Texte intégral
Dans la compétition élyséenne, le troisième homme " vise la première place ". Le président de l'UDF entame un long tour de France en bus, qui débute aujourd'hui à Strasbourg.
Face aux deux favoris de la présidentielle, que vous qualifiez de " siamois ", quelle place vise le " troisième homme " ?
Il s'agit de gagner, donc de viser la première place. C'est la seule qui permette de changer vraiment les choses. Le duel entre Jacques Chirac et Lionel Jospin renvoie au combat droite contre gauche, aujourd'hui largement dépassé. À l'époque du mur de Berlin, période heureusement révolue, existaient une vraie droite et une vraie gauche, qui s'affrontaient sur tout. Cette vision manichéenne est anachronique. Sur tous les grands sujets, les lignes de partage se situent à l'intérieur de chaque grande famille politique. L'Europe, divise la gauche comme la droite. Il en va de même pour les 35 heures En matière de sécurité on a constaté l'impuissance des uns et des autres? Devant un tel constat, une question s'impose : comment passer de l'impuissance à une efficacité politique reconnue de tous ? La réponse est simple : que tous les gens qui s'accordent sur les points fondamentaux, se tendent la main. Tel est le sens de ma candidature : permettre à des citoyens opposés jusqu'ici, de travailler ensemble, un jour, pour le bien de la France. Il faut donc un projet nouveau pour les rassembler. La troisième voie jouera ce rôle.
Mais sous la IVe comme sous la Ve République, cette " troisième voie " n'a-t-elle pas échoué ?
Elle n'a pas échoué puisqu'elle n'a jamais été empruntée. Le Général de Gaulle était adepte de la troisième voie, car il a toujours prôné le rassemblement autour d'un projet fort. Raymond Barre, Jacques Délors, Valéry Giscard d'Estaing ont eu cette même idée ; mais elle était difficilement réalisable, alors que l'Europe était divisée en deux blocs. Aujourd'hui, la troisième voie est à notre portée et constitue le seul moyen de renouveler l'offre politique?
Un tel schéma suppose l'effondrement de l'un des " siamois ", voire tous les deux. Rien ne permet de prévoir une telle issue?
Cela suppose une chose et une seule. Que les citoyens disent : la France est dans l'impasse depuis vingt ans, il faut prendre un autre chemin. Entre la majorité de la droite républicaine et la gauche réformiste il n'y a plus, désormais, de différence idéologique. Seules subsistent des habitudes d'une autre époque. Je veux changer le paysage politique français et c'est à l'occasion de la présidentielle que ce bouleversement peut et doit se produire? À la place des deux favoris affichés, le résultat de la présidentielle, comme d'habitude, apportera une surprise. La seule surprise serait l'absence de surprise?
Entré en politique, il y a plus de vingt ans, pouvez-vous faire valoir une réelle différence par rapport à Jacques Chirac ou Lionel Jospin ?
Beaucoup d'éléments me différencient. Ma manière de voir les choses, ma génération et ma volonté de sortir tout à la fois des clivages et des connivences dont ils sont les défenseurs. Je n'ai pas eu en main les commandes principales mais je connais le système de l'intérieur, et c'est pourquoi je veux le transformer, car j'en connais les limites.
Avant de jouer les finalistes, il faudra sortir du peloton des outsiders, dans lequel vient de prendre place Jean-Pierre Chevènement?
Je ne fais pas campagne contre des candidats, mais pour sortir la politique française de la sclérose. Il faut un troisième homme, et il n'y aura pas de troisième homme sans troisième voie. L'homme ne va pas sans le projet? Voilà pourquoi je lance ma campagne en Alsace : cette région est particulièrement en phase avec l'idée d'un centre qui refuse la mollesse pour devenir le point de rassemblement de la politique française. Le bus avec lequel j'effectuerai un tour de l'hexagone, et qui part de Strasbourg, me permettra d'aller vers le pays profond, bien différent de celui que perçoit le " microcosme " parisien. C'est avec cette France que je veux faire campagne, et un jour en étant son porte-parole.
L'épreuve physique vous fait-elle peur ?
J'aime l'épreuve physique.
La question du dopage en politique peut se poser, car une campagne présidentielle représente un effort considérable?
On dit, effectivement que certains candidats prennent des médicaments ou des drogues. Ce n'est pas mon cas. Je viens de la terre, j'ai une vie saine, équilibrée, je fais du sport, j'aime la nature. Je n'ai pas besoin de tous ces artifices. Je me dope à une seule chose, l'orange et le pamplemousse pressés (Rires).
