour sauver les jeunes et la culture, vite !) ;
- interdire, avec laccord de représentants de nouvelles générations, les jeux vidéo violents : peut-être les partisans de cette interdiction dune culture de la mort sont-ils aujourdhui une minorité, mais nous létions aussi pour interdire la peine de mort et, au moins en cela, nous avons réussi ;
- promouvoir les projets comme Demos qui, en enseignant la musique classique aux enfants de 7 à 12 ans dans des quartiers sensibles et les aidant à gagner en concentration, confiance en soi et sens de luniversel, poursuit luvre dEl Sistema au Venezuela.
Le grand poète anglais Wordsworth écrivait, à propos de la Révolution française, « le bonheur, en cette aube, était de vivre ». Ce rêve a mal tourné faute de culture politique du peuple et du poids de loligarchie européenne liguée contre lui. Aujourdhui, notre défi est de réussir avec les jeunes des autres peuples du monde.
Exécutif Législatif (sujet en bref)
La destruction de léconomie, la mise en péril de la paix dans le monde et la remise en cause des libertés publiques sont le fait de labsence dhommes de caractère pour les porter. Le défi est de créer un environnement institutionnel dans lequel ils pourront réapparaître et se multiplier. La Constitution de la Ve République ne peut et ne doit pas être bouleversée comme le voudraient certains rêvant dune VIe. Elle doit être sérieusement amendée et bonifiée, afin que nos institutions redeviennent garantes du bien commun et suscitent lengagement citoyen.
Mes propositions
- Établir un exécutif fort qui puisse combattre la mondialisation financière et défendre lintérêt national avec larme dun système de crédit productif
- Donner les moyens au Parlement dexercer enfin ses missions de législation et de contrôle : interdiction du cumul des mandats, réduction du nombre de députés à 400, leur assurer de véritables équipes de travail, renforcer le pouvoir dinvestigation des commissions
- Fusionner le Conseil constitutionnel avec la Cour de Cassation et le Conseil dÉtat en une unique Cour suprême de la nation
- Revitaliser la vie politique en instaurant de vrais référendums consultatifs et le droit direct de présenter une proposition de loi, en introduisant le scrutin proportionnel pour un quart des sièges de député, et en refondant le mode de financement de la vie politique
Pouvoir judiciaire (sujet en bref)
Non seulement notre justice manque de moyens, mais elle est trop chère, trop lente, trop inégalitaire et surtout tenue par la branche exécutive. De plus, linhumanité qui règne dans lunivers carcéral donne rarement aux anciens prisonniers la chance de reprendre une vie normale. Il est impératif que la justice devienne un réel troisième pouvoir. Elle doit être humanisée, démocratisée, devenir impartiale et retrouver sa mission de protection des citoyens, de respect des libertés publiques et de juste réparation de tout préjudice, afin que les Français croient à nouveau en elle.
Mes propositions
- Séparer réellement les magistrats en deux corps, correspondant au siège et au parquet. Les juges seront pleinement indépendants et les procureurs dépendront dune hiérarchie, mais qui sera indépendante de lexécutif, ayant à sa tête un Procureur général de la nation inamovible et ne recevant pas dinstructions particulières du garde des Sceaux
- Charger lAssemblée nationale de désigner les six personnalités extérieures du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), à une majorité de 3/5 des élus, dans le but de renforcer lémancipation du pouvoir judiciaire à légard de lexécutif
- Doubler puis quadrupler (1,2 milliard) le montant annuel de laide juridictionnelle en faveur des citoyens les plus démunis
- Donner plus de moyens à la lutte contre la grande délinquance financière et le blanchiment dargent
- Créer de toute urgence, dans toutes les maisons darrêt, un quartier pour les courtes peines avec des mesures de sécurité allégées et cesser le mélange des petits délinquants avec les autres ; Ne plus incarcérer les mineurs non récidivistes, les sans-papiers et les grands malades ; Mettre en place des dispositifs daccueil et dorientation pour les prisonniers ayant acquis une formation professionnelle en prison
Le financement de la vie politique (sujet en bref)
Le financement officiel de notre vie politique est scandaleux et injuste. Aboutissant à un nouveau système censitaire, il privilégie les grands partis et exclut tout parti émergent indépendant. Il est impératif de rétablir léquité dans le financement de la vie politique si lon veut redonner un souffle, une ambition républicaine à notre société et permettre à de nouvelles voix de sexprimer.
