Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Le Président Roubaud na pas dissimulé la réalité et je crois quil a raison.
Lheure est grave.
Edulcorer la réalité conduit à prescrire des placebos là où il est besoin dun traitement énergique.
En effet, les performances commerciales de la France sont mauvaises. En 2011, notre pays a enregistré le déficit commercial le plus important de son histoire. Sur les cinq dernières années, nous avons perdu plus de parts de marché que lItalie, lAllemagne ou même lEspagne. Depuis 10 ans, le nombre de nos exportateurs a baissé.
Jai une conviction : faire porter notre action sur les Petites et Moyennes Entreprises et les Entreprises de Taille Intermédiaire, car je crois que cest la clé de la performance, afin de trouver les relais de croissance dont notre pays a besoin.
Jai une mission : mettre en oeuvre un service public de lexport qui vous soit dédié et qui offre des synergies avec les acteurs privés. A ce titre, il est impératif de réduire la dispersion de loffre des partenaires à linternational en même temps que de la rendre plus efficace.
Déjà, des efforts ont été faits. Les conventions régionales de lexport sont un pas, certes, mais sur un chemin qui est long. Les effets au quotidien pour vos entreprises doivent être plus concrets. Vous rendre lexport facile, nombreux sont ceux qui déjà sy emploient.
- LEtat, et la Direction Générale du Trésor, qui définissent et pilotent laction publique dédiée à lexport. Les services dédiés des Ambassades qui incarnent, à létranger, ce rôle régalien.
- Les Conseillers du Commerce Extérieur, en France et à létranger qui sont autant de personnes ressources auxquelles vous pouvez faire appel.
- La Coface qui apporte des garanties publiques et sécurise votre action à linternational.
- Oséo qui garantit les engagements bancaires et peut intervenir pour vous accompagner dans louverture de filiales à létranger.
- Les Chambres de Commerce et dIndustrie qui se sont réformées pour jouer pleinement leur rôle dappui et de pilote de lexport.
- Ubifrance et ses missions économiques, bras armé de lEtat, qui appuient les entreprises à linternational au quotidien.
Ce pôle est solide mais il est néanmoins perfectible.
Parce que les PME et les ETI constituent une arme de choix pour renouer avec la croissance, parce que lexport joue, pour atteindre ce but, un rôle majeur, il nous faut mieux agir. Il nous faut aussi conjuguer la culture du secteur public et celle de lentreprise. Cest le sens du pacte productif proposé par le Président de la République. Il suppose trois qualités : solidarité, force et esprit de conquête.
Etre plus solidaires, cest présenter un front commun à linternational. Tous, Etat, territoires, grands groupes, PME et ETI, nous sommes la France. Unis, nous sommes plus forts. Il faut que les grands groupes participent plus activement à leffort national de soutien aux PME à linternational, quils jouent un rôle direct, quils entrainent les PME dans leur sillage mais aussi quils les accompagnent sur notre territoire afin quelles puissent grandir et tenir le choc de la mondialisation. Je serai, sur ce point, très attentive.
Etre plus forts cest sunir pour, ensemble, atteindre la taille critique qui permet de se positionner sur les marchés émergents et conquérir de nouveaux clients. Le Président a rappelé une règle essentielle, celle de la réciprocité. Je men entretiendrai très prochainement avec le Directeur général de lOMC, Pascal Lamy. A cet égard, lapproche par filières est importante pour lavenir. Je crois, en effet, à la mutualisation des savoir-faire.
Linnovation cest aussi une de nos faiblesses. Cest dautant plus dommageable que cest le facteur déclencheur du développement à lexport. Elle nous place en amont dans la concurrence souvent féroce avec des pays émergents dont les marchés sont parfois peu ouverts. La conquête de nouvelles parts de marché passera forcément par notre capacité à créer les conditions de développement dune économie innovante.
Etre plus conquérants, enfin, cest vital. En matière commerciale, lagressivité nest pas un gros mot. Lexport est une opportunité formidable pour les entreprises, pour leur croissance et leurs salariés. Nous devons trouver les moyens dencourager les entreprises, mais aussi les territoires, à sengager dans cette voie et à la promouvoir.