Propos recueillis par Francis Laffon
(Source http://www.udf.org, le 7 septembre 2001)
Face aux deux favoris de la présidentielle, que vous qualifiez de " siamois ", quelle place vise le " troisième homme " ?
Il s'agit de gagner, donc de viser la première place. C'est la seule qui permette de changer vraiment les choses. Le duel entre Jacques Chirac et Lionel Jospin renvoie au combat droite contre gauche, aujourd'hui largement dépassé. À l'époque du mur de Berlin, période heureusement révolue, existaient une vraie droite et une vraie gauche, qui s'affrontaient sur tout. Cette vision manichéenne est anachronique. Sur tous les grands sujets, les lignes de partage se situent à l'intérieur de chaque grande famille politique. L'Europe, divise la gauche comme la droite. Il en va de même pour les 35 heures En matière de sécurité on a constaté l'impuissance des uns et des autres? Devant un tel constat, une question s'impose : comment passer de l'impuissance à une efficacité politique reconnue de tous ? La réponse est simple : que tous les gens qui s'accordent sur les points fondamentaux, se tendent la main. Tel est le sens de ma candidature : permettre à des citoyens opposés jusqu'ici, de travailler ensemble, un jour, pour le bien de la France. Il faut donc un projet nouveau pour les rassembler. La troisième voie jouera ce rôle.
Mais sous la IVe comme sous la Ve République, cette " troisième voie " n'a-t-elle pas échoué ?
Elle n'a pas échoué puisqu'elle n'a jamais été empruntée. Le Général de Gaulle était adepte de la troisième voie, car il a toujours prôné le rassemblement autour d'un projet fort. Raymond Barre, Jacques Délors, Valéry Giscard d'Estaing ont eu cette même idée ; mais elle était difficilement réalisable, alors que l'Europe était divisée en deux blocs. Aujourd'hui, la troisième voie est à notre portée et constitue le seul moyen de renouveler l'offre politique?
Un tel schéma suppose l'effondrement de l'un des " siamois ", voire tous les deux. Rien ne permet de prévoir une telle issue?
Cela suppose une chose et une seule. Que les citoyens disent : la France est dans l'impasse depuis vingt ans, il faut prendre un autre chemin. Entre la majorité de la droite républicaine et la gauche réformiste il n'y a plus, désormais, de différence idéologique. Seules subsistent des habitudes d'une autre époque. Je veux changer le paysage politique français et c'est à l'occasion de la présidentielle que ce bouleversement peut et doit se produire? À la place des deux favoris affichés, le résultat de la présidentielle, comme d'habitude, apportera une surprise. La seule surprise serait l'absence de surprise?
Entré en politique, il y a plus de vingt ans, pouvez-vous faire valoir une réelle différence par rapport à Jacques Chirac ou Lionel Jospin ?
Beaucoup d'éléments me différencient. Ma manière de voir les choses, ma génération et ma volonté de sortir tout à la fois des clivages et des connivences dont ils sont les défenseurs. Je n'ai pas eu en main les commandes principales mais je connais le système de l'intérieur, et c'est pourquoi je veux le transformer, car j'en connais les limites.
Avant de jouer les finalistes, il faudra sortir du peloton des outsiders, dans lequel vient de prendre place Jean-Pierre Chevènement?
Je ne fais pas campagne contre des candidats, mais pour sortir la politique française de la sclérose. Il faut un troisième homme, et il n'y aura pas de troisième homme sans troisième voie. L'homme ne va pas sans le projet? Voilà pourquoi je lance ma campagne en Alsace : cette région est particulièrement en phase avec l'idée d'un centre qui refuse la mollesse pour devenir le point de rassemblement de la politique française. Le bus avec lequel j'effectuerai un tour de l'hexagone, et qui part de Strasbourg, me permettra d'aller vers le pays profond, bien différent de celui que perçoit le " microcosme " parisien. C'est avec cette France que je veux faire campagne, et un jour en étant son porte-parole.
L'épreuve physique vous fait-elle peur ?
J'aime l'épreuve physique.
La question du dopage en politique peut se poser, car une campagne présidentielle représente un effort considérable?
On dit, effectivement que certains candidats prennent des médicaments ou des drogues. Ce n'est pas mon cas. Je viens de la terre, j'ai une vie saine, équilibrée, je fais du sport, j'aime la nature. Je n'ai pas besoin de tous ces artifices. Je me dope à une seule chose, l'orange et le pamplemousse pressés (Rires).
Propos recueillis par Francis Laffon
(Source http://www.udf.org, le 7 septembre 2001)