Texte intégral
Mes chers amis,
Vous allez avoir dans quelques semaines à faire un choix, un choix
Vous allez avoir à faire un choix extrêmement important pour notre pays et cette campagne doit être une campagne de vérité.
Le peuple de France ne doit pas se laisser voler cette campagne. Dans cette campagne, chacun doit dire sa vérité, donner des réponses précises, prendre des engagements et expliquer où et comment il entend conduire la France.
La campagne électorale présidentielle, cest une épreuve ; une épreuve personnelle, une épreuve de vérité où chaque Français doit se dire « dans la situation du monde, de lEurope, qui aura la force de conduire le pays et pour quoi faire » ?
Durant les cinq dernières années, nous avons dû affronter des crises dune violence inouïe je ne sais pas mes chers compatriotes si vous vous rendez compte des périls que la France a dû traverser, éviter pour surmonter les épreuves que le monde, lEurope et notre pays ont connues depuis quatre ans.
A Toulon, en 2008, javais pris un engagement, un engagement solennel ; alors que tout le système financier mondial sécroulait, je vous avais dit : « nous défendrons notre système bancaire et pas un seul dentre vous ne perdra un sou de son épargne ».
Pas un seul ! Imaginez, mes chers amis, ce qui se serait passé si nous avions laissé comme dans certains pays faire faillite à vos banques ! Contrairement à ce que pense monsieur HOLLANDE, ce nest pas lennemi ! Cest bien beau de dire « mon ennemi, cest la finance » mais dans les banques, cest votre épargne, ce nest pas la sienne !
Dans les banques, cest largent de votre travail, ce nest pas le sien ! Et je veux dire une chose à monsieur HOLLANDE : la poche des Français nest pas inépuisable ; il est temps de sen rendre compte et de la respecter.
Pas un seul dentre vous na perdu son épargne ; pas une banque na fait faillite. Imaginez ce que ça aurait été en France sil avait fallu faire la queue au guichet pour retirer son argent, largent de sa famille parce que le système sécroulant comme dans certains pays, il ny avait plus de confiance, cétait chacun pour soi.
Javais promis que ça ne coûterait pas un centime aux contribuables. Lineffable et si sympathique madame ROYAL, toujours modérée, toujours constructive, toujours apaisée, avait indiqué avec le sens de la nuance caractéristique chez elle que je mentais, que cétait un mensonge, que je ny arriverai pas !
Eh bien la France, vous mentendez, on le sait maintenant, est le seul pays au monde qui a sauvé son système bancaire sans coûter un centime aux contribuables. Et le plan bancaire que nous avons mis en place avec François FILLON a rapporté au Trésor public 2,4 milliards dintérêts. Voilà comment nous avons géré la crise financière.
En 2010, jai bien vu que nous étions, nous les Européens, dans une tourmente et jai proposé aux parlementaires et je veux les remercier je leur ai dit : les vents sont mauvais crise financière, crise de la dette, crise économique il faut accélérer et faire la réforme des retraites.
Personne nétait daccord. Les syndicats les plus raisonnables, disaient « oui docteur mais pas maintenant » ! « Oui, Monsieur le Président, mais pas celle-là ! ».
Remarquez, quand on ne veut pas faire quelque chose, ce nest jamais le bon moment et ce nest jamais la bonne personne. Les autres disaient « jamais » ! Et on a vu le défilé des hiérarques socialistes qui disaient solennellement aux Français : « ce nest pas la peine, il ne faut pas de cette réforme ; la retraite à soixante ans, cest un acquis, on ny touchera pas ».
Mes chers compatriotes, je veux vous le dire parce que cest la vérité : jai été surpris moi-même ; lorsque je suis devenu Président de la République, jai constaté que sur quinze millions de retraités, la Sécurité sociale allait chercher à la banque un argent quelle navait pas pour un million et demi dentre vous, vous mentendez ? Un million et demi de retraités percevaient une pension que la Sécurité sociale navait pas, quelle devait aller à la banque emprunter.
Voilà la situation folle dans laquelle nous étions. Pourquoi une situation folle ? Parce que si les pensions de retraite ne sont pas payées, alors les retraités deviennent à la charge de leurs enfants et je ne connais pas pire situation dhumiliation pour quelquun qui a travaillé toute sa vie que de ne pas avoir le produit de ses cotisations et dêtre obligé de demander à ses enfants de laider !
Jai fait cette réforme. Les socialistes étaient contre, remarquez, ils sont contre tout ! Les syndicats étaient contre remarquez on ne pouvait pas leur demander dêtre courageux à notre place ! nous lavons fait, jai été attaqué, jai été insulté ; on ma reproché tout et le contraire de tout ; il y a eu neuf manifestations nationales avec des millions de gens. Je nai pas reculé car jestimais que cétait mon devoir.
Certains de mes propres amis me disaient : Nicolas, lâche du lest ! Fais-leur un petit cadeau, un peu de poussière sous le tapis, ça na jamais fait de mal, il y en a déjà tellement ! Je nai pas voulu. Je vis vous dire pourquoi je nai pas voulu parce que je pensais que nous étions à un moment de vérité, quon ne pouvait plus biaiser, quon ne pouvait plus esquiver, quon ne pouvait plus mentir.
Et jai dit à mes propres amis : je préfère la mauvaise humeur des Français parce que je sais quelle sera passagère, à la colère de la France sapercevant quils ont cotisé toute leur vie pour à larrivée ne rien avoir ! Nous avons fait la réforme. Jaffirme que cette réforme était une décision sociale, que cétait une décision juste et maintenant que nous avons les chiffres, jai dit : puisque vous allez travailler deux années de plus car vous gagnez un trimestre despérance de vie chaque année, je vais me battre malgré la crise pour que chaque année on fasse lindexation des retraites. Et nous sommes le seul pays dEurope où les retraites ont été indexées chaque année malgré la crise ; cest trois milliards deuros de plus pour les retraités !
Et je peux dire aujourdhui, à vous mes chers compatriotes : notre système de retraite est en ordre ; vos retraites seront payées ; vous nêtes dépendants de personne ; vous avez travaillé dur, cette pension vous sera versée, les comptes sont en ordre. Et jai pas lintention de recevoir des leçons de la part de ceux qui ont promis la retraite à soixante ans sans avoir un centime pour la payer et de ceux qui ont démoli la compétitivité de léconomie française avec des 35 heures qui ont ruiné léconomie de la France ! Dailleurs la preuve que notre réforme nétait pas si mauvaise que cela : je mets au défi quiconque de comprendre ce que veut sur le sujet monsieur HOLLANDE. Je pense que lui dailleurs lignore ! Ne faisons pas de mauvais procès ! Un jour il dit : je reviendrai à la retraite à soixante ans ; le lendemain, ça a changé cétait uniquement pour ceux qui ont commencé à travailler avant dix-huit ans quand je lui ai dit « cest déjà fait, cette promesse ne sera pas difficile à tenir ! », il ma dit « ah ! je me suis trompé, cest ceux qui ont commencé à travailler avant dix-neuf ans » ! Parfait ! Nouveau changement ! Puis nous avons eu une troisième version : partiront à la retraite à soixante ans, tous ceux qui le nombre de cotisations à 41 ans et demi. Puis une quatrième version, parce quil se rendait compte naturellement quil y a un petit problème de compte à larrivée et la troisième version (sic), cest quil y aura 0,1 point de cotisation en plus pour chaque salarié chaque année et 0,1 point de cotisation en plus chaque année pour chaque entreprise : on accroît la fiscalité sur le travail merci pour les délocalisations et on accroît la fiscalité sur les retraités et sur les travailleurs merci pour le pouvoir dachat ! Si cest pour faire cela, ce nest pas la peine dêtre candidat, nous nen voulons pas !
Alors figurez-vous, après il a fallu quon demande lautorisation de parler. Oui, parce quil faut que je vous explique je suis sûr que vous naviez pas compris ! oui eh bien cest bien ! Il y a les sujets dont on a le droit de parler, ceux qui intéressent monsieur HOLLANDE ; et puis les sujets dont on na pas le droit de parler, ceux qui intéressent les Français.
Alors les sujets dont on na pas le droit de parler, qui ne vous intéressent pas, c'est la sécurité, limmigration, le pouvoir dachat, lEurope, ça on na pas le droit den parler. Alors les sujets qui vous intéressent, juste un mot parce que là on a été gâtés, il faut bien le dire : il y avait quelque chose qui vous troublait, mes chers compatriotes, depuis longtemps, cest la présence du mot « race » dans le préambule de 46 de la Constitution !
