Texte intégral
Q - Quels sont pour vous les dangers les plus menaçants en cette rentrée ?
R - Le principal défi qui se présente à nous est la maîtrise du temps. Après un été au cours duquel la Banque centrale européenne a pris les bonnes décisions pour limiter la spéculation sur les dettes espagnoles et italiennes, nous ne devons pas perdre de temps dans la mise en oeuvre des décisions du sommet du 29 juin. La supervision bancaire sera effective avant la fin de l'année. Elle est nécessaire pour le déclenchement des aides directes des fonds de secours aux banques espagnoles. Nous devrons ensuite avancer rapidement sur le fonds de résolution des crises bancaires et la garantie des dépôts. Notre politique s'inscrit dans une vision qui répond aux urgences de la crise mais prépare aussi l'avenir de l'Union économique et monétaire.
Q - L'euroscepticisme progresse dans la zone euro et les déclarations sur l'éclatement de l'euro se multiplient. N'est-ce pas inquiétant pour le projet européen ?
R - La difficulté de cette crise qui s'enkyste, c'est qu'elle ajoute de la crise politique à la crise économique et financière. Il y a aujourd'hui parfois, dans certaines expressions politiques, de l'euro-hostilité de principe. D'où les mouvements d'exaspération et les déclarations de tel ou tel. Mais au fond, je pense que la crise attise le besoin d'Europe et que malgré l'hostilité de certains, il existe des marges de manoeuvre pour progresser ensemble. L'Europe est un combat et doit être un instrument du progrès social, commercial environnemental. Il faut cesser d'en parler sous un angle punitif, contraignant et sacrificiel pour qu'elle redevienne un projet porteur d'espoir.
Q - Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, demande plus de temps pour tenir les engagements de son pays, au nom de la croissance. Êtes-vous prêt à le lui accorder ?
R - Concernant la Grèce, nous n'en sommes pas là. La troïka des créanciers de la Grèce n'a pas encore rendu son rapport sur la situation économique du pays. Aucune demande officielle grecque n'a été formulée. En tout état de cause, toute décision serait prise après discussion avec nos partenaires européens.
Q - Ne craignez vous pas que la chancelière qui entre dans une année de campagne électorale, durcisse sa position vis-à-vis de la Grèce ?
R - Chacun des pays de la zone euro a ses contraintes et il ne faut sûrement pas les négliger. Mais il y a quelque chose de plus fort, c'est le mouvement profond qui s'inscrit dans le temps long de l'histoire, dans lequel l'Europe est engagée. La concertation franco-allemande est permanente. L'Allemagne a toujours été un partenaire avec lequel nous pouvons aller au bout de la défense des intérêts européens. Nous aboutissons toujours à des positions communes qui font avancer l'Europe.
(...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 septembre 2012
R - Le principal défi qui se présente à nous est la maîtrise du temps. Après un été au cours duquel la Banque centrale européenne a pris les bonnes décisions pour limiter la spéculation sur les dettes espagnoles et italiennes, nous ne devons pas perdre de temps dans la mise en oeuvre des décisions du sommet du 29 juin. La supervision bancaire sera effective avant la fin de l'année. Elle est nécessaire pour le déclenchement des aides directes des fonds de secours aux banques espagnoles. Nous devrons ensuite avancer rapidement sur le fonds de résolution des crises bancaires et la garantie des dépôts. Notre politique s'inscrit dans une vision qui répond aux urgences de la crise mais prépare aussi l'avenir de l'Union économique et monétaire.
Q - L'euroscepticisme progresse dans la zone euro et les déclarations sur l'éclatement de l'euro se multiplient. N'est-ce pas inquiétant pour le projet européen ?
R - La difficulté de cette crise qui s'enkyste, c'est qu'elle ajoute de la crise politique à la crise économique et financière. Il y a aujourd'hui parfois, dans certaines expressions politiques, de l'euro-hostilité de principe. D'où les mouvements d'exaspération et les déclarations de tel ou tel. Mais au fond, je pense que la crise attise le besoin d'Europe et que malgré l'hostilité de certains, il existe des marges de manoeuvre pour progresser ensemble. L'Europe est un combat et doit être un instrument du progrès social, commercial environnemental. Il faut cesser d'en parler sous un angle punitif, contraignant et sacrificiel pour qu'elle redevienne un projet porteur d'espoir.
Q - Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, demande plus de temps pour tenir les engagements de son pays, au nom de la croissance. Êtes-vous prêt à le lui accorder ?
R - Concernant la Grèce, nous n'en sommes pas là. La troïka des créanciers de la Grèce n'a pas encore rendu son rapport sur la situation économique du pays. Aucune demande officielle grecque n'a été formulée. En tout état de cause, toute décision serait prise après discussion avec nos partenaires européens.
Q - Ne craignez vous pas que la chancelière qui entre dans une année de campagne électorale, durcisse sa position vis-à-vis de la Grèce ?
R - Chacun des pays de la zone euro a ses contraintes et il ne faut sûrement pas les négliger. Mais il y a quelque chose de plus fort, c'est le mouvement profond qui s'inscrit dans le temps long de l'histoire, dans lequel l'Europe est engagée. La concertation franco-allemande est permanente. L'Allemagne a toujours été un partenaire avec lequel nous pouvons aller au bout de la défense des intérêts européens. Nous aboutissons toujours à des positions communes qui font avancer l'Europe.
(...).
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 septembre 2012