Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN Nous sommes à 2 jours du second tour des législatives. Je regardais les derniers sondages qui donnent une majorité au Parti socialiste seul. Ce serait important que le Parti socialiste ait une majorité seul, sans le Front de gauche, sans les écologistes ?
BENOIT HAMON Cest important que le président de la République ait les moyens de gouverner. Plus la majorité de gauche sera large, mieux ce sera. Plus les moyens pour le Parti socialiste
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, mais on gouverne mieux seul ?
BENOIT HAMON Le souhait du président de la République ce nest pas une forme de confiscation du pouvoir, au contraire, et il la démontré, tant au niveau européen quau niveau français, il respectera tous les contrepouvoirs. Et tous les contrepouvoirs, même si demain le Parti socialiste avait la majorité seul à lAssemblée nationale, cest de considérer, de désirer, que le pouvoir législatif remplisse parfaitement son rôle. Son pouvoir dinitiatives, son pouvoir de contrôle, mais aussi de faire la loi, dévaluer la loi, et de dire à lExécutif, ça cest bien, ça cest moins bien. Et je crois quil ne faut pas douter de cette détermination du président de la République. Il pense que gouverner seul, enfermé dans une citadelle, une tour divoire, ça ne produit que des mauvais résultats. Pourquoi ? Parce que ça dessaisit tous les autres corps intermédiaires, tous les contrepouvoirs, de leur responsabilité. Et dans une période de crise, il vaut mieux avoir une responsabilité partagée, il vaut mieux se concerter, il vaut mieux négocier, doù limportance que nous accordons, et le Premier ministre a beaucoup insisté là-dessus à la négociation sociale, doù limportance que nous accordons aux autres contrepouvoirs législatifs, et doù limportance que nous accordons, en règle générale, au fait de faire fonctionner une démocratie la plus participative qui soit. Donc, oui, cest un objectif davoir la majorité la plus large, à lintérieur de cette majorité nous nous battons pour quil y ait le plus de députés socialistes, nous sommes socialistes, cest assez logique, le plus de députés radicaux, mais aussi, là où nous avons des candidats communes, le plus de députés dEurope Ecologie-Les Verts, le plus de députés de gauche, tout simplement.
JEAN-JACQUES BOURDIN Du Front de gauche aussi, non ? Enfin non, parce que là vous nêtes pas en alliance avec le Front de gauche.
BENOIT HAMON Non, mais ils auront des députés. Nous espérons travailler en bonne intelligence avec eux.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bien. Benoît HAMON, il y a une réflexion dOlivier FALORNI, que je trouve assez sensée. Il dit, « une candidate seule cest la démocratie qui est confisquée. » Est-ce que vous êtes daccord avec lui ? « Un candidat seul cest » Dans 12 circonscriptions, en France, il ny a quun candidat. Cest vrai essentiellement pour la gauche, cest vrai aussi pour la droite, à Paris.
BENOIT HAMON Non, mais ça larrange bien, il défendait une autre règle avant, Olivier. Je le connais bien, Olivier FALORNI, cest un premier fédéral de Charente-Maritime, il sait, et il a toujours partagé cette position. Historiquement, jusquà maintenant, la position à gauche cest quand un candidat arrive en tête, quil y a deux candidats au second tour, le candidat en seconde position se désiste en faveur du premier. Cest le principe du désistement à gauche, pour quon évite une compétition qui soit arbitrée par la droite. Ça a toujours été notre position, cest historiquement ainsi que nous avons fonctionné, et personne ny a trouvé à redire, jusquici. Personne na dit cest un déni de démocratie que le candidat de gauche arrivé en seconde position se désiste en faveur de celui qui est arrivé en tête. On considérait que les nuances, les différences, nétaient pas si considérables, pour quon sévite des batailles fratricides.
JEAN-JACQUES BOURDIN Donc vous nêtes pas daccord avec lui ?
BENOIT HAMON Je ne suis pas daccord avec lui. Et je pense, dailleurs
JEAN-JACQUES BOURDIN Quand il dit que la démocratie
BENOIT HAMON Je pense dailleurs, dans circonscription, que les électeurs de gauche doivent se mobiliser en faveur de Ségolène ROYAL. Je leur dis
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous voteriez Ségolène ROYAL si vous étiez ?
BENOIT HAMON Bien sûr que je voterai Ségolène ROYAL, elle est arrivée en tête du premier tour, elle est la représente de la majorité présidentielle. Je peux avoir de lamitié pour Olivier FALORNI, mais je lui dis, aujourdhui, notre responsabilité politique cest de faire élire Ségolène ROYAL. Elle est la seule aujourdhui qui a le soutien du président de la République, le soutien du gouvernement, le soutien du Premier ministre et le soutien de la première secrétaire du Parti socialiste.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais enfin, dites-moi, elle a agi en parfaite politicienne. Elle a choisi une circonscription favorable, la plus favorable possible de sa région, pour sassurer un triomphe et lancer sa campagne pour la présidence de lAssemblée nationale. Le calcul politique nest-il pas clair ?
BENOIT HAMON Mais, écoutez, il y a peut-être en tout cas il y avait un désir de sa part dêtre députée de La Rochelle. Aujourdhui elle est dans une bataille, qui est une bataille de second tour, face à un homme qui le lui conteste, il est parfaitement légitime, il a le droit de se maintenir, mais
JEAN-JACQUES BOURDIN Il faudrait savoir.
