Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis extrêmement heureux daccueillir la ministre des Relations internationales et de la Coopération de la République dAfrique du Sud, Maïté Nkoana-Mashabane. Cest lune des premières personnalités que je reçois dans ma nouvelle qualité de ministre des Affaires étrangères du gouvernement français. Jen suis heureux parce que lAfrique du Sud joue un rôle particulièrement important, non seulement, bien sûr, en Afrique-même, mais sur lensemble de léchiquier mondial.
Nous partageons avec son gouvernement beaucoup dorientations progressistes et nous avons des relations bilatérales qui sont bonnes. Mais nous sommes convenus, avec ma collègue, que ces relations, dans la situation nouvelle qui est celle de la France, devaient prendre une nouvelle extension. Nos analyses sont en effet convergentes sur beaucoup de points et nous souhaitons, lun comme lautre, au nom de nos gouvernements, vraiment faire de notre relation un échange avec une force particulière.
Ce sera vrai en matière bilatérale. Il y a toute une série déchéances qui sont prévues et qui seront honorées et renforcées, que ce soit par exemple dans le domaine culturel, ou dans le domaine économique, où les perspectives sont considérables. Mais, ce qui est peut-être plus nouveau, nous sommes convenus de nous concerter avant les grandes réunions internationales et nous avons en particulier passé en revue nos analyses sur des questions fortes, importantes comme ce qui se passe au Sahel, ce qui se passe à Madagascar ou, dans un autre contexte, ce qui se passe en Syrie.
Bref, cest un nouveau départ extrêmement stimulant pour les relations damitié entre lAfrique du Sud et la France et cest à ce titre que je suis très heureux daccueillir ma collègue sud-africaine.
Q - Vous avez parlé, Monsieur le Ministre, dun renforcement des relations avec lAfrique du Sud qui est candidate notamment à un poste à la Commission africaine. Est-ce à dire que vous avez une position de soutien par rapport à cette candidature ?
Par ailleurs, je voulais aussi revenir sur la situation au Mali. Vous parlez de la manière daider le plus possible les sociétés et les gouvernements de cette région pour faire sortir ce pays de la crise. Pouvez-vous nous dire quelques choses de concret ? Quenvisagez-vous ? Encore ce matin, on a entendu le président Hollande demander aux États de la région de se référer au Conseil de sécurité, mais pour en attendre quoi exactement ? Quelle est votre suggestion ?
R - Je vais essayer de répondre rapidement tout en ajoutant que lorsquil sagit de lAfrique du Sud - et même si, lorsquon est ministre des Affaires étrangères, il ne faut pas confondre ses sensibilités personnelles avec les dossiers que lon a à traiter -, jai, sur ce sujet, une sensibilité particulière puisque les plus anciens dentre vous se rappelleront peut-être que, jeune Premier ministre de François Mitterrand, javais été celui qui, aux Nations unies, avait porté le combat contre lapartheid en obtenant un blocus. Je me rappelle aussi une image qui avait fait le tour du monde : le Premier ministre de lépoque, que jétais, se rendant devant lambassade de lAfrique du Sud de lépoque, en plein apartheid, pour protester à la suite de lassassinat dun militant noir. Ce sont des images que jai à lesprit parce quaujourdhui, je traite avec nos amis dAfrique du Sud dans un contexte heureusement tout à fait différent.
Sur les questions que vous avez posées concernant le Mali, celui-ci cumule en ce moment tous les malheurs à la fois : un État qui nexiste plus, une division entre le nord et le sud, le terrorisme, les menaces de famines.
Quelle est la position de la France ? La France ne va pas intervenir directement : cest dabord aux Africains bien sûr, à la fois aux Maliens et aux organisations régionales dintervenir. Mais la France peut dire son mot et aider.
Il y a dabord, bien évidemment, la recherche du rétablissement de lordre constitutionnel ; il y a laffirmation de lintégrité territoriale. Au niveau européen, il y a déjà un certain nombre de processus engagés mais trop peu. Au niveau international, je pense au secrétaire général des Nations unies ou aux Nations unies elles-mêmes, il y a des actions à mener à la fois pour le développement et, en même temps, pour la sécurité car lun nest pas séparable de lautre.
Ce matin, avec le président de lUnion africaine, cet après-midi avec ma collègue de lAfrique du sud, hier avec le Secrétaire général des Nations unies, avec nos partenaires américains, avec beaucoup dautres, nous recherchons les moyens dêtre efficaces et dempêcher la diffusion, la contagion de ce qui se passe au Mali.
Je disais, dans un article publié cet après-midi, quil faut éviter un «Afghanistan malien». Face à la gravité de la situation, nous sommes mobilisés, à la disposition les uns des autres. Cela peut passer par tout une série de dispositions pratiques, mais cest dabord, bien sûr, aux pays voisins du Mali et à lensemble des pays africains de se mobiliser pour agir.
Concernant la présidence de la Commission de lUnion africaine, la France na pas à singérer dans une décision qui relève des membres de lUnion africaine et deux seulement. Je sais bien que tout une série de choses ont pu être dites mais la position du gouvernement français est claire et nette : il appartient aux membres de lUnion africaine de prendre leur décision. Ce nest pas à la France, qui nest pas, par définition, membre de cette Union, dindiquer tel ou tel choix. Je lai dit à Mme Nkoana-Mashabane, cette position est claire et nette, elle sera respectée.
Q - Dans un entretien à un journal du soir, vous avez dit que vous excluiez toute intervention terrestre en Syrie. Cela signifie-t-il quune intervention aérienne pourrait par exemple être possible ? Est-ce possible en dehors du Conseil de sécurité ?
