Texte intégral
Merci beaucoup. Mes chers amis, mes premiers mots, ici, dans ce département de la Seine-Saint-Denis où je compte tant damis au premier rang desquels Éric RAOULT que je veux saluer, mes premiers mots et je veux quil en soit ainsi seront pour les fonctionnaires de police. Je les connais bien, jai eu lhonneur de les diriger pendant quatre ans. Je veux rendre hommage aux fonctionnaires de police et je veux leur exprimer que les choses soient claires , en tant que président de la République, mon soutien et ma confiance. Jajoute que lexpression de ce soutien et de cette confiance sadresse également aux gendarmes.
Policiers et gendarmes exercent un métier extrêmement difficile, dans des conditions particulièrement dangereuses quignorent totalement et méprisent parfois ceux qui ne connaissent pas le métier de policier ou de gendarme. Les forces de sécurité sont au service de la République. Elles défendent lÉtat de droit. Elles défendent votre sécurité. Chaque année, ces forces de sécurité payent un lourd tribut à la lutte contre la criminalité. Je voudrais dire une chose, cest quen cinq ans, jai vu cinquante-trois policiers être tués dans lexercice de leurs fonctions. Cinquante-trois. Jai participé très souvent à des cérémonies qui consistaient à les accompagner à leur dernière demeure, comme lon dit. Jai parlé avec leurs femmes, leurs maris quand cétait une femme, jai vu les enfants laissés orphelins. Je ne me suis jamais fait à ces cérémonies et je nai jamais été à ces cérémonies simplement par un devoir institutionnel. Jy ai été comme un père et jy ai été parce que je savais que ces femmes et ces hommes qui risquent leur vie et qui lavaient perdue en loccurrence lavaient été parce quau sommet de la pyramide, le chef de lÉtat avait donné instruction aux policiers ou aux gendarmes de lutter contre la délinquance.
Dans votre département, en deux ans, en deux ans, dans le département de la Seine-Saint-Denis, ces policiers, qui font un travail remarquable, mille six cent quarante-quatre policiers blessés dans lexercice de leurs fonctions en Seine-Saint-Denis. Rien que cela devrait susciter notre respect, notre reconnaissance et notre confiance. Je les connais bien ces policiers de Seine-Saint-Denis. Pour la plupart, ce sont des femmes et des hommes qui ont choisi dexercer dans votre département. Je les ai bien souvent rencontrés. Ils ont choisi dexercer dans ce département parce que la plupart dentre eux habitent dans ce département, laiment et veulent être du côté des habitants de ce département qui nen peuvent plus de la violence, de la terreur, des trafics, des voyous et des caïds. Voilà la vérité. Et que serait la vie ici, que serait la vie dans ce département sil ny avait pas les forces de sécurité républicaines pour protéger ceux qui ont à être protégés ?
Un drame sest produit, quil me soit permis den dire un mot. La police est appelée parce quil y a un vol avec effraction et avec arme. Un suspect est là. Il lance aux policiers une grenade. Il savère que cétait une grenade à plâtre mais de nuit, cest une grenade. Cet homme a une arme à feu, fort calibre (38, six cartouches). Cet homme est connu : onze condamnations pour vol à main armée. Cet homme est connu. Chacun ses records, il fut le condamné le plus jeune de France. Cet homme est connu puisquil purgeait une peine de prison. Il était en quelque sorte en permission. Le policier est pointé par une arme à feu. Lhomme ne tire pas, est pointé par une arme à feu. Le policier prend peur, il tire. Lhomme est atteint, il décède.
Je veux dire une chose là-dessus. Que la justice fasse une enquête, cest parfaitement normal dans un État de droit et je soutiens la justice, prenant mes responsabilités lorsquelle fait une enquête. Que les choses soient claires entre nous, quel que soit ce qua fait cet homme dans le passé, il est un être humain. Mais dans notre pays, les forces de sécurité obéissent aux règles de lÉtat de droit. Mais avant même que lenquête ait eu lieu, quil y ait une mise en examen pour homicide volontaire, je nai pas à qualifier cela. Jai simplement à dire ma confiance, mon soutien et ma compréhension de lémotion des collègues de ce policier aujourd'hui mis en examen
Comprenez-moi bien, je sais que la pensée unique va encore se déchaîner. Je sais que tous ces observateurs de bonne foi, qui maiment tant et qui mapportent, par leurs critiques tellement apaisées, un soutien très fort, je sais ce quils vont dire. Je veux leur dire une chose, je nai pas peur de dire la vérité au nom du peuple français. Je veux leur dire une autre chose, je ne parle pas pour vous, la pensée unique. Je ne parle pas pour vous, les militants déguisés derrière le statut dobservateur. Je parle pour le peuple de France. Et le peuple de France en a plus quassez de recevoir des leçons de morale de ceux qui nhabitent pas dans les quartiers où on a peur et qui ne mettent pas leurs enfants dans des écoles où on a peur pour ses enfants !
Je ne juge pas la justice et en tant que président de la République, je nai pas à le faire. Mais en tant que chef de lÉtat, jai à défendre lhonneur de fonctionnaires lorsquils sont mis en cause. En tant que chef de lÉtat, jai à soutenir les fonctionnaires qui mettent en uvre une politique de sécurité défendue, incarnée par lÉtat. Je suis du côté des fonctionnaires de la République. Voilà la réalité ! Après, que la justice dise le droit et nous nous inclinerons. Mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et pour les gendarmes. Il doit y avoir une présomption de légitime défense car, dans un État de droit, on ne peut pas mettre sur le même plan le policier dans lexercice de ses fonctions et le délinquant dans lexercice de ses fonctions à lui !
Et je ne recevrai pas de leçons de ceux qui nont voté, depuis 2002, aucun des textes qui prévoyaient le renforcement des moyens pour la police et la gendarmerie. Aucune des mesures qui renforçaient la punition et la répression pour les délinquants. Je ne prendrai aucune leçon de la part de ceux qui veulent supprimer les peines planchers et laggravation des peines que nous avons voulues et défendues pour les récidivistes dont nous avons plus quassez ! Voilà la réalité !
Et en parlant ainsi, je parle pour qui ? Et en parlant ainsi, je ne parle pas pour les bobos du boulevard Saint-Germain, je parle pour les habitants de la Seine-Saint-Denis qui nont pas le choix, dont la vie doit être respectée tout autant que tous les autres. Je parle pour tous ceux qui habitent ici, Français ou étrangers, qui ne demandent quune seule chose, de sintégrer, quon les respecte parce quils respectent la loi, qui veulent vivre heureux dans un département qui est le leur, qui veulent prendre le bus et le métro sans quon leur empoisonne la vie quotidienne, qui ne veulent pas que leurs enfants, quils soient français ou étrangers, soient empoisonnés par des revendeurs de drogue, par des trafiquants de toutes sortes parce quon en a plus quassez ! Voilà pour qui je parle ! Voilà pour qui je me bats ! Voilà à qui je madresse ! Cest pour vous.
Jai vu quà la une dun grand journal, où lon me donnait une leçon, elle ne matteint pas beaucoup parce que ceux qui écrivent, en général, ne sortent pas de leur bureau et que dans le bureau, ils doivent avoir un énorme miroir où ils passent tant de temps à se regarder quils sont tellement éloignés de la réalité quotidienne. Alors voilà le délit qui est le mien, celui dêtre le plus critiqué par Marine LE PEN. Le même, qui est critiqué matin, midi et soir hier, par Jean-Marie LE PEN, aujourd'hui, par Marine LE PEN , devrait, en permanence, sexpliquer sur ses liens avec le Front national. Trente-cinq ans de vie politique, jamais daccord, jamais dambiguïté, jamais aucune perspective commune. Mais jai commis une faute, celle qui consiste à dire : six millions et demi de Français qui veulent renverser la table, qui disent : « Ça suffit ! », il faut les rayer de la carte, Mesdames et Messieurs les bien-pensants ? Ces six millions et demi de Français, croyez-vous, Mesdames et Messieurs, la plume à la main dans vos bureaux, bien enfermés tranquillement dans vos certitudes et dans votre ego, ces six millions et demi de Français sont des gens qui ne réfléchissent pas ? Ce sont des gens à qui je ne dois pas parler ? Ce sont des gens qui nexistent pas pour vous ? Ce sont des gens qui souffrent, qui disent : « Monsieur le président, ça ne peut plus durer. » Je dois considérer quil ne sest rien passé ? Mesdames et Messieurs de la bien-pensance, quand le premier tour sexprime, que 80 % de Français sexpriment contrairement à tous vos pronostics, contrairement à tout ce que vous avez raconté sur une campagne électorale qui nintéressait personne, cest vous qui nintéressez personne, pas la campagne électorale qui nintéresse personne !
Je dois considérer quoi ? Que des millions et des millions de Français qui sexpriment, ça ne compte pas ? Je dois considérer quil faut continuer à faire campagne au deuxième tour comme si les Français navaient rien dit au premier ? Quest-ce que je dois faire ? Comme Monsieur François HOLLANDE, me boucher le nez en regardant ces six millions et demi de Français ? Mais ces six millions et demi de Français, je leur dis : je vous respecte, je vous entends et, dune certaine façon, je vous comprends ! Est-ce que cela fait de moi un compagnon de route du Front national ? Plaisanterie ! Outrance !
Je vois quun journal extrêmement modéré, le journal du Parti communiste, explique que parce que je parle à six millions et demi de Français, je serais devenu un fasciste. Être traité de fasciste par un communiste, cest un honneur ! Je vais prendre aussi des leçons de démocratie ? Je dois considérer quoi ? Quil y a deux catégories de citoyens : ceux qui ont le droit de sexprimer, de penser, de dire et puis ceux qui ont le droit de se taire, de souffrir, de supporter, de supporter doublement la double peine : de supporter la souffrance quotidienne et, en plus, de supporter la prétention de tous ceux qui voudraient donner des leçons de morale à un peuple qui souffre ? Le peuple a raison quand il exprime un choix dans les urnes !
Après avoir dit que cette campagne nintéressait personne, dites-moi, quest-ce que ça aurait été si elle avait intéressé ? 80 % de participation. Voilà quils ont passé leur temps à sesbaudir dans la révélation de la vie politique. Une minute de silence, Monsieur MÉLENCHON arrive avec Non non non ! Oh ! Avec un talent extraordinaire et puis des choses tellement intelligentes. Cuba est une démocratie, CASTRO est un démocrate. Si vous voyez un riche comprenez quatre mille euros de plus par mois , faites-lui les poches. Cest bien pour nos enfants. Cest bien pour la République un homme qui se présente à la présidence de la République et qui dit à un pays dans la situation où nous nous trouvons : « Si vous croisez un riche, faites-lui les poches. » Ça cest un exemple de républicanité ! Ça cest un exemple de démocratie ! Et personne ne demande à Monsieur HOLLANDE si ça ne le gêne pas dêtre entouré de Monsieur MÉLENCHON qui parlait de lui comme un capitaine de pédalo et qui se couche à la minute où le capitaine de pédalo demande !
