Texte intégral
Mes chers amis, cest vrai que je vous fixe des défis de plus en plus considérables. En semaine, en milieu de journée, avec deux jours et vous voilà si nombreux dans cette salle pleine à craquer. Les vacances, la semaine, à une heure dont jadmets bien volontiers quelle nest pas tellement simple pour vous. Je voudrais remercier tous les élus du Val-de-Marne, toute la fédération, remercier toi, Monsieur le maire. Et cest loccasion pour moi de vous parler avec mon coeur, de vous parler librement.
Hier, jétais à Arras avec nos amis du Pas-de-Calais. Demain, je serai à Nice et je veux vous expliquer quelque chose. Le choix, ce sont les Français qui le feront et personne dautre. Et personne nimposera aux Français un choix. Les Français Et on va leur montrer qui sont les Français ! Lautre jour Merci. Lautre jour, un journaliste aimable et positif non non ma dit : « Mais au fond, quest-ce que cest ? Qui est ce peuple de France à qui vous voulez parler ? » Eh ben je vais vous dire, je vais vous expliquer ce quest le peuple de France. Le peuple de France, cest un peuple qui, lorsquil a des difficultés, les surmontent par lui-même par son travail, par ses efforts, par son mérite sur sa famille, sur ses proches, sur les valeurs qui sont les siennes avant daller tendre la main parce que le peuple de France, celui que je connais, celui dans lequel je me reconnais, il est trop fier et trop pudique quand il souffre pour le dire. Cest le peuple de France.
Le peuple de France que je connais, dans lequel je me reconnais et à qui je veux parler, cest un peuple à qui il arrive souvent dêtre en désaccord et quand il est désaccord, il ne casse pas, il ne proteste pas, il ne manifeste pas, il attend les élections pour, dans les urnes, dire : voilà ce sur quoi je suis daccord et ce sur quoi je suis en désaccord. Le peuple de France il aime son travail de sa ville et de son terroir. Le peuple de France que je connais et dans lequel je me reconnais, il a compris une chose depuis bien longtemps, cest quil a son histoire familiale et que celle-ci sinscrit dans une histoire plus grande que sa famille encore qui est une histoire collective. Il sinscrit dans la tradition, dans lhistoire de la France. Il se dit que la France nest pas un pays comme les autres, quil est lui-même lhéritier de cette France de CHATEAUBRIAND, de Victor HUGO, de cette France de Jeanne dARC et de de GAULLE. Il sinscrit dans le continuum de cette histoire et il dit : « Nos ancêtres, nos aïeux, nos grands-parents, nos parents nous ont laissé ce pays où il fait bon vivre. Nous voulons le transmettre avec notre mode de vie, nos idées, nos valeurs à nos enfants. Nous ne voulons pas quon change cela. »
Le peuple de France, celui dans lequel je me reconnais et à qui je veux parler ignore toute forme de sectarisme. Il ignore toute forme de sectarisme parce quil sait que sur le sectarisme, on ne construit rien. Il veut être respecté le peuple de France mais il respecte les autres. Il considère que le président de la République doit être le président de ceux qui ont voté pour lui et de ceux qui nont pas voté pour lui. Il considère que la République est au-dessus de tout, le peuple de France, quelle nappartient à aucune famille politique, à aucune secte et à aucun clan. Il déteste quand on est sectaire. Le peuple de France, il naime pas linjure, il est courtois, il aime la politesse et il aime le respect. Voilà le peuple de France à qui je veux parler.
Le peuple de France, il ne se reconnaît pas dans une radio de service public où, lorsquon donne la parole à un auditeur, il insulte celui qui est linvité de la radio de service public. Il ne se reconnaît pas dans ces valeurs. Le peuple de France, il considère que quand on est une radio ou une télévision de service public, on doit parler à tous les Français, respecter tous les Français et ne jamais donner la parole à quelquun qui pourrait choquer une partie des Français parce que cest avec largent du contribuable que lon finance laudiovisuel du service public. Le peuple de France considère quil est normal, en démocratie, que lon critique, que lon pose des questions mais il est exaspéré par le systématisme et une forme de dictature des esprits que représente la pensée unique et le militantisme comme jamais on nen a vu dans lhistoire de notre pays.