Moi qui depuis cinq ans parcours la France dans tous les sens, je dois avouer que je suis sans arrêt harcelé par des gens qui me promenant, me disent « Monsieur le Président, cest un scandale, arrêtez avec le mot « race » dans le préambule de 46 de la Constitution ! ». Et voilà que monsieur HOLLANDE a trouvé une idée fantastique : pour supprimer le racisme, supprimons le mot « race » ! Comme cest un homme qui a de la suite dans les idées, pour supprimer les injustices, il dit « supprimons le mot zone » !
Mais il manque dambition, pendant quon y est, on devrait supprimer le mot « pauvre » et pour résoudre le problème du chômage, supprimer le mot « chômeur », on serait tranquille ! Et ça veut gouverner la France ! Cest ridicule mais il y a un point qui est indigne, c'est le mot « race » parce que le mot notre pays a une histoire ! Vous-mêmes dans cette belle région et dans vos familles cette région nest pas une page blanche ; la France nest pas une page blanche ! Vous-mêmes, vous avez une histoire, des grands-parents, des parents, une famille.
Le mot « race », il a été écrit dans le préambule de 1946 avec le sang des résistants, des déportés, des fusillés de cette génération admirable de nos grands-parents et de nos parents qui nont pas voulu baisser la tête devant loccupant nazi, devant la Shoah et devant cette monstruosité quétait le nazisme et ils ont écrit avec leur courage et avec leur sang que nul sur le territoire de la République ne devra être maltraité en fonction de sa race. Je dis que changer ce texte, cest comme un blasphème à lendroit de lhistoire de la France !
Alors continuons sur ses propositions ! Figurez-vous quil y a un problème : le prix du pétrole augmente, et Alain, tu le sais bien, dans cette région, les transports en commun sont ce quils sont en ruralité et le coût de lessence, cest un problème pour nos compatriotes. Il a donc eu une idée remarquable : on va bloquer les prix du pétrole ! Et là on voit déjà les Saoudiens, les Iraniens, les Irakiens trembler devant la perspective quon bloque les prix du pétrole. Ça fait peur. Et ça veut diriger la France ! Mais alors figurez-vous que monsieur HOLLANDE nest pas seul ; il y a aussi madame JOLY
Non, non elle vaut beaucoup mieux que cela ! Cest une personne extrêmement originale. Et alors on choisit le moment où le pétrole est le plus cher, le gaz le plus cher, où nous navons comme chacun le sait, ni pétrole ni gaz, pour casser la filière nucléaire française pour être sûr que là où nous avions un avantage qui permet à nos usines comme aux particuliers de payer lélectricité 35% moins chère que chez nos voisins, voilà que la priorité, c'est de démolir lindustrie nucléaire.
Le Général de GAULLE au lendemain de la guerre, a confié à un groupe dingénieurs le soin de créer la première pile atomique et dinvestir dans cette filière.
Durant soixante ans, les hommes politiques, les femmes politiques de droite comme de gauche, ont eu la grandeur desprit, le sens de lintérêt général, pour ne pas remettre en cause ce consensus. Apparemment quand il est à la tribune, monsieur HOLLANDE essaie dimiter quelquun.
Mais alors quitte à imiter François MITTERRAND, quil limite totalement ! Dans les deux septennats de François MITTERRAND, il y a quarante réacteurs nucléaires qui ont été ouverts ! Sil veut être fidèle à François MITTERRAND, quil laisse tranquille lindustrie nucléaire française ! Ah oui ! Mais me dit-il, tout a changé avec Fukushima ! Eh bien réfléchissons. Jai été à Fukushima.
A Fukushima, cest un tsunami qui faisait suite à un tremblement de terre, tremblement de terre dune violence inouïe, qui a déclenché un tsunami invraisemblable - il y a certains endroits où la vague a dépassé les quarante mètres de haut et nous avons audité après Fukushima toutes nos centrales ; mais là où je nai pas suivi le raisonnement de monsieur HOLLANDE, cest quil a dit : « Après Fukushima, la première centrale à fermer, cest Fessenheim ! ». Alors je me suis précipité sur un livre de géographie parce que ça me semblait si énorme que je me suis dit : cest moi qui dois faire une erreur. Cher Jean-Marie, Fessenheim, lAlsace la plage est assez éloignée Et ça veut diriger la France !
La semaine dernière, jai été visiter une autre centrale quil veut absolument fermer, Saint-Laurent-des-Eaux. Je me suis dit : là, ils nont quand même pas refait le coup ! Ils ne se sont pas re-trompés, ce nest pas possible ! Je vais, confiant, à Saint-Laurent-des-Eaux et je vois la Loire.
Et ça veut diriger la France ! Ca serait risible mais pensez à ces ouvriers de Fessenheim ou de Saint-Laurent-des-Eaux qui mont dit : il nous a vendus pour un accord électoral indigne avec madame JOLY et ses amis ! Voilà la vérité, voilà la réalité ! On sacrifie un atout de la France, on sacrifie lintérêt des ouvriers dune filière, on sacrifie tout ça parce quon veut mendier les quelques voix qui restent à madame JOLY et à ses alliés. Et cela veut diriger la France ! Et cela prétend donner des leçons aux Français ! Voilà la vérité !
Ca a continué. Voilà que le candidat socialiste dans un jour de créativité il y en a quelques-uns (franchement de moins en moins) mais il y en a quelques-uns a dit : il faut inscrire le mot « laïcité » dans la Constitution. Bon. Je ne veux pas le contredire mais ça lest déjà ; il na pas besoin de se donner le mal de lire deux articles puisque cest écrit dans larticle premier : la France est une République laïque.
Voilà une autre promesse qui pourrait être assez facilement tenue ! Mais je ne comprends pas, parler tant de la laïcité et si mal la défendre : lorsque jai proposé au Parlement français que la burqa soit interdite sur le territoire de la République française, monsieur HOLLANDE na pas participé au vote, il avait sans doute mieux à faire ; le groupe socialiste dans son immense majorité, a refusé dassumer ses responsabilités et de participer au vote.
Quand on veut diriger la France, il faut avoir le courage et la force de dire non à la burqa sur le territoire de la République française ! Jajoute que je ne recevrai pas des leçons de laïcité de la part de Martine AUBRY qui a prévu des horaires dans les piscines municipales, différents pour les femmes et pour les hommes !
Nous voulons les mêmes horaires dans les piscines municipales pour les hommes et pour les femmes ! Nous voulons dans les hôpitaux les mêmes médecins pour les hommes et pour les femmes ! Et dans les cantines scolaires, nous voulons les mêmes menus pour les mêmes enfants de la République française ! La République laïque, ce nest pas simplement
(Le public scande « on a gagné »)
La République laïque, ce nest pas simplement un slogan, cest une réalité. Il y a eu le drame de Toulouse et le drame de Montauban. Ce fut pour notre pays une épreuve, une tragédie, un traumatisme.
La France comme toujours, vieux pays reclus dépreuves, a été digne, a été rassemblée, a été unie.
La France a traversé cette épreuve avec calme et avec dignité.
La France na pas cédé à la colère ; la France na pas cédé à la vengeance et la France a refusé toute forme damalgame parce que cet amalgame aurait ajouté linjustice à lignominie dun tueur qui nest rien dautre quun monstre. Cette épreuve que nous avons connue, il faut en tirer des conclusions mais je voudrais dire, avant de tirer des conclusions, deux ou trois choses : la première, c'est que je naccepte pas la mise en cause des forces de lordre policiers et gendarmes qui ont fait un travail remarquable. Je naccepte pas quon mette en cause des hommes, des femmes, des enfants qui ont risqué leur vie parce que les autorités de la République le leur ont demandé. Je naccepte pas quon donne des leçons alors que le premier assassinat, celui de Toulouse, est daté du 11 mars et le 21 mars, le tueur était encerclé et mis hors détat de nuire. Dix jours ! Je naccepte pas de recevoir des leçons de ceux qui ont laissé un tueur de préfet, son assassin, courir pendant quatre ans sans être capables de le rattraper et de le mettre à la disposition de la justice ! Lui aussi, le préfet ERIGNAC honneur à sa mémoire a été tué à bout portant ; et je me souviens très bien lorsque je suis devenu ministre de lIntérieur, quils cherchaient lassassin en Amérique latine, il était en Corse ! Dix jours ! Les forces de lordre, nous devons les soutenir, leur faire confiance et les remercier pour le travail remarquable quelles ont engagé.
