Texte intégral
Monseigneur,
Monsieur le Ministre dEtat,
Monsieur le Ministre-Président,
Madame lambassadeur,
Monsieur le Consul général,
Monsieur le Député,
Mesdames et messieurs les élus,
Madame la directrice de lAFE,
Madame et Monsieur le Proviseur,
Chers parents délèves, chers amis,
En premier lieux, et parce que vous men offrez loccasion à quelques jours de la rentrée scolaire - évènement essentiel dans la vie de nos enfants et dans celle de la République - je suis heureuse, sincèrement heureuse dadresser à lensemble des communautés scolaires des lycées français à létranger, à ses 300 000 élèves mais aussi ses personnels, enseignants et administratifs, mes très sincères voeux de réussite. Pour avoir été universitaire pendant vingt ans, je sais limportance de ce rituel quelques soient les ages et les lieux. Ferdinand Buisson en fait un des éléments symboliques de cette religion républicaine quest léducation.
Jy sacrifie volontiers et profitant de la mémoire de Jean Monnet que vous avez convoquée et sur laquelle je reviendrai je présente donc tous mes voeux de réussite scolaire pour tous ces jeunes, bien sur, parce quil est important dobtenir de bons résultats et des diplômes mais aussi de construction et dépanouissement dans nos valeurs universelles déducation.
Notre réseau denseignement français à létranger, fort de ses 480 établissements dans plus de 130 pays est un instrument unique au service de notre pays et de sa diplomatie. Il assure bien sûr la scolarisation des enfants français hors de nos frontières ; il contribue également, en accueillant une majorité denfants dautres nationalités, à son rayonnement et son influence dans le monde.
Le Ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, relève fort justement que les grands amis francophones de la France des prochaines décennies sont assis aujourdhui sur les bancs de nos écoles à létranger. Une partie dentre-eux sont scolarisés dans cet établissement :
- au coeur de la capitale de lEurope, lieu emblématique sil en est, où sont brassées les cultures de notre continent ;
- au coeur aussi de ce que fut une relation aussi intense que celle que la Belgique et la France ont pu nouer depuis la Révolution sous le double parrainage de Victor Hugo et Theroigne de Méricourt.
Léducation est un enjeu essentiel pour maintenir la compétitivité internationale de notre pays et notre place dans le monde.
Nous y parviendrons en formant des jeunes solidement préparés, intellectuellement capables de sadapter aux situations de plus en plus complexes, curieux des autres, armés dun savoir ouvert à lintelligibilité du monde.
Lécole est un lieu dapprentissage essentiel, un lieu où lon forme « des hommes libres et des citoyens, où on enseigne des principes, des valeurs, des méthodes, une liberté et un civisme » pour citer Vincent Peillon, notre Ministre de lEN.
Lécole est la condition et la garantie dune société apaisée et pacifiée vis à vis delle-même. Cest parce quil ne peut y avoir davenir pour notre pays sans investissement dans les politiques tournées vers la jeunesse, que le Président de la République, en ouvrant son quinquennat par un hommage à Jules Ferry, a fait de léducation une priorité de laction gouvernementale. La question scolaire est au coeur du projet républicain.
Notre réseau denseignement français à létranger en fait le pari lorsquil se projette à lextérieur de nos frontières. En concurrence avec dautres systèmes éducatifs, il est reconnu et apprécié ; le nombre délèves accueillis augmente en effet régulièrement.
Cest la démonstration que la qualité de notre enseignement est internationalement reconnue. Les familles y trouvent en particulier, au niveau méthodologique, une formation exigeante et rigoureuse.
LAgence pour lEnseignement français à létranger est notre opérateur en charge du réseau denseignement français à létranger. Je souhaite rendre ici hommage ici au travail de sa Directrice, Madame Anne Marie Descotes et de toute son équipe. Le succès de nos écoles leur revient en grande partie.
En effet, à bien des égards, le réseau de lAEFE est un laboratoire de pratiques pédagogiques. Cest particulièrement vrai dans lapprentissage des langues avec le développement des enseignements bi ou tri lingue comme à Jean Monnet. La présence dun enseignement de qualité en anglais ou en allemand comme ici est en effet devenu, pour les familles, une condition à la scolarisation des enfants.
Mais le lycée Jean Monnet est un établissement victime de son succès : chaque année, près de 500 élèves dont un tiers de français, ne peuvent lintégrer, faute de place.
Pour faire face à cette situation, une restructuration et une extension des bâtiments existants ont été engagées.