Mes propositions
- Impression gratuite par lÉtat dun bulletin unique comportant tous les noms des candidats, ainsi que les déclarations de candidature de chaque candidat, limitées à quelques paragraphes
- Favoriser une sélection plus juste et plus démocratique, fondée sur laptitude du candidat à réunir des signatures de citoyens, dûment contrôlées, atteignant au moins 0,5 ou même 1 % des électeurs inscrits, et non sur une sélection par largent, comme cest actuellement le cas
- Interdire toute forme de financement, sauf celle effectuée sous forme dune avance de lÉtat, égale pour chaque candidat ayant obtenu les 500 signatures délus pour une présidentielle ou les 0,5 % à 1 % requis pour une législative
Collectivités territoriales (sujet en bref)
Contrairement à la vocation quelle affiche optimiser lorganisation territoriale la loi du 16 décembre 2010 précipite les collectivités territoriales dans une logique de libéralisation financière destructrice : démantèlement des services publics, regroupements imposés den haut, transferts dattributions aux collectivités territoriales avec réduction des dotations et absence dautonomie fiscale, mise en compétition déloyale des nouvelles entités territoriales. Délaissées par lEtat, les communes sont poussées à abandonner au privé le financement de leurs équipements et à recourir aux emprunts douteux que leur proposent des banques malhonnêtes. Face à ce véritable sabotage de la vie locale, lÉtat doit être linstigateur dune réelle politique daménagement et de développement harmonieux des territoires, tout en leur donnant les moyens dune plus grande autonomie.
Mes propositions
- Abroger la loi du 16 décembre 2010, dite réforme territoriale
- Affecter immédiatement un point de CSG supplémentaire (une CSG fusionnant avec limpôt sur le revenu et devenant progressive) aux départements afin quils puissent faire face à leurs charges sociales
- Refuser une intercommunalité imposée et qui « siphonne » les compétences des communes à une majorité simple ; non à une intercommunalité antichambre à la disparition de communes, oui à une intercommunalité fondée sur une coopération volontaire
- Annuler la nomination de conseillers territoriaux, qui ne seront pas assez nombreux pour suivre la vie des communes et trop nombreux au niveau régional : il faut fermer lusine à gaz
Une révolution fiscale
Aujourdhui, non seulement notre système fiscal nest pas équitable et pénalise le travail, mais il est obscur et incompréhensible. Il faut le simplifier, afin que la population en comprenne les objectifs, et le réorganiser afin quil serve la justice sociale et soit le ressort dune croissance économique productive.
Mes propositions
- Réorganiser puis fusionner limpôt sur le revenu et la CSG en taxant les revenus du capital de la même manière que les revenus du travail : le barème progressif de ce nouvel impôt ira de 2 % pour 2200 de revenu mensuel à 70 % pour plus de 100 000
- Intégrer lISF dans une imposition globale sur le patrimoine en le liant aux successions. Tout ménage pourrait devoir transmettre en une fois, sans impôt, au maximum 180 000 à chacun de ses enfants.
- Rendre la fiscalité locale plus juste en donnant un point de la nouvelle CSG pour les dépenses sociales des départements, et en asseyant la taxe dhabitation et la taxe foncière sur la valeur vénale des logements et en tenant compte du revenu des intéressés
- Redonner la priorité aux PME industrielles sur les conglomérats financiers : en supprimant le régime dintégration de droit commun et du bénéfice mondial consolidé et en ramenant de 33 % à 30 % limpôt sur les sociétés, tout en prévoyant un taux réduit de décollage de 18 %
- Créer une vraie TVA sociale pour protéger notre production nationale contre le dumping et la concurrence faussée. Les taux varieront selon les produits afin de ne pas pénaliser la consommation courante et le SMIC sera progressivement augmenté à 1700 , ce que les chefs dentreprises pourront assumer compte-tenu de lavantage que leur procure la TVA sociale
Droit au travail et à lemploi qualifié (sujet en bref)
Alors que depuis trois ans, la crise est de plus en plus virulente, la situation de lemploi est devenue catastrophique. Au-delà des chiffres officiels qui édulcorent la réalité, le chômage, la précarité, les bas salaires et la pauvreté qui en découle touchent au moins 30 % de la population. Cest le résultat direct de la soumission des gouvernements aux puissances financières depuis quarante ans. Il nous faut donc impérativement sortir de ce carcan financier pour créer de vrais emplois qualifiés et productifs qui soient le ressort dune justice sociale réelle.
