Texte intégral
Q - Vous revenez de Genève, cétait une réunion importante qui débouche sur un accord qui donne plutôt raison, en tout cas qui adopte plutôt la version atténuée de la Russie. Êtes-vous content de cet accord, ou est-ce que ce nest pas un accord à minima ?
R - Ce qui est extrêmement choquant, cest que, dun côté, sur le terrain en Syrie, il y a un drame abominable - 15.000 morts depuis le début ; tous les jours des dizaines et des dizaines de morts - et de lautre, jusquà présent, la communauté internationale navançait pas. Ce qui a été acquis hier, cest que pour la première fois depuis longtemps, on a un accord unanime des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité et de quelques autres ; les Russes et les Chinois ont donc signé. Et même sils disent le contraire, le texte dit précisément quil y aura un gouvernement de transition qui aura tous les pouvoirs : ce ne sera donc pas M. Bachar Al-Assad.
Q - Oui mais qui inclura des membres de léquipe actuelle.
R - Oui, mais pas Bachar Al-Assad, puisquil est dit que ce seront des personnes qui feront lobjet dun consentement mutuel. Jamais lopposition ne va accepter Bachar Al-Assad. Cela signifie donc implicitement que Bachar Al-Assad doit partir. Bachar Al-Assad, à terme, cest fini.
Q - Cest la position de la France ?
R - Cest ce quil y avait dans la discussion. La difficulté, maintenant, cest de faire appliquer tout cela. Cest M. Kofi Annan, lEnvoyé conjoint de la Ligue arabe et des Nations unies, qui va être chargé de le faire appliquer. Mais il faudra en même temps que lopposition sunisse ; nous sommes en train de travailler pour cela. Il y a vendredi prochain à Paris une très grande réunion avec plus de 100 États. Nous allons exercer une pression supplémentaire contre Bachar Al-Assad - lhumanitaire - et faire en sorte que lopposition présente un visage uni.
Q - Vous dites «faire pression sur Bachar Al-Assad». On voit bien, vous le rappeliez, cela fait 15 mois quil y a ces violences, que nous paraissons impuissants. Est-ce quil ne faut pas imaginer ou envisager un recours à la force dune façon ou dune autre ?
R - Si ce que nous avons décidé hier nest pas suffisant, nous retournerons au Conseil de sécurité des Nations unies et nous demanderons lapplication du chapitre VII, pour rendre obligatoire ces décisions. Et lobligation peut recourir à toute une série déléments, notamment des éléments militaires.
Q - Mais le chapitre sept a été refusé explicitement, même hier encore, par la Russie
R - Croyez-moi, pour avoir discuté toute la journée avec les Russes et les Chinois, cétait pied à pied. Là, il y a un pas supplémentaire. En même temps, cest une lueur despoir mais il ne faut pas que cela se transforme en déception demain, et sur le terrain, cest cela qui est essentiel. Il y a tous les jours des gens qui meurent, avec un risque dextension régionale : Liban, Jordanie, Israël, Irak, Turquie et dautres. Cest une affaire extrêmement grave, sur laquelle la France est vraiment en avant.
Q - Et une avancée de lopposition puisquon voit quil y a beaucoup de mutinerie dans larmée qui rejoint les rangs de lopposition.
R - Cest vrai parce que le comportement de Bachar Al-Assad est tellement horrible que des personnes qui, au départ, navaient pas daffiliation particulière, disent : «il faut que le tyran sen aille».
Q - Donc, on attend la réunion de vendredi prochain mais pas dinitiative personnelle ou isolée ou autonome de la France ?
R - La France est un des leaders dans cette affaire. Cest son rôle, cest normal, elle travaille partout pour la paix.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juillet 2012
R - Ce qui est extrêmement choquant, cest que, dun côté, sur le terrain en Syrie, il y a un drame abominable - 15.000 morts depuis le début ; tous les jours des dizaines et des dizaines de morts - et de lautre, jusquà présent, la communauté internationale navançait pas. Ce qui a été acquis hier, cest que pour la première fois depuis longtemps, on a un accord unanime des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité et de quelques autres ; les Russes et les Chinois ont donc signé. Et même sils disent le contraire, le texte dit précisément quil y aura un gouvernement de transition qui aura tous les pouvoirs : ce ne sera donc pas M. Bachar Al-Assad.
Q - Oui mais qui inclura des membres de léquipe actuelle.
R - Oui, mais pas Bachar Al-Assad, puisquil est dit que ce seront des personnes qui feront lobjet dun consentement mutuel. Jamais lopposition ne va accepter Bachar Al-Assad. Cela signifie donc implicitement que Bachar Al-Assad doit partir. Bachar Al-Assad, à terme, cest fini.
Q - Cest la position de la France ?
R - Cest ce quil y avait dans la discussion. La difficulté, maintenant, cest de faire appliquer tout cela. Cest M. Kofi Annan, lEnvoyé conjoint de la Ligue arabe et des Nations unies, qui va être chargé de le faire appliquer. Mais il faudra en même temps que lopposition sunisse ; nous sommes en train de travailler pour cela. Il y a vendredi prochain à Paris une très grande réunion avec plus de 100 États. Nous allons exercer une pression supplémentaire contre Bachar Al-Assad - lhumanitaire - et faire en sorte que lopposition présente un visage uni.
Q - Vous dites «faire pression sur Bachar Al-Assad». On voit bien, vous le rappeliez, cela fait 15 mois quil y a ces violences, que nous paraissons impuissants. Est-ce quil ne faut pas imaginer ou envisager un recours à la force dune façon ou dune autre ?
R - Si ce que nous avons décidé hier nest pas suffisant, nous retournerons au Conseil de sécurité des Nations unies et nous demanderons lapplication du chapitre VII, pour rendre obligatoire ces décisions. Et lobligation peut recourir à toute une série déléments, notamment des éléments militaires.
Q - Mais le chapitre sept a été refusé explicitement, même hier encore, par la Russie
R - Croyez-moi, pour avoir discuté toute la journée avec les Russes et les Chinois, cétait pied à pied. Là, il y a un pas supplémentaire. En même temps, cest une lueur despoir mais il ne faut pas que cela se transforme en déception demain, et sur le terrain, cest cela qui est essentiel. Il y a tous les jours des gens qui meurent, avec un risque dextension régionale : Liban, Jordanie, Israël, Irak, Turquie et dautres. Cest une affaire extrêmement grave, sur laquelle la France est vraiment en avant.
Q - Et une avancée de lopposition puisquon voit quil y a beaucoup de mutinerie dans larmée qui rejoint les rangs de lopposition.
R - Cest vrai parce que le comportement de Bachar Al-Assad est tellement horrible que des personnes qui, au départ, navaient pas daffiliation particulière, disent : «il faut que le tyran sen aille».
Q - Donc, on attend la réunion de vendredi prochain mais pas dinitiative personnelle ou isolée ou autonome de la France ?
R - La France est un des leaders dans cette affaire. Cest son rôle, cest normal, elle travaille partout pour la paix.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juillet 2012