Texte intégral
Mesdames et Messieurs, merci dêtre là. Demain matin aura lieu, ici-même, la Conférence des Amis du peuple syrien, à linvitation de la France où nous allons réunir plus de cent États, cest-à-dire plus de la moitié du monde pour dire notre opposition à Bachar Al-Assad, notre soutien au peuple syrien et notre volonté de préparer lavenir de la Syrie. En même temps, nous avons voulu à cette occasion ouvrir, même si cest symbolique, une Maison du peuple syrien où nous avons le bonheur daccueillir aujourdhui des amis syriens de lintérieur et de lextérieur, de toutes les générations qui sont là à la fois pour se rencontrer et pour que la presse puisse les rencontrer afin de montrer leur action et leur lutte.
Je veux dire à ces amis syriens à quel point nous les soutenons et à quel point nous admirons leur courage. Vous discuterez avec eux, vous suivrez leur chemin : certains sont des résistants en Syrie, dautres sont venus en Europe ou dans dautres parties du monde. Il y a parmi eux des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes ; il y a toutes les générations. Il y a également beaucoup de médecins qui sont particulièrement pourchassés parce quils aident la population ; ils déplorent des dizaines de morts parmi eux.
Ce que nous voulons, cest appeler lattention de lensemble du monde sur le drame qui est en train de se dérouler en Syrie, sur la nécessité que Bachar Al-Assad quitte le pouvoir et sur la préparation de la Syrie du futur.
On ne peut le faire quavec les Syriens eux-mêmes. Le fait que nous réunissions à Paris plus de cent États du monde entier. Depuis les réunions de Tunis et Istanbul, le nombre de participants ne cesse daugmenter, ce qui prouve que, peu à peu, laction gagne du terrain.
Je veux donc dire à nos amis syriens que non seulement la France, bien sûr, mais beaucoup de pays dans le monde ainsi que lopinion internationale sont à leurs côtés.
Je veux ajouter que demain un certain nombre de nos amis syriens sexprimeront, mais aussi beaucoup de représentants des pays - puisque nous aurons plus de 50 ministres - ainsi que le président de la République, François Hollande, qui introduira cette Conférence.
Durant la conférence, nous prendrons des décisions pour faire en sorte que, politiquement, il puisse y avoir une unité contre Bachar Al-Assad pour préparer la transition politique, pour rapprocher lopposition afin quelle ait un front uni, et aussi pour laider sur le plan humanitaire et sur le plan des sanctions. Bref, il sagit dune conférence qui doit avoir des résultats concrets.
En tout cas, je veux remercier nos amis syriens dêtre là et les féliciter pour leur courage. Je veux remercier les journalistes dêtre là aussi et dire à tous que nous sommes vraiment aux côtés du peuple syrien.
Q - Envisagez-vous une option militaire ?
R - Nous devons dabord agir sur le plan politique. Vous avez vu que la semaine dernière, à linvitation de Kofi Annan, lEnvoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, plus quelques autres nations, se sont réunis et quils ont adopté un texte commun. Ce texte a fait lobjet dinterprétations diverses mais, pour moi qui lai négocié et signé, il ny a pas dinterprétations diverses.
Nous disons quil faut quun gouvernement de transition soit nommé et quil détienne tous les pouvoirs ; ce qui veut dire que Bachar Al-Assad devra partir.
Nous disons que ce gouvernement devra être composé de personnalités nouvelles avec un consentement mutuel.
Nous disons que le futur de la Syrie doit respecter les droits de lhomme et de la femme, quil doit respecter lintégrité de la Syrie et la diversité des communautés.
Nous disons en même temps - cest moi qui lajoute - que lopposition doit agir sans cesse pour sunir. Nous allons, si cette décision nest pas appliquée, la porter au Conseil de sécurité des Nations unies pour lui donner force dautorité que lon appelle en terme technique le chapitre VII.
Nous comptons bien que la conjugaison de la pression internationale et de la résistance intérieure syrienne et tout ce qui est fait par vous, les Syriens qui sont hors de Syrie, eh bien on finira par se rendre à lévidence que M. Bachar Al-Assad est un massacreur et quil doit partir pour redonner la perspective quelle doit avoir à ce beau peuple de Syrie.
Q - Sur le plan humanitaire, on parle de mesures concrètes pour la première fois. Quelles sont les mesures concrètes que le monde et la France vont prendre pour aider les Syriens ? Peut-on parler de corridors humanitaires ou de zones protégées par exemple ?
