Texte intégral
Mes chers amis. Merci, Monsieur le Maire, cher Jérôme, de ton accueil. Merci aux ministres qui nous font lhonneur et le plaisir de leur présence, Claude GUEANT, David DOUILLET, Eric BESSON, Edouard COURTIAL. Merci aux parlementaires qui sont ici, dans ce département du Val dOise. Mes chers amis, cest vraiment un moment historique pour notre pays. Le monde sort de quatre années de crise dune violence inouïe, crises multiples, financière, économique, qui ont été à deux doigts demporter les plus grands pays du monde. Sans doute, depuis le début du 20ème siècle, la fameuse crise de 1929, jamais le monde navait été confronté à autant de difficultés financières et économiques. Ce quon pensait impossible sest avéré banal.
On pensait impossible quune banque fasse faillite, une des plus grandes banques du monde aux Etats-Unis a fait faillite en quelques semaines. On pensait impossible que de grands pays ne trouvent pas de prêteurs pour financer leur dette, ce qui était impossible est devenu banal. On nimaginait pas que le monde entier connaîtrait une crise économique générale, jusquà présent, lorsque lAsie battait de laile, lAmérique se développait, lorsque lAmérique avait des problèmes, lEurope était stable, là, tous les pays, toutes les régions du monde, tous les secteurs en même temps. Ceux qui ont porté la monnaie unique européenne nimaginaient pas, au début des années 2000, que la question de limplosion de leuro pouvait se poser. Tout ceci, aucun parmi nous ne pouvait limaginer, aucun. Ce nétait même pas de lordre des scénarios catastrophes. Entre 2008 et 2011, nous avons pourtant connu une succession de crises dune violence inouïe.
Il est important de regarder comment ça sest passé et où nous en sommes. Car, lavenir de la France, cest une chose trop lourde de sens pour en faire un enjeu partisan. Cest votre avenir, cest celui de vos enfants. Quel monde allez-vous leur laisser, allons-nous leur laisser ? Quel pays allons-nous leur laisser ? Cest intéressant de regarder ce qui sest passé, quest-ce qui a fonctionné et quest-ce qui na pas fonctionné. Dans ce monde où la compétition est féroce, des pays continents comme la Chine, comme les Etats-Unis, comme le Japon ont décidé de défendre pied à pied leurs frontières, leur mode de vie, leur identité. Ils ont connu la crise, ils sont rentrés dans la crise, mais ils ont dit dans la crise, on ne baissera pas les bras, on se défendra, avec nos armes.
Quest-ce quon a constaté ? Cest que des pays que lon pensait stables, modernes ont été emportés comme des fétus de paille. Souvenez-vous, 2009, lIrlande, lIrlande quon présentait comme un modèle de développement, le miracle économique européen. Le miracle économique européen, les Irlandais lont payé dune diminution de leurs salaires de 15 %, dune diminution de leurs retraites de 15 % et dune rétraction phénoménale de leur produit intérieur brut. Cétait lIrlande.
Nous avons vu la Grèce, pays de 10 millions dhabitants, pays européen, berceau dune civilisation, la Grèce qui sétait retiré ses chaînes de la dictature aux confins des années 70, la Grèce, pays développé sil en était, la Grèce sest retrouvée en situation de faillite. Il a fallu que lAllemagne et la France négocient avec ses créanciers pour diviser par deux sa dette. La Grèce, je ne parle pas dun pays en voie de développement, je ne parle pas dune contrée lointaine en Afrique, je ne parle pas de pays avec qui nous sommes amis, mais qui ont connu beaucoup de pauvreté, je pense au Bénin, je pense au Mali, je parle de la Grèce. La Grèce sest retrouvée dans la situation de ne pas pouvoir payer ses retraites, ses fonctionnaires, envoyer ses jeunes à luniversité et faire fonctionner son pays. Nous avons été à deux doigts de connaître, en plein coeur de lEurope, un pays où le système bancaire se serait écroulé complètement, avec les conséquences en chaîne sur nous. Qui laurait imaginé ? Pourquoi ? Parce que la Grèce distribuait un 13ème mois et un 14ème mois avec un salaire minimum qui navait rien à voir avec la concurrence, Bulgarie, Turquie, autour de ce pays. La négation des réalités, tout était possible, il ne fallait pas faire defforts, on mettait la poussière sous le tapis, demain serait mieux, il ny a pas besoin, voilà la situation.
Aujourdhui, quand vous regardez un pays aussi considérable que lEspagne, pays de 42 millions dhabitants, pays ami de la France, grande civilisation, une histoire multiséculaire, un pays frère pour nous, sept ans de socialisme, sept ans de socialisme, regardez ce qui se passe en Espagne aujourdhui. Je souhaite de tout coeur que lEspagne trouve en elle-même les moyens et la force de sen sortir. Mais quand nous faisions la réforme des retraites en 2010, que nous avions les manifestations parce que les gens nétaient pas contents, eux ne faisaient pas cette réforme. Aujourdhui, quest-ce qui se passe en Espagne ? Baisse des salaires, baisse des pensions de retraite, diminution des bourses pour les étudiants, voilà la situation, et un chômage qui a augmenté de 220 %. Je ne veux pas pour mon pays, la France, de la situation de la Grèce ou de la situation de lEspagne, voilà la vérité que je suis venu défendre dans cette campagne.
On pourrait dire, « mais oui, monsieur SARKOZY, vous êtes contre la gauche ! » Non. Je vous demande de ne pas voir les choses comme ça. Je vous demande même de faire abstraction de ce que furent dans le passé vos attaches politiques, vos choix politiques. Je ne madresse pas à la droite, je ne madresse pas au centre. Je madresse au peuple de France. Je ne madresse pas à votre passé, je mintéresse à lavenir de notre pays et de nos familles. La seule question qui compte, la seule, cest de savoir si nous allons tirer les conséquences de cette crise ou si nous nions la réalité de la crise. Si nous nions la réalité de la crise et si nous ne tirons pas les conséquences de cette crise, cest vous, peuple de France, qui paierez. Car, les additions, il faut toujours les régler.
Je voudrais prendre un ou deux exemples et je le dis, parlant sous le contrôle des parlementaires qui mont soutenu et je les en remercie. Quand, en 2010, jai dit nous devons faire la réforme des retraites, bien de mes amis mont dit : « Ecoute, Nicolas, on sort des régionales qui nont pas été bonnes, on est en plein dans la crise, tu vas les fâcher, ce nest pas bon pour les élections ! » Cest toujours la même histoire, il ne faut fâcher personne, ce nest jamais le bon moment, ce nest jamais la bonne réforme, on met la poussière sous le tapis et on laisse les générations daprès régler les comptes de la lâcheté des générations davant. Je nai pas voulu de cela, je lassume, je lassume.
Cest facile, très bien, bien sûr, il ny a pas de problème ! Moi, je nen ai pas voulu. Je reviens devant vous pour parler de cela. Pourquoi ? Il y a 15,5 millions de retraités en France, pour 1,5 million dentre vous, les retraites nétaient pas payées. Je veux dire la Sécurité sociale allait à la banque chercher un argent quelle navait pas. On peut continuer comme cela ? Moi, je ne suis pas venu dans cette campagne électorale pour nier la réalité. La réalité, cest que nous gagnons un trimestre despérance de vie par an. Si nous vivons plus longtemps, que notre système de retraite repose sur la solidarité et si nous ne décidons pas de travailler plus longtemps, alors, il ny aura pas dargent pour payer les retraites. Je préfère de beaucoup assumer la mauvaise humeur provisoire des Français plutôt que leur colère, le jour où, partant à la retraite, ils se rendraient compte quil ny a plus dargent pour payer les retraites. Cette réforme était juste, cette réforme était sociale, cette réforme a garanti le pouvoir dachat des retraités en France. Grâce à cette réforme, nous sommes le seul pays qui nest pas obligé de diminuer les pensions de retraite.
Jentendais lautre jour monsieur HOLLANDE disant : « La première mesure que je prendrais, cest de revenir sur la réforme des retraites de monsieur SARKOZY. » Cest son droit. Mais dans ce cas-là, il faut dire aux Français qui va payer. Parce que votre droit, cest de savoir qui paiera. Si on dit aux Français, vous pouvez travailler moins longtemps, parce que lallongement de la durée de la vie, ça nexiste pas, il faut avoir le courage de leur dire qui paiera à leur place. Ceux qui paieront, cest vous, par laugmentation de vos cotisations, merci pour le pouvoir dachat, et par laugmentation des cotisations payées par les entreprises, merci pour les délocalisations. Mes chers compatriotes, quand on nie la réalité, cest le peuple qui paye. Quand on repousse la décision difficile, alors, elle est plus difficile à prendre et les conséquences en sont plus douloureuses.
Jassume mes responsabilités, jai conduit notre pays dans quatre années de crise, je connais la violence de ces crises, je sais ce quil a fallu faire pour éviter les drames et les souffrances. Si nous ne tirons pas les conséquences de ce qui sest passé, alors, le peuple français paiera lourd la lâcheté de ceux qui lont dirigé. On doit assumer ses responsabilités.
Je voudrais prendre un autre exemple. Hier, je recevais des milliers délus locaux, je leur ai dit : « Vous devez prendre votre part à la réduction des dépenses publiques de la France. » On ne peut pas continuer à dépenser un argent quon na pas. Un pays qui ne rembourse pas ses dettes et ne réduit pas son déficit est un pays qui ne peut pas assumer la maîtrise de son destin. Jai vu, là encore, que le candidat socialiste proposait comme première mesure, comme sil ny avait pas plus grande urgence, dembaucher 61 000 fonctionnaires de plus. Mais mes chers amis, la question, après avoir nié lallongement de la durée de la vie, faut-il considérer quil ny a pas de problème de dépenses publiques en France ? Faut-il considérer que la question des économies, des déficits ne se pose pas ?