Jai indiqué par ailleurs que je nacceptais pas lindignité qui consistait à dire que ce tueur était le produit du climat, dune campagne ; la France nest pas coupable, la société nest pas responsable ; le climat ny est pour rien ! Quand on tue des enfants parce quils sont juifs ou des jeunes parce quils sont soldats, c'est quon est un monstre dépourvu de la moindre humanité, pas parce que le pays est la France, pas parce que la société est la République et pas parce quil y a une campagne électorale ! Cela na aucun rapport et cela na aucun sens que de faire le lien entre lensemble !
Alors jai proposé que désormais toute personne qui sur Internet consultera un site faisait la propagation des idées extrémistes et terroristes, soit considérée comme un délinquant et quon lenvoie en prison.
Je ne vois pas pourquoi la République devrait tolérer sur son sol des opinions qui nen sont pas, qui sont simplement des appels à la haine et à la destruction de lautre. Jai proposé que toute personne qui partirait pour aller, sans motif professionnel, familial ou touristique, dans un pays, se former à lidéologie ou à des pratiques terroristes, soit considérée à son retour comme un délinquant avec rendez-vous à la case prison !
Monsieur HOLLANDE ma dit : pas besoin de texte supplémentaire, les textes qui existent aujourdhui, sont absolument parfaits. Problème : il nen a voté aucun. Voilà tout le raisonnement. On vient expliquer à 65 millions de Français quil ne faut rien changer à un arsenal législatif et répressif que par ailleurs on a condamné car depuis 2002, les socialistes nont voté aucun des moyens supplémentaires que jai donnés à la police ou à la gendarmerie, aucun des textes supplémentaires pour assurer votre sécurité. Ils les ont tous systématiquement combattus. C'est leur droit mais je les mets en demeure de dire soit quils ont changé davis, soit quils regrettent de ne pas avoir voté les textes quils défendent aujourdhui quand je les proposais au pays et au Parlement ! Soit on sest trompé et on le reconnaît ! Soit on ment et dans ce cas-là, on est démasqué.
Mes chers amis, dans toutes ces affaires, tout est une question en effet de volonté.
Dans cette campagne, je ne souhaite pas parler à la droite ou à la gauche ou au centre. Dans cette campagne, je veux parler au peuple de France dans son ensemble parce que les vieux clivages idéologiques sont totalement dépassés dans le monde nouveau qui est le nôtre. Il ne suffit pas de se dire de droite ou de gauche pour avoir la réponse aux défis gigantesques qui sont les nôtres. Je veux parler au fond à ces deux France dont nous avons besoin : une France qui est attirée par le grand large ; et une France qui voit bien le monde nouveau mais qui dit « on est prêt à sadapter, mais on ne veut pas quon change notre mode de vie, on ne veut pas quon change notre paysage, on ne veut pas quon change nos valeurs, on ne veut pas quon change notre civilisation. »
Ces deux France là peut-être quelles sont à lendroit et à lintérieur de chacun dentre nous. Cest à ces deux France en même temps que je veux parler : celui qui voit bien quon doit sadapter au monde nouveau pour compter et puis celui qui dit « mon terroir, ma ville, mon style de vie, mes idées que mont passées mes parents, je veux les passer moi-même à mes enfants. » Il y a en chacun dentre nous une aspiration à la modernité et une aspiration à lidentité. Il y a des choses que nous voulons garder et dautres que nous devons changer.
Cette aspiration à lidentité, nul na le droit de nous obliger à y renoncer et je le dis au moment dévoquer avec vous la question de limmigration. Voilà un autre sujet dont on souhaitait minterdire la parole.
Au moment où jai prononcé le mot, on ma dénoncé comme chassant sur les terres de lextrême droite, oubliant que laimable Madame LE PEN a comme cible prioritaire ma personne et que lextrême droite na jamais aidé que la gauche depuis que Monsieur LE PEN a commencé son combat politique. Je nai jamais voulu, je nai jamais voulu culpabiliser les électeurs qui ont choisi à un moment ou à un autre de voter contre le Front national parce que je considère que les gens qui souffrent et qui devant leur souffrance ont tendance à dire « non » comme un réflexe, il faut les convaincre que ce vote là est une impasse et dans votre région, vous le connaissez bien ce vote là, cest une impasse parce que voter pour le Front national, cest perdre sa voix et cest la donner pour construire une politique qui ira en sens inverse de ce quils souhaitent.
Je conteste les idées du Front national parce que la France a toujours été une terre ouverte, diverse, quelle sest nourrie de cette ouverture et de cette diversité, quelle en a fait une richesse et que la France pour laquelle je me bats, cest la France forte, ce nest pas la France faible, cest la France qui na pas peur, cest la France qui na pas de haine, cest la France qui ne rejette personne, cest la France qui tend la main.
Cest cette France là ; cest le contraire de ce que dit le Front national. Mais je conteste avec la même force ceux qui voudraient mempêcher de prononcer le mot « immigration » et qui voudraient faire croire aux Français que limmigration nest quune chance et quelle ne peut jamais être un problème. Limmigration est une chance mais elle peut être aussi un gros problème lorsquelle nest pas maîtrisée.
Mes chers amis, je vous parle en liberté. Jamais, vous ne mentendrez demander de fermeture mais jamais je naccepterai cette forme de pensée unique insupportable qui fait que les sujets ne doivent pas être évoqués parce que ça gêne limage de ceux qui vont à la télévision non pas pour parler mais pour se regarder dans un miroir qui leur empêche de voir ce que pense le peuple français.
La vérité de tout cela, cest que je ne peux pas en tant que président de la République dire à mes compatriotes « faites des efforts pour réduire les déficits » et en même temps, accepter, tolérer sur le territoire de la République une immigration qui ne viendrait que pour la seule cause de vouloir consommer des prestations sociales plus généreuses ici quailleurs. Cela, je ne veux pas laccepter ! Et je veux vous faire réfléchir sur ces questions-là. Jajoute, jajoute que notre système dintégration explosera si nous continuons à recevoir des vagues migratoires que nous ne pouvons pas assimiler avant même que la précédente ait été intégrée. Nous avons donc deux problèmes à gérer : un système dintégration dépassé par le nombre et un modèle social dépassé par les déséquilibres financiers. Jai donc indiqué que si les Français me faisaient confiance, je diviserai par deux le nombre détrangers que nous accueillerons dans les cinq années qui viennent.
Ah on me dit « mais comment faire ? ». Là encore, je veux poser les questions mais les vraies questions, pas les questions dapparence. Le regroupement familial, je comprends parfaitement, cest un droit et je le garantirai. Que celui qui vit ici doit pouvoir faire venir sa famille. Ce droit, je le garantirai mais pour faire venir sa famille, il faut un logement décevant pour la recevoir ; sinon, on ne peut pas faire venir sa famille. Il faut un salaire suffisant pour la faire vivre ; sinon, on ne peut pas faire venir sa famille. Et il faut que la famille prenne la peine dapprendre le français et les valeurs de la République avant de rentrer sur le territoire de la République française.
Voilà une politique dimmigration républicaine. Je veux aller sous le contrôle de mes amis, mon cher Jacques, dans le détail de ces questions parce quelles sont extrêmement sensibles et si nous, les Républicains, nous nen parlons pas, cest les extrémistes qui en parleront et ils en parleront mal. Je veux parler de la CMU et je veux parler de laide médicale pour les étrangers en situation illégale. Sur le territoire de la République, je vais être franc avec vous, nous ici, on nest pas aux Etats-Unis où avant de vous opérer, on vous demande si votre carte bleue est en ordre.
Nous, ici, quand quelquun est malade, quelle que soit sa couleur de peau, quel que soit son âge, on le soigne et cest lhonneur de la République française et je souhaite quon ne modifie pas cela. Mais je dis avec la même force : je demande que la Carte Vitale devienne biométrique parce que nous en avons plus quassez des fraudes. Généreux mais pas complaisant.
Ça mamène à vous dire un mot de la justice qui est un mot totem. Dès quun responsable politique va à la télévision, il dit : il faut que ça soit juste, juste, juste. Alors quand ils sont très bavards, ils disent « justice sociale » ; ils sont encore plus bavards, ils disent « justice sociale pour tous. » Alors, on a entendu un mot, on na rien compris de ce quil voulait dire.
Les Français sont choqués par linjustice mais quest-ce que cest la justice ? Il y a des rémunérations extravagantes de la finance qui ont choqué et qui sont dune certaine façon scandaleuses. Mais je veux dire aussi que ça choque les Français quand quelquun qui na jamais travaillé, jamais cotisé gagne davantage que celui qui travaille et qui cotise.