Mes propositions
- Conjointement à la nomination dun ministre du Plan et à la mise en place dune Banque nationale, créer un vrai service public de lemploi (à la place de lactuel Pôle Emploi) avec des agents qui accompagnent vraiment et humainement les demandeurs demplois
- Doubler le nombre dinspecteurs du travail et sauver la médecine du travail avec 150 nouveaux postes par an
- Revaloriser le SMIC à 1700 en trois hausses successives sur deux ans, parallèlement à la relance dune économie productive
Formation professionnelle
Les inégalités daccès et la baisse de la durée de formation, le manque de passerelles interprofessionnelles et lopacité du système sont les principales insuffisances à corriger, afin que la formation devienne réellement un droit universel reconnu à chacun, rendu exerçable et préparant aux métiers de lavenir. La formation doit répondre aux besoins des personnes, de léconomie et de la nation.
Mes propositions
- Donner accès à la formation à ceux qui ont le plus besoin dêtre réintégrés dans la vie sociale (jeunes insuffisamment qualifiés, chômeurs de longue durée, femmes cherchant un emploi après une maternité, handicapés, prisonniers...) et allonger la durée des formations
- Concentrer la formation sur des métiers associés aux technologies de pointe qui serviront une économie productive davenir
- Créer un vrai droit à la formation pour tous tout au long dune vie, dans le cadre dun grand service public de lemploi et de la formation, avec un droit à la formation attaché à la personne (compte de formation individuel)
Retraites (sujet en bref)
Le débat sur les retraites doit être redéfini. Le problème majeur nest pas entre nombre de retraités et nombre dactifs. Il faut prendre en compte le fait que les retraités consomment, épargnent et transfèrent du pouvoir dachat vers leurs enfants et petits-enfants (ils ne sont donc pas « inactifs économiquement ») et quune économie dynamique, favorisant les découvertes et les innovations technologiques, permet daméliorer la capacité des actifs à soutenir les retraités. Aujourdhui, le problème est celui de la nature du travail dans une société en voie de désindustrialisation. Les emplois de service, peu qualifiés et faiblement rémunérés, sont devenus la norme, sans créer suffisamment de richesse physique réelle pour assurer lavenir des générations futures et une vie digne à ceux qui ont travaillé. Cest de démarche politique, économique et sociale quil faut donc changer.
Mes propositions
- Agir sur la qualité du travail humain et rééquilibrer la répartition des richesses, en réorientant la société vers la recherche, léquipement de lhomme et de la nature et les activités productives, afin que le travail retrouve son intérêt et redevienne vecteur de cohésion sociale et de dignité.
- Revaloriser immédiatement les retraites avec instauration dun plancher minimum équivalant progressivement au SMIC
- Rétablir la revalorisation des retraites en fonction des salaires, et si ceux-ci baissent ou sont bloqués, en fonction dun indice des prix
- Ne prendre en compte que le critère des 41,5 ans de cotisations. Les travailleurs « précoces » pourront donc partir à la retraite avant lâge légal maintenu à 62 ans
- Rejeter définitivement le système de capitalisation des retraites
Cest une économie productive organisée et demploi qualifié qui permettra de servir des retraites dignes.
Logement (sujet en bref)
Dans une situation explosive où la récession économique mondiale se combine à une hausse accélérée des prix de limmobilier, le problème du logement devient brûlant. En France, de plus en plus de personnes sont mal logées, pas logées du tout ou doivent faire des dépenses de plus en plus exorbitantes dans ce domaine. LÉtat doit se réengager, faire un état des lieux précis et agir vite pour que le droit de chacun à avoir un logement décent soit respecté.
Mes propositions
- Construire au moins 150 000 à 200 000 logements sociaux par an, et en réhabiliter 500 000 autres
- Poser un ultimatum (6 mois) aux bailleurs qui ne mettent pas à disposition des gens qui en ont besoin leurs logements sociaux vides, sinon lÉtat sera en droit de les réquisitionner
- Mettre en place un bouclier logement (les dépenses de logement ne doivent pas représenter plus de 20 % du revenu)
- Veiller à ce que les maires tiennent leurs engagements sur les 20 % de logements sociaux et passent rapidement à 25 %, sinon ils seront fortement pénalisés. Les communes natteignant pas les 10 % pourront être destituées de tout permis de construire
Santé
Bien quen France, lon soit encore en avance en matière de santé, notre système médical public est mis en péril par une privatisation rampante, une logique de rentabilité financière. La santé devient un marché lucratif que se disputent des cliniques privées, des mutuelles et des assureurs. Le coût des soins étant de plus en plus élevé, de plus en plus de gens défavorisés renoncent à se faire soigner. Il faut refuser catégoriquement cette marchandisation de la santé et revenir au plus vite à un système public qui garantisse à chaque individu le droit à la santé et aux soins dans un esprit dégalité et de solidarité.