R - Jai dit ce que je souhaitais dire et je le confirme.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mai 2012
Je suis extrêmement heureux daccueillir la ministre des Relations internationales et de la Coopération de la République dAfrique du Sud, Maïté Nkoana-Mashabane. Cest lune des premières personnalités que je reçois dans ma nouvelle qualité de ministre des Affaires étrangères du gouvernement français. Jen suis heureux parce que lAfrique du Sud joue un rôle particulièrement important, non seulement, bien sûr, en Afrique-même, mais sur lensemble de léchiquier mondial.
Nous partageons avec son gouvernement beaucoup dorientations progressistes et nous avons des relations bilatérales qui sont bonnes. Mais nous sommes convenus, avec ma collègue, que ces relations, dans la situation nouvelle qui est celle de la France, devaient prendre une nouvelle extension. Nos analyses sont en effet convergentes sur beaucoup de points et nous souhaitons, lun comme lautre, au nom de nos gouvernements, vraiment faire de notre relation un échange avec une force particulière.
Ce sera vrai en matière bilatérale. Il y a toute une série déchéances qui sont prévues et qui seront honorées et renforcées, que ce soit par exemple dans le domaine culturel, ou dans le domaine économique, où les perspectives sont considérables. Mais, ce qui est peut-être plus nouveau, nous sommes convenus de nous concerter avant les grandes réunions internationales et nous avons en particulier passé en revue nos analyses sur des questions fortes, importantes comme ce qui se passe au Sahel, ce qui se passe à Madagascar ou, dans un autre contexte, ce qui se passe en Syrie.
Bref, cest un nouveau départ extrêmement stimulant pour les relations damitié entre lAfrique du Sud et la France et cest à ce titre que je suis très heureux daccueillir ma collègue sud-africaine.
Q - Vous avez parlé, Monsieur le Ministre, dun renforcement des relations avec lAfrique du Sud qui est candidate notamment à un poste à la Commission africaine. Est-ce à dire que vous avez une position de soutien par rapport à cette candidature ?
Par ailleurs, je voulais aussi revenir sur la situation au Mali. Vous parlez de la manière daider le plus possible les sociétés et les gouvernements de cette région pour faire sortir ce pays de la crise. Pouvez-vous nous dire quelques choses de concret ? Quenvisagez-vous ? Encore ce matin, on a entendu le président Hollande demander aux États de la région de se référer au Conseil de sécurité, mais pour en attendre quoi exactement ? Quelle est votre suggestion ?
R - Je vais essayer de répondre rapidement tout en ajoutant que lorsquil sagit de lAfrique du Sud - et même si, lorsquon est ministre des Affaires étrangères, il ne faut pas confondre ses sensibilités personnelles avec les dossiers que lon a à traiter -, jai, sur ce sujet, une sensibilité particulière puisque les plus anciens dentre vous se rappelleront peut-être que, jeune Premier ministre de François Mitterrand, javais été celui qui, aux Nations unies, avait porté le combat contre lapartheid en obtenant un blocus. Je me rappelle aussi une image qui avait fait le tour du monde : le Premier ministre de lépoque, que jétais, se rendant devant lambassade de lAfrique du Sud de lépoque, en plein apartheid, pour protester à la suite de lassassinat dun militant noir. Ce sont des images que jai à lesprit parce quaujourdhui, je traite avec nos amis dAfrique du Sud dans un contexte heureusement tout à fait différent.
Sur les questions que vous avez posées concernant le Mali, celui-ci cumule en ce moment tous les malheurs à la fois : un État qui nexiste plus, une division entre le nord et le sud, le terrorisme, les menaces de famines.
Quelle est la position de la France ? La France ne va pas intervenir directement : cest dabord aux Africains bien sûr, à la fois aux Maliens et aux organisations régionales dintervenir. Mais la France peut dire son mot et aider.
Il y a dabord, bien évidemment, la recherche du rétablissement de lordre constitutionnel ; il y a laffirmation de lintégrité territoriale. Au niveau européen, il y a déjà un certain nombre de processus engagés mais trop peu. Au niveau international, je pense au secrétaire général des Nations unies ou aux Nations unies elles-mêmes, il y a des actions à mener à la fois pour le développement et, en même temps, pour la sécurité car lun nest pas séparable de lautre.
Ce matin, avec le président de lUnion africaine, cet après-midi avec ma collègue de lAfrique du sud, hier avec le Secrétaire général des Nations unies, avec nos partenaires américains, avec beaucoup dautres, nous recherchons les moyens dêtre efficaces et dempêcher la diffusion, la contagion de ce qui se passe au Mali.
Je disais, dans un article publié cet après-midi, quil faut éviter un «Afghanistan malien». Face à la gravité de la situation, nous sommes mobilisés, à la disposition les uns des autres. Cela peut passer par tout une série de dispositions pratiques, mais cest dabord, bien sûr, aux pays voisins du Mali et à lensemble des pays africains de se mobiliser pour agir.
Concernant la présidence de la Commission de lUnion africaine, la France na pas à singérer dans une décision qui relève des membres de lUnion africaine et deux seulement. Je sais bien que tout une série de choses ont pu être dites mais la position du gouvernement français est claire et nette : il appartient aux membres de lUnion africaine de prendre leur décision. Ce nest pas à la France, qui nest pas, par définition, membre de cette Union, dindiquer tel ou tel choix. Je lai dit à Mme Nkoana-Mashabane, cette position est claire et nette, elle sera respectée.
Q - Dans un entretien à un journal du soir, vous avez dit que vous excluiez toute intervention terrestre en Syrie. Cela signifie-t-il quune intervention aérienne pourrait par exemple être possible ? Est-ce possible en dehors du Conseil de sécurité ?
R - Jai dit ce que je souhaitais dire et je le confirme.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mai 2012