Texte intégral
Je voudrais tout dabord mexcuser pour mon arrivée tardive qui est liée au trafic parisien ; vous savez bien que nous respectons le code de la route, donc jai dû attendre dans les embouteillages.
Je voudrais vous remercier pour cette invitation à clôturer cet atelier qui était consacré à laménagement numérique des territoires. Je pense que cest particulièrement important pour moi de mexprimer devant vous : aucun élu nest mieux placé que le maire pour savoir lattente extrêmement forte des Français en matière de très haut débit, ou même de haut débit ou de téléphonie, pour juger de la fracture numérique qui traverse nos territoires et je vais y revenir dans un instant et puis pour mesurer latout décisif que constitue le très haut débit en matière dattractivité économique.
Vous le savez, la fracture numérique existe à plusieurs points de vue : elle est à la fois - sociale ;
- socio-économique : cest vrai quil peut y avoir des différences, et dailleurs les études statistiques le montrent, dans laccès aux communications électroniques en fonction du niveau de revenu de nos concitoyens ;
- générationnelle : nous avons une population de seniors de plus de 65 ans qui fait partie des moins connectés en Europe. Cest aussi lié au faible développement des usages, plusieurs dentre vous y ont fait allusion tout à lheure, aux services qui vont être développés grâce au très haut débit ;
- et puis, elle est bien sûr territoriale : beaucoup dentre vous ont fait allusion à des niveaux de débit. Il faut que vous sachiez que moi-même, habitant à une centaine de mètres de Paris, à Montreuil, jai un débit de 1 mégabit. Cest mieux que 512 kilobits, mais ce nest pas terrible non plus et cette fracture territoriale existe bien sûr entre les zones urbaines denses et les zones rurales mais elle est aussi entre les zones urbaines et des zones péri-urbaines pas forcément économiquement très favorisées.
Cest un sujet qui me tient particulièrement à coeur et je vous donnerai tout à lheure quelques exemples de collectivités, notamment des régions, qui ont pris des mesures pour régler de manière très opérationnelle cette question insupportable de la fracture numérique. Aujourdhui on ne peut pas considérer comme normal que parmi nos concitoyens certains payent des abonnements dits « triple play » au même prix que des gens qui habitent en centre ville et disposent de débit de 10 à 20 fois inférieur. Ce nest absolument pas tolérable.
Cest donc important pour moi aujourdhui de vous présenter lambition nouvelle du gouvernement en matière de très haut débit. Contrairement à ce que lon entend parfois dire, il y a bien un changement et une inversion de la logique avec laquelle nous souhaitons procéder pour rendre effective la promesse du candidat François Hollande, devenu président de la République, de couvrir lensemble du territoire en très haut débit à horizon de 10 ans. Cest un objectif ambitieux qui aura besoin dune mobilisation de tous les acteurs, collectivités, opérateurs, Etat.
Et je voulais vous en dire un peu plus sur les grands principes et la méthode que nous souhaitons utiliser.
Tout dabord, je crois quil est important que nous ayons à lesprit une vision équilibrée dans laquelle chacun a des droits et des devoirs. Dune part, le gouvernement nacceptera pas tout des opérateurs mais à linverse il faut aussi que les opérateurs soient rassurés dans leur modèle dinvestissement. De la même façon quil nest pas tolérable que les collectivités locales soient dans une forme dinsécurité juridique vis-à-vis des opérateurs privés, les opérateurs privés doivent également pouvoir, lorsque des collectivités ont décidé de déployer des réseaux dinitiative publique, avoir lassurance quil y aura bien un intérêt commercial pour eux et une faisabilité technique daller déployer des services sur ces réseaux. Et donc la volonté de sécuriser lensemble des acteurs du très haut débit passe déjà par le fait, effectivement, de ne pas opposer les uns aux autres puisque cest à lévidence un chantier que nous allons mener de concert tous ensembles.
Je crois quil serait contreproductif de remettre en cause des projets dinvestissement des opérateurs qui sont déjà lancés parce que certains départements, certaines régions ont déjà assez avancé dans le processus délaboration des schémas, voire de passation des marchés, mais je pense quil est important aussi que les engagements des opérateurs soient clarifiés au-delà de simples déclarations dintention. Aussi nous allons mettre en place un conventionnement systématique entre Etat, collectivités locales et opérateurs dici la fin de lannée 2013 dans tous les territoires où les projets de collectivités sont en train davancer afin quil y ait cette sécurité juridique qui puisse garantir les droits et les devoirs de chacun.
Il est temps de sortir des déclarations dintention et de lincantation. Je vous affirme que là où les opérateurs ne respecteront pas les conventions quils auront signées je sais que cest une préoccupation de beaucoup de collectivités locales nous accompagnerons les déploiements publics, y compris en zone très dense, parce que vous savez quil y a, au sein de ces zones, des poches moins bien couvertes ou qui ne sont pas concernées par les projets de déploiement des opérateurs. Le gouvernement sera aux côtés des collectivités locales dans lhypothèse où les opérateurs seraient défaillants pour accompagner les déploiements publics.