Mes propositions
- Débloquer 13 milliards deuros (1 point de la nouvelle CSG à barème progressif) pour revenir au taux originel de remboursement des soins (80 % pour les soins courants), et rembourser les soins auditifs, oculaires et dentaires à la hauteur des autres soins. Annuler le forfait sur actes médicaux lourds ou la contribution sur visites médicales ou achats de médicaments
- Supprimer la T2A (qui mène à un codage financier de la maladie et au triage des malades) pour revenir à un budget global fondé sur le principe de solidarité
- Mobiliser 1,5 milliard deuros pour le service des urgences et mieux coordonner la médecine de ville et lhôpital pour désengorger ce service
- Rendre la médecine générale plus attrayante en changeant le système de rémunération en fonction de plusieurs critères (nombre de patients traités dans lannée, gravité de la pathologie, zone dexercice)
- Soutenir la construction de maisons de retraite, en améliorer les services et faire baisser le prix des séjours. La véritable solution au problème de la dépendance est quil y en ait le moins possible en améliorant les conditions de santé et de vie.
- Augmenter les moyens dévolus aux unités de soins palliatifs pour éviter des tendances pernicieuses à opter pour leuthanasie
La santé publique ne doit pas être engagée dans une logique financière incompatible avec lintérêt collectif. Il faut arrêter le triage de fait des soins et le harcèlement dont sont trop souvent victimes les médecins et les soignants dans les hôpitaux publics.
Épanouissement familial et lutte contre le sexisme (sujet en bref)
Bien que la politique familiale menée en France depuis 1945 soit plutôt positive, elle demeure injuste, favorisant les ménages les plus riches et révélant une discrimination de la femme dans le partage des tâches domestiques et au sein du monde du travail. Nous devons modifier le système de distribution des prestations familiales et celui de la prise en charge de la petite enfance, impliquer davantage les pères dans la vie de famille et ainsi offrir aux femmes la possibilité dintervenir plus activement dans la vie publique. La famille doit devenir le ressort du changement dune dynamique sociale aujourdhui paralysée par un système de contraction financière.
Mes propositions
- Revenir sur la désindexation partielle des prestations familiales et des aides au logement
- Remplacer le système du quotient familial par le versement annuel dune prestation pour les non assujettis à limpôt sur le revenu et le droit à un crédit dimpôt pour les assujettis, égal pour tous, le but étant de pourvoir les ménages disposant de revenus mensuels inférieurs à 3000
- Ouvrir 300 000 nouvelles places en crèche et chez les assistantes maternelles
- Partager équitablement entre les deux parents le congé daccueil de lenfant (8 semaines venant après un congé maternité raccourci à 12 semaines)
- Instaurer une loi-cadre contre les violences sexistes dans toutes leurs dimensions et interdire toute forme de publicité sexiste sous peine damende
- lutter contre la prostitution en la considérant comme une forme de violence faite aux femmes et aux enfants et offrir des services sociaux à toute personne prostituée désirant en sortir. Pénaliser les acheteurs de faveurs sexuelles par un système damendes et annuler le délit de racolage passif
- Rendre les conditions de lIVG plus humaines en proposant des conseils pré-IVG et des entretiens post-IVG. Il ne faut plus considérer lIVG comme une chose en soi, mais comme un choix pouvant être exercé sans culpabilisation, dont on ne peut réduire le nombre quen améliorant la société et en offrant à chaque être humain les moyens de faire un choix conscient pour donner la vie
La politique familiale doit être une politique de service des générations futures, sinscrivant dans le cadre dune revalorisation de la femme. Les naissances doivent être vues comme un bienfait dautant plus grand quelles pourront être choisies, une liberté devenant de plus en plus responsable.
Le handicap (sujet en bref)
La manière dont notre société considère et traite le handicap est symptomatique de la faillite des grands principes de solidarité et de justice énoncés par le Conseil national de la Résistance en 1944. Un système économique orienté sur le gain à très court terme, où pragmatisme et réactivité sont fortement recommandés, nentend pas sencombrer de personnes vulnérables. Actuellement, les moyens scolaires et médicaux alloués au handicap sont de plus en plus réduits. Cest pourquoi nous devons reprendre le combat contre les féodalités financières afin de relancer une politique défendant les progrès sociaux et légalité des droits et des chances, dans une société où la richesse que représentent les différences de certains les rende dignes de participer à un projet social dirigé avant tout vers le bien commun de tous les vivants et des générations futures.
Mes propositions
- Concernant la prestation de compensation du handicap (PCH), obtenir la compensation de lÉtat en faveur des départements
- Augmenter progressivement mais rapidement lAllocation pour adulte handicapé (AAH) de 700 au niveau du SMIC, avec un suivi de linflation réelle
- Rétablir les aides à lembauche de salariés handicapés et garantir un meilleur respect des obligations des entreprises en matière demplois de personnes handicapées.