R - Nous sommes en train de discuter dores et déjà cet après-midi des termes exacts de ce qui sera adopté demain. Je ne veux pas préjuger de la discussion qui aura lieu cet après-midi mais lidée maîtresse est - vous lavez bien compris - que cette conférence soit utile, avec des résultats concrets, sur le plan humanitaire bien sûr, sur le plan des soutiens à lopposition syrienne, sur le plan politique et aussi sur le plan des sanctions. Cest lensemble de ce registre que nous couvrons.
Q - Ne fait-on pas un pas en arrière par rapport à la semaine dernière puisque, demain, il ny aura ni les Chinois ni les Russes ?
R - Pas du tout. La semaine dernière les interprétations étaient différentes. Nous avons fait un pas en avant parce que cétait la première fois que nous adoptions un texte avec lensemble des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Après, un certain nombre dinterprétations sont revenues en arrière mais la réalité est là et tout le monde comprend que Bachar Al-Assad doit partir.
Demain, ce sera une réunion différente, ce seront les Syriens eux-mêmes qui seront là. Les personnes qui mentourent sont des Syriens ; les uns, de lintérieur, qui sont parfois venus au péril de leur vie et les autres qui habitent en France ou dans dautres pays du monde. Ils vont sexprimer devant la moitié de la communauté mondiale.
Les Russes et les Chinois étaient invités, bien sûr, mais nous savions, par définition quils ne seraient pas là. Le Secrétaire général de la Ligue arabe et lEnvoyé du Secrétaire général des Nations unies seront là. Jaurai aussi à mes côtés Hillary Clinton et le ministre des Affaires étrangères turc.
Q - Mais les gens à convaincre ne sont pas là ?
R - Les gouvernements à convaincre doivent comprendre, je pense, que lopinion internationale sait depuis longtemps ce quest un dictateur. Il y a encore des pays à convaincre. Jentends souvent de leur part largument suivant : «nous voulons éviter le désordre quil pourrait y avoir si M. Bachar Al-Assad partait». Mais le désordre - et cest un mot faible - est là. Ce nest pas seulement le désordre, cest le scandale absolu. Si on veut donner un avenir à la Syrie, elle doit redevenir une terre de paix comme elle veut lêtre. Elle peut lêtre, il faut que M. Bachar Al-Assad parte, ce langage-là doit être compris. Kofi Annan qui sera représenté demain en est le porteur et nous soutenons cette démarche.
Merci à tous.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juillet 2012
Je veux dire à ces amis syriens à quel point nous les soutenons et à quel point nous admirons leur courage. Vous discuterez avec eux, vous suivrez leur chemin : certains sont des résistants en Syrie, dautres sont venus en Europe ou dans dautres parties du monde. Il y a parmi eux des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes ; il y a toutes les générations. Il y a également beaucoup de médecins qui sont particulièrement pourchassés parce quils aident la population ; ils déplorent des dizaines de morts parmi eux.
Ce que nous voulons, cest appeler lattention de lensemble du monde sur le drame qui est en train de se dérouler en Syrie, sur la nécessité que Bachar Al-Assad quitte le pouvoir et sur la préparation de la Syrie du futur.
On ne peut le faire quavec les Syriens eux-mêmes. Le fait que nous réunissions à Paris plus de cent États du monde entier. Depuis les réunions de Tunis et Istanbul, le nombre de participants ne cesse daugmenter, ce qui prouve que, peu à peu, laction gagne du terrain.
Je veux donc dire à nos amis syriens que non seulement la France, bien sûr, mais beaucoup de pays dans le monde ainsi que lopinion internationale sont à leurs côtés.
Je veux ajouter que demain un certain nombre de nos amis syriens sexprimeront, mais aussi beaucoup de représentants des pays - puisque nous aurons plus de 50 ministres - ainsi que le président de la République, François Hollande, qui introduira cette Conférence.
Durant la conférence, nous prendrons des décisions pour faire en sorte que, politiquement, il puisse y avoir une unité contre Bachar Al-Assad pour préparer la transition politique, pour rapprocher lopposition afin quelle ait un front uni, et aussi pour laider sur le plan humanitaire et sur le plan des sanctions. Bref, il sagit dune conférence qui doit avoir des résultats concrets.
