Texte intégral
BH Info - Pourquoi présenter Le Grand Paris à Sarajevo ?
François Lamy - Paris et Sarajevo sont confrontées à des problématiques certes différentes mais peuvent avoir des objectifs semblables : faire de nos espaces urbains des espaces ouverts à tous, accueillants, créatifs, producteurs de richesses, porteur dun autre mode de vie plus respectueux de lavenir de notre bien commun : la Planète. Lenjeu est de recréer des villes mixtes, socialement, culturellement, les conditions pour que nos villes retrouvent leur raison dêtre : des lieux où sinventent perpétuellement le bien Vivre Ensemble, quelles soient nos origines, nos cultures ou nos nationalités.
BH Info - La France ne connait pas vraiment la Bosnie-Herzégovine en dehors de la guerre et de la crise. Quest-ce que vous avez envie de leur dire ?
François Lamy - Pendant des années, jai été président du groupe damitié France-Bosnie à lAssemblée nationale, je connais bien ce pays où jai aussi beaucoup damis. Jexplique souvent que la France ne doit pas avoir une vision de la Bosnie tournée vers le passé mais vers lavenir. Cela ne signifie pas quon doit oublier la guerre, le travail de mémoire et de justice ne doit pas être négligé. Toutefois, la Bosnie doit souvrir davantage vers lavenir. Je rappelle souvent aux Français que Sarajevo ne se limite pas à lhistoire du plus long siège de lHistoire, Sarajevo est aussi une ville olympique, une ville dhistoire, une ville de brassage. Aujourdhui, cette ville a ses difficultés mais elle a aussi son dynamisme, sa créativité, son intelligence. Vingt ans après le début de la guerre, elle est une des villes qui se développe le plus rapidement au monde. Chaque fois que jy reviens, je la retrouve différente.
A nos décideurs économiques, je dis que Sarajevo est un point de rencontres de plusieurs civilisations, notre présence ici peut être un atout de taille.
A nos décideurs politiques européens, je dis quon ne réglera pas la crise de lEurope si on tourne le dos à Sarajevo, si on ne lui prête pas lattention quelle mérite. Je rappelle souvent que Sarajevo est une petite ville par sa taille et par le nombre dhabitants mais cest une ville majeure dans lhistoire de lEurope, une ville regardée par le monde entier, un symbole fort de lEurope multiculturelle à laquelle on aspire. Mon désir est de voir la Bosnie-Herzégovine dans lUnion Européenne.
BH Info - Et quavez-vous envie de dire aux hommes politiques dici ?
François Lamy - Avant tout que nous avons tous besoin dune Bosnie-Herzégovine multiculturelle. Sarajevo doit redevenir la grande capitale dun même pays. Elle doit retrouver la fonction de carrefour des cultures et des civilisations quelle a eu pendant plus de 5 siècles. Jen suis sûr, elle peut être ce lieu de passage entre orient et occident dont lEurope a tellement besoin. Mais lobjectif sera atteint seulement les politiques bosniens soccupent du quotidien, donc de léducation, de la formation, du droit au travail, de la justice...
BH Info - Le ministre délégué aux Affaires européennes, M. Bernard Cazeneuve, a déclaré récemment que lavancement de ladhésion européenne de la Serbie pourrait être bloqué si elle refuse de reconnaître le génocide commis en Bosnie-Herzégovine. Est-ce que cest la position officielle de la France ?
François Lamy - Jai été rapporteur à lAssemblée Nationale et jai enquêté sur Srebrenica dont les habitants ont subi le plus grand massacre commis en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. En 2011, jai tenu à assister à la commémoration aux victimes civiles à Srebrenica car jattache beaucoup dimportance à cette épisode tragique de lHistoire. Si M. Cazeneuve dit que la non-reconnaissance officielle du génocide bosnien pourrait faire obstacle à la Serbie à ladhésion dans lUE, cest que cest la position officielle de la France. La Serbie ne peut pas adhérer à lUE si elle est incapable de comprendre ce devoir de justice et de mémoire que nous avons tous. Cest uniquement de cette manière que nous pourrons tourner la page et passer à une nouvelle étape.
