Texte intégral
Monsieur lAmbassadeur,
Messieurs les officiers généraux,
Officiers, sous-officiers, soldats,
Cest mon troisième déplacement en Afghanistan depuis que jai pris mes fonctions, il y a deux mois. En juin, en raison de circonstances exceptionnelles, douloureuses pour nous tous, jétais passé trop brièvement à KAIA. Je métais promis de passer plus de temps avec vous lorsque je reviendrais. Je suis heureux de pouvoir le faire aujourdhui.
Nous venons de fêter le 14 juillet. Jen témoigne auprès de vous, la réussite du défilé sur les Champs Elysées fut à lhonneur de nos militaires, et les rencontres qui ont suivi, entre les unités et les Parisiens mais aussi partout en France, ont donné la mesure de la formidable cohésion qui rassemble tous les Français autour de la communauté militaire. Cest le sens de la fête nationale et nous pouvons être fiers que nos armées aient suscité un tel enthousiasme. Cest la preuve dune grande confiance qui, cette année encore, na pas été déçue. La veille, le Président de la République sétait déplacé au ministère de la défense pour prononcer un discours important, qui a rendu un hommage appuyé à nos forces engagées en Afghanistan. Il en a profité pour passer un long moment avec les familles des blessés et les représentants des unités qui allaient défiler.
A mon tour, je veux saluer votre engagement en Afghanistan, qui est exemplaire. Jai déjà eu loccasion de voir avec quel professionnalisme, quelle détermination, quel courage aussi, vous accomplissiez les missions qui vous rassemblent à Kaboul. Depuis onze ans maintenant, cest grâce à des hommes et des femmes comme vous, que la France a répondu présent à lappel des nations qui sinquiétait de voir ce pays aux mains dun terrorisme international, menaçant la sécurité du monde.
Vous me permettrez aussi de saluer la qualité de votre commandement. Cest une grande fierté que de voir nos officiers placés par nos alliés américains et britanniques à des postes à responsabilités. Jy reconnais lexcellence à laquelle est parvenue larmée française, lexcellence de son dispositif de formation. Mais jy vois aussi la parfaite adaptation de nos armées à sinsérer dans un commandement multinational, comme celui de lOTAN.
Aujourdhui, les objectifs qui ont présidé à notre engagement sont en passe dêtre atteints. Les infrastructures dAl Qaida ont été détruites, le commandement de ce réseau a été pour une grande part capturé, neutralisé ou tué. LAfghanistan nabrite plus de réseaux terroristes intégrés à lappareil de lEtat. Et les efforts considérables des Alliés font progressivement émerger une véritable armée afghane. Là où lon ne voyait, il y a encore deux ans, que des unités éparses et mal dotées, saffirment de plus en plus des unités et un commandement cohérent.
Bien évidemment, la crise afghane dans toutes ses dimensions est encore loin dêtre résolue. Il subsiste de graves tensions internes qui nous commandent de rester particulièrement vigilants. Mais je voudrais dire à ceux qui sont inquiets pour lavenir de ce pays que, par rapport aux objectifs qui étaient les nôtres, vous avez fait le maximum. Lheure est donc venue de repenser la forme dun engagement décidé il y a plus de dix ans, comme nos Alliés le font et comme les Afghans le souhaitent.
Le 4 juillet, nous avons transféré la Kapisa aux forces nationales afghanes. Quelques jours après, nos trois derniers Mirage 2000 D engagés en Afghanistan effectuaient un ultime vol à partir de Kandahar. Ils sont maintenant en France. Au 1er août, les effectifs de nos forces présentes en Afghanistan auront déjà baissé de 650 soldats sur les 2000 qui auront retrouvé leur foyer pour Noël.
Jarrive du Kazakhstan et de lOuzbékistan, où je suis allé préciser les modalités de notre désengagement logistique, qui prendra le relais de celui des hommes, au premier semestre 2013. Je viens de signer les accords qui nous lient à lOuzbékistan et qui ouvrent ainsi la voie du Nord. Dautres discussions se poursuivent, notamment avec le Pakistan, en liaison avec lOTAN. Dans tous les cas, nous prendrons les précautions qui simposent.
Je sais que la période qui souvre est délicate à mener. La manuvre que vous allez conduire nest pas un repli mais une manuvre de relève sur positions par nos alliés afghans et américains. Cest une des manuvres les plus difficiles de lart militaire. Vous la conduirez dans un environnement où les menaces sont nombreuses. Lensemble du désengagement devra se faire dans la plus grande sûreté. Jy attache une extrême importance et jy veillerai personnellement. A la suite de lattaque-suicide du 9 juin dernier, qui a tué quatre de nos soldats, ainsi que leurs deux interprètes afghans, jai demandé que toutes les mesures soient prises pour vous protéger. Le risque zéro nexiste pas sur un théâtre comme celui de lAfghanistan. Mais le renforcement des procédures de sécurité, au moment où nous engageons un retrait de nos unités combattantes, est impératif. Il doit primer sur le reste, même, comme je lai indiqué lors de ma dernière visite à Kaboul, sur le calendrier. Cest ma première priorité. Avant de partir, jai convoqué le CEMA et les principaux responsables du renseignement en comité ministériel pour faire le point sur la sécurité. Et le bref séjour que je viens deffectuer à Nijrab ma permis de vérifier la pertinence des dispositifs que nous venions de décider.