Je sais que les fonctionnaires sont dévoués et compétents. Mais je dis simplement que créer un million de postes de fonctionnaires depuis 1990, ce nest pas possible, nous nen avons pas les moyens. Je dis dailleurs aux fonctionnaires que ceux qui proposent dembaucher toujours plus ne sont pas ceux qui amélioreront votre traitement, votre niveau de vie, votre formation et la considération à laquelle vous avez droit.
On nie lallongement de la durée de la vie dun côté, on nie la nécessité de diminuer les dépenses de lautre, on nie lexistence de la crise. Mais qui paiera ? Qui assumera ? Jai vu dans les clips à la télévision quon parlait de 1981, alors ça, on sen souvient de 1981 ! Ça a pu être agréable au Panthéon, ils ont fait la fête, avec votre argent, et il a fallu rembourser les lendemains de fête, ça a duré deux ans. Je vous dis une chose, en 2012, ça durera deux jours.
Hier soir, jai entendu, on disait : « On ne tiendra pas compte des marchés ! » Mais ne pas tenir compte des marchés, ça na pas de sens ! Si vous voulez ne pas tenir compte des marchés, je vais vous donner un bon conseil : Remboursez vos dettes, réduisez votre déficit et vous naurez pas besoin que quelquun vienne vous prêter de largent. Voilà comment on peut ne pas tenir compte des marchés. Allez dire au Premier ministre espagnol, monsieur RAJOY, un homme courageux, un homme intelligent, un homme sérieux, allez lui dire aujourdhui de ne pas tenir compte des marchés. Il vous répondra, parce que cest un homme sérieux, parce que cest un homme qui aime son pays : Comment je fais pour financer la dette de lEspagne ?
La France a 42 milliards deuros dintérêts de la dette à rembourser chaque année. Grâce à la gestion de notre gouvernement, cette dette, nous la finançons, parce que dans le monde entier, les gens ont confiance dans la France et dans la gestion de la France, à un taux historiquement bas, à moins de 3 %. Si demain, il y a une crise de confiance, les mêmes prêteurs diront : On vous prête, mais pas à 3 %, le double. Qui paiera ? Cest le peuple de France. Donc, aujourdhui, un homme politique digne de ce nom na pas le droit de nier la réalité. Il doit la regarder en face et dire au pays : Voilà ce quon doit faire et voilà par-dessus tout ce quon ne doit pas faire.
Cette crise a, par ailleurs, révélé les atouts de la France et les faiblesses de la France. Les atouts de la France, on les connaît, une démographie parmi les meilleures dEurope, raison de plus pour que, surtout, on ne touche pas au quotient familial qui est la base de la politique familiale en France. Voilà quelque chose qui marche, notre politique familiale, pourquoi la détruire ? Nous avons une énergie bon marché grâce au nucléaire, pourquoi vouloir détruire une filière nucléaire qui nous permet de payer notre électricité 35 % moins chère que ce que payent les autres à côté ? Sil sagit de faire plaisir à madame JOLY, ça fait cher le plaisir pour une dame qui a mis cette idée remarquable de la défense de lenvironnement au niveau sectaire où elle se trouve. Faut-il tout le talent de madame JOLY pour que la défense de lenvironnement soit ramenée au niveau où elle se trouve dans les sondages. Faut-il du talent pour transformer une idée aussi fédératrice que la défense de lenvironnement en un sujet de secte, un comportement sectaire et une attitude qui éloigne les Français dune préoccupation qui, pourtant, dans un département comme le vôtre, celui du Val dOise, est une préoccupation extrêmement forte quil nest absolument pas question dabandonner au prétexte que madame JOLY sest instituée écologiste.
Une main doeuvre de qualité, des chercheurs remarquables, des infrastructures, ce sont les avantages de la France. Mais nous devons nous interroger et apporter des réponses aux handicaps français. Quavons-nous comme handicaps ? Dabord, cette retraite à 60 ans, promise en 1983, contre tout bon sens, car, en 1983, ceux qui ont fait la retraite à 60 ans savaient quon navait pas les moyens de la financer. Puis, comme ils se sont dit deux erreurs valent mieux quune, on sest vraiment trompé sur la retraite à 60 ans, donc on va faire oublier cette erreur, on va aussi se tromper sur la durée du temps de travail. Vous avez aimé la retraite à 60 ans, on va en plus vous faire les 35 heures.
Vous avez là les raisons dun drame, je dis dun drame, parce que ces 35 heures doublées de cette retraite à 60 ans, que nous navions pas les moyens de financer, ça sest traduit par quoi ? Ça sest traduit dabord par un drame économique, puisque lidée des 35 heures était si remarquable que personne ne nous a imités dans le monde. Nous sommes tellement originaux ! Non, mais ils lont cru ! Dailleurs, les mêmes qui ont fait les 35 heures avaient créé un ministère extrêmement original, indispensable, le ministère du temps libre. Le ministre était très occupé par le ministère du temps libre. Donc, un désastre économique, parce que la France a commencé à décrocher dans la compétitivité de ses entreprises très exactement à ce moment-là.
Ensuite, cétait un désastre social, parce que les 35 heures, les ouvriers, les salariés les ont payées à des salaires plus bas que les autres. Parce quà ce moment-là, il ny a plus de discussions dans lentreprise sur les salaires. On a dit aux gens : « Vous travaillez cinq heures de moins, vous nallez pas demander de gagner plus ! » Ce fut un désastre pour les finances publiques parce que, naturellement, il a fallu compenser par les finances publiques et donc par les impôts le coût des 35 heures, parce que les entreprises étaient dans la compétition, et cest 20 milliards deuros de dépenses publiques. Mais peut-être que le plus important de tout, cest un désastre moral. Parce que ça a laissé à penser à une partie de la population, notamment aux plus jeunes, que le travail était lennemi, que travailler, cétait une aliénation. Alors que le travail est une émancipation, cest le chômage qui est une aliénation.
Dans le monde ouvert qui est le nôtre, au même moment où on faisait rentrer la Chine dans lOrganisation mondiale du commerce, on expliquait aux Français quils navaient pas besoin de travailler, que tout irait bien. Voilà très exactement le problème auquel nous nous trouvons confrontés. Avec des entreprises qui étaient désertées par leurs cadres dès le vendredi matin, avec des inspecteurs du travail dont la priorité devenait de traquer sur le parking de lentreprise les cadres ou les salariés qui osaient travailler plus que ce quon leur demandait ! On a connu ça aussi. Avec, à lépoque, je ne sais pas si vous vous en souvenez, madame VOYNET qui trouvait que les 35 heures, cétait trop, et quil fallait absolument faire les 32 heures. Je me demande dailleurs pourquoi 32, on aurait pu passer à 28 tout de suite ! Et même 28, cest à négocier !
Mais ce qui est important là-dedans, je veux en parler sérieusement devant vous parce que cest un sujet de la campagne présidentielle. Ce qui est très important, cest que imaginer quon est heureux parce quon travaille 35 heures et quon est malheureux parce quon travaille 40 heures, cest ne rien comprendre à ce quest la vie au travail. Je connais des gens qui travaillent beaucoup et qui sont très heureux dans leur travail et des gens qui travaillent 35 heures et qui ne se sentent pas respectés, considérés dans leur travail. Ce nest pas une question de quantité, cest une question de qualité, cest une question de respect.
Donc, la question centrale pour nous, cest de faire campagne en disant : Oui, la France doit se remettre au travail. Bien sûr quau travail, se posent des questions centrales, la santé au travail, le stress au travail, parce quil y a trop de stress. Car, naturellement, quand vous dites aux gens vous pouvez travailler moins, mais les carnets de commandes, cest les mêmes ! Donc, ils doivent faire en moins de temps ce quils devaient faire, en étant moins payés. Mais à larrivée, cest plus de stress en plus. La qualité de vie au travail, la possibilité daménager le temps de travail, la façon dont on est respecté au travail, le partage de la valeur ajoutée dans lentreprise, ce sont des sujets absolument considérables qui sont nos sujets.
Mais le partage de la valeur ajoutée, cest dans un pays qui travaille, pas dans un pays qui considère que le travail est ladversaire. La question de la qualité de vie au travail, cest dans un pays qui respecte la valeur travail et pas dans un pays qui la détruit ou qui ne la considère pas. Parce que, parallèlement à ça, on a déresponsabilisé tout le monde, on sest trouvé avec un système dassistanat où, au bas de léchelle des salariés ce qui est scandaleux il y a des gens qui nont jamais travaillé et jamais cotisé qui peuvent gagner davantage dargent que des gens qui travaillent et qui cotisent ! Ça, ce nest pas la solidarité. Cest lassistanat. Voilà la réalité.
Et dans le débat sur la justice, quest-ce qui est juste ou quest-ce qui est injuste ? Il y a des choses profondément injustes : des salaires mirobolants et des bonus mirobolants que se servent certains dirigeants dans la finance qui me choquent, mais est également injuste que celui qui ne travaille pas gagne autant que celui qui travaille. Ça aussi cest de linjustice.