Source http://www.ambafrance-ba.org, le 1er octobre 2012
François Lamy - Paris et Sarajevo sont confrontées à des problématiques certes différentes mais peuvent avoir des objectifs semblables : faire de nos espaces urbains des espaces ouverts à tous, accueillants, créatifs, producteurs de richesses, porteur dun autre mode de vie plus respectueux de lavenir de notre bien commun : la Planète. Lenjeu est de recréer des villes mixtes, socialement, culturellement, les conditions pour que nos villes retrouvent leur raison dêtre : des lieux où sinventent perpétuellement le bien Vivre Ensemble, quelles soient nos origines, nos cultures ou nos nationalités.
BH Info - La France ne connait pas vraiment la Bosnie-Herzégovine en dehors de la guerre et de la crise. Quest-ce que vous avez envie de leur dire ?
François Lamy - Pendant des années, jai été président du groupe damitié France-Bosnie à lAssemblée nationale, je connais bien ce pays où jai aussi beaucoup damis. Jexplique souvent que la France ne doit pas avoir une vision de la Bosnie tournée vers le passé mais vers lavenir. Cela ne signifie pas quon doit oublier la guerre, le travail de mémoire et de justice ne doit pas être négligé. Toutefois, la Bosnie doit souvrir davantage vers lavenir. Je rappelle souvent aux Français que Sarajevo ne se limite pas à lhistoire du plus long siège de lHistoire, Sarajevo est aussi une ville olympique, une ville dhistoire, une ville de brassage. Aujourdhui, cette ville a ses difficultés mais elle a aussi son dynamisme, sa créativité, son intelligence. Vingt ans après le début de la guerre, elle est une des villes qui se développe le plus rapidement au monde. Chaque fois que jy reviens, je la retrouve différente.
A nos décideurs économiques, je dis que Sarajevo est un point de rencontres de plusieurs civilisations, notre présence ici peut être un atout de taille.
A nos décideurs politiques européens, je dis quon ne réglera pas la crise de lEurope si on tourne le dos à Sarajevo, si on ne lui prête pas lattention quelle mérite. Je rappelle souvent que Sarajevo est une petite ville par sa taille et par le nombre dhabitants mais cest une ville majeure dans lhistoire de lEurope, une ville regardée par le monde entier, un symbole fort de lEurope multiculturelle à laquelle on aspire. Mon désir est de voir la Bosnie-Herzégovine dans lUnion Européenne.
BH Info - Et quavez-vous envie de dire aux hommes politiques dici ?
François Lamy - Avant tout que nous avons tous besoin dune Bosnie-Herzégovine multiculturelle. Sarajevo doit redevenir la grande capitale dun même pays. Elle doit retrouver la fonction de carrefour des cultures et des civilisations quelle a eu pendant plus de 5 siècles. Jen suis sûr, elle peut être ce lieu de passage entre orient et occident dont lEurope a tellement besoin. Mais lobjectif sera atteint seulement les politiques bosniens soccupent du quotidien, donc de léducation, de la formation, du droit au travail, de la justice...
BH Info - Le ministre délégué aux Affaires européennes, M. Bernard Cazeneuve, a déclaré récemment que lavancement de ladhésion européenne de la Serbie pourrait être bloqué si elle refuse de reconnaître le génocide commis en Bosnie-Herzégovine. Est-ce que cest la position officielle de la France ?
François Lamy - Jai été rapporteur à lAssemblée Nationale et jai enquêté sur Srebrenica dont les habitants ont subi le plus grand massacre commis en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. En 2011, jai tenu à assister à la commémoration aux victimes civiles à Srebrenica car jattache beaucoup dimportance à cette épisode tragique de lHistoire. Si M. Cazeneuve dit que la non-reconnaissance officielle du génocide bosnien pourrait faire obstacle à la Serbie à ladhésion dans lUE, cest que cest la position officielle de la France. La Serbie ne peut pas adhérer à lUE si elle est incapable de comprendre ce devoir de justice et de mémoire que nous avons tous. Cest uniquement de cette manière que nous pourrons tourner la page et passer à une nouvelle étape.
Source http://www.ambafrance-ba.org, le 1er octobre 2012