Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis
D'abord, merci beaucoup d'avoir pris sur votre temps pour venir m'accueillir, moi et mes deux collègues qui ont fait ce déplacement, Mme Delphine Batho, qui est chargé de l'environnement et Pascal Canfin qui, à mes côtés, s'occupe du développement. Nous avons le plaisir d'avoir des parlementaires français qui sont ici également et que je salue. Merci d'avoir pris un peu de votre temps, pour venir m'accueillir et nous aurons l'occasion quand j'aurais fini ce petit discours de dialoguer.
Je suis ici pour deux raisons.
La première, vous le savez sans doute, tient à la très importante conférence internationale sur le climat. Il s'agit de trouver les moyens de lutter contre ce qu'on appelle le changement climatique et surtout un dérèglement climatique. Et qui, s'il se développe, aura des conséquences ravageuses sur l'ensemble de la planète. Les Qatariens, qui sont des gens très accueillants, ont décidé d'être les hôtes de cette conférence internationale et celle-ci a commencé, il y a quelques jours. Nous l'espérons dans de bonnes conditions, mais les conférences de ce type ont ceci de particulier que c'est seulement à la fin qu'on pourra savoir si les résultats sont bons ou non. En tout cas, il était extrêmement important que la France soit présente à cette conférence en raison de son importance. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé d'y mener notre délégation. C'est d'autant plus important que, vous le savez peut être, le président de la République a proposé qu'en 2015 - c'est-à-dire dans peu de temps - ce soit la France qui accueille l'équivalent de cette conférence mais à un moment où il faudra prendre des décisions encore plus importantes.
Notre disponibilité pour accueillir cette conférence se fait dans la mesure où nous sommes le seul candidat. Est-ce un risque ou est-ce une chance ? En tout cas, c'est une occasion historique que nous voulions saisir parce la question du climat est tellement importante qu'il était nécessaire que la France et l'Europe fassent le maximum pour essayer d'avancer.
Ce sera assurément très difficile car, que l'on soit spécialiste ou non, on mesure à quel point, d'une part, le dérèglement climatique peut avoir des conséquences extrêmement lourdes et, d'autre part, combien il faut changer les habitudes en matière économique, sociale et financière pour arriver à faire face à ces dérèglements. Les experts, qui malheureusement dans ce domaine ne se trompent pas, nous disent, que la barrière supérieure devrait être fixée à 2°C au maximum, mais que c'est peut être vers 4°C que l'on se dirige. Ce qui signifie qu'il y aurait en peu de temps, le même changement que nous avons connu nous depuis l'ère glaciaire. Cela signifie un bouleversement avec beaucoup de conséquences dramatiques.
La France veut, avec beaucoup d'autres pays, se mobiliser pour essayer d'enrayer ce dérèglement. C'est aussi le sens de notre présence ici avec mes collègues ministres. 2015 c'est demain. Il faut commencer à préparer les contacts et les dialogues car je ne suis pas du tout un spécialiste de ces questions mais je vais le devenir. En tout cas, ce que j'ai compris c'est que nous ne pouvons réussir que sur la base d'une action collective et le collectif commence ici.
La deuxième raison pour laquelle je suis ici, c'est pour souligner l'importance et la qualité des liens entre le Qatar et la France. Outre le discours que j'ai fait à la Convention et le fait que nous avons avec mes collègues pu dialoguer avec un certains nombres de ministres, j'ai eu le plaisir et l'honneur de m'entretenir longuement avec l'Émir, puis de déjeuner avec le Premier ministre. J'ai vérifié, à cette occasion, ce que je savais déjà : à quel point la relation entre le Qatar et la France est proche. J'ai osé le concept d'amitié stratégique, il y a peut être pour certains une contradiction dans les termes mais, pour moi, il est vrai que l'amitié est ancienne entre le Qatar et la France. Il y a la dimension stratégique parce le Qatar joue un certain rôle au sein des pays arabes et dans la région et parce que la France joue un certain rôle à la fois en Europe et dans le monde. Ce n'est pas un hasard si ces deux chemins se sont rencontrés.