Alors, quest-ce quil attend le peuple de France ? Il attend quon réponde aux souffrances et aux questions qui se posent. Lautre jour, jétais dans cette radio et un reportage était fait sur les militants de lUMP, cher Jean-François. Et tout à fait au hasard, avec le souci de lapaisement et de la mise en valeur que lon connaît et que lon vit et qui nous va très bien et pour lequel, naturellement, je ne prononcerai pas un mot au risque dêtre accusé de ne pas être démocrate car, naturellement, vous avez compris, bien sûr, quil faut faire très attention à ce quon dit. Il y avait une dame militante de notre famille politique quon interrogeait et, au hasard, on lavait choisie où ? En Seine-Saint-Denis, cher Éric RAOULT. Et cette dame a dit quelque chose qui ma touché. Je ne me reconnais pas dans ses mots mais je lui reconnais le droit de le dire. Elle a dit : « Monsieur le président, on nen peut plus. On nen peut plus parce quon a peur et ce sont toujours les mêmes qui nous font peur. » Et la personne qui linterrogeait dit : « Mais qui sont ? » Et on voit bien la ficelle qui nétait pas une ficelle mais un câble, un câble qui nétait pas un câble mais un immeuble et un immeuble qui nétait pas un immeuble mais une arrière-pensée qui était devenue une pensée. On voulait me servir sur un plateau une déclaration, naturellement. Et elle dit, cette femme : « Mais enfin, vous savez très bien que ce ne sont pas des Portugais. »
Je veux répondre à cette femme et je voudrais, devant vous, le dire et je le fais devant la presse pour quil ny ait pas dambiguïté. Ces mots exprimés par cette femme ne sont pas les miens et sans doute que quand on les regarde avec une longue jumelle, quand on nhabite pas dans ces villes, quand on ne met pas ses enfants dans des écoles qui sont devenues ghettos, on peut juger sévèrement cette femme. Mais, moi, je conteste quon donne des leçons à cette femme quand on habite dans les quartiers où il ny a aucune violence et quand on met ses enfants dans les écoles qui sont privilégiées. La gauche caviar na aucune leçon à donner au peuple de France et à cette femme ! Voilà la vérité ! Elle est là la vérité ! Parce que quand on souffre, mes chers amis, on a le droit dexprimer cette souffrance et moi, jai le droit de dire à cette femme : je ne me reconnais pas dans cette expression, dans cette réponse mais je me reconnais un devoir, celui de répondre à cette souffrance parce que si nous, les républicains, nous ne répondons pas à cette souffrance, alors ce ne sera pas la peine de verser des larmes de crocodile quand cette femme nous aura quittés pour sabstenir ou pour voter pour les extrêmes. Voilà la réalité du débat politique.
Tous ces gens qui ne pensent quà leur image et pas à la souffrance des Français. Que lui dire à cette femme si ce nest lui dire de bien réfléchir à une chose : pendant deux septennats, François MITTERRAND a pu prospérer parce que des gens, des braves gens qui souffraient ont cru quils pouvaient voter pour Jean-Marie LE PEN. Et le vote pour Jean-Marie LE PEN, ça a été un vote qui a permis à François MITTERRAND et aux socialistes de durer deux septennats. Cest la vérité. Elle nest pas ailleurs ! Et le vote pour Marine LE PEN favorisera François HOLLANDE. Si vous voulez la politique des socialistes, votez pour le Front national. Cest une vérité quil convient dentendre et daccepter. Tous ces gens qui souffrent et qui ont envie de renverser la table, je veux leur dire : renverser la table ne résoudra aucun de vos problèmes, napaisera aucune de vos souffrances parce que la table, vous ne la renverserez pas sur ceux qui sont coupables ou responsables, vous la renverserez sur vous-mêmes. Lextrême, les solutions extrêmes sont des mensonges et le mensonge na jamais allégé les souffrances de quiconque.