Ah ! On est impressionné ! Et ça veut donner des leçons ! Et ce génie de la politique qui se couche devant le capitaine de pédalo (sic) je cite fait 11 %. Dun autre côté, on nous explique quil ny a plus de Front national, il ny a pas de Front national, Madame LE PEN fait une très mauvaise campagne fait 18 %. Ceux-là même qui nen parlaient plus le samedi ne voudraient parler que de ça le lundi. Voilà la réalité de ces observateurs qui me font penser à la girouette en haut de nos clochers qui tournaient plus vite que le vent parce quils tournaient sur eux-mêmes ! Et voilà que maintenant, nous sommes sommés de nous expliquer matin, midi et soir. Ce grand journal dit Grand. Que jai franchi la ligne jaune, la ligne blanche, la ligne rouge. Avant même que jaie commencé à faire campagne, on disait que je travaillais, je traquais sur les terres de lextrême droite. Comme si lextrême droite avait une terre. Comme sil y avait des territoires interdits pour les républicains que nous sommes. Comme si je devais mexpliquer encore cent fois, mille fois, cinquante fois, cinquante mille fois sur savoir : « Alors, et si vous vous trouvez dans le choix davoir un socialiste ou un Front national, que ferez-vous ? » ! Quest-ce quon fera ? Eh ben nos candidats auront suffisamment de voix pour se maintenir ! Et nous, nous votons pour des candidats qui mettent en uvre notre projet, pas pour des gens qui ne mettent pas en uvre notre projet. Où est le problème ? Il est où le problème ?
Mes chers amis, je vais vous dire une chose, le peuple de France est fantastique parce que malgré tout, malgré tout cela, malgré leur volonté, malgré les mensonges, malgré la mauvaise foi, malgré le neuf contre un Parce que, ah oui ! Il faut que je vous dise, cest la démocratie et légalité du temps de parole. Je me suis vu intervenir à la télévision entre Monsieur CHEMINADE que jaurais été bien en peine de reconnaître je ne dis pas ça dailleurs pour lui manquer de respect mais comme il sort une fois tous les cinq ans, cest difficile de mémoriser un visage et Madame ARTHAUD. Javais quand même été élu par 53 % des Français, ce qui me donnait, me semble-t-il, une légitimité peut-être. Légalité, cest celle-ci : neuf contre un, 10 % du temps de parole. Et je ne parle même pas du reste. Et malgré ça, vous êtes là. Et malgré, nous sommes là ! Et malgré ça, vous avez déjoué tous les pronostics ! Vous êtes indéracinables ! Vous êtes ininfluençables ! Vous êtes inébranlables, le peuple de France !
Alors il y a des sujets où, avant même davoir commencé, javais tort, je ne devais pas en parler. Parce quil faut que je vous dise, il y a ceux qui ont le droit de parler puis ceux qui nont le droit que de se taire. Mais il y a également des sujets dont on na pas le droit de parler parce que la bien-pensance et la pensée unique déclarent que ce sont des sujets interdits parce quils nintéressent pas les Français. Ah bon ? Par exemple, la question de limmigration. Prononcer le mot Et je sais doù je viens moi-même. Quon ne me fasse aucun procès, je nai aucune leçon à recevoir. Je nai pas oublié mes origines ni doù je viens. Personne ne peut considérer que prononcer le mot immigration, et cest déjà un délit ?
La question de notre politique migratoire pour les cinq années qui viennent se pose et je dois aux Français de dire : voilà ce que je ferai une fois réélu. La France est un pays ouvert, elle le restera. La France est un pays accueillant, elle le restera. Je plaide pour une France forte, pas pour une France faible. Jamais vous ne mavez entendu et vous ne mentendrez jamais désigner lautre comme ladversaire, comme lennemi. Jamais vous ne mentendrez dire que celui qui est différent, cest ladversaire et cest lennemi. Toujours vous mentendrez plaider pour la diversité et louverture ! Mais je veux dire quon peut considérer comme normal et républicain que nos compatriotes musulmans aient le droit de vivre leur foi et, dans le même temps, que je nentends pas accepter, sur le territoire de la République, des prédicateurs qui ne respectent aucune des valeurs de la République ! Est-ce quon a le droit de dire ça ou pas ? Est-ce que cest démocratique et républicain de dire ça ou pas ? Oui, cest démocratique ! Et je le dis dailleurs pour nos compatriotes musulmans, cest une honte de les assimiler à ces quelques prédicateurs qui font lapologie didées qui ne sont pas les nôtres.
Lorsquil y a eu le drame de Toulouse et de Montauban, jai demandé aux Français qui mont entendu : ne faites pas damalgame parce que lamalgame est odieux et noubliez pas que dans nos militaires qui ont été assassinés par ce monstre, il y avait lun de nos compatriotes musulmans. Il navait pas à être victime de lamalgame. Je lai dit et ça ne me gêne pas de le redire parce que cest ce que je pense ! Mais je dis que cest une insulte pour nos compatriotes musulmans que de supporter les leçons de morale de Monsieur Tarik RAMADAN et dun certain nombre de prédicateurs qui travestissent une religion et qui tiennent des propos qui font honte, honte, honte à la République française.
Je dis aussi je le dis parce que je le pense que cette immigration, cette ouverte, qui est dans la logique, qui est dans lidentité, qui est dans les gènes de la France, si nous ne la maîtrisons pas, alors il ne faudra pas se plaindre que la machine à intégrer française ne fonctionne plus. Je veux dire les choses comme elles sont. Je souhaite, pour les cinq années à venir, dire aux Français très exactement ce que je ferai en la matière. Pourquoi notre système dintégration ne fonctionne plus ? Parce que nous navons pas assez demplois, pas assez décoles, pas assez de logements pour accueillir dignement ceux qui veulent nous rejoindre, parce quavant même que nous avons accueilli ceux qui arrivent, il faut en accueillir dautres. Lorsque je dis que je diviserai par deux le flux migratoire en France pour les cinq années qui viennent, ce nest pas pour faire renoncer à louverture, ce nest pas pour faire peur, cest simplement pour accueillir dignement ceux que nous devons accueillir. Et je vais prendre un ou deux exemples, un ou deux exemples qui me tiennent à cur.
Désormais, pour entrer en France, il faudra avoir satisfait avant à un examen de français pour pratiquer le français et un examen sur les valeurs de la République pour connaître les valeurs de la République. Qui va mexpliquer quelle est enviable la situation de la femme qui vient ici de létranger, qui ne parle pas un mot de français, qui est maintenue claquemurée entre les quatre murs dun appartement ? Qui va me dire, qui va oser me dire quelle est enviable la situation de cet enfant dont la mère ne peut pas comprendre le petit mot que lui met linstituteur ou dont la mère ne peut pas échanger avec le professeur à lécole ? Cet enfant, devenu adulte, quest-ce quil pensera de la société française qui a maintenu sa mère dans la situation où elle se trouve dexclusion totale ? Et cet enfant, quelle idée se fera-t-il de lautorité parentale et de la République française parce quon a laissé sa mère enfermée dans un appartement sans pratiquer et dire un mot de français ? Ce que je propose, cest aussi pour ces enfants ! Et je dis que ceux qui ne comprennent pas ça sont des Tartuffe, des hypocrites, des menteurs qui ne comprennent pas la réalité vécue par nos compatriotes sur le terrain.
Lorsque jaffirme que nos comptes sociaux, qui sont en déficit, que je demande des efforts à chacun dentre vous, dois-je considérer quil ne faut demander des efforts quaux nationaux et que quand on est étranger, on naurait pas defforts à faire ? Dans la situation de nos comptes publics je persiste et je signe , nous ne pouvons pas accepter une immigration qui ne serait conditionnelle, qui ne serait motivée que par lattrait de prestations sociales parmi les plus généreuses du monde. Dire cela, cest républicain, cest humaniste. Et jaffirme que pour faire venir sa famille dans le cadre du regroupement familial qui est un droit, il faut avoir un logement pour loger sa famille, il faut avoir un salaire pour faire vivre sa famille. Et pour toucher nos prestations, il faudra un certain nombre dannées : dix ans de présence sur le territoire et cinq années de cotisations. Dire cela, cest parfaitement républicain et parfaitement humaniste.
Je veux dailleurs aller un peu plus loin avec vous parce que cette campagne, je la mène en vérité. Je naime pas le mensonge. Je veux dire les choses telles quelles sont. Ici, nous ne sommes pas aux États-Unis dAmérique. Quand quelquun est malade, quand il a besoin dêtre opéré, on ne lui demande pas létat de sa Carte bleue. On soigne les gens quelle que soit leur couleur de peau, quelle que soit leur nationalité, quils aient de largent ou quils nen aient pas. Cest notre honneur ! Cest ça la République française ! Et je préfère le dire ici même si cest impopulaire parce que cest la vérité, je ne toucherai pas à laide médicale durgence je le dis à mes amis parlementaires parce quon soit noir, blanc, jaune, quon soit étranger ou pas, quon soit légal ou pas, un homme à la porte dun hôpital qui souffre, qui est malade et qui a besoin dêtre opéré, la République française le soigne et lopère. Cest ma conception ! Elle est là et je la défends ici, Seine-Saint-Denis ! Et je vous dis la même chose avec la même force, je demande que la carte Vitale devienne une carte biométrique parce que je ne supporte pas la fraude dans un pays aussi généreux que la France ! Voilà la politique que je mènerai !
Et je veux être encore plus précis. Monsieur HOLLANDE a mis bien du temps pour avouer le projet qui consiste à donner le vote aux immigrés. Je veux dire une chose là-dessus. Je veux dire une chose là-dessus et en parler ici. La vérité, cest que si Monsieur HOLLANDE veut ce vote, cest parce que les socialistes qui ont abandonné les travailleurs nont plus le vote populaire et quils cherchent le vote communautaire. Voilà la vérité. Si un étranger, en France, souhaite voter, alors il demande à devenir Français et nous serons heureux de laccueillir dans la citoyenneté française. Sil ne veut pas, alors il ne votera pas. Monsieur HOLLANDE dit : « Mais non ! Mais cest juste pour les municipales. » Peut-on ignorer davantage la réalité qui fait quaprès lélection présidentielle, lélection municipale est la plus importante pour nos concitoyens ?
Alors le vote communautaire, ça veut dire quoi ? Ça veut dire le vote de la communauté. Pour demander quoi ? Si cest pour demander, comme à Lille, Madame AUBRY, des horaires différenciés dans les piscines pour les femmes et les hommes, nous disons non. Nous voulons les mêmes horaires dans nos piscines pour les femmes et pour les hommes. Si cest pour demander, dans les hôpitaux, des médecins différents pour les femmes et pour les hommes, nous disons non parce que, dans les hôpitaux de la République, les hommes et les femmes sont soignés par les mêmes praticiens. Et pour nos cantines scolaires, nous disons que nous voulons les mêmes menus pour tous les enfants de la République parce quelle est laïque ! Voilà ce quon nous prépare ! Voilà ce quon nous promet !
