Texte intégral
Je suis particulièrement heureuse d'inaugurer « Le radeau d'automne » de Nils Udo.
Ce projet de commande publique inter-régionale de l'artiste allemand Nils Udo pour les communes d'Eguzon-Chantôme et de Crozant fait partie des commandes doeuvres inaugurées en 2012 en Limousin, au même titre que :
- loeuvre « Nuage Rouge » de Laurent Saksik pour la Maison des jeunes et de la culture de la Souterraine ;
- la série photographique « Occupants/occupés », réalisée par Arno Gisinger pour la ville de Limoges ;
- ou, prochainement, la sculpture « skatable Otro » de l'artiste coréenne Koo Jong-A pour lîle de Vassivière.
Ici, le dispositif de la commande est porté par la commune d'Eguzon-Chantôme, avec le partenariat de la commune de Crozant, avec le soutien des conseils régionaux du Centre et du Limousin, des conseils généraux de l'Indre et de la Creuse ainsi que celle du ministère de la Culture. Il s'inscrit dans une volonté de développer la présence de l'art dans lespace public sur un territoire rural. Il démontre de fait, sa capacité à requalifier les territoires, à ré-enchanter les sites, à refonder notre vision des lieux. Vous le savez, la mission de « faciliter l'accès du plus grand nombre aux oeuvres majeures » est la toute première mission donnée au ministère de la Culture et de la Communication et ce, depuis sa création. Ce « plus grand nombre », quelle meilleure façon de le rencontrer que dans l'espace public, notre bien commun. C'est pourquoi je fais de l'art et de la culture dans l'espace public une priorité de mon ministère. L'art et la culture engagent ainsi un échange avec le public et avec tous les publics.
Les artistes, en choisissant lespace public comme espace de représentation et dexpérimentation, relèvent ce défi incroyable de mettre à lépreuve leurs créations ailleurs que dans les lieux « qui sont faits pour ça » et établissent alors une relation toute particulière avec le passant qui devient spectateur. Ils tissent un lien à la fois intime et collectif.
C'est parce que nous croyons profondément que l'art oeuvre à la structuration de nos sociétés, et tout à la fois à la construction de chacun d'entre nous, dans sa dignité d'homme et de femme que nous voulons qu'il soit accessible à tous. Notre projet est un projet humaniste. Il ne s'agit ni de divertir, ni de décorer. Tous les moyens sont bons pour l'aménagement culturel du territoire et la commande publique artistique est l'un de ceux-là.
Ainsi « Le radeau d'automne », de Nils Udo, sculpture monumentale éphémère, conçue dans et avec la nature, se déplacera au fil de l'eau pour se réinscrire dans un paysage dont elle est inspirée, et vers laquelle elle retourne. Elle créera des tableaux en mouvement et une nouvelle lecture du paysage dont des photographies conserveront la trace.
La médiation entreprise autour de ce projet (publication, exposition, ateliers pédagogiques, visites guidées, rencontres avec l'artiste) permettra à nos concitoyens de tous âges de découvrir ce travail, et de le faire sien. « Le radeau d'automne », image poétique de la liberté et du cheminement temporaire, nous apporte une vision, une réponse à la manière dont la politique de l'art public peut contribuer à une requalification de notre environnement, qu'il soit urbain ou rural.
On le voit, les commandes publiques artistiques placent l'artiste au coeur de la société et en font un acteur à part entière de l'espace public.
C'est pourquoi je souhaite refonder les dispositifs de la commande publique nationale et engager, par la création du Conseil national de l'art dans l'espace public un partenariat fructueux avec l'ensemble des acteurs de la création dans l'espace public (collectivités territoriales, différents ministères concernés, artistes et autres professionnels), en tenant compte des spécificités des territoires et en préservant la diversité des formes artistiques. Je souhaite que cette réflexion ouvre également des perspectives sociales et politiques, afin que la culture et l'art confirment leur position et leur rôle essentiel dans nos vies.
Je vous remercie.
Source http://www.culturecommunication.gouv.fr, le 20 novembre 2012