Texte intégral
Q- Vous êtes la quatrième ministre du gouvernement Ayrault à vous rendre au Maroc en lespace de quelques semaines à peine, est-ce que cela veut dire que le Royaume est plus jamais un partenaire privilégié et stratégique de la France ?
R- Absolument. Je suis le quatrième membre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault à venir au Maroc en cinq mois, depuis la formation du gouvernement. Ce qui montre bien le sérieux avec lequel nous entendons travailler avec le gouvernement marocain. Je suis aussi venue pour saluer le processus de réformes engagé sous limpulsion de sa majesté le roi Mohammed VI. Nous sommes très impressionnés par le processus de démocratisation, de modernisation du pays qui a été engagé et qui se déroule dans une sérénité et une stabilité très impressionnantes.
Q- Parlons dun point précis qui relève de votre responsabilité. Vous savez que le Maroc accueille le plus grand réseau décoles françaises, des établissements qui, malgré tout, demeurent moins accessibles aux Marocains depuis quils ont vu leurs frais dinscription senvoler, plus 150% en lespace de cinq ans à peine. Comment est-ce que vous justifiez une telle décision ?
R- Le réseau scolaire au Maroc est très important et cest pour cela que je suis ici, il fait partie de mes attributions. Nous investissons quand même, malgré les frais de scolarité qui augmentent. La scolarisation, la santé, la sécurité sont au coeur des préoccupations des familles, et lEtat français fait de gros efforts puisque chaque enfant coûte à lEtat 2200 euros par an. Cest une subvention de lEtat français pour la scolarisation des enfants dans le réseau scolaire français au Maroc.
Q- Cela veut dire quil nest pas prévu de revoir à la baisse ces frais-là ? Et nest-ce pas un handicap, à lheure où lon défend la francophonie de voir dautres établissements, dautres langues, notamment les établissements américains, plus accessibles ?
R- Oui, mais en même temps nous développons en ce moment le parc immobilier que nous avons. Nous avons besoin de lentretenir, de le rénover, de le développer, et cela à un coût. Alors si nous voulons offrir un cadre un peu meilleur pour nos enfants, il faut malheureusement que les familles participent au coût de développement de cet immobilier.
Q- Autre point qui intéresse les Marocains, le président Hollande avait promis dalléger, tout du moins de les faciliter, les procédures dattribution de visas. Mais il semble quà lheure actuelle, plusieurs mois après son entrée en fonction, les procédures demeurent les mêmes que celles qui étaient en vigueur sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Dans quels délais cette facilitation daccès au territoire français se fera-t-elle ?
R- Manuel Valls est venu au Maroc, il a eu une série de réunions. Il travaille en ce moment à une politique douverture. Nous ne sommes plus dans la logique de quotas, de chiffres, du gouvernement précédent. Dès larrivée au gouvernement de Jean-Marc Ayrault, nous avons abrogé les circulaires Guéant qui étaient très embarrassantes pour la France et lui donnaient une très mauvaise image. Aujourdhui nous avons 160 000 visas par an qui sont donnés aux ressortissants marocains pour venir en France. Nous avons un taux de refus qui est un des plus bas dans le monde et nous pouvons nous satisfaire de la confiance qui règne entre la France et le Maroc. Manuel Valls travaille dans le sens dune plus grande flexibilité, dune plus grande ouverture.
Source http://www.ambafrance-ma.org, le 1er octobre 2012