Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, sur la position de l'Union européenne concernant la situation en Syrie, l'élection présidentielle en Egypte et le nucléaire iranien, à Luxembourg le 25 juin 2012.

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Circonstance : Conseil affaires étrangères, à Luxembourg le 25 juin 2012

Texte intégral

C’est mon premier Conseil, puisque je suis un nouveau venu dans ces fonctions et je suis heureux de retrouver mes collègues que je connais d’ailleurs. Nous avons un ordre du jour chargé, important, et parmi les questions principales que nous allons aborder il y a d’abord la Syrie, avec une réaffirmation de notre condamnation extrêmement ferme de ce régime abominable. Et puis nous aborderons aussi la question du Sahel qui est moins connue mais qui est extrêmement préoccupante et que nous souhaitons porter aux Nations unies. L’Union européenne doit bien sûr faire un certain nombre de choses et d’ailleurs nos amis africains sont en train de se mobiliser pour redresser la situation notamment au Mali qui est très préoccupante, bien sûr il y a d’autres sujets à l’ordre du jour...
Q - Monsieur le Ministre, concernant l’incident entre la Syrie et la Turquie, cela n’indique-t-il pas que la Syrie ne veut pas du tout réagir aux préoccupations de la communauté internationale ? Est-ce qu’une solution négociée est toujours possible ?
R - Mon collègue, le ministre des Affaires étrangères turc, m’a appelé samedi pour m’expliquer les conditions dans lesquelles un avion turc avait été abattu. Cet avion était sans arme, parti pour un vol de routine et a été abattu, d’après ce qui est connu, sans qu’il y ait eu d’avertissement préalable, c’est donc tout à fait inacceptable. Le Conseil de l’OTAN va se saisir de cette question d’ailleurs dès demain. Plusieurs interprétations sont bien entendu possibles mais ce qui est sûr c’est que ce geste est inacceptable.
Q - Un islamiste à la tête de l’Égypte, qu’en pensez-vous ?
R - Le vote a eu lieu, les résultats ont été proclamés hier, en ce qui concerne la France elle aura bien sûr des relations avec le nouveau Président et à partir du moment où il a été élu de façon régulière ces relations vont se développer, mais dans le respect évidemment des droits démocratiques du peuple égyptien et dans le respect des engagements internationaux de l’Égypte.
Q - Sur l’Iran : vers de nouvelles pressions ?
R - Oui et ces sanctions doivent s’appliquer de la façon la plus ferme, en particulier à partir du 1er juillet. Nous avons une attitude de fermeté vis-à-vis de l’Iran qui doit modifier sa façon d’agir. Nous n’acceptons pas que l’Iran se dote de l’arme nucléaire et nous avons une position face à l’Iran qui se caractérise à la fois par le dialogue bien sûr, et par des sanctions très fortes qui doivent être appliquées de manière extrêmement ferme. Je vous verrais tout à l’heure vers 11h30.
Q - (Sur la Syrie)
R - L’attitude du régime syrien est inacceptable, d’ailleurs nous allons discuter de nouvelles sanctions à l’égard de ce régime. D’autre part comme vous le savez il y aura une réunion des amis du peuple syrien 6 juillet à Paris, plus de 100 États seront représentés.
Q - Y a-t-il des conditions posées par l’Europe à des relations avec le nouveau président égyptien ?
R - Nous aurons - je réponds en tant que représentant de la France - bien sûr des réactions respectueuses des résultats des élections avec l’Égypte. Cela doit se faire dans le respect des aspirations démocratiques du peuple égyptien et des engagements internationaux de l’Égypte. À partir du moment où un résultat a été proclamé et qu’il est régulier, il est normal d’avoir des relations avec les nouvelles autorités égyptiennes. Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juin 2012