Monsieur HOLLANDE dit : « Il ny a pas de problème du coût du travail. » Moi, je considère quil y a un problème du coût du travail. Je recevais ce matin des gens très remarquables et très raisonnables qui sont les représentants des salariés dAulnay PSA. Je les ai reçus avec beaucoup dintérêt pendant 1 heure. Quest-ce quils venaient me dire ? « On ne veut pas perdre notre usine. On ne veut pas perdre lusine PSA dAulnay. » Ils ont raison. On produisait 300 000 véhicules il y a quelques années, on nen produit que 140 000. Mais je leur ai dit : « Vous voyez, cest pour ça que jai voulu supprimer la taxe professionnelle. » Savez-vous que la taxe professionnelle, sur une usine comme Aulnay, pesait 250 euros par voiture fabriquée en France ? Alors, quest-ce que ça veut dire se battre pour que lusine reste en France et récompenser ceux qui décident que lusine doit rester en France en les taxant à une taxe professionnelle qui nexistait dans un aucun autre pays dEurope. Cest pour ça que jai voulu supprimer la taxe professionnelle.
Jai fait un débat et, naturellement, critiqué par quasiment tout le monde, mais jassume cette décision qui consiste à alléger le coût du travail parce que le travail se délocalise. Si la totalité de notre système de protection sociale ne se finance que sur une assiette travail, comment voulez-vous garder les emplois ? Et jai dit aux syndicalistes dAulnay : « Si ça coûte tellement plus cher de fabriquer une voiture en France quen Allemagne, pourquoi on garderait les usines ? » Donc jai proposé quon retire 5 points de cotisation, chère Christine BOUTIN, parce que ce nest pas aux entreprises de payer la politique familiale de la France. Et jai proposé que cela soit remplacé par laugmentation de la TVA parce que je suis convaincu quil faut taxer les importations pour quelles financent une partie de notre protection sociale.
Je mexplique. Les ordinateurs, les téléphones portables quaiment tant les Français, les télévisions, il ny en a pas un seul de ces produits qui est fabriqué en France. Par laugmentation de la TVA, ils participeront au financement et nous pourrons nous battre pour que lusine PSA dAulnay reste en France parce que nous aurons été cohérents.
Lorsque Monsieur HOLLANDE dit : « Il ne faut pas la réforme SARKOZY sur les retraites. Je la payerai, la financerai en augmentant les cotisations payées par les entreprises sur le travail », alors, comment on va garder lusine Aulnay ? À ceux qui ne sont pas contents parce que je fais la TVA, jaccepte. Mais quest-ce quils font contre les délocalisations ? Quest-ce quils proposent contre les délocalisations ? Rien ! Ou, comme Monsieur JOSPIN à lépoque de Vilvoorde, on ny peut rien ? Mais moi, je trouve que parce que jai été élu, je considère que je nai jamais le droit de dire que je ny peux rien. Ce nest pas une question de tempérament, cest une question de conviction.
Le coût du travail, bien sûr, essentiel ! La compétitivité de nos entreprises, ce nest pas un mot tabou. Il faut quon investisse davantage, quon allège le coût du travail et quon ne considère pas, dans une vision fausse de la société, lentreprise nest pas lennemie. Lentreprise, cest ce qui donne de lemploi, cest ce qui crée de la croissance. On a besoin des entreprises. Le jour où on naura plus dentreprises, quest-ce quon fera ?
Jajoute que je ne vois pas comment je peux dire aux Français : il faut faire des efforts, il faut réduire nos dépenses ce que jai dit aux collectivités territoriales hier et, en même temps, considérer que je nai pas le droit dévoquer la question de limmigration. Extraordinaire campagne ! Il y a des sujets quon aurait le droit dévoquer et dautres qui seraient interdits. Et ceux qui sont interdits, ce sont ceux qui vous intéressent. Ceux dont il est recommandé dévoquer le fond et la forme sont ceux qui ne vous intéressent pas. Je refuse ce diktat et je veux parler de cette question. Moi, jamais je ne ferai de la France un pays fermé parce que moi, je milite pour la France forte, pas pour la France faible. Je milite pour la France de la main tendue, pas du poing fermé. Je milite pour une France fière de sa civilisation, de son identité, de son modèle, qui na pas peur. Et je dis que lhistoire de France, elle est faite de cette ouverture et que je ne plaiderai jamais pour la fermeture.
Moi, je ne me trompe pas dadresse, je sais qui je suis et doù je viens. Mais avec la même force, je veux dire que cette ouverture est un atout mais que ça peut être un problème. Et je dénie à quiconque le droit de mempêcher de dire que ce qui est un atout peut aussi être un problème. Je le dénie à quiconque ! Et je dis dailleurs, un problème pour qui ? Oh ! Ce nest pas un problème pour la gauche caviar ! De toute manière, elle nhabite pas dans les quartiers où on a ces problèmes-là. Pour la gauche caviar, ce nest pas un problème les écoles parce quelle ne met pas ses enfants dans les écoles où il y a ce problème-là. Je dis un problème dabord pour ceux que nous avons accueillis, qui sont en France, que nous devons respecter et accueillir. Mais pourquoi la machine à intégrer française ne marche-t-elle pas ? Parce quon na pas le courage de dire quelle sest embolisée en essayant dintégrer un nombre de gens quon ne pouvait pas intégrer parce que nous navons pas assez demplois, pas assez de logements, pas assez décoles. Parce quavant même, cher Basile, quune génération arrive, une autre arrive immédiatement et quà force, on ne soccupe plus de personne.
Jajoute un deuxième problème, léquilibre de nos comptes sociaux. Je ne peux pas dire aux Français : on va lutter contre la fraude. On ne peut pas créer de nouvelles allocations. Je vois, promet 25 % de plus pour lallocation de rentrée scolaire. Mais pourquoi pas 50 ? Mais qui va payer ? Alors, plus de fonctionnaires, moins de temps au travail, plus dallocations. Et on règle comment les additions ? Je comprends pourquoi Monsieur HOLLANDE a proposé un programme pour un an. Jai compris. Bon, je ne suis pas très rapide, il ma fallu un peu de temps mais jai compris. On raconte dabord le commencement de lhistoire, puis comme elle se termine mal, on sabstient de parler de la fin. Bon, mais la fin, cest nous qui devons lécrire.
Léquilibre des comptes sociaux, je prends mes responsabilités devant vos, jai décidé de ne rien cacher. La France, vous voyez, cest un pays merveilleux où on ne vous demande pas votre Carte bleue avant de vous opérer quand vous êtes malades. Ici, on nest pas aux États-Unis dAmérique. On vous opère, cher Jean, parce que vous êtes malades quelle que soit votre couleur de peau, quelle que soit votre nationalité. Et moi, je dis que lAME, je ny toucherai pas parce que quelle que soit la couleur de peau, quelle que soit la nationalité de quelquun, quand il est aux portes de lhôpital et quil est malade, on le soigne et que cest lhonneur de la République française dagir ainsi. Cest ce qui me sépare de Madame LE PEN. Mais je dis avec la même force que nous ne pouvons pas accepter une immigration qui ne serait tentée de venir en France que parce que les prestations sociales y sont plus généreuses quailleurs. Et 2, alors jai indiqué que nous diviserions par 2 le nombre de ceux que nous accueillerons pour les 5 années qui viennent pour une raison déquilibre de nos comptes sociaux et pour une raison également de fonctionnement de notre machine à intégrer.
Alors je veux mexpliquer là-dessus parce que cest parfaitement possible et je veux vous dire, je crois au regroupement familial parce que chacun a le droit de faire venir sa famille. Mais je dis une chose, faire venir sa famille quand on na pas un logement adapté, il vaut mieux que sa famille ne vienne pas. Faire venir sa famille quand on na pas un salaire pour faire vivre sa famille, il vaut mieux que sa famille ne vienne pas.
Et enfin, dernier point, je ferai en sorte que tous ceux qui veulent venir en France aient pris la peine dapprendre le français et les valeurs de la République avant dentrer sur le territoire national. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Parce quimaginez quelle peut être la réaction de cet enfant dont la mère, enfermée dans son appartement, ne parlant pas un mot de français, incapable de comprendre le petit mot que peut envoyer le professeur ou linstituteur, quelle est la vision que lon donne de la société française de la place de la femme et de légalité entre les hommes et la femme à un enfant quon laisse dans cette situation-là ? Est-ce quon y a réfléchi ?
Jajoute, pour être sûr dêtre bien compris, que de mon point de vue, cette ouverture, elle est tout à fait nécessaire, que la mondialisation nous oblige à faire des réformes. Mais parce que nous ferons ces réformes sur la compétitivité et lallègement du coût du travail, nous disons une chose au monde entier, notre mode de vie, nous voulons le garder. La civilisation européenne, nous voulons la conserver. Et sur le territoire de la République française, nous ne voulons pas des horaires dans les piscines différents pour les hommes et pour les femmes. Dans nos hôpitaux, nous ne voulons pas des médecins différents pour les hommes et pour les femmes. Et pour que les choses soient claires, dans nos cantines scolaires, nous voulons les mêmes menus pour tous les enfants dune République laïque. Cest ça légalité !