Le gouvernement demandera aussi aux opérateurs de concrétiser par écrit lensemble des engagements pris pour les villes pour lannée 2013 et la mission que javais annoncée au mois de juillet lors de cette table ronde qui réunissait les opérateurs et les acteurs locaux est en train de se mettre en place.
Cette mission sera chargée de recenser lensemble des retards pris par les opérateurs, qui sans doute parfois sexpliquent un peu : je suis beaucoup sur le terrain et on mexplique queffectivement il y a des endroits où les opérateurs sétaient engagés sur un plan et un calendrier et que des retards ont été pris ; mais il est vrai quil y a eu une alternance cette année et que les opérateurs ont pu souhaiter attendre la manière dont le gouvernement souhaitait préciser ou modifier le plan de déploiement du très haut débit. Je pense quil ny a pas lieu de salarmer outre mesure mais en tout cas, à partir de lannée 2013, le gouvernement sera présent pour recenser ces retards, identifier les causes et faire en sorte que les calendriers et les engagements soient respectés.
Sur la méthode, en termes de calendrier, la structure de pilotage que je viens dévoquer est désormais une réalité avec des compétences qui sont issues des collectivités et des services déconcentrés de lEtat. La personne chargée de piloter cette structure a été nommée la semaine dernière, elle est en train de constituer son équipe qui sera composée dune dizaine ou dune quinzaine de personnes et cette structure de pilotage sera aux côtés des collectivités pour leurs négociations avec les opérateurs, pour donner un avis éclairé sur les choix de déploiement, sur les « mix technologique », sur lingénierie financière des projets.
Ce sera vraiment une structure dappui qui vise à la fois à organiser le déploiement et afficher la politique très volontariste de lEtat en matière de déploiement du très haut débit, politique volontariste qui est justifiée par notre souhait quil y ait une péréquation très forte et que le déploiement se fasse dans légalité, que les communes rurales ne soient pas les laissées pour compte de ce déploiement du très haut débit. Cette structure nationale sera là pour y veiller et elle sera aussi une structure dappui et de conseil pour les collectivités qui en ressentiront le besoin.
En décembre-janvier aura lieu un travail de concertation sur la feuille de route numérique, impliquant lensemble des parties prenantes ; donc vous y serez les bienvenus, opérateurs, associations de collectivités, ainsi que les collectivités qui se sont mobilisées et qui ont aujourdhui un projet. Cette structure de pilotage est en train de travailler actuellement à cette concertation, parce que cest un chantier qui, à léchelle nationale coûte entre 25 et 30 milliards deuros. Vous comprenez bien quon prenne le temps daffiner nos chiffrages, de vérifier les modèles économiques, les modèles commerciaux pour les opérateurs, de vérifier la compatibilité juridique des choix que nous faisons avec le droit européen. Cest un travail assez long et que nous ne souhaitons pas faire dans la précipitation même si nous souhaitons avancer vite parce que nous savons limpatience de vos concitoyens et de vos administrés.
Les collectivités seront bien sûr invitées à participer à ce travail mais sur un projet bien avancé ; puis en février nous aurons à nouveau un séminaire gouvernemental pour la première fois dédié à la politique nationale en matière de numérique et qui sera conclu par des annonces fortes du Premier ministre.
Quel est lobjet de ce séminaire ?
Il est de faire en sorte que tous les ministres du gouvernement indiquent leurs chantiers prioritaires en matière de numérique : cela pourra concerner la santé, la dépendance, lécole, je cite ces trois domaines parce que ce sont des chantiers qui me paraissent extrêmement importants.
Je pense au maintien à domicile des personnes âgées : les nouvelles technologies sont aujourdhui des moyens qui nous permettent denvisager des solutions extrêmement confortables pour nos concitoyens seniors et qui nous permettront également de faire des économies dans les dépenses sociales. Je pense quil y a des perspectives économiques pour les entreprises françaises mais également des perspectives damélioration du bien-être de nos concitoyens.
Tous les ministres, quels que soient leurs champs de compétences, seront invités à présenter leur chantiers prioritaires en matière de numérique et cela répond aussi à la question du développement des usages parce que, bien sûr, on peut se demander à quoi cela sert davoir un plan très haut débit avec 100 mégabits aujourdhui. Les consommateurs nutilisent pas des débits de ce niveau mais il faut savoir que lévolution technologique est extrêmement rapide et quen matière de santé, par exemple, dimagerie médicale et de transfert dimagerie médicale, dinformatique en « nuage » [« cloud »], tous ces développements sont dans des cycles très rapides et il nest pas du tout exclu quà lhorizon de trois, quatre, cinq ans, on ait vraiment besoin de débits très importants pour améliorer les relations entre le patient et lhôpital, pour améliorer les pratiques pédagogiques et la façon dont les élèves utiliseront demain les outils numériques dans leur relation à lécole, au collège ou au lycée.
