Texte intégral
M. le Président, chers amis, je ne pouvais être avec vous aujourd'hui car je suis retenue par un autre engagement prévu de longue date, mais je tenais très sincèrement à vous remercier de votre invitation et à vous adresser quelques mots à distance.
J'ai eu l'occasion de dire au Président Fondard, avant l'élection présidentielle, puis quelques jours après ma nomination. Je suis très attachée à la famille et à la politique familiale de notre pays.
Cet attachement, je veux aujourd'hui vous le réaffirmer, et vous assurer que je serai personnellement engagée à vos côtés pour que la famille et les valeurs qu'elle porte soient pleinement reconnues. C'est pourquoi j'ai souhaité m'adresser à l'ensemble de votre mouvement, dont la diversité et la richesse de ses membres, acteurs essentiels de la politique familiale, et de la défense des intérêts des familles - de toutes les familles.
Vous offrez un témoignage concret du rôle précieux des corps intermédiaires par votre participation aux travaux de nombreuses instances, par votre rôle indispensable, je le dis, de relais des préoccupations, des interrogations, et des attentes des familles. Et par l'action quotidienne des militants et bénévoles au sein des unions départementales.
L'UNAF constitue un interlocuteur et un partenaire privilégiés pour les pouvoirs publics, et c'est avec vous que je souhaite faire avancer la cause des familles.
La famille, c'est une valeur centrale pour les Français. Une valeur fondatrice, un pilier de leur épanouissement. Espace de développement personnel, de solidarité, de construction et de protection, de lien entre les générations et de transmission des valeurs, c'est également le lieu du partage et de la reconnaissance de chacun.
Nous avons chacun nos façons de faire vivre les familles. Mais chacune de ces façons doit être pleinement reconnue.
C'est aussi l'objet dans notre pays d'une politique forte et originale qui repose sur une grande diversité d'instruments : les prestations familiales, bien sûr, les mesures fiscales, le financement de services et d'équipements.
Cette politique, nous pouvons en être fiers, et elle explique d'ailleurs largement les bons résultats de notre pays en termes de natalité, mais aussi, je le dis, d'activité féminine. Cette politique, le Gouvernement y est particulièrement attaché, et ses premières décisions ont d'ailleurs été en faveur des familles.
C'est également le cas avec la majoration de 25% de l'allocation de rentrée scolaire, qui permettra de soutenir le pouvoir d'achat des familles modestes, à une période de l'année particulièrement tendue pour leur budget.
Cet engagement de justice en direction des familles sera effectif dès le mois d'août prochain.
Je tiens à le dire, parce que j'ai entendu des inquiétudes, cette mesure est entièrement financée, et elle ne sera pas financée au détriment du reste de la politique familiale.
C'est aussi le cas, cet attachement à la famille, avec la prise en compte, pour le bénéfice du rétablissement de la possibilité de partir en retraite à 60 ans, de deux trimestres au titre de la maternité, en plus des quatre dont peuvent déjà bénéficier les femmes. Je veux renforcer, donc, mais aussi faire évoluer notre politique familiale. Elle est une de nos réussites, une de nos fiertés. Enviée par de nombreux pays étrangers.
C'est un des traits marquants du modèle économique et social français.
Moi, je me réjouis de cette réussite et je partage avec vous la volonté de pérenniser, d'améliorer des dispositifs qui soutiennent efficacement le désir d'enfant des français.
Toutes les familles, quelle que soit leur configuration, leur niveau de ressources, doivent recevoir le soutien de la République. Et c'est pourquoi je souhaite vous redire ici mon attachement au principe d'universalité des allocations familiales.
Ce souci d'égalité ne doit cependant pas empêcher, évidemment, une attention, un soutien accru aux familles qui en ont le plus besoin. C'est le cas des familles les plus modestes. Et le dernier rapport de l'UNICEF vient nous rappeler avec force le défi majeur de la pauvreté des enfants en France. Dans notre pays, nous comptons plus de deux millions d'enfants pauvres aujourd'hui en 2012. Malgré les efforts financiers déployés en direction des familles et des plus vulnérables, ce niveau de pauvreté des enfants est inacceptable. Nous devons donc repenser les soutiens qui sont destinés à ces familles.