Mais, mes chers amis, si nous commençons, nous, les républicains, à contester à cette femme le droit dexprimer sa souffrance, alors sa colère sera si grande quelle ne réfléchira plus. Si on conteste les souffrances, à ce moment-là, celui qui est contesté dans son identité ne répond plus, il réagit. Voilà pourquoi cest une responsabilité qui pèse très exactement sur nos épaules. Souvenez-vous de ce qui est arrivé à Lionel JOSPIN lorsquil a contesté la peur des Français face à linsécurité. Les Français ne lui ont pas reproché de ne rien avoir fait pour améliorer la sécurité, ils lui ont reproché davoir contesté lexpression même de cette souffrance. Nous devons parler à cette souffrance. Nous devons y répondre. Nous devons poser les éléments dun nouveau modèle français. Dun nouveau modèle français ! Pourquoi ? Parce que ceux de nos compatriotes qui souffrent se disent : y a-t-il une réponse ? Y a-t-il une possibilité de changer les choses ou sommes-nous condamnés ? Cette réponse, elle sadresse à nous comme aux autres. Moi, je ne me contente pas davoir tout fait pour protéger la France pendant quatre ans. Ça ne suffit pas ! Il faut que dans les cinq années qui viennent, on aille plus loin pour construire ce nouveau modèle français.
Mais je pose cette question-là à chacun dentre vous : dans les quatre années que nous avons vécues, imaginez la situation de notre pays, imaginez celle de votre famille si je navais pas décidé, envers et contre tous, de faire la réforme des retraites. Entendez ce qua décidé le gouvernement espagnol hier. Après sept années de gouvernement socialiste en Espagne, les frais de santé ne seront plus remboursés de la même façon, les bourses des étudiants seront diminuées, la valeur des retraites sera diminuée. Cest lEspagne, un grand pays juste à côté de nous dont il y a quelques années on louait le développement. Imaginez, si nous navions pas fait cette réforme des retraites, si javais cédé, si javais reculé devant la pression de la rue, cest vous qui, aujourd'hui, payeriez le résultat dune lâcheté que je me suis interdite parce que quand on est président de la République, on protège son pays et ses concitoyens. Voilà la réalité !
Vous habitez ce département. Tous je peux regarder les visages un par un , vous avez construit votre famille, vous avez travaillé un nombre dheures incalculable. Parfois, vous avez mis un genou à terre parce que la vie est cruelle pour chacun. Ça cest la véritable égalité. Sur une vie, il y a beaucoup plus de moments où il y a des souffrances que de moments où il y a des facilités. Mais vous avez construit une famille, vous avez, par votre travail, constitué une épargne et vous essayez, de toutes vos forces, de faire que vos enfants, demain, pourront commencer dun peu plus haut dans la vie que ce que vous, vous avez connu à lépoque. Cela cest une réalité.
Si, en tant que président de la République, je navais pas engagé un plan de sauvetage des banques au moment où le monde menaçait de basculer dans la tourmente, au moment où deux des cinq premières banques américaines ont fait faillite, je me suis rendu à Toulon, jai fait le discours de Toulon et jai dit : « Pas un seul dentre vous vous mentendez ? , pas un seul dentre vous ne sera ruiné, ne sera obligé daller à la banque pour retirer une épargne parce quil na plus confiance. » Nous avons mis en place un plan de soutien aux banques, pas pour les banques mais pour vous parce que cétait votre épargne, cétait largent de votre travail, cétait ce que vous aviez construit, bâti quil fallait sauver. À ce moment-là, laimable Ségolène ROYAL a dit : « Il vous ment. » Nous sommes trois ans après le plan, pas un seul dentre vous na perdu son épargne, pas une banque na fait faillite. Et mieux, la France est le seul pays dEurope où le plan de soutien aux institutions bancaires non seulement na rien coûté au Trésor public mais a rapporté de largent au Trésor public. Qui a menti ? Eux ! Qui a eu raison ? Nous !