BENOIT HAMON Non, mais il est parfaitement légitime, je veux dire, je ne vais pas lempêcher, il ny a pas de règle
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, mais Benoît HAMON
BENOIT HAMON Mais je veux dire juste que, dans cette affaire, nous soutenons, nous, le fait quelle soit réélue, et nous nous battons pour. Jinsiste là-dessus, moi jappelle les électeurs, et toutes les femmes et les hommes qui sont attachés à ce que nous disposions dune majorité, qui soit une majorité solide, à voter Ségolène ROYAL.
JEAN-JACQUES BOURDIN Dites-moi, je vous parle du déni et de la démocratie confisquée, du déni de démocratie. Je suis électeur
BENOIT HAMON Que je conteste
JEAN-JACQUES BOURDIN Je suis dans une circonscription, mais Benoît HAMON, il ny a quun seul candidat, est-ce encourager la participation, un seul candidat au second tour ?
BENOIT HAMON Non mais attendez, il y a eu un premier tour où il y en a eu 13. Mais attendez, nous on a le droit, en tant que parti de gauche, de se fixer des principes, et ces principes ils sont connus, y compris de vous électeur, et qui sont de dire nous ne voulons pas nous livrer à des batailles fratricides, qui sont arbitrées, au bout du compte, par qui, par les appareils de lUMP. Qui va décider, finalement, du sort de cette élection, sinon le fait que lUMP donne une consigne de vote qui est une consigne délimination de Ségolène ROYAL. Pourquoi ? Parce quà lUMP on naime pas Ségolène ROYAL. Voilà.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais je ne vous parle pas que de Ségolène ROYAL
BENOIT HAMON Mais moi je vous parle de ça.
JEAN-JACQUES BOURDIN Globalement, globalement. De retrouver, dans des circonscriptions, un seul candidat, nest-ce pas antidémocratique ?
BENOIT HAMON Non, ce nest pas antidémocratique. Il y a eu un premier tour, ce premier tour a amené un candidat à être en tête, ce candidat en tête réunit, rassemble, là où il rassemble, félicitons-nous du fait que dans un certain nombre de circonscriptions des hommes, ou des femmes, arrivés en tête, réussissent à rassembler au point que, des candidats arrivés quelques points derrière se désistent. Saluons plutôt le geste de ceux qui se désistent, qui considèrent quil y a là un acte politique important que de se rassembler derrière celui qui est arrivé en tête, plutôt que de dire que cest un déni de démocratie. Je trouve, au contraire, que le fait que par exemple Razzy HAMMADI à Montreuil rassemble toute la gauche, et quil soit aujourdhui le seul candidat en liste, parce que Jean-Pierre BRARD a fait ce geste, que je salue, de se désister, eh bien je trouve ça positif. Il ne faut pas voir là je ne sais quel déni de démocratie.
JEAN-JACQUES BOURDIN Benoît HAMON, vous avez entendu aussi ce que dit Jean-François COPE, qui était à votre place hier matin, là, qui nous disait « ni PS, ni Front national. »
BENOIT HAMON Vous rendez-vous compte de ce que ça veut dire ça ?
JEAN-JACQUES BOURDIN Ça veut dire quoi à vos yeux ?
BENOIT HAMON Ça veut dire que, pour le pays, le Parti socialiste, aux yeux de lUMP, est aussi dangereux que le Front national, cest ainsi quil faut lentendre.
JEAN-JACQUES BOURDIN Non. Il dit le Parti socialiste
BENOIT HAMON Ecoutez, excusez-moi
JEAN-JACQUES BOURDIN Passe des accords avec le Front de gauche, lextrême gauche, et nous, nous ne passons pas daccord avec lextrême droite.
BENOIT HAMON Oui, il arrange une sauce comme il lentend. La réalité cest quoi ? Cest que confronter un choix entre un parti qui représente la République, le Parti socialiste, et lextrême droite, il dit, « ni lun, ni lautre. Lun et lautre sont aussi dangereux », et avec tout un des éléments de langage sur « on va commettre lirréparable si on choisit la gauche. » Lirréparable, cest aujourdhui 600 milliards de dette supplémentaires, cest un chômage qui a explosé, et Jean-François COPE arrive à avoir le toupet de dire que si la gauche est majoritaire, elle va commettre lirréparable, quand on en est aujourdhui à essayer de colmater les brèches de partout, tant sur le plan financier, sur le plan social, le plan économique, bref, lurgence est partout, et cest leur bilan. Et, son choix politique, non seulement cest de laisser madame MORANO, monsieur LONGUET, monsieur ESTROSI, se livrer à une drague ouverte et officielle à légard du Front national, du Front national, et cest de considérer que cest kifkif, pareil. Je vais vous raconter juste une anecdote. Moi jétais en Essonne en 2002 et je me souviens dun vieux militant socialiste, qui avait plus de 80 ans, il était cétait un ancien, comme on dit. Il avait voté, au second tour de lélection présidentielle, et il avait voté Jacques CHIRAC, et il avait pleuré, après. Et on lavait retrouvé, il pleurait parce quil, au terme dune vie politique, votait pour celui quil avait combattu politiquement toute sa vie, le camp politique, ça avait été pour lui une vraie souffrance, mais il lavait fait. Il lavait fait, parce quen 2002, nous nous avions le regard clair, nous savions qui était la République, et qui ne létait pas. Où était lextrême droite, et où se situait la République. Et ce que je veux juste dire cest que ce qui se passe aujourdhui, cette jonction intellectuelle, idéologique, qui a été servie par le mandat de Nicolas SARKOZY, les propos de monsieur GUEANT, les politiques quils ont menées, moi je sais quil existe une droite républicaine, démocrate, humaniste, ces femmes et ces hommes je les croise, ces élus je les croise et je les respecte, je les respecte, et je leur dis aujourdhui, le péril est chez vous, il est au sommet de lUMP à travers les choix politiques qui sont faits en son sein par monsieur COPE. Ce qui se prépare cest une jonction qui va bien au-delà des simples incartades ou écarts de langage de madame MORANO, monsieur ESTROSI ou monsieur LONGUET. Il se prépare une jonction qui nous, nous pose problème, qui nous inquiète, et je le dis en tant que démocrate, républicain
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais qui vous sert aussi, électoralement.