Alors, moi, je dois me justifier des attaques de Madame LE PEN mais Monsieur HOLLANDE ne doit pas sexpliquer sur le soutien de Tarik RAMADAN ou lappel à voter pour lui, publié dans un journal de gauche, par un certain nombre de mosquées. Soit cet appel est vrai, dans ce cas-là, quil sen explique ; soit cet appel est faux et dans ce cas-là, que le journal de gauche, « Marianne », sexcuse davoir, une fois de plus, menti ! Et je rends hommage au recteur BOUBAKEUR, je rends hommage au recteur Kamel KABTANE, je rends hommage au président du CFCM, Monsieur MOUSSAOUI, qui, eux, savent parler au nom de nos compatriotes et ont su déjouer ces pièges parce que tout ceci est absolument inadmissible, parce que cest du mensonge, parce que cest de la calomnie. Je continuerai à mexprimer librement, à parler à tous les Français. Alors, quand cest Monsieur HOLLANDE qui veut leur parler, après les avoir insultés, cest un acte démocratique intéressant. Quand cest moi, cest une pêche honteuse ! Parce que vous pensez quil y a six millions et demi de gens qui sont fascistes, qui sont tentés par les idées de lextrême droite ? Vous pensez vraiment que ces gens-là, ce sont des Français, des Françaises qui ont exprimé un ras-le-bol et qui ont dit quoi ? Qui ont dit une chose qui est centrale dans cette élection et je me bats depuis le premier tour là-dessus : « Nous ne voulons pas changer notre mode de vie. Nous voulons garder nos valeurs. Nous voulons que la France reste la France accueillante mais avec les valeurs de la France. » Ces Français disent cela !
Ils disent quoi aussi ? Et il faut bien reconnaître, mes chers amis, que ce fut une erreur. Ils disent, parce que cest une question absolument centrale : « Nous voulons que vous parliez des frontières. » Je veux mexpliquer de ce point. Le mot frontière avait disparu du discours politique de chacun depuis vingt ou trente ans. Le mot nation également avait disparu. Pourquoi la frontière est importante ? Je vais essayer de vous lexpliquer. Parce que si Imaginez la situation où tous ceux qui sont propriétaires de leur appartement ne deviendraient pas propriétaires de lappartement ou locataires de leur appartement nauraient pas dacte de location, si vous tendez la main de lautre côté de votre propriété au voisin, cest parce que vous ne vous sentez pas contestés dans votre propriété. Si, demain, il ny a plus de propriété, lautre devient une menace parce quil ny a plus que la force pour défendre sa propriété.
La frontière rassure un peuple. La frontière nest pas une barrière avec les autres. La frontière, une frontière non contestée, une frontière sérieuse, cest la garantie quun pays est confiant en lui même et quil peut faire preuve daudace. Labsence de frontières serait comme labsence de cadastre dans vos communes. Imaginez la situation : quelquun frappe à la porte, à ce moment-là, il devient lennemi potentiel parce que vous vous dites : je nai pas de titre de propriété, je nai pas de bail, peut-être quil veut prendre ma place. La frontière est un élément central du débat politique aujourd'hui, mais pas la frontière simplement autour de notre pays, la frontière, bien sûr, pour la question dimmigration mais la frontière aussi pour la protection de nos agriculteurs, de nos producteurs, de nos entrepreneurs. Nous ne supportons plus les délocalisations. Nous ne supportons plus les règles qui sappliquent à nos entrepreneurs et à nos agriculteurs alors que dans le même temps, lEurope fait rentrer sur le marché européen des produits venant de pays qui ne respectent aucune des règles que lon impose à nos entrepreneurs, à nos agriculteurs et à nos producteurs.
Si, dans un an, lEurope na pas obtenu la réciprocité avec nos grands partenaires dans le monde, jappliquerai unilatéralement pour la France la règle suivante : tous les marché publics communaux, départementaux, régionaux, nationaux seront réservés aux seules entreprises qui produiront et créeront des emplois en Europe. Mais la frontière, cest aussi la protection, cher Jacques TOUBON, de notre langue, de notre culture, de notre cinéma, de nos droits dauteur. Nous sommes les héritiers de Victor HUGO, de MAUPASSANT, de Voltaire. Nous sommes la France, nous ne venons pas de nulle part. Dans notre histoire, il y a Jeanne dARC, il y a le général de GAULLE, il y a tant de faits de gloire, tant de faits darmes, il y a une mémoire collective ! Nous ne voulons pas que tout cela explose à tout-va ! Nous sommes fiers de cela non pas contre les autres mais nous disons : la culture française doit être défendue, incarnée ! La langue française, cette langue, cest la nôtre ! Nous souhaitons quelle soit défendue, incarnée, promue !
La frontière, cest aussi entre ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. La frontière, cest : lacte de violence du délinquant ne peut pas être mis sous le même plan que la violence légitime du représentant de lordre. La frontière, cest que, dans lécole, le savoir du maître ne se met pas à la même hauteur que le savoir de lenfant ou de ladolescent parce que le maître a une autorité sur lenfant, parce que le maître doit préparer des futurs adultes mais quils ne sont pas à égalité dans la classe le maître et lenfant. La frontière, cest cela aussi !
La frontière, cest le respect de la vie. Cest pourquoi, bien que je comprenne tous les drames quil y a derrière la question de leuthanasie, cest pourquoi je suis opposé à ce quon puisse sciemment donner la mort parce que la vie nest pas un produit comme les autres, parce quil ny a pas de marchandisation de la vie, parce quentre la vie et le reste, il y a le mystère de la naissance et le mystère de la mort et que, dune certaine façon, cest sacré, non pas au sens religieux des choses mais au sens du caractère unique de la vie. Je ne ferai pas une loi pour dire : cest la frontière. On peut donner la mort simplement parce quon en a envie. Cest une chose darrêter un traitement parce que la vie nest plus la vie. Cest une chose de laisser une zone grise de dialogue entre la famille, le malade, le médecin. Cen est une autre de mépriser la vie et de considérer que nous, les hommes, on a le droit de résoudre ce mystère en en faisant ce que bon nous semble. Ce nest pas un discours spirituel que le mien, cest simplement la reconnaissance de la vie comme un acte unique.
La famille, je sais que la famille a changé. Je le sais. Je sais quil y a le drame du divorce, quil y a le drame des séparations et que cest une douleur et une difficulté pour celui qui part comme pour celui qui reste, que ce nest pas un acte de plaisir ou de complaisance. Je sais que la famille a changé dans sa composition. Je sais quil existe des familles recomposées. Je vois quil y a trois ou quatre autres personnes dans ma situation dans la salle. Mais ce que je Je leur adresse un salut bien fraternel, y compris au premier rang. Mais ce que je veux vous faire comprendre, cest que ce nest pas parce que la famille a changé de forme quon est moins attaché à sa famille. La famille reste une institution et une valeur absolument centrale. Elle va changer de forme. Vous allez connaître des épreuves. Mais quand on a des ennuis, la famille ça compte plus que tout. Quand on a des ennuis, la famille, ce nest pas une habitude, cest le lien du cur, cest le lien de lamour, cest le lien des sentiments. Cette famille-là, elle a changé dans son contour mais elle na pas changé dans lintensité.
La nation a changé mais ce quon a oublié, ce sur quoi on sest trompé dans les trente dernières années, cest de penser que parce quon faisait lEurope, on ne devait pas parler de la nation. Regardez dans le monde entier les pays qui réussissent. Imaginez-vous que les Chinois ne se sentent pas Chinois ? Imaginez-vous que les Brésiliens ne se sentent pas Brésiliens ? Et quand vous allez aux États-Unis dAmérique, cest bouleversant de voir devant quasiment une maison sur deux le drapeau des États-Unis dAmérique parce quaux États-Unis dAmérique, on aime sa patrie ! Eh bien nous, en France, on aime la France ! La nation comme repère, comme identité collective. La nation et, bien sûr, la famille !
Je veux dire dailleurs que ce fut une grave erreur et je le dis en Seine-Saint-Denis en sachant à qui je parle que pendant tant dannées, mes propres amis se sont contorsionnés pour reconnaître ce qui, à mes yeux, était depuis longtemps une évidence, je veux parler des racines chrétiennes de la France. Quand je dis que la France a des racines chrétiennes, je ne fais pas la défense dune église, je regarde simplement dix siècles de royauté et déglise qui ont construit une nation, je regarde ce long manteau de cathédrales et déglises. Et dire que la France a des racines chrétiennes, ça permet daccueillir ceux de nos compatriotes qui nont pas une racine chrétienne et de venir additionner leur identité à la nôtre. Mais si, dans le même temps où on accueille des compatriotes didentités, dorigines différentes, si, dans le même temps, on conteste lidentité profonde de la nation française, il ne peut pas y avoir dintégration parce que chacun se sentira menacé dans lidentité qui est la sienne !
Et je vais plus loin ! Ce fut une erreur. Jai toujours été Européen, jai toujours dit oui à lEurope. Mais ce fut une erreur de renoncer à inscrire dans le projet de Constitution européenne que lEurope avait des racines chrétiennes parce quil y a un certain nombre dEuropéens qui ont compris à ce moment-là que lEurope venait contester leur identité alors même que lEurope venait conforter leur identité. Voilà la réalité ! Si on ne sait pas doù lon vient, on ne peut pas dire où lon va ! Dailleurs, si vous doutez de ce que je dis, il suffirait, il suffit de voir tout simplement ce que font tous les autres pays dans le monde !
Quelle idée curieuse que cette phobie de la France de la part dune partie de nos élites ! Quelle idée curieuse que cette obsession de critiquer son propre pays en permanence qui nexiste nulle part ailleurs dans le monde. On est dabord fier de son pays, de sa nation, de ce quil fait ! Quelle idée étrange ! Alors jai voulu et je veux men expliquer parce que cest ma façon de faire campagne au deuxième tour. Parce que la leçon que je tire du premier tour, ce nest pas simplement quil faut faire des propositions, ce nest pas simplement quil faut prendre des engagements, ce nest pas simplement quil faut chiffrer nos mesures, cest que les Français veulent nous entendre. Le candidat socialiste et moi, sur nos valeurs, sur notre compréhension de lidentité française et de la nation française, sur la direction où nous voulons emmener notre pays, vous pourriez me dire à juste titre : « Vous ne supportez pas la critique de la France et pourtant, durant votre quinquennat, vous avez reconnu la faute de la France. »
Oui, je vais men expliquer devant vous parce que cest un sujet, mes chers compatriotes, qui vous concerne tous. Je me bats pour la France forte. La France forte, elle doit regarder son passé sans peur. Oui, jai dit, jai dit parce que je le pense au plus profond de mon cur, que ces harkis qui avaient choisi la France, quand la France les a abandonnés, elle na pas été fidèle, la France, à sa tradition et à son histoire ! Voilà ce que je pense ! Ce nest pas trahir la France que de dire ça ! Cest, au contraire, respecter la France. Que je sois le premier président de la République, cinquante ans après, à venir mincliner au camp de Rivesaltes où ces Algériens qui avaient choisi la France ont été traités de façon honteuse. Je ne remets pas en cause la France, je dis que la France se trompe à chaque fois quelle nest pas fidèle à sa tradition et à son histoire.
