Texte intégral
Q - Madame la Ministre, on le sait, François Hollande s'est posé la question de sa participation au Sommet de la Francophonie. Vous vous êtes vous-même rendue à Kinshasa, c'était à la fin du mois de juillet pour une mission d'évaluation de quatre jours. Est-ce finalement ce qui a motivé la décision de François Hollande de se rendre sur place ?
R - Oui. J'ai été missionné au tout début de mon mandat pour aller à la rencontre du peuple congolais, de la société civile, du gouvernement, de l'opposition et des ONG. Comme je le dis toujours, il faut prendre du temps. Il y avait aussi des doutes du côté congolais. La République démocratique du Congo représente le plus grand pays francophone et ce Sommet est important. Évidemment ce pays connaît des problèmes mais ce n'est pas pour cette raison qu'il faut boycotter et pratiquer la politique de «la chaise vide». Suite à ma visite de quatre jours, j'ai fait un compte rendu au président de la République et lui ai dit combien il était important de s'y rendre.
Q - Et ainsi, de lever les incompréhensions mutuelles. Selon vous, ce Sommet de la Francophonie est-il la bonne tribune pour, comme l'a dit François Hollande «tout dire, partout» en Afrique ?
R - Oui, cela s'appelle l'égalité. C'est peut-être un grand tournant dans les relations que nous avons avec l'Afrique. Aujourd'hui, je pense qu'il faut parler d'égal à égal, à hauteur d'homme et ce Sommet de la Francophonie s'y prête. Ce n'est pas une réunion bilatérale, ce sont 75 États qui seront présents. Il y a aussi des pays émergents et exemplaires quant à leur démocratie. Ce qui est très important, c'est d'être aussi souvent ensemble que possible. Il faut parler et nouer des relations sur toutes ces questions que vous soulevez, les droits de l'Homme notamment. Dans ce cadre, j'ai rencontré plusieurs fois le ministre des Affaires étrangères et le président de l'Assemblée nationale, le Premier ministre, le président Kabila et depuis j'entretiens ces relations. Dès le 15 septembre, il y aura deux grandes réformes dont une sur les droits de l'Homme. Cette nouvelle politique avec l'Afrique aujourd'hui est vraiment très importante.
Q - Ne pas exclure. Mais, pour autant, faut-il taire la voix de la France ? François Hollande va-t-il se servir de cette tribune face à un certain nombre de chefs d'État qui sont loin d'être exemplaires quant à leur bilan en matière de droits démocratiques ?
François Hollande se servira-t-il de cette tribune pour essayer de dresser les contours d'une nouvelle politique africaine de la France et qu'elle va être cette nouvelle politique ?
R - Il a été très clair lors de son allocution. Il a bien dit qu'il rencontrerait l'opposition, la société civile et les ONG. Le temps est fini où nous venions en catimini. Le président possède une grande vision de l'Afrique et des nouvelles relations que nous pouvons construire. Cela ne veut pas dire que l'on va éluder tous les problèmes. Nous n'arrivons pas non plus à ce Sommet avec une volonté d'ingérence à tout prix. Ce ne serait pas la bonne posture.
Q - On l'a vu avec le Sénégal, la Côte d'Ivoire, peut-être demain au Mali, en tout cas, ce sont les efforts de la France. Souhaitez-vous Madame Benguigui que la langue aille de paire aussi avec un certain nombre de valeurs ?
R - Oui aujourd'hui, il faut pouvoir être une langue solidaire et égalitaire. C'est en tout cas le but de ma mission et de mon ministère. Il faut se débarrasser des oripeaux du colonialisme de cette langue car nous avons encore beaucoup de choses à faire avec la dimension du Français. Cette langue véhicule aussi les valeurs humanistes au travers de la littérature, de la culture et aussi de l'économie. Il faut être à l'aise et comme nous le disions aussi, en 2050, il y aura 750 millions de francophones en Afrique.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 septembre 2012
R - Oui. J'ai été missionné au tout début de mon mandat pour aller à la rencontre du peuple congolais, de la société civile, du gouvernement, de l'opposition et des ONG. Comme je le dis toujours, il faut prendre du temps. Il y avait aussi des doutes du côté congolais. La République démocratique du Congo représente le plus grand pays francophone et ce Sommet est important. Évidemment ce pays connaît des problèmes mais ce n'est pas pour cette raison qu'il faut boycotter et pratiquer la politique de «la chaise vide». Suite à ma visite de quatre jours, j'ai fait un compte rendu au président de la République et lui ai dit combien il était important de s'y rendre.
Q - Et ainsi, de lever les incompréhensions mutuelles. Selon vous, ce Sommet de la Francophonie est-il la bonne tribune pour, comme l'a dit François Hollande «tout dire, partout» en Afrique ?
R - Oui, cela s'appelle l'égalité. C'est peut-être un grand tournant dans les relations que nous avons avec l'Afrique. Aujourd'hui, je pense qu'il faut parler d'égal à égal, à hauteur d'homme et ce Sommet de la Francophonie s'y prête. Ce n'est pas une réunion bilatérale, ce sont 75 États qui seront présents. Il y a aussi des pays émergents et exemplaires quant à leur démocratie. Ce qui est très important, c'est d'être aussi souvent ensemble que possible. Il faut parler et nouer des relations sur toutes ces questions que vous soulevez, les droits de l'Homme notamment. Dans ce cadre, j'ai rencontré plusieurs fois le ministre des Affaires étrangères et le président de l'Assemblée nationale, le Premier ministre, le président Kabila et depuis j'entretiens ces relations. Dès le 15 septembre, il y aura deux grandes réformes dont une sur les droits de l'Homme. Cette nouvelle politique avec l'Afrique aujourd'hui est vraiment très importante.
Q - Ne pas exclure. Mais, pour autant, faut-il taire la voix de la France ? François Hollande va-t-il se servir de cette tribune face à un certain nombre de chefs d'État qui sont loin d'être exemplaires quant à leur bilan en matière de droits démocratiques ?
François Hollande se servira-t-il de cette tribune pour essayer de dresser les contours d'une nouvelle politique africaine de la France et qu'elle va être cette nouvelle politique ?
R - Il a été très clair lors de son allocution. Il a bien dit qu'il rencontrerait l'opposition, la société civile et les ONG. Le temps est fini où nous venions en catimini. Le président possède une grande vision de l'Afrique et des nouvelles relations que nous pouvons construire. Cela ne veut pas dire que l'on va éluder tous les problèmes. Nous n'arrivons pas non plus à ce Sommet avec une volonté d'ingérence à tout prix. Ce ne serait pas la bonne posture.
Q - On l'a vu avec le Sénégal, la Côte d'Ivoire, peut-être demain au Mali, en tout cas, ce sont les efforts de la France. Souhaitez-vous Madame Benguigui que la langue aille de paire aussi avec un certain nombre de valeurs ?
R - Oui aujourd'hui, il faut pouvoir être une langue solidaire et égalitaire. C'est en tout cas le but de ma mission et de mon ministère. Il faut se débarrasser des oripeaux du colonialisme de cette langue car nous avons encore beaucoup de choses à faire avec la dimension du Français. Cette langue véhicule aussi les valeurs humanistes au travers de la littérature, de la culture et aussi de l'économie. Il faut être à l'aise et comme nous le disions aussi, en 2050, il y aura 750 millions de francophones en Afrique.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 septembre 2012