Texte intégral
Officiers, sous-officiers, caporaux-chefs, caporaux et soldats,
Cest dans la douleur et le recueillement que nous sommes aujourdhui réunis, dans la cour dhonneur des Invalides, pour honorer la mémoire de vos compagnons darmes, ladjudant-chef Stéphane MORALIA et le sergent Sébastien PISSOT, tombés le 27 juin 2012 en Guyane dans laccomplissement de leur mission.
Ils participaient depuis le 1er août 2011 à la mission HARPIE, opération de lutte contre lorpaillage clandestin, qui est le fléau de la Guyane, par linsécurité quelle génère et les atteintes à lenvironnement, graves, souvent irréversibles, qui accompagnent des pratiques à tous points de vue illégales.
Le 27 juin 2012, dans le secteur de Dorlin, à 150 kilomètres au sud-ouest de Cayenne, ladjudant-chef Stéphane MORALIA et le sergent Sébastien PISSOT sont mortellement blessés par des tireurs embusqués. A leurs côtés, trois gendarmes du Groupe de pelotons d'intervention de Cayenne sont également blessés.
Tous deux, comme certains dentre vous, faisaient partie du 9e régiment dinfanterie de marine de Cayenne, dont des centaines dhommes sont en permanence engagés, dans le sud du département, au cur de la jungle amazonienne. Héritier du 9e régiment dinfanterie coloniale et du bataillon de Guyane, leur régiment participe depuis des décennies à la sécurité du Maroni et à la lutte pour le respect de nos frontières en Guyane. Cest la mission des troupes de marine que de servir outre-mer, dans les départements et les collectivités doutre-mer, pour armer les forces de souveraineté et faire respecter les intérêts de la France aussi loin que sétend le territoire national. Le sacrifice de vos deux camarades vient nous rappeler la réalité de lengagement des marsouins, le sens de ce service qui pèse sur eux-mêmes et leurs familles. Ils sont tombés sur un sol français, éloigné de la métropole mais où lEtat de droit, dans sa pleine souveraineté, doit être respecté. Cétait le sens de leur mission.
A travers vos deux camarades, cest aussi à lengagement des militaires qui luttent quotidiennement contre lorpaillage illégal, dans des conditions difficiles, que nous rendons hommage. Je tiens à saluer la collaboration exemplaire qui réunit en Guyane gendarmes et soldats. Sans les gendarmes qui sont représentés aujourdhui, cette mission de police administrative et judiciaire ne pourrait avoir lieu. Sans vous, militaires du 9e RIMA, et sans vos frères darmes du 3e REI, elle serait vouée à léchec, car les savoirs-faire que vous avez acquis, notamment la pratique du combat en forêt, sont indispensables à la réalisation de cette mission, face à un adversaire menaçant, et dans un milieu qui est particulièrement hostile. Cest ensemble, fort de valeurs communes, forgées dans les mêmes écoles, que vous menez une action essentielle à la préservation de lEtat de droit sur lensemble de notre territoire.
Adjudant-chef Stéphane MORALIA,
Cest en 2002 que vous vous engagez, à lâge de 19 ans, en rejoignant lEcole nationale des sous-officiers de Saint-Maixent-lEcole.
Tout au long dun parcours remarquable, vous participez à de nombreuses opérations extérieures. En 2003, jeune sergent au Régiment de marche du Tchad, vous faites partie de lopération LICORNE en Côte dIvoire. En 2005, vous partez pour lAfghanistan. Promu sergent-chef en 2006, vous êtes au Kosovo, lannée suivante, dans le cadre de lopération TRIDENT. En 2008, vous intervenez au Liban. En 2009, vous êtes déployé une première fois en Guyane, pour lopération HARPIE qui vient de commencer. Vous prenez ensuite part à lopération EPERVIER au Tchad, avant de retourner en Côte dIvoire.
A lété 2011, quelques semaines avant dêtre promu adjudant, vous retrouvez la Guyane en étant affecté au 9e RIMA, comme sous-officier adjoint au sein des Commandos de recherche et dactions en jungle. Cest à ce titre que vous participez à la mission HARPIE.
Le 27 juin 2012, dans le secteur de Dorlin, dans le sud-ouest de la Guyane, vous êtes mortellement blessé au cours dun accrochage avec des tireurs embusqués mais vous commandez votre équipe jusquà lépuisement de vos forces.
Les dix années que vous avez passées dans les armées, au service de la France, ont permis de vous signaler comme un sous-officier très apprécié de ses hommes. Votre charisme et votre sens du devoir ont fait de vous un exemple qui restera longtemps dans la mémoire de vos compagnons darmes.
A cet instant, mes pensées vont à votre famille, qui sait la grandeur mais aussi les risques de lengagement militaire. Je tiens à saluer votre père, qui servait comme capitaine dans larmée de terre, ainsi que vos deux frères, engagés comme vous.
Sergent Sébastien PISSOT,
Votre parcours au sein des armées fut non moins exemplaire.