- Soutenir les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et leur permettre de remplir réellement leur rôle de guichet unique pour linformation, laccompagnement et le conseil en matière daide et dinsertion professionnelle, en leur donnant les moyens lors dune convention pluriannuelle dobjectifs et de moyens signée par la Caisse nationale de solidarité pour lautonomie, le Conseil général et lÉtat, et apurer le montant cumulé de la dette du ministère du Travail à leur égard
- Créer plus de places dans les foyers pour enfants autistes, ainsi que des foyers daccueil médicalisés pour autistes adultes
- Favoriser la présence dun enfant handicapé dans les classes pour faire éprouver aux autres enfants la richesse de la différence
PME-PMI (sujet en bref)
La croissance des PMI-PME françaises est aujourdhui bloquée par une logique de bas salaires, imposée par la mondialisation financière. A cela sajoutent un système étouffé par de grands groupes, une difficulté de plus en plus criante à trouver des financements, une fiscalité inadaptée et une complexité administrative. Il faut faire sauter ces verrous et créer un environnement propice au développement de PMI-PME innovantes de 100 à 300 salariés.
Mes propositions
- Créer une banque publique dinvestissement (dans le contexte de notre politique dassainissement bancaire), avec un secteur spécialisé dans les PME-PMI innovantes, incluant les moyens actuels dOséo et de la Banque postale
- Créer un système de bonus aux entreprises privilégiant linvestissement par rapport à la distribution de dividendes
- Exonérer les cotisations de contrats de plus dun an signés avec des jeunes de moins de 25 ans
- Faire bénéficier les PMI-PME dun accès de 25 % à tout contrat confié à une instance gouvernementale
Agriculture (sujet en bref)
Devenue la proie dun système économique mondialisé qui répond à la loi du plus fort et à une logique de gain financier à court terme, abandonnée par des gouvernements qui se sont soumis aux dogmes du libre-échange, lagriculture, pilier fondamental de léconomie, est de plus en plus menacée. Alors que la faim croît dans le monde, le travail des petits et moyens producteurs est complètement dévalué. Nous devons de toute urgence engager les réformes qui permettront de lui redonner son objectif primordial : assurer une alimentation de qualité à léchelle française et européenne et la sécurité alimentaire à léchelle mondiale pour éradiquer la faim et la malnutrition.
Mes propositions
- Établir un nouveau Bretton Woods interdisant de spéculer sur les produits alimentaires et établissant un système de crédits à long terme et faible taux dintérêt au service du développement et de la production
- Doubler la capacité de production agricole pour pouvoir nourrir 9 à 10 milliards dêtres humains dici 2050
- Rétablir la souveraineté alimentaire des pays contre les accapareurs de terre
- Contre le libre-échange, organiser les marchés dans le cadre dun protectionnisme intelligent et dun esprit de solidarité : rétablir lesprit de la PAC tel quil était à lorigine et lancer des coopérations Nord-Sud, Est-Ouest
- Remplacer le système européen daides découplées de la production par une politique de prix rémunérateurs, valorisant la production et permettant aux agriculteurs de vivre et de réinvestir
- Organiser un moratoire sur les dettes injustes qui pèsent sur de nombreux exploitants, en tenant compte des régions, des parcours individuels et des domaines de production
- Instaurer un régime de protection et de régulation des prix grâce à la constitution de stocks dintervention
- Prendre différentes mesures de rééquilibrage des aides en faveur des productions vivrières, des régions en difficulté, du secteur de lélevage (qui souffre de la hausse des prix des céréales)...
- Soutenir la multiplication des circuits de vente courts pour éviter les gros intermédiaires
- Pour préserver la fertilité des sols usés par lutilisation excessive de produits chimiques, préparer une révolution agrobiophysique impliquant de nouvelles formations pour les agriculteurs, ouvrant à des transformations du métier. Le sol nest pas un support mais un processus vivant.
Rendre justice à ceux qui produisent ce que nous mangeons est un devoir, arrêter les profits scandaleux de ceux qui spéculent, saccagent le travail et bloquent la production est un impératif.
Sécurité publique (sujet en bref)
Laugmentation de linsécurité en France a entraîné la mise en place de dispositifs de sécurité répressifs qui sont trop souvent en rupture avec le respect républicain des libertés publiques. Ce sont des dérives inacceptables, car le problème nest en aucun cas traité à la source ; cest contre linsécurité sociale et économique quil faut dabord lutter, en créant de lemploi qualifié et des solidarités à tous les niveaux. La police et la gendarmerie doivent être à nouveau mues par les principes daction fondamentaux que sont la prévention, la proximité, la réactivité et la sanction ayant pour visée la réinsertion. Cest la seule manière de nous réorienter vers un État de droit.