Mais le critère des ressources ne peut pas être le seul dont nous tenions compte. Un soutien accru doit être également apporté aux familles à des difficultés plus spécifiques : séparations, difficultés conjugales, monoparentalité, veuvage, difficultés professionnelles, de santé. Ces obstacles, ces défis sont nombreux. Et c'est envers ces familles qu'ira en priorité notre action, qui ne doit pas, ne peut pas se limiter à l'attribution d'aides financières, mais doit reposer sur un soutien plus personnalisé en termes d'accès à des services, à des équipements, à un accompagnement renforcé. Il est essentiel de consolider notre politique familiale je vous l'ai dit. Mais il est tout aussi indispensable de la faire évoluer. Ses succès ne doivent pas occulter ses faiblesses, et le pire pour les familles est l'immobilisme. Il nous faut adapter en permanence nos politiques et nos outils à l'évolution des besoins.
Je voudrais vous en donner simplement trois exemples. Trois exemples parmi d'autres, mais trois exemples importants.
Pour favoriser un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, il faut que les capacités d'accueil du jeune enfant soient à la mesure des besoins, tant en termes de place que d'horaires et de règles de fonctionnement.
Je pense par exemple à ces hommes, ces femmes, notamment, qui travaillent à des horaires décalés, qui travaillent de nuit, il faut leur apporter des réponses.
Autre sujet, si l'on veut réduire les inégalités entre les femmes et les hommes dans le partage du temps domestique, il nous faudra inciter les parents à des congés mieux partagés. Ce doit être un sujet de réflexion.
Enfin face à la fragilisation des liens familiaux et des relations entre les parents et les enfants, il nous faut réfléchir à de nouvelles formes d'accompagnement de la parentalité. Etre parent est une responsabilité importante, majeure. Il faut parfois un soutien, une aide, un appui, et je veux m m'engager dans cette direction.
Cette réflexion sur l'évolution de notre politique familiale, je souhaite qu'elle se fasse dans un échange constructif et régulier avec l'UNAF. La ministre déléguée à la famille sera bien sûr votre interlocutrice régulière. Mais je vous en assure, je serai personnellement impliquée sur ces questions, et les suivrai de près, car c'est un enjeu essentiel pour notre pays, auquel je suis pour ma part extrêmement attachée.
Avant de vous laisser reprendre le cours de cette Assemblée Générale, je veux saluer une fois encore le travail qu'accomplissent au quotidien auprès des familles les militants, les bénévoles, les salariés, et remercier le Président Fondard et toute son équipe pour leur engagement. Je veux surtout vous assurer de ma volonté de travailler avec vous, pour vous, pour les familles, dans un esprit constructif et de dialogue partagé.
Je vous remercie.Source http://www.unaf.fr, le 27 juin 2012
J'ai eu l'occasion de dire au Président Fondard, avant l'élection présidentielle, puis quelques jours après ma nomination. Je suis très attachée à la famille et à la politique familiale de notre pays.
Cet attachement, je veux aujourd'hui vous le réaffirmer, et vous assurer que je serai personnellement engagée à vos côtés pour que la famille et les valeurs qu'elle porte soient pleinement reconnues. C'est pourquoi j'ai souhaité m'adresser à l'ensemble de votre mouvement, dont la diversité et la richesse de ses membres, acteurs essentiels de la politique familiale, et de la défense des intérêts des familles - de toutes les familles.
Vous offrez un témoignage concret du rôle précieux des corps intermédiaires par votre participation aux travaux de nombreuses instances, par votre rôle indispensable, je le dis, de relais des préoccupations, des interrogations, et des attentes des familles. Et par l'action quotidienne des militants et bénévoles au sein des unions départementales.
L'UNAF constitue un interlocuteur et un partenaire privilégiés pour les pouvoirs publics, et c'est avec vous que je souhaite faire avancer la cause des familles.
La famille, c'est une valeur centrale pour les Français. Une valeur fondatrice, un pilier de leur épanouissement. Espace de développement personnel, de solidarité, de construction et de protection, de lien entre les générations et de transmission des valeurs, c'est également le lieu du partage et de la reconnaissance de chacun.
Nous avons chacun nos façons de faire vivre les familles. Mais chacune de ces façons doit être pleinement reconnue.
C'est aussi l'objet dans notre pays d'une politique forte et originale qui repose sur une grande diversité d'instruments : les prestations familiales, bien sûr, les mesures fiscales, le financement de services et d'équipements.
Cette politique, nous pouvons en être fiers, et elle explique d'ailleurs largement les bons résultats de notre pays en termes de natalité, mais aussi, je le dis, d'activité féminine. Cette politique, le Gouvernement y est particulièrement attaché, et ses premières décisions ont d'ailleurs été en faveur des familles.
C'est également le cas avec la majoration de 25% de l'allocation de rentrée scolaire, qui permettra de soutenir le pouvoir d'achat des familles modestes, à une période de l'année particulièrement tendue pour leur budget.