Engagé à lâge de dix-neuf ans au 1er régiment dinfanterie de marine, vous partez à de nombreuses reprises également en opérations extérieures. Dès 1999, vous êtes en Côte dIvoire dans le cadre de lopération LICORNE. Lannée suivante, vous êtes envoyé en mission à Djibouti. Devenu caporal, vous intervenez en 2001 au profit de la Force de stabilisation de lOTAN en ex-Yougoslavie. En 2002, vous partez pour Mayotte. Cest là-bas que vous êtes promu caporal-chef. En 2004, vous êtes envoyé en Afghanistan, dans le cadre de la mission HERACLES. Vous partez de nouveau pour Djibouti, en 2008, avant de participer, lannée suivante, à lopération EPERVIER au Tchad. En 2010, vous retournez à Djibouti pour la troisième fois.
Affecté depuis lété 2011 au 9e RIMA, basé à Cayenne, vous intégrez les Commandos de recherche et dactions en jungle en qualité de chef déquipe débarquée et dauxiliaire sanitaire. Particulièrement volontaire, apprécié de vos chefs comme de vos camarades, vous servez avec abnégation et faites la preuve de grandes compétences, tant techniques que tactiques.
Le 27 juin 2012, alors que vous êtes engagé dans le cadre de la mission HARPIE de lutte contre lorpaillage clandestin, vous êtes mortellement touché au cours de lembuscade, alors que vous portiez secours à lun de vos camarades blessés. Lhéroïsme que vous déployez alors a durablement impressionné vos compagnons darmes. Il force ladmiration de tous. Il restera longtemps dans nos mémoires.
Jai une pensée particulière pour votre compagne et lenfant que vous laissez. Il grandira dans lamour dun père absent et, au-delà du chagrin, dans la fierté de lexemple que vous offrez à tous. Cette lumière ne séteindra jamais.
Adjudant-chef Stéphane MORALIA, Sergent Sébastien PISSOT,
Au nom du Président de la République, chef des armées, comme en celui de lensemble du Gouvernement, je tiens à exprimer à vos familles la solidarité de la communauté militaire. Cest aussi en son nom que je mapprête à vous remettre les insignes de chevalier de la Légion dhonneur, qui sont la marque de lhommage de la Nation tout entière, qui vous est reconnaissante.
Je le dis avec la plus grande fermeté, le Gouvernement est résolu à retrouver les auteurs de cette attaque et à les traduire devant la justice, pour que ce crime ne demeure pas impuni.
LEtat de droit ne doit connaître aucune exception sur le territoire national, et cest à sa défense que vous uvriez dans le département de Guyane, faisant la démonstration dun courage qui ne sest éteint que dans la mort. Votre engagement militaire est un exemple pour tous vos camarades. Il appelle notre plus profond respect.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 23 août 2012
Cest dans la douleur et le recueillement que nous sommes aujourdhui réunis, dans la cour dhonneur des Invalides, pour honorer la mémoire de vos compagnons darmes, ladjudant-chef Stéphane MORALIA et le sergent Sébastien PISSOT, tombés le 27 juin 2012 en Guyane dans laccomplissement de leur mission.
Ils participaient depuis le 1er août 2011 à la mission HARPIE, opération de lutte contre lorpaillage clandestin, qui est le fléau de la Guyane, par linsécurité quelle génère et les atteintes à lenvironnement, graves, souvent irréversibles, qui accompagnent des pratiques à tous points de vue illégales.
Le 27 juin 2012, dans le secteur de Dorlin, à 150 kilomètres au sud-ouest de Cayenne, ladjudant-chef Stéphane MORALIA et le sergent Sébastien PISSOT sont mortellement blessés par des tireurs embusqués. A leurs côtés, trois gendarmes du Groupe de pelotons d'intervention de Cayenne sont également blessés.
Tous deux, comme certains dentre vous, faisaient partie du 9e régiment dinfanterie de marine de Cayenne, dont des centaines dhommes sont en permanence engagés, dans le sud du département, au cur de la jungle amazonienne. Héritier du 9e régiment dinfanterie coloniale et du bataillon de Guyane, leur régiment participe depuis des décennies à la sécurité du Maroni et à la lutte pour le respect de nos frontières en Guyane. Cest la mission des troupes de marine que de servir outre-mer, dans les départements et les collectivités doutre-mer, pour armer les forces de souveraineté et faire respecter les intérêts de la France aussi loin que sétend le territoire national. Le sacrifice de vos deux camarades vient nous rappeler la réalité de lengagement des marsouins, le sens de ce service qui pèse sur eux-mêmes et leurs familles. Ils sont tombés sur un sol français, éloigné de la métropole mais où lEtat de droit, dans sa pleine souveraineté, doit être respecté. Cétait le sens de leur mission.
A travers vos deux camarades, cest aussi à lengagement des militaires qui luttent quotidiennement contre lorpaillage illégal, dans des conditions difficiles, que nous rendons hommage. Je tiens à saluer la collaboration exemplaire qui réunit en Guyane gendarmes et soldats. Sans les gendarmes qui sont représentés aujourdhui, cette mission de police administrative et judiciaire ne pourrait avoir lieu. Sans vous, militaires du 9e RIMA, et sans vos frères darmes du 3e REI, elle serait vouée à léchec, car les savoirs-faire que vous avez acquis, notamment la pratique du combat en forêt, sont indispensables à la réalisation de cette mission, face à un adversaire menaçant, et dans un milieu qui est particulièrement hostile. Cest ensemble, fort de valeurs communes, forgées dans les mêmes écoles, que vous menez une action essentielle à la préservation de lEtat de droit sur lensemble de notre territoire.