Mes propositions
- Établir un ministère de lIntérieur recentré sur ses fonctions de maintien de lordre public et ladministration des territoires, à côté dun ministère de la Justice appliquant la loi et sanctionnant, et dun ministère de la Ville, du Logement et de lAménagement du territoire créant les conditions sociales de la sécurité publique, le tout coordonné par le Premier ministre
- Pour leur permettre une plus grande présence sur le terrain, libérer policiers et gendarmes des tâches administratives en embauchant des administratifs
- Arrêter la culture du chiffre et établir un Observatoire national de la délinquance (OND), travaillant en étroite coordination avec lINSEE, dont le titulaire, nommé par le Conseil supérieur de la Magistrature, sera indépendant et doté de pouvoirs de vérification sur la manière dont les statistiques sont établies
- Assurer la présence dune coordinatrice sociale dans les gendarmeries et les commissariats pour accueillir, aider et conseiller les victimes
- Se mobiliser en priorité pour la répression et le démantèlement réels du trafic de drogue
- Établir une police de proximité dans les zones périurbaines tard dans la soirée et la nuit, et multiplier les centres opérationnels de la Police nationale disponibles nuit et jour
- Créer dans les cités des maisons du citoyen regroupant plusieurs services administratifs (services judiciaires, caisses dallocations familiales, policiers, services daccueil et de renseignement, activités danimation, interprétariat), associées à des maisons de droit, pour traiter les conflits individuels ou collectifs en amont et en aval et assurer un travail de prévention, notamment vis-à-vis des jeunes à problèmes
- Mettre en place des conseils de famille et des conseils de jeunes au niveau des quartiers, élus par tous les habitants de la cité et travaillant avec les services municipaux
- Dans la loi Perben 2, supprimer la possibilité pour des services étrangers de pays hors de lUnion européenne (FBI, CIA) de venir enquêter en France avec leurs propres règles
- Créer un Comité déthique réellement indépendant au sein du ministère de lIntérieur, composé de policiers, de gendarmes et de personnalités issues de la société civile, sous la présidence dun magistrat pour lutter contre les éventuelles dérives policières.
Armée (sujet en bref)
Soumise aux intérêts financiers de la City de Londres et de Wall Street et assujettie à lOTAN, la France ne joue plus quun rôle de supplétif dans la logique impériale de déploiements militaires « hors zone ». Il est nécessaire, dans ces conditions, de refonder une armée de citoyens, garante de lintérêt supérieur de la République, cest-à-dire de son indépendance et de ses libertés.
Mes propositions
- Priorité à la défense du territoire national et retirer nos troupes dAfghanistan
- Mettre en uvre un service civique obligatoire de six mois pour rétablir le lien Armée-Nation et éviter la « ghettoïsation » dune communauté militaire repliée sur ses professionnels
- Rejeter larticle 123 du Traité de fonctionnement de lUE (qui entérine la prépondérance de lOTAN sur la défense européenne) et revenir sur laccord franco-britannique de 2009 imposant une quasi-fusion de nos armées jusquà une coopération en matière de nucléaire
- Mobiliser notre armée pour réaliser de grands projets civils de développement (revitalisation du lac Tchad, projet Roudaire de mise en eau des chotts tunisiens, construction décoles et dhôpitaux...)
- Participer à la création dune Initiative de défense terrestre (IDT), proposée par la Russie, visant à défendre notre planète contre déventuels dangers humains et naturels? : positionnement de satellites dotés darmes à énergie dirigée, susceptibles darrêter dans leur trajectoire des missiles porteurs darmes nucléaires, et dun autre dispositif commun de satellites organisant une veille climatique et sur les corps célestes susceptibles de menacer la Terre
- Faire de larmée le levier dun renouvellement technologique, de recherches et de découvertes, un vecteur de croissance économique bénéfique autant au civil quau militaire. Les armes à énergie dirigée (lasers, armes à faisceaux de particules ) ainsi que les armes à pulsions électromagnétiques nous sont particulièrement nécessaires, tant pour notre défense de lavenir que par leurs technologies qui nous permettront de jouer un rôle dans lIDT.
Internet et liberté (sujet en bref)
Face à une dérive du contrôle social qui se traduit par une vulnérabilité de plus en plus grande des jeunes au monde virtuel des écrans, lextension des systèmes de surveillance de masse, la privatisation de la sécurité publique et la commercialisation de données personnelles, nous devons rétablir un Etat qui assure la sécurité économique, sociale et territoriale en vue dun épanouissement de la personne humaine.