Jai voulu mettre un terme à une fatalité et après cinq ans de lhonneur que vous mavez fait de diriger la France , à une fatalité qui pesait sur tant de gouvernements de droite et du centre, reculer. Parce que la tradition avait été prise de reculer non pas parce que la souffrance qui sexprimait était forte mais parce que la capacité de nuisance de ceux qui manifestaient était intolérable pour léconomie française. Combien de fois, depuis combien de temps, dans combien de réunions nai-je entendu nos amis, nos militants, nos sympathisants, nos électeurs dire : « Pourquoi avez-vous cédé ? Pourquoi avez-vous reculé ? Les manifestants nétaient quune minorité par rapport à soixante-cinq millions de Français ! » Après cinq années comme chef de lÉtat, je peux regarder chacun dentre vous ! Jamais je nai reculé, jamais je nai cédé quand je pensais que lintérêt général était en cause !
Et vous, mes chers amis, habitants de Paris, de la région parisienne et de ce département du Val-de-Marne, combien de fois avez-vous éprouvé la colère de limpuissance quand vous étiez pris en otages de conflits qui ne vous concernaient pas, que le métro était bloqué, que le RER ne circulait pas, que les trains étaient arrêtés et quà lécole, alors que vous travaillez à deux dans un couple, on refusait de prendre vos enfants parce quon avait décidé de faire une grève ? Eh bien cest fini depuis que je suis chef de lÉtat parce quil y a un service minimum dans le métro, un service minimum dans le RER, un service minimum dans les trains et un service minimum dans les écoles de la République ! Voilà ce qui a changé !
Jacques, depuis combien de temps nai-je entendu et tu le sais bien dans nos réunions quon nous disait : « Mais pourquoi ne faites-vous pas lautonomie des universités ? » Le mot même, on avait linterdiction de le prononcer. « Pourquoi cédez-vous ? Pourquoi pas le service minimum ? Pourquoi toujours céder à ceux qui ne partagent pas nos convictions ? » Nous avons voulu la réforme des universités et là lautonomie des universités. Ça a été un an de conflit. Aujourd'hui, la totalité des universités de France, la totalité autonomes. Il a fallu simplement faire preuve de courage, de fermeté et tenir et non pas céder avant même que lon descende dans la rue pour manifester. Voilà ce qui a changé dans notre pays !
Je recevais une personne pour qui ancienne syndicaliste javais beaucoup de considération. Elle me disait : « Vous savez, chez les syndicalistes, ce qui a changé ? Cest quils se disent, quand ils rentrent dans votre bureau : il ne cédera pas. » Et ça change tout quand on doit négocier, ça change tout quand on doit discuter. Mais je veux mexpliquer là-dessus parce que je veux vous dire pourquoi jaurai recours au référendum dans les cinq années qui viennent. Pour discuter, il faut être deux. Lorsquau moment des retraites, la totalité des organisations syndicales ma indiqué quil ny avait rien à discuter puisquon niait même lallongement de la durée de la vie, quaurais-je du faire ? Masseoir autour dune table, on se regarde et on conclut. On fait comme on a dit. Oui, mais il y en a toujours un qui dit : « Nous, on na rien dit. » Mais ce nest pas grave, on continue quand même et on se donne rendez-vous pour dans deux mois, pour dans quatre mois, pour dans six mois. Mais dans le même temps, ça aurait conduit quoi ? À laisser la facture dune génération à nos enfants parce que notre génération naurait pas eu le courage de régler ses additions. Voilà la réalité.
Alors jai dit que je ferais appel au référendum sil y avait blocage. Je vais prendre deux exemples devant vous. Limmigration. Alors il ne faut pas en parler. Un certain nombre de censeurs ont décidé quon nen parlerait pas, que prononcer le mot est en soi déjà la preuve dune forme de culpabilité. Mais, est-ce que vous croyez que les Français sont si sots quils ne comprennent les choses ? Je sais doù je viens, je sais qui je suis. Jamais je ne plaiderai pour la fermeture de la France. Jamais je ne viendrai vous expliquer quil faut montrer du doigt, quil faut avoir peur, quil faut détester, quil faut rejeter. Moi, je plaide pour la France forte, pas pour la France faible. Donc, une France forte, cest une France qui est confiante, qui est ouverte et qui accueille. Mais je dis avec la même force que je naccepte pas quon nous empêche de parler de ce sujet comme des républicains et comme des humanistes. Et je le dis devant mes amis parlementaires quelles que soient vos origines, limmigration, oui. Mais je veux dire que limmigration peut aussi être un problème et jexplique. Pourquoi, daprès vous, le système dintégration à la française ne marche plus ? Pour une raison simple que personne na le courage de dire, cest que quand on accueille trop de monde, on ne peut plus les intégrer. Voilà la vérité.
