Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, sur la politique de l'emploi en vue de "renverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année", à Paris le 17 janvier 2013.

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Circonstance : Séminaire ministériel sur l'emploi, au palais de l'Elysée le 17 janvier 2013

Texte intégral

Tous les outils qui sont engagés pour atteindre un objectif qui est de faire reculer le chômage dans notre pays et de faire renverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année 2013. Ce n’est pas quelque chose qui se décrète, ça ne se fait pas par un coup de baguette magique, pour ça il faut mobiliser, mobiliser.
Et d’abord appliquer tout ce qui a déjà été décidé ou qui a été voté par le Parlement. Un exemple très concret, les emplois d’avenir, l’objectif, c’est 100 000 pour l’année 2013, 150 000 en année pleine, nous sommes à 3 000, cela concerne les jeunes sans qualification, c’est le cas, mais il faut monter en puissance. Il faut mobiliser tout le monde, les préfets, les collectivités locales, les associations.
Et puis dans quelques jours sera voté le contrat de génération, maintien dans l’emploi des seniors, et embauche de jeunes avec un contrat à durée indéterminée. D’ores et déjà les entreprises peuvent par anticipation en particulier les petites et moyennes entreprises mettre en œuvre le dispositif pour embaucher des jeunes et maintenir des seniors dans l’emploi.
Et il y a toute la partie défensive, on connait les situations d’entreprises en difficulté, le travail qui est fait porte ses fruits, on parle surtout des entreprises les plus connues, mais beaucoup d’entreprises dans les régions ont été sauvées par une mobilisation de tous les acteurs et notamment de l’Etat, 247 entreprises ont été maintenues, 30 000 emplois ont été sauvés, certes il y a des suppressions d’emplois mais ce travail porte ses fruits.
Il y a encore des batailles à mener. Je pense à des grands groupes industriels. Je pense à Renault ou PSA. Pour Renault, le gouvernement a fixé les objectifs, je rappelle qu’il est actionnaire, même s’il ne gère pas l’entreprise face à une chute très importante des ventes de véhicules, pas de licenciement, pas de fermeture de site, et des investissements et des volumes en France pour préparer l’avenir. Ce sont ces objectifs qui ont été pour l’instant respectés par le groupe Renault. Quant à PSA, le gouvernement a déjà pris ses responsabilités, nous attendons que les négociations sociales se poursuivent et nous attendons aussi que ce groupe fasse des propositions en matière stratégique pour permettre à ce fleuron industriel de se développer.
Et il y a des dossiers sensibles que nous avons évoqués. Je pense à Pétroplus, la SNCM, sans oublier bien sûr le dossier d’Alcatel.
Mais il y a aussi la stratégie offensive. Depuis le 1er janvier, le crédit impôt compétitivité qui permet de diminuer le coût du travail est en place, la Banque Publique d’Investissement est en place.
Maintenant il faut faire connaître, il faut faire partager, il faut mobiliser là encore les entreprises, les partenaires sociaux, les responsables des collectivités territoriales et en particulier les régions et les grandes métropoles. Je cite tout particulièrement les régions parce qu’elles ont en charge la formation professionnelle. Trop d’emplois ne sont pas pourvus, car les jeunes n’ont pas été formés à certains métiers ou parce que certains métiers ont des images négatives.
Donc on peut gagner, mais pour cela nous allons lancer un nouveau plan de formation professionnelle.
En résumé mobilisation générale, rien ne réussira seulement si on agit en haut, il faut agir sur le terrain partout. On ne réussira pas non plus s’il n’y a pas une volonté politique déterminée. En tout cas, je le dis, en ce début d’année après le séminaire sur l’investissement qui prépare des décisions importantes, ce séminaire sur l’emploi va déboucher sur une plus grande mobilisation, une plus grande information pour que les Français puissent ressentir des résultats concrets en ce qui les concerne, pour leur emploi, pour eux, pour leurs enfants, et puis surtout retrouver la confiance dans les capacités de la France à réussir la bataille pour l’emploi.
Question
Inaudible
Jean-Marc Ayrault
Je vais faire le point à l’instant avec le président de la République, nous n’avons pas plus d’information que nous n’en avons eu cette nuit. Mais bien entendu nous suivons cette situation d’heure en heure. Il y a deux aspects dans votre question. Il y a la mobilisation qui se poursuit au Nord Mali comme vous le savez, l’engagement de la France pour répondre au président du Mali. Et puis il y a ce qui s’est passé en Algérie et qui a donné lieu à deux échanges téléphoniques hier soir que j’ai eus personnellement avec le Premier ministre algérien. Nous allons donc ce matin refaire le point, un point précis évidemment dans cette situation particulièrement préoccupante, qui confirme que la bataille contre les groupes terroristes, qu’ils soient au nord Mali ou qu’ils soient en Algérie, est une bataille qui mobilise non seulement la France mais la communauté internationale.
Question
Inaudible
Jean-Marc Ayrault
Sur Renault je vous ai déjà dit quel était l’objectif du gouvernement. Ce que nous avons dit aux responsables de Renault : pas de licenciement et pas de fermeture de sites, face à des situations difficiles que connaissent les groupes de l’automobile, avec une baisse très forte du marché de l’automobile en France et en Europe, mais pour autant il ne faut pas perdre l’occasion de préparer l’avenir. L’industrie automobile est une industrie d’avenir à condition qu’elle renforce ses investissements pour monter en gamme et notamment les investissements dans les voitures propres. Je pense aux véhicules électriques que le gouvernement a inscrits dans son plan de soutien à l’industrie automobile. Il est important que les groupes industriels eux-mêmes accompagnent l’avenir de leur entreprise par des investissements. Renault a répondu jusqu’à présent à ces trois objectifs : pas de licenciement, pas de fermeture de sites, et engagement d’investissements importants.
Source http://www.gouvernement.fr, le 18 janvier 2013