Texte intégral
Q - Vous pressentez, dites-vous, que ce ministère sera celui que vous aimerez le plus. On vous sent très serein.
R - Jai aimé chaque fonction exercée mais déjà, le ministère des Affaires étrangères, dans une période où tout est international, prend une dimension particulière. Cest ce qui rend cette mission passionnante dautant plus quelle est exercée directement auprès du président de la République.
Q - Ce matin même, vous avez remis des choses en place sur Europe 1 concernant votre nomination.
R - La réalité est simple : jai travaillé sur les problèmes internationaux depuis longtemps avec François Hollande, une fois élu il ma dit quil souhaitait me confier ce ministère. Jean-Marc Ayrault la confirmé. Cétait important de sy prendre un peu à lavance, parce quil y avait des rendez-vous majeurs à préparer, des responsables internationaux à rencontrer. Pour le G8 par exemple, ou pour le Sommet de lOtan. Je suis resté discret évidemment - la diplomatie limpose - mais ce nest pas une raison pour laisser dire nimporte quoi.
Q - Un principe colle à limage des Affaires étrangères, qui veut que lon y prévoie les événements avant quils ne se produisent. On pense à la Tunisie où la France est passée au travers. Quel est votre regard sur ce principe ?
R - À ce poste, il faut à la fois lanticipation et la capacité à réagir à limprévu. Vous pouvez à chaque instant, dans notre monde ouvert et violent, devoir faire face à une crise, une catastrophe. Nous avons une cellule spéciale pour cela. Mais il faut aussi savoir anticiper. Pour définir notre politique étrangère, vous entendrez fréquemment dans ma bouche deux mots : influence et cohérence. Influence diplomatique, économique, culturelle, influence scientifique, influence à travers lEurope, les organisations internationales... Influence en appliquant nos principes, le développement durable, la paix, le respect de la personne humaine. Cest cette influence quil faut développer. Cela nest possible quen étant cohérents dans laction, la régulation internationale et cohérents dans nos choix politiques.
Q - Afghanistan, Syrie...
R - Iran. Mali...
Q - Ces conflits sont si graves quon se demande comment vous allez les aborder.
R - Aussitôt après notre entretien, je réunis mes ministres délégués et les directeurs pour passer en revue les problèmes urgents. Cet après-midi, Conseil des ministres, vendredi à la première heure, je menvole avec le président de la République pour rencontrer le président Obama et Mme Clinton. Samedi, New York et le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Dimanche, Chicago pour le Sommet de lOtan. Japplique ce principe : faire face à limmédiat et préparer le futur.
Q - Vous venez dévoquer lIran, il y a beaucoup de spéculation autour dune intervention militaire dIsraël. Vous redoutez, je crois, cette perspective.
R - Cette préoccupation reste constante. Nous ne voulons pas que lIran possède larme nucléaire à cause des risques que cela représente. En même temps, toute attaque préventive comporterait beaucoup de risques.
Q - Ce ministère a également, cest peu connu, une dimension économique.
R - Bien sûr, il sagit aussi de renforcer le poids économique de la France, ses capacités industrielles et scientifiques, la dimension de croissance indispensable, lattractivité de nos PME pour linnovation et lexport. Tout cela a des incidences sur notre réalité quotidienne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mai 2012
R - Jai aimé chaque fonction exercée mais déjà, le ministère des Affaires étrangères, dans une période où tout est international, prend une dimension particulière. Cest ce qui rend cette mission passionnante dautant plus quelle est exercée directement auprès du président de la République.
Q - Ce matin même, vous avez remis des choses en place sur Europe 1 concernant votre nomination.
R - La réalité est simple : jai travaillé sur les problèmes internationaux depuis longtemps avec François Hollande, une fois élu il ma dit quil souhaitait me confier ce ministère. Jean-Marc Ayrault la confirmé. Cétait important de sy prendre un peu à lavance, parce quil y avait des rendez-vous majeurs à préparer, des responsables internationaux à rencontrer. Pour le G8 par exemple, ou pour le Sommet de lOtan. Je suis resté discret évidemment - la diplomatie limpose - mais ce nest pas une raison pour laisser dire nimporte quoi.
Q - Un principe colle à limage des Affaires étrangères, qui veut que lon y prévoie les événements avant quils ne se produisent. On pense à la Tunisie où la France est passée au travers. Quel est votre regard sur ce principe ?
R - À ce poste, il faut à la fois lanticipation et la capacité à réagir à limprévu. Vous pouvez à chaque instant, dans notre monde ouvert et violent, devoir faire face à une crise, une catastrophe. Nous avons une cellule spéciale pour cela. Mais il faut aussi savoir anticiper. Pour définir notre politique étrangère, vous entendrez fréquemment dans ma bouche deux mots : influence et cohérence. Influence diplomatique, économique, culturelle, influence scientifique, influence à travers lEurope, les organisations internationales... Influence en appliquant nos principes, le développement durable, la paix, le respect de la personne humaine. Cest cette influence quil faut développer. Cela nest possible quen étant cohérents dans laction, la régulation internationale et cohérents dans nos choix politiques.
Q - Afghanistan, Syrie...
R - Iran. Mali...
Q - Ces conflits sont si graves quon se demande comment vous allez les aborder.
R - Aussitôt après notre entretien, je réunis mes ministres délégués et les directeurs pour passer en revue les problèmes urgents. Cet après-midi, Conseil des ministres, vendredi à la première heure, je menvole avec le président de la République pour rencontrer le président Obama et Mme Clinton. Samedi, New York et le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Dimanche, Chicago pour le Sommet de lOtan. Japplique ce principe : faire face à limmédiat et préparer le futur.
Q - Vous venez dévoquer lIran, il y a beaucoup de spéculation autour dune intervention militaire dIsraël. Vous redoutez, je crois, cette perspective.
R - Cette préoccupation reste constante. Nous ne voulons pas que lIran possède larme nucléaire à cause des risques que cela représente. En même temps, toute attaque préventive comporterait beaucoup de risques.
Q - Ce ministère a également, cest peu connu, une dimension économique.
R - Bien sûr, il sagit aussi de renforcer le poids économique de la France, ses capacités industrielles et scientifiques, la dimension de croissance indispensable, lattractivité de nos PME pour linnovation et lexport. Tout cela a des incidences sur notre réalité quotidienne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mai 2012