Et cette vérité, elle pèse sur qui ? Elle pèse dabord sur ceux quon a accueillis et à qui on a menti parce quon na pas de logements, pas demplois et pas décoles pour intégrer leurs enfants. Le mensonge, cest aussi autre chose. Je ne peux pas dire aux Français : « Attention, il y a un déséquilibre de nos comptes publics. Il faut faire des économies. » Et dans le même temps, je ne peux pas accepter une immigration qui ne serait motivée que par lespérance de toucher des prestations sociales parmi les plus généreuses du monde. Cest un sujet qui est incontournable ! Tous les candidats à la présidence de la République devraient dire aux Français : « Voilà, dans les cinq ans qui viennent, quelle sera la politique en la matière ? Quest-ce que nous voulons ? » Dun côté, quelquun qui dit : « Détestez, craignez, refusez. » Ce ne sera jamais mon discours. De lautre, quelquun qui dit : « Nous accepterons tout le monde, nous régulariserons tout le monde et de surcroît, nous donnerons le droit de vote à ceux qui, pourtant, ne sont pas des citoyens français. »
Notre politique : je diviserai par deux le nombre de personnes dans les cinq années qui viennent que nous accueillerons. Pourquoi ? Parce que je veux que la machine à intégrer refonctionne, parce que je veux que la France soit vraiment accueillante et quelle ne fasse pas semblant daccueillir des gens quelle laisse rentrer et ensuite, quelle parque, quelle parque dans des ghettos, des ghettos des écoles ou des ghettos des quartiers. Je ne veux pas de cette réalité. Cette réalité-là ne peut pas durer. Alors, comment ferons-nous ? Osons les choses ! Est-ce que ça a un sens de vouloir entrer dans un pays, être intégré dans un pays si on ne sait pas, si on ne connaît pas, avant dentrer dans ce pays, les valeurs de sa République et la connaissance de sa langue ? Jimposerai donc dorénavant à toute personne qui veut rentrer sur notre territoire dapprendre le Français et les valeurs de la République avant même que dêtre accueilli sur le sol de la République française.
Jajoute un mot à ce point : les frontières ne sont pas lexpression dun fantasme de personnes qui voudraient être protégées. Imaginez un peu, pourquoi êtes-vous si accueillants chez vous ? Parce que vous êtes sûrs dêtre titulaires du bail de location ou dêtre titulaire du titre de propriété de lappartement ou de la propriété. Mettez-vous dans une situation différente, imaginez que lendroit où vous habitez, vous et votre famille, la seule façon de le défendre serait la force parce quil ny a pas de reconnaissance dun cadastre ou dune propriété. Il ny a pas un seul pays qui peut être assuré sil na pas de frontières. Regardez les grands pays du monde qui réussissent, ils ont une frontière, ils ont une identité. La propriété, le cadastre, la frontière rassure et permet lexpression dune volonté daccueil. Si on est contesté dans sa propre propriété, alors on na que le refus, le rejet et la force pour essayer de se défendre. Cest une erreur de considérer que la frontière nexiste pas. Si nous avons voulu construire lEurope, cest pour que nos frontières soient mieux défendues, pas quelles soient moins bien défendues. Eh bien je revendique pour la France le droit de dire : si, dans un an, ils nont pas garanti les frontières de lEurope, si ça continue entre la Grèce et la Turquie cent quinze kilomètres, pas un contrôle, pas un douanier, pas une règle , eh bien la France rétablira unilatéralement les contrôles ciblés à ses frontières et suspendra lapplication de Schengen.
