Texte intégral
Je n'ai que quelques mots à ajouter aux propos très complets de M. Amrani. J'ajouterais le mot «confiance» au mot «proximité» que M. le ministre vient d'évoquer pour caractériser la relation franco-marocaine. Notre relation est fondée sur l'idée que nos intérêts et nos visions du monde sont convergents, et nous menons des combats communs pour la paix dans le monde. Aujourd'hui même, en Syrie ou au Sahel, nous tentons ensemble de trouver des solutions. Et, bien évidemment, dans le cadre de la relation bilatérale, nous travaillons ensemble pour que la France soit, toujours, un acteur au service du développement du Maroc et des Marocains.
En tant que ministres chargés du Développement, nous avons évoqué de nombreux sujets de coopération et j'ai eu l'occasion de faire deux déplacements aujourd'hui pour mesurer l'impact auprès des populations, sur le terrain, à Casablanca et dans une région rurale entre Casablanca et Rabat, des actions menées par les autorités marocaines avec l'Agence française de développement en matière d'habitat social et d'électrification d'une zone rurale pour assurer un service direct aux populations.
Je voudrais souligner que le Maroc est le pays où l'encours financier de l'Agence française de développement est le plus important au monde, ce qui traduit, très concrètement, l'importance que nous accordons à la relation entre nos deux Etats.
J'ai également tenu à rencontrer des représentants des autorités locales marocaines. De nombreuses collectivités territoriales françaises sont engagées dans des partenariats avec les autorités locales marocaines dans le cadre de la coopération décentralisée. Nous avons évoqué ensemble la façon de continuer à progresser dans ces partenariats multiples. Ce soir, nous aurons un dîner - je vous remercie beaucoup pour votre invitation - où nous aurons l'occasion de poursuivre les discussions sur l'ensemble des priorités sectorielles et stratégiques du Maroc.
Q - Question sur le parcours et la nomination à ce poste de M. Canfin et le développement des pays du Sud.
R - Le nouveau gouvernement français compte un ministre chargé du Développement placé auprès du ministre des Affaires étrangères et dont l'action est centrée sur le développement. C'est un choix politique clair de ce nouveau gouvernement qui a été voulu par le président de la République et par le Premier ministre au moment de la nomination de ce gouvernement. Ils ont fait appel à moi pour occuper cette fonction, connaissant mon passé de journaliste et de parlementaire européen, impliqué sur les questions de lutte contre les paradis fiscaux et pour une forme de transparence économique dans les flux financiers entre le Nord et le Sud. J'ai donc ce mandat pour mener à bien une politique de développement qui soit efficace, transparente, contrôlée et qui reste centrée sur deux priorités évidentes en termes de coopération et d'aide au développement, l'Afrique subsaharienne et le Sud de la Méditerranée.
Q - Concernant la position de la France sur le dossier Sahara.
R - La position de la France est très claire, elle n'a pas changé. Nous soutenons la recherche d'une solution politique à la question du Sahara occidental, sous l'égide des Nations unies et conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité. Nous appuyons également, comme j'ai eu l'occasion de le dire au ministre, le plan d'autonomie marocain, qui est la seule proposition réaliste aujourd'hui sur la table des négociations et qui constitue la base sérieuse et crédible d'une solution dans le cadre des Nations unies.
Q - À propos de l'impact de la crise économique sur la coopération bilatérale
R - Depuis le début de la crise économique et financière, je note que l'AFD n'a jamais été aussi présente au Maroc. Je ne sais pas s'il y a une corrélation inversée et si cela va continuer ainsi jusqu'à l'infini mais, jusqu'à présent en tout cas, nous avons montré notre attachement à ce que la politique de coopération ne soit pas la variable d'ajustement dans cette crise. Une rencontre de haut niveau franco-marocaine est prévue en décembre ; elle sera l'occasion de regarder précisément les engagements pour l'avenir.
Un élément de conclusion, si vous le permettez, concernant la mobilité étudiante des jeunes Marocains en France. Je pense que l'abrogation par le nouveau gouvernement français de la circulaire dite «circulaire Guéant» est un signe politique fort pour la relation entre nos deux pays. Nous souhaitons renforcer cette mobilité parce qu'elle est pour nous synonyme de richesse culturelle et de richesse économique. Le gouvernement a par ailleurs souhaité séparer le traitement des questions migratoires des questions de développement puisque la politique dite de co-développement ou de développement solidaire est désormais à nouveau de la compétence du ministère des Affaires étrangères.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 juillet 2012