C'est la seconde fois que je me trouve ici. La première c'était juste avant l'élection présidentielle, quand François Hollande m'avait demandé de le représenter au plan international. J'étais donc venu et on m'avait reçu très aimablement. Il aurait été choquant qu'ayant été reçu si aimablement je ne rende pas la pareille après l'élection. Je retrouve ce que j'avais pressenti mais, cette fois, avec une meilleure connaissance des dossiers et des hommes.
Il est vrai que nos relations sont extrêmement proches et vous en êtes non seulement les témoins mais aussi les acteurs, notamment de ces relations économiques que parfois l'on brocarde en France. Quant aux investissements qatariens, je peux vous dire - et je suis sûr que je me fais votre interprète en disant cela - que nous sommes très heureux de recevoir ces investissements dès lors qu'ils créent des emplois, qu'ils apportent un mouvement d'échange. C'est ce que j'ai dit ce matin à l'Émir et au Premier ministre. Le seul souhait que nous avons c'est qu'ils se développent en sens inverse. Je constate, en parcourant les avenues, que le nombre des entreprises françaises qui travaillent ici au Qatar est considérable. La conversation assez précise que nous avons eue ce matin avec mes interlocuteurs montre qu'il y a une volonté du Qatar pour que la présence française se développe. Quand on connaît le dynamisme de ce pays, ses ressources actuelles et son potentiel, on ne peut qu'en être extrêmement heureux puisque, compte tenu de la situation de l'Europe, c'est dans les pays avec un fort développement qu'il faut venir chercher notre croissance et en particulier ici.
Ce qui m'a frappé aussi dans les entretiens que j'ai eus avec les responsables qatariens, ici ou à Paris, c'est que notre relation ne s'arrête pas à la dimension économique même si elle est essentielle. Elle va aussi sur les terrains éducatif et culturel et l'on sait que le Qatar a de grandes ambitions dans ce domaine car il est devenu membre de plein droit de la Francophonie. J'ai demandé à nos amis qatariens, puisqu'ils sont maintenant membres de la Francophonie, de parler français. Donc, c'est le développement, que je salue ici, de nos établissements. Si j'ai bien entendu, toute une partie de la population qatarienne, du moins ses élites, souhaite venir dans nos établissements. Bravo !
Et puis, il y a une dimension culturelle. J'avais eu l'occasion, déjà lors de mon dernier séjour, de visiter le magnifique musée réalisé par Pei et l'intérieur aménagé par Jean-Michel Wilmotte. Je sais que de nouvelles perspectives s'ouvrent avec ce que fait Jean Nouvel. Enfin, dans le domaine scientifique, nous avons une convergence d'ambition. Aussi l'amitié et la stratégie doivent cheminer ensemble et cela ne gâte pas les choses : c'est au contraire ce qui les commande. Sur le plan de l'analyse politique internationale, nos visions sont extrêmement proches et parfois même identiques. Au cours des dernières semaines, nous n'avons pas seulement discuté, mais nous avons aussi agi ensemble en ce qui concerne la Syrie. C'est que cette coalition nationale a été bâtie, presqu'aux forceps, est le rassemblement des forces d'opposition que nous appelions de nos voeux. Ce n'est pas un hasard si la France a été le premier pays à reconnaître, au sens diplomatique de ce terme, cette coalition. On en verra d'ailleurs des prolongements dans les jours qui viennent.
Nous avons besoin, si nous voulons mettre fin au régime criminel de Bachar Al-Assad et préparer une alternance qui se fasse sans difficulté insurmontable - bref, éviter le contre-modèle irakien -, de mettre en face du régime - qui est en train de perdre ses soutiens -, de bâtir une solution alternative ; c'est ce que nous appelons dans notre jargon : le jour d'après. Les Qatariens, avec d'autres dans les pays arabes et avec nous en Europe, sont en train d'essayer de construire cette alternative.