BENOIT HAMON Je préfère je peux vous assurer que, dabord il ny a pas de le scénario des triangulaires a été écarté, moi je préfère
JEAN-JACQUES BOURDIN BENOIT HAMON avoir une droite forte, claire sur ses principes, quune droite aujourdhui aux abois, qui court vers labyme, et qui se livre à une surenchère électorale avec le Front national. La blague qui a été faite à madame MORANO par un humoriste, monsieur DAHAN, qui la piégée, je ne sais plus sur quelle radio, peu importe
JEAN-JACQUES BOURDIN SUD RADIO.
BENOIT HAMON Est tellement bon, cest quune blague, on peut dire, sauf que lentendre, dans le privé, parler de la manière dont elle parle, du droit de vote des étrangers, cest choquant, vraiment choquant. Alors après, je vous dis, ça ne mempêche pas de reconnaître quil y a une droite respectable, républicaine, et que je respecte profondément dailleurs, puisquelle joue tout son rôle dans la démocratie française. [08h50]
JEAN-JACQUES BOURDIN Benoit HAMON, est-ce quil ne faut pas être vraiment clair, on parle des législatives, je prends le cas de Sylvie ANDRIEUX, dans les Bouches du Rhône. Voilà que le PS a retiré son investiture à la députée, mais elle se retrouve face au Front national au second tour, et voilà que le PS la soutient maintenant.
BENOIT HAMON Ecoutez, il y aura une
JEAN-JACQUES BOURDIN Elle est poursuivie par la justice
BENOIT HAMON Vous voulez Attendez, jai bien entendu, nous avons pris nous nos responsabilités par rapport à madame ANDRIEUX, elle est aujourdhui dans une élection, les électeurs ont tranché, la justice fera son travail et elle le fera dans la plus totale indépendance, et elle dira, elle donnera ses décisions. Cela étant dit, dans cette configuration là, nous navons-nous évidemment pas détat dâme à considérer quelle doit être soutenue par nous. Mais ce qui ne veut pas dire quon mélange les genres. Ensuite la justice dira ce quil en est sur laffaire qui la concerne et voilà sil y a deux processus qui sont parallèles.
JEAN-JACQUES BOURDIN Est-ce que vous avez vu, je change de sujet complètement, une agence de notation américaine, Egan-Jones, a abaissé la note de la France, de la dette de la France à BBB, 3B. Vous avez vu ça non ?
BENOIT HAMON Non, vous me mapprenez.
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, je vous lapprends. Tout le monde sinquiète de lEtat des finances en France.
BENOIT HAMON Oui bon alors
JEAN-JACQUES BOURDIN La grande question qui revient, on en parlera surement après les législatives, Benoit HAMON, cest laugmentation des impôts. Les impôts vont augmenter ?
BENOIT HAMON Mais pour quelque uns !! Mais nous lavons toujours dit. Je veux dire Ceux qui ont bénéficié des principales réductions dimpôts Vous savez quune grande partie des déficits ont été liés au fait quon a augmenté la dépense fiscale. La dépense fiscale c'est quoi ? Cest que des recettes qui auraient du normalement rentrer dans les caisses de lEtat ny sont pas rentrées, parce quil y a eu des choix politiques qui étaient dabaisser les impôts des plus riches, pour commencer : Bouclier fiscal, impôt sur la fortune, etc, etc. De la même manière aujourdhui, quand on regarde la structure de la fiscalité des entreprises, qui paye le plus ? Ce sont les TPE et les PME ; qui paye le moins ? Ce sont les grands groupes du CAC 40. Nous voulons avoir une fiscalité plus juste, plus progressive. Nous lavons dit. Et si ça doit amener à augmenter le rendement de limpôt de ceux qui peuvent le plus, ça augmentera le rendement de limpôt parce quavec ces recettes nouvelles nous financerons les politiques publiques pour lesquelles nous avons pris des engagements. Ca a ??té lengagement du président de la République que de dire que toutes dépenses nouvelles seraient gagées ou par une recette nouvelle, ou par une économie équivalente. Cest ce que nous faisons. Cest ainsi que nous avons financé le décret qui permet aux salariés de partir à la retraite à 60 ans quand ils ont commencé avant 20 ans, cest ainsi que nous finançons laugmentation de 80 euros par enfant de lallocation de rentrée scolaire. Jai vu que ça choquait à droite, cest quand même Quaujourdhui on puisse être choqué par le fait quon augmente pour les familles les plus modestes de 80 euros par enfant pour améliorer les fournitures scolaires, les conditions de la rentrée, la situation de ces familles quand on na pas été choqué par le bouclier fiscal où tous les ans on faisait un chèque de dizaines, voire de centaines de milliers deuros aux contribuables les plus riches, il faut vraiment avoir la tête ailleurs pour être choqué par cela. Mais systématiquement nous lavons financé par une économie équivalente ou une recette nouvelle.