Je tiens à souligner limplication financière des différents partenaires dans la réalisation de ces importants travaux dun montant de 16 millions deuros : lEtat, des entreprises au travers de la fondation de soutien au lycée ainsi que les familles bien sur à travers les droits de scolarité. Ces efforts ont permis de doter le lycée Jean Monnet datouts majeurs pour améliorer laccueil des élèves et les conditions de travail des personnels.
Cest ainsi quà la rentrée 2011, deux nouveaux bâtiments ont vu le jour :
- La médiathèque « Agnès Varda », lieu détude et de culture ;
- Un nouveau gymnase qui permet prioritairement aux élèves du primaire de bénéficier dune éducation physique et sportive conforme aux instructions du Ministère de lEducation nationale français.
Ces deux réalisations permettent aux 2 500 élèves scolarisés sur le site principal du Lycée de bénéficier dinstallations de qualité répondant aux exigences pédagogiques daujourdhui.
Pour compléter ce vaste projet immobilier et permettre au Lycée daccueillir davantage délèves (un peu plus de 2700 cette année, soit 500 de plus quen 2003), lEtat français a acheté le terrain sur lequel a été construite cette nouvelle école maternelle, qui accueille 300 élèves, que jai lhonneur et le plaisir dinaugurer aujourdhui à vos côtés.
Cette école sera la vitrine de létablissement et mettra en valeur son excellence pédagogique puisque tous ces enfants suivent un enseignement bilingue français/allemand et français/anglais à parité horaire.
Je ne doute pas que ce lieu lumineux, coloré, spacieux, sera propice aux apprentissages, à lépanouissement des élèves et adapté aux besoins des équipes pédagogiques.
Je suis fière de souligner que la conception du bâtiment a tenu compte des impératifs environnementaux (économe en énergie, il est parfaitement intégré dans son environnement naturel) et bien sur pédagogiques dans laménagement des espaces.
La construction dune école est toujours un chantier complexe.
Cest pourquoi, je tiens à remercier tous les acteurs, français et belges, qui ont contribué à la concrétisation et à la réussite de ce projet, de part leur volonté, leurs décisions, leur travail, leur énergie, leur enthousiasme et aussi parfois leur générosité.
Je saisis cette occasion pour souligner que la France, via son ambassade, soucieuse de la scolarisation des enfants de ses ressortissants mais également des francophones en général, a élaboré un « plan école » adapté à la Belgique.
Il intègre la promotion de notre deuxième établissement français dans le Royaume, le Lycée français international dAnvers.
Sa nouvelle offre pédagogique, là aussi axée sur le multilinguisme avec louverture dune section français-anglais à parité horaire en maternelle en 2010 et dune section français-néerlandais en classe de CP à la rentrée 2011 permettra, à lhorizon 2015, à tous les élèves du 1er degré de suivre un enseignement bilingue.
Cette ouverture linguistique et culturelle contribue à faciliter lintégration des élèves français dans leur région hôte et daccueillir les élèves non-français dont les parents ont fait le choix dopter pour notre système scolaire.
Je me réjouis de ce que ces nouvelles orientations séduisent à chaque rentrée un plus grand nombre de parents francophones mais aussi allophones et que le taux de fréquentation de cet établissement continue à progresser régulièrement.
Je suis ravie également, quà linitiative de notre ambassade, une toute jeune association gantoise de parents français, « La Bande à Gavroche », ait relevé le défi de créer la première école FLAM en Belgique. Je leur présente mes voeux sincères de succès.
Le programme FLAM, Français langue maternelle, qui me tient à coeur, a pour objectif de soutenir des associations de parents, dans la mise en place dinitiatives extrascolaires visant à favoriser la pratique de la langue française chez des enfants français ou binationaux, scolarisés localement dans une autre langue.
Par ailleurs, toujours dans le cadre global du plan école Belgique, un groupe de travail a également été constitué afin de réfléchir à la création dun lycée transfrontalier franco-flamand ou à un couplage détablissements entre des collèges-lycées du secteur de Roubaix-Tourcoing et de Courtrai. Les travaux, qui reprendront dès la rentrée, sont menés sous la direction du Recteur de lAcadémie de Lille en collaboration avec notre Ambassade et devraient aboutir avant la fin de cette année scolaire.
Le développement de loffre scolaire en français est une priorité de mon ministère. La coexistence de lycées de lAEFE, à la pointe de linnovation pédagogique, de programmes FLAM, apportant une réponse aux familles qui ne peuvent scolariser leurs enfants dans ces lycées et le développement de filières en français dans les lycées nationaux constitue certainement la combinaison qui nous permettra de relever le défi de la présence de notre enseignement à létranger.