Alors, à ce moment-là, se pose la question de lEurope et des frontières. Je parle devant mes amis, jai toujours été Européen et je considère que parmi les trésors que nous ont laissés nos parents et nos grands-parents, il y en a un particulièrement précieux, cest lamitié entre la France et lAllemagne. Moi, jai été élevé par mon grand-père que jadorais, qui a connu la Première Guerre mondiale et qui a connu la Seconde Guerre mondiale et je sais très bien comment il appelait les Allemands à la maison. Je men souviens très bien et je suis sûr quici, il y a de nombreuses familles Bien sûr ! Parce que, vous savez, cest ça qui est merveilleux dans un pays comme la France, cest que nous avons une mémoire collective. Nous ne venons pas de nulle part, nous sommes le produit dun humus, dune histoire. Et dans cette histoire, même si je ne connais pas tout le monde ici, nous avons des points communs, nous avons des références communes. Cest ce qui fait quon peut regarder ensemble dans lavenir, cest que nous ne tournons pas le dos à ce passé. Ce passé nous a façonnés. Nous ne sommes pas une page blanche, nous avons une histoire. Il y a une mémoire collective. Et ça, ça existe ! Eh bien ce trésor quest lamitié entre la France et lAllemagne, jamais je ne le remettrai en cause ni de près ni de loin parce que cest trop grave. Ça ne veut pas dire quon se ressemble les Allemands et nous. Ça ne veut pas dire que jai envie de minstaller à Francfort. Dailleurs, quand il a fallu me marier, jai choisi Turin. Mais cela veut dire que nos pères, nos grands-parents se sont affrontés avec les Allemands et quil ne faut plus jamais cela.
Cest pour ça quon a construit lEurope. LEurope, cest peut-être ce qua inventé de plus beau lhomme pour ancrer la paix et lamitié. Donc jamais je naccepterai quon le remette en cause. Mais si nous avons fait lEurope, mes chers amis, cest pour être protégés, pas pour être exposés. Cest pour défendre notre modèle de civilisation européenne, pas pour le contester. Je suis de ceux qui pensent que ce fut une erreur sans doute que de ne pas reconnaître les racines chrétiennes de lEurope comme de la France. Non pas que je veuille militer Comprenez-moi bien. Non pas que je veuille militer pour une église, ce nest pas le rôle ! Mais quand on voit ce long manteau de cathédrales et déglises, quon connaît lhistoire de France, on voit bien quon a des racines chrétiennes. Et ce nest exclure personne de dire doù on vient. Pourquoi sen excuser ? Pour le cacher ? Ce nest faire le prosélytisme de personne que de dire ça ! Cest simplement que les Français, quand ils ont vu quon contestait cette possibilité, ils se sont dit : ah ! Jai compris, lEurope remet en cause mon identité. Alors quils pensaient, les Français, que lEurope permettait de renforcer notre identité. Cest ça la différence !
Alors jai, dans cette campagne, fait une chose très grave ! Jai dit : je veux parler des frontières ! Les frontières, ce nest pas un gros mot ! Si on a décidé dabaisser les frontières entre nous en Europe, cest parce quon avait compris que les pays auxquels on confiait la gestion de nos frontières extérieures le feraient ! Sils ne le font pas, on veut rétablir les frontières chez nous ! On na pas décidé dabandonner nos frontières, on a décidé de les défendre ensemble. Jai donc proposé, sagissant de Schengen : premièrement, ce ne sont pas les technocrates de la Commission qui doivent gérer Schengen, ce sont les ministres de lIntérieur, ce sont les autorités politiques ; deuxièmement, si un pays est défaillant, il doit être sanctionné et jai donné 1 an. Si, dans 1 an, Schengen ne fonctionne pas comme la France souhaite que Schengen fonctionne, eh bien nous quitterons Schengen à regret mais nous quitterons Schengen.
Quand le général de GAULLE, en 1964, a fait la politique de la chaise vide, il a obtenu la politique agricole commune, il na pas fait reculer lEurope, il la fait avancer. Jajoute une autre chose : il y a, dans ce Val-dOise, des industriels, des entrepreneurs et même des agriculteurs. Il doit quand même en rester dans le Vexin ou ailleurs, bon, ou alors je ne connais pas le Val-dOise où je suis venu tellement souvent dans ma vie. Quon impose à nos producteurs des règles pour respecter lenvironnement, la condition animale, la traçabilité, je considère que cest normal. Mais ce que je considère comme profondément anormal, cest quau même moment où on impose des règles à nos producteurs, on accepte de faire entrer en Europe des produits venant de pays où lon nimpose aucune des règles que lon impose à nos producteurs. Allez faire traduire le mot traçabilité en Australie ou en Nouvelle-Zélande, ils ne savent même pas de quoi vous parlez, ça nexiste pas dans le vocabulaire. Donc jai dit 1 an. Si, au bout de 1 an, on na pas obtenu la réciprocité dans nos échanges commerciaux, eh bien la France décidera que ses marchés publics seront réservés exclusivement aux entreprises qui produiront en Europe à lexclusion de celles qui ny produiront pas.
Et enfin je voudrais terminer par cela , nous avons connu une tragédie il y a 3 semaines, celle de Toulouse et de Montauban. Cétait une tragédie ! La France a été courageuse, digne, unie. La France a refusé la colère. La France a refusé lamalgame et la France na jamais crié vengeance. Nous avons donné limage dun pays uni mais il nous faut tirer les conséquences de tout cela. La première des conséquences, cest que je veux rendre hommage aux forces de police et de gendarmerie et au ministre de lIntérieur qui ont fait un travail remarquable ! Oui, je veux leur rendre hommage parce quen 10 jours, ils ont mis hors détat de nuire un criminel et un monstre. Et je naccepterai pas que les forces de lordre de la République reçoivent des leçons de la part de personnes qui avaient mis 4 ans à ne pas arrêter lassassin dun préfet de la République lui aussi tué à bout portant.
Hier, le Conseil des ministres a adopté des mesures. Je vois que Monsieur HOLLANDE est contre. Je ne comprends pas ! Ces mesures, quelles sont-elles ? Dabord, nous considérons désormais que toute personne qui consulte sur Internet des sites faisant lapologie du terrorisme sera considéré comme complice des terroristes. On me dit : « Ce nest pas possible » ? Alors, pourquoi, lorsquon consulte régulièrement un site pédophile, est-on considéré soi-même comme un pédophile ?
Je veux aller plus loin parce que dans mon rôle de président de la République, je dois protéger nos compatriotes musulmans dont il serait scandaleux je dis scandaleux quils soient victimes du moindre amalgame, alors que lun dentre eux fut abattu parce quil portait des uniformes, luniforme de larmée française. Pas damalgame. Mais qui est mis en danger quand des jeunes se rendent dans des pays sans raison familiale, sans raison touristique, sans raison professionnelle pour aller fréquenter ceux qui préparent ou font lapologie du terrorisme ? Nous considérons désormais que ces voyages sont illégaux et que ceux qui les pratiqueront devront en rendre compte à la police et à la justice.
Monsieur HOLLANDE me dit : « Ce nest pas la peine ! » Ce nest jamais la peine. Et il va plus loin en me disant : « Mais les lois actuelles sont très bonnes, ce nest pas la peine den rajouter. » Il oublie de préciser une chose, cest quil na voté aucune des lois quil décrit aujourd'hui comme très bonnes. Aucune ! Aucune ! Quand jai voulu, à lépoque, ministre de lIntérieur, le fichier des empreintes génétiques pour retrouver les criminels sexuels, jai été accusé de vouloir mettre tout le monde en fichier. Ils ne lont pas voté. Savent-ils quaujourd'hui, on retrouve 1 criminel sexuel sur 2 grâce à ce fichier ? Lorsque nous avons fait, pour lutter contre la délinquance des mineurs, les centres éducatifs fermés, le Parti socialiste sest opposé, au nom de sa bonne conscience et de son attachement à sa propre image, aux centres éducatifs fermés. Cest extraordinaire ! Savez-vous que dans le programme de Monsieur HOLLANDE, il est prévu de doubler le nombre de centres éducatifs fermés quil contestait il y a cinq ans ? Moi, ça ne me gêne pas de lavoir convaincu car, après tout, si jai réussi à le convaincre, ce nest pas si mal. Ce qui me gêne, cest lhypocrisie et cest le mensonge devant la France et devant les Français. Ça, ça me gêne.
Et sur la laïcité, jai vu quil voulait mettre dans larticle 1er de la Constitution, que la France est laïque. Cest une promesse quil tiendra, cest déjà fait. Mais ce qui me gêne, cest que derrière les mots, il y a des réalités et que lorsque jai demandé quon interdise le port de la burqa sur le territoire de la République française, le Parti socialiste sest abstenu de participer au vote. Sans doute avait-il des choses plus importantes à faire à lépoque.
Mes chers amis, je voudrais terminer par là pour vous dire que je vais à cette campagne comme une épreuve de vérité. Jy vais avec toute la force dont je suis capable, tout lamour de mon pays et jaime profondément la France , la volonté que jai de vous protéger. Et je mesure, jai mesuré, tout au long de ces cinq années, de quel poids pesait la protection de 65 millions de Français. Mais jy vais avec la certitude que cest un moment historique pour la France, que ce choix-là, il ne doit pas être un choix biaisé, que vous devez avoir tous les éléments à votre disposition. Cest la raison pour laquelle jai voulu vous écrire, faire une lettre. Pas un livre compilation de discours qui ne viendrait même pas encombrer vos bibliothèques, pas un livre qui sort au bout de 2 heures, une lettre. Je vous demande de la lire. Je vous demande de la diffuser. Jy ai mis tout ce que javais de mon expérience, de mon espérance pour lavenir de notre pays. Cest un document qui mengage et jai voulu respecter chacun dentre vous, que vous partagiez mes idées ou pas. Parce ce quoublie Monsieur HOLLANDE, cest que celui qui sera élu, il sera aussi le président de ceux qui nauront pas voté pour lui et quil devra rassembler le peuple de France, non pas le diviser. Tout le peuple de France !