Les deux sont injustes. Ce qui est injuste, cest lassistanat ; ce qui est juste, cest la solidarité. Je vais vous expliquer la différence à mes yeux. Quand quelquun est au chômage, il est parfaitement normal que la société le soutienne mais pas pour quil reste chez lui à déprimer, à envoyer le 500ème curriculum-vitae sans aucune chance davoir un emploi. Je souhaite un droit nouveau pour chacun assorti dun devoir : celui qui sera au chômage, la société, nous devons lui apprendre un nouveau métier, une formation professionnelle. La mère de famille qui a élevé ses enfants et puis, qui au bout de quinze ans, souhaite reprendre une activité professionnelle ; vous savez, les enfants, ils sont ravis que vous alliez les chercher à lécole et puis un jour, vous ne prenez pas garde à ce détail, « tu ne pourrais pas laisser la voiture dans la rue dà côté ? », je vois que je ne suis pas le seul à avoir connu cette situation.
Ça vous arrive tout de suite. La mère de famille qui a voulu élever ses enfants cest son droit comment voulez-vous quelle retrouve un métier si on ne laccompagne pas dans un projet personnalisé de formation professionnelle ? Le jeune, tous les jeunes ne sont pas faits pour être bac + 18. La personne de 50 ans ou de 55 ans, qui dans son territoire est licenciée économique, il ny est pour rien, il nest pas foutu pour autant, il a le droit davoir un nouveau métier. Je souhaite que désormais tout chômeur ne soit pas indemnisé, quil soit rémunéré pour la formation quil se donnera la peine de suivre parce que chacun a une chance mais je dis aussi que, une fois cette formation accordée, celui qui en a bénéficié ne pourra plus refuser une offre demploi correspondant à la formation qui lui a été accordée.
Des droits et des devoirs. Je sais parfaitement quen proposant cela, je me heurte à des forces considérables : les régions, les syndicats. Sil y a blocage, mes chers compatriotes, alors je saisirai le peuple de France directement par référendum. Parce que nous ne pouvons plus accepter quun certain nombre de corps intermédiaires bloquent à dessein parce quen vérité, eux, ceux quils défendent, ce nest pas ceux qui nont pas demploi, cest ceux qui ont un statut, ce nest pas ceux qui ont besoin quon les aide, cest ceux qui peuvent nuire le plus au fonctionnement de léconomie. Et ainsi va la France depuis trop longtemps. On donne raison non pas à celui qui en a le plus besoin mais à celui qui pourrait provoquer le plus dennuis pour le fonctionnement normal de léconomie et de la société.
Droits et devoirs ; droits et devoirs. Et je pense cela pour terminer avec lécole. Je voudrais dire une chose là-dessus. Les apôtres du laxisme, du refus de la sanction, ont cru rendre service, ont cru que cétait une preuve damour.
Le laxisme, ce nest rien dautre que de labandon. Cest celui qui sait sanctionner qui sait faire preuve de tolérance qui aime et qui éduque. Lorsquon a voulu faire le nivellement, légalitarisme, traiter tout le monde de la même façon, donner le diplôme à tout le monde, faire passer tout le monde dans la classe supérieure, ne tenir compte de rien, ni des notes ni des classements, ce jour-là, on a pénalisé dabord les enfants des familles les plus modestes qui, eux, ont plus besoin que dautres dune école de lexigence, dune école de lautorité. Lorsquon a fait lerreur de considérer que lélève est légal du maître, on a tué une des valeurs de la République les plus importantes qui est celle de lautorité. Je souhaite une école de lautorité, une école de lexigence, une école du respect, oserais-je le dire, une école de la politesse, une école où on fait respecter les valeurs de la République. Oui, jai proposé un changement, cest que dans toutes nos écoles, les professeurs aient un bureau pour pouvoir sentretenir individuellement en dehors des jours de classe avec les familles et avec les enfants. Jai proposé un soutien personnalisé parce que je pense que tous les enfants nont pas besoin dun soutien égal et que dans la classe, quand il y en a quelques-uns qui se noient, cest au professeur de pouvoir accompagner cet enfant qui se noie. Cest la raison pour laquelle je proposerai que les enseignants au lieu davoir 18 heures dobligation de service aient 26 heures dobligation de service sur la base du volontariat. Ce nest pas une question de quantité ; cest une question de qualité.
Mes chers amis, il vous reste trois semaines dici au premier tour, cinq semaines dici au deuxième tour. Je vais attendez, attendez, non, non je vais vous dire à quelles conditions. Un certain nombre de candidats sont en train de se rendre compte que cétait plus difficile quils ne lavaient imaginé. Lorsque je suis rentré en campagne, on ma expliqué « mais pourquoi vous en allez en campagne ? C'est fini, vous avez perdu », jai dit « ah bon mais je ne suis pas encore candidat ! » « Non mais vous avez perdu, vous avez vu les observateurs ? Vous avez vu les sondeurs ?
Vous avez vu les pronostiqueurs ? Ce nest pas la peine dy aller, Monsieur SARKOZY, ce nest pas la peine, cest fait. » Et puis, cest vrai dailleurs, puisque le lendemain où on ma dit ça, jai vu un journal où il y a Monsieur HOLLANDE qui disait « je suis le prochain président ». Ah ? Mais je me dis « mais là » ; je me suis dit : « il y a quelque chose qui a changé dans la Constitution de la Ve République ?
Ce nest plus les Français qui décident ? On sauto désigne ?! Il suffit de dire « je suis » pour y être ? » Jai été candidat ; je suis rentré en campagne avec la passion dont je suis capable et tout dun coup, je vois que les choses commencent à changer. Et tout dun coup, je vois que les mines commencent à sallonger. Et tout d'un coup je m'aperçois que certains qui étaient tout contents de faire campagne quand ils étaient tout seuls, ils trouvent que c'est plus compliqué quand je suis là. Oui mais je suis là. Pendant des mois, ils ont fait campagne ensemble.
C'est Ségolène qui ne voulait pas de François qui ne voulait pas de Martine et qui nétait pas soutenu par Laurent ; ça leur faisait tout drôle. Ils discutaient entre eux, en famille. Et alors, les sondages leur promettaient une réussite extraordinaire.
Mais même moi, je me disais « pourquoi ils ne font pas 100% pendant quils y sont ? On doit les déranger. »
Personne ne sintéressait à eux, on était dans le coin. Et puis moi, je rappelais quand même « je suis président de la République ! » Ils mavaient oublié, cétait fini, ils étaient tranquilles. Ils avaient fait un petit club, le petit club des socialistes heureux, heureux de se regarder le nombril, heureux de se contenter, heureux de se féliciter. La crise nexistait pas, lEurope nexistait pas, le monde nexistait pas. Il ny en avait plus que pour eux ! Soyons indulgents pour eux, imaginez ce qui se passe dans leur tête à la minute où je parle. Imaginez la migraine. Tous les matins ils doivent se dire « mon Dieu, il est encore en campagne » ! Moi, je vais vous dire une chose. Je nai jamais été pessimiste et je ne suis pas optimiste. Pourquoi ? Parce que je sais trop que le peuple français est un peuple libre, que cest un peuple frondeur, que cest un peuple vous, vous mes amis qui ne détestez rien moins tant quon vous dise ce que vous devez faire.
Vous voulez quau moment de lélection présidentielle, ce moment solennel voulu par les Français, choisir par vous-même en liberté, décider par vous-même. Vous êtes en train dinscrire la plus formidable histoire de la vie politique récente, lhistoire dune majorité silencieuse qui ne veut pas se laisser faire, lhistoire du peuple de France qui ne veut pas quon lui impose un choix qui nest pas le sien, lhistoire de Français qui disent « maintenant, ça suffit, ça suffit ce quon entend à longueur de journée dans les médias, des idées qui ne sont pas les nôtres, des propos qui ne sont pas les nôtres, un candidat dont nous ne voulons pas ».
Cest vous qui allez faire cette élection.
Françaises, Français, mes amis, jai besoin de vous.
Jai besoin de votre engagement, jai besoin de votre passion, jai besoin de votre soutien.
Oui, si vous y croyez, si vous maidez, si vous vous engagez parce que notre pays le mérite, alors, oui, oui, le 6 mai, ça sera le moment de la décision, du choix et ce moment-là, ça sera le moment de dire :
vive la République et vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 10 avril 2012
Vous allez avoir dans quelques semaines à faire un choix, un choix
Vous allez avoir à faire un choix extrêmement important pour notre pays et cette campagne doit être une campagne de vérité.