Quand je dis aux pieds-noirs, lorsque je suis dans le Midi : le sens de lhistoire, cétait que lAlgérie soit indépendante et personne ne peut contester à lAlgérie le droit dêtre indépendante et certainement pas moi. Je le dis pour lAlgérie mais je pourrais le dire tout aussi bien pour le Maroc et pour la Tunisie. Mais je veux quon ait le courage de dire que le sens de lhistoire collective peut briser des histoires personnelles et familiales et que le devoir de la République française à ce moment-là, cest dapaiser la souffrance personnelle et familiale des trois générations qui sétaient succédées en Algérie. Et dailleurs, je veux rendre hommage au gouvernement algérien qui a réagi à mes déclarations et à mes discours avec une maturité et une ouverture qui renforcent lamitié entre lAlgérie et la France.
Jai eu, avec mes amis, nest-ce pas André, nest-ce pas Christophe, un débat sur la question turque et la question arménienne mais je vous dis une chose, la gloire de la France, cest en 1915 davoir été capable daccueillir ces milliers et ces milliers dArméniens victimes dun génocide parce que cétait un génocide, même le premier de lhistoire du XXe siècle. Ça ne veut pas dire que jen fais le procès à la Turquie. Je dis simplement à nos amis turcs : regardez votre histoire comme nous, nous regardons la nôtre. Et en reconnaissant le génocide, la France sest grandie. Et en condamnant le négationnisme, la France se grandit. Et quon ne vienne pas me dire que ça va empêcher un historien daller travailler. Personne ne veut empêcher les historiens de travailler mais je veux, pour que les choses claires : il y a des opinions qui nen sont pas. Et sur le territoire de la République française, tant que je serai chef de lÉtat, on ne contestera pas la Shoah et on ne contestera pas le génocide des Arméniens. Voilà ce que je pense au plus profond de moi-même ! Cest tout ! Et personne ne me fera changer davis !
Et je dis dailleurs aux uns comme aux autres quil y a un lien entre tout ça parce quon est toujours lArménien de quelquun ou le juif de quelquun et que si on accepte quune souffrance, quune douleur soit contestée, si on ne la reconnaît pas, alors on se prépare à ce que dautres soient contestées. Jabhorre le racisme ! Je déteste le racisme ! Jabhorre lantisémitisme ! Je déteste les antisémites ! Jamais ! Jamais je ne serai ni de près ni de loin avec eux ! Je déteste lhomophobie ! Je déteste ces sentiments stupides qui feraient rendre responsable quelquun de son identité son identité sexuelle ou son identité physique. Ça na aucun sens. Mais je dis en même temps que sur le territoire de la République, il y a des idées dont on ne veut pas, il y a des opinions dont on ne veut pas. Quand le père du monstre de Toulouse ou de Montauban veut prendre la parole, je dis : cest insultant pour les familles des victimes et cest insultant pour la République française ! Voilà ce que je pense !
Alors il faut que je vous avoue, jai fait une autre erreur, sans doute beaucoup plus grave, jai oublié que le 1er mai appartenait à la CGT. Ah ! Les braves gens ! Voilà qui est intéressant. La CGT, du moins ses dirigeants ne faisons pas damalgame entre tous ces syndicalistes magnifiques sur le terrain et ces quelques permanents, membres du bureau politique du Parti communiste, qui confondent syndicats et partis politique , voilà que la CGT se range avec armes et bagages derrière François HOLLANDE, oubliant Moi, jai une pensée au moment où je vous parle pour la FÉDÉRATION CGT DE LÉNERGIE tellement attachée au nucléaire. Voilà que la direction centrale de la CGT trahit les adhérents de la CGT DE LÉNERGIE en rejoignant un candidat qui a vendu la moitié de notre parc nucléaire pour un accord minable et misérable avec Les Verts et Madame JOLY ! Je pense à eux ! Je pense aux ouvriers de Fessenheim ! Je pense aux ouvriers de Saint-Laurent-des-Eaux ! Je pense à ces générations douvriers qui ont travaillé pour faire de la France une puissance nucléaire vendue pour les intérêts dune dame qui pèse 2 % des voix dans notre pays !
Eh bien moi, je préfère être à ma place quà celle des permanents de la CGT qui feront défiler les ouvriers du nucléaire vendus et sacrifiés le 1er mai derrière un candidat qui va casser la filière nucléaire française ! Chacun ses choix ! Alors, pendant que Monsieur HOLLANDE défilera derrière les drapeaux rouges, moi, je vous appelle à être innombrables sur la place de lesplanade des Droits de lHomme et sur la place du Trocadéro pour parler du travail. Et je veux vous en parler du travail parce que je vois que là aussi on a besoin de points sur les i. Le travail, dans mon esprit, doit toujours rapporter plus que lassistanat. On a beaucoup parlé de la justice. il y a, en haut, des comportements qui ont choqué, très fortement choqué, des comportements de dirigeants dentreprise qui font honte. Ils sont minoritaires mais moi, je ne veux pas quils engagent nos idées. Je nai rien à voir avec ces comportements. Mais en bas, lorsque celui qui na jamais cotisé, jamais travaillé gagne davantage que celui qui a cotisé, qui a travaillé, cest aussi une injustice que je veux dénoncer.
Le travail. Bien sûr ! Bien sûr ! Bien sûr que les fonctionnaires travaillent ! Et en trente-cinq années de vie politique, personne ne pourra trouver un mot de moi manquant de respect aux fonctionnaires dans notre pays. Ils travaillent dur, honnêtement. Et quand il y a une crise, on voit ce que cela représente la chance davoir la fonction publique française. Et jai dit ce que je pensais des fonctionnaires de police. Mais quil me soit permis aussi de parler en vérité. Lorsque la crise a soufflé avec une violence inouïe pendant quatre ans, le devoir du chef de lÉtat, cest de regarder la situation de chacun. Quand la crise souffle, le salaire du fonctionnaire et cest normal est payé. Lorsque la crise souffle, que le carnet de commande seffondre, le salaire de louvrier en activité partielle, il est divisé par deux et il ny est pour rien. Mon devoir de chef dÉtat, cest de consacrer les crédits disponibles pour lui, pas pour les personnes sous statut. Mon devoir de chef de lÉtat, cest de dire : si nous avons des marges de manuvre, je ne les consacrerai pas à embaucher soixante et un mille fonctionnaires de plus mais à aider les ouvriers qui ont perdu leur travail ou les chômeurs qui cherchent un emploi à en obtenir un ! Cest ça ma conception aussi du travail !
Mais il y a autre chose entre nous ! Il y a autre chose entre nous ! Vous tous Oui, et en plus, je me donne du mal pour ça ! Mais il y a autre chose parce que je ne veux et vous verrez évacuer aucun débat, dit-on, sensible dans cette campagne, je veux tous les ouvrir, dire la vérité aux Français et les Français choisiront. Le travail, cest ce qui permet à chacun dentre vous je le lis sur vos visages, lhistoire de vos familles , le travail vous a permis davoir un patrimoine petit, moyen, grand. Un patrimoine. Et contrairement à ceux qui ne comprennent rien je voudrais bien le dire , ce patrimoine, il a pour vous moins une valeur pécuniaire quune valeur personnelle parce que, quand vous considérez votre patrimoine, vous considérez les centaines, les milliers, les dizaines de milliers dheures où vous naviez pas envie de travailler et où, pourtant, vous êtes allés au travail malades, fatigués, découragés. Parce que si vous ny alliez pas, personne naurait fait vivre votre famille à votre place ! Ce patrimoine-là que vous avez construit avec votre travail, vous ne lavez pas volé ! Vous nallez pas vous excuser de lavoir !
Il y a une grande différence entre Monsieur HOLLANDE et moi : il veut moins de riches, moi, je veux moins de pauvres. Cest une différence énorme ! Ce patrimoine-là, jai voulu et jai tenu ma promesse que vous puissiez le transmettre à vos enfants en franchise dimpôt sur les successions parce que, quand on a travaillé toute sa vie, payé des impôts toute sa vie, quon a des enfants et une famille, il est normal de vouloir transmettre à sa famille le fruit de son travail ! Voilà les valeurs qui sont les miennes ! Voilà les idées que je veux défendre !
Alors, apparemment, Monsieur HOLLANDE et moi, on na pas de chance, je voulais tant quon se rencontre. Ça na pas pu se faire, il y avait toujours un truc qui nallait pas. Quatre radios nous ont demandé un débat, jai répondu, quand on me la demandé, oui, quel que soit le jour, quelle que soit lheure, quel que soit le thème. Je serai heureux de mexpliquer devant les Français. Il a refusé. Je me suis dit : cest le jour qui ne va pas, changeons de jour. Il a refusé. Je me suis dit : cest un problème dheure, peut-être quil se sent plus du soir et moi, plus du matin. Retrouvons-nous à lheure du déjeuner. Il na pas voulu ! Il na pas voulu. Ce soir, ce soir même, FRANCE TÉLÉVISIONS avait prévu un débat puisque nous sommes tous les deux dans les mêmes locaux. Il na pas voulu. Moi, je ne pose quune condition pour le débat, une seule, cest quil ait lieu avant le 6 mai. Rien nétait possible ! Donc, ce soir, il va passer puis je passerai. Mais je ne comprends pas, il était tellement enthousiaste du débat quand cétait un débat entre camarades ! Ils étaient tellement émouvants à parler entre eux ! On avait tellement de plaisir à les regarder ! Ils avaient fini par oublier que je pouvais être candidat. Le monde socialiste, il leur faut très peu pour être heureux, simplement des socialistes. Dailleurs, quand ils parlent de vous, ils ne parlent pas au peuple de France, ils parlent au peuple de gauche. Mais, Monsieur HOLLANDE, quand on est président de la République, on doit savoir quon est autant le président de ceux qui ont voté pour vous que de ceux qui nont pas voté pour vous. Cest lhonneur du président de la République. Bon, eh bien on attendra quil soit disponible !
Mes chers amis, pour en terminer, je voudrais vous dire une chose, je mengage dans cette campagne comme sans doute ceux qui me connaissent depuis longtemps le savent je ne me suis engagé avec autant de force. Je nai jamais fait campagne comme cela. Sans doute dailleurs nai-je jamais été aussi heureux de vous écouter, de vous entendre, de dialoguer avec vous, daller à votre rencontre. Jamais autant quaujourd'hui je nai senti en moi autant de force pour défendre nos convictions. Jamais je ne me suis senti porteur dautant de responsabilités. Cest un moment historique. La France na pas le droit à lerreur.
