Entretien de Mme Yamina Benguigui, ministre des Français de l'étranger et de la francophonie, avec France 24 le 30 mai 2012, sur le vote des Français de l'étranger à l'occasion des élections législatives.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Yamina Benguigui - Ministre des Français de l'étranger et de la Francophonie

Média : France 24

Texte intégral

Q - Bonjour et merci beaucoup d’être avec nous. Vous êtes ministre déléguée aux Français de l’étranger et à la Francophonie. Un mot d’abord de Roméo Langlois, avez-vous des nouvelles ? Êtes-vous optimiste ?
R - Oui, optimistes, nous le sommes mais c’est que, vu la délicatesse du moment, je ne peux rien ajouter. Mais je pense que, comme toujours, c’est dans les dernières heures où c’est le plus compliqué.

Q - La prudence pour l’instant ?
R - La prudence et je crois que Roméo Langlois ne fera pas une déclaration. C’est ce que l’on nous a donné comme dernière information, spontanément. Donc il faut attendre.

Q - Onze députés vont être élus par les Français de l’étranger. Qu’est-ce que cela changera, concrètement pour eux ?
R - Cela va changer parce que, déjà, c’est une première. Ce qu’il y a de très important, c’est de donner une visibilité de ces Français à l’étranger qui sont éparpillés dans le monde entier. Il faut entendre leurs besoins, leur situation. C’est vrai que l’on a rarement l’occasion de les entendre et il y a de réels problèmes pour ces Français qui sont expatriés loin de la Nation mère, et ce vote les ramène dans l’unité républicaine.

Q - Techniquement, comment va se dérouler ce vote électronique d’abord ?
R - C’est d’abord un vote électronique. À ce jour, il y a eu 140.000 votants. Il faut savoir que ce qu’il y a de très nouveau et de très important, c’est que, pour la plupart de ces Français, leur urne peut parfois se trouver à 800 km. C’est aussi une possibilité dans certains pays comme en ce moment le Mali ou le Yémen, etc., où il y a des problèmes de sécurité ; ils ne peuvent pas aller voter. Ce qu’il y a de nouveau, c’est leur participation à cette élection. Je pense que c’est une très grande avancée pour ces Français de l’étranger.

Q - Quelles sont les préoccupations de ces Français ? On l’a vu dans le reportage, leurs priorités sont quand même loin de celles des Français de métropole ?
R - La priorité générale, en tout cas de ces deux millions cinq cent mille Français à l’étranger, c’est d’abord l’éducation, la protection sociale, la sécurité. Je reviens beaucoup sur ces sujets parce qu’aujourd’hui, on le voit, il y a beaucoup d’attente sur ces domaines.
En plus, il ne faut pas oublier le déracinement je veux dire la non-visibilité. La plupart de ces Français aussi sont partis pour suivre un chef de famille, il y a des enfants. On se sent loin de cette France. Ce vote, c’est aussi une façon de se rattacher à la France. Le vote électronique, cette possibilité de voter, c’est vraiment le premier geste de rattachement.

Q - Allez-vous faire des déplacements dans ces circonscriptions ? Quelle sera votre mission ?
R - Oui, je pars vendredi à Bruxelles. Je vais rendre visite au consulat et ensuite, je vais partir à la rencontre de mes compatriotes.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juin 2012