Déclaration de M. Frédéric Cuvillier, ministre des transports et de l'économie maritime, en commémoration de l'accident de Beaune, à Crépy-en-Valois le 31 juillet 2012.

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Circonstance : Commémoration de l'accident de l'autocar ayant entraîné la mort de 53 personnes dont 44 enfants près de Beaune le 30 juillet 1982, à Crépy-en-Valois (Oise) le 31 juillet 2012

Texte intégral

Madame la Sénatrice, Monsieur le Député,
Monsieur le Maire,
Monsieur le conseiller général,
Madame la Présidente de l’association de défense des familles des victimes,
Mesdames et Messieurs,
Il y a 30 ans, lors de cette nuit tragique du 31 juillet 1982, 53 personnes furent victimes d'une tragédie. Parmi elles, ce furent 44 enfants de Crépy-en-Valois qui ont perdu la vie. L’émotion ne s’est jamais dissipée. Elle reste toujours aussi forte à l’évocation de ce terrible accident de la route.
Le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et l’ensemble du Gouvernement, que je représente aujourd’hui, souhaitent adresser leurs plus sincères pensées aux familles des victimes, marquées pour toujours dans leur chair.
La simple évocation du drame dit de Beaune plonge dans le recueillement, le silence, la tristesse toutes celles et tous ceux pour qui depuis, la prise de conscience est grande, que joies estivales et drame national peuvent se conjuguer.
Celui-ci a déclenché au-delà de la responsabilisation individuelle, une prise de conscience aiguë de la nécessité de prévenir et même de sanctionner. Par un geste, un meilleur comportement, une réaction routière adaptée, ce sont des millions d’automobilistes qui, partageant votre douleur à vous familles, se souvenant, pensant à ce que vous endurez depuis maintenant 30 ans, ont évité d’autres accidents que nous n’aurons jamais à subir.
Que cet impensable sacrifice de jeunes vies ait, au moins, eu cette portée. C’est nous le croyons, la meilleure façon d’être fidèle à la pensée de vos enfants.
Je veux ici, vous rendre hommage, vous parents, vous familles, vous proches, vous habitants de Crépy-en-Valois et sa région marqués à jamais, je tiens à saluer les associations, les dizaines, centaines de milliers de volontaires qui tout au long de l’année se mobilisent bénévolement pour mener ce combat de la sécurité routière auprès des jeunes et des moins jeunes.
J’ai aussi une pensée pour ceux qui chaque jour prennent cette énorme responsabilité de transporter nos enfants plus de 4 millions d’entre eux empruntent quotidiennement le transport collectif.
N’y a t il pas plus forte responsabilité que celle-ci ?
Je remercie aussi les fédérations professionnelles, les services de police, de gendarmerie, ceux avec qui nous avons pris et prendrons encore de nombreuses mesures en matière de sécurité routière. Nous ne nous satisferons jamais des résultats atteints même s’ils montrent des améliorations, car chaque vie perdue, chaque vie gâchée dans un accident de la route, est un échec.
Les mesures que nous prenons paraissent peut-être contraignantes ; elles peuvent parfois être mal comprises. Il nous appartient de les expliquer et de les faire accepter.
« L’accident de Beaune », l’accident routier le plus meurtrier que notre pays ait connu, reste, à jamais, présent dans nos mémoires ; un accident, qui, par un enchaînement d’événements, a conduit à cet insupportable drame.
Il ne s’agit pas ici, ce n’est ni le lieu, ni le moment de tirer le bilan car nulle enquête, nulle sanction, nulle réforme ne saura préserver ces familles d’une éternelle douleur.
C’est bien chacun d'entre nous qui peut agir pour renforcer la sécurité de tous. Nous devons en être tous conscients, nous citoyens, nous parents.
Le Président de la République, François Hollande qui partage avec nous ce devoir de mémoire et ce moment de recueillement, me charge de vous lire le message qu’il vous adresse :
« Trente ans après la tragédie qui les a si brutalement frappées, je tiens à réaffirmer la solidarité de la Nation aux familles endeuillées par l’accident survenu le 31 juillet 1982, sur l’autoroute A6, à la hauteur de Beaune, et qui fit 53 victimes.
44 enfants, originaires de Crépy-en-Valois, ont perdu la vie dans ce drame. Le temps n’atténue pas la douleur provoquée par la perte d’un enfant. Le souvenir de ces vies prématurément fauchées, ces destins brisés avant d’avoir pu s’accomplir, nous rappelle les exigences de la prudence en ces jours de grands trafics routiers.
En ce moment de mémoire, je m’associe à la peine de tous ceux qui, dans notre pays, ont perdu un être cher dans un accident. Je rappelle, pour cette occasion, ma détermination à lutter avec la plus grande énergie contre tous les facteurs de l’insécurité routière.
A tous ceux qui participent, en ce jour, à cette cérémonie, j’adresse le témoignage de ma solidarité. Et celle de la Nation tout entière ».
source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 1er août 2012