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous êtes ministre de lEconomie solidaire, sociale en fait, sociale et solidaire. Ca représente on ne soupçonne pas ce que ça peut représenter dans léconomie française.
BENOIT HAMON Cest 2,3 millions demplois.
JEAN-JACQUES BOURDIN 2 millions 300 000 emplois. Quest-ce que vous pouvez faire pour lencourager ? Quelle mesure pouvez-vous prendre et quelle mesure allez-vous annoncer pour lencourager ?
BENOIT HAMON Le programme « emploi davenir » qui va concerner le secteur associatif
JEAN-JACQUES BOURDIN Cest pour quand ça ?
BENOIT HAMON Ca on y travaille en ce moment même avec Michel SAPIN
JEAN-JACQUES BOURDIN Projet de loi
BENOIT HAMON Je laisserai le Premier ministre et le ministre de lEmploi annoncer les délais
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous nêtes pas comme Vincent PEILLON qui se dépêche dannoncer .
BENOIT HAMON Cest pas quil il met des propositions, il dit
JEAN-JACQUES BOURDIN Est-ce que Jean-Marc AYRAULT a eu raison dailleurs de le rappeler un peu à lordre ?
BENOIT HAMON Il ny a pas de recadrage, il y a le ministre de lEducation qui avance sur des sujets et qui est assez légitime de dire ce quest sa conviction comme ministre de lEducation, une négociation et une concertation à la demande du Premier ministre qui sorganise, et qui amènera à ce que sur les rythmes scolaires les enfants aujourdhui sont français, sont ceux qui sont soumis par jour au plus dexigence, dintensité en terme de transmission des savoirs, à la fin ils sont rincés, crevés à la fin de leur journée, il est normal quon pose cette question des rythmes scolaires.
JEAN-JACQUES BOURDIN Il va falloir raccourcir les vacances scolaires, vous pensez ? Les grandes vacances ?
BENOIT HAMON Je ne crois pas que ce soit aujourdhui à lordre du jour, mais ce sera discuté, surtout avec ceux qui le souhaitent. Je reviens mais si vous le voulez bien, il faudra organiser du coup . Autour de la réforme des rythmes scolaires, le périscolaire. Qui jouera un rôle ? Le secteur associatif, dont tous les robinets de subvention ont été fermés depuis longtemps.
JEAN-JACQUES BOURDIN Alors vous allez ouvrir les robinets ?
BENOIT HAMON Non, pas ouvrir les robinets. Nous allons réfléchir à une démarche en termes de création dactivité nouvelle avec une utilité sociale. A bien des égards le tissu associatif remplit une mission dintérêt général presque de service public. Eh bien nous voulons avoir vis-à-vis de ce secteur une politique qui à la fois favorise linsertion des jeunes sur le marché du travail, et permette de remplir des missions
JEAN-JACQUES BOURDIN On peut créer de lemploi ?
BENOIT HAMON Mais ce nest même pas quon peut en créer, cest le secteur de léconomie sociale et solidaire, dans les dix dernières années a vu son nombre demplois augmenter de 23 % que le secteur privé na augmenté que de 7 %. Ce nest pas de léconomie de réparation et de léconomie subventionnée léconomie sociale et solidaire !
JEAN-JACQUES BOURDIN Un exemple déconomie sociale ?
BENOIT HAMON ACOME, une coopérative qui fait du câblage éclectique, 425 millions de chiffre daffaires et qui fait le câblage du métro à Doubaï ; Cest la CROIX ROUGE, vous connaissez, un milliard de budget ; cest la MACIF, vos assurances, vos mutuelles ; cest le CREDIT AGRICOLE, secteur bancaire coopératif ; cest tout ça. Ca va de la petite association qui emploie deux salariés, jusquau grand groupe qui est dans le secteur concurrentiel.
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous allez déposer un projet de loi avant la fin de lannée 2012 sur
BENOIT HAMON Il y a un projet de loi de programmation sur léconomie sociale et solidaire qui est prévu pour
JEAN-JACQUES BOURDIN Quelle sera la principale mesure ?
BENOIT HAMON On va avoir dans ce secteur-là, qui a besoin de reconnaissance on connait léconomie sociale et solidaire, on ne la reconnait pas aujourdhui, nous voulons nous en faire un axe de la stratégie de croissance française. Donc nous faciliterons les moyens de reprise par les salariés de leur entreprise. Savez-vous que chaque année il y a 210 000 emplois qui sont supprimés par une entreprise saine ne trouve pas de repreneur.
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous allez faciliter les moyens de reprise par les salariés de leur entreprise ?
BENOIT HAMON Absolument.
EAN-JACQUES BOURDIN Comment ?
BENOIT HAMON Sur les modèles coopératifs sil le faut, en permettant quà offre identique il y ait une préférence donnée à loffre de reprise par les salariés.