Ce nest pas parce que je refuse lEurope, cest au contraire parce que je suis Européen. LEurope, cest un idéal humaniste. LEurope a été faite, pourquoi ? Pour défendre la civilisation européenne, pas pour la détruire. Si nous avons décidé de mettre en commun nos frontières, cest pour les défendre ensemble, pas pour quil ny ait plus de frontières ! Imaginez un peu les pays qui réussissent. Voyez-vous les États-Unis qui refusent de défendre leurs frontières, alors que quand on va dans ce pays magnifique, on voit sur une maison sur deux le drapeau des États-Unis parce quils sont fiers, parce quici, ce sont les États-Unis et que les États-Unis, ça compte dans le coeur dun Américain. Est-ce que vous pensez quen Chine ou au Brésil, lidentité brésilienne ou lidentité chinoise, ça ne compte pas ? Eh bien la France dit : nous voulons adapter au monde daujourd'hui mais nous voulons conserver nos valeurs, notre identité et notre mode de vie et nous voulons décider par nous-mêmes de qui peut rentrer sur notre territoire et de qui ne doit pas rentrer sur le territoire de la République.
Dire cela Je le dis ici, dans le Val-de-Marne parce que je sais que ces questions se posent dans nos quartiers, dans la région parisienne comme à Paris, je sais que nombreux se disent : est-ce quil nous abandonne ? Est-ce quon lui dit ce qui se passe sur le terrain ? Est-ce quon connaît la réalité ? Jai été lautre jour dans votre, dans le département de la Seine-Saint-Denis et jai rencontré beaucoup de gens qui mont dit ça : « Nous souffrons, nous nen pouvons plus de cela. » Cest à eux que je veux parler. Cest à eux que je veux dire quil ny a pas de fatalité. Je naccepte pas dailleurs quon mette en cause la République française après leffort gigantesque de la société française pour la rénovation urbaine. Et je naccepterai aucune leçon dune gauche qui avait paupérisé les banlieues et laissé tomber les banlieues dans un état absolument lamentable avec pas un centime dinvestissement ni pour les immeubles ni pour les transports en commun. Cest la réalité ! Mais je veux madresser à ceux qui habitent dans les villes dont vous êtes maires, dont vous êtes parlementaires, qui habitent dans vos départements en leur disant : « Aidez-nous à défendre ces idées, à porter ce débat. » Il y a une chape de plomb ! Je lai dit moi-même !
Quelle est limage que peut avoir cet enfant de famille immigrée lorsque sa mère ne parle pas un mot de français, ne peut pas dialoguer avec son instituteur, linstituteur de son enfant, ne peut pas lire la moindre lettre de lécole de son enfant et est claquemurée entre les quatre murs du petit appartement parce quelle na pas de travail, quelle ne parle pas français et quon veut la laisser dans un état de dépendance et desclavagisme ? Quelle image cet enfant aura-t-il de sa mère, de lautorité de ses parents et de la société française qui a laissé une femme quon a accueillie dans cette situation-là ? Où sont les vrais généreux ? Où sont les humanistes ? Où sont ceux qui défendent les valeurs de la République ?
Oh ! Comme cest facile ! Je me regarde dans un miroir. Rentrez, il ny a pas de problème. Et une fois que vous êtes rentrés, je ne moccupe ni de vos enfants ni de vous-mêmes. Rentrez, bien sûr, il ny a pas de problème ! La République est généreuse ! Généreuse avec qui ? Avec largent des autres ! Mais la poche du contribuable, elle nest pas inépuisable et le contribuable en a plus quassez quon dépense cet argent à ses dépens ! Et quelle est la générosité et quelle est la République qui dit : peu importe, rentrez, ça na aucune importance. Portez le voile, portez la burqa, on sen moque ? Eh bien cest une trahison de la République française ! Rentrez ! Rentrez ! On sen moque ! Il y avait, dans dautres pays, la tradition que les femmes et les hommes nont pas les mêmes horaires dans les piscines. Eh bien chez nous, les femmes et les hommes ont les mêmes horaires dans les piscines municipales et nous navons pas lintention de changer cela ! Et puisquil faut mettre les points sur les i, dans les cantines scolaires, les menus sont les mêmes pour tous les enfants de la République parce que la République est laïque ! Et si ça ne suffit pas, dans les hôpitaux, ce sont les mêmes médecins pour les hommes et pour les femmes parce quen France, dans la République française, hommes et femmes, cest légalité stricte ! Voilà le message de la France et de la République !