Mes chers amis, je nai, dans mon viatique et pour me soutenir, que vous mais vous, cest énorme, vous, cest immense, vous, cest déterminant. Nous navons rien, rien dautre, que ça. Que ça ! À mains nues, nos convictions sur la table, le peuple de France, les idées qui sont les nôtres, lamour de notre pays. Que ça ! Ils sont tous contre nous ! Et pourtant, mes chers amis, je sens monter une mobilisation extraordinaire ! Et pourtant, je sens bouillir la France profonde, la France silencieuse, cette France qui, quand elle nest pas daccord, ne va pas casser, cette France qui, quand elle nest pas daccord, ne va pas manifester, cette France qui, quand elle est choquée, ne dit rien, cette France qui, quand elle souffre, ne se plaint pas parce quelle est trop fière et trop pudique. Mais cette France, elle ne perd pas la mémoire, elle se souvient. Et cette France, on la retrouve le jour dans les urnes, on la retrouvera le 6 mai. Vive la République et vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 2 mai 2012
Policiers et gendarmes exercent un métier extrêmement difficile, dans des conditions particulièrement dangereuses quignorent totalement et méprisent parfois ceux qui ne connaissent pas le métier de policier ou de gendarme. Les forces de sécurité sont au service de la République. Elles défendent lÉtat de droit. Elles défendent votre sécurité. Chaque année, ces forces de sécurité payent un lourd tribut à la lutte contre la criminalité. Je voudrais dire une chose, cest quen cinq ans, jai vu cinquante-trois policiers être tués dans lexercice de leurs fonctions. Cinquante-trois. Jai participé très souvent à des cérémonies qui consistaient à les accompagner à leur dernière demeure, comme lon dit. Jai parlé avec leurs femmes, leurs maris quand cétait une femme, jai vu les enfants laissés orphelins. Je ne me suis jamais fait à ces cérémonies et je nai jamais été à ces cérémonies simplement par un devoir institutionnel. Jy ai été comme un père et jy ai été parce que je savais que ces femmes et ces hommes qui risquent leur vie et qui lavaient perdue en loccurrence lavaient été parce quau sommet de la pyramide, le chef de lÉtat avait donné instruction aux policiers ou aux gendarmes de lutter contre la délinquance.
Dans votre département, en deux ans, en deux ans, dans le département de la Seine-Saint-Denis, ces policiers, qui font un travail remarquable, mille six cent quarante-quatre policiers blessés dans lexercice de leurs fonctions en Seine-Saint-Denis. Rien que cela devrait susciter notre respect, notre reconnaissance et notre confiance. Je les connais bien ces policiers de Seine-Saint-Denis. Pour la plupart, ce sont des femmes et des hommes qui ont choisi dexercer dans votre département. Je les ai bien souvent rencontrés. Ils ont choisi dexercer dans ce département parce que la plupart dentre eux habitent dans ce département, laiment et veulent être du côté des habitants de ce département qui nen peuvent plus de la violence, de la terreur, des trafics, des voyous et des caïds. Voilà la vérité. Et que serait la vie ici, que serait la vie dans ce département sil ny avait pas les forces de sécurité républicaines pour protéger ceux qui ont à être protégés ?
Un drame sest produit, quil me soit permis den dire un mot. La police est appelée parce quil y a un vol avec effraction et avec arme. Un suspect est là. Il lance aux policiers une grenade. Il savère que cétait une grenade à plâtre mais de nuit, cest une grenade. Cet homme a une arme à feu, fort calibre (38, six cartouches). Cet homme est connu : onze condamnations pour vol à main armée. Cet homme est connu. Chacun ses records, il fut le condamné le plus jeune de France. Cet homme est connu puisquil purgeait une peine de prison. Il était en quelque sorte en permission. Le policier est pointé par une arme à feu. Lhomme ne tire pas, est pointé par une arme à feu. Le policier prend peur, il tire. Lhomme est atteint, il décède.
Je veux dire une chose là-dessus. Que la justice fasse une enquête, cest parfaitement normal dans un État de droit et je soutiens la justice, prenant mes responsabilités lorsquelle fait une enquête. Que les choses soient claires entre nous, quel que soit ce qua fait cet homme dans le passé, il est un être humain. Mais dans notre pays, les forces de sécurité obéissent aux règles de lÉtat de droit. Mais avant même que lenquête ait eu lieu, quil y ait une mise en examen pour homicide volontaire, je nai pas à qualifier cela. Jai simplement à dire ma confiance, mon soutien et ma compréhension de lémotion des collègues de ce policier aujourd'hui mis en examen
Comprenez-moi bien, je sais que la pensée unique va encore se déchaîner. Je sais que tous ces observateurs de bonne foi, qui maiment tant et qui mapportent, par leurs critiques tellement apaisées, un soutien très fort, je sais ce quils vont dire. Je veux leur dire une chose, je nai pas peur de dire la vérité au nom du peuple français. Je veux leur dire une autre chose, je ne parle pas pour vous, la pensée unique. Je ne parle pas pour vous, les militants déguisés derrière le statut dobservateur. Je parle pour le peuple de France. Et le peuple de France en a plus quassez de recevoir des leçons de morale de ceux qui nhabitent pas dans les quartiers où on a peur et qui ne mettent pas leurs enfants dans des écoles où on a peur pour ses enfants !
Je ne juge pas la justice et en tant que président de la République, je nai pas à le faire. Mais en tant que chef de lÉtat, jai à défendre lhonneur de fonctionnaires lorsquils sont mis en cause. En tant que chef de lÉtat, jai à soutenir les fonctionnaires qui mettent en uvre une politique de sécurité défendue, incarnée par lÉtat. Je suis du côté des fonctionnaires de la République. Voilà la réalité ! Après, que la justice dise le droit et nous nous inclinerons. Mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et pour les gendarmes. Il doit y avoir une présomption de légitime défense car, dans un État de droit, on ne peut pas mettre sur le même plan le policier dans lexercice de ses fonctions et le délinquant dans lexercice de ses fonctions à lui !
Et je ne recevrai pas de leçons de ceux qui nont voté, depuis 2002, aucun des textes qui prévoyaient le renforcement des moyens pour la police et la gendarmerie. Aucune des mesures qui renforçaient la punition et la répression pour les délinquants. Je ne prendrai aucune leçon de la part de ceux qui veulent supprimer les peines planchers et laggravation des peines que nous avons voulues et défendues pour les récidivistes dont nous avons plus quassez ! Voilà la réalité !
Et en parlant ainsi, je parle pour qui ? Et en parlant ainsi, je ne parle pas pour les bobos du boulevard Saint-Germain, je parle pour les habitants de la Seine-Saint-Denis qui nont pas le choix, dont la vie doit être respectée tout autant que tous les autres. Je parle pour tous ceux qui habitent ici, Français ou étrangers, qui ne demandent quune seule chose, de sintégrer, quon les respecte parce quils respectent la loi, qui veulent vivre heureux dans un département qui est le leur, qui veulent prendre le bus et le métro sans quon leur empoisonne la vie quotidienne, qui ne veulent pas que leurs enfants, quils soient français ou étrangers, soient empoisonnés par des revendeurs de drogue, par des trafiquants de toutes sortes parce quon en a plus quassez ! Voilà pour qui je parle ! Voilà pour qui je me bats ! Voilà à qui je madresse ! Cest pour vous.
Jai vu quà la une dun grand journal, où lon me donnait une leçon, elle ne matteint pas beaucoup parce que ceux qui écrivent, en général, ne sortent pas de leur bureau et que dans le bureau, ils doivent avoir un énorme miroir où ils passent tant de temps à se regarder quils sont tellement éloignés de la réalité quotidienne. Alors voilà le délit qui est le mien, celui dêtre le plus critiqué par Marine LE PEN. Le même, qui est critiqué matin, midi et soir hier, par Jean-Marie LE PEN, aujourd'hui, par Marine LE PEN , devrait, en permanence, sexpliquer sur ses liens avec le Front national. Trente-cinq ans de vie politique, jamais daccord, jamais dambiguïté, jamais aucune perspective commune. Mais jai commis une faute, celle qui consiste à dire : six millions et demi de Français qui veulent renverser la table, qui disent : « Ça suffit ! », il faut les rayer de la carte, Mesdames et Messieurs les bien-pensants ? Ces six millions et demi de Français, croyez-vous, Mesdames et Messieurs, la plume à la main dans vos bureaux, bien enfermés tranquillement dans vos certitudes et dans votre ego, ces six millions et demi de Français sont des gens qui ne réfléchissent pas ? Ce sont des gens à qui je ne dois pas parler ? Ce sont des gens qui nexistent pas pour vous ? Ce sont des gens qui souffrent, qui disent : « Monsieur le président, ça ne peut plus durer. » Je dois considérer quil ne sest rien passé ? Mesdames et Messieurs de la bien-pensance, quand le premier tour sexprime, que 80 % de Français sexpriment contrairement à tous vos pronostics, contrairement à tout ce que vous avez raconté sur une campagne électorale qui nintéressait personne, cest vous qui nintéressez personne, pas la campagne électorale qui nintéresse personne !
Je dois considérer quoi ? Que des millions et des millions de Français qui sexpriment, ça ne compte pas ? Je dois considérer quil faut continuer à faire campagne au deuxième tour comme si les Français navaient rien dit au premier ? Quest-ce que je dois faire ? Comme Monsieur François HOLLANDE, me boucher le nez en regardant ces six millions et demi de Français ? Mais ces six millions et demi de Français, je leur dis : je vous respecte, je vous entends et, dune certaine façon, je vous comprends ! Est-ce que cela fait de moi un compagnon de route du Front national ? Plaisanterie ! Outrance !
Je vois quun journal extrêmement modéré, le journal du Parti communiste, explique que parce que je parle à six millions et demi de Français, je serais devenu un fasciste. Être traité de fasciste par un communiste, cest un honneur ! Je vais prendre aussi des leçons de démocratie ? Je dois considérer quoi ? Quil y a deux catégories de citoyens : ceux qui ont le droit de sexprimer, de penser, de dire et puis ceux qui ont le droit de se taire, de souffrir, de supporter, de supporter doublement la double peine : de supporter la souffrance quotidienne et, en plus, de supporter la prétention de tous ceux qui voudraient donner des leçons de morale à un peuple qui souffre ? Le peuple a raison quand il exprime un choix dans les urnes !
Après avoir dit que cette campagne nintéressait personne, dites-moi, quest-ce que ça aurait été si elle avait intéressé ? 80 % de participation. Voilà quils ont passé leur temps à sesbaudir dans la révélation de la vie politique. Une minute de silence, Monsieur MÉLENCHON arrive avec Non non non ! Oh ! Avec un talent extraordinaire et puis des choses tellement intelligentes. Cuba est une démocratie, CASTRO est un démocrate. Si vous voyez un riche comprenez quatre mille euros de plus par mois , faites-lui les poches. Cest bien pour nos enfants. Cest bien pour la République un homme qui se présente à la présidence de la République et qui dit à un pays dans la situation où nous nous trouvons : « Si vous croisez un riche, faites-lui les poches. » Ça cest un exemple de républicanité ! Ça cest un exemple de démocratie ! Et personne ne demande à Monsieur HOLLANDE si ça ne le gêne pas dêtre entouré de Monsieur MÉLENCHON qui parlait de lui comme un capitaine de pédalo et qui se couche à la minute où le capitaine de pédalo demande !