Mes propositions
- Doubler les moyens de la CNIL grâce à une taxe de 100 euros sur les entreprises et une taxe de 50 euros sur les collectivités locales
- Accroître les moyens juridiques de faire respecter le principe de protection des données personnelles
- Créer une commission denquête parlementaire chargée de faire régulièrement des bilans sur le coût et lefficacité de la vidéosurveillance et du fichage
- Constituer un Conseil national des libertés issu du parlement et ayant pour arme la CNIL, qui sera chargé de défendre nos libertés publiques
- Lancer le pays dans une stratégie du logiciel libre
Si nous ne réagissons pas très vite, « ce qui nous attend est bien pire que Big Brother » (Alex Türk, président de la CNIL).
Hadopi (sujet en bref)
Les lois Dadvsi et Hadopi ne protègent pas les auteurs, mais les producteurs qui, exploitant les artistes, exigent deux quils renoncent à leurs droits. Par ailleurs, le système de sanction des fraudes proposé est inefficace et comporte en germe des dérives portant atteinte aux libertés publiques. Il faut donc abroger ces textes et recréer un contexte social et politique porteur où lartiste, ayant la maîtrise de ses oeuvres, retrouve sa mission fondamentale qui est déveiller chez autrui ce quil y a de meilleur et de plus constructif pour la société.
Mes propositions
- Abroger les lois Dadvsi et Hadopi
- Charger les lieux denseignement artistique de former les artistes à la défense de leurs droits
- Donner la possibilité aux artistes de sorganiser en auto-producteurs ou en coopératives pour diffuser leurs oeuvres, avec une subvention fournie à des individus, non à des structures
- Etablir une plateforme de téléchargement publique promouvant la rencontre entre les artistes et leur public
- Interdire le système de vérification des licences par DPI, qui peut être utilisé à des fins malhonnêtes et mener à de graves dérives en matière de contrôle social
- Instaurer en faveur des artistes une taxe de deux euros par mois et par abonnement, levée sur les fournisseurs daccès à internet (FAI), permettant de réunir environ 500 millions deuros et de créer un nouvel état desprit en France.
La recherche (sujet en bref)
En France, le secteur de la recherche est en déclin : les restrictions budgétaires vont croissant et lon donne priorité au court terme. Conséquence : les chercheurs partent à létranger. Par ailleurs, il y a un grand manque dinteractions entre la recherche, les universités et les entreprises. Il faut impérativement redonner des moyens financiers à la recherche : elle doit pouvoir relancer des projets sur le long terme et être un vecteur essentiel de léconomie. La recherche fondamentale doit redevenir une priorité et jouer son rôle primordial : aller sans cesse au-delà des frontières de la connaissance et permettre des applications technologiques accroissant la qualification du travail.
Mes propositions
- Augmenter le budget de la recherche de 40 % et exiger une hausse de 30 % des salaires des doctorants et de 50 % de ceux des post-doctorants
- Cesser de démanteler et morceler le CNRS en instituts mono-disciplinaires, pour le rajeunir et le muscler avec toute la richesse dune approche pluridisciplinaire
- Établir un lien CNRS-universités-entreprises dans un ensemble recherche fondamentale-recherche appliquée impliquant lesprit critique des étudiants et « pariant » sur leurs applications de découvertes en entreprises
- Moduler le taux du crédit impôt recherche en fonction de la taille des entreprises pour favoriser le décollage des PME.
Physique nucléaire (sujet en bref)
Le nucléaire est devenu lobjet de peurs irrationnelles, alimentées par un mouvement écologiste « vert » qui remet en cause le progrès et par une oligarchie qui, ravivant les vieilles thèses malthusiennes, entend jouir des avancées de la science sans en faire bénéficier la population dans son ensemble. Tout ceci sinscrit dans une logique économique et financière destructrice où le court terme, faisant loi, empêche tout projet porteur. Face à une situation où lenjeu énergétique risque de devenir de plus en plus une source de conflit dans le monde, il faut absolument reconsidérer le nucléaire comme une étape nécessaire du développement humain, dans une dynamique où la découverte et la créativité redeviennent les piliers de léconomie.