Le peuple de France ne doit pas se laisser voler cette campagne. Dans cette campagne, chacun doit dire sa vérité, donner des réponses précises, prendre des engagements et expliquer où et comment il entend conduire la France.
La campagne électorale présidentielle, cest une épreuve ; une épreuve personnelle, une épreuve de vérité où chaque Français doit se dire « dans la situation du monde, de lEurope, qui aura la force de conduire le pays et pour quoi faire » ?
Durant les cinq dernières années, nous avons dû affronter des crises dune violence inouïe je ne sais pas mes chers compatriotes si vous vous rendez compte des périls que la France a dû traverser, éviter pour surmonter les épreuves que le monde, lEurope et notre pays ont connues depuis quatre ans.
A Toulon, en 2008, javais pris un engagement, un engagement solennel ; alors que tout le système financier mondial sécroulait, je vous avais dit : « nous défendrons notre système bancaire et pas un seul dentre vous ne perdra un sou de son épargne ».
Pas un seul ! Imaginez, mes chers amis, ce qui se serait passé si nous avions laissé comme dans certains pays faire faillite à vos banques ! Contrairement à ce que pense monsieur HOLLANDE, ce nest pas lennemi ! Cest bien beau de dire « mon ennemi, cest la finance » mais dans les banques, cest votre épargne, ce nest pas la sienne !
Dans les banques, cest largent de votre travail, ce nest pas le sien ! Et je veux dire une chose à monsieur HOLLANDE : la poche des Français nest pas inépuisable ; il est temps de sen rendre compte et de la respecter.
Pas un seul dentre vous na perdu son épargne ; pas une banque na fait faillite. Imaginez ce que ça aurait été en France sil avait fallu faire la queue au guichet pour retirer son argent, largent de sa famille parce que le système sécroulant comme dans certains pays, il ny avait plus de confiance, cétait chacun pour soi.
Javais promis que ça ne coûterait pas un centime aux contribuables. Lineffable et si sympathique madame ROYAL, toujours modérée, toujours constructive, toujours apaisée, avait indiqué avec le sens de la nuance caractéristique chez elle que je mentais, que cétait un mensonge, que je ny arriverai pas !
Eh bien la France, vous mentendez, on le sait maintenant, est le seul pays au monde qui a sauvé son système bancaire sans coûter un centime aux contribuables. Et le plan bancaire que nous avons mis en place avec François FILLON a rapporté au Trésor public 2,4 milliards dintérêts. Voilà comment nous avons géré la crise financière.
En 2010, jai bien vu que nous étions, nous les Européens, dans une tourmente et jai proposé aux parlementaires et je veux les remercier je leur ai dit : les vents sont mauvais crise financière, crise de la dette, crise économique il faut accélérer et faire la réforme des retraites.
Personne nétait daccord. Les syndicats les plus raisonnables, disaient « oui docteur mais pas maintenant » ! « Oui, Monsieur le Président, mais pas celle-là ! ».
Remarquez, quand on ne veut pas faire quelque chose, ce nest jamais le bon moment et ce nest jamais la bonne personne. Les autres disaient « jamais » ! Et on a vu le défilé des hiérarques socialistes qui disaient solennellement aux Français : « ce nest pas la peine, il ne faut pas de cette réforme ; la retraite à soixante ans, cest un acquis, on ny touchera pas ».
Mes chers compatriotes, je veux vous le dire parce que cest la vérité : jai été surpris moi-même ; lorsque je suis devenu Président de la République, jai constaté que sur quinze millions de retraités, la Sécurité sociale allait chercher à la banque un argent quelle navait pas pour un million et demi dentre vous, vous mentendez ? Un million et demi de retraités percevaient une pension que la Sécurité sociale navait pas, quelle devait aller à la banque emprunter.
Voilà la situation folle dans laquelle nous étions. Pourquoi une situation folle ? Parce que si les pensions de retraite ne sont pas payées, alors les retraités deviennent à la charge de leurs enfants et je ne connais pas pire situation dhumiliation pour quelquun qui a travaillé toute sa vie que de ne pas avoir le produit de ses cotisations et dêtre obligé de demander à ses enfants de laider !
Jai fait cette réforme. Les socialistes étaient contre, remarquez, ils sont contre tout ! Les syndicats étaient contre remarquez on ne pouvait pas leur demander dêtre courageux à notre place ! nous lavons fait, jai été attaqué, jai été insulté ; on ma reproché tout et le contraire de tout ; il y a eu neuf manifestations nationales avec des millions de gens. Je nai pas reculé car jestimais que cétait mon devoir.
Certains de mes propres amis me disaient : Nicolas, lâche du lest ! Fais-leur un petit cadeau, un peu de poussière sous le tapis, ça na jamais fait de mal, il y en a déjà tellement ! Je nai pas voulu. Je vis vous dire pourquoi je nai pas voulu parce que je pensais que nous étions à un moment de vérité, quon ne pouvait plus biaiser, quon ne pouvait plus esquiver, quon ne pouvait plus mentir.
Et jai dit à mes propres amis : je préfère la mauvaise humeur des Français parce que je sais quelle sera passagère, à la colère de la France sapercevant quils ont cotisé toute leur vie pour à larrivée ne rien avoir ! Nous avons fait la réforme. Jaffirme que cette réforme était une décision sociale, que cétait une décision juste et maintenant que nous avons les chiffres, jai dit : puisque vous allez travailler deux années de plus car vous gagnez un trimestre despérance de vie chaque année, je vais me battre malgré la crise pour que chaque année on fasse lindexation des retraites. Et nous sommes le seul pays dEurope où les retraites ont été indexées chaque année malgré la crise ; cest trois milliards deuros de plus pour les retraités !
Et je peux dire aujourdhui, à vous mes chers compatriotes : notre système de retraite est en ordre ; vos retraites seront payées ; vous nêtes dépendants de personne ; vous avez travaillé dur, cette pension vous sera versée, les comptes sont en ordre. Et jai pas lintention de recevoir des leçons de la part de ceux qui ont promis la retraite à soixante ans sans avoir un centime pour la payer et de ceux qui ont démoli la compétitivité de léconomie française avec des 35 heures qui ont ruiné léconomie de la France ! Dailleurs la preuve que notre réforme nétait pas si mauvaise que cela : je mets au défi quiconque de comprendre ce que veut sur le sujet monsieur HOLLANDE. Je pense que lui dailleurs lignore ! Ne faisons pas de mauvais procès ! Un jour il dit : je reviendrai à la retraite à soixante ans ; le lendemain, ça a changé cétait uniquement pour ceux qui ont commencé à travailler avant dix-huit ans quand je lui ai dit « cest déjà fait, cette promesse ne sera pas difficile à tenir ! », il ma dit « ah ! je me suis trompé, cest ceux qui ont commencé à travailler avant dix-neuf ans » ! Parfait ! Nouveau changement ! Puis nous avons eu une troisième version : partiront à la retraite à soixante ans, tous ceux qui le nombre de cotisations à 41 ans et demi. Puis une quatrième version, parce quil se rendait compte naturellement quil y a un petit problème de compte à larrivée et la troisième version (sic), cest quil y aura 0,1 point de cotisation en plus pour chaque salarié chaque année et 0,1 point de cotisation en plus chaque année pour chaque entreprise : on accroît la fiscalité sur le travail merci pour les délocalisations et on accroît la fiscalité sur les retraités et sur les travailleurs merci pour le pouvoir dachat ! Si cest pour faire cela, ce nest pas la peine dêtre candidat, nous nen voulons pas !
Alors figurez-vous, après il a fallu quon demande lautorisation de parler. Oui, parce quil faut que je vous explique je suis sûr que vous naviez pas compris ! oui eh bien cest bien ! Il y a les sujets dont on a le droit de parler, ceux qui intéressent monsieur HOLLANDE ; et puis les sujets dont on na pas le droit de parler, ceux qui intéressent les Français.
Alors les sujets dont on na pas le droit de parler, qui ne vous intéressent pas, c'est la sécurité, limmigration, le pouvoir dachat, lEurope, ça on na pas le droit den parler. Alors les sujets qui vous intéressent, juste un mot parce que là on a été gâtés, il faut bien le dire : il y avait quelque chose qui vous troublait, mes chers compatriotes, depuis longtemps, cest la présence du mot « race » dans le préambule de 46 de la Constitution !