Cest très important quà côté de la réflexion sur les tuyaux que nous sommes en train dévoquer, il y ait aussi la réflexion sur les usages qui vont rendre indispensables ces très hauts débits.
Au lendemain de ladoption de la feuille de route, en février de lannée prochaine, les instances dévaluation des projets seront progressivement consultées je pense à tous les comités dexperts, aux comités de réseaux dinitiatives publiques et comités dengagement pour quon puisse commencer à réfléchir au financement des projets.
Derrière ce calendrier, il y a un fil rouge constant, cest la volonté politique dapporter des réponses extrêmement concrètes aux collectivités sur les questions clés que vous avez posé ce matin :
Tout dabord le financement, le nerf de la guerre. Notre réponse sappuiera sur deux volets : la subvention et les prêts. Nous sommes en pleine instruction technique et nous nous appuyons sur la structure de pilotage que nous avons mise en place pour assurer cette instruction technique mais le gouvernement apportera des réponses rapidement même si à ce stade je ne peux pas préjuger de la forme que cette intervention prendra. En tout cas ce qui est certain, cest que nous souhaitons que la péréquation soit assurée.
Je faisais allusion tout à lheure à la manière dont certaines collectivités assurent cette péréquation ou ce déploiement équitable entre les zones denses et les zones non denses. Sachez par exemple que la région Bretagne a décidé que pour chaque prise FTTH [NDLR : fibre optique jusquau domicile] déployée en zone dense, une prise doit être déployée en zone rurale. Cest le principe « une prise en zone dense, une prise en zone rurale » et cela assure que le déploiement se fera de manière totalement équitable entre les zones denses et les zones non denses.
Cest une initiative que je salue parce que je pense quelle correspond bien à la philosophie que nous souhaitons. Le gouvernement la répété à plusieurs reprises et je le redis devant vous : ma priorité, cest effectivement de penser dabord à nos concitoyens les moins bien lotis aujourdhui en ADSL le précédent gouvernement disait souvent que nous étions lun des meilleurs pays en matière de haut débit, mais il y a quand même 50 % de nos concitoyens qui nont pas accès aujourdhui à un ADSL de bonne qualité qui leur permette davoir des offres triple play, donc ce nest pas satisfaisant ces 50 % de nos concitoyens qui nont pas accès à un haut débit de qualité.
Jen viens à la couverture des territoires. Je crois que cette contractualisation systématique entre Etat, collectivités et opérateurs nous permettra de réaliser ces objectifs et de pouvoir respecter les priorités que nous fixerons. Jai parlé des zones rurales mais je crois quil est aussi important que les zones dactivités économiques, que les grands services publics comme lhôpital, les écoles, les établissements scolaires soient couverts en priorité.
Le rôle de lEtat dans ce déploiement, après une dizaine dannées dabsence de politique nationale daménagement numérique, sera dassurer un suivi du déploiement et des investissements des opérateurs grâce à la structure nationale que nous avons mise en place, et un accompagnement très étroit de lharmonisation technique avec le groupe « opti-fibre ». Je ne sais pas si vous avez eu connaissance de la constitution de ce groupe qui rassemble tous les opérateurs qui vont déployer des réseaux fibres en France. Le but est de sassurer que les réseaux déployés par lensemble des collectivités et des opérateurs sont bien interopérables et correspondent bien à un cahier des charges technique harmonisé. Et bien sûr lEtat apportera une fonction de conseil aux collectivités.
Un mot aussi sur la bascule de la fibre optique, parce que de nombreuses questions se posent sur lintérêt quil pourrait y avoir à cela pour nos concitoyens. En zone rurale ou en zone non dense, la question ne se pose pas car les débits sont tellement mauvais quil y a, à lévidence, une appétence forte pour le très haut débit.
Mais la question se pose en revanche dans les villes plus peuplées ou les villes où le débit est de bonne qualité : il y a aujourdhui deux millions de foyers raccordables immédiatement au très haut débit, et pour autant il ny a que 250 à 300 000 foyers qui ont fait la démarche de se raccorder à une offre de très haut débit alors que le prix des abonnements sont les mêmes. Il va falloir, pour garantir la viabilité économique du modèle de développement du très haut débit pour les opérateurs et pour les réseaux dinitiative publique, faire en sorte quil y ait à un moment, une bascule du cuivre vers le très haut débit. Cest une initiative que nous avons lancée, il y a peu de temps avec France Télécom Orange à Palaiseau, avec un chantier de bascule totale vers la fibre. Elle sera progressive évidemment car cela veut dire quil faut changer les distributeurs de monnaie, les fax, beaucoup de services ou dobjets qui sont connectés au réseau fibre, donc cest un gros chantier. Mais néanmoins cela est de nature à rassurer aussi les investisseurs et les opérateurs, parce quil faut que ce déploiement de la fibre saccompagne dune appétence de nos concitoyens pour les nouveaux services et les nouveaux abonnements qui seront proposés et quil y ait des opportunités commerciales pour les opérateurs.
