Texte intégral
En cette aube de l'année 2013, il est l'heure des voeux. Je veux honorer cette tradition et vous souhaiter pour commencer une très belle année pour vous et ceux qui vous sont chers : qu'elle soit réjouissante, pleine de projets qui se réalisent et de nouveaux qui s'inventent !
Après 2012 placée sous le signe du changement, 2013 sera l'année du redressement ! Notre pays, nos concitoyens, en ont besoin. Ils en ont besoin pour retrouver confiance en demain. Ils en ont besoin aussi, tout simplement, pour envisager sereinement leur quotidien d'aujourd'hui : boucler ses fins de mois, avoir un toit, construire sa vie de façon autonome et épanouie.
Telle est la feuille de route du Gouvernement de Jean-Marc AYRAULT. Tel est le cap que chacun de nous a dans le viseur, à chaque instant.
Il a été redonné par le Président de la République à l'occasion du conseil des ministres de rentrée et tient en trois priorités : gagner la bataille de l'emploi, donner toute sa place à la jeunesse de France et préparer l'avenir.
Gagner la bataille de l'emploi, c'est indispensable et cela passera par l'inversion de la courbe du chômage d'ici la fin de l'année. Nous y engagerons toutes nos forces, non pour nous-mêmes mais pour les demandeurs d'emploi et notamment pour les jeunes qui regardent l'avenir avec angoisse.
Donner toute sa place à la jeunesse de France justement : trop de jeunes vivent dans la précarité, voire dans la pauvreté. Dautres sortent du système scolaire prématurément. Aucun ne doit être laissé au bord de la route. Notre France est une France de réconciliation des générations.
Préparer l'avenir, enfin : le Premier ministre prépare une stratégie dinvestissements, publics comme privés pour dessiner la France de la prochaine décennie. Cest sur linvestissement, sa qualité, son ampleur, son intensité que se fera la différence dans un monde qui change rapidement. Ce programme concernera les domaines essentiels que sont lindustrie, lénergie, le logement, la santé, lenseignement supérieur, la Recherche et les nouvelles technologies.
La formation professionnelle contribuera à chacun de ces trois objectifs majeurs
- parce qu'ils améliorent l'accès à l'emploi,
- parce qu'ils permettent aux jeunes de construire leur parcours de vie, de s'émanciper,
- et parce qu'ils contribuent à anticiper les compétences dont la France aura besoin demain.
La bataille de l'emploi, la jeunesse et la préparation de l'avenir seront les obsessions du Gouvernement en 2013 pour redresser la France.
Faire de la formation un levier de compétitivité pour l'économie et une voie d'émancipation pour la personne, telles sont les voeux que je vous adresse que je nous adresse -, élus, professionnels et partenaires, pour cette année qui s'ouvre.
Et c'est une très belle chose que de l'ouvrir avec des emplois d'avenir, ici en Martinique !
Les emplois d'avenir sont, pourrait-on dire, la première charge contre le chômage avant celle des contrats de génération dont le débat au Parlement débute mardi prochain. D'autres encore accompagnent cet effort : le développement de l'alternance, le Pacte de compétitivité, les politiques d'insertion...
Nous n'avons pas perdu de temps car les hommes et les femmes à la recherche d'un emploi, les familles qui peinent à boucler leur fin de mois, n'en peuvent plus d'attendre.
Le Président de la République sest impliqué personnellement dans les premières signatures demploi davenir, cétait à Chelles le 8 novembre dernier. Il l'a fait pour montrer sa volonté daller au bout dun engagement pris devant les Français mais aussi pour signifier combien la priorité jeunesse quil a fixée pour le quinquennat doit être déclinée dans chacune de nos actions, dans chacun de nos territoires. Enfin, il l'a fait parce que je le cite - « la première exigence une exigence morale, une exigence économique, une exigence sociale c'est de réduire le chômage des jeunes ».
Ainsi, lambition du gouvernement est que les jeunes de ce pays puissent trouver leur voie, prendre leur destin en mains, accéder à lemploi, au logement, fonder une famille, bref s'épanouir.
Or, dans de trop nombreuses situations, la jeunesse est synonyme de précarité. Les jeunes de Martinique avec qui je viens de discuter me l'ont dit de façon très concrète. Quand on est jeune et que l'on cherche un emploi, on se voit reprocher son manque d'expérience ! C'est un comble : on reproche aux jeunes d'être jeunes en somme ! Ils m'ont dit aussi combien il est difficile d'avoir une nouvelle chance quand on n'a pas réussi à l'école ou quand la vie a réservé des épreuves aux adolescents qu'ils étaient.