Je nai pas besoin de dire ici que le désengagement nest pas un renoncement. Dautres missions commencent. Je sais quelles vous concernent directement. Nous nallons pas abandonner la population afghane. Au contraire, maintenant quAl Qaida est grandement affaibli et que larmée nationale afghane est en passe de devenir une réalité tangible, nous transférons les responsabilités de sécurité aux Afghans eux-mêmes, dans le respect de leur souveraineté et selon leur volonté, pour concentrer nos actions sur la formation et la coopération. Nous continuerons de former les cadres de larmée et des forces de sécurité afghanes et nous assurerons une présence de la France au service dinfrastructures essentielles à Kaboul : lhôpital international, qui joue un rôle très important, je le sais, y compris auprès de la population civile, mais aussi, à la demande du général Allen, laéroport dont nous prendrons la responsabilité à partir du 1er octobre de cette année. Ce sont des missions significatives, adaptées aux besoins. Nous serons ainsi en phase avec les évolutions de la situation de ce pays. Il sagit désormais duvrer au développement de lAfghanistan, pour inscrire dans la durée laction que nous avons menée.
Au sein de la FIAS et au-delà, dans le cadre du traité de coopération et damitié franco-afghan, qui est en voie de ratification, la France restera donc engagée aux côtés de lAfghanistan. Avec le président Karzaï, que jai rencontré hier, nous avons dailleurs évoqué le programme de coopération qui va être mis en uvre par ce traité.
Dans le processus de désengagement autant que dans les missions qui seront désormais celles de la France en Afghanistan, plus que jamais, vous jouerez un rôle essentiel. Depuis onze ans, les forces françaises ont fait ladmiration de tous, de nos concitoyens comme de nos alliés. Cest vous qui laisserez la dernière impression. Je sais pouvoir compter sur vous pour conduire cette dernière phase avec le même brio. Depuis onze ans, le déploiement de nos forces sur ce théâtre prouve toute limportance des soutiens. Lavenir le démontrera avec dautant plus de force que les missions de formation et de coopération vont être désormais au cur de notre engagement. Plus que jamais, je compte sur vous, comme vous pouvez compter sur mon soutien, et sur celui de la Nation tout entière.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 23 août 2012
Messieurs les officiers généraux,
Officiers, sous-officiers, soldats,
Cest mon troisième déplacement en Afghanistan depuis que jai pris mes fonctions, il y a deux mois. En juin, en raison de circonstances exceptionnelles, douloureuses pour nous tous, jétais passé trop brièvement à KAIA. Je métais promis de passer plus de temps avec vous lorsque je reviendrais. Je suis heureux de pouvoir le faire aujourdhui.
Nous venons de fêter le 14 juillet. Jen témoigne auprès de vous, la réussite du défilé sur les Champs Elysées fut à lhonneur de nos militaires, et les rencontres qui ont suivi, entre les unités et les Parisiens mais aussi partout en France, ont donné la mesure de la formidable cohésion qui rassemble tous les Français autour de la communauté militaire. Cest le sens de la fête nationale et nous pouvons être fiers que nos armées aient suscité un tel enthousiasme. Cest la preuve dune grande confiance qui, cette année encore, na pas été déçue. La veille, le Président de la République sétait déplacé au ministère de la défense pour prononcer un discours important, qui a rendu un hommage appuyé à nos forces engagées en Afghanistan. Il en a profité pour passer un long moment avec les familles des blessés et les représentants des unités qui allaient défiler.
A mon tour, je veux saluer votre engagement en Afghanistan, qui est exemplaire. Jai déjà eu loccasion de voir avec quel professionnalisme, quelle détermination, quel courage aussi, vous accomplissiez les missions qui vous rassemblent à Kaboul. Depuis onze ans maintenant, cest grâce à des hommes et des femmes comme vous, que la France a répondu présent à lappel des nations qui sinquiétait de voir ce pays aux mains dun terrorisme international, menaçant la sécurité du monde.
Vous me permettrez aussi de saluer la qualité de votre commandement. Cest une grande fierté que de voir nos officiers placés par nos alliés américains et britanniques à des postes à responsabilités. Jy reconnais lexcellence à laquelle est parvenue larmée française, lexcellence de son dispositif de formation. Mais jy vois aussi la parfaite adaptation de nos armées à sinsérer dans un commandement multinational, comme celui de lOTAN.
Aujourdhui, les objectifs qui ont présidé à notre engagement sont en passe dêtre atteints. Les infrastructures dAl Qaida ont été détruites, le commandement de ce réseau a été pour une grande part capturé, neutralisé ou tué. LAfghanistan nabrite plus de réseaux terroristes intégrés à lappareil de lEtat. Et les efforts considérables des Alliés font progressivement émerger une véritable armée afghane. Là où lon ne voyait, il y a encore deux ans, que des unités éparses et mal dotées, saffirment de plus en plus des unités et un commandement cohérent.