C'est la même chose dans les relations entre Israël et Gaza. Lorsque nous avons été au plus fort de la tension -même si cela n'a pas été mis sur la place publique -, les Qatariens et les Français ont bâti ensemble un certain nombre de propositions. Nous avons fait ce choix, nous Français, confirmé par l'histoire, de pouvoir parler avec les uns et avec les autres. Cette position singulière nous donne un crédit auprès des Palestiniens et auprès des Israéliens. Ce n'est pas non plus un hasard si moi-même je me suis rendu là-bas pour parler avec le Premier ministre Netanyahou, avec le président Mahmoud Abbas, après avoir pris l'attache d'un certain nombre de pays arabes, notamment du Qatar.
Bref, qu'il s'agisse du domaine économique, éducatif, culturel et scientifique, qu'il s'agisse de l'action internationale, chacun mesure à quel point il est nécessaire et important en ce moment nous cheminions sur les mêmes rails. C'est la raison pour laquelle, l'action que vous menez ici est si importante. Bien sûr, il n'y a qu'un seul ambassadeur de France, qui est à mes côtés, mais vous êtes toutes et tous des ambassadeurs dans vos qualités diverses. Il y a ici beaucoup de membres de la communauté d'affaires, des responsables de l'enseignement, des personnes qui travaillent ici dans le service diplomatique, des personnes qui sont là en liaison avec la conférence sur l'environnement, des artistes, des ingénieurs, des architectes, des médecins. Vous, toutes et vous tous, vous êtes les points avancés de ce qui est la France.
Ce que je voulais vous dire ce soir - et ce que je voudrais que vous reteniez -, c'est que nous avons à chaque instant une pensée pour ce que vous faites. Vous le faites parce que la vie vous a poussés à le faire, parce que ce sont vos choix, mais ayez la certitude que pour nos compatriotes, pour le président de la République et pour le gouvernement du pays, vous êtes nos ambassadeurs. Nous sommes extrêmement fiers de ce que vous faites. La seule chose qui nous incombe en contrepartie de cette fierté, c'est de donner aux uns et aux autres des moyens de bien travailler et c'est ce que nous essayons de faire dans le domaine économique.
J'ai soutenu cette notion un peu nouvelle de diplomatie économique et j'ai demandé au quai d'Orsay, qui était d'ailleurs spontanément enclin de le faire, un effort particulier dans le domaine de l'économie parce qu'enfin cela aurait été un paradoxe tout de même que le ministère des affaires étrangères s'occupe de toutes les crises sauf de la crise économique. Donc, désormais, en liaison avec d'autres administrations, nous sommes vraiment sur cette dimension économique. Mais nous n'oublions jamais que l'économie pour un pays comme la France n'est pas séparable de la culture, des droits de la personne humaine, de l'histoire, de la défense, de la démocratie. C'est tout cela qui fait que la France est une puissante singulière. Quand je parlais tout à l'heure avec mes interlocuteurs qataris pour leur demander pourquoi ils aimaient la France, eh bien, même s'ils utilisaient d'autres mots, c'était un petit peu pour cela. La France n'est pas le plus grand pays du monde mais c'est un pays qui n'agit pas seulement pour lui mais pour une dimension universelle ; c'est ce que je crois avoir ressenti à travers le monde et ressenti aussi avec nos amis qatariens. Et ça, c'est ressenti parce que vous êtes des porteurs quotidiens de ce message.
Monsieur l'Ambassadeur, vous me disiez merci d'être là, mais ce n'est pas à vous de me remercier d'être là, c'est à moi de vous remercier d'être ce que vous êtes et de faire ce que vous faites au service de la France.