Sur les cibles prioritaires, jen ai déjà parlé tout à lheure. Nous objectiverons et nous dirons clairement quelles sont les zones qui doivent être desservies dici la fin du quinquennat : les zones résidentielles les moins bien loties en haut débit, les zones dactivité économiques et les sites publics comme les hôpitaux ou les établissements scolaires.
On parlait tout à lheure de « mix technologique », donc je pense quil est sage de se dire que même si le gouvernent la réaffirmé à plusieurs reprises et si jai eu loccasion de mexprimer sur ce sujet de nombreuses fois, la priorité, le choix du gouvernement est évidemment la fibre optique.
Pourquoi ? Parce que cest la technologie qui est la plus pérenne et qui assure les meilleurs débits et la meilleure qualité de service. Mais néanmoins, pour que nos concitoyens nattendent pas forcément dix ans pour avoir des débits de qualité, évidemment il pourra y avoir des choix en faveur de « mix technologique » : les solutions de montée en débit qui ont été évoquées de VDSL2, des solutions satellitaires, des solutions de 4G pourront être proposées, pour autant quelles nobèrent pas la possibilité pour les collectivités daccéder à terme au FTTH, la fibre optique jusquà labonné pour tous.
Sur la couverture mobile, je sais que cest un sujet majeur, le sujet des zones blanches et grises en matière daménagement du territoire. Nous attendons actuellement un rapport de lARCEP en matière de couverture et de couverture ressentie. Nous avons également saisi lautorité de la concurrence sur la mutualisation des déploiements entre opérateurs. La réponse à cet avis sera connue dici un mois et demi, et nous allons relancer les groupes techniques pour travailler sur la question de la couverture pour avoir une réflexion densemble sur ce que le secteur de la téléphonie mobile est en mesure de supporter compte-tenu des difficultés quil rencontre actuellement.
Monsieur de Baillenx [Iliad-Free] la dit tout à lheure, le secteur est soumis actuellement à un certain nombre de difficultés et il faudra voir de quelle manière nous pouvons mobiliser des mécanismes de financement public complémentaires. Je crois quil est aussi important, pour un certain nombre dentre vous, détudier si les reliquats des fonds européens, des fonds FEDER, dont lutilisation pourrait être compliquée dans le cadre du très haut débit dici la fin de lannée 2013 peuvent être mobilisés. Je crois quil y a une question de calendrier et déchéances très rapprochées.
LEtat sera aussi aux côtés des collectivités pour mobiliser la Caisse des Dépôts sur ses fonds propres ou sur le fonds pour la société numérique il y a actuellement un travail sur le guichet de prêt aux opérateurs qui comporte un milliard deuros, ce qui nest pas négligeable. Il sera transformé en un guichet ouvert également aux collectivités locales, qui pourront bénéficier de prêts à long terme à des taux bonifiés pour leurs projets et nous serons à vos côtés pour monter vos dossiers auprès de la Banque européenne dinvestissement, ainsi que des dossiers de « project bonds », puisque nous sommes en train de travailler sur ces moyens de financement nouveaux.
Voilà, pour conclure, je voulais vous dire que le numérique nest pas seulement un enjeu de compétitivité, puisquon a beaucoup parlé de compétitivité ces derniers temps pour la France. Je crois que cest un chantier de même ampleur que pour le rail et lélectricité : on ne peut pas imaginer aujourdhui que certains de nos concitoyens naient pas accès ou aient accès à une électricité de mauvaise qualité. Cest aussi une nouvelle conquête sociale et sociétale et, je pense, un enjeu déterminant daménagement et de développement de légalité entre les territoires.
Je veux que vous sachiez que le gouvernement a conscience du rôle majeur que peut jouer le numérique dans la bataille contre les inégalités territoriales, sociales et culturelles, dans la bataille pour léducation et demain dans la bataille pour une meilleure prise en charge des questions de dépendance.
Beaucoup dentre vous ont, je pense, cette question à coeur. Beaucoup délus ont pris conscience de limportance du numérique pour leur territoire et si la France na pour linstant, pas pris de retard, je crois que cest à leur sens de lhistoire, à leur prise de conscience et à leur dynamisme que nous le devons et je tiens à saluer ces élus qui ont été très proactifs en matière de numérique.
Et demain comme hier, concernant la qualité de vie des Français, je crois que les maires que vous êtes auront un rôle déterminant à jouer pour porter et accompagner de manière très étroite cette politique publique de proximité.
