Texte intégral
Vous le savez, le gouvernement sest engagé avec détermination dans une « bataille pour lemploi ». Pour la remporter nous mobilisons lensemble des leviers à notre disposition et notamment dans le champ du Ministère :
* les politiques dinsertion professionnelle et dincitation à lembauche avec les emplois davenir et les contrats de génération ;
* la sécurisation de lemploi, avec la négociation en cours ;
* mais aussi le soutien des filières stratégiques dans sa dimension développement de lemploi et des compétences. Cest ce qui nous réunit aujourdhui.
Dans un contexte de mutations qui saccélèrent, et face à une concurrence internationale accrue, la politique de lemploi et de formation professionnelle est lun de nos principaux leviers de compétitivité durable. Elle doit favoriser ladaptation des compétences et laccroissement des qualifications indispensable à la qualité de nos produits et de nos services.
Notre ambition est celle dun Etat stratège qui, parce quil anticipe et quil devance les transformations de notre économie, cesse de les subir.
Je ne vous dis pas que nous y sommes, je vous dis quil est de lintérêt de tous de développer à la fois des filets de sécurité pour les entreprises en difficulté et les actifs qui perdent leur emploi, mais également des dynamiques positives danticipation et de développement de lemploi. La nouvelle configuration politique, la dynamique de dialogue social qui sinstalle, lurgence face au chômage nous donnent lopportunité et la responsabilité de le faire.
Cest le sens que je veux donner à la Charte Automobile que nous signons ensemble aujourdhui. Quelle soit, pour le secteur automobile, le socle dune politique partenariale dadaptation des compétences cohérente avec les orientations stratégiques de la filière dans le but de soutenir lactivité et lemploi.
Chacun dentre vous sait ce quelle contient puisque nous lavons élaborée ensemble, et je salue la mobilisation collective et lesprit de compromis qui ont permis son élaboration. Je salue également le travail de la Délégation Générale à lEmploi et à la Formation Professionnelle.
Je ne mattarderai pas sur son contenu mais je pense quil sera important que Thierry Repentin puisse revenir sur ses attendus et les actions quelle recouvre pour que lon saisisse tous lampleur de la tâche qui nous attend.
Je veux en revanche en faire lexégèse.
La filière automobile est stratégique pour léconomie française. Forte de plus de 800 000 salariés, son effet dentraînement est majeur sur léconomie. Mais elle est en difficulté. Depuis plusieurs années, elle fait face à des fluctuations économiques et industrielles importantes qui ont conduit à des choix stratégiques et à des restructurations ne permettant pas toujours de préserver lemploi en France. Dans un marché en repli, lemploi dans lindustrie automobile a ainsi reculé de 30% en 10 ans.
Il faut sadapter et prendre de lavance pour moins subir. Cest bien là lenjeu : arrêter de prendre des coups, de trembler lorsque la conjoncture se grippe, et finalement de sen remettre à un Etat pompier une fois que les plans sociaux surviennent.
Cest dans cette optique que le gouvernement a présenté, dès juillet dernier, un plan de soutien de la filière que nous portons avec Arnaud Montebourg.
La nouvelle mouture 2012-2015 de la Charte Automobile sinscrit dans ce cadre.
Notre objectif est la consolidation et le développement des activités liées à lAutomobile en France. Notre responsabilité partagée est de faire en sorte que ceux qui y concourent, du cadre au garagiste, en passant par le monteur-assembleur, soient sécurisés dans leur trajectoire professionnelle.
Ainsi, ce qui nous rassemble à travers la Charte Automobile cest la sécurisation des parcours des hommes et des femmes de la filière.
Pour ce faire elle réunit :
* les branches qui en font partie, la métallurgie bien sûr, mais également la plasturgie, le caoutchouc ou encore le textile ;
* lamont et laval de la filière, englobant ainsi la diversité des métiers de la filière, du cariste en atelier demboutissage au vendeur de véhicules doccasion ;
* ainsi que les constructeurs, les équipementiers et la Plateforme de la filière Automobile.
Si un constructeur automobile veut être innovant, il faut que les sous-traitants suivent et le soient également. Si lon doit accentuer le développement de lélectronique et des logiciels embarqués dans les voitures, il faudra bien que les mécaniciens sachent les réparer. Et il ne sagit pas seulement que les grands groupes et équipementiers le fassent, mais bien que cette dynamique de formation puisse sétendre à lensemble du tissu de TPE-PME de la filière. Cest à leurs salariés que sadresseront en priorité les actions de la Charte.
Il faut avancer groupés en matière de compétences, développer les solidarités.
Bien sur, on ne supprimera pas la concurrence, vecteur dinnovation, mais on peut viser un déploiement plus intégré, pour faire face collectivement aux défis des mutations économiques et technologiques. La Charte, comme les Comités Stratégiques de Filière avec lesquels larticulation doit être renforcée, doivent nous permettre daller dans ce sens.
Je veux également partager avec vous une ambition supplémentaire. Que cette Charte, qui ne se substitue pas aux instances de dialogues sociale dans les entreprises et les branches, marque la mobilisation collective des acteurs de la filière pour développer les compétences.
Son élaboration tripartite, à léchelle de la filière, constitue une première réussite.
Il faudra que nous soyons à la hauteur dans le pilotage et la mise en uvre, car la spécificité de la Charte, cest de ne pas sarrêter au dialogue mais daller jusquà la mise en uvre des actions.
Source http://travail-emploi.gouv.fr, le 21 décembre 2012