Texte intégral
Q - La France a-t-elle encore un avenir olympique ?
R - La France est perçue comme un pays qui sait organiser, avec un vrai savoir-faire. Ce qui lui manque, cest de savoir se vendre. La France a un avenir olympique mais cest une décision qui doit être prise au plus haut niveau de lÉtat, conjointement avec le mouvement olympique.
Q - 2024 représenterait la date idéale ?
R - Effectivement. Mais le coup du centenaire des Jeux de Paris, je lai testé à létranger, ce nest pas un argument. Des choses qui nous parlent sont perçues totalement différemment ailleurs. Il y a un décalage. On a besoin de travailler sur ça.
Q - De quelle manière ?
R - Lidée du président de la République est dassurer le rayonnement de la France à travers lorganisation de grands événements sportifs. Nous avons procédé à un état des lieux des structures, sachant que la plupart des fédérations naccordent les grandes organisations que lorsque les structures existent. Il faut donc construire et reconstruire de beaux équipements. Ce que nous faisons à travers le programme des stades de lEuro 2016, des Arenas, du vélodrome de Saint-Quentin, de la base nautique de Vayres et de la piscine olympique dAubervilliers dont on vient enfin de boucler le financement. Et on sappuiera sur la création dun comité stratégique international. Parce quil faut quon arrête de perdre
Q - Quelles seront la composition et les prérogatives de ce comité ?
R - Il sera composé dune vingtaine de personnes et tiendra sa première réunion le 3 avril. On a lancé avec le CNOSF un audit pour tout savoir au sujet des candidatures passées. Cela composera notre matière première, nous renseignera sur les erreurs à ne pas commettre. De là, on décidera si la France doit continuer à se positionner pour une grande candidature olympique. On lance également une cellule internationale composée de permanents du ministère. Elle est physiquement introduite dans le CNDS pour accompagner les candidatures et lorganisation. Elle aura aussi pour but de positionner les Français dans les instances internationales, danimer le réseau du sport international, dassurer une connexion étroite avec les entreprises et de connecter le mouvement sportif et les collectivités territoriales. Cela pour éviter les dérapages du passé. Il faut comprendre, quelles que soient les opinions politiques, que cest un travail déquipe, que cest la France qui compte.
Q - En cas dalternance politique, ce dispositif risquerait de disparaître
R - Non, il y a des choses qui sont acceptées par tout le monde. Le mouvement sportif étant le garant de ce dispositif.
Q - Le désir daccueillir les JO est-il vraiment fort en ces temps de crise ?
R - Le mouvement sportif a très envie dy retourner et la France, 5ème nation au monde en termes de résultats, le mérite. Mais il faut le faire de façon réfléchie et coordonnée en noubliant pas de se demander si la France a les moyens. Cest une discussion que jai eue avec Jacques Rogge, car organiser les JO dans les 15 ans à venir va être très compliqué. Le CIO dit depuis longtemps : «arrêtons le gigantisme».
Q - À propos des Jeux de Londres, quel est pour vous le porte-drapeau idéal ?
R - Ce nest pas moi qui décide Il y en a deux qui sortent du lot : Laura Flessel, si elle se qualifie. Elle mérite de porter le drapeau, elle a tout gagné et ce serait une superbe récompense pour ses 5èmes Jeux. Et il y a Tony Parker, qui défend si bien lamour du maillot et du drapeau.
Q - Teddy Riner sera-t-il sacré à Londres ?
R - Je veux quil gagne, comme Lucie Decosse. On a besoin dor. Jai dit quil fallait doubler le nombre de médailles dor (7 à Pékin). Et le judo, comme beaucoup dautres sports olympiques, a besoin de leaders charismatiques pour tirer la discipline. Il se doit de gagner. Si ce nest pas le cas, je ne comprends plus rien au judo.
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source http://www.sports.gouv.fr, le 23 mars 2012