Je remercie avec chaleur et une amitié toute particulière nos partenaires belges pour lattention quils portent à nos établissements, à nos projets communs. Je tiens également à rendre hommage aux équipes éducatives, aux enseignants, dont lengagement au quotidien est tout à fait remarquable, à la Direction du Lycée, à sa fondation, à notre Ambassadeur en Belgique et ses services, à la Directrice de lAEFE et ses services ainsi quà tous ceux qui apportent leur soutien au lycée, aux parents qui nous confient leurs enfants.
Permettez-moi en conclusion dexprimer un « doute » sur le choix du nom fait pour cet établissement : Jean Monnet.
Mais peut-on réellement placer léducation de ses enfants sous le parrainage :
- Dun homme dont lun de ses plus proches collaborateurs disait que son secret résidait dans le fait quil ne savait ni lire, ni écrire ?
- Dun homme qui neut jamais dautres diplômes que ceux acquis durant ses études secondaires sur les bancs de lécole communale de Cognac ?
- Dun homme dont les projets essentiels je pense à la déclaration Schuman furent rédigés et portés par dautres et qui après avoir été ruiné par la crise de 1929 mais enrichi par la construction de chemin de fers en Chine orientale grâce à son amitié avec Tchan Kai Chek fini de nouveau ruiné pour avoir investi tout son capital et toute son énergie tout littéralement tout - dans le comité daction pour les Etats Unis dEurope ?
Et pourtant, ce français expatrié à 20 ans dans les rues de Londres pour y apprendre langlais, ce français expatrié qui neut de cesse de parcourir le monde jusquà en devenir selon le beau mot de John Kennedy « un homme dEtat du Monde », neut de cesse de porter durant toute sa vie de Paris à Londres, de la Sdn à la CECA, des sociaux-démocrates aux démocrates chrétiens - un seul projet, « Unir les hommes ».
Cest cette liberté, celle dun homme profondément humble, généreux, patient et visionnaire que je retiendrai en me remémorant le nom de ce bel établissement. Jean Monnet. Léducation de nos enfants est dans cette curiosité que nous leur offrons, que Jean Monnet portait, et qui leur permet dignorer les différences de classes, de religion, de nationalité pour ne sattacher quà la seule force des idées et des sentiments. Cest cela que vous aurez à accompagner dans cet établissement.
Je vous en remercie.
Source http://www.ambafrance-be.org, le 11 octobre 2012
Monsieur le Ministre dEtat,
Monsieur le Ministre-Président,
Madame lambassadeur,
Monsieur le Consul général,
Monsieur le Député,
Mesdames et messieurs les élus,
Madame la directrice de lAFE,
Madame et Monsieur le Proviseur,
Chers parents délèves, chers amis,
En premier lieux, et parce que vous men offrez loccasion à quelques jours de la rentrée scolaire - évènement essentiel dans la vie de nos enfants et dans celle de la République - je suis heureuse, sincèrement heureuse dadresser à lensemble des communautés scolaires des lycées français à létranger, à ses 300 000 élèves mais aussi ses personnels, enseignants et administratifs, mes très sincères voeux de réussite. Pour avoir été universitaire pendant vingt ans, je sais limportance de ce rituel quelques soient les ages et les lieux. Ferdinand Buisson en fait un des éléments symboliques de cette religion républicaine quest léducation.
Jy sacrifie volontiers et profitant de la mémoire de Jean Monnet que vous avez convoquée et sur laquelle je reviendrai je présente donc tous mes voeux de réussite scolaire pour tous ces jeunes, bien sur, parce quil est important dobtenir de bons résultats et des diplômes mais aussi de construction et dépanouissement dans nos valeurs universelles déducation.
Notre réseau denseignement français à létranger, fort de ses 480 établissements dans plus de 130 pays est un instrument unique au service de notre pays et de sa diplomatie. Il assure bien sûr la scolarisation des enfants français hors de nos frontières ; il contribue également, en accueillant une majorité denfants dautres nationalités, à son rayonnement et son influence dans le monde.
Le Ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, relève fort justement que les grands amis francophones de la France des prochaines décennies sont assis aujourdhui sur les bancs de nos écoles à létranger. Une partie dentre-eux sont scolarisés dans cet établissement :
- au coeur de la capitale de lEurope, lieu emblématique sil en est, où sont brassées les cultures de notre continent ;
- au coeur aussi de ce que fut une relation aussi intense que celle que la Belgique et la France ont pu nouer depuis la Révolution sous le double parrainage de Victor Hugo et Theroigne de Méricourt.
Léducation est un enjeu essentiel pour maintenir la compétitivité internationale de notre pays et notre place dans le monde.