JEAN-JACQUES BOURDIN Préférence donnée à loffre de reprise par les salariés
BENOIT HAMON Oui, cest un engagement du président de la République, et nous voulons aller en ce sens. Voilà. der.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 15 juin 2012
BENOIT HAMON Cest important que le président de la République ait les moyens de gouverner. Plus la majorité de gauche sera large, mieux ce sera. Plus les moyens pour le Parti socialiste
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, mais on gouverne mieux seul ?
BENOIT HAMON Le souhait du président de la République ce nest pas une forme de confiscation du pouvoir, au contraire, et il la démontré, tant au niveau européen quau niveau français, il respectera tous les contrepouvoirs. Et tous les contrepouvoirs, même si demain le Parti socialiste avait la majorité seul à lAssemblée nationale, cest de considérer, de désirer, que le pouvoir législatif remplisse parfaitement son rôle. Son pouvoir dinitiatives, son pouvoir de contrôle, mais aussi de faire la loi, dévaluer la loi, et de dire à lExécutif, ça cest bien, ça cest moins bien. Et je crois quil ne faut pas douter de cette détermination du président de la République. Il pense que gouverner seul, enfermé dans une citadelle, une tour divoire, ça ne produit que des mauvais résultats. Pourquoi ? Parce que ça dessaisit tous les autres corps intermédiaires, tous les contrepouvoirs, de leur responsabilité. Et dans une période de crise, il vaut mieux avoir une responsabilité partagée, il vaut mieux se concerter, il vaut mieux négocier, doù limportance que nous accordons, et le Premier ministre a beaucoup insisté là-dessus à la négociation sociale, doù limportance que nous accordons aux autres contrepouvoirs législatifs, et doù limportance que nous accordons, en règle générale, au fait de faire fonctionner une démocratie la plus participative qui soit. Donc, oui, cest un objectif davoir la majorité la plus large, à lintérieur de cette majorité nous nous battons pour quil y ait le plus de députés socialistes, nous sommes socialistes, cest assez logique, le plus de députés radicaux, mais aussi, là où nous avons des candidats communes, le plus de députés dEurope Ecologie-Les Verts, le plus de députés de gauche, tout simplement.
JEAN-JACQUES BOURDIN Du Front de gauche aussi, non ? Enfin non, parce que là vous nêtes pas en alliance avec le Front de gauche.
BENOIT HAMON Non, mais ils auront des députés. Nous espérons travailler en bonne intelligence avec eux.
JEAN-JACQUES BOURDIN Bien. Benoît HAMON, il y a une réflexion dOlivier FALORNI, que je trouve assez sensée. Il dit, « une candidate seule cest la démocratie qui est confisquée. » Est-ce que vous êtes daccord avec lui ? « Un candidat seul cest » Dans 12 circonscriptions, en France, il ny a quun candidat. Cest vrai essentiellement pour la gauche, cest vrai aussi pour la droite, à Paris.
BENOIT HAMON Non, mais ça larrange bien, il défendait une autre règle avant, Olivier. Je le connais bien, Olivier FALORNI, cest un premier fédéral de Charente-Maritime, il sait, et il a toujours partagé cette position. Historiquement, jusquà maintenant, la position à gauche cest quand un candidat arrive en tête, quil y a deux candidats au second tour, le candidat en seconde position se désiste en faveur du premier. Cest le principe du désistement à gauche, pour quon évite une compétition qui soit arbitrée par la droite. Ça a toujours été notre position, cest historiquement ainsi que nous avons fonctionné, et personne ny a trouvé à redire, jusquici. Personne na dit cest un déni de démocratie que le candidat de gauche arrivé en seconde position se désiste en faveur de celui qui est arrivé en tête. On considérait que les nuances, les différences, nétaient pas si considérables, pour quon sévite des batailles fratricides.
JEAN-JACQUES BOURDIN Donc vous nêtes pas daccord avec lui ?
BENOIT HAMON Je ne suis pas daccord avec lui. Et je pense, dailleurs
JEAN-JACQUES BOURDIN Quand il dit que la démocratie
BENOIT HAMON Je pense dailleurs, dans circonscription, que les électeurs de gauche doivent se mobiliser en faveur de Ségolène ROYAL. Je leur dis
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous voteriez Ségolène ROYAL si vous étiez ?
BENOIT HAMON Bien sûr que je voterai Ségolène ROYAL, elle est arrivée en tête du premier tour, elle est la représente de la majorité présidentielle. Je peux avoir de lamitié pour Olivier FALORNI, mais je lui dis, aujourdhui, notre responsabilité politique cest de faire élire Ségolène ROYAL. Elle est la seule aujourdhui qui a le soutien du président de la République, le soutien du gouvernement, le soutien du Premier ministre et le soutien de la première secrétaire du Parti socialiste.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais enfin, dites-moi, elle a agi en parfaite politicienne. Elle a choisi une circonscription favorable, la plus favorable possible de sa région, pour sassurer un triomphe et lancer sa campagne pour la présidence de lAssemblée nationale. Le calcul politique nest-il pas clair ?
BENOIT HAMON Mais, écoutez, il y a peut-être en tout cas il y avait un désir de sa part dêtre députée de La Rochelle. Aujourdhui elle est dans une bataille, qui est une bataille de second tour, face à un homme qui le lui conteste, il est parfaitement légitime, il a le droit de se maintenir, mais
JEAN-JACQUES BOURDIN Il faudrait savoir.