Cette campagne, je la mène avec le dynamisme dont je suis capable parce que jy crois. Je vous ai demandé dêtre à la Concorde dimanche prochain. Je vous ai demandé dy être nombreux, très nombreux, pour que cette majorité silencieuse qui en a plus quassez dentendre à longueur de télévision, de radio ou de médias des idées qui ne sont pas les siennes, puisse dire : « Nous sommes là ! Voilà ce que nous pensons ! Voilà ce que nous voulons ! Voilà ce que nous déciderons ! Personne ne nous volera cette campagne ! Cest nous qui déciderons le 6 mai de qui sera le prochain président de la République ! » Vive la République et vive la France ! À dimanche à la Concorde !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 13 avril 2012
On pensait impossible quune banque fasse faillite, une des plus grandes banques du monde aux Etats-Unis a fait faillite en quelques semaines. On pensait impossible que de grands pays ne trouvent pas de prêteurs pour financer leur dette, ce qui était impossible est devenu banal. On nimaginait pas que le monde entier connaîtrait une crise économique générale, jusquà présent, lorsque lAsie battait de laile, lAmérique se développait, lorsque lAmérique avait des problèmes, lEurope était stable, là, tous les pays, toutes les régions du monde, tous les secteurs en même temps. Ceux qui ont porté la monnaie unique européenne nimaginaient pas, au début des années 2000, que la question de limplosion de leuro pouvait se poser. Tout ceci, aucun parmi nous ne pouvait limaginer, aucun. Ce nétait même pas de lordre des scénarios catastrophes. Entre 2008 et 2011, nous avons pourtant connu une succession de crises dune violence inouïe.
Il est important de regarder comment ça sest passé et où nous en sommes. Car, lavenir de la France, cest une chose trop lourde de sens pour en faire un enjeu partisan. Cest votre avenir, cest celui de vos enfants. Quel monde allez-vous leur laisser, allons-nous leur laisser ? Quel pays allons-nous leur laisser ? Cest intéressant de regarder ce qui sest passé, quest-ce qui a fonctionné et quest-ce qui na pas fonctionné. Dans ce monde où la compétition est féroce, des pays continents comme la Chine, comme les Etats-Unis, comme le Japon ont décidé de défendre pied à pied leurs frontières, leur mode de vie, leur identité. Ils ont connu la crise, ils sont rentrés dans la crise, mais ils ont dit dans la crise, on ne baissera pas les bras, on se défendra, avec nos armes.
Quest-ce quon a constaté ? Cest que des pays que lon pensait stables, modernes ont été emportés comme des fétus de paille. Souvenez-vous, 2009, lIrlande, lIrlande quon présentait comme un modèle de développement, le miracle économique européen. Le miracle économique européen, les Irlandais lont payé dune diminution de leurs salaires de 15 %, dune diminution de leurs retraites de 15 % et dune rétraction phénoménale de leur produit intérieur brut. Cétait lIrlande.
Nous avons vu la Grèce, pays de 10 millions dhabitants, pays européen, berceau dune civilisation, la Grèce qui sétait retiré ses chaînes de la dictature aux confins des années 70, la Grèce, pays développé sil en était, la Grèce sest retrouvée en situation de faillite. Il a fallu que lAllemagne et la France négocient avec ses créanciers pour diviser par deux sa dette. La Grèce, je ne parle pas dun pays en voie de développement, je ne parle pas dune contrée lointaine en Afrique, je ne parle pas de pays avec qui nous sommes amis, mais qui ont connu beaucoup de pauvreté, je pense au Bénin, je pense au Mali, je parle de la Grèce. La Grèce sest retrouvée dans la situation de ne pas pouvoir payer ses retraites, ses fonctionnaires, envoyer ses jeunes à luniversité et faire fonctionner son pays. Nous avons été à deux doigts de connaître, en plein coeur de lEurope, un pays où le système bancaire se serait écroulé complètement, avec les conséquences en chaîne sur nous. Qui laurait imaginé ? Pourquoi ? Parce que la Grèce distribuait un 13ème mois et un 14ème mois avec un salaire minimum qui navait rien à voir avec la concurrence, Bulgarie, Turquie, autour de ce pays. La négation des réalités, tout était possible, il ne fallait pas faire defforts, on mettait la poussière sous le tapis, demain serait mieux, il ny a pas besoin, voilà la situation.
Aujourdhui, quand vous regardez un pays aussi considérable que lEspagne, pays de 42 millions dhabitants, pays ami de la France, grande civilisation, une histoire multiséculaire, un pays frère pour nous, sept ans de socialisme, sept ans de socialisme, regardez ce qui se passe en Espagne aujourdhui. Je souhaite de tout coeur que lEspagne trouve en elle-même les moyens et la force de sen sortir. Mais quand nous faisions la réforme des retraites en 2010, que nous avions les manifestations parce que les gens nétaient pas contents, eux ne faisaient pas cette réforme. Aujourdhui, quest-ce qui se passe en Espagne ? Baisse des salaires, baisse des pensions de retraite, diminution des bourses pour les étudiants, voilà la situation, et un chômage qui a augmenté de 220 %. Je ne veux pas pour mon pays, la France, de la situation de la Grèce ou de la situation de lEspagne, voilà la vérité que je suis venu défendre dans cette campagne.
On pourrait dire, « mais oui, monsieur SARKOZY, vous êtes contre la gauche ! » Non. Je vous demande de ne pas voir les choses comme ça. Je vous demande même de faire abstraction de ce que furent dans le passé vos attaches politiques, vos choix politiques. Je ne madresse pas à la droite, je ne madresse pas au centre. Je madresse au peuple de France. Je ne madresse pas à votre passé, je mintéresse à lavenir de notre pays et de nos familles. La seule question qui compte, la seule, cest de savoir si nous allons tirer les conséquences de cette crise ou si nous nions la réalité de la crise. Si nous nions la réalité de la crise et si nous ne tirons pas les conséquences de cette crise, cest vous, peuple de France, qui paierez. Car, les additions, il faut toujours les régler.
Je voudrais prendre un ou deux exemples et je le dis, parlant sous le contrôle des parlementaires qui mont soutenu et je les en remercie. Quand, en 2010, jai dit nous devons faire la réforme des retraites, bien de mes amis mont dit : « Ecoute, Nicolas, on sort des régionales qui nont pas été bonnes, on est en plein dans la crise, tu vas les fâcher, ce nest pas bon pour les élections ! » Cest toujours la même histoire, il ne faut fâcher personne, ce nest jamais le bon moment, ce nest jamais la bonne réforme, on met la poussière sous le tapis et on laisse les générations daprès régler les comptes de la lâcheté des générations davant. Je nai pas voulu de cela, je lassume, je lassume.
Cest facile, très bien, bien sûr, il ny a pas de problème ! Moi, je nen ai pas voulu. Je reviens devant vous pour parler de cela. Pourquoi ? Il y a 15,5 millions de retraités en France, pour 1,5 million dentre vous, les retraites nétaient pas payées. Je veux dire la Sécurité sociale allait à la banque chercher un argent quelle navait pas. On peut continuer comme cela ? Moi, je ne suis pas venu dans cette campagne électorale pour nier la réalité. La réalité, cest que nous gagnons un trimestre despérance de vie par an. Si nous vivons plus longtemps, que notre système de retraite repose sur la solidarité et si nous ne décidons pas de travailler plus longtemps, alors, il ny aura pas dargent pour payer les retraites. Je préfère de beaucoup assumer la mauvaise humeur provisoire des Français plutôt que leur colère, le jour où, partant à la retraite, ils se rendraient compte quil ny a plus dargent pour payer les retraites. Cette réforme était juste, cette réforme était sociale, cette réforme a garanti le pouvoir dachat des retraités en France. Grâce à cette réforme, nous sommes le seul pays qui nest pas obligé de diminuer les pensions de retraite.
Jentendais lautre jour monsieur HOLLANDE disant : « La première mesure que je prendrais, cest de revenir sur la réforme des retraites de monsieur SARKOZY. » Cest son droit. Mais dans ce cas-là, il faut dire aux Français qui va payer. Parce que votre droit, cest de savoir qui paiera. Si on dit aux Français, vous pouvez travailler moins longtemps, parce que lallongement de la durée de la vie, ça nexiste pas, il faut avoir le courage de leur dire qui paiera à leur place. Ceux qui paieront, cest vous, par laugmentation de vos cotisations, merci pour le pouvoir dachat, et par laugmentation des cotisations payées par les entreprises, merci pour les délocalisations. Mes chers compatriotes, quand on nie la réalité, cest le peuple qui paye. Quand on repousse la décision difficile, alors, elle est plus difficile à prendre et les conséquences en sont plus douloureuses.
Jassume mes responsabilités, jai conduit notre pays dans quatre années de crise, je connais la violence de ces crises, je sais ce quil a fallu faire pour éviter les drames et les souffrances. Si nous ne tirons pas les conséquences de ce qui sest passé, alors, le peuple français paiera lourd la lâcheté de ceux qui lont dirigé. On doit assumer ses responsabilités.
Je voudrais prendre un autre exemple. Hier, je recevais des milliers délus locaux, je leur ai dit : « Vous devez prendre votre part à la réduction des dépenses publiques de la France. » On ne peut pas continuer à dépenser un argent quon na pas. Un pays qui ne rembourse pas ses dettes et ne réduit pas son déficit est un pays qui ne peut pas assumer la maîtrise de son destin. Jai vu, là encore, que le candidat socialiste proposait comme première mesure, comme sil ny avait pas plus grande urgence, dembaucher 61 000 fonctionnaires de plus. Mais mes chers amis, la question, après avoir nié lallongement de la durée de la vie, faut-il considérer quil ny a pas de problème de dépenses publiques en France ? Faut-il considérer que la question des économies, des déficits ne se pose pas ?