Cet engagement de justice en direction des familles sera effectif dès le mois d'août prochain.
Je tiens à le dire, parce que j'ai entendu des inquiétudes, cette mesure est entièrement financée, et elle ne sera pas financée au détriment du reste de la politique familiale.
C'est aussi le cas, cet attachement à la famille, avec la prise en compte, pour le bénéfice du rétablissement de la possibilité de partir en retraite à 60 ans, de deux trimestres au titre de la maternité, en plus des quatre dont peuvent déjà bénéficier les femmes. Je veux renforcer, donc, mais aussi faire évoluer notre politique familiale. Elle est une de nos réussites, une de nos fiertés. Enviée par de nombreux pays étrangers.
C'est un des traits marquants du modèle économique et social français.
Moi, je me réjouis de cette réussite et je partage avec vous la volonté de pérenniser, d'améliorer des dispositifs qui soutiennent efficacement le désir d'enfant des français.
Toutes les familles, quelle que soit leur configuration, leur niveau de ressources, doivent recevoir le soutien de la République. Et c'est pourquoi je souhaite vous redire ici mon attachement au principe d'universalité des allocations familiales.
Ce souci d'égalité ne doit cependant pas empêcher, évidemment, une attention, un soutien accru aux familles qui en ont le plus besoin. C'est le cas des familles les plus modestes. Et le dernier rapport de l'UNICEF vient nous rappeler avec force le défi majeur de la pauvreté des enfants en France. Dans notre pays, nous comptons plus de deux millions d'enfants pauvres aujourd'hui en 2012. Malgré les efforts financiers déployés en direction des familles et des plus vulnérables, ce niveau de pauvreté des enfants est inacceptable. Nous devons donc repenser les soutiens qui sont destinés à ces familles.
Mais le critère des ressources ne peut pas être le seul dont nous tenions compte. Un soutien accru doit être également apporté aux familles à des difficultés plus spécifiques : séparations, difficultés conjugales, monoparentalité, veuvage, difficultés professionnelles, de santé. Ces obstacles, ces défis sont nombreux. Et c'est envers ces familles qu'ira en priorité notre action, qui ne doit pas, ne peut pas se limiter à l'attribution d'aides financières, mais doit reposer sur un soutien plus personnalisé en termes d'accès à des services, à des équipements, à un accompagnement renforcé. Il est essentiel de consolider notre politique familiale je vous l'ai dit. Mais il est tout aussi indispensable de la faire évoluer. Ses succès ne doivent pas occulter ses faiblesses, et le pire pour les familles est l'immobilisme. Il nous faut adapter en permanence nos politiques et nos outils à l'évolution des besoins.
Je voudrais vous en donner simplement trois exemples. Trois exemples parmi d'autres, mais trois exemples importants.
Pour favoriser un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, il faut que les capacités d'accueil du jeune enfant soient à la mesure des besoins, tant en termes de place que d'horaires et de règles de fonctionnement.
Je pense par exemple à ces hommes, ces femmes, notamment, qui travaillent à des horaires décalés, qui travaillent de nuit, il faut leur apporter des réponses.
Autre sujet, si l'on veut réduire les inégalités entre les femmes et les hommes dans le partage du temps domestique, il nous faudra inciter les parents à des congés mieux partagés. Ce doit être un sujet de réflexion.
Enfin face à la fragilisation des liens familiaux et des relations entre les parents et les enfants, il nous faut réfléchir à de nouvelles formes d'accompagnement de la parentalité. Etre parent est une responsabilité importante, majeure. Il faut parfois un soutien, une aide, un appui, et je veux m m'engager dans cette direction.
Cette réflexion sur l'évolution de notre politique familiale, je souhaite qu'elle se fasse dans un échange constructif et régulier avec l'UNAF. La ministre déléguée à la famille sera bien sûr votre interlocutrice régulière. Mais je vous en assure, je serai personnellement impliquée sur ces questions, et les suivrai de près, car c'est un enjeu essentiel pour notre pays, auquel je suis pour ma part extrêmement attachée.
Avant de vous laisser reprendre le cours de cette Assemblée Générale, je veux saluer une fois encore le travail qu'accomplissent au quotidien auprès des familles les militants, les bénévoles, les salariés, et remercier le Président Fondard et toute son équipe pour leur engagement. Je veux surtout vous assurer de ma volonté de travailler avec vous, pour vous, pour les familles, dans un esprit constructif et de dialogue partagé.
Je vous remercie.Source http://www.unaf.fr, le 27 juin 2012