BENOIT HAMON Non, mais il est parfaitement légitime, je veux dire, je ne vais pas lempêcher, il ny a pas de règle
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, mais Benoît HAMON
BENOIT HAMON Mais je veux dire juste que, dans cette affaire, nous soutenons, nous, le fait quelle soit réélue, et nous nous battons pour. Jinsiste là-dessus, moi jappelle les électeurs, et toutes les femmes et les hommes qui sont attachés à ce que nous disposions dune majorité, qui soit une majorité solide, à voter Ségolène ROYAL.
JEAN-JACQUES BOURDIN Dites-moi, je vous parle du déni et de la démocratie confisquée, du déni de démocratie. Je suis électeur
BENOIT HAMON Que je conteste
JEAN-JACQUES BOURDIN Je suis dans une circonscription, mais Benoît HAMON, il ny a quun seul candidat, est-ce encourager la participation, un seul candidat au second tour ?
BENOIT HAMON Non mais attendez, il y a eu un premier tour où il y en a eu 13. Mais attendez, nous on a le droit, en tant que parti de gauche, de se fixer des principes, et ces principes ils sont connus, y compris de vous électeur, et qui sont de dire nous ne voulons pas nous livrer à des batailles fratricides, qui sont arbitrées, au bout du compte, par qui, par les appareils de lUMP. Qui va décider, finalement, du sort de cette élection, sinon le fait que lUMP donne une consigne de vote qui est une consigne délimination de Ségolène ROYAL. Pourquoi ? Parce quà lUMP on naime pas Ségolène ROYAL. Voilà.
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais je ne vous parle pas que de Ségolène ROYAL
BENOIT HAMON Mais moi je vous parle de ça.
JEAN-JACQUES BOURDIN Globalement, globalement. De retrouver, dans des circonscriptions, un seul candidat, nest-ce pas antidémocratique ?
BENOIT HAMON Non, ce nest pas antidémocratique. Il y a eu un premier tour, ce premier tour a amené un candidat à être en tête, ce candidat en tête réunit, rassemble, là où il rassemble, félicitons-nous du fait que dans un certain nombre de circonscriptions des hommes, ou des femmes, arrivés en tête, réussissent à rassembler au point que, des candidats arrivés quelques points derrière se désistent. Saluons plutôt le geste de ceux qui se désistent, qui considèrent quil y a là un acte politique important que de se rassembler derrière celui qui est arrivé en tête, plutôt que de dire que cest un déni de démocratie. Je trouve, au contraire, que le fait que par exemple Razzy HAMMADI à Montreuil rassemble toute la gauche, et quil soit aujourdhui le seul candidat en liste, parce que Jean-Pierre BRARD a fait ce geste, que je salue, de se désister, eh bien je trouve ça positif. Il ne faut pas voir là je ne sais quel déni de démocratie.
JEAN-JACQUES BOURDIN Benoît HAMON, vous avez entendu aussi ce que dit Jean-François COPE, qui était à votre place hier matin, là, qui nous disait « ni PS, ni Front national. »
BENOIT HAMON Vous rendez-vous compte de ce que ça veut dire ça ?
JEAN-JACQUES BOURDIN Ça veut dire quoi à vos yeux ?
BENOIT HAMON Ça veut dire que, pour le pays, le Parti socialiste, aux yeux de lUMP, est aussi dangereux que le Front national, cest ainsi quil faut lentendre.
JEAN-JACQUES BOURDIN Non. Il dit le Parti socialiste
BENOIT HAMON Ecoutez, excusez-moi
JEAN-JACQUES BOURDIN Passe des accords avec le Front de gauche, lextrême gauche, et nous, nous ne passons pas daccord avec lextrême droite.
BENOIT HAMON Oui, il arrange une sauce comme il lentend. La réalité cest quoi ? Cest que confronter un choix entre un parti qui représente la République, le Parti socialiste, et lextrême droite, il dit, « ni lun, ni lautre. Lun et lautre sont aussi dangereux », et avec tout un des éléments de langage sur « on va commettre lirréparable si on choisit la gauche. » Lirréparable, cest aujourdhui 600 milliards de dette supplémentaires, cest un chômage qui a explosé, et Jean-François COPE arrive à avoir le toupet de dire que si la gauche est majoritaire, elle va commettre lirréparable, quand on en est aujourdhui à essayer de colmater les brèches de partout, tant sur le plan financier, sur le plan social, le plan économique, bref, lurgence est partout, et cest leur bilan. Et, son choix politique, non seulement cest de laisser madame MORANO, monsieur LONGUET, monsieur ESTROSI, se livrer à une drague ouverte et officielle à légard du Front national, du Front national, et cest de considérer que cest kifkif, pareil. Je vais vous raconter juste une anecdote. Moi jétais en Essonne en 2002 et je me souviens dun vieux militant socialiste, qui avait plus de 80 ans, il était cétait un ancien, comme on dit. Il avait voté, au second tour de lélection présidentielle, et il avait voté Jacques CHIRAC, et il avait pleuré, après. Et on lavait retrouvé, il pleurait parce quil, au terme dune vie politique, votait pour celui quil avait combattu politiquement toute sa vie, le camp politique, ça avait été pour lui une vraie souffrance, mais il lavait fait. Il lavait fait, parce quen 2002, nous nous avions le regard clair, nous savions qui était la République, et qui ne létait pas. Où était lextrême droite, et où se situait la République. Et ce que je veux juste dire cest que ce qui se passe aujourdhui, cette jonction intellectuelle, idéologique, qui a été servie par le mandat de Nicolas SARKOZY, les propos de monsieur GUEANT, les politiques quils ont menées, moi je sais quil existe une droite républicaine, démocrate, humaniste, ces femmes et ces hommes je les croise, ces élus je les croise et je les respecte, je les respecte, et je leur dis aujourdhui, le péril est chez vous, il est au sommet de lUMP à travers les choix politiques qui sont faits en son sein par monsieur COPE. Ce qui se prépare cest une jonction qui va bien au-delà des simples incartades ou écarts de langage de madame MORANO, monsieur ESTROSI ou monsieur LONGUET. Il se prépare une jonction qui nous, nous pose problème, qui nous inquiète, et je le dis en tant que démocrate, républicain
JEAN-JACQUES BOURDIN Mais qui vous sert aussi, électoralement.