Je sais que les fonctionnaires sont dévoués et compétents. Mais je dis simplement que créer un million de postes de fonctionnaires depuis 1990, ce nest pas possible, nous nen avons pas les moyens. Je dis dailleurs aux fonctionnaires que ceux qui proposent dembaucher toujours plus ne sont pas ceux qui amélioreront votre traitement, votre niveau de vie, votre formation et la considération à laquelle vous avez droit.
On nie lallongement de la durée de la vie dun côté, on nie la nécessité de diminuer les dépenses de lautre, on nie lexistence de la crise. Mais qui paiera ? Qui assumera ? Jai vu dans les clips à la télévision quon parlait de 1981, alors ça, on sen souvient de 1981 ! Ça a pu être agréable au Panthéon, ils ont fait la fête, avec votre argent, et il a fallu rembourser les lendemains de fête, ça a duré deux ans. Je vous dis une chose, en 2012, ça durera deux jours.
Hier soir, jai entendu, on disait : « On ne tiendra pas compte des marchés ! » Mais ne pas tenir compte des marchés, ça na pas de sens ! Si vous voulez ne pas tenir compte des marchés, je vais vous donner un bon conseil : Remboursez vos dettes, réduisez votre déficit et vous naurez pas besoin que quelquun vienne vous prêter de largent. Voilà comment on peut ne pas tenir compte des marchés. Allez dire au Premier ministre espagnol, monsieur RAJOY, un homme courageux, un homme intelligent, un homme sérieux, allez lui dire aujourdhui de ne pas tenir compte des marchés. Il vous répondra, parce que cest un homme sérieux, parce que cest un homme qui aime son pays : Comment je fais pour financer la dette de lEspagne ?
La France a 42 milliards deuros dintérêts de la dette à rembourser chaque année. Grâce à la gestion de notre gouvernement, cette dette, nous la finançons, parce que dans le monde entier, les gens ont confiance dans la France et dans la gestion de la France, à un taux historiquement bas, à moins de 3 %. Si demain, il y a une crise de confiance, les mêmes prêteurs diront : On vous prête, mais pas à 3 %, le double. Qui paiera ? Cest le peuple de France. Donc, aujourdhui, un homme politique digne de ce nom na pas le droit de nier la réalité. Il doit la regarder en face et dire au pays : Voilà ce quon doit faire et voilà par-dessus tout ce quon ne doit pas faire.
Cette crise a, par ailleurs, révélé les atouts de la France et les faiblesses de la France. Les atouts de la France, on les connaît, une démographie parmi les meilleures dEurope, raison de plus pour que, surtout, on ne touche pas au quotient familial qui est la base de la politique familiale en France. Voilà quelque chose qui marche, notre politique familiale, pourquoi la détruire ? Nous avons une énergie bon marché grâce au nucléaire, pourquoi vouloir détruire une filière nucléaire qui nous permet de payer notre électricité 35 % moins chère que ce que payent les autres à côté ? Sil sagit de faire plaisir à madame JOLY, ça fait cher le plaisir pour une dame qui a mis cette idée remarquable de la défense de lenvironnement au niveau sectaire où elle se trouve. Faut-il tout le talent de madame JOLY pour que la défense de lenvironnement soit ramenée au niveau où elle se trouve dans les sondages. Faut-il du talent pour transformer une idée aussi fédératrice que la défense de lenvironnement en un sujet de secte, un comportement sectaire et une attitude qui éloigne les Français dune préoccupation qui, pourtant, dans un département comme le vôtre, celui du Val dOise, est une préoccupation extrêmement forte quil nest absolument pas question dabandonner au prétexte que madame JOLY sest instituée écologiste.
Une main doeuvre de qualité, des chercheurs remarquables, des infrastructures, ce sont les avantages de la France. Mais nous devons nous interroger et apporter des réponses aux handicaps français. Quavons-nous comme handicaps ? Dabord, cette retraite à 60 ans, promise en 1983, contre tout bon sens, car, en 1983, ceux qui ont fait la retraite à 60 ans savaient quon navait pas les moyens de la financer. Puis, comme ils se sont dit deux erreurs valent mieux quune, on sest vraiment trompé sur la retraite à 60 ans, donc on va faire oublier cette erreur, on va aussi se tromper sur la durée du temps de travail. Vous avez aimé la retraite à 60 ans, on va en plus vous faire les 35 heures.
Vous avez là les raisons dun drame, je dis dun drame, parce que ces 35 heures doublées de cette retraite à 60 ans, que nous navions pas les moyens de financer, ça sest traduit par quoi ? Ça sest traduit dabord par un drame économique, puisque lidée des 35 heures était si remarquable que personne ne nous a imités dans le monde. Nous sommes tellement originaux ! Non, mais ils lont cru ! Dailleurs, les mêmes qui ont fait les 35 heures avaient créé un ministère extrêmement original, indispensable, le ministère du temps libre. Le ministre était très occupé par le ministère du temps libre. Donc, un désastre économique, parce que la France a commencé à décrocher dans la compétitivité de ses entreprises très exactement à ce moment-là.
Ensuite, cétait un désastre social, parce que les 35 heures, les ouvriers, les salariés les ont payées à des salaires plus bas que les autres. Parce quà ce moment-là, il ny a plus de discussions dans lentreprise sur les salaires. On a dit aux gens : « Vous travaillez cinq heures de moins, vous nallez pas demander de gagner plus ! » Ce fut un désastre pour les finances publiques parce que, naturellement, il a fallu compenser par les finances publiques et donc par les impôts le coût des 35 heures, parce que les entreprises étaient dans la compétition, et cest 20 milliards deuros de dépenses publiques. Mais peut-être que le plus important de tout, cest un désastre moral. Parce que ça a laissé à penser à une partie de la population, notamment aux plus jeunes, que le travail était lennemi, que travailler, cétait une aliénation. Alors que le travail est une émancipation, cest le chômage qui est une aliénation.
Dans le monde ouvert qui est le nôtre, au même moment où on faisait rentrer la Chine dans lOrganisation mondiale du commerce, on expliquait aux Français quils navaient pas besoin de travailler, que tout irait bien. Voilà très exactement le problème auquel nous nous trouvons confrontés. Avec des entreprises qui étaient désertées par leurs cadres dès le vendredi matin, avec des inspecteurs du travail dont la priorité devenait de traquer sur le parking de lentreprise les cadres ou les salariés qui osaient travailler plus que ce quon leur demandait ! On a connu ça aussi. Avec, à lépoque, je ne sais pas si vous vous en souvenez, madame VOYNET qui trouvait que les 35 heures, cétait trop, et quil fallait absolument faire les 32 heures. Je me demande dailleurs pourquoi 32, on aurait pu passer à 28 tout de suite ! Et même 28, cest à négocier !
Mais ce qui est important là-dedans, je veux en parler sérieusement devant vous parce que cest un sujet de la campagne présidentielle. Ce qui est très important, cest que imaginer quon est heureux parce quon travaille 35 heures et quon est malheureux parce quon travaille 40 heures, cest ne rien comprendre à ce quest la vie au travail. Je connais des gens qui travaillent beaucoup et qui sont très heureux dans leur travail et des gens qui travaillent 35 heures et qui ne se sentent pas respectés, considérés dans leur travail. Ce nest pas une question de quantité, cest une question de qualité, cest une question de respect.
Donc, la question centrale pour nous, cest de faire campagne en disant : Oui, la France doit se remettre au travail. Bien sûr quau travail, se posent des questions centrales, la santé au travail, le stress au travail, parce quil y a trop de stress. Car, naturellement, quand vous dites aux gens vous pouvez travailler moins, mais les carnets de commandes, cest les mêmes ! Donc, ils doivent faire en moins de temps ce quils devaient faire, en étant moins payés. Mais à larrivée, cest plus de stress en plus. La qualité de vie au travail, la possibilité daménager le temps de travail, la façon dont on est respecté au travail, le partage de la valeur ajoutée dans lentreprise, ce sont des sujets absolument considérables qui sont nos sujets.
Mais le partage de la valeur ajoutée, cest dans un pays qui travaille, pas dans un pays qui considère que le travail est ladversaire. La question de la qualité de vie au travail, cest dans un pays qui respecte la valeur travail et pas dans un pays qui la détruit ou qui ne la considère pas. Parce que, parallèlement à ça, on a déresponsabilisé tout le monde, on sest trouvé avec un système dassistanat où, au bas de léchelle des salariés ce qui est scandaleux il y a des gens qui nont jamais travaillé et jamais cotisé qui peuvent gagner davantage dargent que des gens qui travaillent et qui cotisent ! Ça, ce nest pas la solidarité. Cest lassistanat. Voilà la réalité.
Et dans le débat sur la justice, quest-ce qui est juste ou quest-ce qui est injuste ? Il y a des choses profondément injustes : des salaires mirobolants et des bonus mirobolants que se servent certains dirigeants dans la finance qui me choquent, mais est également injuste que celui qui ne travaille pas gagne autant que celui qui travaille. Ça aussi cest de linjustice.
Monsieur HOLLANDE dit : « Il ny a pas de problème du coût du travail. » Moi, je considère quil y a un problème du coût du travail. Je recevais ce matin des gens très remarquables et très raisonnables qui sont les représentants des salariés dAulnay PSA. Je les ai reçus avec beaucoup dintérêt pendant 1 heure. Quest-ce quils venaient me dire ? « On ne veut pas perdre notre usine. On ne veut pas perdre lusine PSA dAulnay. » Ils ont raison. On produisait 300 000 véhicules il y a quelques années, on nen produit que 140 000. Mais je leur ai dit : « Vous voyez, cest pour ça que jai voulu supprimer la taxe professionnelle. » Savez-vous que la taxe professionnelle, sur une usine comme Aulnay, pesait 250 euros par voiture fabriquée en France ? Alors, quest-ce que ça veut dire se battre pour que lusine reste en France et récompenser ceux qui décident que lusine doit rester en France en les taxant à une taxe professionnelle qui nexistait dans un aucun autre pays dEurope. Cest pour ça que jai voulu supprimer la taxe professionnelle.