Vive l'amitié entre le Qatar et la France,
Vive la République et vive la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 décembre 2012
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis
D'abord, merci beaucoup d'avoir pris sur votre temps pour venir m'accueillir, moi et mes deux collègues qui ont fait ce déplacement, Mme Delphine Batho, qui est chargé de l'environnement et Pascal Canfin qui, à mes côtés, s'occupe du développement. Nous avons le plaisir d'avoir des parlementaires français qui sont ici également et que je salue. Merci d'avoir pris un peu de votre temps, pour venir m'accueillir et nous aurons l'occasion quand j'aurais fini ce petit discours de dialoguer.
Je suis ici pour deux raisons.
La première, vous le savez sans doute, tient à la très importante conférence internationale sur le climat. Il s'agit de trouver les moyens de lutter contre ce qu'on appelle le changement climatique et surtout un dérèglement climatique. Et qui, s'il se développe, aura des conséquences ravageuses sur l'ensemble de la planète. Les Qatariens, qui sont des gens très accueillants, ont décidé d'être les hôtes de cette conférence internationale et celle-ci a commencé, il y a quelques jours. Nous l'espérons dans de bonnes conditions, mais les conférences de ce type ont ceci de particulier que c'est seulement à la fin qu'on pourra savoir si les résultats sont bons ou non. En tout cas, il était extrêmement important que la France soit présente à cette conférence en raison de son importance. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé d'y mener notre délégation. C'est d'autant plus important que, vous le savez peut être, le président de la République a proposé qu'en 2015 - c'est-à-dire dans peu de temps - ce soit la France qui accueille l'équivalent de cette conférence mais à un moment où il faudra prendre des décisions encore plus importantes.
Notre disponibilité pour accueillir cette conférence se fait dans la mesure où nous sommes le seul candidat. Est-ce un risque ou est-ce une chance ? En tout cas, c'est une occasion historique que nous voulions saisir parce la question du climat est tellement importante qu'il était nécessaire que la France et l'Europe fassent le maximum pour essayer d'avancer.
Ce sera assurément très difficile car, que l'on soit spécialiste ou non, on mesure à quel point, d'une part, le dérèglement climatique peut avoir des conséquences extrêmement lourdes et, d'autre part, combien il faut changer les habitudes en matière économique, sociale et financière pour arriver à faire face à ces dérèglements. Les experts, qui malheureusement dans ce domaine ne se trompent pas, nous disent, que la barrière supérieure devrait être fixée à 2°C au maximum, mais que c'est peut être vers 4°C que l'on se dirige. Ce qui signifie qu'il y aurait en peu de temps, le même changement que nous avons connu nous depuis l'ère glaciaire. Cela signifie un bouleversement avec beaucoup de conséquences dramatiques.
La France veut, avec beaucoup d'autres pays, se mobiliser pour essayer d'enrayer ce dérèglement. C'est aussi le sens de notre présence ici avec mes collègues ministres. 2015 c'est demain. Il faut commencer à préparer les contacts et les dialogues car je ne suis pas du tout un spécialiste de ces questions mais je vais le devenir. En tout cas, ce que j'ai compris c'est que nous ne pouvons réussir que sur la base d'une action collective et le collectif commence ici.
La deuxième raison pour laquelle je suis ici, c'est pour souligner l'importance et la qualité des liens entre le Qatar et la France. Outre le discours que j'ai fait à la Convention et le fait que nous avons avec mes collègues pu dialoguer avec un certains nombres de ministres, j'ai eu le plaisir et l'honneur de m'entretenir longuement avec l'Émir, puis de déjeuner avec le Premier ministre. J'ai vérifié, à cette occasion, ce que je savais déjà : à quel point la relation entre le Qatar et la France est proche. J'ai osé le concept d'amitié stratégique, il y a peut être pour certains une contradiction dans les termes mais, pour moi, il est vrai que l'amitié est ancienne entre le Qatar et la France. Il y a la dimension stratégique parce le Qatar joue un certain rôle au sein des pays arabes et dans la région et parce que la France joue un certain rôle à la fois en Europe et dans le monde. Ce n'est pas un hasard si ces deux chemins se sont rencontrés.