Moi qui depuis cinq ans parcours la France dans tous les sens, je dois avouer que je suis sans arrêt harcelé par des gens qui me promenant, me disent « Monsieur le Président, cest un scandale, arrêtez avec le mot « race » dans le préambule de 46 de la Constitution ! ». Et voilà que monsieur HOLLANDE a trouvé une idée fantastique : pour supprimer le racisme, supprimons le mot « race » ! Comme cest un homme qui a de la suite dans les idées, pour supprimer les injustices, il dit « supprimons le mot zone » !
Mais il manque dambition, pendant quon y est, on devrait supprimer le mot « pauvre » et pour résoudre le problème du chômage, supprimer le mot « chômeur », on serait tranquille ! Et ça veut gouverner la France ! Cest ridicule mais il y a un point qui est indigne, c'est le mot « race » parce que le mot notre pays a une histoire ! Vous-mêmes dans cette belle région et dans vos familles cette région nest pas une page blanche ; la France nest pas une page blanche ! Vous-mêmes, vous avez une histoire, des grands-parents, des parents, une famille.
Le mot « race », il a été écrit dans le préambule de 1946 avec le sang des résistants, des déportés, des fusillés de cette génération admirable de nos grands-parents et de nos parents qui nont pas voulu baisser la tête devant loccupant nazi, devant la Shoah et devant cette monstruosité quétait le nazisme et ils ont écrit avec leur courage et avec leur sang que nul sur le territoire de la République ne devra être maltraité en fonction de sa race. Je dis que changer ce texte, cest comme un blasphème à lendroit de lhistoire de la France !
Alors continuons sur ses propositions ! Figurez-vous quil y a un problème : le prix du pétrole augmente, et Alain, tu le sais bien, dans cette région, les transports en commun sont ce quils sont en ruralité et le coût de lessence, cest un problème pour nos compatriotes. Il a donc eu une idée remarquable : on va bloquer les prix du pétrole ! Et là on voit déjà les Saoudiens, les Iraniens, les Irakiens trembler devant la perspective quon bloque les prix du pétrole. Ça fait peur. Et ça veut diriger la France ! Mais alors figurez-vous que monsieur HOLLANDE nest pas seul ; il y a aussi madame JOLY
Non, non elle vaut beaucoup mieux que cela ! Cest une personne extrêmement originale. Et alors on choisit le moment où le pétrole est le plus cher, le gaz le plus cher, où nous navons comme chacun le sait, ni pétrole ni gaz, pour casser la filière nucléaire française pour être sûr que là où nous avions un avantage qui permet à nos usines comme aux particuliers de payer lélectricité 35% moins chère que chez nos voisins, voilà que la priorité, c'est de démolir lindustrie nucléaire.
Le Général de GAULLE au lendemain de la guerre, a confié à un groupe dingénieurs le soin de créer la première pile atomique et dinvestir dans cette filière.
Durant soixante ans, les hommes politiques, les femmes politiques de droite comme de gauche, ont eu la grandeur desprit, le sens de lintérêt général, pour ne pas remettre en cause ce consensus. Apparemment quand il est à la tribune, monsieur HOLLANDE essaie dimiter quelquun.
Mais alors quitte à imiter François MITTERRAND, quil limite totalement ! Dans les deux septennats de François MITTERRAND, il y a quarante réacteurs nucléaires qui ont été ouverts ! Sil veut être fidèle à François MITTERRAND, quil laisse tranquille lindustrie nucléaire française ! Ah oui ! Mais me dit-il, tout a changé avec Fukushima ! Eh bien réfléchissons. Jai été à Fukushima.
A Fukushima, cest un tsunami qui faisait suite à un tremblement de terre, tremblement de terre dune violence inouïe, qui a déclenché un tsunami invraisemblable - il y a certains endroits où la vague a dépassé les quarante mètres de haut et nous avons audité après Fukushima toutes nos centrales ; mais là où je nai pas suivi le raisonnement de monsieur HOLLANDE, cest quil a dit : « Après Fukushima, la première centrale à fermer, cest Fessenheim ! ». Alors je me suis précipité sur un livre de géographie parce que ça me semblait si énorme que je me suis dit : cest moi qui dois faire une erreur. Cher Jean-Marie, Fessenheim, lAlsace la plage est assez éloignée Et ça veut diriger la France !
La semaine dernière, jai été visiter une autre centrale quil veut absolument fermer, Saint-Laurent-des-Eaux. Je me suis dit : là, ils nont quand même pas refait le coup ! Ils ne se sont pas re-trompés, ce nest pas possible ! Je vais, confiant, à Saint-Laurent-des-Eaux et je vois la Loire.
Et ça veut diriger la France ! Ca serait risible mais pensez à ces ouvriers de Fessenheim ou de Saint-Laurent-des-Eaux qui mont dit : il nous a vendus pour un accord électoral indigne avec madame JOLY et ses amis ! Voilà la vérité, voilà la réalité ! On sacrifie un atout de la France, on sacrifie lintérêt des ouvriers dune filière, on sacrifie tout ça parce quon veut mendier les quelques voix qui restent à madame JOLY et à ses alliés. Et cela veut diriger la France ! Et cela prétend donner des leçons aux Français ! Voilà la vérité !
Ca a continué. Voilà que le candidat socialiste dans un jour de créativité il y en a quelques-uns (franchement de moins en moins) mais il y en a quelques-uns a dit : il faut inscrire le mot « laïcité » dans la Constitution. Bon. Je ne veux pas le contredire mais ça lest déjà ; il na pas besoin de se donner le mal de lire deux articles puisque cest écrit dans larticle premier : la France est une République laïque.
Voilà une autre promesse qui pourrait être assez facilement tenue ! Mais je ne comprends pas, parler tant de la laïcité et si mal la défendre : lorsque jai proposé au Parlement français que la burqa soit interdite sur le territoire de la République française, monsieur HOLLANDE na pas participé au vote, il avait sans doute mieux à faire ; le groupe socialiste dans son immense majorité, a refusé dassumer ses responsabilités et de participer au vote.
Quand on veut diriger la France, il faut avoir le courage et la force de dire non à la burqa sur le territoire de la République française ! Jajoute que je ne recevrai pas des leçons de laïcité de la part de Martine AUBRY qui a prévu des horaires dans les piscines municipales, différents pour les femmes et pour les hommes !
Nous voulons les mêmes horaires dans les piscines municipales pour les hommes et pour les femmes ! Nous voulons dans les hôpitaux les mêmes médecins pour les hommes et pour les femmes ! Et dans les cantines scolaires, nous voulons les mêmes menus pour les mêmes enfants de la République française ! La République laïque, ce nest pas simplement
(Le public scande « on a gagné »)
La République laïque, ce nest pas simplement un slogan, cest une réalité. Il y a eu le drame de Toulouse et le drame de Montauban. Ce fut pour notre pays une épreuve, une tragédie, un traumatisme.
La France comme toujours, vieux pays reclus dépreuves, a été digne, a été rassemblée, a été unie.
La France a traversé cette épreuve avec calme et avec dignité.
La France na pas cédé à la colère ; la France na pas cédé à la vengeance et la France a refusé toute forme damalgame parce que cet amalgame aurait ajouté linjustice à lignominie dun tueur qui nest rien dautre quun monstre. Cette épreuve que nous avons connue, il faut en tirer des conclusions mais je voudrais dire, avant de tirer des conclusions, deux ou trois choses : la première, c'est que je naccepte pas la mise en cause des forces de lordre policiers et gendarmes qui ont fait un travail remarquable. Je naccepte pas quon mette en cause des hommes, des femmes, des enfants qui ont risqué leur vie parce que les autorités de la République le leur ont demandé. Je naccepte pas quon donne des leçons alors que le premier assassinat, celui de Toulouse, est daté du 11 mars et le 21 mars, le tueur était encerclé et mis hors détat de nuire. Dix jours ! Je naccepte pas de recevoir des leçons de ceux qui ont laissé un tueur de préfet, son assassin, courir pendant quatre ans sans être capables de le rattraper et de le mettre à la disposition de la justice ! Lui aussi, le préfet ERIGNAC honneur à sa mémoire a été tué à bout portant ; et je me souviens très bien lorsque je suis devenu ministre de lIntérieur, quils cherchaient lassassin en Amérique latine, il était en Corse ! Dix jours ! Les forces de lordre, nous devons les soutenir, leur faire confiance et les remercier pour le travail remarquable quelles ont engagé.
