Texte intégral
Monsieur le Consul général,
Monsieur le Conseiller,
Mesdames les chefs d'entreprises, directrices de filiales, responsables d'institutions culturelles et d'ONG,
Tout d'abord, je vous remercie de votre présence.
Comme vient de le dire Monsieur le Consul général, ce déjeuner était prévu à l'origine pour évoquer la condition des femmes francophones dans la société américaine. Mais dans le cadre de mon déplacement à l'Assemblée générale des Nations unies, je suis devant vous en tant que ministre de la Francophonie, pour élargir avec vous le débat sur la situation des femmes dans le premier pays de l'espace francophone du monde, la RDC.
Aujourd'hui, en RDC sévit le M23, un groupe de rebelles armés qui a consciemment planifié une nouvelle arme de guerre, l'utilisation des violences sexuelles contre les femmes : enlevées dans leurs villages, elles sont violées, torturées, mutilées, leurs enfants sont enrôlés dans l'armée. Une campagne de terreur s'abat sur le lieu le plus dangereux du monde, comme le déplore Ban Ki-moon et entraîne la fuite terrorisée de plus de 260.000 femmes et enfants.
Permettez-moi de vous dire qu'en devenant ministre de la Francophonie, je n'ai pas laissé mon combat pour les droits de l'Homme et pour la dignité des femmes à la porte de mon Ministère, car pour moi, la Francophonie, c'est défendre et promouvoir une langue qui a fait sa mutation. Débarrassée des oripeaux du colonialisme, elle est aujourd'hui égalitaire, solidaire, et elle transmet les valeurs universelles qui fondent les droits de l'Homme.
Ce sont sur ces bases que je veux élargir le ministère de la Francophonie à la défense des droits des femmes partout où ils sont bafoués et dénoncer haut et fort les exactions qui font d'elles des «butins de guerre».
C'est dans le cadre de cet engagement que très prochainement, je me rendrai à Goma, ville congolaise où beaucoup de civils fuient le M23, afin de mieux cerner les attentes des ONG pour les aider dans leurs actions.
Par ailleurs, sur un plan politique, au fil de mes déplacements et de mes différents entretiens notamment en RDC, je me suis rendue compte qu'il était urgent d'associer plus encore les femmes aux prises de décisions. À Kinshasa le mois prochain, lors du Sommet de la Francophonie, je serai une des rares femmes.
Ce constat m'a amené à prendre une décision, à laquelle j'aimerai vous associer aujourd'hui : lancer un Forum mondial des Femmes francophones qui sera un lieu de débat, pour accroître la visibilité des femmes, mais qui sera aussi un lieu de transmission des valeurs garantes d'égalité et de solidarité dont elles sont privées. J'en parlerai tout à l'heure avec Michelle Bachelet, présidente d'ONU Femmes, et également avec Leïla Zerrougui, Représentante du Secrétaire général des Nations unies pour les enfants dans les conflits armés.
J'aimerai le lancer début 2013, y convier plus de 500 femmes venues de tous les continents, pour mettre en lumière les disparités qu'il peut exister selon les pays, et dénoncer tout ce qui réduit les femmes à la soumission, au silence, aux inégalités de toutes sortes.
C'est pourquoi j'aimerai que ce déjeuner organisé ici, dans le cadre de l'ONU, soit le premier relais de cette initiative, dont vous pourriez être les porte-voix aux États-Unis.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er octobre 2012
Monsieur le Conseiller,
Mesdames les chefs d'entreprises, directrices de filiales, responsables d'institutions culturelles et d'ONG,
Tout d'abord, je vous remercie de votre présence.
Comme vient de le dire Monsieur le Consul général, ce déjeuner était prévu à l'origine pour évoquer la condition des femmes francophones dans la société américaine. Mais dans le cadre de mon déplacement à l'Assemblée générale des Nations unies, je suis devant vous en tant que ministre de la Francophonie, pour élargir avec vous le débat sur la situation des femmes dans le premier pays de l'espace francophone du monde, la RDC.
Aujourd'hui, en RDC sévit le M23, un groupe de rebelles armés qui a consciemment planifié une nouvelle arme de guerre, l'utilisation des violences sexuelles contre les femmes : enlevées dans leurs villages, elles sont violées, torturées, mutilées, leurs enfants sont enrôlés dans l'armée. Une campagne de terreur s'abat sur le lieu le plus dangereux du monde, comme le déplore Ban Ki-moon et entraîne la fuite terrorisée de plus de 260.000 femmes et enfants.
Permettez-moi de vous dire qu'en devenant ministre de la Francophonie, je n'ai pas laissé mon combat pour les droits de l'Homme et pour la dignité des femmes à la porte de mon Ministère, car pour moi, la Francophonie, c'est défendre et promouvoir une langue qui a fait sa mutation. Débarrassée des oripeaux du colonialisme, elle est aujourd'hui égalitaire, solidaire, et elle transmet les valeurs universelles qui fondent les droits de l'Homme.
Ce sont sur ces bases que je veux élargir le ministère de la Francophonie à la défense des droits des femmes partout où ils sont bafoués et dénoncer haut et fort les exactions qui font d'elles des «butins de guerre».
C'est dans le cadre de cet engagement que très prochainement, je me rendrai à Goma, ville congolaise où beaucoup de civils fuient le M23, afin de mieux cerner les attentes des ONG pour les aider dans leurs actions.
Par ailleurs, sur un plan politique, au fil de mes déplacements et de mes différents entretiens notamment en RDC, je me suis rendue compte qu'il était urgent d'associer plus encore les femmes aux prises de décisions. À Kinshasa le mois prochain, lors du Sommet de la Francophonie, je serai une des rares femmes.
Ce constat m'a amené à prendre une décision, à laquelle j'aimerai vous associer aujourd'hui : lancer un Forum mondial des Femmes francophones qui sera un lieu de débat, pour accroître la visibilité des femmes, mais qui sera aussi un lieu de transmission des valeurs garantes d'égalité et de solidarité dont elles sont privées. J'en parlerai tout à l'heure avec Michelle Bachelet, présidente d'ONU Femmes, et également avec Leïla Zerrougui, Représentante du Secrétaire général des Nations unies pour les enfants dans les conflits armés.
J'aimerai le lancer début 2013, y convier plus de 500 femmes venues de tous les continents, pour mettre en lumière les disparités qu'il peut exister selon les pays, et dénoncer tout ce qui réduit les femmes à la soumission, au silence, aux inégalités de toutes sortes.
C'est pourquoi j'aimerai que ce déjeuner organisé ici, dans le cadre de l'ONU, soit le premier relais de cette initiative, dont vous pourriez être les porte-voix aux États-Unis.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er octobre 2012