C'est la seconde fois que je me trouve ici. La première c'était juste avant l'élection présidentielle, quand François Hollande m'avait demandé de le représenter au plan international. J'étais donc venu et on m'avait reçu très aimablement. Il aurait été choquant qu'ayant été reçu si aimablement je ne rende pas la pareille après l'élection. Je retrouve ce que j'avais pressenti mais, cette fois, avec une meilleure connaissance des dossiers et des hommes.
Il est vrai que nos relations sont extrêmement proches et vous en êtes non seulement les témoins mais aussi les acteurs, notamment de ces relations économiques que parfois l'on brocarde en France. Quant aux investissements qatariens, je peux vous dire - et je suis sûr que je me fais votre interprète en disant cela - que nous sommes très heureux de recevoir ces investissements dès lors qu'ils créent des emplois, qu'ils apportent un mouvement d'échange. C'est ce que j'ai dit ce matin à l'Émir et au Premier ministre. Le seul souhait que nous avons c'est qu'ils se développent en sens inverse. Je constate, en parcourant les avenues, que le nombre des entreprises françaises qui travaillent ici au Qatar est considérable. La conversation assez précise que nous avons eue ce matin avec mes interlocuteurs montre qu'il y a une volonté du Qatar pour que la présence française se développe. Quand on connaît le dynamisme de ce pays, ses ressources actuelles et son potentiel, on ne peut qu'en être extrêmement heureux puisque, compte tenu de la situation de l'Europe, c'est dans les pays avec un fort développement qu'il faut venir chercher notre croissance et en particulier ici.
Ce qui m'a frappé aussi dans les entretiens que j'ai eus avec les responsables qatariens, ici ou à Paris, c'est que notre relation ne s'arrête pas à la dimension économique même si elle est essentielle. Elle va aussi sur les terrains éducatif et culturel et l'on sait que le Qatar a de grandes ambitions dans ce domaine car il est devenu membre de plein droit de la Francophonie. J'ai demandé à nos amis qatariens, puisqu'ils sont maintenant membres de la Francophonie, de parler français. Donc, c'est le développement, que je salue ici, de nos établissements. Si j'ai bien entendu, toute une partie de la population qatarienne, du moins ses élites, souhaite venir dans nos établissements. Bravo !
Et puis, il y a une dimension culturelle. J'avais eu l'occasion, déjà lors de mon dernier séjour, de visiter le magnifique musée réalisé par Pei et l'intérieur aménagé par Jean-Michel Wilmotte. Je sais que de nouvelles perspectives s'ouvrent avec ce que fait Jean Nouvel. Enfin, dans le domaine scientifique, nous avons une convergence d'ambition. Aussi l'amitié et la stratégie doivent cheminer ensemble et cela ne gâte pas les choses : c'est au contraire ce qui les commande. Sur le plan de l'analyse politique internationale, nos visions sont extrêmement proches et parfois même identiques. Au cours des dernières semaines, nous n'avons pas seulement discuté, mais nous avons aussi agi ensemble en ce qui concerne la Syrie. C'est que cette coalition nationale a été bâtie, presqu'aux forceps, est le rassemblement des forces d'opposition que nous appelions de nos voeux. Ce n'est pas un hasard si la France a été le premier pays à reconnaître, au sens diplomatique de ce terme, cette coalition. On en verra d'ailleurs des prolongements dans les jours qui viennent.
Nous avons besoin, si nous voulons mettre fin au régime criminel de Bachar Al-Assad et préparer une alternance qui se fasse sans difficulté insurmontable - bref, éviter le contre-modèle irakien -, de mettre en face du régime - qui est en train de perdre ses soutiens -, de bâtir une solution alternative ; c'est ce que nous appelons dans notre jargon : le jour d'après. Les Qatariens, avec d'autres dans les pays arabes et avec nous en Europe, sont en train d'essayer de construire cette alternative.