Ah ! On est impressionné ! Et ça veut donner des leçons ! Et ce génie de la politique qui se couche devant le capitaine de pédalo (sic) je cite fait 11 %. Dun autre côté, on nous explique quil ny a plus de Front national, il ny a pas de Front national, Madame LE PEN fait une très mauvaise campagne fait 18 %. Ceux-là même qui nen parlaient plus le samedi ne voudraient parler que de ça le lundi. Voilà la réalité de ces observateurs qui me font penser à la girouette en haut de nos clochers qui tournaient plus vite que le vent parce quils tournaient sur eux-mêmes ! Et voilà que maintenant, nous sommes sommés de nous expliquer matin, midi et soir. Ce grand journal dit Grand. Que jai franchi la ligne jaune, la ligne blanche, la ligne rouge. Avant même que jaie commencé à faire campagne, on disait que je travaillais, je traquais sur les terres de lextrême droite. Comme si lextrême droite avait une terre. Comme sil y avait des territoires interdits pour les républicains que nous sommes. Comme si je devais mexpliquer encore cent fois, mille fois, cinquante fois, cinquante mille fois sur savoir : « Alors, et si vous vous trouvez dans le choix davoir un socialiste ou un Front national, que ferez-vous ? » ! Quest-ce quon fera ? Eh ben nos candidats auront suffisamment de voix pour se maintenir ! Et nous, nous votons pour des candidats qui mettent en uvre notre projet, pas pour des gens qui ne mettent pas en uvre notre projet. Où est le problème ? Il est où le problème ?
Mes chers amis, je vais vous dire une chose, le peuple de France est fantastique parce que malgré tout, malgré tout cela, malgré leur volonté, malgré les mensonges, malgré la mauvaise foi, malgré le neuf contre un Parce que, ah oui ! Il faut que je vous dise, cest la démocratie et légalité du temps de parole. Je me suis vu intervenir à la télévision entre Monsieur CHEMINADE que jaurais été bien en peine de reconnaître je ne dis pas ça dailleurs pour lui manquer de respect mais comme il sort une fois tous les cinq ans, cest difficile de mémoriser un visage et Madame ARTHAUD. Javais quand même été élu par 53 % des Français, ce qui me donnait, me semble-t-il, une légitimité peut-être. Légalité, cest celle-ci : neuf contre un, 10 % du temps de parole. Et je ne parle même pas du reste. Et malgré ça, vous êtes là. Et malgré, nous sommes là ! Et malgré ça, vous avez déjoué tous les pronostics ! Vous êtes indéracinables ! Vous êtes ininfluençables ! Vous êtes inébranlables, le peuple de France !
Alors il y a des sujets où, avant même davoir commencé, javais tort, je ne devais pas en parler. Parce quil faut que je vous dise, il y a ceux qui ont le droit de parler puis ceux qui nont le droit que de se taire. Mais il y a également des sujets dont on na pas le droit de parler parce que la bien-pensance et la pensée unique déclarent que ce sont des sujets interdits parce quils nintéressent pas les Français. Ah bon ? Par exemple, la question de limmigration. Prononcer le mot Et je sais doù je viens moi-même. Quon ne me fasse aucun procès, je nai aucune leçon à recevoir. Je nai pas oublié mes origines ni doù je viens. Personne ne peut considérer que prononcer le mot immigration, et cest déjà un délit ?
La question de notre politique migratoire pour les cinq années qui viennent se pose et je dois aux Français de dire : voilà ce que je ferai une fois réélu. La France est un pays ouvert, elle le restera. La France est un pays accueillant, elle le restera. Je plaide pour une France forte, pas pour une France faible. Jamais vous ne mavez entendu et vous ne mentendrez jamais désigner lautre comme ladversaire, comme lennemi. Jamais vous ne mentendrez dire que celui qui est différent, cest ladversaire et cest lennemi. Toujours vous mentendrez plaider pour la diversité et louverture ! Mais je veux dire quon peut considérer comme normal et républicain que nos compatriotes musulmans aient le droit de vivre leur foi et, dans le même temps, que je nentends pas accepter, sur le territoire de la République, des prédicateurs qui ne respectent aucune des valeurs de la République ! Est-ce quon a le droit de dire ça ou pas ? Est-ce que cest démocratique et républicain de dire ça ou pas ? Oui, cest démocratique ! Et je le dis dailleurs pour nos compatriotes musulmans, cest une honte de les assimiler à ces quelques prédicateurs qui font lapologie didées qui ne sont pas les nôtres.
Lorsquil y a eu le drame de Toulouse et de Montauban, jai demandé aux Français qui mont entendu : ne faites pas damalgame parce que lamalgame est odieux et noubliez pas que dans nos militaires qui ont été assassinés par ce monstre, il y avait lun de nos compatriotes musulmans. Il navait pas à être victime de lamalgame. Je lai dit et ça ne me gêne pas de le redire parce que cest ce que je pense ! Mais je dis que cest une insulte pour nos compatriotes musulmans que de supporter les leçons de morale de Monsieur Tarik RAMADAN et dun certain nombre de prédicateurs qui travestissent une religion et qui tiennent des propos qui font honte, honte, honte à la République française.
Je dis aussi je le dis parce que je le pense que cette immigration, cette ouverte, qui est dans la logique, qui est dans lidentité, qui est dans les gènes de la France, si nous ne la maîtrisons pas, alors il ne faudra pas se plaindre que la machine à intégrer française ne fonctionne plus. Je veux dire les choses comme elles sont. Je souhaite, pour les cinq années à venir, dire aux Français très exactement ce que je ferai en la matière. Pourquoi notre système dintégration ne fonctionne plus ? Parce que nous navons pas assez demplois, pas assez décoles, pas assez de logements pour accueillir dignement ceux qui veulent nous rejoindre, parce quavant même que nous avons accueilli ceux qui arrivent, il faut en accueillir dautres. Lorsque je dis que je diviserai par deux le flux migratoire en France pour les cinq années qui viennent, ce nest pas pour faire renoncer à louverture, ce nest pas pour faire peur, cest simplement pour accueillir dignement ceux que nous devons accueillir. Et je vais prendre un ou deux exemples, un ou deux exemples qui me tiennent à cur.
Désormais, pour entrer en France, il faudra avoir satisfait avant à un examen de français pour pratiquer le français et un examen sur les valeurs de la République pour connaître les valeurs de la République. Qui va mexpliquer quelle est enviable la situation de la femme qui vient ici de létranger, qui ne parle pas un mot de français, qui est maintenue claquemurée entre les quatre murs dun appartement ? Qui va me dire, qui va oser me dire quelle est enviable la situation de cet enfant dont la mère ne peut pas comprendre le petit mot que lui met linstituteur ou dont la mère ne peut pas échanger avec le professeur à lécole ? Cet enfant, devenu adulte, quest-ce quil pensera de la société française qui a maintenu sa mère dans la situation où elle se trouve dexclusion totale ? Et cet enfant, quelle idée se fera-t-il de lautorité parentale et de la République française parce quon a laissé sa mère enfermée dans un appartement sans pratiquer et dire un mot de français ? Ce que je propose, cest aussi pour ces enfants ! Et je dis que ceux qui ne comprennent pas ça sont des Tartuffe, des hypocrites, des menteurs qui ne comprennent pas la réalité vécue par nos compatriotes sur le terrain.
Lorsque jaffirme que nos comptes sociaux, qui sont en déficit, que je demande des efforts à chacun dentre vous, dois-je considérer quil ne faut demander des efforts quaux nationaux et que quand on est étranger, on naurait pas defforts à faire ? Dans la situation de nos comptes publics je persiste et je signe , nous ne pouvons pas accepter une immigration qui ne serait conditionnelle, qui ne serait motivée que par lattrait de prestations sociales parmi les plus généreuses du monde. Dire cela, cest républicain, cest humaniste. Et jaffirme que pour faire venir sa famille dans le cadre du regroupement familial qui est un droit, il faut avoir un logement pour loger sa famille, il faut avoir un salaire pour faire vivre sa famille. Et pour toucher nos prestations, il faudra un certain nombre dannées : dix ans de présence sur le territoire et cinq années de cotisations. Dire cela, cest parfaitement républicain et parfaitement humaniste.
Je veux dailleurs aller un peu plus loin avec vous parce que cette campagne, je la mène en vérité. Je naime pas le mensonge. Je veux dire les choses telles quelles sont. Ici, nous ne sommes pas aux États-Unis dAmérique. Quand quelquun est malade, quand il a besoin dêtre opéré, on ne lui demande pas létat de sa Carte bleue. On soigne les gens quelle que soit leur couleur de peau, quelle que soit leur nationalité, quils aient de largent ou quils nen aient pas. Cest notre honneur ! Cest ça la République française ! Et je préfère le dire ici même si cest impopulaire parce que cest la vérité, je ne toucherai pas à laide médicale durgence je le dis à mes amis parlementaires parce quon soit noir, blanc, jaune, quon soit étranger ou pas, quon soit légal ou pas, un homme à la porte dun hôpital qui souffre, qui est malade et qui a besoin dêtre opéré, la République française le soigne et lopère. Cest ma conception ! Elle est là et je la défends ici, Seine-Saint-Denis ! Et je vous dis la même chose avec la même force, je demande que la carte Vitale devienne une carte biométrique parce que je ne supporte pas la fraude dans un pays aussi généreux que la France ! Voilà la politique que je mènerai !
Et je veux être encore plus précis. Monsieur HOLLANDE a mis bien du temps pour avouer le projet qui consiste à donner le vote aux immigrés. Je veux dire une chose là-dessus. Je veux dire une chose là-dessus et en parler ici. La vérité, cest que si Monsieur HOLLANDE veut ce vote, cest parce que les socialistes qui ont abandonné les travailleurs nont plus le vote populaire et quils cherchent le vote communautaire. Voilà la vérité. Si un étranger, en France, souhaite voter, alors il demande à devenir Français et nous serons heureux de laccueillir dans la citoyenneté française. Sil ne veut pas, alors il ne votera pas. Monsieur HOLLANDE dit : « Mais non ! Mais cest juste pour les municipales. » Peut-on ignorer davantage la réalité qui fait quaprès lélection présidentielle, lélection municipale est la plus importante pour nos concitoyens ?
Alors le vote communautaire, ça veut dire quoi ? Ça veut dire le vote de la communauté. Pour demander quoi ? Si cest pour demander, comme à Lille, Madame AUBRY, des horaires différenciés dans les piscines pour les femmes et les hommes, nous disons non. Nous voulons les mêmes horaires dans nos piscines pour les femmes et pour les hommes. Si cest pour demander, dans les hôpitaux, des médecins différents pour les femmes et pour les hommes, nous disons non parce que, dans les hôpitaux de la République, les hommes et les femmes sont soignés par les mêmes praticiens. Et pour nos cantines scolaires, nous disons que nous voulons les mêmes menus pour tous les enfants de la République parce quelle est laïque ! Voilà ce quon nous prépare ! Voilà ce quon nous promet !