Merci beaucoup.
Source http://www.amf.asso.fr, le 23 novembre 2012
Je voudrais vous remercier pour cette invitation à clôturer cet atelier qui était consacré à laménagement numérique des territoires. Je pense que cest particulièrement important pour moi de mexprimer devant vous : aucun élu nest mieux placé que le maire pour savoir lattente extrêmement forte des Français en matière de très haut débit, ou même de haut débit ou de téléphonie, pour juger de la fracture numérique qui traverse nos territoires et je vais y revenir dans un instant et puis pour mesurer latout décisif que constitue le très haut débit en matière dattractivité économique.
Vous le savez, la fracture numérique existe à plusieurs points de vue : elle est à la fois - sociale ;
- socio-économique : cest vrai quil peut y avoir des différences, et dailleurs les études statistiques le montrent, dans laccès aux communications électroniques en fonction du niveau de revenu de nos concitoyens ;
- générationnelle : nous avons une population de seniors de plus de 65 ans qui fait partie des moins connectés en Europe. Cest aussi lié au faible développement des usages, plusieurs dentre vous y ont fait allusion tout à lheure, aux services qui vont être développés grâce au très haut débit ;
- et puis, elle est bien sûr territoriale : beaucoup dentre vous ont fait allusion à des niveaux de débit. Il faut que vous sachiez que moi-même, habitant à une centaine de mètres de Paris, à Montreuil, jai un débit de 1 mégabit. Cest mieux que 512 kilobits, mais ce nest pas terrible non plus et cette fracture territoriale existe bien sûr entre les zones urbaines denses et les zones rurales mais elle est aussi entre les zones urbaines et des zones péri-urbaines pas forcément économiquement très favorisées.
Cest un sujet qui me tient particulièrement à coeur et je vous donnerai tout à lheure quelques exemples de collectivités, notamment des régions, qui ont pris des mesures pour régler de manière très opérationnelle cette question insupportable de la fracture numérique. Aujourdhui on ne peut pas considérer comme normal que parmi nos concitoyens certains payent des abonnements dits « triple play » au même prix que des gens qui habitent en centre ville et disposent de débit de 10 à 20 fois inférieur. Ce nest absolument pas tolérable.
Cest donc important pour moi aujourdhui de vous présenter lambition nouvelle du gouvernement en matière de très haut débit. Contrairement à ce que lon entend parfois dire, il y a bien un changement et une inversion de la logique avec laquelle nous souhaitons procéder pour rendre effective la promesse du candidat François Hollande, devenu président de la République, de couvrir lensemble du territoire en très haut débit à horizon de 10 ans. Cest un objectif ambitieux qui aura besoin dune mobilisation de tous les acteurs, collectivités, opérateurs, Etat.
Et je voulais vous en dire un peu plus sur les grands principes et la méthode que nous souhaitons utiliser.
Tout dabord, je crois quil est important que nous ayons à lesprit une vision équilibrée dans laquelle chacun a des droits et des devoirs. Dune part, le gouvernement nacceptera pas tout des opérateurs mais à linverse il faut aussi que les opérateurs soient rassurés dans leur modèle dinvestissement. De la même façon quil nest pas tolérable que les collectivités locales soient dans une forme dinsécurité juridique vis-à-vis des opérateurs privés, les opérateurs privés doivent également pouvoir, lorsque des collectivités ont décidé de déployer des réseaux dinitiative publique, avoir lassurance quil y aura bien un intérêt commercial pour eux et une faisabilité technique daller déployer des services sur ces réseaux. Et donc la volonté de sécuriser lensemble des acteurs du très haut débit passe déjà par le fait, effectivement, de ne pas opposer les uns aux autres puisque cest à lévidence un chantier que nous allons mener de concert tous ensembles.
Je crois quil serait contreproductif de remettre en cause des projets dinvestissement des opérateurs qui sont déjà lancés parce que certains départements, certaines régions ont déjà assez avancé dans le processus délaboration des schémas, voire de passation des marchés, mais je pense quil est important aussi que les engagements des opérateurs soient clarifiés au-delà de simples déclarations dintention. Aussi nous allons mettre en place un conventionnement systématique entre Etat, collectivités locales et opérateurs dici la fin de lannée 2013 dans tous les territoires où les projets de collectivités sont en train davancer afin quil y ait cette sécurité juridique qui puisse garantir les droits et les devoirs de chacun.
Il est temps de sortir des déclarations dintention et de lincantation. Je vous affirme que là où les opérateurs ne respecteront pas les conventions quils auront signées je sais que cest une préoccupation de beaucoup de collectivités locales nous accompagnerons les déploiements publics, y compris en zone très dense, parce que vous savez quil y a, au sein de ces zones, des poches moins bien couvertes ou qui ne sont pas concernées par les projets de déploiement des opérateurs. Le gouvernement sera aux côtés des collectivités locales dans lhypothèse où les opérateurs seraient défaillants pour accompagner les déploiements publics.
