Déclaration de M. Pierre Moscovici, ministre délégué aux affaires européennes, sur la consolidation démocratique, économique et financière de la Slovaquie comme préalable à son adhésion à l'Union européenne, Bratislava, le 29 mars 1999.

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Circonstance : Voyage en Slovaquie les 29 et 30 mars 1999-intervention devant la communauté française à Bratislava le 29

Texte intégral

Chers amis slovaques,
Chers compatriotes,
Cest pour moi un grand plaisir de me trouver ce soir à Bratislava.
La Slovaquie est un des rares pays parmi les candidats à ladhésion à lUnion européenne que je navais pas encore eu le plaisir de visiter.
La situation qui prévalait, il y a un an, ma conduit à différer ce déplacement. Dès le mois doctobre, jai fait connaître mon souhait de rencontrer les nouveaux dirigeants slovaques. Jai eu loccasion de faire très rapidement la connaisance de M. Kukan en marge dune réunion de lUEO, à Rome, puis de M. Hamzik, lors de sa venue à Paris, au mois de décembre.
Je nai pu, pour ma part, programmer de déplacement à Bratislava, ni dans aucun autre des pays candidats, dailleurs, avant aujourdhui. Il ma fallu, dabord, mener à son terme le processus de ratification du traité dAmsterdam, il mest revenu, ensuite, de coordonner avec mon homologue allemand, la négociation de lAgenda 2000 en vue du sommet de Berlin qui sest tenu la semaine dernière.
Vous le savez, je viens darriver et ce contact que jai avec vous est le prélude à des entretiens nombreux que je vais avoir ce soir et toute la journée de demain. Je vais avoir notamment le plaisir de rencontrer à nouveau et plus longuement M. Hamzik et M.Kukan. Je mentretiendrai aussi avec dautres personnalités du gouvernement, en particulier, M. Dzurinda, le Premier ministre. Je me rendrai aussi auprès du Conseil national slovaque, où je serai accompagné par M. François Loncle, Député, et par le Sénateur Paul Girod, qui préside le Groupe damitié franco-slovaque au Sénat.
Avec tous mes interlocuteurs, nous parlerons bien sûr des grands sujets concernant la Slovaquie :
sa candidature à lUnion européenne et à lOTAN. Nous la soutenons dans ces deux dossiers. Nous plaiderons sa cause lors du Sommet de Washington de lOTAN pour quelle soit mentionnée, avec dautres pays amis dont la candidature avait déjà été évoquée à Madrid, parmi les prochains adhérents à lOTAN. Nous soutenons aussi la Slovaquie dans sa préparation à lentrée dans lUnion européenne, qui ne pose, quant à elle, aucune question sur le principe, cest simplement une question de temps et de travail.
Car la Slovaquie a beaucoup de travail à accomplir au cours des prochains mois et des prochaines années : consolider le fonctionnement stable et démocratique de ses institutions afin de remplir les critères politiques dits de Copenhague sur lesquels sa candidature avait achoppé à Luxembourg. Consolider sa situation économique et financière pour retrouver la voie de la croissance et de léquilibre. Assurer la reprise de lacquis communautaire, indispensable pour lui permettre, comme aux autres candidats, de prendre en marche le train de lUnion européenne qui, notamment au cours des quinze dernières années, a pris une certaine vitesse.
Dans cette tâche dont la difficulté réside dans lampleur et la complexité, nous sommes là, aux côtés de la Slovaquie, pour laider, très concrètement, très quotidiennement. Nous le faisons au travers dune coopération avec les administrations et les institutions slovaques, qui touche de nombreux secteurs, tels que la formation de fonctionnaires, lagriculture, la comptabilité publique, la lutte contre la criminalité, la préparation de la régionalisation, la réforme des structures économiques... Cette coopération, commencée en bilatéral, a dailleurs vu sa qualité reconnue au niveau européen, puisque la France a été retenue dans plusieurs de ces domaines pour des jumelages institutionnels dans le cadre du programme Phare.
Lamitié entre la France et la Slovaquie est constante et ancienne. Nous aurons loccasion de la célébrer bientôt en France, en compagnie du Premier ministre M. Dzurinda, à loccasion du quatre-vingtième anniversaire de la mort du général Milan Stefanik, soldat français, et lun des fondateurs de la Tchécoslovaquie. La France et la Tchécoslovaquie étaient ses deux patries, comme cest le cas pour un certain nombre des personnes présentes ici ce soir, comme cest le cas pour une partie de la communauté slovaque qui vit en France. Cest bien souvent lengagement personnel qui permet de faire progresser les relations entre les peuples.
Cest pourquoi je me réjouis de saluer les efforts de nos hommes daffaires et de nos investisseurs qui ont développé de façon importante les échanges franco-slovaques et la contribution de la France à la croissance et à lemploi en Slovaquie au cours des dernières années. Je voudrais saluer également le développement de nos relations culturelles, avec lappui de lInstitut français de Bratislava et des Alliances françaises. Nous avons en la personne du ministre de la Culture, M. Knazko, un grand ami et excellent connaisseur de la France et je sais quà la suite de la visite quil vient deffectuer à Paris, les échanges culturels dans les deux sens vont encore connaître de nouveaux développements.
Nous ne pouvons, ce soir, passer ensemble, quun court moment. Cest pourquoi, sans plus attendre, je voudrais que nous levions notre verre à la Slovaquie, à la France et à lamitié franco-slovaque./.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 avril 1999)