Nous y parviendrons en formant des jeunes solidement préparés, intellectuellement capables de sadapter aux situations de plus en plus complexes, curieux des autres, armés dun savoir ouvert à lintelligibilité du monde.
Lécole est un lieu dapprentissage essentiel, un lieu où lon forme « des hommes libres et des citoyens, où on enseigne des principes, des valeurs, des méthodes, une liberté et un civisme » pour citer Vincent Peillon, notre Ministre de lEN.
Lécole est la condition et la garantie dune société apaisée et pacifiée vis à vis delle-même. Cest parce quil ne peut y avoir davenir pour notre pays sans investissement dans les politiques tournées vers la jeunesse, que le Président de la République, en ouvrant son quinquennat par un hommage à Jules Ferry, a fait de léducation une priorité de laction gouvernementale. La question scolaire est au coeur du projet républicain.
Notre réseau denseignement français à létranger en fait le pari lorsquil se projette à lextérieur de nos frontières. En concurrence avec dautres systèmes éducatifs, il est reconnu et apprécié ; le nombre délèves accueillis augmente en effet régulièrement.
Cest la démonstration que la qualité de notre enseignement est internationalement reconnue. Les familles y trouvent en particulier, au niveau méthodologique, une formation exigeante et rigoureuse.
LAgence pour lEnseignement français à létranger est notre opérateur en charge du réseau denseignement français à létranger. Je souhaite rendre ici hommage ici au travail de sa Directrice, Madame Anne Marie Descotes et de toute son équipe. Le succès de nos écoles leur revient en grande partie.
En effet, à bien des égards, le réseau de lAEFE est un laboratoire de pratiques pédagogiques. Cest particulièrement vrai dans lapprentissage des langues avec le développement des enseignements bi ou tri lingue comme à Jean Monnet. La présence dun enseignement de qualité en anglais ou en allemand comme ici est en effet devenu, pour les familles, une condition à la scolarisation des enfants.
Mais le lycée Jean Monnet est un établissement victime de son succès : chaque année, près de 500 élèves dont un tiers de français, ne peuvent lintégrer, faute de place.
Pour faire face à cette situation, une restructuration et une extension des bâtiments existants ont été engagées.
Je tiens à souligner limplication financière des différents partenaires dans la réalisation de ces importants travaux dun montant de 16 millions deuros : lEtat, des entreprises au travers de la fondation de soutien au lycée ainsi que les familles bien sur à travers les droits de scolarité. Ces efforts ont permis de doter le lycée Jean Monnet datouts majeurs pour améliorer laccueil des élèves et les conditions de travail des personnels.
Cest ainsi quà la rentrée 2011, deux nouveaux bâtiments ont vu le jour :
- La médiathèque « Agnès Varda », lieu détude et de culture ;
- Un nouveau gymnase qui permet prioritairement aux élèves du primaire de bénéficier dune éducation physique et sportive conforme aux instructions du Ministère de lEducation nationale français.
Ces deux réalisations permettent aux 2 500 élèves scolarisés sur le site principal du Lycée de bénéficier dinstallations de qualité répondant aux exigences pédagogiques daujourdhui.
Pour compléter ce vaste projet immobilier et permettre au Lycée daccueillir davantage délèves (un peu plus de 2700 cette année, soit 500 de plus quen 2003), lEtat français a acheté le terrain sur lequel a été construite cette nouvelle école maternelle, qui accueille 300 élèves, que jai lhonneur et le plaisir dinaugurer aujourdhui à vos côtés.
Cette école sera la vitrine de létablissement et mettra en valeur son excellence pédagogique puisque tous ces enfants suivent un enseignement bilingue français/allemand et français/anglais à parité horaire.
Je ne doute pas que ce lieu lumineux, coloré, spacieux, sera propice aux apprentissages, à lépanouissement des élèves et adapté aux besoins des équipes pédagogiques.
Je suis fière de souligner que la conception du bâtiment a tenu compte des impératifs environnementaux (économe en énergie, il est parfaitement intégré dans son environnement naturel) et bien sur pédagogiques dans laménagement des espaces.
La construction dune école est toujours un chantier complexe.
Cest pourquoi, je tiens à remercier tous les acteurs, français et belges, qui ont contribué à la concrétisation et à la réussite de ce projet, de part leur volonté, leurs décisions, leur travail, leur énergie, leur enthousiasme et aussi parfois leur générosité.
Je saisis cette occasion pour souligner que la France, via son ambassade, soucieuse de la scolarisation des enfants de ses ressortissants mais également des francophones en général, a élaboré un « plan école » adapté à la Belgique.