Le gouvernement demandera aussi aux opérateurs de concrétiser par écrit lensemble des engagements pris pour les villes pour lannée 2013 et la mission que javais annoncée au mois de juillet lors de cette table ronde qui réunissait les opérateurs et les acteurs locaux est en train de se mettre en place.
Cette mission sera chargée de recenser lensemble des retards pris par les opérateurs, qui sans doute parfois sexpliquent un peu : je suis beaucoup sur le terrain et on mexplique queffectivement il y a des endroits où les opérateurs sétaient engagés sur un plan et un calendrier et que des retards ont été pris ; mais il est vrai quil y a eu une alternance cette année et que les opérateurs ont pu souhaiter attendre la manière dont le gouvernement souhaitait préciser ou modifier le plan de déploiement du très haut débit. Je pense quil ny a pas lieu de salarmer outre mesure mais en tout cas, à partir de lannée 2013, le gouvernement sera présent pour recenser ces retards, identifier les causes et faire en sorte que les calendriers et les engagements soient respectés.
Sur la méthode, en termes de calendrier, la structure de pilotage que je viens dévoquer est désormais une réalité avec des compétences qui sont issues des collectivités et des services déconcentrés de lEtat. La personne chargée de piloter cette structure a été nommée la semaine dernière, elle est en train de constituer son équipe qui sera composée dune dizaine ou dune quinzaine de personnes et cette structure de pilotage sera aux côtés des collectivités pour leurs négociations avec les opérateurs, pour donner un avis éclairé sur les choix de déploiement, sur les « mix technologique », sur lingénierie financière des projets.
Ce sera vraiment une structure dappui qui vise à la fois à organiser le déploiement et afficher la politique très volontariste de lEtat en matière de déploiement du très haut débit, politique volontariste qui est justifiée par notre souhait quil y ait une péréquation très forte et que le déploiement se fasse dans légalité, que les communes rurales ne soient pas les laissées pour compte de ce déploiement du très haut débit. Cette structure nationale sera là pour y veiller et elle sera aussi une structure dappui et de conseil pour les collectivités qui en ressentiront le besoin.
En décembre-janvier aura lieu un travail de concertation sur la feuille de route numérique, impliquant lensemble des parties prenantes ; donc vous y serez les bienvenus, opérateurs, associations de collectivités, ainsi que les collectivités qui se sont mobilisées et qui ont aujourdhui un projet. Cette structure de pilotage est en train de travailler actuellement à cette concertation, parce que cest un chantier qui, à léchelle nationale coûte entre 25 et 30 milliards deuros. Vous comprenez bien quon prenne le temps daffiner nos chiffrages, de vérifier les modèles économiques, les modèles commerciaux pour les opérateurs, de vérifier la compatibilité juridique des choix que nous faisons avec le droit européen. Cest un travail assez long et que nous ne souhaitons pas faire dans la précipitation même si nous souhaitons avancer vite parce que nous savons limpatience de vos concitoyens et de vos administrés.
Les collectivités seront bien sûr invitées à participer à ce travail mais sur un projet bien avancé ; puis en février nous aurons à nouveau un séminaire gouvernemental pour la première fois dédié à la politique nationale en matière de numérique et qui sera conclu par des annonces fortes du Premier ministre.
Quel est lobjet de ce séminaire ?
Il est de faire en sorte que tous les ministres du gouvernement indiquent leurs chantiers prioritaires en matière de numérique : cela pourra concerner la santé, la dépendance, lécole, je cite ces trois domaines parce que ce sont des chantiers qui me paraissent extrêmement importants.
Je pense au maintien à domicile des personnes âgées : les nouvelles technologies sont aujourdhui des moyens qui nous permettent denvisager des solutions extrêmement confortables pour nos concitoyens seniors et qui nous permettront également de faire des économies dans les dépenses sociales. Je pense quil y a des perspectives économiques pour les entreprises françaises mais également des perspectives damélioration du bien-être de nos concitoyens.
Tous les ministres, quels que soient leurs champs de compétences, seront invités à présenter leur chantiers prioritaires en matière de numérique et cela répond aussi à la question du développement des usages parce que, bien sûr, on peut se demander à quoi cela sert davoir un plan très haut débit avec 100 mégabits aujourdhui. Les consommateurs nutilisent pas des débits de ce niveau mais il faut savoir que lévolution technologique est extrêmement rapide et quen matière de santé, par exemple, dimagerie médicale et de transfert dimagerie médicale, dinformatique en « nuage » [« cloud »], tous ces développements sont dans des cycles très rapides et il nest pas du tout exclu quà lhorizon de trois, quatre, cinq ans, on ait vraiment besoin de débits très importants pour améliorer les relations entre le patient et lhôpital, pour améliorer les pratiques pédagogiques et la façon dont les élèves utiliseront demain les outils numériques dans leur relation à lécole, au collège ou au lycée.