C'est la même chose dans les relations entre Israël et Gaza. Lorsque nous avons été au plus fort de la tension -même si cela n'a pas été mis sur la place publique -, les Qatariens et les Français ont bâti ensemble un certain nombre de propositions. Nous avons fait ce choix, nous Français, confirmé par l'histoire, de pouvoir parler avec les uns et avec les autres. Cette position singulière nous donne un crédit auprès des Palestiniens et auprès des Israéliens. Ce n'est pas non plus un hasard si moi-même je me suis rendu là-bas pour parler avec le Premier ministre Netanyahou, avec le président Mahmoud Abbas, après avoir pris l'attache d'un certain nombre de pays arabes, notamment du Qatar.
Bref, qu'il s'agisse du domaine économique, éducatif, culturel et scientifique, qu'il s'agisse de l'action internationale, chacun mesure à quel point il est nécessaire et important en ce moment nous cheminions sur les mêmes rails. C'est la raison pour laquelle, l'action que vous menez ici est si importante. Bien sûr, il n'y a qu'un seul ambassadeur de France, qui est à mes côtés, mais vous êtes toutes et tous des ambassadeurs dans vos qualités diverses. Il y a ici beaucoup de membres de la communauté d'affaires, des responsables de l'enseignement, des personnes qui travaillent ici dans le service diplomatique, des personnes qui sont là en liaison avec la conférence sur l'environnement, des artistes, des ingénieurs, des architectes, des médecins. Vous, toutes et vous tous, vous êtes les points avancés de ce qui est la France.
Ce que je voulais vous dire ce soir - et ce que je voudrais que vous reteniez -, c'est que nous avons à chaque instant une pensée pour ce que vous faites. Vous le faites parce que la vie vous a poussés à le faire, parce que ce sont vos choix, mais ayez la certitude que pour nos compatriotes, pour le président de la République et pour le gouvernement du pays, vous êtes nos ambassadeurs. Nous sommes extrêmement fiers de ce que vous faites. La seule chose qui nous incombe en contrepartie de cette fierté, c'est de donner aux uns et aux autres des moyens de bien travailler et c'est ce que nous essayons de faire dans le domaine économique.
J'ai soutenu cette notion un peu nouvelle de diplomatie économique et j'ai demandé au quai d'Orsay, qui était d'ailleurs spontanément enclin de le faire, un effort particulier dans le domaine de l'économie parce qu'enfin cela aurait été un paradoxe tout de même que le ministère des affaires étrangères s'occupe de toutes les crises sauf de la crise économique. Donc, désormais, en liaison avec d'autres administrations, nous sommes vraiment sur cette dimension économique. Mais nous n'oublions jamais que l'économie pour un pays comme la France n'est pas séparable de la culture, des droits de la personne humaine, de l'histoire, de la défense, de la démocratie. C'est tout cela qui fait que la France est une puissante singulière. Quand je parlais tout à l'heure avec mes interlocuteurs qataris pour leur demander pourquoi ils aimaient la France, eh bien, même s'ils utilisaient d'autres mots, c'était un petit peu pour cela. La France n'est pas le plus grand pays du monde mais c'est un pays qui n'agit pas seulement pour lui mais pour une dimension universelle ; c'est ce que je crois avoir ressenti à travers le monde et ressenti aussi avec nos amis qatariens. Et ça, c'est ressenti parce que vous êtes des porteurs quotidiens de ce message.
Monsieur l'Ambassadeur, vous me disiez merci d'être là, mais ce n'est pas à vous de me remercier d'être là, c'est à moi de vous remercier d'être ce que vous êtes et de faire ce que vous faites au service de la France.
Vive l'amitié entre le Qatar et la France,
Vive la République et vive la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 décembre 2012