Il intègre la promotion de notre deuxième établissement français dans le Royaume, le Lycée français international dAnvers.
Sa nouvelle offre pédagogique, là aussi axée sur le multilinguisme avec louverture dune section français-anglais à parité horaire en maternelle en 2010 et dune section français-néerlandais en classe de CP à la rentrée 2011 permettra, à lhorizon 2015, à tous les élèves du 1er degré de suivre un enseignement bilingue.
Cette ouverture linguistique et culturelle contribue à faciliter lintégration des élèves français dans leur région hôte et daccueillir les élèves non-français dont les parents ont fait le choix dopter pour notre système scolaire.
Je me réjouis de ce que ces nouvelles orientations séduisent à chaque rentrée un plus grand nombre de parents francophones mais aussi allophones et que le taux de fréquentation de cet établissement continue à progresser régulièrement.
Je suis ravie également, quà linitiative de notre ambassade, une toute jeune association gantoise de parents français, « La Bande à Gavroche », ait relevé le défi de créer la première école FLAM en Belgique. Je leur présente mes voeux sincères de succès.
Le programme FLAM, Français langue maternelle, qui me tient à coeur, a pour objectif de soutenir des associations de parents, dans la mise en place dinitiatives extrascolaires visant à favoriser la pratique de la langue française chez des enfants français ou binationaux, scolarisés localement dans une autre langue.
Par ailleurs, toujours dans le cadre global du plan école Belgique, un groupe de travail a également été constitué afin de réfléchir à la création dun lycée transfrontalier franco-flamand ou à un couplage détablissements entre des collèges-lycées du secteur de Roubaix-Tourcoing et de Courtrai. Les travaux, qui reprendront dès la rentrée, sont menés sous la direction du Recteur de lAcadémie de Lille en collaboration avec notre Ambassade et devraient aboutir avant la fin de cette année scolaire.
Le développement de loffre scolaire en français est une priorité de mon ministère. La coexistence de lycées de lAEFE, à la pointe de linnovation pédagogique, de programmes FLAM, apportant une réponse aux familles qui ne peuvent scolariser leurs enfants dans ces lycées et le développement de filières en français dans les lycées nationaux constitue certainement la combinaison qui nous permettra de relever le défi de la présence de notre enseignement à létranger.
Je remercie avec chaleur et une amitié toute particulière nos partenaires belges pour lattention quils portent à nos établissements, à nos projets communs. Je tiens également à rendre hommage aux équipes éducatives, aux enseignants, dont lengagement au quotidien est tout à fait remarquable, à la Direction du Lycée, à sa fondation, à notre Ambassadeur en Belgique et ses services, à la Directrice de lAEFE et ses services ainsi quà tous ceux qui apportent leur soutien au lycée, aux parents qui nous confient leurs enfants.
Permettez-moi en conclusion dexprimer un « doute » sur le choix du nom fait pour cet établissement : Jean Monnet.
Mais peut-on réellement placer léducation de ses enfants sous le parrainage :
- Dun homme dont lun de ses plus proches collaborateurs disait que son secret résidait dans le fait quil ne savait ni lire, ni écrire ?
- Dun homme qui neut jamais dautres diplômes que ceux acquis durant ses études secondaires sur les bancs de lécole communale de Cognac ?
- Dun homme dont les projets essentiels je pense à la déclaration Schuman furent rédigés et portés par dautres et qui après avoir été ruiné par la crise de 1929 mais enrichi par la construction de chemin de fers en Chine orientale grâce à son amitié avec Tchan Kai Chek fini de nouveau ruiné pour avoir investi tout son capital et toute son énergie tout littéralement tout - dans le comité daction pour les Etats Unis dEurope ?
Et pourtant, ce français expatrié à 20 ans dans les rues de Londres pour y apprendre langlais, ce français expatrié qui neut de cesse de parcourir le monde jusquà en devenir selon le beau mot de John Kennedy « un homme dEtat du Monde », neut de cesse de porter durant toute sa vie de Paris à Londres, de la Sdn à la CECA, des sociaux-démocrates aux démocrates chrétiens - un seul projet, « Unir les hommes ».
Cest cette liberté, celle dun homme profondément humble, généreux, patient et visionnaire que je retiendrai en me remémorant le nom de ce bel établissement. Jean Monnet. Léducation de nos enfants est dans cette curiosité que nous leur offrons, que Jean Monnet portait, et qui leur permet dignorer les différences de classes, de religion, de nationalité pour ne sattacher quà la seule force des idées et des sentiments. Cest cela que vous aurez à accompagner dans cet établissement.
Je vous en remercie.
Source http://www.ambafrance-be.org, le 11 octobre 2012