Cest très important quà côté de la réflexion sur les tuyaux que nous sommes en train dévoquer, il y ait aussi la réflexion sur les usages qui vont rendre indispensables ces très hauts débits.
Au lendemain de ladoption de la feuille de route, en février de lannée prochaine, les instances dévaluation des projets seront progressivement consultées je pense à tous les comités dexperts, aux comités de réseaux dinitiatives publiques et comités dengagement pour quon puisse commencer à réfléchir au financement des projets.
Derrière ce calendrier, il y a un fil rouge constant, cest la volonté politique dapporter des réponses extrêmement concrètes aux collectivités sur les questions clés que vous avez posé ce matin :
Tout dabord le financement, le nerf de la guerre. Notre réponse sappuiera sur deux volets : la subvention et les prêts. Nous sommes en pleine instruction technique et nous nous appuyons sur la structure de pilotage que nous avons mise en place pour assurer cette instruction technique mais le gouvernement apportera des réponses rapidement même si à ce stade je ne peux pas préjuger de la forme que cette intervention prendra. En tout cas ce qui est certain, cest que nous souhaitons que la péréquation soit assurée.
Je faisais allusion tout à lheure à la manière dont certaines collectivités assurent cette péréquation ou ce déploiement équitable entre les zones denses et les zones non denses. Sachez par exemple que la région Bretagne a décidé que pour chaque prise FTTH [NDLR : fibre optique jusquau domicile] déployée en zone dense, une prise doit être déployée en zone rurale. Cest le principe « une prise en zone dense, une prise en zone rurale » et cela assure que le déploiement se fera de manière totalement équitable entre les zones denses et les zones non denses.
Cest une initiative que je salue parce que je pense quelle correspond bien à la philosophie que nous souhaitons. Le gouvernement la répété à plusieurs reprises et je le redis devant vous : ma priorité, cest effectivement de penser dabord à nos concitoyens les moins bien lotis aujourdhui en ADSL le précédent gouvernement disait souvent que nous étions lun des meilleurs pays en matière de haut débit, mais il y a quand même 50 % de nos concitoyens qui nont pas accès aujourdhui à un ADSL de bonne qualité qui leur permette davoir des offres triple play, donc ce nest pas satisfaisant ces 50 % de nos concitoyens qui nont pas accès à un haut débit de qualité.
Jen viens à la couverture des territoires. Je crois que cette contractualisation systématique entre Etat, collectivités et opérateurs nous permettra de réaliser ces objectifs et de pouvoir respecter les priorités que nous fixerons. Jai parlé des zones rurales mais je crois quil est aussi important que les zones dactivités économiques, que les grands services publics comme lhôpital, les écoles, les établissements scolaires soient couverts en priorité.
Le rôle de lEtat dans ce déploiement, après une dizaine dannées dabsence de politique nationale daménagement numérique, sera dassurer un suivi du déploiement et des investissements des opérateurs grâce à la structure nationale que nous avons mise en place, et un accompagnement très étroit de lharmonisation technique avec le groupe « opti-fibre ». Je ne sais pas si vous avez eu connaissance de la constitution de ce groupe qui rassemble tous les opérateurs qui vont déployer des réseaux fibres en France. Le but est de sassurer que les réseaux déployés par lensemble des collectivités et des opérateurs sont bien interopérables et correspondent bien à un cahier des charges technique harmonisé. Et bien sûr lEtat apportera une fonction de conseil aux collectivités.
Un mot aussi sur la bascule de la fibre optique, parce que de nombreuses questions se posent sur lintérêt quil pourrait y avoir à cela pour nos concitoyens. En zone rurale ou en zone non dense, la question ne se pose pas car les débits sont tellement mauvais quil y a, à lévidence, une appétence forte pour le très haut débit.
Mais la question se pose en revanche dans les villes plus peuplées ou les villes où le débit est de bonne qualité : il y a aujourdhui deux millions de foyers raccordables immédiatement au très haut débit, et pour autant il ny a que 250 à 300 000 foyers qui ont fait la démarche de se raccorder à une offre de très haut débit alors que le prix des abonnements sont les mêmes. Il va falloir, pour garantir la viabilité économique du modèle de développement du très haut débit pour les opérateurs et pour les réseaux dinitiative publique, faire en sorte quil y ait à un moment, une bascule du cuivre vers le très haut débit. Cest une initiative que nous avons lancée, il y a peu de temps avec France Télécom Orange à Palaiseau, avec un chantier de bascule totale vers la fibre. Elle sera progressive évidemment car cela veut dire quil faut changer les distributeurs de monnaie, les fax, beaucoup de services ou dobjets qui sont connectés au réseau fibre, donc cest un gros chantier. Mais néanmoins cela est de nature à rassurer aussi les investisseurs et les opérateurs, parce quil faut que ce déploiement de la fibre saccompagne dune appétence de nos concitoyens pour les nouveaux services et les nouveaux abonnements qui seront proposés et quil y ait des opportunités commerciales pour les opérateurs.