Et je dénie à quiconque le droit de nous donner des leçons dhumanisme ou de République ou même de générosité. Ce sont des Tartuffe parce que le mensonge nest pas la générosité, parce que limage nest pas la réalité, parce que légalité, ce nest pas un mot quon prononce, cest une réalité. Et cette égalité, ça consiste à dire que les gens que nous allons accueillir, nous les intégrerons, que nous leur connaîtrons des droits et que nous leur imposerons des devoirs à la hauteur des droits que nous leur reconnaîtrons parce que sils sont sur le territoire de la République, ils respecteront les règles de la République. Et à ce moment-là où les républicains se seront réveillés, quils auront eu le courage de parler aux habitants de nos quartiers, de nos villes et de nos banlieues, à ce moment-là, la question du vote extrême ne se posera pas parce quil passera pour ce quil est, ridicule, déplacé, contraire aux valeurs de la République. Voilà la vérité ! Voilà le message ! Voilà ce que nous devons dire aujourd'hui !
Mes chers amis, je veux aussi dire un mot dune valeur qui est pour nous essentielle, le travail. Le travail est central ! Lautre jour, je participais à une émission de télévision et je voyais un reportage sur la France. On lavait choisi tout à fait au hasard. Cest une image très valorisante, vous limaginez : un homme qui avait envoyé deux mille cinq curriculums vitae et qui était au chômage depuis trois ans. Un homme pris au hasard, bien sûr, naturellement. Il ny avait absolument aucune arrière-pensée derrière tout cela. Mais derrière cette réalité, il y avait quelque chose et je me suis dit : pauvre homme ! Parce quil peut en envoyer cinq mille des curriculums vitae. Quelle confiance lui restera-t-il ? À aucun moment on ne sest posé la question de faire un diagnostic de compétences et de dire au fond : cet homme, il nétait pas dans le secteur, il faut le réorienter, il faut lui donner une nouvelle chance. Mais la nouvelle chance quon lui donne, ce nest pas une indemnité pour survivre, ce nest pas une allocation pour déprimer chez lui, cest une formation pour apprendre et exercer un métier. Voilà la réalité telle quelle est.
Au lieu de lui demander denvoyer deux mille cinq cents curriculums vitae en pure perte, on aurait mieux fait de lui proposer une formation professionnelle pour vivre dignement. Eh bien je ferai, avant la fin de lannée 2012, un changement considérable qui sera la reconnaissance pour chacun dentre vous dun droit à la formation professionnelle quel que soit votre âge, quelle que soit votre situation. Et je veux que ce droit soit reconnu également pour la mère de famille qui a fait le choix délever seule ses enfants. On ne va pas le lui reprocher. Il y a des femmes et cest leur droit qui ont fait le choix de se consacrer à léducation de leurs enfants. Mais après quinze ans à éduquer ses enfants et à sen occuper, quelle chance a-t-on de retrouver un emploi, alors que, naturellement, on a perdu de la confiance professionnelle en soi ? Elle a le droit, cette femme, à une formation professionnelle. Elle a le droit à une nouvelle chance. Je demanderai donc que désormais, les chômeurs ne soient plus indemnisés pour rester chez eux mais rémunérés pour suivre une formation et que cette formation soit obligatoire pour chacun de ceux qui nont aucune chance de retrouver un emploi dans le secteur qui est le leur. Mais mieux, Michel, je veux quune fois cette formation acquise, nul nait le droit de refuser une offre demploi quon lui propose.