Jai indiqué par ailleurs que je nacceptais pas lindignité qui consistait à dire que ce tueur était le produit du climat, dune campagne ; la France nest pas coupable, la société nest pas responsable ; le climat ny est pour rien ! Quand on tue des enfants parce quils sont juifs ou des jeunes parce quils sont soldats, c'est quon est un monstre dépourvu de la moindre humanité, pas parce que le pays est la France, pas parce que la société est la République et pas parce quil y a une campagne électorale ! Cela na aucun rapport et cela na aucun sens que de faire le lien entre lensemble !
Alors jai proposé que désormais toute personne qui sur Internet consultera un site faisait la propagation des idées extrémistes et terroristes, soit considérée comme un délinquant et quon lenvoie en prison.
Je ne vois pas pourquoi la République devrait tolérer sur son sol des opinions qui nen sont pas, qui sont simplement des appels à la haine et à la destruction de lautre. Jai proposé que toute personne qui partirait pour aller, sans motif professionnel, familial ou touristique, dans un pays, se former à lidéologie ou à des pratiques terroristes, soit considérée à son retour comme un délinquant avec rendez-vous à la case prison !
Monsieur HOLLANDE ma dit : pas besoin de texte supplémentaire, les textes qui existent aujourdhui, sont absolument parfaits. Problème : il nen a voté aucun. Voilà tout le raisonnement. On vient expliquer à 65 millions de Français quil ne faut rien changer à un arsenal législatif et répressif que par ailleurs on a condamné car depuis 2002, les socialistes nont voté aucun des moyens supplémentaires que jai donnés à la police ou à la gendarmerie, aucun des textes supplémentaires pour assurer votre sécurité. Ils les ont tous systématiquement combattus. C'est leur droit mais je les mets en demeure de dire soit quils ont changé davis, soit quils regrettent de ne pas avoir voté les textes quils défendent aujourdhui quand je les proposais au pays et au Parlement ! Soit on sest trompé et on le reconnaît ! Soit on ment et dans ce cas-là, on est démasqué.
Mes chers amis, dans toutes ces affaires, tout est une question en effet de volonté.
Dans cette campagne, je ne souhaite pas parler à la droite ou à la gauche ou au centre. Dans cette campagne, je veux parler au peuple de France dans son ensemble parce que les vieux clivages idéologiques sont totalement dépassés dans le monde nouveau qui est le nôtre. Il ne suffit pas de se dire de droite ou de gauche pour avoir la réponse aux défis gigantesques qui sont les nôtres. Je veux parler au fond à ces deux France dont nous avons besoin : une France qui est attirée par le grand large ; et une France qui voit bien le monde nouveau mais qui dit « on est prêt à sadapter, mais on ne veut pas quon change notre mode de vie, on ne veut pas quon change notre paysage, on ne veut pas quon change nos valeurs, on ne veut pas quon change notre civilisation. »
Ces deux France là peut-être quelles sont à lendroit et à lintérieur de chacun dentre nous. Cest à ces deux France en même temps que je veux parler : celui qui voit bien quon doit sadapter au monde nouveau pour compter et puis celui qui dit « mon terroir, ma ville, mon style de vie, mes idées que mont passées mes parents, je veux les passer moi-même à mes enfants. » Il y a en chacun dentre nous une aspiration à la modernité et une aspiration à lidentité. Il y a des choses que nous voulons garder et dautres que nous devons changer.
Cette aspiration à lidentité, nul na le droit de nous obliger à y renoncer et je le dis au moment dévoquer avec vous la question de limmigration. Voilà un autre sujet dont on souhaitait minterdire la parole.
Au moment où jai prononcé le mot, on ma dénoncé comme chassant sur les terres de lextrême droite, oubliant que laimable Madame LE PEN a comme cible prioritaire ma personne et que lextrême droite na jamais aidé que la gauche depuis que Monsieur LE PEN a commencé son combat politique. Je nai jamais voulu, je nai jamais voulu culpabiliser les électeurs qui ont choisi à un moment ou à un autre de voter contre le Front national parce que je considère que les gens qui souffrent et qui devant leur souffrance ont tendance à dire « non » comme un réflexe, il faut les convaincre que ce vote là est une impasse et dans votre région, vous le connaissez bien ce vote là, cest une impasse parce que voter pour le Front national, cest perdre sa voix et cest la donner pour construire une politique qui ira en sens inverse de ce quils souhaitent.
Je conteste les idées du Front national parce que la France a toujours été une terre ouverte, diverse, quelle sest nourrie de cette ouverture et de cette diversité, quelle en a fait une richesse et que la France pour laquelle je me bats, cest la France forte, ce nest pas la France faible, cest la France qui na pas peur, cest la France qui na pas de haine, cest la France qui ne rejette personne, cest la France qui tend la main.
Cest cette France là ; cest le contraire de ce que dit le Front national. Mais je conteste avec la même force ceux qui voudraient mempêcher de prononcer le mot « immigration » et qui voudraient faire croire aux Français que limmigration nest quune chance et quelle ne peut jamais être un problème. Limmigration est une chance mais elle peut être aussi un gros problème lorsquelle nest pas maîtrisée.
Mes chers amis, je vous parle en liberté. Jamais, vous ne mentendrez demander de fermeture mais jamais je naccepterai cette forme de pensée unique insupportable qui fait que les sujets ne doivent pas être évoqués parce que ça gêne limage de ceux qui vont à la télévision non pas pour parler mais pour se regarder dans un miroir qui leur empêche de voir ce que pense le peuple français.
La vérité de tout cela, cest que je ne peux pas en tant que président de la République dire à mes compatriotes « faites des efforts pour réduire les déficits » et en même temps, accepter, tolérer sur le territoire de la République une immigration qui ne viendrait que pour la seule cause de vouloir consommer des prestations sociales plus généreuses ici quailleurs. Cela, je ne veux pas laccepter ! Et je veux vous faire réfléchir sur ces questions-là. Jajoute, jajoute que notre système dintégration explosera si nous continuons à recevoir des vagues migratoires que nous ne pouvons pas assimiler avant même que la précédente ait été intégrée. Nous avons donc deux problèmes à gérer : un système dintégration dépassé par le nombre et un modèle social dépassé par les déséquilibres financiers. Jai donc indiqué que si les Français me faisaient confiance, je diviserai par deux le nombre détrangers que nous accueillerons dans les cinq années qui viennent.
Ah on me dit « mais comment faire ? ». Là encore, je veux poser les questions mais les vraies questions, pas les questions dapparence. Le regroupement familial, je comprends parfaitement, cest un droit et je le garantirai. Que celui qui vit ici doit pouvoir faire venir sa famille. Ce droit, je le garantirai mais pour faire venir sa famille, il faut un logement décevant pour la recevoir ; sinon, on ne peut pas faire venir sa famille. Il faut un salaire suffisant pour la faire vivre ; sinon, on ne peut pas faire venir sa famille. Et il faut que la famille prenne la peine dapprendre le français et les valeurs de la République avant de rentrer sur le territoire de la République française.
Voilà une politique dimmigration républicaine. Je veux aller sous le contrôle de mes amis, mon cher Jacques, dans le détail de ces questions parce quelles sont extrêmement sensibles et si nous, les Républicains, nous nen parlons pas, cest les extrémistes qui en parleront et ils en parleront mal. Je veux parler de la CMU et je veux parler de laide médicale pour les étrangers en situation illégale. Sur le territoire de la République, je vais être franc avec vous, nous ici, on nest pas aux Etats-Unis où avant de vous opérer, on vous demande si votre carte bleue est en ordre.
Nous, ici, quand quelquun est malade, quelle que soit sa couleur de peau, quel que soit son âge, on le soigne et cest lhonneur de la République française et je souhaite quon ne modifie pas cela. Mais je dis avec la même force : je demande que la Carte Vitale devienne biométrique parce que nous en avons plus quassez des fraudes. Généreux mais pas complaisant.
Ça mamène à vous dire un mot de la justice qui est un mot totem. Dès quun responsable politique va à la télévision, il dit : il faut que ça soit juste, juste, juste. Alors quand ils sont très bavards, ils disent « justice sociale » ; ils sont encore plus bavards, ils disent « justice sociale pour tous. » Alors, on a entendu un mot, on na rien compris de ce quil voulait dire.
Les Français sont choqués par linjustice mais quest-ce que cest la justice ? Il y a des rémunérations extravagantes de la finance qui ont choqué et qui sont dune certaine façon scandaleuses. Mais je veux dire aussi que ça choque les Français quand quelquun qui na jamais travaillé, jamais cotisé gagne davantage que celui qui travaille et qui cotise.