Bien évidemment, la crise afghane dans toutes ses dimensions est encore loin dêtre résolue. Il subsiste de graves tensions internes qui nous commandent de rester particulièrement vigilants. Mais je voudrais dire à ceux qui sont inquiets pour lavenir de ce pays que, par rapport aux objectifs qui étaient les nôtres, vous avez fait le maximum. Lheure est donc venue de repenser la forme dun engagement décidé il y a plus de dix ans, comme nos Alliés le font et comme les Afghans le souhaitent.
Le 4 juillet, nous avons transféré la Kapisa aux forces nationales afghanes. Quelques jours après, nos trois derniers Mirage 2000 D engagés en Afghanistan effectuaient un ultime vol à partir de Kandahar. Ils sont maintenant en France. Au 1er août, les effectifs de nos forces présentes en Afghanistan auront déjà baissé de 650 soldats sur les 2000 qui auront retrouvé leur foyer pour Noël.
Jarrive du Kazakhstan et de lOuzbékistan, où je suis allé préciser les modalités de notre désengagement logistique, qui prendra le relais de celui des hommes, au premier semestre 2013. Je viens de signer les accords qui nous lient à lOuzbékistan et qui ouvrent ainsi la voie du Nord. Dautres discussions se poursuivent, notamment avec le Pakistan, en liaison avec lOTAN. Dans tous les cas, nous prendrons les précautions qui simposent.
Je sais que la période qui souvre est délicate à mener. La manuvre que vous allez conduire nest pas un repli mais une manuvre de relève sur positions par nos alliés afghans et américains. Cest une des manuvres les plus difficiles de lart militaire. Vous la conduirez dans un environnement où les menaces sont nombreuses. Lensemble du désengagement devra se faire dans la plus grande sûreté. Jy attache une extrême importance et jy veillerai personnellement. A la suite de lattaque-suicide du 9 juin dernier, qui a tué quatre de nos soldats, ainsi que leurs deux interprètes afghans, jai demandé que toutes les mesures soient prises pour vous protéger. Le risque zéro nexiste pas sur un théâtre comme celui de lAfghanistan. Mais le renforcement des procédures de sécurité, au moment où nous engageons un retrait de nos unités combattantes, est impératif. Il doit primer sur le reste, même, comme je lai indiqué lors de ma dernière visite à Kaboul, sur le calendrier. Cest ma première priorité. Avant de partir, jai convoqué le CEMA et les principaux responsables du renseignement en comité ministériel pour faire le point sur la sécurité. Et le bref séjour que je viens deffectuer à Nijrab ma permis de vérifier la pertinence des dispositifs que nous venions de décider.
Je nai pas besoin de dire ici que le désengagement nest pas un renoncement. Dautres missions commencent. Je sais quelles vous concernent directement. Nous nallons pas abandonner la population afghane. Au contraire, maintenant quAl Qaida est grandement affaibli et que larmée nationale afghane est en passe de devenir une réalité tangible, nous transférons les responsabilités de sécurité aux Afghans eux-mêmes, dans le respect de leur souveraineté et selon leur volonté, pour concentrer nos actions sur la formation et la coopération. Nous continuerons de former les cadres de larmée et des forces de sécurité afghanes et nous assurerons une présence de la France au service dinfrastructures essentielles à Kaboul : lhôpital international, qui joue un rôle très important, je le sais, y compris auprès de la population civile, mais aussi, à la demande du général Allen, laéroport dont nous prendrons la responsabilité à partir du 1er octobre de cette année. Ce sont des missions significatives, adaptées aux besoins. Nous serons ainsi en phase avec les évolutions de la situation de ce pays. Il sagit désormais duvrer au développement de lAfghanistan, pour inscrire dans la durée laction que nous avons menée.
Au sein de la FIAS et au-delà, dans le cadre du traité de coopération et damitié franco-afghan, qui est en voie de ratification, la France restera donc engagée aux côtés de lAfghanistan. Avec le président Karzaï, que jai rencontré hier, nous avons dailleurs évoqué le programme de coopération qui va être mis en uvre par ce traité.
Dans le processus de désengagement autant que dans les missions qui seront désormais celles de la France en Afghanistan, plus que jamais, vous jouerez un rôle essentiel. Depuis onze ans, les forces françaises ont fait ladmiration de tous, de nos concitoyens comme de nos alliés. Cest vous qui laisserez la dernière impression. Je sais pouvoir compter sur vous pour conduire cette dernière phase avec le même brio. Depuis onze ans, le déploiement de nos forces sur ce théâtre prouve toute limportance des soutiens. Lavenir le démontrera avec dautant plus de force que les missions de formation et de coopération vont être désormais au cur de notre engagement. Plus que jamais, je compte sur vous, comme vous pouvez compter sur mon soutien, et sur celui de la Nation tout entière.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 23 août 2012