Eh bien, pour Nancy, Véronique, Saphir, Déborah, Vanessa et les autres, nous voulons construire une France qui laisse une place à ses enfants et où les générations sont réconciliées les unes avec les autres.
Bien sûr, il ne suffit pas de le dire, comme ça, une belle journée de janvier sous le soleil antillais :-) il faut le traduire en actes.
Des actes, il y en a déjà avec les emplois d'avenir et il y en aura d'autres encore avec le contrat de génération, avec les pactes de réussite éducative ou encore la garantie jeunes qui mobilisera fortement les missions locales.
Les emplois davenir ont été créés pour permettre aux jeunes nayant pas eu la chance de réussir à lécole daccéder à la fois à une expérience professionnelle, à un salaire et à une qualification.
Ils sont plus de 120 000 à quitter le système scolaire chaque année sans diplôme. Presque la moitié de ceux qui n'ont que le BEPC sont aujourdhui au chômage, hélas souvent pour longtemps.
Avec les emplois d'avenir, notre objectif est de leur redonner confiance. C'est la raison pour laquelle on leur en laisse le temps : ce sont de vrais contrats de travail, qui durent au minimum un an et qui peuvent aller jusqu'au CDI. Depuis le début du mois de novembre, je sillonne le pays à la rencontre des tout premiers jeunes embauchés en emplois d'avenir. Ils ont parfois 23, 25 voire 28 ans s'ils sont porteurs de handicap, et tous me disent que c'est la première fois qu'ils « ont l'esprit tranquille pour trois ans », qu'ils « peuvent poser leurs valises », qu'ils « voient aussi loin devant eux : trois ans, un miracle ! », pour reprendre quelques-unes de leurs expressions.
Ce sera aussi pour eux l'opportunité de gagner leur vie, ce qui est essentiel pour voler de ses propres ailes et devenir autonome. Beaucoup m'ont parlé de leur souhait de quitter le domicile familial pour avoir un logement « à eux » et certains m'ont même annoncé concrétiser leur projet de mariage grâce à ce travail !
Mais l'emploi d'avenir, ce sera aussi la possibilité dobtenir une qualification qui leur servira ensuite à enchaîner sur dautres emplois, chez d'autres employeurs, notamment du secteur privé : les entreprises qui aujourd'hui hésitent à les recruter, faute d'expérience et de diplôme, auront un tout autre regard quand les jeunes qui sont là ce matin auront acquis, en trois ans, pratique professionnelle et qualification !
La qualification sera financée par les branches professionnelles et par les régions dont je tiens à saluer l'engagement. De ces acteurs également dépend la réussite des emplois d'avenir, non pour le dispositif lui-même le contrat, je ne l'ai jamais rencontré ! - mais pour chaque jeune.
A l'échelle du pays, ce seront 100 000 jeunes qui seront recrutés d'ici la fin de l'année prochaine et nous avons l'ambition de porter ce chiffre à 150 000 en 2014. Nous y consacrerons 2 milliards deuros en 2013. C'est une somme importante parce que lEtat a considéré que cétait son devoir d'être au côté des jeunes mais aussi et surtout parce que le Gouvernement ne voit pas ces 2 milliards comme une dépense mais comme un investissement.
En Martinique, ce sont 1 500 jeunes qui seront recrutés en emplois d'avenir, 1 500 jeunes qui trouveront une stabilité de l'emploi et pourront ainsi envisager plus sereinement leur avenir.
Vous laurez compris, avec les emplois davenir, lEtat veut corriger les inégalités liées au diplôme. Il veut aussi corriger celles qui sont liées à ladresse. Or il y a des endroits en France où laccès à lemploi est nettement plus compromis quailleurs :
- Dans les quartiers urbains défavorisés, les zones urbaines sensibles. Outre les difficultés sociales, leurs habitants peuvent subir des discriminations liées à leur origine réelle ou supposée ou liées à leur adresse. Nous devons, pied à pied, faire reculer ce type d'agissement.
- Dans les zones rurales, car si la situation y est moins mise en lumière, elle est également très difficile pour la jeunesse, notamment en raison de leur isolement et du faible nombre demplois disponibles. Cest aussi dans ces secteurs géographiques que les jeunes ont le plus de mal à accéder aux loisirs, à la culture, quils ont le plus de difficultés à se déplacer et à se qualifier.