Les deux sont injustes. Ce qui est injuste, cest lassistanat ; ce qui est juste, cest la solidarité. Je vais vous expliquer la différence à mes yeux. Quand quelquun est au chômage, il est parfaitement normal que la société le soutienne mais pas pour quil reste chez lui à déprimer, à envoyer le 500ème curriculum-vitae sans aucune chance davoir un emploi. Je souhaite un droit nouveau pour chacun assorti dun devoir : celui qui sera au chômage, la société, nous devons lui apprendre un nouveau métier, une formation professionnelle. La mère de famille qui a élevé ses enfants et puis, qui au bout de quinze ans, souhaite reprendre une activité professionnelle ; vous savez, les enfants, ils sont ravis que vous alliez les chercher à lécole et puis un jour, vous ne prenez pas garde à ce détail, « tu ne pourrais pas laisser la voiture dans la rue dà côté ? », je vois que je ne suis pas le seul à avoir connu cette situation.
Ça vous arrive tout de suite. La mère de famille qui a voulu élever ses enfants cest son droit comment voulez-vous quelle retrouve un métier si on ne laccompagne pas dans un projet personnalisé de formation professionnelle ? Le jeune, tous les jeunes ne sont pas faits pour être bac + 18. La personne de 50 ans ou de 55 ans, qui dans son territoire est licenciée économique, il ny est pour rien, il nest pas foutu pour autant, il a le droit davoir un nouveau métier. Je souhaite que désormais tout chômeur ne soit pas indemnisé, quil soit rémunéré pour la formation quil se donnera la peine de suivre parce que chacun a une chance mais je dis aussi que, une fois cette formation accordée, celui qui en a bénéficié ne pourra plus refuser une offre demploi correspondant à la formation qui lui a été accordée.
Des droits et des devoirs. Je sais parfaitement quen proposant cela, je me heurte à des forces considérables : les régions, les syndicats. Sil y a blocage, mes chers compatriotes, alors je saisirai le peuple de France directement par référendum. Parce que nous ne pouvons plus accepter quun certain nombre de corps intermédiaires bloquent à dessein parce quen vérité, eux, ceux quils défendent, ce nest pas ceux qui nont pas demploi, cest ceux qui ont un statut, ce nest pas ceux qui ont besoin quon les aide, cest ceux qui peuvent nuire le plus au fonctionnement de léconomie. Et ainsi va la France depuis trop longtemps. On donne raison non pas à celui qui en a le plus besoin mais à celui qui pourrait provoquer le plus dennuis pour le fonctionnement normal de léconomie et de la société.
Droits et devoirs ; droits et devoirs. Et je pense cela pour terminer avec lécole. Je voudrais dire une chose là-dessus. Les apôtres du laxisme, du refus de la sanction, ont cru rendre service, ont cru que cétait une preuve damour.
Le laxisme, ce nest rien dautre que de labandon. Cest celui qui sait sanctionner qui sait faire preuve de tolérance qui aime et qui éduque. Lorsquon a voulu faire le nivellement, légalitarisme, traiter tout le monde de la même façon, donner le diplôme à tout le monde, faire passer tout le monde dans la classe supérieure, ne tenir compte de rien, ni des notes ni des classements, ce jour-là, on a pénalisé dabord les enfants des familles les plus modestes qui, eux, ont plus besoin que dautres dune école de lexigence, dune école de lautorité. Lorsquon a fait lerreur de considérer que lélève est légal du maître, on a tué une des valeurs de la République les plus importantes qui est celle de lautorité. Je souhaite une école de lautorité, une école de lexigence, une école du respect, oserais-je le dire, une école de la politesse, une école où on fait respecter les valeurs de la République. Oui, jai proposé un changement, cest que dans toutes nos écoles, les professeurs aient un bureau pour pouvoir sentretenir individuellement en dehors des jours de classe avec les familles et avec les enfants. Jai proposé un soutien personnalisé parce que je pense que tous les enfants nont pas besoin dun soutien égal et que dans la classe, quand il y en a quelques-uns qui se noient, cest au professeur de pouvoir accompagner cet enfant qui se noie. Cest la raison pour laquelle je proposerai que les enseignants au lieu davoir 18 heures dobligation de service aient 26 heures dobligation de service sur la base du volontariat. Ce nest pas une question de quantité ; cest une question de qualité.
Mes chers amis, il vous reste trois semaines dici au premier tour, cinq semaines dici au deuxième tour. Je vais attendez, attendez, non, non je vais vous dire à quelles conditions. Un certain nombre de candidats sont en train de se rendre compte que cétait plus difficile quils ne lavaient imaginé. Lorsque je suis rentré en campagne, on ma expliqué « mais pourquoi vous en allez en campagne ? C'est fini, vous avez perdu », jai dit « ah bon mais je ne suis pas encore candidat ! » « Non mais vous avez perdu, vous avez vu les observateurs ? Vous avez vu les sondeurs ?
Vous avez vu les pronostiqueurs ? Ce nest pas la peine dy aller, Monsieur SARKOZY, ce nest pas la peine, cest fait. » Et puis, cest vrai dailleurs, puisque le lendemain où on ma dit ça, jai vu un journal où il y a Monsieur HOLLANDE qui disait « je suis le prochain président ». Ah ? Mais je me dis « mais là » ; je me suis dit : « il y a quelque chose qui a changé dans la Constitution de la Ve République ?
Ce nest plus les Français qui décident ? On sauto désigne ?! Il suffit de dire « je suis » pour y être ? » Jai été candidat ; je suis rentré en campagne avec la passion dont je suis capable et tout dun coup, je vois que les choses commencent à changer. Et tout dun coup, je vois que les mines commencent à sallonger. Et tout d'un coup je m'aperçois que certains qui étaient tout contents de faire campagne quand ils étaient tout seuls, ils trouvent que c'est plus compliqué quand je suis là. Oui mais je suis là. Pendant des mois, ils ont fait campagne ensemble.
C'est Ségolène qui ne voulait pas de François qui ne voulait pas de Martine et qui nétait pas soutenu par Laurent ; ça leur faisait tout drôle. Ils discutaient entre eux, en famille. Et alors, les sondages leur promettaient une réussite extraordinaire.
Mais même moi, je me disais « pourquoi ils ne font pas 100% pendant quils y sont ? On doit les déranger. »
Personne ne sintéressait à eux, on était dans le coin. Et puis moi, je rappelais quand même « je suis président de la République ! » Ils mavaient oublié, cétait fini, ils étaient tranquilles. Ils avaient fait un petit club, le petit club des socialistes heureux, heureux de se regarder le nombril, heureux de se contenter, heureux de se féliciter. La crise nexistait pas, lEurope nexistait pas, le monde nexistait pas. Il ny en avait plus que pour eux ! Soyons indulgents pour eux, imaginez ce qui se passe dans leur tête à la minute où je parle. Imaginez la migraine. Tous les matins ils doivent se dire « mon Dieu, il est encore en campagne » ! Moi, je vais vous dire une chose. Je nai jamais été pessimiste et je ne suis pas optimiste. Pourquoi ? Parce que je sais trop que le peuple français est un peuple libre, que cest un peuple frondeur, que cest un peuple vous, vous mes amis qui ne détestez rien moins tant quon vous dise ce que vous devez faire.
Vous voulez quau moment de lélection présidentielle, ce moment solennel voulu par les Français, choisir par vous-même en liberté, décider par vous-même. Vous êtes en train dinscrire la plus formidable histoire de la vie politique récente, lhistoire dune majorité silencieuse qui ne veut pas se laisser faire, lhistoire du peuple de France qui ne veut pas quon lui impose un choix qui nest pas le sien, lhistoire de Français qui disent « maintenant, ça suffit, ça suffit ce quon entend à longueur de journée dans les médias, des idées qui ne sont pas les nôtres, des propos qui ne sont pas les nôtres, un candidat dont nous ne voulons pas ».
Cest vous qui allez faire cette élection.
Françaises, Français, mes amis, jai besoin de vous.
Jai besoin de votre engagement, jai besoin de votre passion, jai besoin de votre soutien.
Oui, si vous y croyez, si vous maidez, si vous vous engagez parce que notre pays le mérite, alors, oui, oui, le 6 mai, ça sera le moment de la décision, du choix et ce moment-là, ça sera le moment de dire :
vive la République et vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 10 avril 2012