Adjudant-chef Stéphane MORALIA,
Cest en 2002 que vous vous engagez, à lâge de 19 ans, en rejoignant lEcole nationale des sous-officiers de Saint-Maixent-lEcole.
Tout au long dun parcours remarquable, vous participez à de nombreuses opérations extérieures. En 2003, jeune sergent au Régiment de marche du Tchad, vous faites partie de lopération LICORNE en Côte dIvoire. En 2005, vous partez pour lAfghanistan. Promu sergent-chef en 2006, vous êtes au Kosovo, lannée suivante, dans le cadre de lopération TRIDENT. En 2008, vous intervenez au Liban. En 2009, vous êtes déployé une première fois en Guyane, pour lopération HARPIE qui vient de commencer. Vous prenez ensuite part à lopération EPERVIER au Tchad, avant de retourner en Côte dIvoire.
A lété 2011, quelques semaines avant dêtre promu adjudant, vous retrouvez la Guyane en étant affecté au 9e RIMA, comme sous-officier adjoint au sein des Commandos de recherche et dactions en jungle. Cest à ce titre que vous participez à la mission HARPIE.
Le 27 juin 2012, dans le secteur de Dorlin, dans le sud-ouest de la Guyane, vous êtes mortellement blessé au cours dun accrochage avec des tireurs embusqués mais vous commandez votre équipe jusquà lépuisement de vos forces.
Les dix années que vous avez passées dans les armées, au service de la France, ont permis de vous signaler comme un sous-officier très apprécié de ses hommes. Votre charisme et votre sens du devoir ont fait de vous un exemple qui restera longtemps dans la mémoire de vos compagnons darmes.
A cet instant, mes pensées vont à votre famille, qui sait la grandeur mais aussi les risques de lengagement militaire. Je tiens à saluer votre père, qui servait comme capitaine dans larmée de terre, ainsi que vos deux frères, engagés comme vous.
Sergent Sébastien PISSOT,
Votre parcours au sein des armées fut non moins exemplaire.
Engagé à lâge de dix-neuf ans au 1er régiment dinfanterie de marine, vous partez à de nombreuses reprises également en opérations extérieures. Dès 1999, vous êtes en Côte dIvoire dans le cadre de lopération LICORNE. Lannée suivante, vous êtes envoyé en mission à Djibouti. Devenu caporal, vous intervenez en 2001 au profit de la Force de stabilisation de lOTAN en ex-Yougoslavie. En 2002, vous partez pour Mayotte. Cest là-bas que vous êtes promu caporal-chef. En 2004, vous êtes envoyé en Afghanistan, dans le cadre de la mission HERACLES. Vous partez de nouveau pour Djibouti, en 2008, avant de participer, lannée suivante, à lopération EPERVIER au Tchad. En 2010, vous retournez à Djibouti pour la troisième fois.
Affecté depuis lété 2011 au 9e RIMA, basé à Cayenne, vous intégrez les Commandos de recherche et dactions en jungle en qualité de chef déquipe débarquée et dauxiliaire sanitaire. Particulièrement volontaire, apprécié de vos chefs comme de vos camarades, vous servez avec abnégation et faites la preuve de grandes compétences, tant techniques que tactiques.
Le 27 juin 2012, alors que vous êtes engagé dans le cadre de la mission HARPIE de lutte contre lorpaillage clandestin, vous êtes mortellement touché au cours de lembuscade, alors que vous portiez secours à lun de vos camarades blessés. Lhéroïsme que vous déployez alors a durablement impressionné vos compagnons darmes. Il force ladmiration de tous. Il restera longtemps dans nos mémoires.
Jai une pensée particulière pour votre compagne et lenfant que vous laissez. Il grandira dans lamour dun père absent et, au-delà du chagrin, dans la fierté de lexemple que vous offrez à tous. Cette lumière ne séteindra jamais.
Adjudant-chef Stéphane MORALIA, Sergent Sébastien PISSOT,
Au nom du Président de la République, chef des armées, comme en celui de lensemble du Gouvernement, je tiens à exprimer à vos familles la solidarité de la communauté militaire. Cest aussi en son nom que je mapprête à vous remettre les insignes de chevalier de la Légion dhonneur, qui sont la marque de lhommage de la Nation tout entière, qui vous est reconnaissante.
Je le dis avec la plus grande fermeté, le Gouvernement est résolu à retrouver les auteurs de cette attaque et à les traduire devant la justice, pour que ce crime ne demeure pas impuni.
LEtat de droit ne doit connaître aucune exception sur le territoire national, et cest à sa défense que vous uvriez dans le département de Guyane, faisant la démonstration dun courage qui ne sest éteint que dans la mort. Votre engagement militaire est un exemple pour tous vos camarades. Il appelle notre plus profond respect.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 23 août 2012