Jai fait un débat et, naturellement, critiqué par quasiment tout le monde, mais jassume cette décision qui consiste à alléger le coût du travail parce que le travail se délocalise. Si la totalité de notre système de protection sociale ne se finance que sur une assiette travail, comment voulez-vous garder les emplois ? Et jai dit aux syndicalistes dAulnay : « Si ça coûte tellement plus cher de fabriquer une voiture en France quen Allemagne, pourquoi on garderait les usines ? » Donc jai proposé quon retire 5 points de cotisation, chère Christine BOUTIN, parce que ce nest pas aux entreprises de payer la politique familiale de la France. Et jai proposé que cela soit remplacé par laugmentation de la TVA parce que je suis convaincu quil faut taxer les importations pour quelles financent une partie de notre protection sociale.
Je mexplique. Les ordinateurs, les téléphones portables quaiment tant les Français, les télévisions, il ny en a pas un seul de ces produits qui est fabriqué en France. Par laugmentation de la TVA, ils participeront au financement et nous pourrons nous battre pour que lusine PSA dAulnay reste en France parce que nous aurons été cohérents.
Lorsque Monsieur HOLLANDE dit : « Il ne faut pas la réforme SARKOZY sur les retraites. Je la payerai, la financerai en augmentant les cotisations payées par les entreprises sur le travail », alors, comment on va garder lusine Aulnay ? À ceux qui ne sont pas contents parce que je fais la TVA, jaccepte. Mais quest-ce quils font contre les délocalisations ? Quest-ce quils proposent contre les délocalisations ? Rien ! Ou, comme Monsieur JOSPIN à lépoque de Vilvoorde, on ny peut rien ? Mais moi, je trouve que parce que jai été élu, je considère que je nai jamais le droit de dire que je ny peux rien. Ce nest pas une question de tempérament, cest une question de conviction.
Le coût du travail, bien sûr, essentiel ! La compétitivité de nos entreprises, ce nest pas un mot tabou. Il faut quon investisse davantage, quon allège le coût du travail et quon ne considère pas, dans une vision fausse de la société, lentreprise nest pas lennemie. Lentreprise, cest ce qui donne de lemploi, cest ce qui crée de la croissance. On a besoin des entreprises. Le jour où on naura plus dentreprises, quest-ce quon fera ?
Jajoute que je ne vois pas comment je peux dire aux Français : il faut faire des efforts, il faut réduire nos dépenses ce que jai dit aux collectivités territoriales hier et, en même temps, considérer que je nai pas le droit dévoquer la question de limmigration. Extraordinaire campagne ! Il y a des sujets quon aurait le droit dévoquer et dautres qui seraient interdits. Et ceux qui sont interdits, ce sont ceux qui vous intéressent. Ceux dont il est recommandé dévoquer le fond et la forme sont ceux qui ne vous intéressent pas. Je refuse ce diktat et je veux parler de cette question. Moi, jamais je ne ferai de la France un pays fermé parce que moi, je milite pour la France forte, pas pour la France faible. Je milite pour la France de la main tendue, pas du poing fermé. Je milite pour une France fière de sa civilisation, de son identité, de son modèle, qui na pas peur. Et je dis que lhistoire de France, elle est faite de cette ouverture et que je ne plaiderai jamais pour la fermeture.
Moi, je ne me trompe pas dadresse, je sais qui je suis et doù je viens. Mais avec la même force, je veux dire que cette ouverture est un atout mais que ça peut être un problème. Et je dénie à quiconque le droit de mempêcher de dire que ce qui est un atout peut aussi être un problème. Je le dénie à quiconque ! Et je dis dailleurs, un problème pour qui ? Oh ! Ce nest pas un problème pour la gauche caviar ! De toute manière, elle nhabite pas dans les quartiers où on a ces problèmes-là. Pour la gauche caviar, ce nest pas un problème les écoles parce quelle ne met pas ses enfants dans les écoles où il y a ce problème-là. Je dis un problème dabord pour ceux que nous avons accueillis, qui sont en France, que nous devons respecter et accueillir. Mais pourquoi la machine à intégrer française ne marche-t-elle pas ? Parce quon na pas le courage de dire quelle sest embolisée en essayant dintégrer un nombre de gens quon ne pouvait pas intégrer parce que nous navons pas assez demplois, pas assez de logements, pas assez décoles. Parce quavant même, cher Basile, quune génération arrive, une autre arrive immédiatement et quà force, on ne soccupe plus de personne.
Jajoute un deuxième problème, léquilibre de nos comptes sociaux. Je ne peux pas dire aux Français : on va lutter contre la fraude. On ne peut pas créer de nouvelles allocations. Je vois, promet 25 % de plus pour lallocation de rentrée scolaire. Mais pourquoi pas 50 ? Mais qui va payer ? Alors, plus de fonctionnaires, moins de temps au travail, plus dallocations. Et on règle comment les additions ? Je comprends pourquoi Monsieur HOLLANDE a proposé un programme pour un an. Jai compris. Bon, je ne suis pas très rapide, il ma fallu un peu de temps mais jai compris. On raconte dabord le commencement de lhistoire, puis comme elle se termine mal, on sabstient de parler de la fin. Bon, mais la fin, cest nous qui devons lécrire.
Léquilibre des comptes sociaux, je prends mes responsabilités devant vos, jai décidé de ne rien cacher. La France, vous voyez, cest un pays merveilleux où on ne vous demande pas votre Carte bleue avant de vous opérer quand vous êtes malades. Ici, on nest pas aux États-Unis dAmérique. On vous opère, cher Jean, parce que vous êtes malades quelle que soit votre couleur de peau, quelle que soit votre nationalité. Et moi, je dis que lAME, je ny toucherai pas parce que quelle que soit la couleur de peau, quelle que soit la nationalité de quelquun, quand il est aux portes de lhôpital et quil est malade, on le soigne et que cest lhonneur de la République française dagir ainsi. Cest ce qui me sépare de Madame LE PEN. Mais je dis avec la même force que nous ne pouvons pas accepter une immigration qui ne serait tentée de venir en France que parce que les prestations sociales y sont plus généreuses quailleurs. Et 2, alors jai indiqué que nous diviserions par 2 le nombre de ceux que nous accueillerons pour les 5 années qui viennent pour une raison déquilibre de nos comptes sociaux et pour une raison également de fonctionnement de notre machine à intégrer.
Alors je veux mexpliquer là-dessus parce que cest parfaitement possible et je veux vous dire, je crois au regroupement familial parce que chacun a le droit de faire venir sa famille. Mais je dis une chose, faire venir sa famille quand on na pas un logement adapté, il vaut mieux que sa famille ne vienne pas. Faire venir sa famille quand on na pas un salaire pour faire vivre sa famille, il vaut mieux que sa famille ne vienne pas.
Et enfin, dernier point, je ferai en sorte que tous ceux qui veulent venir en France aient pris la peine dapprendre le français et les valeurs de la République avant dentrer sur le territoire national. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Parce quimaginez quelle peut être la réaction de cet enfant dont la mère, enfermée dans son appartement, ne parlant pas un mot de français, incapable de comprendre le petit mot que peut envoyer le professeur ou linstituteur, quelle est la vision que lon donne de la société française de la place de la femme et de légalité entre les hommes et la femme à un enfant quon laisse dans cette situation-là ? Est-ce quon y a réfléchi ?
Jajoute, pour être sûr dêtre bien compris, que de mon point de vue, cette ouverture, elle est tout à fait nécessaire, que la mondialisation nous oblige à faire des réformes. Mais parce que nous ferons ces réformes sur la compétitivité et lallègement du coût du travail, nous disons une chose au monde entier, notre mode de vie, nous voulons le garder. La civilisation européenne, nous voulons la conserver. Et sur le territoire de la République française, nous ne voulons pas des horaires dans les piscines différents pour les hommes et pour les femmes. Dans nos hôpitaux, nous ne voulons pas des médecins différents pour les hommes et pour les femmes. Et pour que les choses soient claires, dans nos cantines scolaires, nous voulons les mêmes menus pour tous les enfants dune République laïque. Cest ça légalité !
Alors, à ce moment-là, se pose la question de lEurope et des frontières. Je parle devant mes amis, jai toujours été Européen et je considère que parmi les trésors que nous ont laissés nos parents et nos grands-parents, il y en a un particulièrement précieux, cest lamitié entre la France et lAllemagne. Moi, jai été élevé par mon grand-père que jadorais, qui a connu la Première Guerre mondiale et qui a connu la Seconde Guerre mondiale et je sais très bien comment il appelait les Allemands à la maison. Je men souviens très bien et je suis sûr quici, il y a de nombreuses familles Bien sûr ! Parce que, vous savez, cest ça qui est merveilleux dans un pays comme la France, cest que nous avons une mémoire collective. Nous ne venons pas de nulle part, nous sommes le produit dun humus, dune histoire. Et dans cette histoire, même si je ne connais pas tout le monde ici, nous avons des points communs, nous avons des références communes. Cest ce qui fait quon peut regarder ensemble dans lavenir, cest que nous ne tournons pas le dos à ce passé. Ce passé nous a façonnés. Nous ne sommes pas une page blanche, nous avons une histoire. Il y a une mémoire collective. Et ça, ça existe ! Eh bien ce trésor quest lamitié entre la France et lAllemagne, jamais je ne le remettrai en cause ni de près ni de loin parce que cest trop grave. Ça ne veut pas dire quon se ressemble les Allemands et nous. Ça ne veut pas dire que jai envie de minstaller à Francfort. Dailleurs, quand il a fallu me marier, jai choisi Turin. Mais cela veut dire que nos pères, nos grands-parents se sont affrontés avec les Allemands et quil ne faut plus jamais cela.