Naturellement, cest un changement considérable. Naturellement, Christian, Michel, il y aura des oppositions. Mais je nai pas lintention de passer des années à faire une fausse concertation. Je comprends parfaitement que telle ou telle organisation aura du mal à accepter la réforme dun pactole de trente-cinq milliards deuros disons les choses dont une partie sert au financement de certaines organisations. Alors, ce que je ferai, cest très simple, je vous ferai juges, cest vous qui déciderez et je poserai deux questions aux Français à ce moment-là, avant la fin de lannée 2012 : êtes-vous daccord pour un nouveau droit à la formation professionnelle quel que soit lâge et êtes-vous daccord pour que celui que la société a pris la peine de former soit obligé daccepter loffre demploi qui correspond à cette formation ? Vous serez juges et vous trancherez. Cest le peuple français, en quelque sorte, qui sera le garant de mes engagements.
Mes chers amis, cest une campagne comme sans doute je nen ai jamais menée et cest un engagement comme sans doute je ne me suis jamais engagé. La conception extraordinaire de légalité à la française, cest neuf contre un. Et en plus, il ne faut pas se plaindre. Je passe dans des émissions à des heures extraordinaires entre deux personnes que je ne connais pas dailleurs, qui viennent tous les cinq ans comme une forme de Festival de Cannes qui sarrête et qui ne recommencera pas. Cest une démocratie formelle qui étonne le monde entier et que même les Français regardent avec beaucoup de scepticisme. Quels sont certains des personnages à qui on donne des temps de parole extraordinaires quon na pas vus avant, quon ne reverra pas après ? Quelle curieuse façon dexprimer la démocratie ! Mais je me suis soumis à cette règle et ce nest pas ce qui mempêchera de courir le plus vite possible lépreuve à laquelle on ma
Mais quand même, moi, je veux vous dire une chose quand même, cinq semaines à ce rythme, neuf contre un. Quand je pense quon a dit que cest moi qui maîtrisais les médias. Quest-ce que ça serait si je ne les maîtrisais pas ? Quest-ce quils diraient et quest-ce qui se passerait ? Cest la règle, je laccepte bien volontiers. Mais je veux vous dire une chose, je veux vous remercier et saluer la lucidité du peuple français qui, partout, sur notre territoire, remplit nos salles comme jamais je ne lai vu, manifeste un enthousiasme comme jamais je ne lai entendu, qui refuse de baisser la tête, qui refuse de se décourager et qui va donner une leçon à tous ces gens comme jamais ils nen ont reçu une avant !
Hommage soit rendu à votre courage, à votre sang-froid, à votre liberté de penser, de croire et de parler. Jamais on na vu de telles forces mises en avant et malgré tout, oui, moi, je sens, je sens le peuple de France exaspéré et à un point quon nimagine pas dans certains milieux et dans certaines élites. Je sens le peuple de France qui dit : on ne me volera pas cette élection, on ne mimposera pas un choix dont je ne veux pas parce que nos idées sont les bonnes, nos valeurs sont justes et parce que ce que nous voulons, cest la France dont nous avons rêvée, pas la France quon voudrait nous imposer !
Je mène une campagne au plus proche de vous. Je mène une campagne en disant vraiment du fond de mon coeur ce que je pense et ce que je ferai et je le fais avec, dans moi, la volonté de vous dire à quel point jaime notre pays, à quel point je mesure lhonneur qui a été le mien de conduire les Français, à quel point je veux dire aux Français combien jai ressenti cet honneur comme une charge mais aussi comme peut-être la période de ma vie où jai donné le plus. On me dit parfois : « Il faut dire aux Français que tu les aimes. » Moi, je pense que lamour nest pas une question de mots ou de phrases. Lamour, il se prouve. Et ma façon de vous prouver mon attachement, mon affection et mon amour pour le pays, cest de mengager dans cette campagne comme je mengage, pas chaque jour, chaque minute, pas chaque minute, chaque seconde de toutes les forces dont je suis capable parce que je sais depuis bien longtemps que notre énergie, notre unité, notre rassemblement renversera les montagnes, les montagnes de papiers quils veulent dresser devant vous, devant nous, devant moi ! Ils ny réussiront pas parce que nous avons un idéal, nous avons des convictions ! Nous sommes le peuple de France ! Et le peuple de France, dimanche, il donnera sa réponse à tous ! Vive la République et vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 20 avril 2012