Au sein des instances multilatérales comme dans nos relations bilatérales, vous pouvez compter sur moi pour promouvoir un commerce plus juste, plus équilibré, marqué du sceau de la réciprocité. Jy insiste beaucoup dans cette première intervention. Ce point, nous devons lévoquer très franchement avec nos partenaires. Jai participé, dans une autre fonction, à Rio, à une rencontre entre le Président et Dilma Rousseff : il y a des opportunités pour nos entreprises.
Voilà les défis qui nous attendent. Nous élaborerons des solutions pour les relever.
Déjà, quelques points me semblent devoir être mis en avant.
La Banque Publique dInvestissement, nouvel outil de notre politique économique que le Gouvernement imagine et prépare, pourrait consacrer une part de son action à lexport et à linternational. La mission de préfiguration confiée à lInspection Générale des Finances est explicite sur ce volet et nous attendons avec impatience le rapport que nous fera lInspecteur Général Parent.
La compétitivité des entreprises est aussi notre grande bataille.
Enfin, laction décentralisée. Vous avez compris quelle est à lordre du jour et la question de la régionalisation est aussi une de nos priorités. Le niveau pertinent est celui de la Région, à fortiori lorsquelle abrite des pôles de compétitivité qui développent des synergies entre centres de recherche, Universités, grands groupes et PME, synergies quils doivent être capables, ensemble, de porter à lextérieur de nos frontières.
Les entreprises ont impérativement besoin dun point dentrée unique sur leur territoire pour leurs démarches à lexport. Ce mouvement, je le sais en marche. Il faut laccélérer car les querelles de préséance doivent être derrière nous. La situation nous oblige à laction commune.
Le calendrier fait que ma première sortie publique concerne les PME et les ETI. Jen suis heureuse parce que jaime lentreprise. Cest ma culture dorigine, je ne lai pas oublié. Je les sais prêtes à se défendre et aptes à la conquête de nouveaux marchés.
Nous avons de grandes choses à accomplir. Et, disait Camus, « tout accomplissement est une servitude, il oblige à un accomplissement plus haut ». Cest là tout le malheur que je nous souhaite. Je vous remercie.
Source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 17 juillet 2012
Le Président Roubaud na pas dissimulé la réalité et je crois quil a raison.
Lheure est grave.
Edulcorer la réalité conduit à prescrire des placebos là où il est besoin dun traitement énergique.
En effet, les performances commerciales de la France sont mauvaises. En 2011, notre pays a enregistré le déficit commercial le plus important de son histoire. Sur les cinq dernières années, nous avons perdu plus de parts de marché que lItalie, lAllemagne ou même lEspagne. Depuis 10 ans, le nombre de nos exportateurs a baissé.
Jai une conviction : faire porter notre action sur les Petites et Moyennes Entreprises et les Entreprises de Taille Intermédiaire, car je crois que cest la clé de la performance, afin de trouver les relais de croissance dont notre pays a besoin.
Jai une mission : mettre en oeuvre un service public de lexport qui vous soit dédié et qui offre des synergies avec les acteurs privés. A ce titre, il est impératif de réduire la dispersion de loffre des partenaires à linternational en même temps que de la rendre plus efficace.
Déjà, des efforts ont été faits. Les conventions régionales de lexport sont un pas, certes, mais sur un chemin qui est long. Les effets au quotidien pour vos entreprises doivent être plus concrets. Vous rendre lexport facile, nombreux sont ceux qui déjà sy emploient.
- LEtat, et la Direction Générale du Trésor, qui définissent et pilotent laction publique dédiée à lexport. Les services dédiés des Ambassades qui incarnent, à létranger, ce rôle régalien.
- Les Conseillers du Commerce Extérieur, en France et à létranger qui sont autant de personnes ressources auxquelles vous pouvez faire appel.
- La Coface qui apporte des garanties publiques et sécurise votre action à linternational.
- Oséo qui garantit les engagements bancaires et peut intervenir pour vous accompagner dans louverture de filiales à létranger.
- Les Chambres de Commerce et dIndustrie qui se sont réformées pour jouer pleinement leur rôle dappui et de pilote de lexport.
- Ubifrance et ses missions économiques, bras armé de lEtat, qui appuient les entreprises à linternational au quotidien.