BENOIT HAMON Je préfère je peux vous assurer que, dabord il ny a pas de le scénario des triangulaires a été écarté, moi je préfère
JEAN-JACQUES BOURDIN BENOIT HAMON avoir une droite forte, claire sur ses principes, quune droite aujourdhui aux abois, qui court vers labyme, et qui se livre à une surenchère électorale avec le Front national. La blague qui a été faite à madame MORANO par un humoriste, monsieur DAHAN, qui la piégée, je ne sais plus sur quelle radio, peu importe
JEAN-JACQUES BOURDIN SUD RADIO.
BENOIT HAMON Est tellement bon, cest quune blague, on peut dire, sauf que lentendre, dans le privé, parler de la manière dont elle parle, du droit de vote des étrangers, cest choquant, vraiment choquant. Alors après, je vous dis, ça ne mempêche pas de reconnaître quil y a une droite respectable, républicaine, et que je respecte profondément dailleurs, puisquelle joue tout son rôle dans la démocratie française. [08h50]
JEAN-JACQUES BOURDIN Benoit HAMON, est-ce quil ne faut pas être vraiment clair, on parle des législatives, je prends le cas de Sylvie ANDRIEUX, dans les Bouches du Rhône. Voilà que le PS a retiré son investiture à la députée, mais elle se retrouve face au Front national au second tour, et voilà que le PS la soutient maintenant.
BENOIT HAMON Ecoutez, il y aura une
JEAN-JACQUES BOURDIN Elle est poursuivie par la justice
BENOIT HAMON Vous voulez Attendez, jai bien entendu, nous avons pris nous nos responsabilités par rapport à madame ANDRIEUX, elle est aujourdhui dans une élection, les électeurs ont tranché, la justice fera son travail et elle le fera dans la plus totale indépendance, et elle dira, elle donnera ses décisions. Cela étant dit, dans cette configuration là, nous navons-nous évidemment pas détat dâme à considérer quelle doit être soutenue par nous. Mais ce qui ne veut pas dire quon mélange les genres. Ensuite la justice dira ce quil en est sur laffaire qui la concerne et voilà sil y a deux processus qui sont parallèles.
JEAN-JACQUES BOURDIN Est-ce que vous avez vu, je change de sujet complètement, une agence de notation américaine, Egan-Jones, a abaissé la note de la France, de la dette de la France à BBB, 3B. Vous avez vu ça non ?
BENOIT HAMON Non, vous me mapprenez.
JEAN-JACQUES BOURDIN Non, je vous lapprends. Tout le monde sinquiète de lEtat des finances en France.
BENOIT HAMON Oui bon alors
JEAN-JACQUES BOURDIN La grande question qui revient, on en parlera surement après les législatives, Benoit HAMON, cest laugmentation des impôts. Les impôts vont augmenter ?
BENOIT HAMON Mais pour quelque uns !! Mais nous lavons toujours dit. Je veux dire Ceux qui ont bénéficié des principales réductions dimpôts Vous savez quune grande partie des déficits ont été liés au fait quon a augmenté la dépense fiscale. La dépense fiscale c'est quoi ? Cest que des recettes qui auraient du normalement rentrer dans les caisses de lEtat ny sont pas rentrées, parce quil y a eu des choix politiques qui étaient dabaisser les impôts des plus riches, pour commencer : Bouclier fiscal, impôt sur la fortune, etc, etc. De la même manière aujourdhui, quand on regarde la structure de la fiscalité des entreprises, qui paye le plus ? Ce sont les TPE et les PME ; qui paye le moins ? Ce sont les grands groupes du CAC 40. Nous voulons avoir une fiscalité plus juste, plus progressive. Nous lavons dit. Et si ça doit amener à augmenter le rendement de limpôt de ceux qui peuvent le plus, ça augmentera le rendement de limpôt parce quavec ces recettes nouvelles nous financerons les politiques publiques pour lesquelles nous avons pris des engagements. Ca a ??té lengagement du président de la République que de dire que toutes dépenses nouvelles seraient gagées ou par une recette nouvelle, ou par une économie équivalente. Cest ce que nous faisons. Cest ainsi que nous avons financé le décret qui permet aux salariés de partir à la retraite à 60 ans quand ils ont commencé avant 20 ans, cest ainsi que nous finançons laugmentation de 80 euros par enfant de lallocation de rentrée scolaire. Jai vu que ça choquait à droite, cest quand même Quaujourdhui on puisse être choqué par le fait quon augmente pour les familles les plus modestes de 80 euros par enfant pour améliorer les fournitures scolaires, les conditions de la rentrée, la situation de ces familles quand on na pas été choqué par le bouclier fiscal où tous les ans on faisait un chèque de dizaines, voire de centaines de milliers deuros aux contribuables les plus riches, il faut vraiment avoir la tête ailleurs pour être choqué par cela. Mais systématiquement nous lavons financé par une économie équivalente ou une recette nouvelle.