En tout cas, je veux remercier nos amis syriens dêtre là et les féliciter pour leur courage. Je veux remercier les journalistes dêtre là aussi et dire à tous que nous sommes vraiment aux côtés du peuple syrien.
Q - Envisagez-vous une option militaire ?
R - Nous devons dabord agir sur le plan politique. Vous avez vu que la semaine dernière, à linvitation de Kofi Annan, lEnvoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, plus quelques autres nations, se sont réunis et quils ont adopté un texte commun. Ce texte a fait lobjet dinterprétations diverses mais, pour moi qui lai négocié et signé, il ny a pas dinterprétations diverses.
Nous disons quil faut quun gouvernement de transition soit nommé et quil détienne tous les pouvoirs ; ce qui veut dire que Bachar Al-Assad devra partir.
Nous disons que ce gouvernement devra être composé de personnalités nouvelles avec un consentement mutuel.
Nous disons que le futur de la Syrie doit respecter les droits de lhomme et de la femme, quil doit respecter lintégrité de la Syrie et la diversité des communautés.
Nous disons en même temps - cest moi qui lajoute - que lopposition doit agir sans cesse pour sunir. Nous allons, si cette décision nest pas appliquée, la porter au Conseil de sécurité des Nations unies pour lui donner force dautorité que lon appelle en terme technique le chapitre VII.
Nous comptons bien que la conjugaison de la pression internationale et de la résistance intérieure syrienne et tout ce qui est fait par vous, les Syriens qui sont hors de Syrie, eh bien on finira par se rendre à lévidence que M. Bachar Al-Assad est un massacreur et quil doit partir pour redonner la perspective quelle doit avoir à ce beau peuple de Syrie.
Q - Sur le plan humanitaire, on parle de mesures concrètes pour la première fois. Quelles sont les mesures concrètes que le monde et la France vont prendre pour aider les Syriens ? Peut-on parler de corridors humanitaires ou de zones protégées par exemple ?
R - Nous sommes en train de discuter dores et déjà cet après-midi des termes exacts de ce qui sera adopté demain. Je ne veux pas préjuger de la discussion qui aura lieu cet après-midi mais lidée maîtresse est - vous lavez bien compris - que cette conférence soit utile, avec des résultats concrets, sur le plan humanitaire bien sûr, sur le plan des soutiens à lopposition syrienne, sur le plan politique et aussi sur le plan des sanctions. Cest lensemble de ce registre que nous couvrons.
Q - Ne fait-on pas un pas en arrière par rapport à la semaine dernière puisque, demain, il ny aura ni les Chinois ni les Russes ?
R - Pas du tout. La semaine dernière les interprétations étaient différentes. Nous avons fait un pas en avant parce que cétait la première fois que nous adoptions un texte avec lensemble des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Après, un certain nombre dinterprétations sont revenues en arrière mais la réalité est là et tout le monde comprend que Bachar Al-Assad doit partir.
Demain, ce sera une réunion différente, ce seront les Syriens eux-mêmes qui seront là. Les personnes qui mentourent sont des Syriens ; les uns, de lintérieur, qui sont parfois venus au péril de leur vie et les autres qui habitent en France ou dans dautres pays du monde. Ils vont sexprimer devant la moitié de la communauté mondiale.
Les Russes et les Chinois étaient invités, bien sûr, mais nous savions, par définition quils ne seraient pas là. Le Secrétaire général de la Ligue arabe et lEnvoyé du Secrétaire général des Nations unies seront là. Jaurai aussi à mes côtés Hillary Clinton et le ministre des Affaires étrangères turc.
Q - Mais les gens à convaincre ne sont pas là ?
R - Les gouvernements à convaincre doivent comprendre, je pense, que lopinion internationale sait depuis longtemps ce quest un dictateur. Il y a encore des pays à convaincre. Jentends souvent de leur part largument suivant : «nous voulons éviter le désordre quil pourrait y avoir si M. Bachar Al-Assad partait». Mais le désordre - et cest un mot faible - est là. Ce nest pas seulement le désordre, cest le scandale absolu. Si on veut donner un avenir à la Syrie, elle doit redevenir une terre de paix comme elle veut lêtre. Elle peut lêtre, il faut que M. Bachar Al-Assad parte, ce langage-là doit être compris. Kofi Annan qui sera représenté demain en est le porteur et nous soutenons cette démarche.
Merci à tous.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 juillet 2012