Alors, moi, je dois me justifier des attaques de Madame LE PEN mais Monsieur HOLLANDE ne doit pas sexpliquer sur le soutien de Tarik RAMADAN ou lappel à voter pour lui, publié dans un journal de gauche, par un certain nombre de mosquées. Soit cet appel est vrai, dans ce cas-là, quil sen explique ; soit cet appel est faux et dans ce cas-là, que le journal de gauche, « Marianne », sexcuse davoir, une fois de plus, menti ! Et je rends hommage au recteur BOUBAKEUR, je rends hommage au recteur Kamel KABTANE, je rends hommage au président du CFCM, Monsieur MOUSSAOUI, qui, eux, savent parler au nom de nos compatriotes et ont su déjouer ces pièges parce que tout ceci est absolument inadmissible, parce que cest du mensonge, parce que cest de la calomnie. Je continuerai à mexprimer librement, à parler à tous les Français. Alors, quand cest Monsieur HOLLANDE qui veut leur parler, après les avoir insultés, cest un acte démocratique intéressant. Quand cest moi, cest une pêche honteuse ! Parce que vous pensez quil y a six millions et demi de gens qui sont fascistes, qui sont tentés par les idées de lextrême droite ? Vous pensez vraiment que ces gens-là, ce sont des Français, des Françaises qui ont exprimé un ras-le-bol et qui ont dit quoi ? Qui ont dit une chose qui est centrale dans cette élection et je me bats depuis le premier tour là-dessus : « Nous ne voulons pas changer notre mode de vie. Nous voulons garder nos valeurs. Nous voulons que la France reste la France accueillante mais avec les valeurs de la France. » Ces Français disent cela !
Ils disent quoi aussi ? Et il faut bien reconnaître, mes chers amis, que ce fut une erreur. Ils disent, parce que cest une question absolument centrale : « Nous voulons que vous parliez des frontières. » Je veux mexpliquer de ce point. Le mot frontière avait disparu du discours politique de chacun depuis vingt ou trente ans. Le mot nation également avait disparu. Pourquoi la frontière est importante ? Je vais essayer de vous lexpliquer. Parce que si Imaginez la situation où tous ceux qui sont propriétaires de leur appartement ne deviendraient pas propriétaires de lappartement ou locataires de leur appartement nauraient pas dacte de location, si vous tendez la main de lautre côté de votre propriété au voisin, cest parce que vous ne vous sentez pas contestés dans votre propriété. Si, demain, il ny a plus de propriété, lautre devient une menace parce quil ny a plus que la force pour défendre sa propriété.
La frontière rassure un peuple. La frontière nest pas une barrière avec les autres. La frontière, une frontière non contestée, une frontière sérieuse, cest la garantie quun pays est confiant en lui même et quil peut faire preuve daudace. Labsence de frontières serait comme labsence de cadastre dans vos communes. Imaginez la situation : quelquun frappe à la porte, à ce moment-là, il devient lennemi potentiel parce que vous vous dites : je nai pas de titre de propriété, je nai pas de bail, peut-être quil veut prendre ma place. La frontière est un élément central du débat politique aujourd'hui, mais pas la frontière simplement autour de notre pays, la frontière, bien sûr, pour la question dimmigration mais la frontière aussi pour la protection de nos agriculteurs, de nos producteurs, de nos entrepreneurs. Nous ne supportons plus les délocalisations. Nous ne supportons plus les règles qui sappliquent à nos entrepreneurs et à nos agriculteurs alors que dans le même temps, lEurope fait rentrer sur le marché européen des produits venant de pays qui ne respectent aucune des règles que lon impose à nos entrepreneurs, à nos agriculteurs et à nos producteurs.
Si, dans un an, lEurope na pas obtenu la réciprocité avec nos grands partenaires dans le monde, jappliquerai unilatéralement pour la France la règle suivante : tous les marché publics communaux, départementaux, régionaux, nationaux seront réservés aux seules entreprises qui produiront et créeront des emplois en Europe. Mais la frontière, cest aussi la protection, cher Jacques TOUBON, de notre langue, de notre culture, de notre cinéma, de nos droits dauteur. Nous sommes les héritiers de Victor HUGO, de MAUPASSANT, de Voltaire. Nous sommes la France, nous ne venons pas de nulle part. Dans notre histoire, il y a Jeanne dARC, il y a le général de GAULLE, il y a tant de faits de gloire, tant de faits darmes, il y a une mémoire collective ! Nous ne voulons pas que tout cela explose à tout-va ! Nous sommes fiers de cela non pas contre les autres mais nous disons : la culture française doit être défendue, incarnée ! La langue française, cette langue, cest la nôtre ! Nous souhaitons quelle soit défendue, incarnée, promue !
La frontière, cest aussi entre ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. La frontière, cest : lacte de violence du délinquant ne peut pas être mis sous le même plan que la violence légitime du représentant de lordre. La frontière, cest que, dans lécole, le savoir du maître ne se met pas à la même hauteur que le savoir de lenfant ou de ladolescent parce que le maître a une autorité sur lenfant, parce que le maître doit préparer des futurs adultes mais quils ne sont pas à égalité dans la classe le maître et lenfant. La frontière, cest cela aussi !
La frontière, cest le respect de la vie. Cest pourquoi, bien que je comprenne tous les drames quil y a derrière la question de leuthanasie, cest pourquoi je suis opposé à ce quon puisse sciemment donner la mort parce que la vie nest pas un produit comme les autres, parce quil ny a pas de marchandisation de la vie, parce quentre la vie et le reste, il y a le mystère de la naissance et le mystère de la mort et que, dune certaine façon, cest sacré, non pas au sens religieux des choses mais au sens du caractère unique de la vie. Je ne ferai pas une loi pour dire : cest la frontière. On peut donner la mort simplement parce quon en a envie. Cest une chose darrêter un traitement parce que la vie nest plus la vie. Cest une chose de laisser une zone grise de dialogue entre la famille, le malade, le médecin. Cen est une autre de mépriser la vie et de considérer que nous, les hommes, on a le droit de résoudre ce mystère en en faisant ce que bon nous semble. Ce nest pas un discours spirituel que le mien, cest simplement la reconnaissance de la vie comme un acte unique.
La famille, je sais que la famille a changé. Je le sais. Je sais quil y a le drame du divorce, quil y a le drame des séparations et que cest une douleur et une difficulté pour celui qui part comme pour celui qui reste, que ce nest pas un acte de plaisir ou de complaisance. Je sais que la famille a changé dans sa composition. Je sais quil existe des familles recomposées. Je vois quil y a trois ou quatre autres personnes dans ma situation dans la salle. Mais ce que je Je leur adresse un salut bien fraternel, y compris au premier rang. Mais ce que je veux vous faire comprendre, cest que ce nest pas parce que la famille a changé de forme quon est moins attaché à sa famille. La famille reste une institution et une valeur absolument centrale. Elle va changer de forme. Vous allez connaître des épreuves. Mais quand on a des ennuis, la famille ça compte plus que tout. Quand on a des ennuis, la famille, ce nest pas une habitude, cest le lien du cur, cest le lien de lamour, cest le lien des sentiments. Cette famille-là, elle a changé dans son contour mais elle na pas changé dans lintensité.
La nation a changé mais ce quon a oublié, ce sur quoi on sest trompé dans les trente dernières années, cest de penser que parce quon faisait lEurope, on ne devait pas parler de la nation. Regardez dans le monde entier les pays qui réussissent. Imaginez-vous que les Chinois ne se sentent pas Chinois ? Imaginez-vous que les Brésiliens ne se sentent pas Brésiliens ? Et quand vous allez aux États-Unis dAmérique, cest bouleversant de voir devant quasiment une maison sur deux le drapeau des États-Unis dAmérique parce quaux États-Unis dAmérique, on aime sa patrie ! Eh bien nous, en France, on aime la France ! La nation comme repère, comme identité collective. La nation et, bien sûr, la famille !
Je veux dire dailleurs que ce fut une grave erreur et je le dis en Seine-Saint-Denis en sachant à qui je parle que pendant tant dannées, mes propres amis se sont contorsionnés pour reconnaître ce qui, à mes yeux, était depuis longtemps une évidence, je veux parler des racines chrétiennes de la France. Quand je dis que la France a des racines chrétiennes, je ne fais pas la défense dune église, je regarde simplement dix siècles de royauté et déglise qui ont construit une nation, je regarde ce long manteau de cathédrales et déglises. Et dire que la France a des racines chrétiennes, ça permet daccueillir ceux de nos compatriotes qui nont pas une racine chrétienne et de venir additionner leur identité à la nôtre. Mais si, dans le même temps où on accueille des compatriotes didentités, dorigines différentes, si, dans le même temps, on conteste lidentité profonde de la nation française, il ne peut pas y avoir dintégration parce que chacun se sentira menacé dans lidentité qui est la sienne !
Et je vais plus loin ! Ce fut une erreur. Jai toujours été Européen, jai toujours dit oui à lEurope. Mais ce fut une erreur de renoncer à inscrire dans le projet de Constitution européenne que lEurope avait des racines chrétiennes parce quil y a un certain nombre dEuropéens qui ont compris à ce moment-là que lEurope venait contester leur identité alors même que lEurope venait conforter leur identité. Voilà la réalité ! Si on ne sait pas doù lon vient, on ne peut pas dire où lon va ! Dailleurs, si vous doutez de ce que je dis, il suffirait, il suffit de voir tout simplement ce que font tous les autres pays dans le monde !
Quelle idée curieuse que cette phobie de la France de la part dune partie de nos élites ! Quelle idée curieuse que cette obsession de critiquer son propre pays en permanence qui nexiste nulle part ailleurs dans le monde. On est dabord fier de son pays, de sa nation, de ce quil fait ! Quelle idée étrange ! Alors jai voulu et je veux men expliquer parce que cest ma façon de faire campagne au deuxième tour. Parce que la leçon que je tire du premier tour, ce nest pas simplement quil faut faire des propositions, ce nest pas simplement quil faut prendre des engagements, ce nest pas simplement quil faut chiffrer nos mesures, cest que les Français veulent nous entendre. Le candidat socialiste et moi, sur nos valeurs, sur notre compréhension de lidentité française et de la nation française, sur la direction où nous voulons emmener notre pays, vous pourriez me dire à juste titre : « Vous ne supportez pas la critique de la France et pourtant, durant votre quinquennat, vous avez reconnu la faute de la France. »
Oui, je vais men expliquer devant vous parce que cest un sujet, mes chers compatriotes, qui vous concerne tous. Je me bats pour la France forte. La France forte, elle doit regarder son passé sans peur. Oui, jai dit, jai dit parce que je le pense au plus profond de mon cur, que ces harkis qui avaient choisi la France, quand la France les a abandonnés, elle na pas été fidèle, la France, à sa tradition et à son histoire ! Voilà ce que je pense ! Ce nest pas trahir la France que de dire ça ! Cest, au contraire, respecter la France. Que je sois le premier président de la République, cinquante ans après, à venir mincliner au camp de Rivesaltes où ces Algériens qui avaient choisi la France ont été traités de façon honteuse. Je ne remets pas en cause la France, je dis que la France se trompe à chaque fois quelle nest pas fidèle à sa tradition et à son histoire.
Quand je dis aux pieds-noirs, lorsque je suis dans le Midi : le sens de lhistoire, cétait que lAlgérie soit indépendante et personne ne peut contester à lAlgérie le droit dêtre indépendante et certainement pas moi. Je le dis pour lAlgérie mais je pourrais le dire tout aussi bien pour le Maroc et pour la Tunisie. Mais je veux quon ait le courage de dire que le sens de lhistoire collective peut briser des histoires personnelles et familiales et que le devoir de la République française à ce moment-là, cest dapaiser la souffrance personnelle et familiale des trois générations qui sétaient succédées en Algérie. Et dailleurs, je veux rendre hommage au gouvernement algérien qui a réagi à mes déclarations et à mes discours avec une maturité et une ouverture qui renforcent lamitié entre lAlgérie et la France.