Ce pôle est solide mais il est néanmoins perfectible.
Parce que les PME et les ETI constituent une arme de choix pour renouer avec la croissance, parce que lexport joue, pour atteindre ce but, un rôle majeur, il nous faut mieux agir. Il nous faut aussi conjuguer la culture du secteur public et celle de lentreprise. Cest le sens du pacte productif proposé par le Président de la République. Il suppose trois qualités : solidarité, force et esprit de conquête.
Etre plus solidaires, cest présenter un front commun à linternational. Tous, Etat, territoires, grands groupes, PME et ETI, nous sommes la France. Unis, nous sommes plus forts. Il faut que les grands groupes participent plus activement à leffort national de soutien aux PME à linternational, quils jouent un rôle direct, quils entrainent les PME dans leur sillage mais aussi quils les accompagnent sur notre territoire afin quelles puissent grandir et tenir le choc de la mondialisation. Je serai, sur ce point, très attentive.
Etre plus forts cest sunir pour, ensemble, atteindre la taille critique qui permet de se positionner sur les marchés émergents et conquérir de nouveaux clients. Le Président a rappelé une règle essentielle, celle de la réciprocité. Je men entretiendrai très prochainement avec le Directeur général de lOMC, Pascal Lamy. A cet égard, lapproche par filières est importante pour lavenir. Je crois, en effet, à la mutualisation des savoir-faire.
Linnovation cest aussi une de nos faiblesses. Cest dautant plus dommageable que cest le facteur déclencheur du développement à lexport. Elle nous place en amont dans la concurrence souvent féroce avec des pays émergents dont les marchés sont parfois peu ouverts. La conquête de nouvelles parts de marché passera forcément par notre capacité à créer les conditions de développement dune économie innovante.
Etre plus conquérants, enfin, cest vital. En matière commerciale, lagressivité nest pas un gros mot. Lexport est une opportunité formidable pour les entreprises, pour leur croissance et leurs salariés. Nous devons trouver les moyens dencourager les entreprises, mais aussi les territoires, à sengager dans cette voie et à la promouvoir.
Au sein des instances multilatérales comme dans nos relations bilatérales, vous pouvez compter sur moi pour promouvoir un commerce plus juste, plus équilibré, marqué du sceau de la réciprocité. Jy insiste beaucoup dans cette première intervention. Ce point, nous devons lévoquer très franchement avec nos partenaires. Jai participé, dans une autre fonction, à Rio, à une rencontre entre le Président et Dilma Rousseff : il y a des opportunités pour nos entreprises.
Voilà les défis qui nous attendent. Nous élaborerons des solutions pour les relever.
Déjà, quelques points me semblent devoir être mis en avant.
La Banque Publique dInvestissement, nouvel outil de notre politique économique que le Gouvernement imagine et prépare, pourrait consacrer une part de son action à lexport et à linternational. La mission de préfiguration confiée à lInspection Générale des Finances est explicite sur ce volet et nous attendons avec impatience le rapport que nous fera lInspecteur Général Parent.
La compétitivité des entreprises est aussi notre grande bataille.
Enfin, laction décentralisée. Vous avez compris quelle est à lordre du jour et la question de la régionalisation est aussi une de nos priorités. Le niveau pertinent est celui de la Région, à fortiori lorsquelle abrite des pôles de compétitivité qui développent des synergies entre centres de recherche, Universités, grands groupes et PME, synergies quils doivent être capables, ensemble, de porter à lextérieur de nos frontières.
Les entreprises ont impérativement besoin dun point dentrée unique sur leur territoire pour leurs démarches à lexport. Ce mouvement, je le sais en marche. Il faut laccélérer car les querelles de préséance doivent être derrière nous. La situation nous oblige à laction commune.
Le calendrier fait que ma première sortie publique concerne les PME et les ETI. Jen suis heureuse parce que jaime lentreprise. Cest ma culture dorigine, je ne lai pas oublié. Je les sais prêtes à se défendre et aptes à la conquête de nouveaux marchés.
Nous avons de grandes choses à accomplir. Et, disait Camus, « tout accomplissement est une servitude, il oblige à un accomplissement plus haut ». Cest là tout le malheur que je nous souhaite. Je vous remercie.
Source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 17 juillet 2012