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous êtes ministre de lEconomie solidaire, sociale en fait, sociale et solidaire. Ca représente on ne soupçonne pas ce que ça peut représenter dans léconomie française.
BENOIT HAMON Cest 2,3 millions demplois.
JEAN-JACQUES BOURDIN 2 millions 300 000 emplois. Quest-ce que vous pouvez faire pour lencourager ? Quelle mesure pouvez-vous prendre et quelle mesure allez-vous annoncer pour lencourager ?
BENOIT HAMON Le programme « emploi davenir » qui va concerner le secteur associatif
JEAN-JACQUES BOURDIN Cest pour quand ça ?
BENOIT HAMON Ca on y travaille en ce moment même avec Michel SAPIN
JEAN-JACQUES BOURDIN Projet de loi
BENOIT HAMON Je laisserai le Premier ministre et le ministre de lEmploi annoncer les délais
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous nêtes pas comme Vincent PEILLON qui se dépêche dannoncer .
BENOIT HAMON Cest pas quil il met des propositions, il dit
JEAN-JACQUES BOURDIN Est-ce que Jean-Marc AYRAULT a eu raison dailleurs de le rappeler un peu à lordre ?
BENOIT HAMON Il ny a pas de recadrage, il y a le ministre de lEducation qui avance sur des sujets et qui est assez légitime de dire ce quest sa conviction comme ministre de lEducation, une négociation et une concertation à la demande du Premier ministre qui sorganise, et qui amènera à ce que sur les rythmes scolaires les enfants aujourdhui sont français, sont ceux qui sont soumis par jour au plus dexigence, dintensité en terme de transmission des savoirs, à la fin ils sont rincés, crevés à la fin de leur journée, il est normal quon pose cette question des rythmes scolaires.
JEAN-JACQUES BOURDIN Il va falloir raccourcir les vacances scolaires, vous pensez ? Les grandes vacances ?
BENOIT HAMON Je ne crois pas que ce soit aujourdhui à lordre du jour, mais ce sera discuté, surtout avec ceux qui le souhaitent. Je reviens mais si vous le voulez bien, il faudra organiser du coup . Autour de la réforme des rythmes scolaires, le périscolaire. Qui jouera un rôle ? Le secteur associatif, dont tous les robinets de subvention ont été fermés depuis longtemps.
JEAN-JACQUES BOURDIN Alors vous allez ouvrir les robinets ?
BENOIT HAMON Non, pas ouvrir les robinets. Nous allons réfléchir à une démarche en termes de création dactivité nouvelle avec une utilité sociale. A bien des égards le tissu associatif remplit une mission dintérêt général presque de service public. Eh bien nous voulons avoir vis-à-vis de ce secteur une politique qui à la fois favorise linsertion des jeunes sur le marché du travail, et permette de remplir des missions
JEAN-JACQUES BOURDIN On peut créer de lemploi ?
BENOIT HAMON Mais ce nest même pas quon peut en créer, cest le secteur de léconomie sociale et solidaire, dans les dix dernières années a vu son nombre demplois augmenter de 23 % que le secteur privé na augmenté que de 7 %. Ce nest pas de léconomie de réparation et de léconomie subventionnée léconomie sociale et solidaire !
JEAN-JACQUES BOURDIN Un exemple déconomie sociale ?
BENOIT HAMON ACOME, une coopérative qui fait du câblage éclectique, 425 millions de chiffre daffaires et qui fait le câblage du métro à Doubaï ; Cest la CROIX ROUGE, vous connaissez, un milliard de budget ; cest la MACIF, vos assurances, vos mutuelles ; cest le CREDIT AGRICOLE, secteur bancaire coopératif ; cest tout ça. Ca va de la petite association qui emploie deux salariés, jusquau grand groupe qui est dans le secteur concurrentiel.
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous allez déposer un projet de loi avant la fin de lannée 2012 sur
BENOIT HAMON Il y a un projet de loi de programmation sur léconomie sociale et solidaire qui est prévu pour
JEAN-JACQUES BOURDIN Quelle sera la principale mesure ?
BENOIT HAMON On va avoir dans ce secteur-là, qui a besoin de reconnaissance on connait léconomie sociale et solidaire, on ne la reconnait pas aujourdhui, nous voulons nous en faire un axe de la stratégie de croissance française. Donc nous faciliterons les moyens de reprise par les salariés de leur entreprise. Savez-vous que chaque année il y a 210 000 emplois qui sont supprimés par une entreprise saine ne trouve pas de repreneur.
JEAN-JACQUES BOURDIN Vous allez faciliter les moyens de reprise par les salariés de leur entreprise ?
BENOIT HAMON Absolument.
EAN-JACQUES BOURDIN Comment ?
BENOIT HAMON Sur les modèles coopératifs sil le faut, en permettant quà offre identique il y ait une préférence donnée à loffre de reprise par les salariés.
JEAN-JACQUES BOURDIN Préférence donnée à loffre de reprise par les salariés
BENOIT HAMON Oui, cest un engagement du président de la République, et nous voulons aller en ce sens. Voilà. der.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 15 juin 2012