Mes propositions :
- Donner priorité à la physique nucléaire, seule en mesure dassurer la création de ressources nouvelles dans le futur et redonner au CEA ses moyens et sa mission dorigine
- Minimiser la sous-traitance et le recours aux « précaires du nucléaire »
- Passer très rapidement aux centrales de nouvelle génération à sécurité intrinsèque : réacteurs à haute température (HTR-PMBR), surgénérateurs refroidis au gaz et surtout, réacteurs à sels fondus (thorium)
- Mettre au point des réacteurs à confinement inertiel (lasers), dans une perspective de 30 à 40 ans
- Préparer une économie isotopique pour utiliser et traiter les déchets, et les transformer en ressources (transmutation)
- Remplacer une économie de carburants fossiles pour les transports par une économie de lhydrogène (piles à combustible)
Le nucléaire social et citoyen est la solution ; il est irresponsable de prétendre sortir du nucléaire comme il est inadmissible de laisser aux nucléocrates le contrôle dun processus révolutionnaire.
Lespace (sujet en bref)
Depuis trente ans, la politique spatiale subit une logique économique fondée sur le gain à court terme et lincompréhension dune opinion publique défavorable qui la juge trop chère, inutile, fantaisiste et emblématique dun esprit de conquête sans limite. Face à cette vision régressive dun monde fini, nous devons raviver ce qui est le propre de lhomme : le profond désir de repousser sans cesse les limites du connu, lenthousiasme de découvrir de nouveaux principes de lunivers et de sen servir pour tracter léconomie à long terme et améliorer ainsi le monde pour les générations à venir.
Mes propositions
- Exiger que le budget de lAgence spatiale européenne (ESA) soit immédiatement triplé et doter un grand programme spatial mondial dun budget de 500 milliards de dollars, dont 150 milliards pour lEurope et 40 milliards pour la France. Lespace ne doit pas être un enjeu militaire mais lhorizon commun dune humanité capable de renoncer à la guerre.
- Lancer un grand projet déducation scientifique et culturelle et instituer des unités de valeur sur lespace et lastronomie dans nos lycées, en collaboration avec dautres pays dEurope et du monde prenant des initiatives analogues
- Installer un système de veille spatiale plus efficace contre lintrusion dastéroïdes ou de comètes dans latmosphère terrestre
- Lancer des programmes pour la construction de transporteurs spatiaux de troisième génération et lindustrialisation de la Lune, plateforme future vers Mars et le reste du système solaire
- Utiliser les acquis des programmes en cours dans lélectronique, linformatique, les systèmes de commande de vols hybrides, les nouveaux matériaux réfractaires, les protections thermiques en général et les contraintes mécaniques et aérothermiques pour aller dabord vers la Lune, puis de là, vers Mars
- Pour raccourcir la durée future des trajets Terre-Mars et au-delà, développer la propulsion nucléaire (propulsion par un dispositif de fusion thermonucléaire contrôlée miniaturisée)
Un grand programme de lespace est impossible dans le système économique et culturel actuel, cest pourquoi il faut changer de système.
Lécologie (sujet en bref)
Omniprésente aujourdhui, la pensée « écologiste » dominante répand la vision pessimiste dune humanité pillant les ressources et surpeuplant la planète. Empreintes dun fort regain de malthusianisme, ses propositions impliquent une baisse du niveau de vie dans les pays développés et une politique de réduction de la population partout, en particulier en Asie et en Afrique. Or, cette pensée soppose totalement à la manière dont lhumanité a toujours progressé : cherchant à comprendre les principes physiques qui organisent lunivers, lhomme les utilise en concevant de nouvelles technologies plus efficaces ; améliorant ainsi son environnement, il réussit à y faire vivre mieux plus de gens. Nous devons donc nous battre pour une véritable écologie respectant les capacités créatrices humaines qui, elles, sont inépuisables.
Mes propositions
- Lutter contre la priorité financière à court terme et la logique de surconsommation dobjets inutiles en leur substituant le développement des compétences humaines et une éducation de la découverte
- Accélérer les progrès dans le domaine du nucléaire (réacteurs de 4ème génération, fusion...), essentiel pour la reprise de léconomie mondiale et le développement du tiers monde
- Lancer une politique de transports publics ambitieuse pour désengorger les villes et diminuer fortement la pollution : promouvoir laérotrain de lingénieur Bertin, relancer le ferroutage et financer la voiture à hydrogène par des aides publiques
- Réduire au maximum les vols continentaux de moins de 1500 kilomètres grâce à la mise en place de transports terrestres à grande vitesse, de type aérotrain et maglev
Lobjectif est de passer dune « écologie » malthusienne à une écologie humaine, fondée sur lidée de responsabilité vis-à-vis de lhomme et de la nature et nimpliquant ni le pillage des ressources ni labandon des applications pour le bien commun des principes nouveaux que découvre la recherche fondamentale.
Source : http://www.cheminade2012.fr, le 6 avril 2012 2