Jai eu, avec mes amis, nest-ce pas André, nest-ce pas Christophe, un débat sur la question turque et la question arménienne mais je vous dis une chose, la gloire de la France, cest en 1915 davoir été capable daccueillir ces milliers et ces milliers dArméniens victimes dun génocide parce que cétait un génocide, même le premier de lhistoire du XXe siècle. Ça ne veut pas dire que jen fais le procès à la Turquie. Je dis simplement à nos amis turcs : regardez votre histoire comme nous, nous regardons la nôtre. Et en reconnaissant le génocide, la France sest grandie. Et en condamnant le négationnisme, la France se grandit. Et quon ne vienne pas me dire que ça va empêcher un historien daller travailler. Personne ne veut empêcher les historiens de travailler mais je veux, pour que les choses claires : il y a des opinions qui nen sont pas. Et sur le territoire de la République française, tant que je serai chef de lÉtat, on ne contestera pas la Shoah et on ne contestera pas le génocide des Arméniens. Voilà ce que je pense au plus profond de moi-même ! Cest tout ! Et personne ne me fera changer davis !
Et je dis dailleurs aux uns comme aux autres quil y a un lien entre tout ça parce quon est toujours lArménien de quelquun ou le juif de quelquun et que si on accepte quune souffrance, quune douleur soit contestée, si on ne la reconnaît pas, alors on se prépare à ce que dautres soient contestées. Jabhorre le racisme ! Je déteste le racisme ! Jabhorre lantisémitisme ! Je déteste les antisémites ! Jamais ! Jamais je ne serai ni de près ni de loin avec eux ! Je déteste lhomophobie ! Je déteste ces sentiments stupides qui feraient rendre responsable quelquun de son identité son identité sexuelle ou son identité physique. Ça na aucun sens. Mais je dis en même temps que sur le territoire de la République, il y a des idées dont on ne veut pas, il y a des opinions dont on ne veut pas. Quand le père du monstre de Toulouse ou de Montauban veut prendre la parole, je dis : cest insultant pour les familles des victimes et cest insultant pour la République française ! Voilà ce que je pense !
Alors il faut que je vous avoue, jai fait une autre erreur, sans doute beaucoup plus grave, jai oublié que le 1er mai appartenait à la CGT. Ah ! Les braves gens ! Voilà qui est intéressant. La CGT, du moins ses dirigeants ne faisons pas damalgame entre tous ces syndicalistes magnifiques sur le terrain et ces quelques permanents, membres du bureau politique du Parti communiste, qui confondent syndicats et partis politique , voilà que la CGT se range avec armes et bagages derrière François HOLLANDE, oubliant Moi, jai une pensée au moment où je vous parle pour la FÉDÉRATION CGT DE LÉNERGIE tellement attachée au nucléaire. Voilà que la direction centrale de la CGT trahit les adhérents de la CGT DE LÉNERGIE en rejoignant un candidat qui a vendu la moitié de notre parc nucléaire pour un accord minable et misérable avec Les Verts et Madame JOLY ! Je pense à eux ! Je pense aux ouvriers de Fessenheim ! Je pense aux ouvriers de Saint-Laurent-des-Eaux ! Je pense à ces générations douvriers qui ont travaillé pour faire de la France une puissance nucléaire vendue pour les intérêts dune dame qui pèse 2 % des voix dans notre pays !
Eh bien moi, je préfère être à ma place quà celle des permanents de la CGT qui feront défiler les ouvriers du nucléaire vendus et sacrifiés le 1er mai derrière un candidat qui va casser la filière nucléaire française ! Chacun ses choix ! Alors, pendant que Monsieur HOLLANDE défilera derrière les drapeaux rouges, moi, je vous appelle à être innombrables sur la place de lesplanade des Droits de lHomme et sur la place du Trocadéro pour parler du travail. Et je veux vous en parler du travail parce que je vois que là aussi on a besoin de points sur les i. Le travail, dans mon esprit, doit toujours rapporter plus que lassistanat. On a beaucoup parlé de la justice. il y a, en haut, des comportements qui ont choqué, très fortement choqué, des comportements de dirigeants dentreprise qui font honte. Ils sont minoritaires mais moi, je ne veux pas quils engagent nos idées. Je nai rien à voir avec ces comportements. Mais en bas, lorsque celui qui na jamais cotisé, jamais travaillé gagne davantage que celui qui a cotisé, qui a travaillé, cest aussi une injustice que je veux dénoncer.
Le travail. Bien sûr ! Bien sûr ! Bien sûr que les fonctionnaires travaillent ! Et en trente-cinq années de vie politique, personne ne pourra trouver un mot de moi manquant de respect aux fonctionnaires dans notre pays. Ils travaillent dur, honnêtement. Et quand il y a une crise, on voit ce que cela représente la chance davoir la fonction publique française. Et jai dit ce que je pensais des fonctionnaires de police. Mais quil me soit permis aussi de parler en vérité. Lorsque la crise a soufflé avec une violence inouïe pendant quatre ans, le devoir du chef de lÉtat, cest de regarder la situation de chacun. Quand la crise souffle, le salaire du fonctionnaire et cest normal est payé. Lorsque la crise souffle, que le carnet de commande seffondre, le salaire de louvrier en activité partielle, il est divisé par deux et il ny est pour rien. Mon devoir de chef dÉtat, cest de consacrer les crédits disponibles pour lui, pas pour les personnes sous statut. Mon devoir de chef de lÉtat, cest de dire : si nous avons des marges de manuvre, je ne les consacrerai pas à embaucher soixante et un mille fonctionnaires de plus mais à aider les ouvriers qui ont perdu leur travail ou les chômeurs qui cherchent un emploi à en obtenir un ! Cest ça ma conception aussi du travail !
Mais il y a autre chose entre nous ! Il y a autre chose entre nous ! Vous tous Oui, et en plus, je me donne du mal pour ça ! Mais il y a autre chose parce que je ne veux et vous verrez évacuer aucun débat, dit-on, sensible dans cette campagne, je veux tous les ouvrir, dire la vérité aux Français et les Français choisiront. Le travail, cest ce qui permet à chacun dentre vous je le lis sur vos visages, lhistoire de vos familles , le travail vous a permis davoir un patrimoine petit, moyen, grand. Un patrimoine. Et contrairement à ceux qui ne comprennent rien je voudrais bien le dire , ce patrimoine, il a pour vous moins une valeur pécuniaire quune valeur personnelle parce que, quand vous considérez votre patrimoine, vous considérez les centaines, les milliers, les dizaines de milliers dheures où vous naviez pas envie de travailler et où, pourtant, vous êtes allés au travail malades, fatigués, découragés. Parce que si vous ny alliez pas, personne naurait fait vivre votre famille à votre place ! Ce patrimoine-là que vous avez construit avec votre travail, vous ne lavez pas volé ! Vous nallez pas vous excuser de lavoir !
Il y a une grande différence entre Monsieur HOLLANDE et moi : il veut moins de riches, moi, je veux moins de pauvres. Cest une différence énorme ! Ce patrimoine-là, jai voulu et jai tenu ma promesse que vous puissiez le transmettre à vos enfants en franchise dimpôt sur les successions parce que, quand on a travaillé toute sa vie, payé des impôts toute sa vie, quon a des enfants et une famille, il est normal de vouloir transmettre à sa famille le fruit de son travail ! Voilà les valeurs qui sont les miennes ! Voilà les idées que je veux défendre !
Alors, apparemment, Monsieur HOLLANDE et moi, on na pas de chance, je voulais tant quon se rencontre. Ça na pas pu se faire, il y avait toujours un truc qui nallait pas. Quatre radios nous ont demandé un débat, jai répondu, quand on me la demandé, oui, quel que soit le jour, quelle que soit lheure, quel que soit le thème. Je serai heureux de mexpliquer devant les Français. Il a refusé. Je me suis dit : cest le jour qui ne va pas, changeons de jour. Il a refusé. Je me suis dit : cest un problème dheure, peut-être quil se sent plus du soir et moi, plus du matin. Retrouvons-nous à lheure du déjeuner. Il na pas voulu ! Il na pas voulu. Ce soir, ce soir même, FRANCE TÉLÉVISIONS avait prévu un débat puisque nous sommes tous les deux dans les mêmes locaux. Il na pas voulu. Moi, je ne pose quune condition pour le débat, une seule, cest quil ait lieu avant le 6 mai. Rien nétait possible ! Donc, ce soir, il va passer puis je passerai. Mais je ne comprends pas, il était tellement enthousiaste du débat quand cétait un débat entre camarades ! Ils étaient tellement émouvants à parler entre eux ! On avait tellement de plaisir à les regarder ! Ils avaient fini par oublier que je pouvais être candidat. Le monde socialiste, il leur faut très peu pour être heureux, simplement des socialistes. Dailleurs, quand ils parlent de vous, ils ne parlent pas au peuple de France, ils parlent au peuple de gauche. Mais, Monsieur HOLLANDE, quand on est président de la République, on doit savoir quon est autant le président de ceux qui ont voté pour vous que de ceux qui nont pas voté pour vous. Cest lhonneur du président de la République. Bon, eh bien on attendra quil soit disponible !
Mes chers amis, pour en terminer, je voudrais vous dire une chose, je mengage dans cette campagne comme sans doute ceux qui me connaissent depuis longtemps le savent je ne me suis engagé avec autant de force. Je nai jamais fait campagne comme cela. Sans doute dailleurs nai-je jamais été aussi heureux de vous écouter, de vous entendre, de dialoguer avec vous, daller à votre rencontre. Jamais autant quaujourd'hui je nai senti en moi autant de force pour défendre nos convictions. Jamais je ne me suis senti porteur dautant de responsabilités. Cest un moment historique. La France na pas le droit à lerreur.
Mes chers amis, je nai, dans mon viatique et pour me soutenir, que vous mais vous, cest énorme, vous, cest immense, vous, cest déterminant. Nous navons rien, rien dautre, que ça. Que ça ! À mains nues, nos convictions sur la table, le peuple de France, les idées qui sont les nôtres, lamour de notre pays. Que ça ! Ils sont tous contre nous ! Et pourtant, mes chers amis, je sens monter une mobilisation extraordinaire ! Et pourtant, je sens bouillir la France profonde, la France silencieuse, cette France qui, quand elle nest pas daccord, ne va pas casser, cette France qui, quand elle nest pas daccord, ne va pas manifester, cette France qui, quand elle est choquée, ne dit rien, cette France qui, quand elle souffre, ne se plaint pas parce quelle est trop fière et trop pudique. Mais cette France, elle ne perd pas la mémoire, elle se souvient. Et cette France, on la retrouve le jour dans les urnes, on la retrouvera le 6 mai. Vive la République et vive la France !
Source http://www.lafranceforte.fr, le 2 mai 2012