Cest pour ça quon a construit lEurope. LEurope, cest peut-être ce qua inventé de plus beau lhomme pour ancrer la paix et lamitié. Donc jamais je naccepterai quon le remette en cause. Mais si nous avons fait lEurope, mes chers amis, cest pour être protégés, pas pour être exposés. Cest pour défendre notre modèle de civilisation européenne, pas pour le contester. Je suis de ceux qui pensent que ce fut une erreur sans doute que de ne pas reconnaître les racines chrétiennes de lEurope comme de la France. Non pas que je veuille militer Comprenez-moi bien. Non pas que je veuille militer pour une église, ce nest pas le rôle ! Mais quand on voit ce long manteau de cathédrales et déglises, quon connaît lhistoire de France, on voit bien quon a des racines chrétiennes. Et ce nest exclure personne de dire doù on vient. Pourquoi sen excuser ? Pour le cacher ? Ce nest faire le prosélytisme de personne que de dire ça ! Cest simplement que les Français, quand ils ont vu quon contestait cette possibilité, ils se sont dit : ah ! Jai compris, lEurope remet en cause mon identité. Alors quils pensaient, les Français, que lEurope permettait de renforcer notre identité. Cest ça la différence !
Alors jai, dans cette campagne, fait une chose très grave ! Jai dit : je veux parler des frontières ! Les frontières, ce nest pas un gros mot ! Si on a décidé dabaisser les frontières entre nous en Europe, cest parce quon avait compris que les pays auxquels on confiait la gestion de nos frontières extérieures le feraient ! Sils ne le font pas, on veut rétablir les frontières chez nous ! On na pas décidé dabandonner nos frontières, on a décidé de les défendre ensemble. Jai donc proposé, sagissant de Schengen : premièrement, ce ne sont pas les technocrates de la Commission qui doivent gérer Schengen, ce sont les ministres de lIntérieur, ce sont les autorités politiques ; deuxièmement, si un pays est défaillant, il doit être sanctionné et jai donné 1 an. Si, dans 1 an, Schengen ne fonctionne pas comme la France souhaite que Schengen fonctionne, eh bien nous quitterons Schengen à regret mais nous quitterons Schengen.
Quand le général de GAULLE, en 1964, a fait la politique de la chaise vide, il a obtenu la politique agricole commune, il na pas fait reculer lEurope, il la fait avancer. Jajoute une autre chose : il y a, dans ce Val-dOise, des industriels, des entrepreneurs et même des agriculteurs. Il doit quand même en rester dans le Vexin ou ailleurs, bon, ou alors je ne connais pas le Val-dOise où je suis venu tellement souvent dans ma vie. Quon impose à nos producteurs des règles pour respecter lenvironnement, la condition animale, la traçabilité, je considère que cest normal. Mais ce que je considère comme profondément anormal, cest quau même moment où on impose des règles à nos producteurs, on accepte de faire entrer en Europe des produits venant de pays où lon nimpose aucune des règles que lon impose à nos producteurs. Allez faire traduire le mot traçabilité en Australie ou en Nouvelle-Zélande, ils ne savent même pas de quoi vous parlez, ça nexiste pas dans le vocabulaire. Donc jai dit 1 an. Si, au bout de 1 an, on na pas obtenu la réciprocité dans nos échanges commerciaux, eh bien la France décidera que ses marchés publics seront réservés exclusivement aux entreprises qui produiront en Europe à lexclusion de celles qui ny produiront pas.
Et enfin je voudrais terminer par cela , nous avons connu une tragédie il y a 3 semaines, celle de Toulouse et de Montauban. Cétait une tragédie ! La France a été courageuse, digne, unie. La France a refusé la colère. La France a refusé lamalgame et la France na jamais crié vengeance. Nous avons donné limage dun pays uni mais il nous faut tirer les conséquences de tout cela. La première des conséquences, cest que je veux rendre hommage aux forces de police et de gendarmerie et au ministre de lIntérieur qui ont fait un travail remarquable ! Oui, je veux leur rendre hommage parce quen 10 jours, ils ont mis hors détat de nuire un criminel et un monstre. Et je naccepterai pas que les forces de lordre de la République reçoivent des leçons de la part de personnes qui avaient mis 4 ans à ne pas arrêter lassassin dun préfet de la République lui aussi tué à bout portant.
Hier, le Conseil des ministres a adopté des mesures. Je vois que Monsieur HOLLANDE est contre. Je ne comprends pas ! Ces mesures, quelles sont-elles ? Dabord, nous considérons désormais que toute personne qui consulte sur Internet des sites faisant lapologie du terrorisme sera considéré comme complice des terroristes. On me dit : « Ce nest pas possible » ? Alors, pourquoi, lorsquon consulte régulièrement un site pédophile, est-on considéré soi-même comme un pédophile ?
Je veux aller plus loin parce que dans mon rôle de président de la République, je dois protéger nos compatriotes musulmans dont il serait scandaleux je dis scandaleux quils soient victimes du moindre amalgame, alors que lun dentre eux fut abattu parce quil portait des uniformes, luniforme de larmée française. Pas damalgame. Mais qui est mis en danger quand des jeunes se rendent dans des pays sans raison familiale, sans raison touristique, sans raison professionnelle pour aller fréquenter ceux qui préparent ou font lapologie du terrorisme ? Nous considérons désormais que ces voyages sont illégaux et que ceux qui les pratiqueront devront en rendre compte à la police et à la justice.
Monsieur HOLLANDE me dit : « Ce nest pas la peine ! » Ce nest jamais la peine. Et il va plus loin en me disant : « Mais les lois actuelles sont très bonnes, ce nest pas la peine den rajouter. » Il oublie de préciser une chose, cest quil na voté aucune des lois quil décrit aujourd'hui comme très bonnes. Aucune ! Aucune ! Quand jai voulu, à lépoque, ministre de lIntérieur, le fichier des empreintes génétiques pour retrouver les criminels sexuels, jai été accusé de vouloir mettre tout le monde en fichier. Ils ne lont pas voté. Savent-ils quaujourd'hui, on retrouve 1 criminel sexuel sur 2 grâce à ce fichier ? Lorsque nous avons fait, pour lutter contre la délinquance des mineurs, les centres éducatifs fermés, le Parti socialiste sest opposé, au nom de sa bonne conscience et de son attachement à sa propre image, aux centres éducatifs fermés. Cest extraordinaire ! Savez-vous que dans le programme de Monsieur HOLLANDE, il est prévu de doubler le nombre de centres éducatifs fermés quil contestait il y a cinq ans ? Moi, ça ne me gêne pas de lavoir convaincu car, après tout, si jai réussi à le convaincre, ce nest pas si mal. Ce qui me gêne, cest lhypocrisie et cest le mensonge devant la France et devant les Français. Ça, ça me gêne.
Et sur la laïcité, jai vu quil voulait mettre dans larticle 1er de la Constitution, que la France est laïque. Cest une promesse quil tiendra, cest déjà fait. Mais ce qui me gêne, cest que derrière les mots, il y a des réalités et que lorsque jai demandé quon interdise le port de la burqa sur le territoire de la République française, le Parti socialiste sest abstenu de participer au vote. Sans doute avait-il des choses plus importantes à faire à lépoque.
Mes chers amis, je voudrais terminer par là pour vous dire que je vais à cette campagne comme une épreuve de vérité. Jy vais avec toute la force dont je suis capable, tout lamour de mon pays et jaime profondément la France , la volonté que jai de vous protéger. Et je mesure, jai mesuré, tout au long de ces cinq années, de quel poids pesait la protection de 65 millions de Français. Mais jy vais avec la certitude que cest un moment historique pour la France, que ce choix-là, il ne doit pas être un choix biaisé, que vous devez avoir tous les éléments à votre disposition. Cest la raison pour laquelle jai voulu vous écrire, faire une lettre. Pas un livre compilation de discours qui ne viendrait même pas encombrer vos bibliothèques, pas un livre qui sort au bout de 2 heures, une lettre. Je vous demande de la lire. Je vous demande de la diffuser. Jy ai mis tout ce que javais de mon expérience, de mon espérance pour lavenir de notre pays. Cest un document qui mengage et jai voulu respecter chacun dentre vous, que vous partagiez mes idées ou pas. Parce ce quoublie Monsieur HOLLANDE, cest que celui qui sera élu, il sera aussi le président de ceux qui nauront pas voté pour lui et quil devra rassembler le peuple de France, non pas le diviser. Tout le peuple de France !
Cette campagne, je la mène avec le dynamisme dont je suis capable parce que jy crois. Je vous ai demandé dêtre à la Concorde dimanche prochain. Je vous ai demandé dy être nombreux, très nombreux, pour que cette majorité silencieuse qui en a plus quassez dentendre à longueur de télévision, de radio ou de médias des idées qui ne sont pas les siennes, puisse dire : « Nous sommes là ! Voilà ce que nous pensons ! Voilà ce que nous voulons ! Voilà ce que nous déciderons ! Personne ne nous volera cette campagne ! Cest nous qui déciderons le 6 mai de qui sera le prochain président de la République ! » Vive la République et vive la France ! À dimanche à la Concorde !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 13 avril 2012