- Dans les territoires doutre mer qui hélas peuvent cumuler les difficultés rencontrées dans les quartiers dhabitat social et dans les zones rurales. Je sais que la jeunesse martiniquaise est confrontée à un chômage important et quil nest pas aisé, dans ces conditions, de se projeter dans lavenir, de faire confiance à demain et de bâtir son projet de vie.
Pour les jeunes de tous ces territoires, les emplois d'avenir seront déployés prioritairement.
Ici en Martinique, les acteurs de lemploi, les collectivités, les associations et les jeunes croient au succès de ce quils peuvent faire ensemble. Ils y croient et ils se remontent les manches pour le faire. Bravo à vous !
Je veux saluer l'engagement et le travail du service public de l'emploi et en particulier des missions locales qui ont accompagné les jeunes que je parraine aujourd'hui et qui seront à leurs côtés tout au long de leur contrat. C'est aussi grâce à vous que les emplois d'avenir seront utiles.
Je me félicite également de l'engagement de la Fédération des oeuvres laïques, des communes de Morne-Rouge et Sainte-Marie ainsi que des quatre associations qui accueilleront bientôt des jeunes en emplois davenir. Tous ici vous reconnaissez ainsi les compétences des jeunes qui n'ont pas toujours eu la chance de réussir à l'école. Je suis particulièrement sensible à leur recrutement sur des métiers d'avenir au contact du public, dans le secteur de lanimation périscolaire.
A travers les missions sur lesquelles les jeunes sont recrutés, nous leur disons que la société compte sur eux et a besoin deux pour rendre des services essentiels, contribuant à la qualité de vie.
J'en profite pour saluer les tuteurs qui accompagneront les jeunes : il leur reviendra de transmettre des valeurs, des savoir-faire, de l'envie, du respect du travail bien fait... Je sais que cela demande un engagement personnel de chacun auprès du jeune, j'appelle donc les employeurs à un choix attentif de chaque tuteur afin qu'ils jouent les passeurs de témoin, rôle si essentiel à la réconciliation des générations.
En un mot comme en cent, je suis un Ministre heureux ! Et ce matin, je le suis d'autant plus que j'ai rencontré Céline CHARTI, Anne-Selaine CELLAMEN, Venise DEL, Katlyn DUPA, Elza FRANCHINARD, Kethia GAMBIE, Saphir GARCON, Stelie GROS-DESIRS, Nathalia LECURIEUX-LAFFERONNAYE, Johanna LEGROS, Deborah LOUISOR, Vanessa LUCIATHE, Véronique MARIGNAN, Nancy RANGOM et Luce Berthe RESIN.
(en s'adressant aux jeunes) C'est à vous que j'ai envie de m'adresser plus particulièrement : vous avez tous, à compter d'aujourd'hui, une grande responsabilité à l'égard de nos concitoyens car vous remplirez des missions utiles Ce sera un pied de nez à tous ceux qui ont cessé de croire en la jeunesse de France. Moi j'y crois ! Et c'est bien pour cela que je parrainerai chacun d'entre vous dans quelques minutes.
(en s'adressant aux jeunes) Vous avez tous également, à compter d'aujourd'hui, une opportunité : faire de cette expérience un parcours dont vous ressortirez avec une pratique professionnelle mais aussi avec une qualification. Votre formation sera prise en charge et vous serez accompagnés pour la mener à bien, qu'elle se passe durant votre contrat ou au terme de celui-ci. Profitez-en !
(en s'adressant aux jeunes) Et puis vous allez tous, aujourd'hui, franchir une étape de votre vie de jeune adulte : avoir un salaire, c'est s'émanciper, pouvoir construire sa vie, faire des projets... C'est là un bien beau début d'année : 2013 est sur de bons rails !
Pour la France aussi, 2013 sera l'année du rebond. Notre obsession est que les Français vivent mieux demain qu'aujourd'hui et que la courbe du chômage s'inverse dès l'hiver prochain. La Nation tout entière est mobilisée sur cet objectif et le Gouvernement y travaille sans relâche, chaque jour, dans chacune de ses décisions.
Cest donc avec un immense plaisir que je vous invite maintenant employeurs et jeunes recrutés à signer officiellement les emplois d'avenir avec les 15 jeunes présents aujourdhui (Ce ne sont pas les 15 premiers car la convention dobjectif avec la Région a été signée le 27 novembre).
Source http://www.martinique.pref.gouv.fr, le 22 janvier 2013