Déclaration de M. Alain Richard, ministre de la défense, sur la convention cadre défense - éducation nationale, Paris le 12 juillet 2001.

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Circonstance : Signature de la convention Défense - Education nationale, Paris le 12 juillet 2001

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Nous voici arrivés au terme de nos discussions et, dans quelques instants, nous allons procéder à la signature du protocole entre la Défense et l'Education Nationale, ce qui est pour moi une grande satisfaction.
Nous sommes, en effet, réunis aujourd'hui au terme d'un long travail d'élaboration de toute l'équipe de négociation, travail qui a permis d'aboutir à l'objectif que nous nous étions fixés : parvenir à une convention qui poursuive l'orientation des précédents textes signés en 1982, 1989 et 1995.
Pour atteindre cet objectif, nous avons mis en place un dispositif d'analyse du besoin basé sur des échanges d'information organisés entre tous les acteurs. La synthèse de ces informations a permis de bâtir un canevas regroupant les différentes mesures les plus essentielles.
Je veux rendre hommage à la ténacité et aux efforts des négociateurs qui ont su, à partir de cette ébauche, aboutir au texte actuel de cet accord. Je tiens, mesdames et messieurs, à vous remercier pour la qualité de ces discussions. Si les débats ont été animés et passionnés, je sais que vous avez su faire preuve d'un esprit constructif et d'un sens aigu de la responsabilité qui vous honorent.
La convention cadre que nous allons signer est particulièrement nécessaire. Dans un contexte dans lequel le service national a cessé de participer à la mise en relation des jeunes générations avec le monde de la défense, les ministères de la Défense et de l'Education nationale doivent continuer de jouer le rôle déterminant qui a toujours été le leur pour développer et renouveler l'esprit civique des jeunes Français et pour maintenir la cohésion sociale. Cette action commune contribue hautement à resserrer le lien Armées-Nation.
Il existe un partenariat ancien entre nos deux administrations afin d'assurer la relation suivie entre les communautés militaires et enseignantes. Ce partenariat doit être consolidé et approfondi en dynamisant certaines de nos actions traditionnelles, comme la formation à la culture de défense dans les programmes scolaires. Mais d'autres formes d'associations sont également envisageables, et sont prévues par le protocole. Je pense notamment à la coopération entre l'arme du matériel, l'Education nationale et la Fédération des travaux publics pour la validation des expériences professionnelles acquises au sein des armées. Ce type d'action contribue en effet à mieux faire connaître les différents métiers de la défense et à accroître l'attractivité de nos forces. Certaines expériences ont été tentées avec succès, notamment par la Marine. Ce succès doit nous inciter à continuer cette collaboration.
Je suis persuadé que le partenariat que nous développons sera profitable à un cercle très large de bénéficiaires.
Je pense d'abord aux membres du ministère de la Défense. Qu'il s'agisse de personnels en formation continue ou de militaires suivant un parcours de reconversion, ils bénéficieront de la qualité de l'ingénierie de formation et d'orientation professionnelle développée par les services de l'Education nationale, ainsi que d'un appui particulièrement utile pour la validation des acquis de l'expérience. Dans le cadre de la professionnalisation de nos armées, il est indispensable de concevoir des instruments de soutien à la reconversion après une carrière militaire, car le type d'engagement des forces changeant de nature, la diversité des parcours professionnels est destinée à s'accroître. Je crois que la convention cadre que nous mettons en place permettra d'aider ces hommes et ces femmes à trouver les moyens d'assurer une transition de qualité dans leur carrière.
Une autre catégorie bénéficiera assurément de ces mesures, et je m'en félicite avec vous, je veux parler des jeunes, collégiens, lycéens et étudiants. D'abord, ils seront mieux informés des réalités de notre défense, de ses évolutions, et du cadre international et stratégique dans lequel elle s'inscrit. Leur intérêt pour le monde de la défense ne peut qu'en être accru. C'est un élément essentiel, je le répète, du lien que la communauté de défense doit entretenir avec la société civile.
Connaissant mieux les métiers que nous leur proposons, certains d'entre eux pourront être accueillis par la Défense en situation professionnalisante, dans le cadre de cursus de formation en alternance, les stages de longue durée pouvant être accomplis en qualité de volontaire des armées.
De plus, je suis heureux de pouvoir annoncer que des formations spécialement adaptées aux métiers de la défense seront offertes à titre expérimental aux jeunes. Là encore, l'idée qui sous-tend notre projet est d'améliorer les relations avec nos forces dans toute leur diversité, et de favoriser des recrutements futurs en améliorant la diffusion d'un message clair et pertinent à destination de celles et ceux qui sont en situation de choisir leur carrière future.
La Défense, premier employeur des jeunes, étendra donc résolument ses actions au niveau de la formation professionnelle, en amont du recrutement.
Enfin, dernier groupe concerné par le protocole, les aides éducateurs de l'Education nationale bénéficieront d'une information particulière au sujet des métiers militaires, et pourront recevoir un accompagnement personnalisé s'ils souhaitent orienter leur carrière vers le monde de la défense.
En ce qui concerne son application, la convention sera mise en uvre par les responsables de terrain de l'Education nationale et de la Défense. Les proviseurs, chefs de services académiques, commandants d'unités et responsables désignés par les armées organiseront les actions prévues par le protocole au plus près des besoins des bénéficiaires, et notamment des jeunes.
Un comité de pilotage national examinera, au moins une fois par an, les conditions de mise en uvre, afin que des inflexions nécessaires puissent être entreprises en cas de besoin. Il est en effet indispensable de bien mesurer les changements qui pourraient intervenir dans la période afin d'obtenir une efficacité maximale des mesures projetées.
La convention organise un partenariat global, très large et riche de promesses pour l'avenir, qui s'inscrit dans la droite ligne de la politique du gouvernement. Toute notre action, la vôtre, Monsieur le Ministre, comme la mienne, ne tend qu'à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes et à développer le lien entre la Nation et ses armées. Ce but, nous devons le poursuivre de concert, en prenant acte des complémentarités de ces actions et en unissant véritablement nos forces. C'est un grand projet, et je suis sûr que les différents services de nos ministères auront à cur de le réaliser.
Je vous remercie.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 30 juillet 2001)