Sur les cibles prioritaires, jen ai déjà parlé tout à lheure. Nous objectiverons et nous dirons clairement quelles sont les zones qui doivent être desservies dici la fin du quinquennat : les zones résidentielles les moins bien loties en haut débit, les zones dactivité économiques et les sites publics comme les hôpitaux ou les établissements scolaires.
On parlait tout à lheure de « mix technologique », donc je pense quil est sage de se dire que même si le gouvernent la réaffirmé à plusieurs reprises et si jai eu loccasion de mexprimer sur ce sujet de nombreuses fois, la priorité, le choix du gouvernement est évidemment la fibre optique.
Pourquoi ? Parce que cest la technologie qui est la plus pérenne et qui assure les meilleurs débits et la meilleure qualité de service. Mais néanmoins, pour que nos concitoyens nattendent pas forcément dix ans pour avoir des débits de qualité, évidemment il pourra y avoir des choix en faveur de « mix technologique » : les solutions de montée en débit qui ont été évoquées de VDSL2, des solutions satellitaires, des solutions de 4G pourront être proposées, pour autant quelles nobèrent pas la possibilité pour les collectivités daccéder à terme au FTTH, la fibre optique jusquà labonné pour tous.
Sur la couverture mobile, je sais que cest un sujet majeur, le sujet des zones blanches et grises en matière daménagement du territoire. Nous attendons actuellement un rapport de lARCEP en matière de couverture et de couverture ressentie. Nous avons également saisi lautorité de la concurrence sur la mutualisation des déploiements entre opérateurs. La réponse à cet avis sera connue dici un mois et demi, et nous allons relancer les groupes techniques pour travailler sur la question de la couverture pour avoir une réflexion densemble sur ce que le secteur de la téléphonie mobile est en mesure de supporter compte-tenu des difficultés quil rencontre actuellement.
Monsieur de Baillenx [Iliad-Free] la dit tout à lheure, le secteur est soumis actuellement à un certain nombre de difficultés et il faudra voir de quelle manière nous pouvons mobiliser des mécanismes de financement public complémentaires. Je crois quil est aussi important, pour un certain nombre dentre vous, détudier si les reliquats des fonds européens, des fonds FEDER, dont lutilisation pourrait être compliquée dans le cadre du très haut débit dici la fin de lannée 2013 peuvent être mobilisés. Je crois quil y a une question de calendrier et déchéances très rapprochées.
LEtat sera aussi aux côtés des collectivités pour mobiliser la Caisse des Dépôts sur ses fonds propres ou sur le fonds pour la société numérique il y a actuellement un travail sur le guichet de prêt aux opérateurs qui comporte un milliard deuros, ce qui nest pas négligeable. Il sera transformé en un guichet ouvert également aux collectivités locales, qui pourront bénéficier de prêts à long terme à des taux bonifiés pour leurs projets et nous serons à vos côtés pour monter vos dossiers auprès de la Banque européenne dinvestissement, ainsi que des dossiers de « project bonds », puisque nous sommes en train de travailler sur ces moyens de financement nouveaux.
Voilà, pour conclure, je voulais vous dire que le numérique nest pas seulement un enjeu de compétitivité, puisquon a beaucoup parlé de compétitivité ces derniers temps pour la France. Je crois que cest un chantier de même ampleur que pour le rail et lélectricité : on ne peut pas imaginer aujourdhui que certains de nos concitoyens naient pas accès ou aient accès à une électricité de mauvaise qualité. Cest aussi une nouvelle conquête sociale et sociétale et, je pense, un enjeu déterminant daménagement et de développement de légalité entre les territoires.
Je veux que vous sachiez que le gouvernement a conscience du rôle majeur que peut jouer le numérique dans la bataille contre les inégalités territoriales, sociales et culturelles, dans la bataille pour léducation et demain dans la bataille pour une meilleure prise en charge des questions de dépendance.
Beaucoup dentre vous ont, je pense, cette question à coeur. Beaucoup délus ont pris conscience de limportance du numérique pour leur territoire et si la France na pour linstant, pas pris de retard, je crois que cest à leur sens de lhistoire, à leur prise de conscience et à leur dynamisme que nous le devons et je tiens à saluer ces élus qui ont été très proactifs en matière de numérique.
Et demain comme hier, concernant la qualité de vie des Français, je crois que les maires que vous êtes auront un rôle déterminant à jouer pour porter et accompagner de manière très étroite cette politique publique de proximité.
Merci beaucoup.
Source http://www.amf.asso.fr, le 23 novembre 2012